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Thème : La Grèce antique
Fiche de culture générale : La philosophie grecque
La Grèce antique est reconnu pour son abondance philosophique. Aussi, nous parcourerons
rapidement les différents courants philosophiques. N’hésitez pas à approfondir vos recherches
sur les termes soulignés en rouge.
Les présocratiques :
Ce sont des « physiologues » (savants sur la nature) qui essaient de rendre compte des
phénomènes physiques en expliquant le premier principe du monde. Nous les classons par
région en sachant qu’ils habitent tous des cités maritimes, lieux de passage propices au
développement de la libre pensée.
Les Ioniens :
Thalès de Milet (VII – Vième siècle av JC). Astronome et fondateur des mathématiques
grecques, qu’il aurait ramenées d’Egypte. Il aurait également fait fortune en prévoyant une
récolte fructueuse d’olives. Son principe est que toutes choses et toute vie procèdent de l’eau.
Anaximandre (610- 545 ) Disciple de Thalès, qui considère que toutes choses proviennent
d’un principe abstrait, l’infini.
Anaximène : Elève d’Anaximandre : il détermine l’infini dont parlait son maître comme étant
l’air, le souffle, chaud ou froid.
Héraclite d’Ephèse (576- 480). Sans conteste le plus important de tous, il estime que tout est
en perpétuel devenir. La stabilité des choses n’est qu’apparente. L’élément primordial est le
feu, symbole de la raison. Il est le lieu de la contradiction : la naissance et la conservation des
êtres sont dues au conflit des contraires, qui trouvent leur unité dans la raison. « La route,
montante descendante, une et même. ». Il est également connu pour sa critique du vulgaire et
de la superstition populaire.
Anaxagore de Clazimènes (500 – 428 ) : La cause du mouvement est pour lui l’intelligence
ordonnatrice (le nous). « Rien ne naît ou n’est détruit, mais il y a mélange ou séparation des
choses qui sont. »
L’Italie du Sud et la Sicile
Pythagore a joué un grand rôle dans l’évolution des mathématiques. Selon lui, le nombre est
l’essence de toutes choses et l’univers est gouverné par l’harmonie. Son approche des
mathématiques est également mystique : ses disciples doivent apprendre des formules et
garder le silence le temps de l’apprentissage.
Empédocle était à la fois mage-guérisseur et philosophe scientifique. Selon lui, il n’y a pas
dans le monde de naissance ou de transformation véritables : rien ne naît de rien. Sa théorie
des quatre éléments dominera la physique jusqu’à Lavoisier, l’emportant sur les atomes de
Démocrite. La santé, l’intelligence et les différents caractères dépendraient donc de l’union ou
de la désunion de ces quatre éléments. Cs derniers sont mus par deux principes qui sont
l’amour et la haine. Aussi, de la même façon que les peintres n’ont besoin que d’un nombre
limité de couleurs pour représenter différentes variantes, un nombre fini d’éléments suffit
pour composer toutes choses.
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Les Eléates
Cette école fondée par Xénophane a pour penseur principal Parménide (544- 450). Il distingue
l’être du non-être, l’opinion de la pensée, les sensibles ou les corps, de l’intelligible. Il n’y a
que de l’être, de ce qui est, que l’on peut dire quelque chose, le non-être étant inexprimable.
Zénon d’Elée s’appuie sur cette théorie pour réfuter l’évidence sensible et nier la réalité du
mouvement.
Socrate et Platon
Socrate est né à Athènes en – 470 et est mort en -399. Il n’a rien écrit, considérant que le
discours figé est trompeur en comparaison de la parole, vivante et subtile. Ses disciples, et
particulièrement Platon, dans ses dialogues, nous ont transmis ses paroles. Socrate pratique la
« maïeutique », l’art de faire accocucher les esprits de la vérité qu’ils ont en eux. Son ironie
est toujours interrogation, questionnement.
Socrate recentre le questionnement philosophique sur l’homme. Il reprend le fameux
« Connais-toi toi-même » inscrit sur le portique de Delphes. La philosophie se veut donc avec
lui un questionnement désintéressé qui n’aboutit à aucune solution définitive : « je sais que je
ne sais rien. » Elle est, selon l’étymologie, un amour de la sagesse et non une possession de la
vérité.
Socrate se distingue ainsi des sophistes, en considérant que la politique n’est pas le but de la
philosophie. Pour les sophistes, en effet, l’art du raisonnement peut servir à prouver une chose
et son contraire. Autrement dit, il peut être fort utile, s’il est utilisé correctement, dans les
affaires commerciales, politiques ou juridiques. Protagoras, Gorgias, Prodicos ou Hippias
furent ainsi de célèbres sophistes qui estimaient que « l’homme est la mesure de toutes
choses », et que donc le discours s’adapte avant tout à la personne concernée.
Il est à noter que Socrate, pour sa part, fut traduit devant les tribunaux et condamné à boire la
ciguë. (cf Platon ; Apologie de Socrate.)
Platon ( 428-348 ) est issu d’une famille aristocratique d’Athènes. Il a construit un système
philosophique à travers une trentaine de dialogues et a fondé la grande école philosophique
qu’est l’ Académie. La cité politique idéale qu’il a exposé dans la République et les Lois va à
l’encontre de la cité démocratique athénienne. Platon essaya de mettre en place son idéal
auprès du tyran Denys de Syracuse, espérant que ce dernier devienne philosophe, mais cela
échoua.
Selon Platon, la véritable connaissance recherche l’immuable, les Idées intelligibles,
qui s’opposent à l’opinion, la doxa, qui concerne les choses sensibles. « L’allégorie de la
caverne » est la meilleure illustration de cette théorie : les hommes sont comme des
prisonniers enchaînés dans une caverne et ne voient pas le monde réel. Ils croient que les
ombres au fond de la caverne sont la réalité et ils se flattent d’être les plus habiles à les
reconnaître. Seulement, ces ombres ne sont que des reflets d’objets réels. Celui qui arrive à se
détâcher de ses chaînes et contempler les objets véritables est aveuglé lorsqu’il retourne
auprès des autres, qui en plus ne le croient pas. De la même façon, le philosophe, par la
méthode dialectique, s’élève jusqu’au monde des Idées et établit la différence entre
connaissance (objets) et opinions (ombres.)
La République est l’œuvre de Platon qui inscrit la premier modèle de cité politique
idéale, de cité telle qu’elle devrait être, conformément à la raison. La cité platonicienne est
répartie en 3 classes : les artisans-commerçants, les guerriers, les gardiens ou philosophes, de
la même façon que l’âme de l’homme comprend les appetits, le courage et la pensée.
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Cette cité doit être gouvernée par un roi devenu philosophe ou un philosophe devenu roi.
Cette république institue également la maîtrise,voire l’exclusion, de certains arts,
l’interdiction de la propriété privée et la communauté des femmes et des enfants.
Listes des principaux ouvrages : il y en a à peu près une trentaine.
Les principaux sont : L’apologie de Socrate, Criton, Phédon, Gorgias, Théétète, le Banquet,
Phèdre, Ménon, Alcibiade (majeur et mineur), Les Lois…
Aristote
Aristote (384 – 322) est né en Macédoine à Stagire. Il a été élève de Platon à l’Académie et
est surnommé « le liseur ». Il devient ensuite précepteur d’Alexandre le Grand. Par la suite, en
retournant à Athènes, il ouvrira sa propre école :le Lycée. Ses disciples sont appelés
« péripatéticiens » parce qu’ Aristote enseigne en marchant. A la mort d’Alexandre, il s’enfuit
d’Athènes pour ne pas comparaitre en procès et donner aux Athéniens « l’occasion de
commettre une nouvelle injustice. »
Aristote est avant tout un érudit, un savant encyclopédique. Ses écrits qui nous sont parvenus
sont les écrits ésotériques, destinés aux initiés et non au grand public. Ils portent sur la logique,
la physique, la biologie, la politique, l’éthique et la métaphysique.
Bien qu’il fut élève de Platon, Aristote en fut aussi un grand critique : l’expérience
sensible est considérée comme importante dans la mesure où on peut passer du singulier à
l’universel par le moyen de l’induction. Dès lors, les idées ne sont pas séparées des choses
mais sont inséparables de la matière qu’elles organisent. La substance est une réalité qui ne
cesse d’être tout en admettant le devenir et dépasse ainsi l’opposition entre Héraclite (Tout
s’écoule ) et Parménide (seul l’être est.)
En physique, Aristote décèle quatre causes (matérielle, finale, motrice, formelle) et
distingue trois parties de l’âme (végétative, sensible, intellective ).
En politique, Aristote insiste sur l’importance de la cité ( L’homme est un animal
politique) qui détermine le souverain bien, et permet un développement de l’éthique. Il fait
également de nombreuses analyses sur la prudence, la justice, l’amitié, le bonheur et la vertu
conçue comme juste milieu entre deux extrêmes.
Liste des principales œuvres : Ethique à Nicomaque, Politique, Métaphysique,
Poétique, L’Organon, Physique…
Informations diverses :
- Aristote est nommé « le maître de ceux qui savent » par Dante.
- St Thomas d’Aquin a travaillé à concilier l’œuvre d’Aristote et le christianisme.
- Le tableau de Raphaël L’Ecole d’Athènes peint Platon et Aristote l’un faisant
signe vers le ciel, l’autre vers la terre.
Le cynisme :
Leur nom leur vient du radical « cyn : chien ». Antisthène, le fondateur de ce courant,
et Diogène, le plus connu d’entre eux incarnent ce courant. Diogène vivait dans un tonneau et
se voulait garant d’une existence et d’une morale naturelles. D’où leur comparaison à des
chiens. Le cynisme signifie aujourd’hui le mépris de la morale commune.
Exercice : Recherchez leurs citations les plus connues.
Le scepticisme :
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Le radical vient de « skèpsis », examen. Les sceptiques examinent tout sans limites.
Pyrrhon d’Elis (365-275) est le plus connu. Il prétend que tout raisonnement en arrive à une
égalité entre les deux raisonnnements opposés. Dès lors, il est impossible de rien savoir : il
faut suspendre le jugement (« épochè ») et rechercher l’ataraxie (absence de troubles).
Sextus Empiricus, un médecin, reprit cette idée qu’il faut s’en tenir à l’observation des cas
plutôt que de privilégier la théorie. Nous pouvons bien rendre compte des phénomènes, mais
le fond des choses nous reste inconnu. (exemple : le miel paraît doux à qqn en bonne santé et
amer au malade, nous ne pouvons donc pas dire s’il est doux ou amer en réalité…)
Montaigne, dans ses Essais, et Descartes, avec son doute méthodique et hyperbolique,
s’inspireront fortement de ce courant philosophique.
L’épicurisme :
Epicure (341-270) a fondé à Athènes l’école du Jardin. Il ne nous reste de lui que trois
lettres, la Lettre à Hérodote, la Lettre à Ménécée et la Lettre à Pythoclès. Le but de
l’épicurisme, comme celui du stoïcisme, est de trouver le bonheur. Celui-ci nécessite de
s’affanchir de la peur des dieux et de la mort.
Epicure, s’inspirant de Démocrite, pose d’abord une théorie de l’atome, particule insécable
qui tombe dans le vide et s’agrège à d’autres pour former des corps.
Son modèle éthique, ensuite, est la recherche du plaisir. Cependant, ce plaisir est défini
comme absence de troubles. Cette recherche du bonheur est individuelle. Elle consiste à
classer les désirs et ne garder que les naturels nécessaires.
Informations complémentaires :
- Lucrèce, auteur du traité De la nature reprendra la doctrine d’Epicure.
- « Epicurien » désigne aujourd’hui péjorativement ceux qui sont gouvernés par la
recherche du plaisir.
- La formule la plus connue d’Epicure est « L’impie n’est pas celui qui méprise les
dieux de la foule, mais celui qui adhère à l’idée que la foule se fait des dieux. »
Le stoïcisme :
Leur nom vient de « portique » qui se réfère à leur lieu d’enseignement. Cette école
apparaît avec Zénon (335-264) en Grèce et se prolongera à Rome avec Epictète et Marc-
Aurèle.
Cette doctrine se propose comme le premier des systèmes philosophiques. Il se compose de
logique, de physique et d’éthique : tripartition qui se retrouvera dans bon nombre d’écoles
philosophiques par la suite.
La logique concerne les conditions de la connaissance vraie, ferme et immuable,
fondée par la raison. Il n’existe pas d’idées innées, mais pour trouver la vérité, il faut faire
preuve d’un certain assentiment.
La physique affirme qu’un logos (la raison) gouverne toutes choses : toutes les choses
sont liées entre elles. Dieu, identifié au monde, embrasse tout. Le monde est donc gouverné
par un ordre déterminé (le destin) dont le but est la providence.
La morale indique comment atteindre la sagesse. Cela consiste à ne pas s’attarder sur
les choses qui ne dépendent pas de nous et à chercher à « vivre conformément à la nature »
(accepter la façon dont les choses adviennent). Les stoïciens adhèrent également au
cosmopolitisme (tout est lié) et défendent une fraternité universelle.
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