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Santé
Le tabac augmente le risque cardiovasculaire
principalement par l’action du monoxyde
de carbone. La nicotine n'intervient pas de
façon déterminante dans les complications
cardiovasculaires. En effet la seule action
cardiovasculaire de la nicotine est une
augmentation passagère de la fréquence
cardiaque et de la pression artérielle. Les
substituts nicotiniques sont inoffensifs même
chez des patients cardiaques et même après
un infarctus du myocarde. Le vrai coupable
est donc le monoxyde de carbone, une
molécule produite par la combustion du
tabac. Lorsque l'on fume, le monoxyde de
carbone prend la place de l'oxygène au sein
des globules rouges chargés de transporter
l'oxygène vers les différents tissus en xant
celui-ci sur l'hémoglobine. Dès lors, la
capacité de transport d'oxygène du sang
est diminuée, entraînant l'apparition de
difcultés liées à la moindre oxygénation
des tissus : essoufement et altération du
fonctionnement des muscles.
Le tabac inue sur le comportement
alimentaire par la perte relative du goût
et de l'odorat. Ceci favorise l'attirance du
fumeur pour des aliments souvent beaucoup
plus gras et parmi les plus riches en acides
gras saturés (les « mauvaises graisses »),
renforçant donc le risque cardiovasculaire.
Le tabac agit sur la coagulation et diminue
le « bon » cholestérol. Il augmente le risque
d’infarctus du myocarde et de thrombose
cérébrale par son action favorisant la
formation de caillots. Le fait de fumer entraîne
également une diminution du bon cholestérol
qui joue le rôle d'éboueur des artères en
nettoyant la plaque qui s'y forme : plus il est
bas, moins cette plaque est nettoyée et plus
elle progresse.
Il n’existe pas de petit tabagisme. Les
études épidémiologiques montrent que
l'effet du tabac dans les complications
cardiovasculaires n'est pas linéaire, ce
qui veut dire que le risque n'est pas vingt
fois moindre pour la consommation d'une
cigarette par jour que pour la consommation
de vingt cigarettes quotidiennes. Le tabagisme
a une particularité par rapport aux autres
facteurs de risque cardiovasculaires. Pour la
pression artérielle, pour le cholestérol, pour la
glycémie, il existe un seuil en dessous duquel
on peut considérer que le risque n'est pas
avéré : la pression artérielle est nécessaire, ne
pas avoir de cholestérol ne s'imagine même
pas, une glycémie trop basse entraîne une
hypoglycémie. En revanche, on n'enregistre
aucun risque à arrêter de fumer. Bien au
contraire, il n'y a que des bénéces pour la
santé.
En bref, arrêter de fumer est forcément positif,
n'hésitez pas à venir en discuter lors d'une
consultation !
Anthony Bontems, médecin.
Vous avez remarqué que le fait d’avoir plus
de 50 ans augmentait d’ofce de 1 point
votre « score » de risque cardiovasculaire.
On n’y peut rien, c’est un fait établi :
quand on vieillit, nos artères vieillissent
aussi et le risque d’avoir une maladie
cardiovasculaire augmente….
Que cela ne vous empêche pas de vous
sentir en forme et de lutter contre tous les
autres facteurs de risque !
A
comme
âge
B
comme
briquet
+50