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Ses dates : 1901-1989
Sa vie de compositeur : Dès l'âge de cinq ans, il reçoit de
sa mère, Élisabeth Sauguet, dont il adoptera le nom de
jeune fille comme pseudonyme, et de Marie Bordier ses
premières leçons de piano. Puis, il suit les cours de Melle
Loureau de la Pagesse, organiste de chœur de l'église
Sainte-Eulalie de Bordeaux, sa paroisse. La musique
d'église et plus spécialement l'orgue ont sans aucun
doute marqué profondément sa jeunesse. En effet, il a
été élève d'orgue de Paul Combes et a occupé le poste
d'organiste de l'église Saint-Vincent de Floirac de 1916
à 1922. « L'orgue ! Le rêve de ma jeune existence » écrit-
il dans son ouvrage autobiographique, La Musique, ma vie.
Autre influence décisive, celle de Claude Debussy dont
l'œuvre l'enthousiasme. L'anecdote souvent racontée
veut que la seule lettre qu'il se décida à lui écrire parvînt
au compositeur le jour de sa mort, le 23 mars 1918.
La mobilisation de son père en 1915 l'oblige à s'occuper
de la mercerie familiale ; il est l'aîné, son frère est trop
jeune et sa mère trop inquiète délaisse la responsabilité
de leur commerce. Une fois son père revenu après avoir
été blessé, Henri devient employé à la Préfecture de
Montauban en 1919-1920. Il se lie d'amitié avec Joseph
Canteloube qui lui enseigne la composition (Canteloube
est célèbre, par ailleurs, pour avoir recueilli - collecté - et
harmonisé un certains nombre de chants traditionnels
auvergnats, qu'il a réunis sous le titre de Chants d'Au-
vergne).
Revenu à Bordeaux, Sauguet fonde le « groupe des Trois »
avec Louis Émié et Jean-Marcel Lizotte dans le but de
HENRI SAUGUET (1901-1989)
LE COMPOSITEUR
GAETANO DONIZETTI
faire entendre la musique la plus récente et libre de toute
influence. Leur premier concert a lieu le 12 décembre
1920 avec des partitions du « groupe des Six » (Arthur
Honegger, Francis Poulenc, Darius Milhaud, Georges
Auric, Louis Durey, Germaine Tailleferre), d'Erik Satie et
du « groupe des Trois » avec comme œuvre de Sauguet
sa Danse nègre et sa Pastorale pour piano.
Dès octobre 1921, il se fixe à Paris pour compléter sa
formation musicale avec Charles Koechlin et travaille
comme secrétaire du Musée Guimet tout en représen-
tant une maison d'huiles de graissage.
En 1923, il fonde avec trois autres jeunes musiciens
(Henri Cliquet-Pleyel, Roger Désormière et Maxime
Jacob) l'École d'Arcueil par amitié pour Erik Satie qui de-
meurait dans cette commune et, le 25 octobre 1923,
présentent au Théâtre des Champs-Élysées leur premier
concert.
La carrière parisienne individuelle de Sauguet démarre
en 1924 par le ballet Les Roses écrit à la demande du
comte Étienne de Beaumont et continue avec un opéra-
bouffe en un acte intitulé Le Plumet du colonel. Il intègre
les cercles de la musique nouvelle et collabore, notam-
ment, avec des hommes de théâtre comme Charles Dul-
lin (Irma en 1926) et Louis Jouvet (Ondine en 1939, La
Folle de Chaillot en 1945). Il s'impose avec des opéras-
bouffes (La Contrebasse en 1930), des opéras et opé-
ras-comiques (La Chartreuse de Parme en 1939, La
Gageure imprévue en 1942, Les Caprices de Marianne
d'après Musset en 1954), quatre symphonies dont la
Symphonie expiatoire (1947) à la mémoire des victimes
de la Seconde Guerre mondiale, deux concertos pour
piano, deux concertos pour violon, une Mélodie concer-
tante pour violoncelle et orchestre en 1964, de la musique
de chambre (Quatuor à cordes pour deux violons, alto et
violoncelle, 1948), la suite symphonique Tableaux de
Paris (1950).
Il travaille aussi activement entre 1933 et 1965 pour le
cinéma et la télévision : L'Épervier (1933) et L'Honorable
Catherine (1942) de Marcel L'Herbier , Premier de cordée
(1944) de Louis Daquin, Les amoureux sont seuls au
monde (1948) d'Henri Decoin, Clochemerle de Pierre
Chenal (1948), Don Juan (1956) de John Berry, Lorsque
l'enfant paraît (1956) de Michel Boisrond, etc.
Enfin, il compose vingt-sept ballets entre 1924 et 1965,
dont La Chatte (1927), La Nuit (1929), Mirages (1943),
La Dame aux camélias (1957) et Pâris (1964). Les Fo-
rains, créé le 2 mars 1945 au Théâtre des Champs-Ély-
sées sur un argument de Boris Kochno, connaît un succès
immédiat et lance son jeune chorégraphe, Roland Petit.
Henri Sauguet disait de son art : « Être simple en usant