MOIS DE LA RECHERCHE MÈRE-ENFANT AU CHUS Juin qui arrive est le mois mère-enfant au Centre de recherche du CHUS. Pour l’occasion, voici un bref aperçu de deux projets fort prometteurs. MALFORMATION CARDIAQUE CHEZ LES ENFANTS : À QUEL MOMENT OPÉRER? La tétralogie de Fallot est une malformation cardiaque sérieuse chez les nouveau-nés. Elle se caractérise par un « trou » dans le cœur et par une obstruction à la sortie du ventricule droit (une des valves est trop petite). La malformation se corrige en opérant l’enfant dans sa première année de vie, notamment en agrandissant la valve. Toutefois, la valve perd ainsi sa capacité à retenir le sang, de sorte qu’il s’ensuit une fuite importante. « Mais même importante, cette fuite est souvent bien tolérée pendant plusieurs années. Toutefois, le cœur se fatiguera avec le temps et viendra un moment où l’on décidera de remplacer la valve. C’est une opération à cœur ouvert, qui demande une bonne convalescence. Comme les valves artificielles durent 10 à 15 ans, le jeune patient devra alors être réopéré plusieurs fois au cours de son existence. Et chaque opération PLASTIQUE, ACIDE FOLIQUE ET AUTISME Larissa Takser, Ph. D. et chercheuse au Centre de recherche du CHUS, s’intéresse depuis longtemps aux méfaits des contaminants environnementaux sur la grossesse. Un volet de ses travaux actuels porte sur les liens possibles entre l’autisme et certaines composantes des matières plastiques (les plastifiants). chus.qc.ca facebook.com/CHUSherbrooke youtube.com/user/CHUSherbrooke CHUSherbrooke sera plus difficile que la précédente. Tout cela est lourd de conséquences. C’est pourquoi il faut identifier avec précision le moment où le premier remplacement devient vraiment nécessaire », explique le Dr Frédéric Dallaire, cardiologue pédiatrique, chercheur au CHUS et professeur à l’Université de Sherbrooke. Bien sûr, les enfants avec tétralogie de Fallot sont suivis depuis leur naissance mais évaluer l’impact réel de la fuite sur le cœur reste problématique. L’équipe du Dr Dallaire étudie si l’effort physique peut mieux identifier les cœurs qui souffrent le plus de cette fuite. « Nous travaillons à mieux comprendre la réponse du cœur à l’effort. Nous espérons que l’épreuve d’effort nous permettra de savoir qui a besoin d’une chirurgie plus rapidement, et qui est capable d’attendre encore sans subir de dommages. La santé et la qualité de vie à long terme en dépendent. » Selon les Centers for Disease Control and Prevention aux États-Unis, un enfant sur 68 était atteint d’un trouble du spectre autistique en 2010, alors qu’on n’en comptait qu’un sur 125 en 2004, voire un sur 150 en 2000. Au CHUS, un nouveau cas d’autisme est diagnostiqué chaque semaine, deux fois plus qu’il y a cinq ans. « Plusieurs éléments environnementaux sont pointés du doigt par les scientifiques », confirme la chercheuse. « Les plastifiants passent à travers le placenta et ils perturbent clairement le développement cérébral chez les rongeurs que nous étudions. Ces produits sont ajoutés aux vêtements, ordinateurs, télévisions, sièges d’auto, tapis de mousse, etc. Nous pensons que cela explique, du moins en partie, la hausse effarante des cas d’autisme, surtout chez les garçons qui sont touchés cinq fois plus souvent que les filles », décrit Mme Takser, aussi professeure à l’Université de Sherbrooke. Il reste à déterminer quelles personnes sont plus vulnérables à cette nouvelle forme de pollution chuspourmoi.ca CHUSplusEMPLOI Pour cette étude, l’équipe du Dr Dallaire recrute des jeunes de 12 à 17 ans, en bonne santé, qui constitueront le groupe témoin. Ils passeront simplement une épreuve d’effort cardiopulmonaire et répondront à un questionnaire. En prime, ils obtiendront un portrait complet de leur santé cardiaque. Informations au 819 346-1110, poste 15717. chimique. Selon la chercheuse, le manque d’acide folique pourrait fragiliser le cerveau en développement et le rendre plus sensible aux plastifiants. En effet, deux récentes et importantes études indépendantes, une de Norvège et une de Californie, indiquent que les sujets qui assimilent mal l’acide folique seraient plus à risque d’autisme sévère. C’est très prometteur, car il existe un espoir pour prévenir jusqu’à 40 % de cas d’autisme par l’acide folique à forte dose, quand elle est prise avant la conception et jusqu’à huit semaines de grossesse. « Nous voulons élaborer un test pour identifier les femmes qui ont besoin de plus d’acide folique avant leur grossesse afin de prévenir l’apparition de l’autisme. En parallèle, nous étudions comment l’acide folique peut réduire les effets des plastifiants sur le cerveau. L’objectif est de réduire le nombre de cas d’autisme sévère au Québec », conclut Larissa Takser.