Une valve peut présenter des anomalies structurelles tant congénitales (valve aortique) que
secondaires à certaines affections pathologiques.
L’insuffisance valvulaire, se caractérise par une fuite de sang à travers la valve due au
manque de coaptation des feuillets valvulaires. Il y a régurgitation de sang avec risque de
distension des cavités d’amont. En aval il y a une augmentation du travail cardiaque.
Le rétrécissement se définit par une diminution du diamètre de l’orifice, par altération
de la mobilité des feuillets valvulaires. En amont de la valve, il y a une surcharge sanguine
avec augmentation du travail cardiaque (hypertrophie) puis ultérieurement une dilatation des
cavités d’amont par épuisement myocardique. En aval il y a une diminution du débit sanguin.
L’association d’une insuffisance et d’un rétrécissement définit une maladie
valvulaire.
III. LES ETIOLOGIES DES VALVULOPATHIES.
Classiquement l’étiologie la plus fréquente des valvulopathies était le rhumatisme articulaire
aigu (RAA). En France, la prophylaxie et l’antibiothérapie ont fait disparaître le risque
valvulaire du RAA, au profit le l’étiologie dégénérative et de l’endocardite non rhumatismale.
3.1) Les formes dégénératives.
Le vieillissement athéromateux entraîne une calcification progressive de l’appareil valvulaire,
d’où l’apparition d’un rétrécissement (rétrécissement aortique RA). Le RA peut être associé à
une atteinte coronarienne.
Les atteintes dystrophiques, sont source d’une distension. Elle peut être secondaire à une
dystrophie des fibres élastiques valvulaire, avec une évolution vers l’insuffisance valvulaire
(syndrome de Marfan, insuffisance aortique).
3.2) l’endocardite infectieuse.
Il s’agit d’une greffe bactérienne sur l’appareil valvulaire, secondaire à une surinfection ORL
ou dentaire. Les germes les plus fréquents sont le staphylocoque et le streptocoque. Il y a
altération de la valve avec parfois la fonte purulente de la valve source d’une
symptomatologie clinique brutale associant OAP et choc septique.
On distingue :
- L’endocardite subaiguë (endocardite d’Osler) qui survient sur une valvulopathie sous
jacente (IA et IM), voire une anomalie muette comme la bicuspidie aortique. Son
évolution est progressive. La prophylaxie chez les patients à risque est systématique.
- L’endocardite aiguë qui survient sur des valves saines de patients immunodéprimés ou
fragiles, à partir d’une cause iatrogénique (KT) ou d’une toxicomanie (IT).
3.3) Le RAA.
Il s’agit d’une infection due au streptocoque bêta hémolytique du groupe A. L’atteinte
initialement articulaire, évolue à bas bruit vers une atteinte valvulaire. L’atteinte valvulaire
(mitrale et aortique) est d’abord à type de rétrécissement puis d’insuffisance valvulaire voire
des deux anomalies associées. L’antibiothérapie à fait régresser cette pathologie en France.
Les formes actuelles sont le plus souvent des atteintes poly valvulaires.
3.4) Les autres étiologies.
- L’insuffisance mitrale (IM) par rupture ischémique de pilier ou de cordage.
- Les formes congénitales : la bicuspidie aortique.
- Les IA de la dissection de l’aorte.
- Les IM lors des IVG par dilatation de l’anneau.
Valvulopathies, 01 Février 2006, Dr Dassier 2/11