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385 Hétérogénéité des précipitations sur la
Cordillère
des Andes boliviennes
Pendant
l'été
austral, la ZITC oscille sur l'Amazonie
bolivienne où sa remarquable inflexion vers le Sud étend
largement les basses pressions tropicales.
C'est
alors la
saison des pluies qui détermine finalement la distribution
spatiale des précipitations, compte tenu de l'importance
relative de la lame précipitée durant cette période.
L'alizé de secteur nord-est dévie le long des Andes
selon une inflexion nord-nord-ouest. Il apporte sur la
Bolivie l'essentiel de la vapeur précipitable originaire de
l'Atlantique, mais qui
s'est
en fait amplement recyclée à
partir de l'évapotranspiration de la forêt et des vastes
zones inondées, lesquelles seulement dans la plaine
bolivienne couvrent de
l'ordre
de 100 000 km2 en fin de
saison des pluies. L'alizé de secteur sud-est contribue à
l'apport d'humidité directement depuis
l'Est
et le Sud-Est.
La convection diurne, dans la plaine, et encore plus dans
les Andes, est responsable
d'une
grande part des
précipitations. Elle correspond alors essentiellement au
recyclage de la vapeur d'eau.
Les masses
d'air
polaire
Ce système est perturbé fréquemment par l'intrusion, dans la
plaine adjacente aux Andes,
d'air
plus froid et sec venu du
Sud ( Surazo ), avec la formation d'un front froid au
contact des masses
d'air
humides et généralement plus
chaudes qui occupent la région. La progression des masses
d'air
froid a été expliquée par Leroux (1987) selon le
mécanisme d'anticyclones mobiles peu épais qui se détachent
de l'anticyclone antartique et progressent jusqu'aux basses
latitudes en écartant les autres masses d'air. La
distribution des pluies dans la plaine, selon une inflexion
des isohyètes en gouttière allant de pair avec un fort
accroissement des valeurs du Sud ( 600 mm ) au Nord ( 2 000
mm ), dénote l'interférence des deux masses d'air.
L'air
sec
en provenance du Sud se trouve canalisé par la dépression
topographique ( 500 à 150 m ) située entre les Andes et le
Bouclier brésilien ( 1500 m ). L'abaissement des
températures accompagnant les fronts froids peut atteindre
10°C d'un jour à l'autre, et les chutes de pluies sont
notables,
pour les plus fortes intrusions d'hiver, au-delà
de 10° de latitude Sud dans la plaine et le sud des Andes
boliviennes ( Ronchail,
1988).
Ces masses
d'air
froid
traversent fréquemment les Andes du sud du Chili, en y
abandonnant leur humidité, puis suivent la bordure orientale
de la cordillère.
Oscillations de la ZITC et des alizés associés,
perturbations du système par les fronts froids provoqués
par l'intrusion
d'air
polaire, sont les grands mécanismes
qui intéressent le sud des Andes et tout le piémont oriental
de la cordillère. L'Altiplano ne serait pas concerné par ces
masses
d'air
froid ( Ronchail, 1988 ). L'épaisseur du flux
amazonien, selon l'importance des basses pressions, la
convection produite dans la plaine et sur le versant est ,