EXTRAIT Réf. 8796 Les grands compositeurs et leurs œuvres vol. 2
Les compositeurs russes
Chostakovitch,
l’insoumis
■ Au XXe siècle, la politique a parfois cherché à contrôler les
artistes...
Sous la pression du régime soviétique durant toute sa carrière,
Dimitri Chostakovitch fut contraint à plusieurs reprises de faire son
autocritique.
Il en résulta un tempérament pessimiste, grinçant et sarcastique,
qui lui forgea une musique acérée, rythmique et puissamment
émotionnelle.
Musique symphonique, concertante & ballets
- 15 Symphonies
- Le Carillon de Novorossisk
- Prélude funèbre et triomphal
- 3 Pièces pour orchestre
- Ouverture de Fête, Octobre
- Ouverture sur des thèmes populaires russes
- Musiques de scène : La Punaise, Le Coup de feu,
Terres vierges, Rule Britannia !, Mort en sursis,
Hamlet, La Comédie humaine, Le Roi Lear, La
Patrie, Un fleuve russe, La Victoire du Printemps...
- Marche solennelle
- Marche de la milice soviétique
- Concerto pour 2 pianos
- 2 Concertos pour piano
- 2 Concertos pour violon
- 2 Concertos pour violoncelle
- 2 Suites pour orchestre de jazz
- Ballets : L’Âge d’Or, L’Écrou, Le Ruisseau clair
Musique de chambre
- 15 Quatuors à cordes
- Quintette avec piano
- Octuors à cordes
- 2 Trios avec piano
- Sonate pour violoncelle et piano
- Sonate pour violon et piano
- Sonate pour alto et piano
Musique pour piano
- Cahier d’enfant, Aphorismes
- 24 Préludes, 2 Sonates
- Suite pour 2 pianos
“Dans chacune de
ses
Symphonies
,
Chostakovitch se présente
à nous comme un maître.”
L. Stokowski,
chef d’orchestre
Né le 25 septembre 1906 à Saint-Pétersbourg, Dimitri
Chostakovitch est issu d’une famille russe très cultivée.
Son père est ingénieur et sa mère est pianiste.
Mais l’enfant grandit dans une période sombre de la
Russie. La famine et la maladie sévissent à Petrograd,
et Dimitri souffre lui-même de malnutrition.
Il est par ailleurs personnellement touché lorsque l’un
de ses amis est tué par la police du Tsar, ce qui provoque
aussitôt son adhésion aux idées révolutionnaires.
Il présente sa Symphonie n° 1, écrite à l’âge de
18 ans et donnée le 12 mai 1926 par l’Orchestre
Philharmonique de Leningrad.
Le gouvernement lui commande alors une autre
symphonie pour l’anniversaire de la Révolution
d’Octobre. Mais Chostakovitch y emploie des
procédés musicaux modernistes peu appréciés.
Son opéra Le Nez, tiré d’un conte de Gogol et créé
en 1930, connaît un immense succès populaire pour
son propos satirique, avant d’être attaqué comme le
produit d’une “bourgeoisie décadente”, puis interdit.
En 1934, son second opéra Lady Macbeth de Mtsensk
marque le point de départ d’une carrière mouvementée
et de relations difficiles avec le Parti Communiste :
l’œuvre, qui mélange luxure et crime au temps des
tsars, choque Staline en personne. Un article publié
dans La Pravda du 28 janvier 1936 parle de “chaos” et
de “chahut sonore”... Les représentations sont arrêtées,
et Chostakovitch fait l’objet d’une condamnation
officielle. “Ennemi du peuple”, il est convoqué en juin
1937 par le NKVD pour être interrogé. Ce harcèlement
le plonge dans l’insomnie, la dépression et des idées
suicidaires qui le hanteront toute sa vie.
Il est contraint de faire allégeance à Staline et
de donner à sa musique des accents traditionnels
plus conformes au “réalisme socialiste”. Il renonce
à la scène lyrique et s’en tient à la musique
orchestrale.
Le 21 novembre 1937, la présentation de sa
Symphonie n° 5, reconnue comme un modèle du
véritable art soviétique, le réhabilite. Il est nommé
en 1941 professeur au Conservatoire de Leningrad.
Il s’installe finalement en 1943 à Moscou où il
enseignera la composition.
Lorsque la guerre prend fin, les autorités s’attendent
à ce que Chostakovitch produise une symphonie
triomphale... Tout au contraire, sa Symphonie n° 9
livre en une demi-heure et avec un petit orchestre
classique des thèmes légers, ce qui lui vaut le
soupçon de vouloir tourner la victoire en dérision et
de s’opposer à la propagande du Régime.
En 1949, il est délégué à la Conférence Mondiale de
la Paix aux États-Unis, reçoit le Prix international de
la Paix en 1953 et l’année suivante, le Prix Lénine.
Sa Symphonie n° 15, la dernière, est créée à
Moscou le 8 janvier 1972, sous la direction de son
fils Maxime.
Le compositeur décédera le 9 août 1975, à la suite
de plusieurs attaques cardiaques.
La
Symphonie n° 7 “Leningrad”
est entamée à
l’automne 1941, durant le siège de la ville par les
Allemands.
L’œuvre, réaliste à l’extrême (avec le thème des
nazis en rythme de marche mécanique), est jouée à
Londres le 5 mars 1942. La partition voyage alors
à travers le monde sous forme de microfilm...
Musique vocale
- Opéras : Le Nez, Lady Macbeth de Mtsensk, Les Joueurs
- Opérettes : Moscou, Tchériomouchki
- Le Serment au Commissaire du peuple
- Poème de la Patrie
- Le Soleil brille sur notre Patrie
- Le Petit Paradis
- L’Exécution de S. Razine
- Le Chant des forêts
- Poèmes, Chants, Romances, Mélodies
Musiques de films
- Les Montagnes d’Or, La Jeunesse de Maxime, La Chute de Berlin,
5 jours - 5 nuits, Un an comme une vie, Le Taon...
Les œuvres-clés
- Symphonies n° 1, 5, 7, 8, 9, 11 & 15
- Concertos pour piano n° 1 & 2
- Concertos pour violon n° 1 & 2
- Concertos pour violoncelle n° 1 & 2
- Quatuors à cordes
- Préludes pour piano
- Le Nez
- Lady Macbeth de Mtsensk
- 5 jours, 5 nuits
- Le Taon
La vie
S.H.