atteinte à l'initiative privée. La place de l'État dans le système productif, renforcée
par les nationalisations de l'après-guerre et le contrôle des prix, favorise une bonne
maîtrise des évolutions économiques.
Le Plan Marshall contribue à la réalisation du Plan Monnet, en assurant le
financement d'une grande partie des investissements des secteurs de base.
La durée initiale est prolongée jusqu'en 1952, pour harmoniser les deux calendriers.
IIe Plan 1954 - 1957
Le 2e Plan coïncide avec les dernières années de la IVe République. Il comporte
toujours des objectifs quantitatifs en matière de production, le nombre de secteurs
pris en compte étant plus élevé. Mais la planification s'étend aux domaines des
investissements publics, notamment des équipements scolaires et hospitaliers.
L'établissement de programmes pluriannuels a été engagé, non pas à la demande
des ministres compétents, mais à l'initiative du directeur du Budget, soumis à une
accumulation de demandes de crédits et soucieux de définir des priorités.
A partir du 2e Plan, la planification remplace les secteurs de base par des actions
destinées à assurer une plus grande efficacité des ressources matérielles et
humaines - recherche et développement, organisation des marchés agricoles,
reconversion des entreprises et réadaptation professionnelle de la main-d'œuvre,
productivité.
Approuvé par une loi avec deux ans de retard, le 2e Plan sera assez bien suivi
malgré les graves difficultés financières du pays engendrées par la guerre d'Algérie.
Son exécution s'achève avec un déficit extérieur grandissant qui, en janvier 1958,
contraint le gouvernement français à envoyer une nouvelle fois Jean Monnet à
Washington pour obtenir une aide d'urgence de 600 millions de dollars.
IIIe Plan 1958 - 1961
Le 3e Plan cherche à poursuivre la croissance dans un contexte modifié par trois
données essentielles :
• L'ouverture des frontières et l'entrée de la France dans le Marché
Commun (Traité de Rome, 1958) ;
• Le développement de la guerre d'Algérie et les tensions
inflationnistes qui l'accompagnent ;
• L'arrivée imminente à l'âge de l'activité des jeunes nés au cours du
"baby-boom" de l'après-guerre.
L'élaboration du 3e Plan, liée au redressement du pays et de l'État voulu par le
Général de Gaulle, est également marquée par deux changements significatifs :
d'abord, l'utilisation du langage de la comptabilité nationale pour formuler un
objectif de croissance de la production intérieure brute et pour tester la cohérence
interne des chiffres du Plan ; ensuite, l'introduction d'une dimension prospective
grâce à des projections à long terme (1955-1965) dans les travaux de planification.
L'exécution du 3e Plan est marquée, en 1959, par le Plan de stabilisation Rueff.
Le redressement se fait plus rapidement que prévu, mais au prix d'un