Réponse en fréquence des Amplificateurs Chapitre 2 1 Modèles du transistors BJT, en hautes fréquences En hautes fréquences, il est nécessaire de tenir compte des capacités parasites. Ces capacités sont essentiellement : • Les capacités de Jonctions ( BE en direct et BC en inverse) • Capacité de diffusion des minoritaires de part et d’autre des jonctions pn rb B Cµ rπ ro Cπ E C g mvbe o La capacité de la jonction BE (en direct) varie de quelques pF à quelques dizaines de pF o La capacité de la jonction BC (en Inverse) varie de quelques pF (dominante) o résistance r b modélise la région quasi-­‐Neutre ( de l’ordre de la dizaine d’ohm) 2 Réponse en fréquence d’un étage amplificateur ( EC) VCC Rg vg R2 RC C2 C1 RL R1 RE CE C1, C2 sont les capacités de couplage. Elles servent à bloquer la composante continue du signal et de cheminer la composante alternative. CE est la capacité de découplage. Elle élimine l’effet de la résistance R en E alternatif. 3 Domaines de fréquences La réponse en fréquences de l’amplificateur est de la forme : A Basses fréquences Fréquences intermédaires Hautes fréquences A max A max 2 fb Fréquence de coupure basse B Bande passante fh Fréquence de coupure haute • Pour les Basses fréquences, seules les capacités de couplage et de découplage ont de l’effet sur la réponse en fréquences. • Dans la bande passante, les capacités de couplage et de découplage sont des CC. les capacité parasites sont des CO. • En hautes fréquences les capacités de couplage et de découplage sont des CC Les capacités parasites caractérisent la réponse fréquentielle de l’amplificateur. 4 Estimation de la fréquence de coupure basse fb fb ≈ f c1 + f c 2 + f CE fc1, fc 2 , fCE sont respectivement les fréquences de coupures associées aux condensateurs C 1 , C 2 et CE La fréquence de coupure f c associée à un condensateur C s’obtient : • En Etablissant le schéma petit signaux de l’amplificateur & & • En Déterminant la résistance de Thévenin R th vue par le condensateur C lorsque les autres condensateurs sont des CC. • En appliquant la formule fC = 1 2π RthC 5 Application à l’amplificateur EC g mvbe Schéma faibles signaux Rg C C1 vg C2 B ro rπ RB RL RC E RE CE Schéma pour le calcul de f c1 Rg vo i o RB g mvbe RTh ,C1 C B ro rπ E RE RC RL vo = io = rπ P RB + Rg 1 f c1 = 2π RTh,C C1 1 6 Schéma pour le calcul de f c 2 g mvbe Rg C B ro rπ RB vo E RC io RL RTh ,C2 vo = io RE La tension v be = 0 , il en résulte que la source de courant commandée est un CO. Ainsi RTh,C 2 vo = = RL + RC P ro io et pour la fréquence de coupure, on a : fC = 2 1 2π RTh,C C2 2 7 Schéma pour le calcul de f cE g mvbe Rg C B RB ro rπ RL RC RTh ,CE E RE io vo = io vo La transformation Norton-­‐Thévenin permet d’avoir le schéma suivant : Rg ro g m rovbe C B RB rπ RC E RE io RL RTh ,C E vo = io vo 8 La méthode des Nœuds appliquée au niveau de l’émetteur s’écrit vo vo vo − g mro vbe io = + + RE rπ + RB P Rg ro + RC P RL La tension se déduit directement par diviseur de tension à l’entrée rπ vbe = − vo rπ + RB P Rg En combinant ces deux équations, il en découle : 1 RTh,C Soit : E io 1 1 = = + + vo RE rπ + RB P Rg RTh,C E rπ 1+ g mro rπ + RB P Rg ro + RC P RL ro + RC P RL = RE P (rπ + RB P Rg ) P rπ 1+ g mro rπ + RB P Rg 9 En pratique, la résistance de sortie étant assez grande, on peut donc écrire : RTh,C = RE P ( rπ + RB P Rg β +1 E et : f CE = ), g m = β / rπ A 1 2π RTh ,CE CE Dans cette partie, on considérera l’effet de la capacité de découplage en déterminant la fréquence de coupure à partir de la fonction de transfert. Rg + On peut également, procéder v g de la même façon pour les autres fréquences associées aux capacités de couplage. C B gmvbe r0 rπ RB RL RC E RE CE 10 Pour 𝑟" ≈ ∞, l’application du théorème de Thévenin nous permet de représenter le circuit dans le domaine fréquentiel ainsi : C I B ( jω) VT + + B RT + β I B ( jω) rπ RC E RE RL Vo ( jω) − 1 CE jω 𝑅 & = 𝑅(//𝑅) 𝑅) 𝑉& (𝑗𝜔) = 𝑉𝑔(𝑗𝜔) 𝑅( + 𝑅) 3 Désignons par 𝑍2 = 𝑅2//456 et 𝑅78 = 𝑅7//𝑅4 11 Io C I B ( jω) VT + RT B rπ + β IB RL' Vo E ZE (β + 1) I B ( jω) 𝑉" 𝑗𝜔 = −𝛽𝐼) 𝑗𝜔 𝑅78 𝑉& 𝑗𝜔 = 𝑍2 (𝛽 +1)𝐼) 𝑗𝜔 + 𝑟< + 𝑅 & 𝐼) (𝑗𝜔) 𝑅( 𝑉( 𝑗𝜔 = 1 + 𝑉& 𝑅) On déduit des expressions suivantes le gain en tension 𝐴>(𝑗𝜔): 𝑉@ 𝑉& 𝛽𝑅78 𝑅) 𝐴> 𝑗𝜔 = =− 𝑉& 𝑉( 𝑍2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 𝑅) + 𝑅( 12 𝛽𝑅78 𝑅) 𝐴> 𝑗𝜔 = − 𝑅2 𝑅) + 𝑅( 𝛽 + 1 + 𝑅 + 𝑟 & < 1 + 𝑅2 𝐶2 𝑗𝜔 𝛽𝑅78 (1 + 𝑅2 𝐶2𝑗𝜔) 𝑅) =− 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< (1 + 𝑅2 𝐶2𝑗𝜔) 𝑅) + 𝑅( 𝛽𝑅78 𝑅) =− 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 𝑅) + 𝑅( (1 + 𝑅2 𝐶2 𝑗𝜔) 𝑅2 𝐶2 𝑗𝜔 𝑅 & + 𝑟< 1+ 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 𝛽𝑅78 𝑅) (1 + 𝑅2 𝐶2 𝑗𝜔) =− 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 𝑅) + 𝑅( 𝑅2 𝐶2 𝑗𝜔 𝑅 & + 𝑟< 1+ 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 𝛽𝑅78 𝑅) (1 + 𝜏D 𝑗𝜔) =− 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 𝑅) + 𝑅( 1 + 𝜏) 𝑗𝜔 Les constantes de temps 𝜏D et 𝜏) sont définies par : 𝜏D = 𝑅2 𝐶2 𝑅2 𝐶2 𝑅 & + 𝑟< 𝜏) = 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅 & + 𝑟< 13 Le diagramme de Bode asymptotique en Amplitude 𝐴> est représenté ci-­‐dessous Où : |𝐴> 𝑗𝜔 F 6→" 𝑓D = 1 1 𝑓) = 2𝜋𝜏) 2𝜋𝜏D 𝛽𝑅78 𝑅) = 𝑅2 𝛽 + 1 + 𝑅& + 𝑟< 𝑅) + 𝑅( 𝛽𝑅78 𝑅) |𝐴> 𝑗𝜔 F = 6→H 𝑅& + 𝑟< 𝑅) + 𝑅( La fréquence 𝑓) à -­‐3dB correspond exactement à la fréquence obtenue par la Méthode des constantes de temps (Formule A , diapo. 10). 𝑓42 1 = 𝑓) = 2𝜋𝜏) 14 Estimation de la fréquence de coupure haute : Le schéma de l’amplificateur EC s’obtient en remplaçant le transistor par son schéma équivalent ainsi représenté avec capacités internes : Cµ i µ Rg vg B RB rπ g mvbe C ro E RL RC Cπ 15 Théorème de Miller Considérons une impédance 𝑍 connectant deux nœuds d’un réseau électrique de potentiels 𝑣3 et 𝑣M (cf. figure A). Le théorème de Miller stipule qu’on peut déconnecter la liaison directe entre les potentiels en faisant appel à deux impédances 𝑍3 et 𝑍M comme le montre la figure B. 𝑖 𝑖 𝑖 𝑖 𝒁𝟏 = 𝒁/(𝟏 − 𝑲) 𝟏 𝒁𝟐 = 𝒁/(𝟏 − ) 𝑲 16 L’application du Théorème de Miller nous permet d’obtenir le circuit suivant CM = (1 − Av )C µ Rg vg B RB rπ g mvbe C ro E Cπ CM est appelée capacité de Miller. Cso = ( iµ RC + RL vso − Av − 1 )Cµ Av La capacité d’entrée est donc : Ce = Cπ + CM En sortie, le courant i µ = g m v be ( capacité C µ faible), on peut écrire pour le gain Av : vso Av = = −g mro P RC P RL vbe 17 La capacité C M devient : C M = (1+ g mro P RC P RL )Cµ la fonction de transfert (Gain en tension) prend donc la forme suivante : rπ P RB vso Z ce Avc = = −g m (ro P RC P RL ) vg rπ P RB + Rg Z ce + Rg P RB P rπ Avc : bande médiane 64444 4744444 8 r P RB 1 Avc ( p) = −g m (ro P RC P RL ) π rπ P RB + Rg 1+ Ce Rg P RB P rπ p 14 4244 3 1/ω h L’estimation du gain par une fonction de transfert du premier ordre est une bonne approximation pour le module mais pas pour la phase. Puisque le circuit comporte deux capacités indépendantes, la fonction de transfert gain est d’ordre 2. Dans le cadre de l’approximation premier ordre, la fréquence haute est donnée par : fh ; 1 2π Ce Rg P RB P rπ 18 Gain en courant de l’EC en court circuit, β Rg vg Cµ i µ ib RB +r vbe B C π E − g mvbe × ro ic β ( p) = I c ( p) Ib ( p) Cπ La méthode des Nœuds implique 1 I c = g mVbe − Cµ pVbe Vbe ( + (Cπ + Cµ ) p) = I b rπ β , dB Soit : 1/ω z } βo β o,dB } Cµ g mrπ (1− p) gm ωT = 2π fT β ( p) = 1+ rπ (Cπ + Cµ ) p 14243 ωz 1/ω β ω ωβ 19 Pour construire un amplificateur à gain en courant supérieur à l’unité, les fréquences de fonctionnement doivent, de toute évidence, être inférieures à fT (fréquence pour laquelle le gain en courant en court-­‐circuit de EC est égal à 1) Ainsi, pour ω ≤ ω T , on peut approcher β par la fonction à un pôle suivante : βo =β ( p=0) } g mrπ βo β ( p) = = 1+ p(Cµ + Cπ )rπ 1+ p / ω β 14243 1/ω β β ( jωT ) == βo 1 + (ωT / ωβ ) 2 =1 La fréquence f T s’écrit donc : gm fT ≈ β oω β / (2π ) = 2π (Cπ + Cµ )rπ 20 Réponse en fréquence d’un étage Source Commune Le schéma petit signaux hautes fréquences de l’amplificateur SC est représenté ci-­‐dessous : VDD RD C gd G Rg RC Rg D rd Cgs eg S vg Cds g m vgs On peut utiliser le théorème de Miller pour estimer la fréquence haute, surtout quand l’effet de la capacité C ds est négligeable et le courant traversant la capacité C gd est négligeable devant la source de courant commandée en tension, Ainsi : 1 fh ; 2π (Cgs + (1+ g mrd P RL )Cgd ) 21 Lorsque ce n’est pas le cas, on utilise la méthode des constantes de temps avec capacités en CO. RL Méthode des constantes de temps à capacités en CO La fréquence de coupure haute peut être estimée ainsi fh = 1 2πτ h La constante de temps τ h s’écrit : τ h = RTh, gsCgs + RTh, gd Cgd + RTh,dsCds La résistante R Th ,i est la résistance de Thévenin vue par la capacité i lorsque les autres capacités sont des CO. Schéma pour le calcul de RTh , gs Rg D G io vo g mvgs S rd RL RTh , gs = vo = Rg io 22 Schéma pour le calcul de RTh , gd Rg G io vo D g mvgs rd RL S vd vd io = − g mvgs − − rd RL vgs − vo = vd vgs = Rg io RTh,gd = Rg (1+ g mrd P RL ) + rd P RL 23 Schéma pour le calcul de RTh ,ds Rg D G vgs = 0 g mvgs rd vo io RL S RTh,ds vo = = rd P RL io 24