combattre les préjugés, de comprendre sa culture et celle des autres ainsi que les
conflits qui déchirent le monde d’aujourd’hui.
D’ailleurs, tout le monde est d’accord sur la nécessité de prendre en compte l’étude des
religions dans l’enseignement. Le problème est donc ailleurs : comment étudier les
religions et dans quelle proportion !
Par rapport à ces questions, l’ALPE s’est toujours positionnée de la façon
suivante (conformément au programme d’EMS et FMS):
Les religions (et les courants de pensée séculière) doivent être présentés d’un
point de vue extérieur, factuel et objectif.
Aucune conviction ne doit être privilégiée ou discriminée et en conséquence
toutes les religions traitées de façon égale.
Une réflexion critique sur le phénomène religieux doit être intégrée au
programme.
Par souci d’objectivité, le programme ne doit passer sous silence ni crimes ni
bienfaits des religions.
Etant donné le grand nombre de questions relatives à la vie en société, les
religions ne doivent constituer qu’une partie des sujets du programme.
Dès lors, l’enseignement du fait religieux ne devrait pas se limiter à la transmission de
savoirs en matière de religions, mais permettre aux jeunes de se situer d’une manière
éclairée et réfléchie par rapport aux traditions religieuses, y compris le courant de
pensée auquel ils se rattachent personnellement.
La méthode adéquate pour encourager la réflexion et permettre à chacun de se forger
une opinion librement élaborée nous semble être celle de la philosophie. Selon l’ALPE, le
moyen le plus approprié pour relever les défis de l’éducation à la citoyenneté et à la
tolérance, pour développer les compétences requises permettant de faire face au
pluralisme, comme le dialogue interculturel et interreligieux, est incontestablement
celui de l’approche de la Philosophie pratique (ou en général ce qui se nomme dans
d’autres pays Philosopher avec les enfants, Nouvelles pratiques philosophiques, Ethique,
etc.).
Par conséquent, l’ALPE regrette que les programmes de Philosophie pratique ne soient
pas pris en compte à l’heure actuelle et que soient ignorés les efforts considérables faits
préalablement sur ce terrain au cours des deux dernières décennies (quant aux
programmes, au matériel didactique et à la formation des enseignants). Tous ces efforts
auront été vains avec comme seule justification qu’il faut quelque chose de nouveau, de
commun. Or, si la mise en place d’un cours commun est innovateur, est-ce qu’il faut pour
autant réinventer la roue ?
Regrettant donc fortement que la philosophie n’ait pas été retenue comme discipline de
référence pour l’élaboration du nouveau cours, l’ALPE se félicite du moins du fait que,
selon Lex Delles du PD, le plan cadre de ce cours aurait été revu et que l’élément
philosophie aurait été renforcé à la veille de la publication de ce document.
Si, comme il a été annoncé, ce nouveau cours est censé devenir une branche scolaire
comme toutes les autres, plusieurs questions se posent :