DCEM3 – Lecture Critique et Analyse d’Articles – 2006/2007
Dr Patrick GERBEAUX – Dr Julien MANCINI 3
Qs 7. Quel est l’examen diagnostique de référence ? Peut-on comparer dans l’article sa
valeur diagnostique à celle du BNP ?
L’examen diagnostique de référence était ici le reflet de la situation habituelle, donc le
diagnostic posé aux urgences par le médecin senior en charge du patient (en fonction
d’un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques).
Sa valeur diagnostique n’était pas fournie dans l’article sous le format standard
attendu (Sensibilité, Spécificité, VPP, VPN), ce qui rend difficile la comparaison avec
la valeur diagnostique du dosage de BNP.
Néanmoins au vu des données fournies, il est possible de les recalculer en
reconstruisant le classique tableau à 4 cases.
Qs 8. Quelle implication pratique entraîne l’inclusion dans l’étude de patients n’ayant pas
d’insuffisance rénale (créatininémie > 240µmol/l) ?
Les résultats obtenus ne sont donc pas généralisables aux insuffisants rénaux. Ainsi,
pour que le dosage bu BNP puisse être utilisé en pratique courante, il faut pouvoir
disposer du résultat de la créatininémie dans le même délai que celui du BNP (15 min)
pour que ce dernier soit interprétable.
Qs 9. Critiquer le paragraphe « Données statistiques ».
La première phrase indique la description des variables quantitatives (rien n’est
précisé pour les variables qualitatives), Ensuite, le reste du paragraphe n’a pas de sens
car aucun résultat de test statistique n’est ensuite donné dans la partie « Résultats » (ni
uni- ni multi-variés). De plus, des erreurs concernent les tests proposés : par exemple,
le test du Khi² sert à comparer des proportions, donc des données qualitatives et non
pas quantitatives (sauf après regroupement en classes).
Ce manque important de rigueur tend à décrédibiliser le reste de l’article.
Qs 10. Juger de la cohérence des effectifs étudiés dans la totalité de l’article.
Par rapport aux 125 patients annoncés, seulement 115 sont présents dans le tableau 1.
Ensuite, les effectifs du tableau 2 sont cohérents (62 + 15 = 77 cas d’insuffisance
cardiaque).
Qs 11. Critiquer l’analyse du résultat proposée par les auteurs dans l’avant-dernier paragraphe
de la section Résultats : « Il faut également noter que la précocité du diagnostic
d’insuffisance cardiaque influe directement sur le taux de mortalité ».
Même si la mortalité (cf. dernière ligne du tableau 2) semble plus fréquente dans le
groupe dont l’IC n’a pas été diagnostiquée dès les urgences (30%) par rapport à ceux
avec un diagnostic précoce (18%), il est impossible de l’interpréter car le résultat du
test statistique de comparaison correspondant n’est pas fourni. De plus, au vu du faible
effectif dans le groupe non diagnostiqué précocement (n=15), il est fort probable que
cette différence ne soit pas statistiquement significative.