Le diagnostic et le traitement de l`épiphora lorsque les voies

Ophtalmologie
Conférences scientifiques
DÉCEMBRE 2004
Volume 2, numéro 10
COMPTE RENDU DES CONFÉRENCES
SCIENTIFIQUES DU DÉPARTEMENT
D’OPHTALMOLOGIE ET
DES SCIENCES DE LA VISION,
FACUL DE MÉDECINE,
UNIVERSITÉ DE TORONTO
Département d’ophtalmologie
et des sciences de la vision
Faculté de médecine
Université de Toronto
60 Murray St.
Bureau 1-003
Toronto (Ontario) M5G 1X5
Le contenu rédactionnel d’Ophtalmologie –
Conférences scientifiques est déterminé
exclusivement par le Département
d’ophtalmologie et des sciences de la vision,
Faculté de médicine, Université de Toronto.
Département d’ophtalmologie
et des sciences de la vision
Jeffrey Jay Hurwitz, M.D., Rédacteur
Professeur et président
Martin Steinbach, Ph.D.
Directeur de la recherche
The Hospital for Sick Children
Elise Heon, M.D.
Ophtalmologiste en chef
Mount Sinai Hospital
Jeffrey J. Hurwitz, M.D.
Ophtalmologiste en chef
Princess Margaret Hospital
(Clinique des tumeurs oculaires)
E. Rand Simpson, M.D.
Directeur, Service d’oncologie oculaire
St. Michael’s Hospital
Alan Berger, M.D.
Ophtalmologiste en chef
Sunnybrook and Women’s College
Health Sciences Centre
William S. Dixon, M.D.
Ophtalmologiste en chef
The Toronto Hospital
(Toronto Western Division and
Toronto General Division)
Robert G. Devenyi, M.D.
Ophtalmologiste en chef
Le diagnostic et le traitement de l’épiphora lorsque
les voies lacrymales de drainage sont perméables
PAR JEFFREY JAY HURWITZ, M.D., FRCPC
Lorsqu’un patient présente des symptômes de larmoiement, le diagnostic qui vient
habituellement à l’esprit est l’obstruction d’un conduit lacrymal. Cependant, la plupart des
patients manifestant des symptômes de larmoiement ne présentent pas d’obstruction des con-
duits lacrymaux et l’étiologie est autre. Les patients qui présentent des symptômes de lar-
moiement et dont les voies lacrymales sont perméables souffrent d’une « obstruction
fonctionnelle » et le traitement peut être assez controversé et varié1,2. Cependant, sur la base
d’une anamnèse détaillée et d’un examen physique minutieux et occasionnellement à titre
complémentaire, d’un examen radiologique de l’appareil lacrymal, on peut établir le diagnostic
et entreprendre le traitement approprié. Ce numéro dOphtalmologie – Conférences scientifiques,
fournit un aperçu complet des différentes causes de l’épiphora, incluant l’hypersécrétion et
l’élimination réduite des larmes, en particulier les anomalies de la paupière, et les options
thérapeutiques chez les patients dont le système lacrymal est perméable.
Les patients présentant des symptômes de larmoiement peuvent être divisés en deux groupes :
• ceux présentant une hypersécrétion lacrymale (larmoiement) et
ceux dont le drainage des larmes est insuffisant, en raison d’une anomalie de la paupière ou
d’une anomalie des voies lacrymales de drainage.
Les patients présentant des symptômes de larmoiement et dont les voies lacrymales sont
perméables peuvent néanmoins présenter une sténose anatomique au niveau de l’appareil lacrymal
suffisamment importante pour causer des symptômes de larmoiement. Normalement, il devrait y
avoir un état d’équilibre dans lequel la quantité de larmes produite devrait être égale à la quantité
de larmes éliminée. S’il y a une hypersécrétion de larmes, sans changement dans leur élimination, le
patient présentera des symptômes de larmoiement. De même, si le drainage des larmes est réduit et
que la sécrétion est normale, le larmoiement sera également un symptôme prédominant. Une
sécheresse oculaire réelle peut apparaître lorsque la sécrétion des larmes est réduite et/ou que
l’élimination des larmes est accrue (figure 1).
Hypersécrétion lacrymale (larmoiement)
L’hypersécrétion lacrymale peut être due à un phénomène local ou central. Les phénomènes
locaux causant un larmoiement peuvent être l’asthénopie, liée à la fatigue oculaire ou à des pro-
blèmes de réfraction, toute maladie externe (conjonctivite, kératite, corps étranger, etc., figure 2),
des anomalies de la paupière (blépharite) ou des anomalies de la paupière causant l’exposition
accrue de celle-ci (ectropion) ou l’ophtalmopathie de la maladie de Graves avec rétraction de la
paupière. De plus, une malposition des cils dans les cas de trichiasis (figure 3) ou d’entropion (figure
4) peut causer une irritation avec une sécrétion accrue de larmes. Ce qui est caractéristique dans la
symptomatologie de ces patients, c’est qu’ils présentent d’autres symptômes conjointement au lar-
moiement (figure 5). En présence de démangeaisons, il est possible que le patient souffre d’une
allergie oculaire. La sensation de grains de sable dans l’oeil peut être due à un problème d’étalement
des larmes lié à la rétraction de la paupière chez un patient souffrant d’une affection thyroïdienne
ou à une anomalie du film lacrymal chez un patient souffrant de kératite sèche. En présence d’un
écoulement ainsi que d’un larmoiement, il faut rechercher activement une maladie conjonctivale.
Les causes centrales du larmoiement peuvent être un phénomène d’irritation le long des voies
neurophysiologiques intervenant dans la sécrétion lacrymale. De plus, les larmoiements peuvent
avoir des causes psychogènes : le lien avec le phénomène des « pleurs » n’est pas totalement compris.
«Les yeux mouillés dus aux yeux secs » sont une cause précise de larmoiement résultant d’une
hypersécrétion lacrymale. Ce phénomène est souvent mal interprété, ce qui amène certains
médecins à prescrire des larmes artificielles aux patients qui présentent des symptômes de lar-
moiement. En présence d’une anomalie du film lacrymal, plus précisément de la mucine produite
par les cellules caliciformes conjonctivales, l’étalement des larmes sur la cornée peut ne pas être
MC
Département
d’ophtalmologie et des
sciences de la vision
FACULTY OF MEDICINE
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uniforme. De plus, une déficience ou une anomalie de la
sécrétion de meibum par les glandes de Meibomius peut
entraîner l’évaporation excessive des larmes, ce qui cause
également un problème au niveau de l’étalement des
larmes. Cette situation où le patient a les « yeux secs » peut
causer, par le biais d’un arc réflexe qui retransmet l’informa-
tion à la glande lacrymale, la stimulation d’augmenter la
sécrétion des larmes, afin d’humidifier la cornée. Étant donné
que cette sécrétion accrue n’augmente pas la mucine ou les
composants huileux du film lacrymal, les larmes coulent sur
les joues, produisant paradoxalement un « œil humide » dans
une situation où le patient souffre d’ « œil sec ». Le traite-
ment dans cette situation est un substitut de larmes artifi-
cielles qui peut effectivement augmenter la mucine et/ou les
composants huileux du film lacrymal, réduisant ainsi la
stimulation de la sécrétion des larmes par l’arc réflexe.
Traitement de l’hypersécrétion lacrymale
Un examen ophtalmologique complet, y compris un
examen de la réfraction, permet souvent d’identifier la
pathologie ou l’anomalie causant une sécrétion lacrymale
accrue. La correction des erreurs de réfraction est utile dans
le traitement du larmoiement associé à l’asthénopie. L’éver-
sion de la paupière supérieure est essentielle pour exclure
toute pathologie (p. ex. follicules ou papilles géants) pouvant
causer une irritation continue (figure 2). L’utilisation de col-
lyres lubrifiants est souvent utile pour traiter l’exposition,
qui peut être liée à un ectropion chronique, à la rétraction de
la paupière due à une maladie thyroïdienne, à des anomalies
du film lacrymal, etc. Des corps étrangers inclus dans la face
interne de la paupière supérieure peuvent également causer
une sécrétion lacrymale accrue associée à une irritation.
La malposition des cils (figure 3) qui cause une irritation
cornéenne et conjonctivale peut être traitée par épilation,
électro-chirurgie (électrolyse) ou cryothérapie. En présence
d’un entropion franc, on peut appliquer une bande adhésive
sur la paupière vers le bas aidant à son occlusion (traitement
à court terme) ou plus souvent, on effectue une intervention
chirurgicale en vue de repositionner la paupière sur le globe
oculaire (figure 4). On notera que la cicatrisation conjonc-
tivale observée dans les maladies inflammatoires chroniques
(p. ex. la pemphigoïde oculaire, le syndrome de Stevens-
Johnson ou la kératoconjonctivite chronique) – toutes ces
maladies pouvant modifier le film lacrymal et causer une
sécrétion lacrymale accrue – peut également se situer au
niveau du point lacrymal et/ou du canal d’union, aggravant
encore davantage les symptômes du patient.
Élimination réduite des larmes
Si aucune anomalie ne cause le larmoiement, le clinicien
doit déterminer s’il existe une anomalie au niveau du
mécanisme de pompage lacrymal grâce auquel les larmes
s’écoulent dans les voies lacrymo-nasales de drainage. On
doit procéder à l’irrigation des voies lacrymales de drainage,
afin d’exclure une obstruction. Cependant, il faut se rappeler
que même si les voies lacrymales sont totalement per-
méables lors de l’irrigation, le patient peut présenter une
sténose au niveau de l’appareil lacrymal détectable par un
examen radiologique.
Anomalies de la paupière
L’action de pompage normale du muscle orbiculaire joue
un rôle important dans le déplacement des larmes du can-
thus externe vers le canthus interne, puis vers les points
lacrymaux et les voies lacrymales de drainage. Lorsque l’on
Figure 1 : Équilibre normal entre la quantité de larmes
sécrétée et la quantité de larmes éliminée
Figure 2 : Catarrhe vernal causant une irritation et un
larmoiement
Figure 3 : Distichiasis causant une irritation et la
sécrétion accrue de larmes
Figure 4 : Entropion causant une irritation de la cornée
par les cils et une sécrétion accrue de larmes
Film lacrymal
Mécanisme
de sécrétion
Glande lacrymale
Glandes lacrymales
accessoires
Glandes sébacées
Cellules caliciformes
Drainage ou
élimination
Clignement
Points lacrymaux
Canal d’union
Sac lacrimal
Canal lacrymo-nasal
latéralement, afin de vérifier la tension du tendon du can-
thus interne, puis la tirer médialement, afin de vérifier le
tendon du canthus externe. Il saisit ensuite la paupière et la
tire loin du globe (test de distension). Une distension accrue
indique une laxité de la paupière et des problèmes de pom-
page potentiels4. Les paupières doivent être examinées, afin
de rechercher des problèmes cicatriciels. Il est important que
le patient regarde vers le haut, puis ouvre la bouche, afin
d’observer si ses paupières s’écartent du globe. Si c’est le cas,
il y a une composante cicatricielle dans la paupière qui peut
causer un problème de larmoiement et ce problème peut
être traité. La paupière supérieure peut également être
touchée et le clinicien doit vérifier si elle est flasque en la
ferme les paupières, les points lacrymaux supérieur et
inférieur touchent les paupières adjacentes et lorsqu’on
ouvre les paupières, les larmes sont aspirées dans les canaux
d’union. S’il existe une anomalie de la position du point
lacrymal contre la paupière opposée, les larmes ne seront
pas collectées dans l’un ou l’autre des points lacrymaux et le
patient pourra souffrir d’épiphora (figure 6). La présence
d’une éversion du point lacrymal inférieur peut être due à la
laxité des tissus du canthus interne ou à un processus de
cicatrisation sur la peau (suite à des lésions dues au soleil,
des tumeurs, une réaction inflammatoire à des agents irri-
tants tels que les produits cosmétiques, ou après une
blépharoplastie inférieure).
Si ce processus s’étend sur toute la paupière, un ectro-
pion franc peut se développer, inhibant plus profondément
le passage des larmes par le point lacrymal (figure 7). En
présence d’un ectropion de longue date, la conjonctive est
souvent karatinisée, ce qui peut aggraver la déficience de
l’écoulement des larmes dans le point lacrymal et causer des
problèmes au niveau de l’étalement des larmes (figure 8).
Dans les cas où la paupière est bien positionnée contre la
surface du globe et en l’absence d’éversion du point lacry-
mal (le clinicien ne devrait normalement pas pouvoir voir la
paroi arrière d’un point lacrymal normalement placé), le
patient peut néanmoins présenter des symptômes de
larmoiement en raison d’une « dysfonction de la pompe
lacrymale », dans laquelle les larmes ne sont pas pompées
par une action appropriée du muscle orbiculaire pour leur
drainage dans les voies lacrymales3.
Le clinicien doit tester le muscle orbiculaire, afin de véri-
fier s’il existe une dysfonction de la pompe lacrymale. Le
patient doit regarder vers le haut et le clinicien tire alors
manuellement la paupière inférieure vers le bas. Lorsqu’il
relâche la paupière, celle-ci doit reprendre sa position nor-
male contre le globe. Si elle ne se remet pas tout à fait en
position normale, cela peut indiquer une dysfonction de la
pompe lacrymale. Le clinicien peut ensuite tirer la paupière
Figure 5 : Lorsque le larmoiement est associé à d’autres
symptômes, on devrait penser à une hypersécrétion de
larmes
Larmoiement plus
démangeaisons - allergie
sensation de sable - film lacrymal (« sec »)
écoulement (exclure une maladie conjonctivale)
rétraction de la paupière - affection thyroïdienne
Figure 6 : Éversion du point lacrymal avec sténose
secondaire
Figure 7 : Ectropion sur toute la paupière dû à un
problème cutané
Figure 8 : Ectropion chronique avec kératinisation de la
conjonctive
Figure 9 : Paupière supérieure flasque
soulevant vers le haut, afin de déterminer s’il y a inver-
sion du tarse (figure 9). Une paralysie faciale occulte
peut indiquer un problème du muscle orbiculaire neu-
rogène. La régénération aberrante du nerf facial est le
signe révélateur de cette anomalie (figures 10a et 10b).
À l’examen de la conjonctive, on peut déceler une
hypertrophie de la conjonctive et/ou un repli et/ou une
caroncule qui déplace le point lacrymal loin du lac
lacrymal ou empêche les larmes d’entrer dans le point
lacrymal. On peut tenter de raccourcir les tissus hyper-
trophiques avec un décongestionnant topique ou par
une cautérisation bipolaire ou par l’excision du tissu
hypertrophique.
Des voies lacrymales non obstruées –
Est-ce que cela est normal ?
Malgré la perméabilité des voies lacrymales lors de
leur irrigation, une anomalie nasale peut être présente
et peut causer une obstruction partielle empêchant les
larmes de s’écouler du canal lacrymo-nasal jusqu’à
l’intérieur du nez. Une inflammation au niveau du nez
peut causer une obstruction partielle du canal lacrymal
ou une sécrétion accrue de larmes par un arc réflexe
qui renvoie un signal de stimulation à la glande lacry-
male. Par conséquent, l’examen nasal est un élément
très important de l’investigation des voies lacrymales. Si
le conduit lacrymal est totalement perméable lors de
l’irrigation, une sténose occulte peut être présente dans
l’appareil lacrymal empêchant le drainage des larmes.
Dans ce cas, il est nécessaire d’effectuer une investiga-
tion radiologique plus poussée, telle qu’un dacryocys-
togramme5. Cet examen peut révéler une anomalie
anatomique (sténose) de l’appareil lacrymal. Une scinti-
graphie de l’appareil lacrymal6peut également être
utile pour l’interprétation physiologique de l’examen
anatomique (irrigation et/ou dacryocystographie).
Lorsque la perméabilité est totale lors de l’irrigation, un
dacryocystogramme peut indiquer une sténose et/ou
une dilatation présténotique (figure 11). Une scintigra-
phie des voies lacrymales, avec ou sans analyse quanti-
tative (détermination par ordinateur des valeurs du
flux T1/2), peut démontrer une diminution de l’écoule-
ment des larmes de l’ouverture palpébrale jusqu’à l’in-
térieur du nez (figure 12).
Traitement des patients présentant un
larmoiement dû à une diminution du drainage
Ectropion
L’ectropion du point lacrymal doit être traité ini-
tialement par le massage de la paupière supérieure et
en informant le patient qu’il doit toujours frotter ses
yeux en effectuant un mouvement vers le HAUT afin
de repositionner le point lacrymal contre le globe. Chez
de nombreux patients, cette simple mesure conserva-
trice entraîne une amélioration. Si cela n’est pas le cas,
on peut effectuer l’inversion du point lacrymal par
cautérisation en arrière du point lacrymal ou par une
excision triangulaire de la conjonctive sur la face
Ophtalmologie
Conférences scientifiques
Figure 10a et 10b : Paralysie du nerf facial avec
régénération aberrante
Figure 11 : Dacryocystogramme de voies lacrymales
totalement perméables montrant une sténose avec
dilatation présténotique
Perméabilité partielle lors de l’irrigation – côté droit
Dilatation marquée du sac lacrymal
Figure 12 : Scintigraphie des voies lacrymales
montrant un flux normal sur la droite avec un flux
légèrement réduit sur la gauche
Figure 13 : Pince Emporte-pièces de Holth utilisée
pour la perforation de la partie postérieure du point
lacrymal (petite incision)
interne de la paupière, sous-jacente au point lacrymal,
des points de suture étant effectués sur la paupière de
façon à inverser le point lacrymal.
Si toute la paupière est ectropique, un traitement
conservateur doit être administré, mais en lubrifiant la
cornée également. Si ce type de traitement n’est pas
efficace, la paupière peut être repositionnée chirurgi-
calement, soit par l’intervention de Bick modifiée7soit à
l’aide d’une bande tarsale8. Si le point lacrymal présente
une sténose secondaire en raison d’une éversion, en
particulier en présence de kératinisation, une simple
dilatation peut être suffisante. Si la sténose est primi-
tive, une « petite incision » peut être réalisée au moyen
de ciseaux ou d’un emporte-pièces (figure 13).
Si l’ectropion est lié à une paralysie faciale, il peut
être traité chirurgicalement. Cependant, jusqu’à présent
on n’est pas parvenu a un soulagement total du lar-
moiement (lorsqu’il est lié à un problème au niveau du
nerf facial et quelle que soit la chirurgie de la paupière
réalisée). Même la régénération du nerf et les greffes de
nerf ne sont pas totalement efficaces (selon notre
expérience) pour éliminer les larmes. En présence du
syndrome des larmes de crocodile associé à la paralysie
du nerf facial, celui-ci peut être traité par des injections
de toxine botulinique dans le ganglion sphéno-palatin
ou en réalisant une neurotomie de Vidian. Si une com-
posante cicatricielle entraîne l’éversion de la paupière
ou son écartement du globe, des mesures conservatri-
ces, telles que le massage ou le frottement de la
paupière, peuvent être extrêmement utiles. À défaut de
ces mesures, une greffe de peau prélevée de la région
rétro-auriculaire ou un lambeau prélevé de la paupière
supérieure et appliqué sur la paupière inférieure peut
aider à repositionner la paupière (figure14). Dans cer-
tains cas, l’ectropion peut être associé à une laxité du
canthus interne, avec ou sans composante cicatricielle.
Dans ces cas plus complexes, la chirurgie de l’ectropion
associée à une remise en tension du tendon et à l’appli-
cation d’un lambeau ou une greffe de peau peuvent
être réalisées au cours de la même intervention.
Dysfonction de la pompe lacrymale
En l’absence d’ectropion de l’un ou l’autre des
points lacrymaux ou de la paupière (la paupière est
bien positionnée contre le globe oculaire), mais si les
résultats du test de distension et/ou de résilience sont
anormaux, la dysfonction de la pompe lacrymale peut
être la cause du larmoiement. Des mesures conservatri-
ces, telles que frotter la paupière et faire un massage
vers le haut, entraînent une amélioration chez certains
patients. Cependant, si ces techniques n’améliorent pas
la situation, le resserrement du « squelette » des
paupières qui est constitué du tarse et des ligaments et
le raccourcissement du muscle orbiculaire peuvent
souvent améliorer le mécanisme de pompage des
larmes et leur écoulement dans les voies lacrymales de
drainage.
Notre technique préférée est l’intervention de Bick
modifiée, dans laquelle un triangle sur toute son épais-
seur est excisé latéralement et la paupière est resserrée
contre le globe oculaire (figure 15). Il s’agit de la même
intervention qui peut être réalisée sur la paupière
supérieure pour traiter le syndrome de la paupière
flasque9. En cas de laxité du tendon du canthus interne,
une canthoplastie médiale ou un resserrement du ten-
don du canthus interne peuvent être réalisés (figures
16a-16c)10.
Considérations importantes dans la chirurgie de
l’ectropion :
Étant donné que la sécrétion des larmes diminue
avec l’âge, une personne âgée atteinte d’ectropion
peut ne pas souffrir d’épiphora (figure 17).
Ophtalmologie
Conférences scientifiques
Figure 14 : Diagramme d’un lambeau de peau
prélevé sur la paupière supérieure et appliqué sur
la paupière inférieure pour traiter un ectropion
cicatriciel de la paupière inférieure
Figure 15 : Mise en place de pinces hémostatiques
montrant la partie de la paupière à exciser dans
l’intervention de Bick modifiée
Figure 16 : Canthoplastie médiale. A) Incision cutanée. B) Resserrement du tendon du canthus. C) Résultat final.
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