Plan d`aménagement 2006-2015 du territoire Fairmont

Plan d'aménagement 2006-2015
du territoire Fairmont Kenauk
Préparé par
Mai 2006

Plan d’aménagement 2006-2015 du territoire Fairmont Kenauk
Mai 2006 ii
Équipe de réalisation de l’IQAFF*
Coordonnateurs scientifiques Éric Forget, ing.f., M.Sc.
Frédérik Doyon, ing.f., Ph.D.
Équipe de rédaction : Éric Forget, ing.f., M.Sc.
Daniel Bouffard, M.Sc.
Équipe technique : Srdjan Ostojic
Régis Pouliot
Lise Brine
*IQAFF : Institut québécois d’Aménagement de la Forêt feuillue
58 Principale, Ripon, Québec, J0V 1V0
Tél : [phone] ; Fax : [phone]
Courriel : [e-mail]
Site internet : iqaff.qc.ca
Version 1.1 publique
Citation suggérée :
Forget, É., F. Doyon et D. Bouffard. 2006. Plan d’aménagement 2006-2015 du territoire Fairmont
Kenauk. Institut québécois d’Aménagement de la Forêt feuillue, Ripon, Québec. Rapport
technique, 93 p.

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REMERCIEMENTS
Ce plan d’aménagement a pu être réalisé grâce à l’excellente collaboration de messieurs
Steve Deschênes, Alain Brazeau et Bill Nowell de Fairmont Kenauk. Nous tenons également
à témoigner notre reconnaissance envers Mesdames Gaétane Boisseau et Nicole
DesRoches, respectivement du Fonds mondial pour la nature (WWF) et du Conseil régional
de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDO), ainsi que M.
Jean Langlois de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) pour leur
précieuse contribution dans le cadre du processus d’identification des éléments à protéger
sur le territoire Fairmont Kenauk.

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RÉSUMÉ
Ouvert au public depuis 1979, le territoire Fairmont Kenauk englobe 265 kilomètres carrés
de forêts, de lacs et de rivières où se retrouve une faune et une flore à la fois riche et variée.
Cette diversité biologique, rarement égalée au Québec, est caractérisée par les plus
importants peuplements d’érable noir de la province, ainsi que par la présence de plusieurs
espèces animales et végétales dites menacées ou vulnérables. Ce territoire d’un seul tenant
jouit d’une localisation enviable, à moins de 90 minutes des grands centres urbains de
Montréal et d’Ottawa. Supporté par des infrastructures de grande qualité, diverses activités
de plein air telles que la chasse, la pêche et la villégiature y sont pratiquées. C’est dans ce
contexte que Fairmont Kenauk a voulu développer et implémenter un plan d’aménagement
multi-ressources qui permettra de maximiser les profits tout en préservant les ressources du
territoire que ce soit le potentiel de récréation, la biodiversité ou la qualité de l’eau.
À plusieurs égards, la réalisation de ce plan d'aménagement constitue un virage important
dans l'aménagement du territoire Fairmont Kenauk. En premier lieu, ce plan comprend un
calcul de la possibilité forestière optimisé, spatialement explicite et qui intègre des
indicateurs de développement durable. Le développement et l'utilisation de cette nouvelle
technologie sont une première au Québec; ils ont été rendus possible grâce au modèle de
croissance Cohorte développé par l'IQAFF. L’élaboration de cette procédure découle de la
volonté de mettre en place un plan d’aménagement qui fait la démonstration de la durabilité
en intégrant, à même le calcul de la possibilité forestière, l’ensemble des valeurs bio-socio-
économiques selon le principe du développement durable. De plus, l’utilisation d’une telle
approche permet de faire un choix éclairé parmi plusieurs scénarios d'aménagement, et ce
afin d’obtenir une solution au problème d’aménagement posé qui rencontre le mieux les
objectifs des gestionnaires, notamment d'assurer la durabilité de la ressource ligneuse.
L’examen des différents scénarios proposés met en évidence la présence d’un écart
important au niveau de la possibilité forestière entre celui ne comportant aucune contrainte
et ceux avec contraintes économiques. Nous pouvons donc en déduire que le scénario
choisi constitue une possibilité forestière davantage réaliste puisque le modèle forestier
utilisé reflète mieux les contraintes opérationnelles du territoire. Ce plan d’aménagement
constitue également un virage en ce qui a trait aux pratiques sylvicoles. En effet, le passage
d'un régime de coupe par bandes à un régime axé principalement sur les coupes partielles
du type jardinatoire reflète la volonté des gestionnaires d'augmenter la qualité du capital
forestier pour en maximiser le rendement, tout cela en minimisant les impacts sur
l'environnement.
Par le principe du multi-usages, l’objectif de l’aménagement forestier est de remplir plusieurs
fonctions pour le bénéfice de l’ensemble des utilisateurs. Afin de procéder de manière
harmonieuse à l'extraction de matière ligneuse sur un territoire à usages aussi diversifiés
que celui-ci, les objectifs de mise en valeur pour les différentes ressources doivent être
priorisés sur le territoire. Dans cette optique, les plus récents concepts au niveau du zonage
ont été utilisés afin de créer 11 zones vocationnelles qui permettront à la fois de minimiser
les conflits entre utilisateurs et de mieux protéger les ressources. Parmi celles-ci l’on
retrouve une zone de conservation de 2 687 ha (ou 11.6 % du territoire) qui a été créée par
souci du maintien de l'intégrité des peuplements rares et de la biodiversité.
La possibilité forestière pour les premières cinq années du scénario choisi est de 23 353 m3
marchand brut (environ 19 000 m3 nets). Ce scénario a été optimisé à partir d’un modèle
forestier qui tient compte, en plus des indicateurs biologiques, de l’ensemble de revenus des
ventes de bois et des coûts de récolte, de transport, de construction de chemins et cela, sur
un horizon de 100 ans. Il a donc été possible d’identifier un scénario qui maximise les profits
à l’intérieur d’une série de contraintes de nature biologique (ex. maintien des habitats) et
financière (ex. liquidité disponible pour la construction des chemins). La mise en œuvre de

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cette planification permettra vraisemblablement de maximiser les profits tout assurant la
pérennité des ressources autant ligneuse que récréative et biologique.
Par ailleurs, le défi pour les prochaines années consistera à mettre en place ce plan
d’aménagement qui nécessite des changements majeurs au niveau opérationnel. Ainsi, la
formation du personnel forestier sur la pratique du jardinage, ainsi que l'acquisition de
connaissances relatives au stocking des anciennes coupes par bandes et la remise en
production de certaines d'entre elles, représenteront les défis les plus importants de la mise
en œuvre du présent plan d’aménagement.