10 • Questions actuelles
(…) Dans cette deuxième partie, nous al-
lons essayer de comprendre ce qu’est cette
voie bouddhique que des centaines de mil-
lions, sinon des milliards, d’hommes et de
femmes ont suivie au cours des vingt-cinq
derniers siècles. Cette étude nous ouvrira la
possibilité de comprendre aussi pourquoi des
Français choisissent aujourd’hui de vivre leur
quête spirituelle en suivant le Bouddha.
Cette présentation qui, pour être utile, doit
tenir compte de tout le développement de la
doctrine bouddhique à travers les siècles, de-
vra être très dense. Pour aider le lecteur,
nous avons préparé un schéma (voir p. 11) qui
est, en quelque sorte, un résumé de tout ce
que nous allons voir. Il servira de point de re-
père tout au long de cette exposé.
Le développement
du bouddhisme : un aperçu
Ce schéma, qui se lit de gauche à droite,
commence avec quelques notions clés qui vont
nous donner une idée du milieu religieux dans
lequel le Bouddha est né et a vécu son aventure
spirituelle; il se termine avec quelques indica-
tions concernant la présence bouddhiste dans le
monde. Entre les deux est schématisé le déve-
loppement de toute la tradition du bouddhisme
en commençant par la vie du Bouddha lui-
même. Au-dessus de la ligne centrale sont indi-
qués quelques-uns des événements principaux
de sa vie et en dessous, ses enseignements de
base tels que les Quatre nobles vérités et le
Noble chemin octuple [voir encadré p. 16].
Après la mort du Bouddha, la petite com-
munauté qui s’était constituée autour de lui,
sest agrandie (ceci est indiqué par la ligne
centrale qui souvre vers le haut et vers le
bas). Les membres de cette communauté ont
puisé leur inspiration dans les souvenirs du
Maître qui étaient alors tout proches. Cette
période, qui a duré plus dun siècle, est celle
de ce quon appelle le bouddhisme primitif.
En septembre 1991, Documents épiscopat,
bulletin du secrétariat de la Conférence des
évêques de France,a publié «La présence
bouddhiste en France », texte rédigé par
Dennis Gira, directeur adjoint de lInstitut
de science et de théologie des religions (ISTR)
à lInstitut catholique de Paris. Nous proposons
ici la deuxième partie de ce document
(«Le bouddhisme: cette nouvelle religion
ancienne de vingt-cinq siècles ») qui donne
un aperçu du développement du bouddhisme
depuis ses origines jusqu’à nos jours.
Pour comprendre ce qu’est le bouddhisme, dans son
unité et sa très grande diversité, il est nécessaire, dans un
premier temps, de revenir à l’expérience même du
Bouddha qui a vécu au Nord de l’Inde il y a plus de
vingt-cinq siècles. Une étude du milieu socio-religieux
dans lequel le Bouddha a vécu, de son itinéraire spirituel,
de sa première prédication concernant les Quatre nobles
vérités, de la voie qu’il a proposée à ses disciples, etc.,
permet de saisir ce qui est au cœur des diverses formes
du bouddhisme. Dans un deuxième temps, il faut
réfléchir à la manière dont cette tradition a évolué à
travers l’histoire, dans des circonstances très variées.
C’est la clé pour comprendre la diversité doctrinale du
bouddhisme qui se reflète dans les enseignements et les
pratiques différentes du Petit Véhicule, du Grand
Véhicule (et ses multiples écoles) et du Véhicule du
Diamant (le bouddhisme ésotérique).
Cette connaissance nourrira une réflexion sur la présence
du bouddhisme en Europe aujourd’hui, parce que l’on
y trouve toutes ces formes du bouddhisme.
Un résumé de ce document a été présenté à une
quarantaine d’évêques de France qui ont participé à une
session sur le dialogue interreligieux à Luxembourg, en
janvier 1997. Cette session avait été organisée par le
Secrétariat général de la Conférence des évêques de
France.
Pour le texte intégral, voir Documents épiscopat, n°13, septembre
1991. Titre et schéma (p. 11) de Questions actuelles.
RÉSUMÉ
PERSPECTIVES
FICHE DE LECTURE
Lenseignement
du Bouddha (l’Éveillé)
Diamant). Il sagit là du bouddhisme ésotérique
ou tantrique. Mais, puisque les grands prin-
cipes de base du Mahâyâna et de ce troisième
volet sont très proches, nous les avons mis en-
semble sur le schéma. En gros, le Mahâyâna
sest répandu au Nord de lInde doù le nom
de «bouddhisme du Nord » tandis que le
Hînayâna a fleuri dans les pays du Sud-Est
asiatique doù son nom de «bouddhisme du
Sud ».
On remarquera aussi que chacun de ces
deux Véhicules sidentifie avec une voie très
spécifique le Mahâyâna avec la voie du
Bodhisattva et le Hînayâna avec la voie de
lArhat (deux termes dont le sens sera expli-
qué plus loin).
Dans ce document, nous allons nous limi-
ter, dans un premier temps, à une considé-
ration de la doctrine de base du bouddhisme
telle quelle est exprimée dans les Quatre
nobles vérités. Ensuite, nous verrons les
grandes intuitions du Mahâyâna et comment
Mais au fur et à mesure que le temps sest
écoulé, des tendances diverses se sont déve-
loppées au sein de la communauté boud-
dhique. Une fois figées dans leurs positions
particulières, ces tendances sont devenues
des écoles de pensée que lon appelle des
sectes () et cest alors le commencement
du bouddhisme des sectes (indiquées à peu
près au milieu du schéma). En gros, ces
écoles se sont regroupées dun côté autour
des idées plutôt libérales, et de lautre, autour
didées plutôt traditionalistes. (••)
Vers le début de notre ère, surgit un mouve-
ment tout à fait nouveau à lintérieur de la tra-
dition bouddhique. On lappelle le Mahâyâna
(ou Grand Véhicule). Par opposition, la tradi-
tion ancienne et plus conservatrice a alors été
nommée le Hînayâna (ou Petit Véhicule). De
nos jours encore, le monde bouddhique est di-
visé entre ces deux grandes tendances. Il faut
noter aussi que beaucoup parlent dun troi-
sième Véhicule, le Vajrayâna (Véhicule du
() Le mot secte
ici na aucune
connotation
négative. Cest
un terme
technique
habituellement
employé pour
désigner les
diverses écoles
du bouddhisme
qui existaient à
l’époque.
(••) Le mot
traditionnaliste
se réfère où aux
idées supposées
être très
anciennes ou
aux personnes
qui y tiennent.
Il ny a aunune
connotation
négative.
Septembre-Octobre 2002 11
LE DÉVELOPPEMENT DU BOUDDHISME
samsâra
âtman
karma
Naissance (VIesiècle avant J.C. - Inde du Nord)
Famille aristocratique du clan Shakya
Nom : Gautama
Siddhartha (Shakyamuni)
Quatre rencontres
Grand renoncement
Éveil
Mort
Vie du Bouddha Première
communautéBouddhisme
des
« Sectes »
Anciens
1) luniversalité de la souffrance
2) lorigine de la souffrance
3) la cessation de la souffrance
4) le chemin qui conduit à la cessation de
la souffrance
la discipline morale
la discipline mentale
la sagesse
Sermon
de Bénarès
Quatre
nobles
vérités
Tendances
1. Tradition
sapientielle
2. Bouddhisme
de la foi
3. Tradition
tantrique
(Vajrayâna)
Tendances
1. Tradition
sapientielle
2. Tradition
monastique
Implantations
principales
du Mahâyâna :
Chine
Corée
Japon
Tibet
Vietnam
Implantations
principales
du Hînayâna :
Sri Lanka
Birmanie
Laos
Thaïlande
Cambodge
Mahâyâna
Bouddhisme du Nord
Voie du Bodhisattva
Bouddhisme du Sud
Voie de lArhat
Hînayâna
Libéraux
elles diffèrent de celles du bouddhisme an-
cien. Enfin, nous verrons les diverses ten-
dances qui se sont développées à lintérieur
du Mahâyâna. Le tout nous donnera la pos-
sibilité de mieux comprendre pourquoi le
bouddhisme risque de devenir une véritable
force spirituelle en Occident, et en France
en particulier.
Le bouddhisme ancien
Pour mieux connaître cette ancienne forme
du bouddhisme, qui dailleurs est toujours
très présente dans les pays du Sud-Est asia-
tique, et donc ici en France parmi un grand
nombre dimmigrés et sympathisants de ces
pays, il faut au minimum se familiariser avec:
1) le milieu religieux dans lequel le Bouddha
est né; 2) laventure spirituelle quil a vécu;
3) son enseignement de base (les Quatre
nobles vérités); et 4) la formation et le déve-
loppement de la communauté bouddhique
avant et après la mort () du Maître.
Le milieu religieux de l’Inde du Nord
(VIesiècle avant Jésus-Christ)
Si lon veut souvrir au message du fonda-
teur de nimporte quelle religion, il est tou-
jours extrêmement utile dessayer dabord de
le situer dans son contexte originel. Ainsi
peut-on commencer à sentir pourquoi un en-
seignement donné a pu apaiser la soif spiri-
tuelle des hommes à qui il sadressait. Cest
aussi en revenant à ce contexte originel quon
trouve des indices précieux qui peuvent aider
à comprendre pourquoi ce message est encore
valable aujourdhui. Nous faisons tous cet
exercice quand, afin de mieux saisir le sens de
l’Évangile, nous essayons dapprofondir notre
connaissance du milieu religieux dans lequel
Jésus a vécu. Nous allons simplement remon-
ter encore cinq siècles supplémentaires dans
lhistoire et observer le milieu religieux de
lInde du Nord, car cest là où est né le
Bouddha, cest-à-dire l’Éveillé, celui qui a tout
compris du mystère de lexistence.
À cette époque, deux idées force commen-
çaient à exercer une grande influence sur
ceux qui cherchaient la vérité. Selon la pre-
mière, lhomme, comme tous les autres êtres
vivants, était prisonnier dun cycle infernal
de morts et de naissances un cycle qui
navait ni commencement ni fin (en sanscrit:
le samsâra). (••) La deuxième affirmait que
lhomme était bloqué dans ce cycle à cause de
ses actes. Effectivement, selon la loi kar-
mique (karma =lacte avec ses consé-
quences), tout acte positif crée un élan qui
pousse à une renaissance heureuse dans une
prochaine vie, tandis que tout acte négatif
(•••) ne peut quaboutir à une renaissance
malheureuse, voire désastreuse.
Certains, face à cette situation, se satisfai-
saient dessayer de toujours sassurer une re-
naissance heureuse. Pour les aider, il y avait
les rites sacrificiels de lancienne religion vé-
dique dont lefficacité était garantie par la
classe sacerdotale des brahmanes. Mais ceux
qui réfléchissaient en profondeur à la condi-
tion de lhomme se sont rendu compte de la
vanité dune telle démarche. À quoi bon une
renaissance heureuse si ce nest quune re-
naissance parmi dautres qui, à chaque fois,
réserve aussi la souffrance et la mort? Ils ont
perçu alors que le seul but véritablement
digne de lhomme était de sortir définitive-
() Strictement
parlant, on ne
dirait pas que
le Bouddha est
mort. Celui qui
meurt est
toujours
prisonnier
du samsâra; il
va donc renaître,
selon la loi
karmique. Le
Bouddha, en
réalité, est
parvenu au
parinirvâna (voir
encadré p. 31).
(••) Voir
encadré p. 13.
(•••) Un acte
négatif est
essentiellement
un acte
égocentrique.
Plusieurs anciens textes bouddhiques parlent
de la longueur du voyage des êtres qui tournent
en rond à lintérieur du monde du samsâra
(cycle des morts et des naissances voir encadré
p. 13). En voici un exemple qui aide à
comprendre à quel point la vie dans ce monde,
pour celui qui est enfoncé dans lignorance
spirituelle, peut être quelque chose de pesant :
Un âge est long. Il nest pas facile de compter sa
durée en disant tant dannées, tant de siècles, tant
de milliers de siècles. () Inconnaissable est le début
de ce voyage. La première phase nest point révélée
de la course continue, du voyage des êtres que
retarde lignorance, quentravent les appétits
Il nest point facile, ô moines, de trouver un être qui
pendant ces jours innombrables na pas été une fois
une mère, un père, un frère, une sœur, un fils, une
fille. Comment cela? Inconnaissable, ô moines, est
le début de ce voyage. La première phase nest point
révélée de la course continue, du voyage des êtres
que retarde lignorance, quentravent les appétits.
Et cest ainsi, ô moines, que vous avez longtemps
souffert des maux, de la douleur, de la misère, et que
les charniers se sont agrandis.
La pensée de Gautama, le Bouddha, Coomaraswamy, Pardès, 1987, p. 232.
UN TRÈS LONG VOYAGE !
12 Questions actuelles
Septembre-Octobre 2002 13
Pour mieux saisir pourquoi le
fait de passer sans cesse de vie
en vie à «lintérieur » du cycle
des naissances et des morts
(samsâra) est pour un
bouddhiste quelque chose de
douloureux, il suffit de regarder
ce quon appelle «la roue de
la vie ».
Cette roue montre dabord les
diverses formes sous lesquelles
un être vivant peut naître,
toujours selon la qualité des
actes quil aura posés dans des
vies antérieures. Cest le
déroulement inexorable de la
«loi karmique » (karma =lacte
et ses conséquences). En
regardant la roue dans le sens
des aiguilles dune montre et en
partant de midi, on découvre
tour à tour (dans la bande la
plus large) lexistence humaine,
celle des esprits affamés
(caractérisés par leur ventre
énorme et une bouche tellement
petite quils ne peuvent pas se
nourrir), celle des damnés des
enfers (lesquels ne sont pas
éternels), lexistence animale et,
enfin, celle de diverses divinités.
Au centre de la roue se trouvent
un serpent, un porc et un coq
symboles de la haine de
lignorance et de lorgueil et
une série de dessins qui
décrivent la naissance et la
croissance dun homme.
Les douze dessins du périmètre
aident à réfléchir sur la manière
dont lhomme, dans son
ignorance (symbolisée par un
aveugle qui avance en tâtonnant
avec une canne), pose des actes
qui vont le plonger dans dautres
existences qui le conduiront à la
souffrance et à la mort et non
pas à la libération. En effet,
l’être vivant est prisonnier de
cette roue. Seule la sagesse lui
permet dy échapper mais
Mâra, qui enserre la roue dans
ses griffes, fait tout pour que
lhomme reste bloqué dans son
ignorance. Le Bouddha
(«l’Éveillé») est parvenu, lui, à
cette sagesse. Il est «nirvané»
(le nirvâna veut dire
«lextinction » des passions qui
découlent de lignorance de
lhomme). Et, sorti du cycle des
vies et des morts (voir en haut et
à droite de la roue), il explique
la vérité libératrice le Dharma
ou la Loi bouddhique. Àchacun
de l’écouter, de mettre en
pratique ses conseils et de faire
sienne lexpérience du Bouddha.
Ce quon ne voit pas dans ce
dessin, cest la «longueur » du
cycle des naissances et des
morts. Le temps est mesuré en
kalpas (traduit par «âge » dans
le texte bouddhique de
lencadré de la page 12). Un
kalpa est le temps quil faudrait
pour faire disparaître
lHimalaya si, une fois tous les
trois siècles, on leffleurait avec
un tissu extrêmement fin.
Et il y a autant de kalpas quil y
a de grains de sable dans
le Gange!
LA ROUE DE LA VIE
ment du cycle du samsâra. Pour y échapper,
les ascètes de l’époque essayaient de déjouer
la loi karmique en ne posant pas dactes néga-
tifs. Dautres tentaient dy échapper à travers
des pratiques méditatives destinées à les
amener à la pleine réalisation du fait que la
réalité intérieure (âtman) de chaque homme
ce qui le fait exister comme être humain
était identique à labsolu situé au fond de
toute existence, à la réalité ultime et imper-
sonnelle de quoi tout chose procède et à quoi
tout retourne (brahman). Dans tous les cas, la
seule chose qui comptait était la délivrance
définitive du cycle du samsâra.
Le Bouddha, nous allons le voir, acceptait
cette vision des choses fondée sur les notions
de samsâra et de karma. Il partageait avec
beaucoup cette préoccupation de se libérer du
samsâra. Mais il rejetait complètement lhégé-
monie de la caste brahmanique et donc leffi-
cacité des rites sacrificiels et insistait sur le
fait que les autres méthodes en vigueur al-
laient, en réalité, à lencontre du but recher-
ché. Selon lui, en effet, celui qui sattache à sa
vie dascèse ne fait que poser une série dactes
égoïstes, et donc négatifs, qui, finalement, len-
foncent encore plus profondément dans le
samsâra; quant à ceux qui passent leur temps
à chercher lidentité entre leur âtman et le
brahman, ils sont voués à l’échec car, dans
lanalyse bouddhiste, lâtman nest quune illu-
sion. Celui qui sy attache se détourne donc de
la véritable voie qui mène à la libération
cest-à-dire celle que le Bouddha a découvert
au moment de son expérience de l’Éveil.
Laventure spirituelle du Bouddha
Pour celui qui accepte la notion du samsâra,
il est évident que laventure spirituelle du
Bouddha navait pas commencé au cours de
ce qui, à cause de son Éveil, allait être sa der-
nière vie. Sa «carrière spirituelle » avait
commencé dinnombrables périodes cos-
miques auparavant, quand il était devenu un
Bodhisattva (un être [sattva] voué à l’Éveil
[bodhi]), et tout ce qui sest passé dans les
vies antérieures de Bouddha se trouve dans
les récits incorporés au canon des écritures
saintes bouddhiques. () Bien que ce qui est
raconté là ne puisse en aucun cas faire lobjet
d’études historiques et pour cause , cela
nen est pas moins important pour les boud-
dhistes. Car ils savent que la vérité de toute
cette longue « histoire » est dordre spirituel.
Même les sutras, qui parlent de la vie du
Bouddha historique, emploient davantage le
langage des légendes que celui des biogra-
phies. Dans cette brève introduction, nous ne
réfléchirons qu’à quelques scènes de la der-
nière vie du Bouddha, et surtout à celles qui
montrent comment les circonstances de la vie
lont mené vers son expérience d’Éveil. Ces
scènes sont importantes dans le sens quelles
font appel au vécu de tout homme qui se
trouve confronté aux dures réalités de la vie:
la vieillesse, la maladie et la mort.
Dans sa dernière vie, le Bodhisattva est
donc né prince du clan Shakya (doù le nom
Shakyamuni «lascète du clan Shakya »)
dans lInde du Nord. Son patronyme était
Gautama, et son prénom, Siddhartha. Les cir-
constances de sa naissance laissaient présa-
ger pour lui un avenir peu commun. Un des
sages présents a exprimé sa conviction que le
nouveau-né allait même devenir un Bouddha.
Le roi a alors demandé au sage ce qui allait in-
fluencer son fils dans sa décision. Le sage lui
a répondu que le prince verrait quatre signes
() Voir encadré
ci-dessous.
Il existe plusieurs canons d’« écritures saintes »
bouddhiques (en pâli, en chinois, en tibétain).
Habituellement, chacun de ces canons est divisé en
trois parties appelées «corbeilles ». La première partie
de cette «Triple corbeille » sappelle «la corbeille des
textes ». Elle contient les enseignements propres du
Bouddha, les sutras. La deuxième partie, «la corbeille
de la discipline », contient les textes concernant la vie
monastique. La troisième partie est «la corbeille de la
doctrine suprême », un regroupement de textes qui
reprennent lenseignement du Bouddha de manière
beaucoup plus systématique afin de faire ressortir le
sens le plus profond.
Les canons des écritures bouddhiques sont beaucoup
plus volumineux que notre canon des Livres saints, la
Bible. Le canon sino-japonais, par exemple, consiste
en une centaine de volumes de mille pages chacun.
Celui qui contient les textes écrits ou traduits en
tibétain est dune longueur comparable. La longueur
du canon pâli, le plus ancien, est moins
impressionnante, mais sa partie le plus importante
fait quand même plusieurs fois la taille de la Bible.
LE CANON DES ÉCRITURES BOUDDHIQUES
14 Questions actuelles
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