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Les Eléates
Cette école fondée par Xénophane a pour penseur principal Parménide (544- 450). Il distingue
l’être du non-être, l’opinion de la pensée, les sensibles ou les corps, de l’intelligible. Il n’y a
que de l’être, de ce qui est, que l’on peut dire quelque chose, le non-être étant inexprimable.
Zénon d’Elée s’appuie sur cette théorie pour réfuter l’évidence sensible et nier la réalité du
mouvement.
Socrate et Platon
Socrate est né à Athènes en – 470 et est mort en -399. Il n’a rien écrit, considérant que le
discours figé est trompeur en comparaison de la parole, vivante et subtile. Ses disciples, et
particulièrement Platon, dans ses dialogues, nous ont transmis ses paroles. Socrate pratique la
« maïeutique », l’art de faire accocucher les esprits de la vérité qu’ils ont en eux. Son ironie
est toujours interrogation, questionnement.
Socrate recentre le questionnement philosophique sur l’homme. Il reprend le fameux
« Connais-toi toi-même » inscrit sur le portique de Delphes. La philosophie se veut donc avec
lui un questionnement désintéressé qui n’aboutit à aucune solution définitive : « je sais que je
ne sais rien. » Elle est, selon l’étymologie, un amour de la sagesse et non une possession de la
vérité.
Socrate se distingue ainsi des sophistes, en considérant que la politique n’est pas le but de la
philosophie. Pour les sophistes, en effet, l’art du raisonnement peut servir à prouver une chose
et son contraire. Autrement dit, il peut être fort utile, s’il est utilisé correctement, dans les
affaires commerciales, politiques ou juridiques. Protagoras, Gorgias, Prodicos ou Hippias
furent ainsi de célèbres sophistes qui estimaient que « l’homme est la mesure de toutes
choses », et que donc le discours s’adapte avant tout à la personne concernée.
Il est à noter que Socrate, pour sa part, fut traduit devant les tribunaux et condamné à boire la
ciguë. (cf Platon ; Apologie de Socrate.)
Platon ( 428-348 ) est issu d’une famille aristocratique d’Athènes. Il a construit un système
philosophique à travers une trentaine de dialogues et a fondé la grande école philosophique
qu’est l’ Académie. La cité politique idéale qu’il a exposé dans la République et les Lois va à
l’encontre de la cité démocratique athénienne. Platon essaya de mettre en place son idéal
auprès du tyran Denys de Syracuse, espérant que ce dernier devienne philosophe, mais cela
échoua.
Selon Platon, la véritable connaissance recherche l’immuable, les Idées intelligibles,
qui s’opposent à l’opinion, la doxa, qui concerne les choses sensibles. « L’allégorie de la
caverne » est la meilleure illustration de cette théorie : les hommes sont comme des
prisonniers enchaînés dans une caverne et ne voient pas le monde réel. Ils croient que les
ombres au fond de la caverne sont la réalité et ils se flattent d’être les plus habiles à les
reconnaître. Seulement, ces ombres ne sont que des reflets d’objets réels. Celui qui arrive à se
détâcher de ses chaînes et contempler les objets véritables est aveuglé lorsqu’il retourne
auprès des autres, qui en plus ne le croient pas. De la même façon, le philosophe, par la
méthode dialectique, s’élève jusqu’au monde des Idées et établit la différence entre
connaissance (objets) et opinions (ombres.)
La République est l’œuvre de Platon qui inscrit la premier modèle de cité politique
idéale, de cité telle qu’elle devrait être, conformément à la raison. La cité platonicienne est
répartie en 3 classes : les artisans-commerçants, les guerriers, les gardiens ou philosophes, de
la même façon que l’âme de l’homme comprend les appetits, le courage et la pensée.