Il existe plusieurs arguments chez le sujet diabétique, en faveur de la greffe combinée, lorsque
l’indication d’une greffe rénale est déjà posée :
1. l’intervention chirurgicale et l’immuno-suppression sont de toute façon inévitables et la
greffe combinée ne constitue pas un risque chirurgical beaucoup plus important ;
2. la survie après greffe combinée est semblable à la survie après greffe rénale isolée chez
les sujets non diabétiques ;
3. l’arrêt de l’insulinothérapie est rendu possible, et les complications du diabète peuvent
être améliorées ou, pour certaines, évitées (comme la récidive de la néphropathie sur
greffon).
Néanmoins, pour obtenir les meilleurs résultats, l’indication de greffe combinée doit être
portée de préférence avant le stade d’insuffisance rénale chronique terminale, dès que le débit
de filtration glomérulaire devient inférieur à 40 ml/mn.
RESULTAT DE LA TRANSPLANTATION PANCREATIQUE :
Les résultats des survies à un an du patient, du greffon rénal et du greffon pancréatique ont
nettement progressé, respectivement de 95 %, 92 % et 85 % pour l’ensemble des greffes
combinées rein-pancréas. La survie des patients à 5 ans excède 80 %. La survie à 10 ans des
patients après double greffe rein-pancréas est similaire à la survie après greffe rénale isolée à
partir d’un donneur vivant (67 % versus 65 %) ; supérieure à la greffe rénale isolée à partir d’un
donneur cadavérique (46%). D’après une étude comparative rétrospective de l’IPTR réalisée en
2004 : sur 12500 greffes combinées rein-pancréas, la comparaison de la survie des patients
greffés à 4 ans est supérieure à la survie des patients en liste d’attente (90% versus 59%).
RESULTATS METABOLIQUES ET EFFETS DE LA TRANSPLANTATION
PANCREATIQUE SUR LES COMPLICATIONS DEGENERATIVES DU DIABETE :
- La revascularisation du pancréas greffé s’accompagne d’une sécrétion immédiate d’hormones
pancréatiques permettant la normalisation de l’hémoglobine glycosylée. Le patient est alors
protégé des risques de coma que l’on rencontre sous insulinothérapie exogène.
- La transplantation rénale chez un diabétique n’empêche pas la survenue d’une néphropathie sur
le rein greffé. La transplantation combinée rein-pancréas semble protéger le greffon rénal de la
récidive de néphropathie au-delà de 10 ans. Réalisée à un stade plus précoce que le stade
d’insuffisance rénale terminale, la greffe pancréatique semble prévenir, stabiliser et améliorer la
néphropathie diabétique.
- A court terme, il ne semble pas exister d’amélioration significative de la rétinopathie mais les
patients encore indemnes de la maladie semblent protégés. A plus long terme, on observe une
stabilisation de l’acuité visuelle avec une diminution du nombre d’accidents rétiniens.
- Grâce à la transplantation pancréatique, le taux de mortalité de la neuropathie autonome, durant
les 5 premières années d’évolution, passe de 50% à 10%. Lorsque la greffe est faite tôt, la
neuropathie peut être évitée.