Le transport public crée des emplois verts et favorise une

Janvier 2013 1
Introduction
En plaçant la croissance et les emplois verts au centre
de leurs priorités, les gouvernements du monde entier
poursuivent des programmes de réformes ambitieux.
L’intégration du transport public urbain dans les poli-
tiques visées aidera les gouvernements à atteindre plus
rapidement et plus efficacement leurs objectifs.
Les villes sont les moteurs de l’économie. Elles
concentrent 80% de la production économique globale
et rassemblent plus de 50% de la population mon-
diale. Une mobilité urbaine performante contribue à
créer des opportunités économiques, stimule l’inté-
gration sociale, favorise les échanges commerciaux,
facilite l’accès aux marchés et aux services, et permet
une utilisation efficace des ressources. Dans la me-
sure où le transport public constitue l’épine dorsale
d’une mobilité urbaine performante, une offre appro-
priée de services de transport public contribuera à
renforcer le dynamisme et la compétitivité des villes,
et donc à générer de l’emploi.
Le transport public urbain est un important secteur
économique à part entière. En effet, celui-ci représente
20% environ de l’activité de transport au sens large.
Quelque 13 millions d’emplois dans le monde sont
d’ailleurs liés aux services de transport public et à la
chaîne d’approvisionnement du secteur.
La présente prise de position démontre que le transport
public est un élément essentiel de la croissance verte
et inclusive. Ce document souligne les particularités de
l’emploi dans l’industrie du transport public (exploitants,
autorités et chaîne d’approvisionnement) et illustre de
quelle manière le développement du transport public
soutient l’économie locale. Enfin, les recommandations
formulées montrent comment optimiser le potentiel du
transport public afin d’encourager une croissance et une
création d’emplois vertes.
Partie 1: relancer l’économie
locale: l’emploi au sein des
entreprises exploitantes et des
autorités de transport public
Les entreprises et les autorités de transport public pro-
posent des emplois verts et locaux qui ne peuvent être
délocalisés ou soustraits à leur contexte local. En cas
de ralentissement de l’activité économique, l’emploi est
donc moins affecté que dans d’autres secteurs.
L’enquête 2011 menée par l’observatoire de l’emploi
de l’UITP révèle que les exploitants de transport public
urbain occupent quelque 7,3 millions de personnes
Le transport public crée des
emplois verts et favorise une
croissance inclusive
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Prise de position de l’UITP Focus
International Association of Public Transpor t
Union Internationale des Tr ansports Public s
Internationaler Ve rband für öf fentliches Ve rkehrswesen
Unión Internacional de Tr ansporte Públic o
2Janvier 2013
dans le monde. Les autorités publiques (essentielle-
ment locales) en charge du transport public emploient
environ 300.000 personnes dans le monde.
En raison de son caractère local et parfois fragmenté, le
transport public n’est pas toujours reconnu comme un
grand employeur, alors qu’une telle reconnaissance se-
rait parfaitement méritée. Dans des villes européennes
telles que Paris, Berlin, Vienne, Amsterdam, Barcelone et
Dublin, les exploitants de transport public figurent parmi
les principaux employeurs.
1. Les entreprises de transport
public: des créateurs d’emplois verts
incontestés, au service d’une croissance
inclusive
Selon le Programme des Nations unies pour l’environne-
ment (PNUE) et l’Organisation internationale du travail
(OIT), les emplois verts se définissent comme suit:1
«Nous entendons par emplois verts des emplois dans
l’agriculture, l’industrie, la recherche et le développement
(R&D), les services et l’administration qui contribuent de
manière substantielle à la préservation ou au rétablis-
sement de la qualité de l’environnement. Ce concept in-
clut spécifiquement, mais pas exclusivement, des emplois
contribuant à protéger les écosystèmes et la biodiversité;
à réduire la consommation d’énergie, de matières pre-
mières et d’eau grâce à des stratégies d’amélioration
du rendement; à réduire les émissions de carbone dans
l’économie; à minimiser ou à éviter totalement toutes les
formes de déchets et de pollution.»
Compte tenu de sa spécificité et de sa mission, le trans-
port public, à l’instar d’autres modes de mobilité doux,
est une source d’emplois verts. Quel qu’il soit, un em-
ploi dans le secteur du transport public contribuera à ré-
duire les émissions de gaz à effet de serre, à économiser
de l’énergie et à soulager la congestion, préservant et
rétablissant ainsi la qualité de l’environnement.
Par exemple, le Brésil est en Amérique latine le pays le
plus performant en matière d’emplois verts. Selon les
données de l’OIT pour 2010, le Brésil compte quelque 2,9
millions de «professionnels verts»; parmi ceux-ci, seuls
6,6% évoluent sur le marché formel.
Dans tous les pays, un transport public en dévelop-
pement contribue à la lutte contre le chômage et à la
relance de l’économie. La mise à disposition d’emplois
qualifiés pour des personnes peu formées encourage
l’intégration sociale et favorise des conditions de vie
plus stables, facilitant par la suite l’apparition d’une
classe moyenne.
Dans la plupart des pays européens, les emplois dans le
secteur du transport public offrent une bonne échelle de
rémunération par rapport à d’autres emplois nécessitant
des qualifications comparables, notamment au niveau
des salaires minimum nationaux.
2. L’innovation et la maximisation de la
productivité favorisent la productivité du
travail
Comme pour tous les autres secteurs des services, l’in-
dustrie du transport public est un secteur à haute inten-
sité de main-d’œuvre. Les coûts de main-d’œuvre repré-
sentent en effet 60% à 80% des coûts d’une entreprise de
transport public.
Dans le secteur également, les gains de productivité
sont perpétuellement au centre des préoccupations des
entreprises existantes. La maximisation de la producti-
vité passe par une amélioration de la productivité non
seulement interne mais également externe.
Afin d’obtenir des résultats significatifs en termes de
productivité interne, certaines dépenses seront indis-
pensables en vue de l’élaboration de nouveaux outils.
Ceux-ci peuvent englober des systèmes informatiques,
des instruments de gestion innovants (comme des sys-
tèmes d’assistance opérationnelle), de nouvelles tech-
nologies dans le domaine de la billetterie, une moder-
nisation de l’exploitation (l’automatisation des métros,
par exemple), ainsi que des investissements dans le
capital humain (programmes de formation), de manière
à créer de nouvelles structures organisationnelles et de
nouveaux modèles économiques.
Des gains de productivité externe dans les réseaux de
transport public peuvent s’obtenir en améliorant la ré-
partition de l’espace routier entre les modes de transport
collectif et les modes de transport privé. L’utilisation de
couloirs réservés ainsi que des mesures de priorité aux
feux de signalisation permettent d’augmenter la vitesse
commerciale des autobus de 10% à 15%, voire de 20%. Il
est donc tout à fait possible d’offrir plus de capacité et
d’améliorer les services fournis en utilisant les mêmes
moyens de production.
L’innovation, le management de la qualité et la respon-
sabilité sociale des entreprises aident les entreprises
de transport public à améliorer la productivité du tra-
vail. Le transport public sert intrinsèquement l’intérêt
général et procure d’importants avantages sur le plan
social et sociétal. C’est pourquoi, indépendamment
de leur caractère public ou privé, les entreprises de
transport public constituent une référence en matière
de responsabilité sociale des entreprises, notamment
dans le domaine du management de la qualité. Les
programmes de formation initiale et professionnelle
représentent également des outils d’évolution sociale
efficaces et sont à cet égard des indicateurs clés de
la performance d’une entreprise. Grâce à l’innovation
technologique, il est aujourd’hui possible de créer des
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réseaux de transport public moins exigeants en termes
de ressources humaines tout en réduisant les contrain-
tes environnementales.
Des services de transport public de haute qualité impo-
sent des niveaux de performance interne de haute quali-
té. Dans cette perspective, la capacité d’une organisation
ne peut augmenter sans une amélioration de la qualité
de vie en milieu professionnel et sans un développement
des compétences du personnel. Les programmes de for-
mation initiale et professionnelle constituent des fac-
teurs clés susceptibles de favoriser la productivité d’une
entreprise. Des employés parfaitement formés, confiants
et compétents dans leurs fonctions, et satisfaits de leurs
conditions de travail, contribuent à renforcer la produc-
tivité, à accroître le niveau de satisfaction des voyageurs
et, in fine, à augmenter la performance d’une entreprise.
3. De plus en plus d’emplois formalisés
en Asie-Pacifique, Afrique et Amérique
latine
Dans les pays de l’OCDE, le marché de l’emploi est
aujourd’hui sous pression. En effet, les entreprises
s’efforcent d’optimiser la productivité de manière à
réduire les coûts de production et sont confrontées à
des coupes budgétaires. La situation est relativement
différente dans les économies du BRIC (Brésil, Russie,
Inde et Chine) et dans les économies émergentes, où
tout développement dans le secteur du transport pu-
blic génère systématiquement des emplois qualifiés
et plus stables.
Dans les pays confrontés aujourd’hui à un manque d’in-
frastructure de transport public formel, le développe-
ment d’un transport public organisé s’accompagne d’une
baisse du nombre d’emplois informels. Les exploitations
de transport public formel permettent d’offrir des oppor-
tunités professionnelles à des personnes évoluant ac-
tuellement dans le secteur informel au sein de structures
d’emploi fragiles ou vulnérables.
Au-delà de leur blason purement écologique, les em-
plois formalisés dans les entreprises de transport pu-
blic sont des emplois qualifiés, offrant de meilleures
perspectives en termes de stabilité, avec la possibilité
d’un engagement à temps plein et à durée illimitée, un
niveau de rémunération décent et une employabilité à
long terme, conformément à la définition des « emplois
verts » donnée par l’OIT.
En Amérique latine, l’emploi dans le transport public a
connu d’importants changements et a évolué vers une
plus grande formalisation. Le secteur est un important
moteur économique et représente, selon les estimations,
2% environ du PIB total de la région.
Le marché du travail en Amérique latine est essentiel-
lement informel et cette situation se reflète également
dans le secteur du transport public. Il convient cepen-
dant de souligner le taux de formalisation relativement
élevé qu’enregistre le secteur du transport public par
rapport à d’autres secteurs. En Argentine par exemple,
selon le Plan national 2011 pour la régularisation du
travail (PNRT), le pourcentage d’emplois informels
dans le secteur du transport public (20%) correspond
à la moitié du pourcentage enregistré pour l’économie
nationale en général (40%).
4. Le transport public: plus résistant face
à la crise économique et financière
Indépendamment de la situation financière et économi-
que d’une ville, le transport public a une mission essen-
tielle à accomplir: garantir le droit fondamental de tout
citoyen à la mobilité. Cette mission de service public est
liée aux objectifs d’inclusion sociale, d’accessibilité pour
tous et de qualité de vie, autant d’objectifs indispen-
sables au développement durable des zones urbaines.
En outre, la prise de conscience croissante face aux
questions environnementales, la hausse des coûts de
l’énergie et les besoins en mobilité toujours plus élevés
sont autant d’éléments exigeant le maintien d’un certain
niveau de service dans le transport public. Les autorités
locales peuvent ainsi assurer une stabilité relative dans
les services proposés par le secteur.
A l’heure actuelle, cette mission de service public a per-
mis une stabilité relative de l’emploi dans le secteur du
transport public en Europe. Cela démontre que, même en
temps de crise, le secteur du transport public semble être
particulièrement résistant. En 2012, la Commission Ma-
nagement des Entreprises et des Ressources Humaines
de l’UITP a mené une enquête intitulée « L’attractivité du
métier de conducteur ».2 Les résultats de l’enquête révè-
lent que les mesures les plus courantes mises en place
en cas de restrictions budgétaires et de réductions des
coûts sont la suppression de services limités (lignes), des
augmentations de la productivité et du temps de travail,
ainsi que le gel des recrutements. Les pertes d’emplois
sont présentées comme des mesures exceptionnel-
1 “Emplois verts : Pour un travail décent dans un monde
durable, à faibles émissions de carbone”, un rapport élaboré à
la demande du PNUE, qui l’a également financé, dans le cadre
de l’Initiative Emplois verts mise en place conjointement
par le PNUE, l’Organisation internationale du travail (OIT),
l’Organisation internationale des employeurs (OIE) et la
Confédération syndicale internationale (CSI), et publié en
septembre 2008.
2 Enquête «Attractivité du métier de conducteur», juin 2012,
document de travail de l’UITP, Management des Entreprises
et des Ressources humaines – Rapport 2, observatoire de
l’emploi, disponible dans la bibliothèque Mobi+, sur le site
www.uitp.org
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les, même dans des pays tels que l’Espagne, l’Italie ou
le Portugal. Cela démontre clairement que le contexte
conjoncturel a un impact limité sur le nombre d’emplois
de conducteur; la fréquentation ne diminue pas de ma-
nière sensible, de sorte que les emplois de conducteur
sont moins affectés que d’autres postes dans l’industrie.
Cela est d’autant plus important que, dans la grande ma-
jorité des entreprises, indépendamment de leur position
géographique, les conducteurs représentent entre 50% et
95% du personnel.
Partie 2: l’emploi dans la chaîne
d’approvisionnement du transport
public: un secteur dynamique,
innovant et en développement
La chaîne d’approvisionnement du transport public as-
sure la fourniture de biens et services pour les exploi-
tants et autorités de transport public. Elle recouvre no-
tamment la fabrication de véhicules et la construction
d’infrastructures, ainsi que l’intégration de ces véhicules
et infrastructures dans le tissu urbain.
Les estimations du nombre d’emplois dans la chaîne d’ap-
provisionnement du transport public varieront toutes en
fonction de la délimitation utilisée. Selon une estimation
prudente de l’UITP, ce nombre tourne autour des 5 mil-
lions de postes dans le monde. Au-delà de ces chiffres,
la chaîne d’approvisionnement du transport public peut
être décrite comme une industrie créatrice d’emplois, si-
tuée à la pointe de l’innovation et mobilisant un large
éventail de compétences.
Les investissements dans les infrastructures et les ser-
vices de transport public ont un effet direct sur la créa-
tion d’emplois dans la chaîne d’approvisionnement.
Une meilleure compréhension des caractéristiques de la
chaîne d’approvisionnement citées ci-dessus peut plaider
en faveur des investissements dans le transport public.
1. Une industrie créatrice d’emplois
Des recherches menées en Autriche, au Canada et aux
Etats-Unis ont révélé que, par montant investi et en
comparaison avec d’autres domaines tels que le secteur
routier, les investissements dans le transport public gé-
nèrent de l’emploi dans des proportions allant de 50%
à 100%. Quelle en est la raison? Comme les modes de
transport collectif utilisent plus efficacement l’espace
que les modes de transport individuels motorisés, les
projets de transport public utilisent généralement moins
de ressources pour l’acquisition de terrains. En outre,
il s’agit souvent de projets plus complexes nécessitant
un niveau élevé d’expertise, d’ingénierie et de concep-
tion. Enfin, ces projets sont souvent liés à l’acquisition de
nouveaux véhicules de transport public. Il apparaît donc
qu’une partie significative des nouveaux emplois créés
par des investissements dans le transport public se situe
dans la chaîne d’approvisionnement.
Les activités de conception et de construction de véhi-
cules de transport contribuent en particulier à la créa-
tion d’emplois. Les niveaux d’automatisation sont bien
moindres que dans l’industrie automobile privée. Les vé-
hicules sont produits en plus petites séries et répondent
à des critères spécifiques définis par les exploitants et
les autorités. Même si le taux de normalisation et d’au-
tomatisation est appelé à augmenter dans les prochaines
années, la production de véhicules de transport public
restera une activité créatrice d’emplois.
Les infrastructures et les véhicules génèrent égale-
ment de l’emploi tout au long de leur cycle de vie, no-
tamment dans le cadre des opérations de maintenance
et de renouvellement.
2. Un éventail de compétences et
d’entreprises
La production de véhicules de transport public (tant pour
le bus que le rail) implique la mobilisation de nombreux
fournisseurs. Une poignée de grands intégrateurs bien
connus, qui se partagent le marché des produits finaux,
dépendent, pour les différents éléments, d’un grand
nombre de fournisseurs. Selon les estimations, 50% à
75% des éléments utilisés dans les véhicules de transport
public sont produits par des sous-traitants. En réalité,
ce sont des centaines de fournisseurs qui interviennent
dans la production d’un seul véhicule de transport public.
Figure 1 : Éléments utilisés dans la construction
d’un bus
Systèmes
d’aération
et condi-
tionnement
d’air
Embrayage Boîtes de
vitesses
Direction
Alterna-
teurs
Systèmes
de refroidis-
sement
Moyeux Suspension
Éléments de
caisse
Systèmes
antibuée/de
chauffage
Instruments Transmis-
sion
Freins Chaîne de
traction
Radios Pneus
Châssis Moteurs Sièges/capi-
tonnage
Fenêtres
La diversité des éléments nécessaires à l’assemblage
d’un véhicule de transport public (voir Figure 1) justifie
l’intervention d’un large éventail de fournisseurs spéciali-
sés. Elle explique également le niveau d’expertise requis
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ainsi que la variété des disciplines couvertes (ingénierie
mécanique, technologies de l’information, ergonomie,
etc.). Comme les fournisseurs font appel à leurs pro-
pres fournisseurs, le transport public nourrit, in fine, un
vaste réseau constitué de dizaines de milliers de socié-
tés d’ingénierie, de conception et de fabrication répar-
ties dans le monde entier. A cet égard, le transport pu-
blic représente une partie importante et de plus en plus
étendue de l’industrie automobile au sens large.
Les fournisseurs intervenant dans la chaîne d’appro-
visionnement du transport public sont aussi bien des
entreprises familiales traditionnelles que des nouvelles
sociétés, des petites et moyennes entreprises que des
multinationales.
La fourniture de biens et services pour le secteur du
transport public est un marché dynamique mobilisant
des acteurs dans de nombreux pays et régions. Cette
vaste distribution de fournisseurs contribue égale-
ment à maintenir un réseau d’industries dans toute
une région. Le transport public joue un rôle dans le
développement de pôles d’excellence dans lesquels
des industries similaires peuvent unir leurs forces.
3. Une industrie à la pointe de
l’innovation
Le transport public est souvent porteur d’innovation à dif-
férentes étapes de la chaîne d’approvisionnement. Cela
profite non seulement au transport public et à d’autres
secteurs industriels mais favorise également la création
d’emplois. L’innovation est présente à plus d’un titre au
cœur du transport public.
Tout d’abord, l’innovation à vocation stratégique consti-
tue un élément prépondérant dans le transport public.
Face aux préoccupations environnementales de plus en
plus fortes, les contraintes d’efficacité énergétique ont
stimulé la recherche et le développement dans l’industrie,
encourageant l’élaboration de nouvelles applications, et
donc la création d’emplois, au sein et au-delà du trans-
port public. C’est notamment le cas dans le domaine de
la récupération d’énergie, de la propulsion hybride et des
piles à combustible.
Ensuite, une approche davantage centrée sur le client et
les attentes toujours plus pointues des voyageurs au ni-
veau de la qualité, du confort et de la personnalisation
ont stimulé l’innovation et la création de nouveaux ser-
vices dans le transport public.
Enfin, l’intégration du transport public dans les espaces
urbains bâtis et très fréquentés impose également des so-
lutions innovantes, non seulement sur le plan de l’ingénie-
rie (nouveaux matériaux, aménagements d’accès souter-
rains/tunnels innovants, STI, etc.), mais également sur le
plan de l’architecture urbaine. En favorisant l’apparition
de nouveaux concepts, idées et développements dans ces
différents domaines d’activité, l’intégration profite tant au
transport public qu’à la planification urbaine en général.
De plus, cette présence dans un «monde d’innovation»
place le transport public au centre d’un cercle vertueux.
Le fait d’attirer vers le secteur les collaborateurs les plus
talentueux laisse entrevoir de nouvelles innovations et de
futurs développements qui, à leur tour, exigeront l’arrivée
de nouveaux collaborateurs talentueux, et ainsi de suite.
Étant donné que de nouveaux moyens innovants pour la
fourniture de services de transport public sont actuelle-
ment à l’étude et que de nouveaux types de services sont
en cours de développement, des emplois de haute tech-
nicité sont aujourd’hui créés dans des industries à haute
valeur ajoutée. Il s’agit exactement du type de profils que
visent les stratégies d’emploi et de croissance adoptées
par de nombreux pays de l’OCDE.
Partie 3: au-delà de l’emploi dans
le transport public: les immenses
avantages des investissements
dans le transport public pour les
économies et la croissance au
niveau local
1. Les investissements dans le transport
public: un potentiel pour la création
d’emplois au niveau local
Les investissements dans les infrastructures de transport
public sont une source importante d’emplois dans les
villes, qu’il s’agisse d’investissements dans les services
de métro, de métro léger ou de bus à haut niveau de ser-
vice, dans les stations de transport public, ou de la mise
en œuvre de plans de mobilité. Tous ces investissements
ont une incidence considérable sur la création d’emplois
en milieu urbain dans la mesure où ils stimulent l’éco-
nomie et contribuent à la reprise économique et à la
croissance verte à long terme.3
3 Cities and Green Growth: a Conceptual Framework. Hammer,
S. et alia, Documents de travail, Développement régional,
OCDE, 2011/08, Éditions OCDE. Disponible sur : http://
dx.doi.org/10.1787/5kg0tflmzx34-en (consulté le 14
décembre 2012)
Le rapport de l’OCDE indique clairement que « la croissance
économique dans les zones urbaines repose sur des facteurs
endogènes tels que le capital humain, le capital physique
(c.-à-d. l’infrastructure) et l’innovation, ainsi que sur des
facteurs spatiaux tels que les économies de proximité et la
proximité des marchés». Cela place assurément la mobilité au
rang des secteurs de l’économie susceptibles d’encourager la
croissance durable et de générer de l’emploi.
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