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MOIS DE LA RECHERCHE
MÈRE-ENFANT AU CHUS
Juin qui arrive est le mois mère-enfant
au Centre de recherche du CHUS.
Pour l’occasion, voici un bref aperçu
de deux projets fort prometteurs.
MALFORMATION CARDIAQUE CHEZ LES ENFANTS :
À QUEL MOMENT OPÉRER?
La tétralogie de Fallot est une malformation
cardiaque sérieuse chez les nouveau-nés. Elle
se caractérise par un « trou » dans le cœur et par
une obstruction à la sortie du ventricule droit
(une des valves est trop petite). La malformation
se corrige en opérant l’enfant dans sa première
année de vie, notamment en agrandissant la
valve. Toutefois, la valve perd ainsi sa capacité
à retenir le sang, de sorte qu’il s’ensuit une fuite
importante.
« Mais même importante, cette fuite est souvent
bien tolérée pendant plusieurs années. Toutefois,
le cœur se fatiguera avec le temps et viendra
un moment où l’on décidera de remplacer la
valve. C’est une opération à cœur ouvert, qui
demande une bonne convalescence. Comme les
valves artificielles durent 10 à 15 ans, le jeune
patient devra alors être réopéré plusieurs fois
au cours de son existence. Et chaque opération
PLASTIQUE,
ACIDE FOLIQUE
ET AUTISME
Larissa Takser,
Ph. D. et chercheuse
au Centre de
recherche du CHUS,
s’intéresse depuis
longtemps aux méfaits
des contaminants
environnementaux sur
la grossesse. Un volet
de ses travaux actuels
porte sur les liens
possibles entre
l’autisme et certaines
composantes des
matières plastiques
(les plastifiants).
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CHUSherbrooke
sera plus difficile que la précédente. Tout cela
est lourd de conséquences. C’est pourquoi il faut
identifier avec précision le moment où le premier
remplacement devient vraiment nécessaire »,
explique le Dr Frédéric Dallaire, cardiologue
pédiatrique, chercheur au CHUS et professeur
à l’Université de Sherbrooke.
Bien sûr, les enfants avec tétralogie de Fallot sont
suivis depuis leur naissance mais évaluer l’impact
réel de la fuite sur le cœur reste problématique.
L’équipe du Dr Dallaire étudie si l’effort physique
peut mieux identifier les cœurs qui souffrent le
plus de cette fuite. « Nous travaillons à mieux
comprendre la réponse du cœur à l’effort. Nous
espérons que l’épreuve d’effort nous permettra de savoir qui a besoin d’une chirurgie plus
rapidement, et qui est capable d’attendre encore
sans subir de dommages. La santé et la qualité
de vie à long terme en dépendent. »
Selon les Centers for Disease Control and Prevention
aux États-Unis, un enfant sur 68 était atteint
d’un trouble du spectre autistique en 2010, alors
qu’on n’en comptait qu’un sur 125 en 2004, voire
un sur 150 en 2000. Au CHUS, un nouveau cas
d’autisme est diagnostiqué chaque semaine,
deux fois plus qu’il y a cinq ans. « Plusieurs éléments
environnementaux sont pointés du doigt par les
scientifiques », confirme la chercheuse.
« Les plastifiants passent à travers le placenta et ils
perturbent clairement le développement cérébral
chez les rongeurs que nous étudions. Ces produits
sont ajoutés aux vêtements, ordinateurs, télévisions,
sièges d’auto, tapis de mousse, etc. Nous pensons
que cela explique, du moins en partie, la hausse effarante des cas d’autisme, surtout chez les garçons
qui sont touchés cinq fois plus souvent que les filles »,
décrit Mme Takser, aussi professeure à l’Université
de Sherbrooke.
Il reste à déterminer quelles personnes sont plus
vulnérables à cette nouvelle forme de pollution
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Pour cette étude, l’équipe du Dr Dallaire
recrute des jeunes de 12 à 17 ans,
en bonne santé, qui constitueront le groupe
témoin. Ils passeront simplement une épreuve
d’effort cardiopulmonaire et répondront
à un questionnaire. En prime, ils obtiendront
un portrait complet de leur santé cardiaque.
Informations au 819 346-1110, poste 15717.
chimique. Selon la chercheuse, le manque d’acide
folique pourrait fragiliser le cerveau en développement
et le rendre plus sensible aux plastifiants. En effet,
deux récentes et importantes études indépendantes,
une de Norvège et une de Californie, indiquent que
les sujets qui assimilent mal l’acide folique seraient
plus à risque d’autisme sévère. C’est très prometteur,
car il existe un espoir pour prévenir jusqu’à 40 % de
cas d’autisme par l’acide folique à forte dose, quand
elle est prise avant la conception et jusqu’à huit
semaines de grossesse.
« Nous voulons élaborer un test pour identifier
les femmes qui ont besoin de plus d’acide folique
avant leur grossesse afin de prévenir l’apparition
de l’autisme. En parallèle, nous étudions comment
l’acide folique peut réduire les effets des plastifiants
sur le cerveau. L’objectif est de réduire le nombre
de cas d’autisme sévère au Québec », conclut
Larissa Takser.
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