Le bouddhisme, la vie merveilleuse de bouddha et la doctrine

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ALBERT-KAHN MUSÉE ET JARDINS
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Le bouddhisme, La vie merveiLLeuse de
bouddha et La doctrine
À l’origine du bouddhisme
Le védisme naît en Inde environ 1 000 ans avant J.C. Il est basé sur des textes rassemblant tout le savoir : les
Veda. La notion de réincarnation apparaît dès cette époque. Elle est liée au karma, une sorte de jugement
moral sur les actes effectués durant la vie passée et qui détermine la nouvelle incarnation. Plus le karma est
mauvais, plus l’incarnation sera vile, elle peut même se faire dans un animal ou un végétal. La ronde des
réincarnations qui ne s’arrêtent jamais est appelée Samsara. Le bouddhisme invente un nouveau concept,
le nirvana ou l’arrêt définitif du cycle des réincarnations, qui devient l’objet de sa quête spirituelle.
Dans le védisme, les prêtres (brâhmanes) font des prières et des offrandes selon les rites prescrits, pour rejoindre
les divinités. À partir du VIe siècle avant J.C. la recherche de l’extase passe par des pratiques d’ascèse, dont
le yoga qui implique des postures particulières.
La vie merveilleuse de Bouddha
Bouddha est un adjectif qui signifie « éveillé » en sanskrit.
Selon la légende, le prince Siddhârta Gautama aurait eu une vie merveilleuse avant d’atteindre l’Éveil.
Siddhârta est le fils du roi Çuddhodana et de l’immaculée reine Maya et naît en sortant du flanc droit de sa
mère. Il porte les 32 marques et les 80 signes qui le désignent comme le futur Bouddha. A l’âge adulte, il se
marie et a un fils. Son père a peur de le perdre, car dès sa naissance, les devins lui prédissent une destinée
exceptionnelle qui l’éloignerait de sa famille et du trône. Aussi le souverain le tient cloîtré dans son palais en lui
procurant tous les plaisirs de la vie. Pourtant, à quatre reprises Siddhârta sort se promener dans le parc attenant
au palais, et fait quatre rencontres décisives : un vieillard, un malade, un cortège funèbre et un religieux itinérant.
Après la naissance de son fils (qu’il appelle « lien »), il s’enfuit une nuit. Il se rase la tête et laisse tous ses vêtements
et ses bijoux (dont les lourdes boucles d’oreilles qui lui ont distendus ses lobes). Le prince Siddharta abandonne
toutes ses richesses et tous liens affectifs pour devenir un ermite mendiant sur les routes. Obsédé par la
souffrance engendrée par le cycle des renaissances, il cherche un moyen d’atteindre le nirvana, l’arrêt définitif
des réincarnations. Il suit l’enseignement de plusieurs ascètes, et devient un expert dans la pratique du yoga,
sans trouver de solution à la souffrance engendrée par le samsara. Le prince est alors surnommé
« Shàkyamuni » (ou le sage du clan des Shakya). Après une vaine ascèse, il finit par aller s’asseoir sous un arbre.
Au pied de l’arbre, il médite pendant 49 jours d’affilée (certaines statues de la route de la soie, le représentent
avec un nid d’oiseau sur sa tête, pour matérialiser son immobilité et sa persévérance). La dernière nuit de
veille, il parvient à une imperturbabilité totale et finit par atteindre le « suprême et complet éveil ». Shàkyamuni
devient ainsi Bouddha, l’« éveillé ».
Il décide alors d’enseigner sa doctrine pour que tout être humain puisse parvenir à son tour à l’Éveil. C’est lors
de sa première prédication, au Parc des Gazelles à Bénarès, qu’il met en branle la « roue de la Loi
(bouddhique) », le dharma. Pendant 45 ans, jusqu’à sa mort définitive, il continuera d’enseigner et aura de
nombreux disciples. Allongé sur son lit de mort, une aura de 5 couleurs (orange, blanc, rouge, jaune et bleu)
apparaît autour de son corps et il atteint enfin le nirvana. Sa dépouille est incinérée et ses ossements, considérés
comme des reliques, sont partagés en huit lots pour êtres distribués à chaque royaume.
Albert-Kahn, musée et jardins est une propriété
du Département des Hauts-de-Seine
La doctrine bouddhique
Siddharta est la dernière incarnation d’un être ayant
vécu de nombreuses vies. Ses vies antérieures sont
racontées dans des textes sacrés, les Jâtaka.
Chaque livre raconte une histoire légendaire illustrant
une des dix vertus essentielles (le don, la pratique
morale, l’abnégation, l’intelligence, l’énergie, la
patience, la véracité, la détermination, la bienveillance
et la sérénité).
Durant ses vies antérieures Siddharta était déjà un
futur Bouddha, un boddhisattva, un être promis à
l’Éveil. L’Éveil lui a révélé les quatre « nobles vérités » :
La souffrance trouve sa source dans nos désirs. Nos
désirs sont à la source de nos actions. Nos actions
Groupe de lamas et de cavaliers près de stupas au nord de la ville
alimentent le karma, qui entraine la souffrance. Pour
des lamas, Ourga, Mongolie, Stéphane Passet, 1913. Inv. A 3 979
rompre le cycle du samsara, il est nécessaire de se
détacher de ses désirs et de ses passions, en suivant la loi bouddhique qui peut nous permettre d’atteindre
« l’Éveil ». « L’octuple chemin » est la recherche des huit perfections menant à l’illumination (la compréhension
juste, la pensée juste, la parole juste, les moyens d’existence justes, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste).
Les écrits canoniques, les sûtra, sont réalisés après la mort du Bouddha historique, par un de ses disciples,
Ananda. Le bouddhisme se diffuse rapidement car il est ouvert à tous. Pour atteindre l’éveil, selon le
bouddhisme ancien, ou Hinayana* (appelé aussi «petit véhicule »), il est nécessaire de devenir moine. Selon
le bouddhisme Mahayana* (« grand véhicule »), il est aussi possible de devenir disciple simplement en affirmant
prendre le « triple joyau » (reconnaître le Bouddha, le dharma et l’organisation monastique bouddhique) en
présence d’un moine bouddhique. Suivre les cinq préceptes (ne pas détruire la vie, ne pas voler, ne pas
commettre l’adultère, ne pas mentir et ne pas consommer de boissons enivrantes) permet de commencer à
rechercher les huit perfections menant à l’Éveil.
Le lotus et le bouddhisme
Le lotus est considéré comme le symbole du bouddhisme pour deux
raisons : en référence au premier sermon de Bouddha et au Sutra du
lotus.
Dans sa première prédication, Bouddha aurait évoqué la façon dont
poussent les lotus aux différents niveaux des êtres. Ceux qui sont
encore dans la vase sont perdus, car ils ne sont pas bouddhistes ; ceux
qui émergent de la vase et poussent dans l’eau sont sur le chemin de
l’Éveil ; enfin ceux dont la fleur s’épanouit dans la lumière sont éveillés
et donc devenus des bouddhas.
Le Sutra du Lotus est un texte apocryphe en sanskrit qui aurait été écrit
entre le Ier siècle avant J.-C. et le milieu du Ier siècle après J.-C. Il est à
la base de la secte Tiantai en Chine -Tandai et Nichiren au Japon. C’est
dans ce texte qu’apparaît pour la première fois le mot « Mahayana ».
Lexique :
*Hinayana : voir fiche n°7, « La diffusion du bouddhisme »
*Mahayana : voir fiche n°7, « La diffusion du bouddhisme »
Bien que l’identité de cet homme soit inconnue, sa
tenue recherchée et sa coiffe font penser qu’il s’agit
d’un lama, moine bouddhiste, qui aurait eu la responsabilité de célébrer d’importantes cérémonies
bouddhistes, notamment les crémations, Pékin,
Chine, Stéphane Passet, 1913. Inv. A 3 995
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