Vivre et accompagner un membre de notre entourage

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Dépendance avec ou sans substance Accompagner un membre de notre entourage
aux prises avec un problème de santé mentale
et de dépendance
Sylvie R Gagnon, M.Sc.
Centre de réadaptation en dépendance de Lanaudière, CSSSNL
10 avril 2013
Plan de présentation
1.
Qu’est-ce que la dépendance ?
– Avec substances
– Sans substances
2.
Les impacts de la concomitance …
– Pour l’utilisateur de services
– Pour l’entourage
Plan de présentation
3. Comment mieux vivre et accompagner un
membre de notre entourage aux prises avec
un trouble concomitant
– Les comportements contributifs
•
•
•
Comment la dépendance modifie les liens
relationnels.
Le détachement du surinvestissement.
Passer du comportement contributif à
l’accompagnement.
La famille…
Un système,
équilibre
dynamique!
Définir la dépendance …Un
grand exercice !
« (…) Si l’on réunissait une cinquantaine de
psychologues dans un même lieu, chacun donnerait
une définition différente de la dépendance. »
Griffiths, 2010
Actes de Séminaire, Centre d’Analyse Stratégique, France
Qu’est-ce que la dépendance ?
• Selon le Manuel diagnostique et statistique des
troubles mentaux (DSM-IV), présence de trois de ces
critères:
– une tolérance (ou accoutumance) qui se traduit soit par une
augmentation des doses pour un effet similaire, soit par un effet
nettement diminué si les doses sont maintenues à leur état
initial.
– un syndrome de sevrage en cas d'arrêt ou une prise du produit
pour éviter un syndrome de sevrage.
– une incapacité à gérer sa propre consommation, l'usager
consomme plus longtemps ou plus qu'il ne le voulait.
– des efforts infructueux pour contrôler la consommation.
Qu’est-ce que la dépendance ?
– un temps de plus en plus important est consacré à
la recherche du produit.
– les activités sociales, culturelles ou de loisirs sont
abandonnées en raison de l'importance que prend
le produit dans la vie quotidienne.
– une poursuite de la consommation malgré la
conscience des problèmes qu'elle engendre.
Les critères diagnotiques du
jeu pathologique du DSM-IV
• A. Pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu, comme en
témoignent au moins cinq des manifestations suivantes :
• 1. préoccupation par le jeu (p. ex., préoccupation par la
remémoration d’expériences de jeu passées ou par la prévision de
tentatives prochaines, ou par les moyens de se procurer de l’argent
pour jouer);
• 2. besoin de jouer avec des sommes d’argent croissantes pour
atteindre l’état d’excitation désiré;
• 3. efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la
pratique du jeu;
• 4. agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction ou d’arrêt
de la pratique du jeu;
Les critères diagnotiques du
jeu pathologique du DSM-IV
• 5. joue pour échapper aux difficultés ou pour
soulager une humeur dysphorique (p. ex., des
sentiments d’impuissance, de culpabilité, d’anxiété, de
dépression);
• 6. après avoir perdu de l’argent au jeu, retourne souvent
jouer un autre jour pour recouvrer ses pertes (pour « se
refaire »);
• 7. ment à sa famille, à son thérapeute ou à d’autres pour
dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu;
Les critères diagnotiques du
jeu pathologique du DSM-IV
• 8. commet des actes illégaux, tels que falsifications,
fraudes, vols ou détournement d’argent pour financer la
pratique du jeu;
• 9. met en danger ou perd une relation affective
importante, un emploi ou des possibilités d’étude ou de
carrière à cause du jeu;
• 10.compte sur les autres pour obtenir de l’argent et
se sortir de situations financières désespérées dues au
jeu.
Goodman
• « (...) tout comportement qui fonctionne à la fois en
produisant du plaisir et en diminuant les affects
douloureux (…) C’est un comportement utilisé malgré
les tentatives avortées et récurrentes de contrôler ce
comportement et malgré la présence de conséquences
néfastes pour la santé.
• Griffith : La passion ajoute à la vie …. la dépendance
enlève ….
Cycle de l’Assuétude (Inspiré de Stanton Peele)
Problèmes de vie
Besoins non-comblés
Malaises X 2
Malaises
Insatisfaction,
culpabilité, mésestime
de soi, etc.
Angoisse, culpabilité,
impuissance, peur de
l’échec, stress, colère,
etc.
Drogue – Alcool –
Internet – Violence –
Nourriture –
Sexualité- SportCodépendance, etc.
Inventaire
des
ressources
et
solutions
durables
Les impacts de la
concomitance …
• La notion de troubles concomitants
– « (...) une vision globale tenant compte de
l’interactivité des problèmes de santé mentale et de
dépendance. »
– « (...) sur le plan technique, on fait référence ici à
toute combinaison de troubles mentaux et troubles
liés aux substances, comme le définit le système de
classification du manuel diagnostique et statistique
des troubles mentaux.
Les impacts de la concomitance en
tant qu’utilisateur de services
• Augmente la complexité de l’intervention
clinique.
– L’usager doit consulter deux systèmes de
soins distincts.
– Le défi de cohésion des plans de traitement
est de taille.
– L’usager peut présenter une
désorganisation bio-psychosociale plus
importante et bien souvent récurrente.
Les impacts de la concomitance en
tant qu’utilisateur de services
• Il existe un taux de prévalence d’abandon de
suivi plus élevé chez cette population.
• Cette population font une utilisation plus marqué
des services d’urgence et de crise.
• Il peut leur être difficile de s’engager dans une
démarche de changement stable.
• Il semble plus difficile d’établir l’alliance
thérapeutique.
Les impacts de la concomitance sur
les membres de l’entourage
•Plus un être que nous aimons souffre, plus nous
avons tendance à faire pour lui …
•Perte de confiance en l’autonomie de l’autre,
•Communication conflictuelle (blâme, critique,
retrait, peu de renforcement positif, empathie,
retrait),
•Diminution de la satisfaction relationnelle.
Les impacts de la concomitance sur
les membres de l’entourage
•Les personnes aux prises avec une
dépendance ont bien souvent une faible
capacité de résolution de problème, pour
s’adapter, les ME ont tendance à pallier
en faisant pour eux.
Quels sont impacts de la
concomitance sur les membres de
leur entourage ?
Stress
Isolement
Colère
Surinvestissement /
Codépendance
?
USURE
Découragement
Les membres de l’entourage sont
des accompagnateurs
• Les ME accompagnent le cheminement, ils n’ont pas
la responsabilité de prendre en charge la situation de
leur proche.
• Ils croient en la capacité d’autonomie, en la capacité de
choix de leur proche.
Les membres de l’entourage sont
des partenaires à l’intervention
• Les membres de l’entourage:
– sont une précieuse source d’informations pour les
professionnels;
– sont un soutien à l’alliance thérapeutique;
– peuvent aider à reconnaître les facteurs aggravants,
les risques de rechutes.
Obstacles à l’implication des ME
dans le processus de réadaptation
• Leurs croyances en regard de la dépendance, de la
santé mentale;
• Leur impression d’exclusion, de ne pas participer à la
prise de décisions;
• Leur croyance qu’ils ne font partie ni du problème, ni
de la solution;
• Le principe de confidentialité et de secret professionnel
freinent la collaboration;
• Le refus de la personne aux prises avec le trouble
concomitant.
Le concept de comportements
contributifs
• Comportements contributifs : Ce sont les
comportements adoptés par les ME et pouvant
contribuer au maintien de l’équilibre précaire occasionné
par la dépendance et/ou les problèmes de santé
mentale.
• Impacts des comportements contributifs:
–
–
–
–
Peut opposer de la résistance au traitement de la dépendance,
Favorise le surinvestissement du ME,
Favorise l’épuisement psychologique et/ou physique du ME,
Modifie la qualité des liens relationnels, etc.
Le concept de
comportements contributifs
• Les comportements contributifs prennent appui sur de
« bonnes intentions » (protéger, sécuriser …etc.) et de
fortes croyances.
• Est-ce que je fais pour l’autre ou avec l’autre?
• La réponse à cette question se complexifie lorsque le ME
est devant un trouble concomitant.
• Avons-nous des responsabilités différentes devant la
dépendance et les problèmes de santé mentale?
Le concept de
comportements contributifs
• Le ME doit reconnaître ses comportements
contributifs et les objectifs sous-jacents;
• Le ME doit également reconnaitre ses croyances à la
base de ces comportements contributifs ;
– Croit-il à la capacité d’autonomie de l’individu?
– Qu’est-ce qu’un problème de santé mentale ? De
dépendance ?
Les croyances …
Je dois tolérer les habitudes de
consommation de mon conjoint tant qu’il
conservera son emploi et assurera sa part
d’obligations financières …
Je dois faire de mon mieux
pour protéger mon fils des
méfaits associés à ses
habitudes de consommation.
Mon frère ne
peut s’en sortir
sans mon aide …
Je sais comment
il devrait faire …
Le détachement
Le détachement, ce n’est pas se détacher de la personne
qu’on aime, mais de la torture du surinvestissement en
autrui.
Un membre des Al-Anon
• Le surinvestissement : Le ME se laisse parfois
« malmener » par le comportement de l’autre et avec
l’objectif de le protéger, il tentera de contrôler ses
comportements.
• Le ME perd contact avec soi-même, est envahi par la
situation problématique. Fatigue, colère, détresse,
attentes sont associés à ce surinvestissement.
Le détachement
• Le détachement implique de laisser les événements se
produire et d’accompagner. Ne pas réagir mais agir ….
• Sous-entend l’acceptation de la situation.
• Prendre soins de ses propres besoins.
• Ne pas vivre en éternelle sensation de crise, d’état
d’urgence, d’hypervigilence. Le ME n’a pas un rôle de
protecteur continuellement …
« Le détachement implique de vivre dans l’instant, dans l’ici et
maintenant. On laisse les choses arriver d’elles-mêmes au
lieu de forcer les événements et d’essayer de tout contrôler.
On renonce aux regrets et aux craintes pour l’avenir. On tire le
maximum de chaque jour qui passe. »
(Beattie, 1992)
Passer des comportements
contributifs à l’accompagnement …
• Identifier un comportement contributif.
• Identifier l’objectif poursuivit par ce comportement.
• A-t-il été atteint ? Était-il réaliste ? Quels étaient les
enjeux associés ?
• Pour atteindre l’objectif visé, puis-je identifier d’autres
stratégies ?
• Quels sont mes craintes à ne pas utiliser ce
comportement contributif ?
• Quels sont les réels impacts pour vous et les autres ?
• Suis-je dans l’urgence d’agir ?
Ressources
• La lueur du Phare
– 450.752.4544
• Centre de réadaptation en dépendance de
Lanaudière
– Joliette :
450.755.6655
– Repentigny : 450.657.0711
– Terrebonne : 450.492.7444
• Al-Anon
• Jeu: Aide et référence
Lecture suggérée
Beattie, Melody (1992) Vaincre
la codépendance, Édition
Sciences et culture
Vivre et accompagner un membre de notre
entourage aux prises avec un problème de
santé mentale et de dépendance
MERCI !
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