Janvier 2013 3
réseaux de transport public moins exigeants en termes
de ressources humaines tout en réduisant les contrain-
tes environnementales.
Des services de transport public de haute qualité impo-
sent des niveaux de performance interne de haute quali-
té. Dans cette perspective, la capacité d’une organisation
ne peut augmenter sans une amélioration de la qualité
de vie en milieu professionnel et sans un développement
des compétences du personnel. Les programmes de for-
mation initiale et professionnelle constituent des fac-
teurs clés susceptibles de favoriser la productivité d’une
entreprise. Des employés parfaitement formés, confiants
et compétents dans leurs fonctions, et satisfaits de leurs
conditions de travail, contribuent à renforcer la produc-
tivité, à accroître le niveau de satisfaction des voyageurs
et, in fine, à augmenter la performance d’une entreprise.
3. De plus en plus d’emplois formalisés
en Asie-Pacifique, Afrique et Amérique
latine
Dans les pays de l’OCDE, le marché de l’emploi est
aujourd’hui sous pression. En effet, les entreprises
s’efforcent d’optimiser la productivité de manière à
réduire les coûts de production et sont confrontées à
des coupes budgétaires. La situation est relativement
différente dans les économies du BRIC (Brésil, Russie,
Inde et Chine) et dans les économies émergentes, où
tout développement dans le secteur du transport pu-
blic génère systématiquement des emplois qualifiés
et plus stables.
Dans les pays confrontés aujourd’hui à un manque d’in-
frastructure de transport public formel, le développe-
ment d’un transport public organisé s’accompagne d’une
baisse du nombre d’emplois informels. Les exploitations
de transport public formel permettent d’offrir des oppor-
tunités professionnelles à des personnes évoluant ac-
tuellement dans le secteur informel au sein de structures
d’emploi fragiles ou vulnérables.
Au-delà de leur blason purement écologique, les em-
plois formalisés dans les entreprises de transport pu-
blic sont des emplois qualifiés, offrant de meilleures
perspectives en termes de stabilité, avec la possibilité
d’un engagement à temps plein et à durée illimitée, un
niveau de rémunération décent et une employabilité à
long terme, conformément à la définition des « emplois
verts » donnée par l’OIT.
En Amérique latine, l’emploi dans le transport public a
connu d’importants changements et a évolué vers une
plus grande formalisation. Le secteur est un important
moteur économique et représente, selon les estimations,
2% environ du PIB total de la région.
Le marché du travail en Amérique latine est essentiel-
lement informel et cette situation se reflète également
dans le secteur du transport public. Il convient cepen-
dant de souligner le taux de formalisation relativement
élevé qu’enregistre le secteur du transport public par
rapport à d’autres secteurs. En Argentine par exemple,
selon le Plan national 2011 pour la régularisation du
travail (PNRT), le pourcentage d’emplois informels
dans le secteur du transport public (20%) correspond
à la moitié du pourcentage enregistré pour l’économie
nationale en général (40%).
4. Le transport public: plus résistant face
à la crise économique et financière
Indépendamment de la situation financière et économi-
que d’une ville, le transport public a une mission essen-
tielle à accomplir: garantir le droit fondamental de tout
citoyen à la mobilité. Cette mission de service public est
liée aux objectifs d’inclusion sociale, d’accessibilité pour
tous et de qualité de vie, autant d’objectifs indispen-
sables au développement durable des zones urbaines.
En outre, la prise de conscience croissante face aux
questions environnementales, la hausse des coûts de
l’énergie et les besoins en mobilité toujours plus élevés
sont autant d’éléments exigeant le maintien d’un certain
niveau de service dans le transport public. Les autorités
locales peuvent ainsi assurer une stabilité relative dans
les services proposés par le secteur.
A l’heure actuelle, cette mission de service public a per-
mis une stabilité relative de l’emploi dans le secteur du
transport public en Europe. Cela démontre que, même en
temps de crise, le secteur du transport public semble être
particulièrement résistant. En 2012, la Commission Ma-
nagement des Entreprises et des Ressources Humaines
de l’UITP a mené une enquête intitulée « L’attractivité du
métier de conducteur ».2 Les résultats de l’enquête révè-
lent que les mesures les plus courantes mises en place
en cas de restrictions budgétaires et de réductions des
coûts sont la suppression de services limités (lignes), des
augmentations de la productivité et du temps de travail,
ainsi que le gel des recrutements. Les pertes d’emplois
sont présentées comme des mesures exceptionnel-
1 “Emplois verts : Pour un travail décent dans un monde
durable, à faibles émissions de carbone”, un rapport élaboré à
la demande du PNUE, qui l’a également financé, dans le cadre
de l’Initiative Emplois verts mise en place conjointement
par le PNUE, l’Organisation internationale du travail (OIT),
l’Organisation internationale des employeurs (OIE) et la
Confédération syndicale internationale (CSI), et publié en
septembre 2008.
2 Enquête «Attractivité du métier de conducteur», juin 2012,
document de travail de l’UITP, Management des Entreprises
et des Ressources humaines – Rapport 2, observatoire de
l’emploi, disponible dans la bibliothèque Mobi+, sur le site
www.uitp.org