Je le répète; il est heureux que l’enseignement religieux soit maintenant de la responsabilité des
religions. Toutefois, cet espace scolaire doit impérieusement être remplacé par l’enseignement de
la philosophie dès le primaire, afin que, très tôt dans leur apprentissage de socialisation, les futurs
adultes du Québec sachent bien penser par eux-mêmes, au-delà de toutes croyances préétablies, et
qu’ils reconnaissent en chacun les valeurs de la charte Québécoise des droits et libertés de la
personne.
La liberté a ses limites certes, mais la justice, elle, n’en a pas.
Je pense sincèrement que l’enseignement de la philosophie (c’est-à-dire une recherche de sagesse
et de capacité de penser par nous-mêmes) doit se faire dans les écoles dès le primaire, mais que
tout enseignement religieux (leur histoire et leurs dogmes) doit se faire dans leur lieu respectif,
par leurs autorités respectives. Rendu à l’âge de l’adolescence avancée (18 ans et plus), le futur
adulte pourra ainsi mieux choisir, s’il le désire, son allégeance à une religion quelconque, et
parfaire ses connaissances acquises par les études collégiales et même universitaires.
Je pense sincèrement qu’il y va de notre paix sociale et de notre humanité.
Cette solution à la crise d’aujourd’hui n’est pas ma trouvaille; elle est une solution d’avenir c’est-
à-dire qu’il faut semer maintenant dans l’esprit de nos futurs citoyens que, la vérité n’est jamais
trouvée une fois pour toute, et que seuls la rencontre et le dialogue respectueux entre gens
matures favorisent la paix et l’harmonie civiles. L’enseignement de la philosophie à notre
jeunesse dès sa tendre enfance forgera des gens qui sauront penser cette quiétude et ce respect
mutuel autrement que par les guerres. Il est faux de prétendre qu’il faut préparer la guerre pour
avoir la paix; c’est exactement le contraire nous a bien rappelé Théodore Monod parmi tant
d’autres : il faut préparer la paix pour avoir la paix.
Cette Commission aura ainsi été le début d’un temps nouveau, et le Québec deviendra, comme
d’autres nations, un coin de pays où la vie ici-bas trouve un sens altruiste et humanitaire dans ce
quotidien à assumer.
Si nos enfants sont notre avenir comme nous le voulons, sachons donc les instruire adéquatement
dès leur enfance; il y va de notre qualité de vie à tous.
Le mystère de la vie et de la mort est immense et sa résolution risque d’être éternel. Concentrons-
nous donc sur un sens à celui-ci, qui l’harmonisera respectueusement, et … quotidiennement.
Je vous remercie de votre bonne attention.
François Champoux,
Trois-Rivières.
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