Dossier Pédagogique 2014/2015
LES CAPRICES
DE MARIANNE
Vendredi 5 décembre - 20h
Dimanche 7 décembre - 16h
Durée : 2h30
OPÉRA-COMIQUE EN 2 ACTES
Musique de Henri Sauguet
Livret de Jean-Pierre Grédy
Création au Festival d’Aix-en-Provence le 20 juillet 1954
Présenté en français, surtitré en français
Direction musicale Gwennolé Rufet
Mise en scène Oriol Tomas
Décors Patricia Ruel
Costumes Laurence Mongeau
Lumières Étienne Boucher
Études musicales Mathieu Pordoy
AVEC
Marianne Aurélie Fargues
Hermia Julie Robard-Gendre
Octave Marc Scoffoni
Coelio Cyrille Dubois
Claudio Thomas Dear
Tibia Carl Ghazarossian
LAubergiste Xin Wang
Le Chanteur de sérénade Tiago Matos
La Duègne Jean-Vincent Blot
ORCHESTRE DE LOPÉRA DE MASSY
COPRODUCTION CENTRE FRANÇAIS DE PROMOTION LYRIQUE / OPÉRA DE MARSEILLE
OPÉRA GRAND AVIGNON / OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX / OPÉRA-THÉÂTRE DE LIMOGES
OPÉRA DE MASSY / OPÉRA-THÉÂTRE METZ-MÉTROPOLE
OPÉRA ORCHESTRE NATIONAL DE MONTPELLIER LANGUEDOC-ROUSSILLON
OPÉRA DE NICE / OPÉRA DE REIMS / OPÉRA DE RENNES / OPÉRA DE ROUEN HAUTE-NORMANDIE
OPÉRA THÉÂTRE DE SAINT-ÉTIENNE / THÉÂTRE DU CAPITOLE
GRAND THÉÂTRE DE TOURS / OPÉRA DE VICHY / AVANT-SCÈNE OPÉRA (SUISSE)
SOMMAIRE
4 _ Le compositeur
6 _ En savoir plus
20 _ L’argument
21- La production
22 _ En savoir plus sur la voix...
23 _ Les instruments d’orchestre
27 _ L’action culturelle
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Ses dates : 1901-1989
Sa vie de compositeur : Dès l'âge de cinq ans, il reçoit de
sa mère, Élisabeth Sauguet, dont il adoptera le nom de
jeune fille comme pseudonyme, et de Marie Bordier ses
premières leçons de piano. Puis, il suit les cours de Melle
Loureau de la Pagesse, organiste de chœur de l'église
Sainte-Eulalie de Bordeaux, sa paroisse. La musique
d'église et plus spécialement l'orgue ont sans aucun
doute marqué profondément sa jeunesse. En effet, il a
été élève d'orgue de Paul Combes et a occupé le poste
d'organiste de l'église Saint-Vincent de Floirac de 1916
à 1922. « L'orgue ! Le rêve de ma jeune existence » écrit-
il dans son ouvrage autobiographique, La Musique, ma vie.
Autre influence décisive, celle de Claude Debussy dont
l'œuvre l'enthousiasme. L'anecdote souvent racontée
veut que la seule lettre qu'il se décida à lui écrire parvînt
au compositeur le jour de sa mort, le 23 mars 1918.
La mobilisation de son père en 1915 l'oblige à s'occuper
de la mercerie familiale ; il est l'aîné, son frère est trop
jeune et sa mère trop inquiète délaisse la responsabilité
de leur commerce. Une fois son père revenu après avoir
été blessé, Henri devient employé à la Préfecture de
Montauban en 1919-1920. Il se lie d'amitié avec Joseph
Canteloube qui lui enseigne la composition (Canteloube
est célèbre, par ailleurs, pour avoir recueilli - collecté - et
harmonisé un certains nombre de chants traditionnels
auvergnats, qu'il a réunis sous le titre de Chants d'Au-
vergne).
Revenu à Bordeaux, Sauguet fonde le « groupe des Trois »
avec Louis Émié et Jean-Marcel Lizotte dans le but de
HENRI SAUGUET (1901-1989)
LE COMPOSITEUR
GAETANO DONIZETTI
faire entendre la musique la plus récente et libre de toute
influence. Leur premier concert a lieu le 12 décembre
1920 avec des partitions du « groupe des Six » (Arthur
Honegger, Francis Poulenc, Darius Milhaud, Georges
Auric, Louis Durey, Germaine Tailleferre), d'Erik Satie et
du « groupe des Trois » avec comme œuvre de Sauguet
sa Danse nègre et sa Pastorale pour piano.
Dès octobre 1921, il se fixe à Paris pour compléter sa
formation musicale avec Charles Koechlin et travaille
comme secrétaire du Musée Guimet tout en représen-
tant une maison d'huiles de graissage.
En 1923, il fonde avec trois autres jeunes musiciens
(Henri Cliquet-Pleyel, Roger Désormière et Maxime
Jacob) l'École d'Arcueil par amitié pour Erik Satie qui de-
meurait dans cette commune et, le 25 octobre 1923,
présentent au Théâtre des Champs-Élysées leur premier
concert.
La carrière parisienne individuelle de Sauguet démarre
en 1924 par le ballet Les Roses écrit à la demande du
comte Étienne de Beaumont et continue avec un opéra-
bouffe en un acte intitulé Le Plumet du colonel. Il intègre
les cercles de la musique nouvelle et collabore, notam-
ment, avec des hommes de théâtre comme Charles Dul-
lin (Irma en 1926) et Louis Jouvet (Ondine en 1939, La
Folle de Chaillot en 1945). Il s'impose avec des opéras-
bouffes (La Contrebasse en 1930), des opéras et opé-
ras-comiques (La Chartreuse de Parme en 1939, La
Gageure imprévue en 1942, Les Caprices de Marianne
d'après Musset en 1954), quatre symphonies dont la
Symphonie expiatoire (1947) à la mémoire des victimes
de la Seconde Guerre mondiale, deux concertos pour
piano, deux concertos pour violon, une Mélodie concer-
tante pour violoncelle et orchestre en 1964, de la musique
de chambre (Quatuor à cordes pour deux violons, alto et
violoncelle, 1948), la suite symphonique Tableaux de
Paris (1950).
Il travaille aussi activement entre 1933 et 1965 pour le
cinéma et la télévision : L'Épervier (1933) et L'Honorable
Catherine (1942) de Marcel L'Herbier , Premier de cordée
(1944) de Louis Daquin, Les amoureux sont seuls au
monde (1948) d'Henri Decoin, Clochemerle de Pierre
Chenal (1948), Don Juan (1956) de John Berry, Lorsque
l'enfant paraît (1956) de Michel Boisrond, etc.
Enfin, il compose vingt-sept ballets entre 1924 et 1965,
dont La Chatte (1927), La Nuit (1929), Mirages (1943),
La Dame aux camélias (1957) et Pâris (1964). Les Fo-
rains, créé le 2 mars 1945 au Théâtre des Champs-Ély-
sées sur un argument de Boris Kochno, connaît un succès
immédiat et lance son jeune chorégraphe, Roland Petit.
Henri Sauguet disait de son art : « Être simple en usant
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d'un langage complexe n'est pas facile. Il faut écouter le
conseil de Rameau qui prescrivait de cacher l'art par l'art
même et croire avec Stendhal que seules les âmes vani-
teuses et froides confondent le compliqué, le difficile
avec le beau. »
Il a été élu à l'Académie des beaux-arts en 1976, Officier
de la Légion d'honneur, officier dans l'ordre national du
Mérite et commandeur dans l'ordre des Arts et des Let-
tres, il a présidé durant de nombreuses années à la So-
ciété des auteurs et compositeurs dramatiques et
l'association Una Voce.
Henri Sauguet a été le compagnon du peintre et scéno-
graphe Jacques Dupont jusqu'à la mort de celui-ci. Ils
sont inhumés dans la même sépulture au cimetière de
Montmartre.
Ses dates :
1927 : La chatte, ballet
1939 : La chartreuse de Parme, opéra
1940-1945 : Symphonie n°1
1945 : Les forains, ballet
1946 : Farrebique, film de Georges Rouquier
1948 : Clochemerle, film de Pierre Chenal
1953-1954 : Les caprices de Marianne, opéra
1971 : Symphonie n°4
Lorsque Sauguet compose les Caprices de Marianne
d’après l’œuvre de Musset, il est dans sa pleine maturité
créatrice, ayant à peine dépassé la cinquantaine.
Son immense talent est reconnu et il peut se prévaloir
d’un catalogue très varié qui aborde à peu près tous les
genres, de l’opéra à la symphonie, en passant par la mu-
sique de chambre.
Il s’illustre également avec bonheur dans le domaine de
la mélodie, du ballet et de la musique de film.
Sur un livret de Jean-Pierre Grédy, Sauguet fait preuve
d’une inventivité étonnante ; il excelle à créer des climats
spécifiques, passant de l’ombre à la lumière, de la tragé-
die à la farce, parsemant sa partition de trouvailles inat-
tendues qui sont autant d’agréables surprises pour le
spectateur.
C’est un ouvrage de très grande qualité, qui ne recherche
pas l’innovation à tout prix, mais qui s’inscrit dans la
continuité de l’histoire de l’opéra-comique français.
Sauguet est, au départ, un autodidacte dont la vocation
fut contrariée par son entourage (son père notamment)
et par les circonstances (la première guerre mondiale).
C’est en 1921 - Sauguet est alors âgé de 21 ans - que le
petit provincial peut «monter à Paris» pour y recevoir
l’enseignement de Charles Koechlin.
Les modèles de Sauguet sont principalement Debussy,
dont il fut un admirateur inconditionnel, et Satie, qui eut
une influence indiscutable sur son esthétique. Sans ja-
mais plagier ses illustres prédécesseurs, il en retient l’es-
prit et forge son propre langage, très personnel, dont
l’apparente facilité cache un discours musical très élaboré.
Créateur fécond, inventif, personnalitéà l’intelligence
vive et exceptionnelle, son style se caractérise par un
langage harmonique chatoyant, fondé sur une polyto-
UN MUSICIEN DANS SON SIÈCLE
PAR CLAUDE SCHNITZLER (DIRECTEUR MUSICAL DU PROJET)
-nalité raffinée, une rythmique complexe, avec des car-
rures irrégulières souvent surprenantes, une connais-
sance parfaite des voix solistes qu’il pousse à leurs limites
extrêmes sans jamais aller au-delà du possible; par une
science de l’orchestration aussi, faite d’une alchimie des
timbres absolument exemplaire.
A la création au Festival d’Aix-en-Provence, en 1954, Les
Caprices de Marianne connut un accueil quelque peu ré-
servé. C’est sans doute que l’ouvrage arrivait à un mo-
ment peu opportun, alors que survenait un changement
d’esthétique radical parmi la génération des composi-
teurs français d’après-guerre. Pour un public tradition-
nel, l’opéra de Sauguet a alors pu sembler trop
«moderne», tout en étant jugé «académique» par
l’avant-garde d’alors.
Même si Les Caprices de Marianne ont été donnés assez
régulièrement (Tours, Compiègne, Saint-Céré) l’ouvrage
est toujours considéré comme une «rareté». A n’en pas
douter, la présente production sera une découverte pour
beaucoup, une redécouverte pour les autres.
Puissent ces représentations inciter un vaste public à ex-
plorer davantage l’œuvre de Henri Sauguet, compositeur
passionnant et incontournable du siècle précédent.
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