
 
Laboratoire Navier – UMR 8205 
Cité Descartes, 2 allée Kepler, 77420 Champs sur marne 
  
 
Séminaire Képler 
 
Emmanuelle GOUILLART 
Unité mixte CNRS/Saint-Gobain Surface du Verre et Interfaces 
 
 
donnera un séminaire dans la bibliothèque, le jeudi 11 avril 2013 à 11h00. 
 
A quelle vitesse peut-on mélanger un fluide grâce à l'advection chaotique? 
Application aux fluides newtoniens et aux fluides à seuil 
 
 
 
Pour homogénéiser un fluide visqueux,  l'agitation du fluide est en  général  réalisée par un 
écoulement  à  faible  nombre  de  Reynolds,  sans  turbulence.  Pour  un  mélange  efficace, 
l'écoulement  doit  alors  réaliser  de  l'advection  chaotique,  qui  permet  aux  trajectoires 
lagrangiennes  voisines  de  se  séparer  exponentiellement  vite  au  cours  du  temps. 
Dans le domaine de l'advection chaotique, on peut utiliser un certain nombre d'outils de la 
théorie du chaos et des systèmes dynamiques pour caractériser l'efficacité du mélange, comme 
les sections de Poincaré ou les distributions d'étirement, reliées à l'exposant de Lyapunov. 
Pour la caractérisation du mélange, il est également intéressant de considérer l'évolution d'un 
champ de concentration d'un scalaire passif (comme la concentration d'un colorant) : si on 
part d'une distribution hétérogène comme une tache de colorant dans un fluide transparent, à 
quelle  vitesse  la  concentration  en  colorant  va-t-elle  devenir  homogène  ?  Pour  l'advection 
chaotique, on peut montrer que l'hétérogénéité de la concentration commence par décroître à 
une vitesse dépendant de l'étirement moyen. Cependant, aux temps plus longs, la vitesse du 
mélange est fixée par des régions du fluide où l'étirement est plus  faible, et cette vitesse peut 
beaucoup varier d'un protocole à un autre. 
Nous illustrerons ces mécanismes grâce à des expériences de mélange dans trois situations 
différentes. Pour les fluides newtoniens agités dans un réservoir fermé, l'écoulement près de la 
paroi du réservoir a une forte influence sur la vitesse du mélange aux temps longs. Pour une 
paroi fixe ou tournant lentement, le fluide près de la paroi reste mal mélangé plus longtemps 
qu'au centre et finit par contrôler la vitesse du mélange ; grâce à des modèles simples on peut 
prédire la vitesse du mélange en  fonction de la vitesse de la paroi. Pour des fluides à seuil 
(gel de Carbopol), nous verrons ensuite que la vitesse du mélange est contrôlée par des zones 
du  fluide  qui  ne  sont  cisaillées  que  de  façon  intermittente,  selon  qu'elles  subissent  une 
contrainte supérieure ou inférieure à la contrainte seuil. Pour ces expériences avec des fluides 
à seuil, la zone du fluide près de la paroi du mélange a également beaucoup d'importance pour 
la  vitesse  du  mélange.  Enfin,  nous  évoquerons  brièvement  le  cas  des  fluides  newtoniens 
mélangés en géométrie ouverte, quand le fluide traverse la zone des agitateurs et doit être 
mélangé tant qu'il réside dans cette zone.