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Chant liturgique et musiques sacrées
96
Chant
et mémoire ecclésiale
Du 1er dimanche de l’Avent
au 3ème dimanche du Temps ordinaire
(année C).
Dossier
AOÛT 2015 # 96
CHANT
ET MÉMOIRE
ECCLÉSIALE
Prix revue + CD : 17,50 E
INCLUS*
9 772204 500556
+ 1 CD AUDIO
* sauf abonnement spécifique
Ensemble,
prions
AU SERVICE DE LA
PRIÈRE COMMUNE
Chant
JUBILATE DEO
Lourdes
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7 et 8 novembre 2015
“Venez,
adorons le Seigneur !”
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Vitrail de Norbert Pagé
Église de Marcé-sur-Esves (Indre-et-Loire)
sommaire
AOÛT
2015
6
dossier : chant
et mémoire ecclésiale
8
La fonction ministérielle
de la musique sacrée
10Les critères de convenance
d’un répertoire
12
96
dimanche qui chante
Du 1er dimanche de l’Avent
au 3ème dimanche du Temps ordinaire
(année C)
Chant
et mémoire
ecclésiale
article du
P. Louis
Groslambert
en page
Jubilate DeoMUSIQUE LASZLO HALMOS (1945)
Éditions Caecilia
TEXTE PSAUME 65
Allegro moderato
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21
à portée de notes
Jubilate Deo
38
ensemble, prions
38
Au service de la prière commune :
animer l’assemblée / présider / harpiste /
organiste / g
uitariste / choriste / trompettiste
42 Le tropaire
VOTRE
CD AUDIO
Avec tous les chants
de ce numéro
et leur mise en œuvre
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
3
kiosque
LE LIVRE DE NOTRE-DAME
A l’occasion des 850 ans de la cathédrale Notre-Dame de Paris en
2013, l’association Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris, sous
l’impulsion de son directeur musical de l’époque, Lionel Sow, a
souhaité passer commande de plusieurs créations musicales.
Il s’agit ici d’une commande passée auprès de quinze
compositeurs qui sont « des personnalités du monde musical
d’esthétiques très différentes, voire opposées ». La sélection ne
s’est pas limitée « à des musiciens ayant une grande habitude
de la musique liturgique », ni n’a été orientée « vers tel ou tel
type de langage musical qui (…) aurait semblé plus adéquat. »
Mais il s’agissait de « faire de ce “Livre” un trait d’union,
reliant le monde de la création musicale à celui de la musique
sacrée. » (L. Sow).
L’une des contraintes du cahier des charges fut que ces œuvres
devaient être écrites pour chœur d’enfants et orgue, aussi bien
la messe brève que les douze motets.
LA MESSE BRÈVE
Elle comprend un Kyrie, un Sanctus, et un Agnus. Ces trois
chants liturgiques ont été confiés respectivement à Edith Canat
de Chizy (1950), Thierry Escaich (1965) et Nicolas Bacri
(1961), et ils peuvent être interprétés de manière tout à fait
indépendante, selon que l’on voudrait mettre en valeur l’un
ou l’autre de ces moments rituels au cours d’une célébration
eucharistique.
LES MOTETS
Le choix de faire écrire douze motets peut surprendre. En
effet, le motet n’est pas, a priori, une forme musicale prévue
de manière fixe et rituelle au cours de la messe ou dans l’office
divin, depuis Vatican II, même s’il peut y trouver sa place (par
exemple, à l’offertoire ou à la communion).
Ainsi, à Notre-Dame de Paris, il est habituel de chanter un
motet en latin aux Vêpres, avant le Magnificat, et à la messe,
pendant la communion. Outre l’occasion de faire vivre tout un
répertoire de motets anciens au cours de la liturgie, la Maîtrise
de Notre-Dame de Paris conserve ainsi à l’honneur un genre
musical qui, alors qu’il n’était encore qu’à deux voix, connut
en son sein son apogée à la fin du XIIe siècle, avec ses maîtres
Léonin et Pérotin.
Aujourd’hui, le motet peut bien entendu être chanté aussi
dans toutes les liturgies dévotionnelles (adoration du SaintSacrement, veillée mariale, processions de pèlerinages, etc.),
ainsi que dans des concerts spirituels.
4
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
Une originalité supplémentaire de cette commande réside dans
le fait que, sur les douze motets, correspondant à différents
temps liturgiques, sept ont un texte en français. Comme on
puisait autrefois dans la Bible, en particulier dans la poésie
des Psaumes pour composer de manière diverse les textes des
grands et petits motets, de même a-t-on puisé dans le fonds
poétique créé depuis Vatican II pour servir la prière des fidèles
en langue vernaculaire, en particulier par la Commission
Francophone Cistercienne, afin de trouver des textes adap­
tables au genre très libre du motet mais en lien serré avec
chaque temps liturgique. Ainsi :
- Pour le temps de l’Avent :
En clara vox, hymne ambrosienne du Ve siècle / Jean-Baptiste
Robin (né en 1976).
- Pour le temps de Noël :
Une aube en clair obscur, d’après un texte de Jean-Yves
Quellec, o.s.b. / Bruno Ducol (1949).
- Pour le temps du Carême :
Du fond de l’abîme, Sr. Marie-Pierre Faure, o.c.s.o. / JeanPierre Leguay (1939).
- Pour le temps de Pâques :
Alleluia, Lapi revolutus est, antiennes grégoriennes du temps
pascal / Caroline Marçot, (1974).
- Pour l’Ascension :
Aujourd’hui, le Créateur des jours, Sr. Françoise Callerot,
o.c.s.o. / Eric Lebrun (1967).
- Motet pour la Pentecôte :
Un grand vent s’est levé, J. Gelineau et D. Rimaud / Benoît
Menu (1977).
- Trois motets pour le Saint-Sacrement :
Voici le Sacre du Royaume, Patrice de La Tour du Pin / PierreAdrien Charpy (1972) ; Tantum ergo, s. Thomas d’Aquin
/ Vincent Bouchot (1966) ; De fructu operum, communion
grégorienne (Ps 103, 13-15) / Vincent Paulet (1962).
- Trois motets à la Vierge Marie :
Femme revêtue de soleil, Sr. Chantal, o.c.s.o. / Michèle
Reverdy (1943) ; Sancta et immaculata, répons grégorien du
2ème nocturne de la fête de Noël (Lc 1, 28) / Thomas Lacôte
(1982) ; Ô Notre-Dame du soir, Fr. Columba, o.c.s.o. / Yves
Castagnet (1964).
Pour conclure, laissons une dernière fois la parole à L. Sow :
« Le but de ce Livre de Notre-Dame est aussi d’enrichir le
répertoire sacré d’œuvres contemporaines à destination des
chœurs d’enfants. La difficulté “moyenne” de ces motets
a été une préoccupation essentielle des compositeurs afin
d’appréhender au mieux l’appropriation de ce répertoire
par de très jeunes chanteurs. Ces motets participent aussi
à l’éducation stylistique et culturelle pour la musique
d’aujourd’hui à l’attention de jeunes chanteurs, qui sont aussi
les futurs musiciens et, ou, mélomanes avertis de demain. »
Souhaitons que les maîtrises et chœurs d’enfants puissent s’en
saisir pour élargir leur répertoire liturgique de musique sacrée
contemporaine !
→ François-Xavier Ledoux, o.p.
(diocèse de Paris)
éditorial
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Sur notre site : www.voix-nouvelles.com
Sous l’onglet « Ressources », vous trouvez
un fichier contenant la liste exhaustive de
tous les chants parus dans la revue depuis
le n°1. Il comporte trois feuilles, contenant
respectivement les chants, les psaumes et
les ordinaires de messe. Il est remis à jour
à chaque nouvelle parution.
S
’il est un lieu où des tensions peuvent se faire jour
au sein de nos communautés ecclésiales, c’est bien
celui des chants liturgiques et de leur choix quand est
préparée une célébration. Dans notre dossier, le Père
M. Steinmetz nous rappelle opportunément quelle est
la fonction ministérielle de la musique sacrée qui
dépasse de loin une fonction simplement utilitariste !
Quant au P. Groslambert et à Jo Akepsimas, ils nous
invitent à réfléchir à la façon de choisir le répertoire et
de constituer ainsi une mémoire commune, propre de
chaque communauté célébrante.
En écho à ces problématiques, dans Ensemble, prions
les serviteurs de la liturgie que sont le prêtre qui préside,
les différents musiciens, les choristes, les chantresanimateurs, nous confient leurs joies et leurs peines
quand ils mettent leurs compétences au service de la
prière commune.
Une prière qui s’enracine dans l’aujourd’hui de nos
vies et du monde et dont les chants, qu’ils soient plus
traditionnels et fortement ancrés dans la mémoire
commune ou nouvellement écrits disent toute la
dimension vivante. La création de douze motets
contemporains à l’occasion des 850 ans de Notre-Dame
de Paris offre un bel exemple de renouvellement d’un
genre traditionnel au service de la prière d’aujourd’hui.
Notre rubrique Kiosque rend compte du CD intitulé
Le livre de Notre-Dame qui en garde mémoire.
En ces temps où les noëls – dont vous trouverez un choix
dans ce numéro – nous invitent à chanter avec allégresse
la venue de Celui qui s’est abaissé pour devenir notre
semblable, mettons notre joie à revêtir la tenue de
service : elle est tenue de louange.
Geneviève Pinault
Rédactrice en chef
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
5
dossier
CHANT ET
MÉMOIRE ECCLÉSIALE
On peut faire une liste des services que le chant rend à la communauté célébrante : il
favorise l’unanimité des fidèles, il fait entrer dans le monde de la grâce, il commente les rites
etc… Dans cet article, observons le chant en tant qu’il sert la mémoire ecclésiale de la foi.
ALZHEIMER
La mémoire est une faculté essentielle de la personnalité humaine,
et donc de la personnalité chrétienne. Si le Deutéronome répète
« souviens-toi », si la Bible institue en mémorial des jours et des
lieux, et si Jésus dit « vous ferez en
mémoire de moi », c’est pour éviter que les fidèles perdent leur
identité, et ne sachent plus qu’ils
sont le peuple de Dieu. L’ennemi
de la foi, c’est l’oubli. Tout ce qui
est mis en œuvre dans la liturgie –
y compris le chant – se présente
comme des outils d’« anamnèse »
du Christ et de tout ce que l’on a
vécu avec lui. Il s’agit donc de voir
que le chant est au service de la
mémoire et que, pour qu’il en soit
ainsi, il faut prêter la plus grande
attention à la manière de programmer les chants.
CHANT ET MÉMOIRE
Qu’est-ce qui fait qu’un chant s’imprime dans la mémoire plus qu’une
parole parlée, que les paroissiens se
souviennent du chant de communion et pas de l’homélie ? On peut
citer trois réalités. D’abord, le fait
que tout chant digne de ce nom est
bâti sur un poème qui, par les
images, les rimes et les assonances,
se présente déjà comme une mu­
sique (que l’on pense aux comptines facilement mémorisées : am,
stram, gram…). On peut dire aussi
que le chant superpose à la musique
du texte une mélodie et un débit
rythmé (que les anciens se souviennent de la table de multiplication dont la musique favorisait la
6
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
mémoire). Quand la musique valorise le texte, elle le rend beaucoup
plus éloquent. Affirmons enfin que
les chants sont comme un fil rouge
des expériences de foi : en effet, un
chant est beaucoup plus qu’une
partition – qu’elle soit médiocre ou
réussie : quand un chant a été
inséré dans un contexte (de retraite,
de pèlerinage, de mariage…), tout
ce qui a été vécu dans le contexte se
trouve agrafé à ce chant ; de sorte
qu’entendant la première phrase
du chant, le fidèle revit l’expérience
spirituelle faite autrefois : il re­­
trouve son identité.
LA DÉESSE NOUVEAUTÉ :
LE RÉPERTOIRE
La production abondante de chants
nouveaux a correspondu à la civilisation du prêt à jeter : certains ont
pensé qu’ils participaient à la
modernité en introduisant cons­
tam­
ment des chants nouveaux.
Ont-ils mesuré qu’en dépassant
une dose acceptable de nouveauté,
ils privaient les fidèles du ‘fil rouge’
de leurs expériences spirituelles, et
leur faisaient chanter des chants
qui ne portent pas d’expérience
spirituelle ? Lors d’un anniversaire, personne n’oserait remplacer
le traditionnel « happy birthday »
par une tout autre musique, car à
l’anniversaire d’aujourd’hui se
greffe le souvenir (joies, promesses,
convivialité…) de tous les autres
anniversaires. Que l’on écoute
aussi les musiques diffusées sur les
marchés de Noël : pour exploiter
le fil rouge des expériences de
cadeau, les commerçants diffusent
les chants les plus traditionnels
imprimés depuis l’enfance. Ce
constat montre que loin d’être un
élément passager sans lien avec la
mémoire, le chant fait partie de
l’identité des personnes.
LA MÉMOIRE COMMUNE
On a parlé jusqu’ici de mémoire
individuelle. Qu’en est-il de la
mémoire commune ? La mémoire
de la communauté chrétienne est
d’abord faite de ce qui est transmis : saint Paul dit que « la foi
vient de ce qu’on entend » (Rm
10, 17). C’est donc que nous chantons non pas d’abord pour exprimer notre foi mais pour que la foi
« s’imprime » en nous jusqu’à
faire partie de nous-mêmes.
« Nous proclamons ta mort… »
fait partie de notre identité. Et les
jeunes enfants – qui souhaitent
faire comme les adultes – ne sont
pas méprisés si on leur fait
entendre et chanter les chants des
adultes, pas plus qu’ils ne sont
méprisés s’ils entendent des mots
nouveaux, des mots d’adultes,
qu’ils seront fiers de prononcer.
Ajoutons que la foi a un contenu
dogmatique invariable, mais que,
selon les époques, l’Église accentue certains aspects. Du coup, les
chants inscrivent dans la mémoire
commune, ce que les spirituels et
les théologiens ont réfléchi. Par
exemple, jusque dans les années
1950, les catholiques mettaient
l’accent doloriste sur les souffrances du Christ ; quand on a
redécouvert le mystère de Pâques
(avec notamment le P. Bouyer),
cette redécouverte a été vulgarisée
par un chant tel que « Souviens-toi
de Jésus Christ ressuscité ». Avant
le Concile, les catholiques mettaient l’accent sur la relation de
chacun avec Dieu et on chantait
des chants du genre « je n’ai
qu’une âme qu’il faut sauver » ; le
Concile a corrigé fondamentalement cette conception très individualiste en parlant de l’Église
comme « peuple de Dieu » et
« corps du Christ » : ce ne sont pas
les documents du Concile qui ont
vulgarisé ces idées, mais les chants.
Si nous avons une conception
communautaire de la foi, c’est
parce qu’on nous a fait chanter
« nous sommes le corps du Christ,
peuple de Dieu marche joyeux,
peuple de l’alliance… » etc.
Quand on entre dans une commu-
nauté, on se fait une idée de la
conscience ecclésiale en portant
attention à la proportion de chants
en « nous » et de chants en « je » !
On constate ainsi que la personne
qui choisit les chants façonne la
foi de la communauté ; on voit
aussi l’aptitude des chants à imprimer les accents de l’Église actuelle
dans les consciences individuelles
et à forger une mémoire commune
à tous les membres de la communauté.
LA MÉMOIRE
ET AUJOURD’HUI
Le rite est la trame sur laquelle
toutes les interventions sont tissées, y compris celles du chant. Le
missel dit que les chants qui
­
conviennent à la célébration sont
ceux qui sont en connexion avec
les rites, ceux qui commentent les
rites. (Or, il existe énormément de
chants qui n’ont aucun lien avec
un rite, ni une procession, ni une
acclamation, ni une démarche
d’offrande ou de communion ; ces
chants conviennent à des temps
de prière mais pas à des célébrations).
Dans le cadre de cette réflexion
sur la mémoire, il faut rappeler
que les chants portent avec eux le
fil rouge des rites vécus, des processions, des aspersions, des acclamations, des communions… Un
chant n’est pas une partition mais
une expérience spirituelle. Alors,
la responsabilité pastorale de la
personne qui choisit les chants
s’exerce avec pertinence quand
elle veille à raviver le sens des rites
et ce qu’ils ont déjà apporté. Elle
faillit quand elle programme un
chant pendant un rite, seulement
parce que ce chant « plaît ».
RÉPÉTER
La pédagogie évolue sans doute,
mais probablement, elle demeure
fondée sur la répétition. Les
groupes de chant prennent difficilement conscience que les assemblées n’ont pas le même rythme
d’apprentissage qu’eux : quand
l’assemblée découvre un chant
nouveau, le groupe de chant l’a
chanté dix ou vingt fois lors de la
répétition hebdomadaire. Pour que
l’assemblée soit familière de ce
chant, il faut qu’elle puisse le chanter 10 dimanches de suite !
GESTION
DU RÉPERTOIRE
Quels conseils pratiques faut-il
donner ?
• On a lu, ci-dessus, qu’il y a un
grand intérêt pour la foi à cultiver
la mémoire et à utiliser le chant
comme outil de mémoire. Si le
chant a une telle importance pastorale, il convient qu’il soit défini en
concertation avec les responsables
de la pastorale.
• Ce plaidoyer pour une stabilisation du répertoire n’exclut pas que
l’on introduise des chants nouveaux. À condition qu’on ait
regardé s’ils s’articulent avec un
rite ; à condition qu’on ait vérifié
qu’ils correspondent aux capacités
dont on dispose (accompagnement
instrumental,
solistes,
etc…).
À condition aussi qu’on ait une
politique à long terme : pour que
l’assemblée s’approprie un chant et
n’en reste pas au stade du déchiffrage, il faut décider que le chant
nouveau sera programmé au moins
quatre dimanches de suite. À condition aussi qu’on n’évacue pas systématiquement les chants installés
dans les mémoires (Ravive-t-on
Noël si on ne chante pas « il est né
le divin enfant » ?)
• Les communautés sont diverses ;
chaque groupe revendique de pouvoir chanter «ses» chants. Une réunion des représentants de ces
groupes permet de définir les
chants qui pourraient trouver place
dans la mémoire commune.
→ P. Louis Groslambert
(diocèse de Besançon)
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
7
dossier
LA FONCTION MINISTÉRIELLE
DE LA MUSIQUE SACRÉE
S’il est bien un texte à la fois normatif et fondateur de la pratique liturgique et musicale, dont
découlent tous les autres textes normatifs produits depuis, c’est la Constitution conciliaire
sur la liturgie (1963).
A
u cœur de ce document, le chapitre sixième De musica sacra
entend envisager la musique en
lien avec les rites liturgiques révisés
par les Pères, et plus encore avec la
théologie de la liturgie enrichie de
l’apport des sciences historiques et
de la redécouverte du trésor patristique et biblique.
« La tradition musicale de l’Église
universelle a créé un trésor d’une
valeur inestimable qui l’emporte
sur les autres arts, du fait surtout
que, chant sacré lié aux paroles, il
fait partie nécessaire ou intégrante
de la liturgie solennelle.
Certes, le chant sacré a été exalté
tant par la Sainte Écriture que
par les Pères et par les Pontifes
romains ; ceux-ci à une époque
récente, à la suite de saint Pie X,
ont mis en lumière de façon plus
précise la fonction ministérielle de
la musique sacrée dans le service
divin. » (SC 112) (1)
Ces quelques lignes ont été amplement commentées et travaillées
depuis le Concile. Curieusement,
la notion du munus ministeriale (la
fonction ministérielle) a été globalement oubliée. Elle paraît pourtant
susceptible de faire progresser notre
approche de la musique en liturgie
et la renouveler en l’inscrivant non
8
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
plus uniquement dans le domaine
d’une pratique mais dans celui d’un
enjeu théologique qui en modifierait alors la pratique en retour.
LA POSTURE
SPÉCIFIQUE DES PÈRES
DE L’ÉGLISE AU DÉBUT
DU CHRISTIANISME
Pour les Pères de l’Église, il convient
de se détacher de la musique instrumentale pour deux raisons différentes. Elle établit un lien fort avec
le monde païen et les pratiques de
débauche que ces musiques accompagnent. Parce que participant aux
rites juifs du Temple et de la concession faite au peuple de la première
Alliance, elle devient caduque en
régime chrétien dont le culte d’ailleurs se développera autour des institutions synagogales.
Le chant, lui, occupe une place fondamentale ; malgré les dangers liés
à ses effets, difficilement prévisibles
ou maîtrisables, et sa finalité potentiellement hédoniste, les Pères voient
en lui un vecteur puissant d’harmonie, d’unité et d’ordre établissant
tout à la fois l’unité spirituelle,
fraternelle et ecclésiale, l’harmonie
avec le Créateur et sa création, ainsi
qu’un ordre sociétal et spirituel.
Support d’un texte, il permet encore
d’augmenter l’intelligibilité du texte
sacré, donc de parfaire son inscription dans la mémoire des croyants.
Demeure sauve la recommandation
maintes fois répétée de chanter plus
avec son esprit qu’avec sa seule voix.
La position patristique déploie une
visée théologale et eschatologique.
Le chant chrétien s’enracine dans
une dimension pneumatologique :
il naît du souffle de l’Esprit et en
procède pour crier avec Jésus vers le
Père. En tant que tel, il est encore un
acte d’offrande au sens où il oriente
une authentique disposition spirituelle. Il fait participer au chant nouveau du Christ et oriente le chant du
fidèle en l’intégrant au sacrifice de
louange. Bien plus encore, le chant
devient une préfiguration de la liturgie céleste : au travers de sa mise en
œuvre, il construit le corps ecclésial
comme une réalité théologique qui
fait se rencontrer en un même acte
de chant le chœur des hommes et
le chœur des anges, réalisant déjà,
quoi qu’encore de manière imparfaite, l’union du ciel et de la terre,
l’union de la cité terrestre et de la
cité céleste en une seule et même
Église.
UNE MUSIQUE
« PARTIE INTÉGRANTE
DE LA LITURGIE »
COMME RÉPONSE
À LA MODERNITÉ
Quand Pie X choisit dans son Motu
proprio de 1903 d’envisager la
musique sacrée comme une « partie
intégrante » de la liturgie, il prend
place dans un mouvement constant,
des Pères jusqu’au début du
XXe siècle, de proposer et susciter
une posture spécifique du croyant.
Le discours de l’Église dépasse les
limites de la seule musique pour
aborder ce qui par elle est en jeu
pour l’Église et sa mission au cœur
du monde.
Comme ses prédécesseurs, notamment Jean XXII au XIVe siècle, les
Pères du Concile de Trente (15451565) ou Benoît XIV au XVIIIe
siècle, Pie X réagit à une contamination profane du culte chrétien
doublée d’une médiocrité artistique. Au-delà d’une simple définition d’ordre liturgique ou musicologique, et de ses ambiguïtés de fait, la
réaffirmation d’une musique sacrée
envisagée comme « partie intégrante
de la liturgie solennelle », archétypale et matricielle de l’Église, donne
un éclairage nouveau à la dialectique « sacré / profane » qui traverse l’ensemble du Motu proprio.
Il y va d’un rapport plus général de
l’Église au monde moderne : tout
à la fois d’opposition, de prise de
distance et de volonté explicite de
régénération.
L’INVENTION DU
MUNUS MINISTERIALE
DE LA MUSIQUE SACRÉE
Rien d’étonnant que le Concile Vatican II recoure au terme latin munus
(fonction, charge, devoir) pour désigner la charge de la musique sacrée
dans le culte chrétien. Par une telle
invention – l’expression ne se trouve
d’ailleurs qu’une seule fois dans tout
le Concile –, le munus ministeriale
(la fonction ministérielle) place la
musique sacrée sur un terrain avant
tout théologique et ecclésiologique.
La « fonction » de la musique n’apparaît donc pas dans sa dimension
utilitariste mais plutôt dans son
devoir de participation au mystère
de l’Église.
Ce n’est qu’au cours de l’intersession entre la première et la deuxième
session du Concile que, à l’initiative
de la sous-commission chargée de la
rédaction du paragraphe intégrant
les amendements exprimés par les
Pères, le mot munus a été introduit,
remplaçant celui de characterem.
Un changement quasiment passé
inaperçu !
Pourtant, l’ensemble des médiations repérables et désignées dans le
texte conciliaire par le terme munus
est fondée sur celle du Christ dans
le mystère des relations trinitaires.
Cette médiation fondamentale
rejoint celle des baptisés dans leur
configuration au Christ en passant
par celle de l’Église, du mystère de
Marie comme figure eschatologique
du mystère de l’Église, de la diversité
des ministères au sein du corps ecclésial. Cette « procession de médiations » s’enracine dans l’œuvre de
salut accomplie par le Christ continuée en son Église et célébrée en sa
liturgie. C’est le mystère de l’Église,
en sa dimension eschatologique, qui
se manifeste dans l’action liturgique
comprise comme un lieu du salut.
La réforme liturgique a été marquée
par l’urgence pastorale et la traduction immédiate dans les pratiques
de directives conciliaires ; cela, sans
doute, n’a pas favorisé la poursuite
de la réflexion théologique à partir
de cet acquis lourd de sens pour la
musique sacrée qu’a été, et reste, sa
fonction ministérielle.
La fonction ministérielle de la
musique autorise à penser cette dernière dans sa charge (sa mission)
théologique. Irréductible à sa seule
part de solennisation de la liturgie,
dépassant de loin toute visée purement utilitariste, elle mérite l’attention due à tout lieu théologique,
dans le respect de sa spécificité et de
ses modes d’existence et de production propres. C’est en son audibilité
qu’elle existe et, associée à la liturgie
comme en son lieu, qu’elle participe
à une authentique sacramentalité.
Pour cela, elle nécessite une confession de foi préalable et explicite et
appelle à une pareille confession de
foi en retour, dans une permanente
conversion de vie.
Quand Vatican II aborde la musique,
il est évident que celle-ci est investie
d’une charge qui dépasse son seul
aspect esthétique au profit de celui
d’une authentique sacramentalité.
De quoi renouveler les pratiques
actuelles…
→ Père Michel Steinmetz
(diocèse de Strasbourg)
1. VATICAN II, Sacrosanctum Concilium,
n. 112, traduction française in Concile
Œcuménique Vatican II, Paris : Éditions du
Centurion, 1967, p. 195-196.
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
9
dossier
LES CRITÈRES DE CONVENANCE
D’UN RÉPERTOIRE
La question de la convenance comporte trois mots-clés : musique, pour, liturgie.
N
ous sommes en présence de
deux univers (la musique, la
liturgie), chacun ayant sa logique
et ses lois. La musique a sa propre
grammaire, la liturgie son propre
« cahier des charges », ses rites. Par
conséquent, une certaine tension,
une dialectique seront inévitables
entre ces deux pôles. Le « pour » la
liturgie indique clairement la finalité que l’on demande à la musique :
être au service de la liturgie. Cela ne
veut pas dire que la musique doit
renoncer à ses propres critères de
qualité. Mais, ils ne seront plus les
seuls à prendre en considération,
lorsqu’il s’agira d’écrire, de choisir
et de mettre en œuvre une musique
« pour la liturgie ».
UNE FONCTION
DE MÉDIATION
Dans une liturgie, la musique et le
chant ne sont pas un but en soi.
Nous n’allons pas à la messe pour
écouter de la musique (un chanteur, un animateur ou un groupe).
Nous ne choisissons pas non plus
nos chants en fonction du goût du
chantre-animateur, de tel groupe
ou communauté ou parce qu’ils
plaisent à l’assemblée. Sinon, il y
aurait « détournement ». Qui dit
détournement dit… piratage, changement de direction, de « sens ». Le
chant remplit une « fonction ministérielle » (Sacrosanctum Concilium
112), il fait par conséquent partie
des médiations dans l’acte liturgique. Si l’on abolit sa fonction de
médiation, il ne sym-bolise plus, il
dia-bolise ! (1)
La musique de film nous offre une
intéressante analogie. Le compositeur n’a pas à composer seulement une bonne musique, mais une
musique bonne pour un film. Ce
« pour » change tout ! On nomme
cette musique « fonctionnelle »,
10
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
puisqu’elle se met au service d’un
projet esthétique qui n’est pas
d’abord ni uniquement musical : elle
remplit une fonction.
Il en va de même pour toute action
musicale dans le cadre d’une liturgie. Nous ne sommes pas « propriétaires » des rites pour les modifier
comme bon nous semble. Nous
choisissons donc musiques et chants
en fonction de leur « convenance »,
de leur capacité à servir la mise en
œuvre des rites. « La Musique Sacrée
sera d’autant plus sainte qu’elle sera
en connexion plus étroite avec l’action liturgique » (SC 112).
Le choix de l’esthétique musicale
(musique baroque, palestrinienne,
classique, rock, gospel, etc.) vient
seulement après. « L’Église approuve
et accepte dans la liturgie toutes les
formes d’art véritables. » (SC 112).
La célébration commence
dès le chant d’entrée.
Quelques exemples :
Un très beau chant à la Vierge pendant la procession de communion
serait « in-convenant » : ses paroles
ne sont pas « en connexion étroite »
avec l’action rituelle. Un chant
« de louange » choisi comme chant
d’entrée parce qu’il est entraînant,
alors que sa formulation en langage
« duel » (je-tu) ne « signifie » pas
l’assemblée réunie (« nous »), et que
son texte ne « colle » pas avec le rite
d’entrée, est également « in-convenant ». La célébration ne commence
pas au signe de croix, mais dès le
chant d’entrée, qui fait partie intégrante de la liturgie et qui signifie le
« pour-quoi » nous sommes ici rassemblés.
Le Sanctus est un chant-rite : faire
chanter un superbe Sanctus uniquement par une chorale à 4 voix,
n’est-ce pas spolier la voix de l’assemblée et faire acte de « détournement », alors que le célébrant
exhorte toute l’assemblée à proclamer « d’une seule voix » les merveilles de Dieu ?
UNE ASSEMBLÉE
QUI CHANTE
Dans la mise en œuvre des chants
et de la musique, il faudrait prendre
en compte d’autres paramètres, tels
que l’assemblée concrète qui célèbre
ici et maintenant : les chants qu’on
lui propose de chanter sont-ils
« chantables » ? Risquent-ils de choquer – et donc de « dia-boliser » ?
Assemblée constituée uniquement
de jeunes ? De personnes âgées ?
Mixte ? Le lieu où l’on célèbre (qui
doit déterminer le choix du tempo,
du volume sonore – micro ou non,
intensité, etc.).
On le voit bien : ceux qui composent,
ceux qui choisissent et mettent en
œuvre les chants, sont obligés, par
honnêteté, d’avoir un minimum
d’initiation liturgique ; de connaître
non pas le « protocole » (le « comment » faire), mais le sens (la théologie) des rites et le ­« ­pour-quoi » des
chants.
→ Jo Akepsimas
(diocèse de Nanterre)
1. Selon l’étymologie, ce qui symbolise unit, ce
qui diabolise désunit, sépare.
répertoire
CHANTER
DURANT L’AVENT
Le premier dimanche de l’Avent ouvre l’année liturgique. « En célébrant chaque année la
liturgie de l’Avent, l’Église actualise cette attente du Messie : en communiant à la longue
préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent l’ardent désir de
son second avènement » (1).
T
elle une boussole ayant pour
centre le Christ, les quatre
dimanches de l’Avent nous invitent
à nous recentrer sur Celui qui
vient sur terre pour nous sauver.
Nous arrivons des quatre points
cardinaux de nos paroisses pour
préparer nos cœurs à accueillir le
« Fils unique de Dieu » et aller le
rencontrer au jour de sa naissance.
UN TEMPS LITURGIQUE
EN QUATRE DIMANCHES
Lors des rencontres de préparation
en équipe liturgique, il est
question de définir le message que
le temps fort nous fait découvrir,
et la manière dont on veut le
vivre en communauté. Nous
adaptons alors nos attitudes, nos
répertoires, et la façon de mettre
en valeur ces temps importants
(conférences, ateliers, …). Alors,
vient le moment difficile des choix,
et de la mise en œuvre des actions
décidées, malgré les avis parfois
partagés.
L’Avent est l’un des temps forts en
Église qui permet à nos assemblées
de pouvoir se rassembler ; le choix
du répertoire est alors primordial !
Il doit à la fois être déjà bien connu
par la majorité des fidèles, pour
solliciter leur mémoire, mais doit
aussi savoir s’ouvrir à quelques
nouveautés ; chacun reçoit diffé­
remment un chant nouveau ;
un mot, une musique peuvent
réveiller des émotions nouvelles
en chacun.
RÉPERTOIRE UNI
OU RÉPERTOIRE
CHANGEANT ?
Je suis tenté de dire un peu
des deux ! Tout dépend si l’on
considère l’Avent comme une
suite de dimanches n’ayant rien en
commun, ou si l’on voit plus large
en estimant que l’Avent ne forme
qu’un seul temps liturgique en
quatre étapes.
Le choix du répertoire « E » au
SECLI (2) est vaste. Prenons quel­
ques exemples dans un premier
temps pour quelques chants
pouvant servir de chant « phare »
durant l’Avent. E 245-1 Voici
venir les temps (Vn 21) servira
d’ouverture à chaque dimanche,
une forme développée nécessitant
un investissement de la chorale
(utilisation sur plusieurs années).
Pour un chœur plus modeste, on
privilégiera E 260 Berger de Dieu,
réveille-nous, qui offre un panel de
couplets adaptés aux dimanches.
La démarche pénitentielle pourra
se faire à l’aide du Kyrie EC 32-28
Seigneur Jésus, lumière des
nations (Signes Musiques 95) de
Ph. Robert, écrit pour l’Avent.
Ajou­tons le célèbre E 68 Toi qui
viens pour tout sauver. On pourra
penser aussi au cantique X 984
[E 135] Le monde ancien s’en est
allé (Vn 60, Cna 563) avec son
alléluia, ou au traditionnel E 9
Venez divin Messie (Cna 375) ou
E 52-47 dans une autre version,
ou encore à E 20 Seigneur, venez
(Vn 16, Cna 373). Ces chants
peuvent être pris tout au long de
l’Avent ce qui permet d’unifier
ce temps, mais aussi d’installer
durablement le répertoire. D’autres
chants sont spécifiques à l’un
des dimanches. Pour le premier,
pensons au chant EX 10-63
Le Seigneur vient ! (Vn 62,
Cna 361), ou E 26-30 Entrons
dans l’espérance, d’Akepsimas ;
pour le troisième dimanche, le
tropaire EX 41-29 Soyez dans la
joie (Signes Musiques 89) de Ph.
Robert, en chant de méditation
après la parole ou après la
communion. Enfin pour le dernier
dimanche, on peut opter pour
EX 420 Voici la demeure de
Dieu parmi les hommes (Vn 1)
ou encore VP 248-1 Humble
servante (Vn 19, Cna 369) par
un petit chœur à un moment
privilégié de la célébration. Ces
chants ‘occasionnels’ peuvent être
utilisés comme chants « phares »
tels certains chants grégoriens par
le passé comme l’introït Gaudete,
page 37, pour le troisième
dimanche.
Enfin on trouvera, page 16, U 63-87
Alléluia pour l’Avent, de Ph.
Robert avec les versets d’évangile
du Nouveau Lectionnaire.
→ Charles Savet
(diocèse de Beauvais)
1. Catéchisme de l’Église Catholique (n° 524).
2. SECLI : Secrétariat des Éditeurs de Chants
pour la Liturgie.
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
11
t
n
e
v
A
’
l
e
d
Temps
dimanche qui chante
ANNÉE C
1er dimanche
de l’Avent
« Restez éveillés et priez en tout
temps ! » (Lc 21, 36)
Nous pourrons entrer dans l’Avent avec le
chant EP 50 Dieu est à l’œuvre en cet
âge (Vn 16, Cna 541, Mna 46.16) ou bien
X 894 [E 135] Le monde ancien s’en est
allé (Vn 60, Cna 563, Mna 31.55) qui, à
l’instar des textes de ce dimanche, nous
placent dans l’attente du Christ à la fin des
temps, établissant un lien intéressant
entre la fin de l’année liturgique précédente et la nouvelle qui s’ouvre. On pourra
aussi choisir E 13-95 Préparez le chemin
du Seigneur (Vn 1, Cna 371), qui sera
repris le deuxième dimanche.
Pour l’ordinaire, il nous paraît intéressant
de proposer un même ordinaire pour les 4
dimanches : IEV 14-27 Messe de la Visitation (Editions de l’Emmanuel), de L.-E.
de Labarthe, pour le rite pénitentiel, Saint
le Seigneur et Agneau de Dieu. L’anam­
nèse Ta mort, Seigneur C 51 (Cna 270)
conviendra bien avec cette proposition.
On pourra proposer à l’assemblée de
chanter le psaume 24 en alternance avec
le psalmiste, en utilisant la mélodie du
Cna p. 44 antienne n° 4 avec le ton à
2 incises.
Pour marquer l’unité de l’Avent, il pourra
être intéressant d’apprendre U 63-87
Alléluia pour le temps de l’Avent page
16, avec les versets pour les 4 dimanches
de l’Avent (nouveau Lectionnaire).
Pendant la procession de Communion,
l’organiste pourra choisir une des nombreuses versions du choral Nun komm,
der Heiden Heiland (voir la revue Préludes).
Après la communion, nous pourrons
chanter EP 68 Toi qui viens pour tout
sauver (Cna 374) ou bien EP 157-1 Viens
bientôt, Sauveur du monde (Vn 66, Mna
31.62).
29 novembre 2015
12
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
3ème dimanche
de l’Avent
2ème dimanche
de l’Avent
« Jubilez, criez de joie habitants de
Sion, car il est grand au milieu de toi,
le Saint d’Israël ! » (Is 12, 6)
« Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers ! » (Lc 3, 4b)
En ce dimanche de la joie, où seront
ouvertes les portes saintes de l’année
jubilaire de la Miséricorde, nous proposons de manifester cette joie avec le chant
F 20-52 Danse de joie, cité de paix (Cna
365). Ce chant permettra à l’assemblée
de prendre aisément le refrain ; les cou­
plets mériteront d’être bien travaillés par
le chantre ou un chœur. En alternative
possible, et plus connu, le chant EP 130
Aube nouvelle (Cna 363) conviendra
aussi, en veillant à respecter le tempo afin
de bien exprimer la joie célébrée. On
pourra aussi opter pour EA 134 [E 134]
Préparez les chemins du Seigneur : les
couplets, sur une belle mélodie contrastant avec le refrain, se réfèrent au livre
d’Isaïe sur la joie de l’attente du Sauveur.
Pour l’ordinaire et l’acclamation à l’Évangile, on se reportera au premier dimanche
de l’Avent. Peut-être serait-il intéressant,
pour marquer l’entrée dans l’année jubilaire, de mettre en valeur le rite pénitentiel,
par exemple en se tournant tous vers la
Croix pendant le chant.
Pour le cantique d’Isaïe 12, on prendra
Jubile, crie de joie, car il est grand au
milieu de toi, le Saint d’Israël page 31.
En ouverture, le chant E 13-95 Préparez
le chemin du Seigneur (Vn 1, Cna 371)
conviendra particulièrement bien, les
paroles se référant directement aux textes
de ce dimanche. Un autre chant, plus
ancien, inspiré des psaumes 79, 120,
125… gagnera à ne pas être oublié EA 2
Réveille ta Puissance, à moins que l’on
ne préfère un tropaire, avec EX 10-63 Le
Seigneur vient (Vn 62, Cna 361) dont le
texte cite le psaume 24 et invite à la
conversion.
Comme nous l’avons proposé, pour marquer l’unité de l’Avent, nous pourrons
reprendre les pièces de l’ordinaire citées
au premier dimanche, sans oublier l’acclamation à l’Évangile U 63-87 Alléluia
pour le temps de l’Avent qui se trouve
dans ce numéro, page 16.
Pour le psaume 125, le nouveau Lectionnaire nous donne la même antienne que
pour le 30ème dimanche du Temps ordinaire, année B : Quelles merveilles le
Seigneur fit pour nous : nous étions en
grande fête ! Elle est parue dans Vn 95.
Afin de prolonger la méditation après l’homélie, l’hymne EP 103 Vienne la rosée
(Vn 26, Cna 376) trouvera bien sa place :
le texte et la musique évoquent l’attente
de l’Avent dans une joie toute intérieure,
et la fin de la première strophe reprend les
mots mêmes de l’Évangile de ce
dimanche.
Après la communion, nous pourrons
chanter EP 117 Quand le Seigneur se
montrera (Vn 70, Cna 581) qui nous invite
à nous tenir prêts à accueillir le Seigneur
dans la foi et l’Amour.
6 décembre 2015
Un petit groupe de chanteurs peut faire
entendre le très bel introït grégorien de ce
dimanche Gaudete, page 37 soit à sa
place au début de la célébration, soit
après l’homélie : on veillera à fournir le
texte et sa traduction à l’assemblée.
Après la communion, le chant E 147
Ô viens, Jésus (Vn 36, Cna 370) nous
invitera à poursuivre notre action de grâce
dans une attente joyeuse « Chantez !
Chantez ! Il vient à notre appel combler
nos cœurs ». L’organiste trouvera des
variations sur le thème de ce chant dans
la revue Préludes n° 52 pour accompagner la procession de communion.
Convient aussi le très beau YD 22-37-1
Avec ta joie (Vn 4 et Vn 87) dont le refrain
est facilement repris par l’assemblée
« nous accueillons ta grâce ».
13 décembre 2015
4ème dimanche
de l’Avent
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni. »
(Lc 1, 42b)
Un vaste choix de chants d’ouverture
conviendra pour ce 4ème dimanche : nous
proposons l’incontournable E 9 Venez,
divin Messie (Cna 375), ou bien, tout
aussi connu, E 20 Seigneur, venez
(Vn 16, Cna 373). Notons que pour ce
chant, harmonisations et accompagnements de Christian Villeneuve sont proposés dans Vn 16. On pourra aussi choisir
E 34 Viens pour notre attente (Cna 377).
Pour l’ordinaire et l’acclamation à l’Évangile, on se reportera au premier dimanche
de l’Avent.
Pour le psaume 79, nous proposons une
psalmodie soliste avec antienne chantée
par l’assemblée. Deux choix ont retenu
notre attention : la mélodie du Cna p. 94,
antienne n°1, avec le ton à 4 incises ;
celle du psautier Eqc C 17.
Afin d’accompagner la procession de
communion, l’organiste choisira une
pièce dans le répertoire pour l’Avent (voir
par exemple Anthologie pour le temps de
l’Avent et de Noël publié par l’Anfol).
En ce dernier dimanche de l’Avent, les
textes nous invitent à méditer avec Marie
l’accomplissement des paroles du Seigneur : au terme de la célébration, nous
pourrons donc nous tourner vers la Mère
du Sauveur. Si on dispose d’un chœur, on
pourra interpréter à deux voix égales
Alma Redemptoris Mater page 19, ou sa
version grégorienne (Cna 613). On pourra
aussi choisir une hymne mariale, telle
VP 136-2 Toi qui ravis le cœur de Dieu
(Vn 39, Cna 372) ou bien VP 248-1
[V 248-1] Humble servante (Vn 19, Cna
369).
20 décembre 2015
Messe de la
Nuit de Noël
« Car il s’est donné pour nous afin de
nous racheter de toutes nos fautes, et
de nous purifier pour faire de nous
son peuple, un peuple ardent à faire
le bien. » (2ème lecture)
La veillée n’est pas un concert. Elle symbolise « le peuple qui marchait dans les
ténèbres ». Ce cheminement, aboutissement du temps de l’Avent, quelle que soit
sa durée, fera apparaître un fil, visible
jusqu’à l’extériorisation de la joie au
moment de l’ouverture de la messe.
À l’issue de la veillée, on utilisera comme
chant d’entrée le cantique le plus connu et
le plus joyeux du répertoire paroissial : ce
n’est pas le moment de lancer un nouveau chant. Par exemple, Il est né le divin
enfant (Cna 397) ou F 256 La voici, la
nuit de Dieu (Vn 1 ou 41, Cna 398) s’il est
déjà connu de la communauté.
On choisira une préparation pénitentielle
concise pour permettre au Gloire à Dieu
de se développer. Certains Gloria adaptent
la mélodie des Anges dans nos campagnes AL 589 Messe de Noël du
P. Gouzes ou FL 40-83-22 Gloria « pour
le temps de Noël » de Jean-René André.
Dans tous les cas, préférer un Gloria
connu de toutes les générations en privilégiant le texte liturgique.
Le nouveau Lectionnaire a modifié les versets du psaume 95 Aujourd’hui un Sauveur nous est né : page 32.
Le Sanctus sera choisi parmi les plus
connus du répertoire.
Pour le processionnal de communion on
peut tenter de trouver un chant que l’on
conservera durant le temps de Noël :
FD 31-15 [D 31-15] Le Verbe s’est fait
chair, il a demeuré parmi nous (Sr MarieAgnès et Ph. Robert) ou FD 36-01 [D36-01]
Terre de Noël (Scouarnec et Akepsimas)
ou FD 20-54 [F 20-54] Voici le pain vivant
(Bourgeois et Berthier).
Pour l’envoi, si l’on choisit de chanter, on
privilégiera un noël traditionnel connu de
tous : F 2 Aujourd’hui le roi des cieux
(Vn 41, Cna 393) ou Douce nuit (Cna 396)
ou Les anges dans nos campagnes
(Cna 399).
Messe du
Jour de Noël
« Aujourd’hui la lumière a brillé sur la
terre. Peuples de l’univers, entrez
dans la clarté de Dieu. Venez tous
adorer le Seigneur ! Alléluia. » (Verset
d’acclamation à l’Évangile)
F 5 Peuple fidèle (Cna 402) convient bien
pour ouvrir la messe du jour ou, bien sûr,
Il est né le divin enfant (Cna 397). Pour la
préparation pénitentielle et le Gloria on
pourra reprendre ceux que l’on a mis en
œuvre la veille au soir.
L’antienne et les versets du psaume 97
ont été modifiés dans le nouveau Lectionnaire. On pourra retenir ZL 97-34 du
P. Gouzes. Pour l’acclamation de l’Évangile on pourra prendre U 31-13 Alléluia
« Aujourd’hui la lumière » (Cna 215-2)
qui met en musique le verset du Lec­
tionnaire ; il nécessite toutefois un bon
soliste.
La chorale fera plaisir en chantant après la
communion cette adaptation d’un noël
anglais EDIT 843 [F 255] L’enfant qui
vient de naître aujourd’hui (Vn 31),
­Gloria, Hosanna (Vn 81), Noël nouvelet
(Vn 91), ou l’un des noëls proposés dans
ce numéro, ou Jubilate Deo, de Halmos,
page 23.
Pour l’envoi on n’oubliera pas un grand
classique comme Il est né le divin enfant
(s’il n’a pas été retenu en ouverture) ou
Les anges dans nos campagnes ou un
chant marial V 223 Vierge de lumière
(Cna 631) avec surtout sa 3e strophe
« Vierge de lumière, tu as donné aux
hommes le Sauveur du monde : Il a pris
chair en notre chair. ».
25 décembre 2015
24 décembre 2015
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
13
Baptême
du Seigneur
Épiphanie
du Seigneur
Fête de la
Sainte Famille
« Frères, puisque vous avez été
­choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de
tendresse et de compassion, de
bonté, d’humilité, de douceur et de
pa­tience. » (2ème lecture)
F 180 À pleine voix, chantons pour
Dieu (Vn 51) peut ouvrir cette célébration.
On peut également reprendre F 5 Peuple
fidèle (Cna 402), MY 27 [M 27] Peuples,
criez de joie (Cna 579) ou encore, tenter
un tropaire écrit spécialement pour cette
célébration FX 65-37 Que ta famille,
Seigneur Jésus, nous soit une lumière
de B. Lienhardt.
L’antienne et les versets du psaume 83
ont été modifiés dans le nouveau Lectionnaire. On pourra retenir la version de ce
psaume, Heureux les habitants de ta
maison, Seigneur ! à la page 33.
On pourra terminer la célébration avec un
chant marial comme VP 293-1 [V 293-1]
Comme elle est heureuse (Vn 44, Cna
618) aux couplets nous éclairant sur le
mystère de l’Incarnation.
27 décembre 2015
LES RÉDACTEURS
•
Temps de l’Avent : Loïc Huguen,
Michel
Chauvin,
Marie-Agnès
Delaunay, Marc Robert, Xavier SaintRaymond (diocèse de Nantes).
•
Temps de Noël : Fabien Barxell
(diocèse de Rennes, Dol, et SaintMalo).
• Du Baptême du Seigneur au 3ème
dimanche du Temps ordinaire :
Patricia
Boillot
(diocèse
de
Nanterre).
14
VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
« Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur. Alléluia. » (Verset d’acclamation à l’Évangile)
F 57 bis Brillante étoile (Vn 26, Cna 394)
ou FP 231 Qui es-tu, roi d’humilité (Cna
403) se sont largement imposés depuis
longtemps, ou bien FA 39 Lève-toi, Jérusalem (Vn 91). On peut tenter d’innover
avec À l’Orient, l’étoile a paru sur un
texte de Didier Rimaud avec trois versions
disponibles FP 47-65-3 (Jean-Marie
Vincent) et FP 44 [F44] (Noël Danois) ou
FP 557 [F 557] (Carol et Doury, Vn 76),
ou F 57-41 Voici le temps où Dieu invite
(Vn 81), de Patricia Lebrun. Un tropaire a
été écrit par le Père Godard pour cette
fête : FX 23-18 Un astre nouveau s’est
levé (Vn 11).
L’antienne et les versets du psaume 71
ont été modifiés dans le nouveau Lectionnaire. On pourra retenir la version page
34 Toutes les nations, Seigneur, se
prosterneront devant toi.
U 65 Alléluia, nous avons vu son étoile
(Deiss) peut nous faire acclamer l’Évangile de ce jour.
Le processionnal des offrandes pourra
revêtir un caractère particulièrement festif
avec un chant de l’assemblée B 57-30
Dieu notre Père, voici le pain (Vn 73) ou
Voici rassemblée, dans ce pain, dans
ce vin (Vn 80), ou encore la chorale seule
avec Don que Dieu fait aux hommes (Vn
94) ou B 33-23 Pour son peuple en fête
(Vn 24).
D 380 En marchant vers toi, Seigneur
(Vn 91) s’imposera pour le processionnal
de communion.
3 janvier 2016
« Quelle profusion dans tes œuvres,
Seigneur » (psaume). Ta grâce se
manifeste, ta bonté et ta tendresse
nous sont données ; ton Esprit Saint
est répandu sur les hommes.
En ce dimanche qui célèbre le baptême
du Seigneur et la grâce qui nous est faite
de vivre de son Esprit, nous pouvons
entrer en célébration avec M 27 Peuples,
criez de joie (Cna 579, Mna 29.56), ou
alors choisir de mettre l’accent sur la
démarche baptismale avec K 106 Peuple
de baptisés (Cna 573, Mna 52.17), ou
I 296 Par le baptême de renaissance
(Cna 677, Mna 61.22). Pour vivre ce
dimanche en continuité avec le temps de
Noël, on peut aussi choisir A 10-20-1
Nous avons marché (Vn 11).
Le rite d’aspersion sera proposé et
accompagné de I 18-65-11 J’ai vu l’eau
vive (Vn 18, Cna 481) ou I 44-62 J’ai vu
des fleuves d’eau vive (Vn 43, Ancoli
2011).
Le psaume 103 est proposé dans ce
numéro, page 35, avec une mise en
œuvre musicale de G. Notebaert.
Pour la prière universelle, le refrain peut
être un appel explicite à l’Esprit Saint
avec KY 48-15-2 Esprit de Dieu, intercède pour nous (Vn 13).
On pourra chanter durant la procession
de communion D 140-2 Celui qui a
mangé de ce pain “chargé de joyeuse
espérance” (Vn 49, Cna 321, Mna 29.11).
Pour le temps de l’action de grâce, on
prendra K 38 Nous chanterons pour toi,
Seigneur (Cna 569, Mna 82.20) car “c’est
lui qui nous fait revivre”, ou bien K 35
L’Esprit de Dieu repose sur moi (Cna
565) et c’est “Lui qui nous envoie proclamer les merveilles de Dieu”, ou I 14-66-1
Bien-aimé de Dieu (Vn 26 et 71, Cna
606) qui reprend les mots de l’Évangile et
les met en lumière.
10 janvier 2016
e
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s
p
Tem
ANNÉE C
3ème dimanche
du Temps ordinaire
2ème dimanche
du Temps ordinaire
Seigneur, tu nous combles de joie afin
que nous sachions dire en tous lieux
tes merveilles et manifester le don de
ton Esprit pour le bien de tous.
Avec l’entrée dans le Temps ordinaire qui
est celui de l’approfondissement de la vie
avec le Christ, nous retrouvons une certaine simplicité de la liturgie.
Pour l’entrée en célébration avec une
joyeuse confiance en l’avenir, nous prendrons IA 20-70-3 Dieu nous éveille à la
foi (Vn 24 et 69, Cna 546), Y 243-1
Tenons en éveil (Cna 591, Mna 47.25),
A 174 Dieu nous accueille en sa maison (Vn 51, Cna 545) ou bien A 55-37-2
Jour de fête, jour de joie (Vn 85).
Ce début du Temps ordinaire peut être
l’occasion de mettre en œuvre le temps
pénitentiel avec la deuxième proposition
du Missel : AL 50-64 Prière pénitentielle
(Vn 47 et Vn 90) « Seigneur, accorde-nous
ton pardon » en prenant soin de le chanter plusieurs dimanches de suite. On peut
aussi profiter de ce temps pour (re)-­
découvrir le Gloire à Dieu, avec le Gloire
à Dieu (Vn 94) de la Messe pour NotreDame de Genève, d’I. Fontaine ou celui
de P. Cambourian AL 51-69 Gloire à Dieu
(Vn 50, Ancoli 2007 et 2011). Le psaume
95 sera chanté avec la proposition du
Cna page 114.
Pour la communion, prenons A 127-1
Dans la joie de partager (Mna 47.13),
D 81 Nourris du même pain (Vn 19, Cna
336, Mna 29.21), D 50-07 Voici le pain
que donne Dieu (Vn 85), ou en action de
grâce, KD 14-56-1 Dieu nous a tous
appelés (Vn 22, Cna 571) fait écho à la
lecture de s. Paul.
Et pour l’envoi K 180 Peuple de Dieu,
marche joyeux (Cna 574, Mna 82.23) ou
MP 30-79-2 Chantons à Dieu (Vn 24).
17 janvier 2016
Tes préceptes, Seigneur, sont droits, ta
Parole nous fait vivre. C’est aujourd’hui
qu’elle s’accomplit et cette Bonne
Nouvelle nous est confiée pour que
nous la portions au monde entier.
Dieu se rend présent au milieu de nous par
sa Parole et par son Pain partagé. Au début
de la célébration, nous accueillons sa présence pour qu’aujourd’hui s’accomplisse
ce qui est annoncé dans l’Évangile. On
pourra alors mettre en évidence l’évangéliaire en le portant dans la procession d’entrée et en chantant AP 10-00-1 Jour du
Seigneur (Vn 35, Cna 562), EA 238-1 Au
cœur de ce monde (Mna 82.11) car “le
souffle de l’Esprit y fait retentir le cri de la
Bonne Nouvelle” ou AX 48-67 Évangile de
Dieu (Vn 41).
Le Kyrie pourra être chanté avec la messe
du Partage A 23-08 De ton peuple rassemblé par ta Parole (Cna 171).
Le psaume 18B sera chanté avec la proposition du P. Godard (Vn 78), qui permet à
l’assemblée de se joindre au chant en
écho. Un Alléluia festif retentira avec
U 19-67 Alléluia, louange et gloire à toi
(Cna 215-1) ou AL 539 Alléluia, Bonne
Nouvelle (Cna 215-3).
Pour la communion : D 105 Nous formons
un même corps (Vn 93, Cna 570, Mna
85.16) ou D 140-2 Celui qui a mangé de
ce pain (Vn 49, Cna 321, Mna 29.11),
D 361-1 La coupe que nous bénissons
“est communion au Corps du Christ”.
Au moment de l’action de grâce, reprenons
KD 14-51-1 Dieu nous a tous appelés (Vn
22, Cna 571), E 164 Les mots que tu nous
dis (Mna 46.22), X 548 Ecoute la voix du
Seigneur (Cna 761), Pèlerins de la Parole
(Vn 94) ou K 42-70 Peuple du Dieu vivant
(Vn 29) car on y chante que “sa Parole nous
rend libres”.
Et pour l’envoi TL 20-76 Allez par toute la
terre (Vn 23, Cna 533) ou EDIT 18-29 Allez
dans le monde entier.
PRÉSENTATION
DES SIGLES
• Cna : Chants notés de l’assemblée.
• Mna : Missel noté de l’assemblée.
• Cél : Revue Célébrer (promotion épisco­
pale annuelle de chants liturgiques).
• Dep : Documents Episcopat (promotion
épiscopale annuelle de chants
liturgiques en 1995, 1996, 1997).
•PsA, PsB , PsC, PsFêtes, PsFu :
Psautier d’Église qui chante pour les
années A, B, C, pour les Fêtes, pour les
Funérailles.
•Psaumes-chorals 1 ou 2 : Recueil
Psaumes-chorals tome 1 ou 2, Jubilus
Voix nouvelles Editions.
• Recueil 3vm 1, Recueil 3vm 2 : Recueil
à trois voix mixtes volume 1 ou 2,
Jubilus Voix nouvelles Editions.
•Recueil Ord 1 (ou Ord 2, ou Ord 3) :
Recueil des chants de l’ordinaire n°1, 2,
ou 3, Jubilus Voix nouvelles Editions.
•St-Séverin : Recueil du répertoire de
Saint-Séverin, Jubilus Voix nouvelles
Editions.
• Vn : revue Voix nouvelles, Vn 32/13 =
Voix nouvelles n°32, CD n°13 ; à partir
du numéro 36, les CD portent le même
numéro que la revue, ils ne sont donc
plus précisés.
•Répertoire de l’Emmanuel : la cote
Secli si elle existe, sinon la cote IEV (Il
est vivant), de l’éditeur.
• Répertoire de Sylvanès : la cote Secli si
elle existe, sinon la cote SYL. Les lettres
suivant le sigle SYL ne correspondent
pas au système d’attribution du Secli
par temps liturgique ou par thème ou
par rite.
24 janvier 2016
VOIX NOUVELLES N°96 ··Août
Août2015
2015
15
Alléluia pour le temps de l’Avent
U 63-87
Acclamation de l’Evangile pour le temps de l’Avent
TEXTE AELF MUSIQUE PHILIPPE ROBERT
→ PROMOTION ÉPISCOPALE 2014
16
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Editions Bayard Liturgie
VERSETS
( S U I T E PA G E S U I V A N T E )
ALLÉLUIA POUR LE
TEMPS DE L’AVENT
Voici une acclamation de l’évangile pour
les quatre dimanches de l’Avent des
trois années liturgiques !
Une phrase d’introduction précède
­l’Alléluia chanté par l’assemblée ; cette
phrase peut être soit chantée par un
chantre, soit jouée par une flûte ou un
hautbois, ou à l’orgue, avec souplesse.
L’alléluia suit dans un tempo allant, une
pulsation par mesure (blanche pointée
à 56). On veillera à la précision rythmique de l’hémiole sur l’avant-dernière
mesure ; elle vient très naturellement
conclure l’alléluia. Cet alléluia existait
avec les versets de l’ancien Lectionnaire ; il a fait partie de la promotion
épiscopale 2014. Le compositeur a
retravaillé ces versets en prenant les
textes du nouveau Lectionnaire ; chaque
dimanche a ainsi son verset confié au
chantre. Mélodiquement tous différents,
ils devront donc être préparés attentivement.
La polyphonie est tout à fait accessible
pour un petit groupe de chanteurs ; les
ténors chanteront sans appuyer dans
l’aigu, et soigneront les do dièse et ré
dièse des mesures 7 et 8.
On réservera cet alléluia au seul temps
de l’Avent, et on le retrouvera ainsi avec
joie au début de chaque nouvelle année
liturgique.
→ Claire Balanant
(diocèse de Nanterre)
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Alma Redemptoris Mater
M O T E T À D E U X V O I X É G A L E S D ’ A P R È S L ’ I N T O N AT I O N L I T U R G I Q U E
TEXTE DP MUSIQUE CHARLES BORDES
( S U I T E PA G E S U I V A N T E )
ERRATUM
Erratum Voix nouvelles 95 p. 15 : Une erreur d’altération s’est glissée dans le chant Assemblée des saints à la fin de
l’introduction de trompette, 1er système, mesure 3. Il faut jouer un Si bécarre.
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
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VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
à portée de notes
JUBILATE DEO
László Halmos est un compositeur et un chef de chœur hongrois du XXe siècle (19091997). Il est l’un des musiciens d’Église les plus importants en Hongrie.
H
almos a enseigné en tant que
professeur au Collège théologique au Conservatoire d’État à
Györ, où il a vécu et travaillé après
avoir fini ses études Il a également
servi comme chef de chœur à la
­cathédrale de Györ. Il a écrit plusieurs centaines d’œuvres : œuvres
chorales, chansons, musique de
chambre, oratorios, cantates,
messes accompagnées à l’orgue et
plusieurs œuvres orchestrales.
LE PSAUME 65
Le psaume 65 dont le titre en latin
est “le psaume de la résurrection”
correspond à une liturgie d’action
de grâces pour la communauté qui
rappelle par le style et l’horizon
universaliste la seconde partie du
livre d’Isaïe.
Nous n’avons ici qu’un extrait du
psaume, à savoir les versets 1, 2
(incomplet), et le verset 16. Mais
il est important de relire tout le
psaume pour bien comprendre
cette prière. Comme très souvent
dans les psaumes et les prières
orientales, le dernier verset donne
le sens et la clé de l’ensemble et le
justifie.
19 – Et pourtant, Dieu a écouté, il
entend le cri de ma prière.
20 – Béni soit Dieu qui n’a pas
écarté ma prière, ni détourné
de moi son amour !
Traduction du Psaume 65
Acclamez Dieu, toute la terre ;
Fêtez la gloire de son nom.
Venez, écoutez, vous tous
qui craignez Dieu :
Je vous dirai ce qu’il a fait
pour mon âme.
Alléluia !
Si la joie peut éclater, c’est parce
que la prière dans l’épreuve n’a pas
été vaine, Dieu l’a entendue et il a
apporté le salut. Le psalmiste en
témoigne (verset 16, présent dans
le chant) et c’est ce témoignage qui
justifie l’exhortation à la louange !
Dans la liturgie des messes dominicales et des fêtes, le psaume 65 est
chanté le 6ème dimanche de Pâques
de l’année A, le 14ème dimanche du
Temps ordinaire de l’année C et
pour les baptêmes d’adultes.
Si l’on devait expliquer ce choix
d’écriture, l’appellation « ­
canoncarillon » serait certainement la
plus appropriée (1). En effet, les
lignes mélodiques dynamiques et
presque toujours ascendantes, avec
de grands sauts d’intervalles, orientées vers le ciel, lancées comme
des cloches prendraient leur envol
avant de faire retentir leur timbre,
ainsi que l’écho de l’écriture en
­canon, évoquant sans aucun doute
la volée carillonnante des cloches
du matin de Pâques.
MISE EN MUSIQUE
La pièce est divisée en 4 sections :
Le compositeur utilise deux procédés pour faire émerger la polyphonie :
- Section 1 - mesures 1 à 17 : thème
de canon 1 initié par les voix de
femmes. C’est un thème enlevé,
ascendant avec de grands sauts
d’intervalles. Le canon présente
une polyphonie minimale. C’est
une évocation de la joie et des
cloches du matin de Pâques.
-
Les phrases mélodiques sont
presque toujours attaquées par
deux grandes sections : les voix
de femmes (soprani et alti) et les
voix d’hommes (ténors et basses)
à l’unisson. La polyphonie naît
de ces unissons lorsque le compositeur divise les voix de femmes
et d’hommes dans leurs pupitres
­naturels (m. 1 à 17 et 31 à 37).
-
La pièce est construite sur la
base d’un canon entre les voix
d’hommes et les voix de femmes
d’un bout à l’autre sauf pour la
coda finale.
Ce double procédé donne un ­effet
« d’éventail qui s’ouvre » : chaque
phrase mélodique émerge d’un
point unique, un unisson, et se
déploie progressivement dans une
polyphonie riche, par la division
des pupitres et le canon. Certainement, le compositeur a voulu
exprimer que la diversité d’une
louange « ajustée », c’est-à-dire
juste et vraie, ne peut naître que de
l’unité.
-
Section 2 - mesures 18 à 30 :
thème de canon 2. C’est un
thème plus scandé, la polyphonie est plus présente. Il se calme
et s’apaise des mesures 25 à 30
pour inviter à l’écoute et l’intériorité « audite ». Cela s’accompagne d’un decrescendo et d’un
point d’orgue qui vise à capter
l’attention de l’auditeur, comme
pour dire : « vous vous demandez pourquoi je vous invite à la
louange, et bien, écoutez, je vais
vous le dire ».
- Section 3 - mesures 31 à 47. Elle
se divise en deux sous-sections.
De la mesure 31 à 37, le canon 1
est réexposé en commençant par
les voix d’hommes. De la mesure
38 à 47, le canon 2 est réexposé,
en suivant la même dynamique,
decrescendo et point d’orgue.
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
21
comme un changement
de tempo intrinsèque à la
pièce lors des répétitions.
La mesure changeante
peut déconcerter. Il ne
faut pas se laisser impressionner ni donner
beaucoup d’importance
à ces changements car le
compositeur ne fait que
suivre le texte. Il faudra
donc se laisser guider par
la prosodie latine, que le
compositeur respecte à
merveille. La musique ne
fait que l’épouser. Ainsi, il
sera bon de travailler sur
la structure rythmique du
texte, en « parlant » le
chant et imprimer ainsi la
dynamique latine. Après
cet exercice, la mise en
place ne devrait plus
­poser aucun problème.
Prosodie
-
Coda - mesures 48 à 57 : un
long alléluia paisible sur pédale
de fa#. Le compositeur semble
nous prendre à contrepied, on
pourrait s’attendre à une explosion tonitruante : il n’en est
rien. Les alléluias, au contraire,
nous ramènent vers une intériorité, dans un climat moins rythmique, plus fluide, plus posé. La
joie d’être sauvé s’accompagne
d’une jubilation intérieure et paisible. ­Mesures 54 à 57, un rappel
du canon 1 est donné aux voix
d’hommes avec une longue pédale ré/fa# aux voix de femmes.
MISE EN ŒUVRE
Tempo et mesure
Le tempo est plutôt rapide, allant,
joyeux. La structure en canon
implique une régularité presque
­
métronomique, pour éviter de
transformer le carillon en brouhaha incompréhensible et déstructuré. On veillera par conséquent
à bien travailler les ralentis et les
points d’orgue que le chef de chœur
n’indiquera pas « à la libre inspiration du moment » mais imprimera
22
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Ce travail de phrasé est d’autant
plus nécessaire qu’il évitera de
transformer ce magnifique carillon
en « scandage » haché. En effet,
les intervalles disjoints du canon 1
présentent un risque, et on veillera
à bien rester sur un legato dynamique, léger et timbré, comme l’intervalle de sixte fa#-ré des soprani
(m. 4).
Ce risque est encore plus présent
sur les formules répétitives : « psalmum dicite » (m. 18) et « quanta
fecit Dominus » (m. 38) ; le seul
moyen de l’éviter est de coller à la
prosodie du texte latin.
La coda demandera un travail particulier. Le tempo est plus lent, plus
souple, plus volatile. Par conséquent, le chef de chœur devra
faire travailler très précisément les
­attaques des soprani. Cette grande
vocalise d’alléluias est construite
très progressivement et ne constitue en fait qu’une seule grande
phrase, même si elle est ponctuée
de s­ilences : 4 notes, puis 6 notes,
puis 9 notes… Le grand défi est de
garder une vraie précision et une
légèreté aérienne, sans scander et
très legato. Les 4 noires accentuées,
dans un mouvement mélodique
descendant finissent de nous ramener vers cette paix intérieure qui
s’associe à la joie, joie recarillonnée
discrètement par les hommes dans
les dernières mesures.
Les notes et l’harmonie
Dans le canon 1, les attaques sont
toujours à l’unisson Soprani/Alti
et Ténors/Basses. On veillera à
soigner ces attaques à l’unisson,
en particulier le timbre des voix
lorsque celles-ci sont à la limite de
leur tessiture par exemple pour les
alti et basses : « universa terra » (m.
5 et 6) ; « qui timetis » (m. 35 et
36). Dans la section 2, on apportera le même soin pour les soprani :
« et narrabo vobis » (m. 28 et suivantes).
Dans le canon 2 (m. 18 et 38), le
compositeur utilise des intervalles
de quartes parallèles pour donner
un effet « d’harmonique de cloche ». Bien veiller à leur justesse.
On retrouve cette écriture en
quartes entre les soprani et les ­altis
dans la coda. On y apportera un
soin d’autant plus grand que le
tempo est lent et le climat aérien et
doux.
De la même manière, on veillera à
la stabilité des notes pédales, stabilité d’autant plus nécessaire que les
autres voix reviennent par la suite
sur cette note pédale :
• ré des ténors et basses sur le canon
2 mesures 18, 38 et suivantes.
• le ré/fa# des alti/soprani mesures
26-27 et mesures 46-47.
• fa# des ténors et basses sur les
­alléluias de la coda, mesures 48
et suivantes.
CONCLUSION
Voici une pièce très joyeuse, accessible musicalement. Elle fera sans
aucun doute le bonheur des chorales. Son utilisation peut s’étendre
à tout le Temps pascal ainsi que
lors d’un concert spirituel.
→ Grégory Notebaert
(Vietnam)
1. Cette économie d’écriture n’est pas sans
rappeler celle de Benjamin Britten, dans une
autre esthétique.
Jubilate Deo
T E X T E P S A U M E 6 5 M U S I Q U E L A S Z LO H A L M O S ( 1 9 4 5 )
Éditions Caecilia
→ Voir page 21
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
23
Jubilate Deo
(SUITE ET FIN)
24
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Un soir que les bergers
TEXTE ET MUSIQUE NOËL DU BÉARN
4
ÈME
Jubilus Voix nouvelles Editions
C O U P L E T E T H A R M O N I S AT I O N É T I E N N E D A N I E L
UN SOIR
QUE LES BERGERS
Voici un noël traditionnel qui réjouira
tous les amateurs de ce riche répertoire ! Étienne Daniel a souhaité rendre
service aux chœurs qui chantent avec
une seule voix masculine. Extrait du recueil Onze noëls pour trois voix mixtes
harmonisés par Étienne Daniel (Jubilus Voix nouvelles Éditions), ce noël
traditionnel du Béarn ne pose pas de
grands problèmes de réalisation. On
veillera à l’interpréter avec souplesse et
légèreté, sans force, utilisant un tempo
allant qui permette toutefois la compréhension de toutes les syllabes.
Oui, ces textes sont de véritables petites catéchèses populaires et Étienne
Daniel a même ajouté un 4e couplet aux
paroles plus anciennes, apportant un
éclairage complémentaire et essentiel :
« Cet enfant tout petit nous apprend qui
nous sommes : en venant sur la terre il
nous ouvre les cieux ; et, prenant notre
chair, se faisant Fils de l’homme il fait
de nous des Fils de Dieu. ». Ce n’est
donc pas simplement un texte décoratif et narratif. On peut même supposer
que l’avenir de ces noëls repose sur la
réactualisation de leurs paroles, renouvelant ainsi cette belle tradition.
Attention chez la soprane à chanter
bien haut le do dièse succédant au do
bécarre sur la dernière phrase. L’alto
sera vigilant pour la justesse du 2e
temps de l’avant-dernière mesure et
veillera à ne pas écraser la note finale.
Si on a la chance de collaborer avec un
organiste créatif, on pourra susciter un
jeu d’alternance pour laisser le clavier
apporter ses propres couleurs et laisser le chant respirer. Hélas, sauf erreur,
cette mélodie n’a pas fait l’objet de variations ou de fantaisies déjà écrites.
À l’unisson ou en polyphonie, ce noël
trouvera assurément une belle place
lors de la veillée qui précède la messe
de la nuit ou lors d’un concert spirituel.
→ Fabien Barxell
(diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo)
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
25
(SUITE ET FIN)
VOISIN, D’OÙ VENAIT
CE GRAND BRUIT ?
Voilà un noël très agréable à interpréter et à entendre, léger et dynamique.
Disons d’emblée qu’il conviendra pour
une veillée de Noël, un concert spirituel.
Ce pourra même être l’occasion d’utiliser les compétences de jeunes flûtistes
qui alterneront des interludes avec les
trois couplets du chant. N’oublions pas
que la veillée de Noël est une occasion
de pouvoir rassembler les instrumentistes qui viennent rehausser de leur
participation ce moment où la musique
est privilégiée dans l’année liturgique.
C’est un noël polyphonique mais les
petites chorales peuvent tout à fait se
l’approprier à l’unisson, la voix du chant
(soprano) se suffisant à elle-même. La
mélodie en Fa Majeur est très facile et
très chantante, le fa aigu étant furtif au
4ème système et 4 mesures avant la fin ;
mais on trouve la même chose dans le
noël classique Douce nuit.
26
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Pour aborder la polyphonie, il convient
d’observer l’entrée progressive des
voix, comme une sorte de fugue. On
pourra ainsi travailler en deux parties
distinctes : les 2 premiers systèmes,
puis les 3 suivants. 1er et 2e systèmes,
travailler la voix de soprano et celle de
basse en même temps : départ en décalage de 2 mesures une quarte plus
bas avec le même rythme comme un
canon. Au 2e système, cela donnera
un aperçu des dialogues, des conversations, des chuchotements, marqués par le piano du 1er système. Les
mesures 8 à 11 font se retrouver les
sopranes et les basses sur le même
rythme et surtout les mêmes paroles.
Lorsque ces deux voix sont bien en
place, on remarquera que les alti et
les ténors répondent exactement aux
sopranes avec un départ décalé. Une
fois que le départ des alti et des ténors est bien en place pour ce premier
système, on poursuivra jusqu’aux mesures 8 à 11 qui voient les sopranes et
les alti se rejoindre avec les mêmes paroles tandis que les ténors continuent
de babiller pendant les deux blanches.
On ajoute à ce moment les basses
pour ces deux premiers systèmes. Le
gros du travail est fait. On retrouvera
au 3e système un départ décalé d’une
mesure pour les quatre voix (SATB). Ce
sera l’occasion de faire un exercice de
diction pour que le texte soit vraiment
audible et bien articulé, la plupart des
notes étant piquées. Bien remarquer à
quel moment les quatre voix disent les
mêmes mots en même temps à partir
de « bergers… » puis, il faudra attendre
les 4 dernières mesures de ce noël
pour terminer en apothéose avec le fortissimo : « réveillez-vous »…
→ Bertrand Retail
(diocèse de Luçon)
(Un recueil complet de noëls très bien harmonisés par Gevaert est disponible sur internet,
libre de droit).
Voisin, d’où venait ce grand bruit ?
MUSIQUE NOËL POPULAIRE
H A R M O N I S AT I O N F R A N C O I S - A U G U S T E G E V A E R T ( 1 8 2 8 - 1 9 0 8 )
→ Voir page 26
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
27
Voisin, d’où venait ce grand bruit ?
(SUITE ET FIN)
28
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Voisins et voisines
M É LO D I E J O H A N A B R A H A M P E T E R S C H U L Z ( 1 7 4 7 - 1 8 0 0 )
T E X T E C H R I S T O P H V O N S C H M I D H A R M O N I S AT I O N C H R I S T I A N V I L L E N E U V E
,
VOISINS ET VOISINES
Voici une pièce qui viendra enrichir le
répertoire des veillées ou des concerts
spirituels du temps de la Nativité. Elle est
destinée à être écoutée par l’assemblée
et doit être chantée a cappella, ce qui
n’empêche pas l’orgue d’improviser un
prélude et/ou un postlude. On y retrouve
la joie et l’empressement de tous ceux
qui, à la suite des bergers, sont venus
adorer l’Enfant-Jésus à la crèche. La mélodie originale est extrêmement simple,
en accord avec toute la fraîcheur qui se
dégage du texte. C. Villeneuve en propose un riche habillage.
Dans les strophes impaires, cette mélodie est confiée aux soprani. Les basses
donnent la ponctuation harmonique,
tandis que les ténors apportent un élé-
ment contrapuntique. Les alti, elles, ont
un rôle quasiment instrumental, avec des
arpèges assez inhabituels : l’articulation
devra être particulièrement travaillée, tout
en maintenant la légèreté nécessaire,
sans accentuer les syllabes finales des
mots « merveilles » et « divines » (m. 5
et 6). On mettra également en valeur les
motifs à base de doubles-croches (m.
9-10 et 11 notamment).
Dans les strophes paires, le chant est
confié aux ténors, les parties supérieures
sont en imitations. Les dernières mesures
apportent un élément rythmique nouveau, avec les syncopes des alti, qu’il
conviendra de faire ressortir. Notons aussi
quelques particularités harmoniques avec
le dédoublement facultatif des sopranes
(arrivée du si bémol), et la belle ligne de
basse dans la dernière phrase. Cette har-
monisation est plus délicate et peut être
confiée à quelques solistes.
Des indications précises de nuances sont
données : le respect de celles-ci permettra de donner un rôle à chaque pupitre
et de rechercher, malgré les décalages
rythmiques, une certaine intelligibilité du
texte.
La phase d’apprentissage gagnera à être
effectuée avec méthode :
- travailler d’abord très lentement chaque
partie avec une grande précision rythmique ; l’accélération du tempo viendra
plus tard.
-
puis travailler en binômes (S-A, S-B,
A-B, T-B, A-T), avant d’ajouter une 3ème,
puis une 4ème voix.
→ Isabelle Fontaine
(diocèse de Soissons, Laon
et Saint-Quentin)
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
29
Voisins et voisines
(SUITE ET FIN)
30
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Psaumes de l’année C
3 è m e D I M A N C H E D E L’ AV E N T
Cantique d’Isaïe
Jubile, crie de joie, car il est grand
au milieu de toi, le Saint d’Israël.
TEXTE AELF MUSIQUE GUILLAUME MARIONNEAU
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.
Jubilus Voix nouvelles Editions
→ Voir page 36
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! «
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
31
Psaumes de l’année C
MESSE DE L A NUIT DE NOËL
Psaume 95
Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :
c’est le Christ, le Seigneur !
Jubilus Voix nouvelles Editions
T E X T E A E L F M U S I Q U E A L E X I S D U F FA U R E
→ Voir page 36
(1) Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !
(3) Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.
(2) De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !
(4) Les arbres des forêts dansent de joie
Devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.
(5) Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !
32
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Psaumes de l’année C
L A S A I N T E FA M I L L E
Psaume 83
Heureux les habitants
de ta maison, Seigneur !
Jubilus Voix nouvelles Editions
TEXTE AELF MUSIQUE GREGORY NOTEBAERT
(1) De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant.
→ Voir page 36
(2) Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
(3) Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
33
Psaumes de l’année C
ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR
Psaume 71
Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi.
T E X T E A E L F M U S I Q U E A L E X I S D U F FA U R E
34
Jubilus Voix nouvelles Editions
→ Voir page 36
(1) Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit au malheureux !
(3) Les rois de Tarsis et des Iles
apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
(2) En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
(4) Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Psaumes de l’année C
BAPTÊME DU SEIGNEUR
Psaume 103
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
TEXTE AELF MUSIQUE GREGORY NOTEBAERT
Jubilus Voix nouvelles Editions
→ Voir page 36
(1) Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière !
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures.
(3) Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens.
Voici l’immensité de la mer,
son grouillement innombrable d’animaux grands et petits.
(2) Des nuées, tu te fais un char,
tu t’avances sur les ailes du vent;
tu prends les vents pour messagers,
pour serviteurs, les flammes des éclairs.
(4) Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.
(5) Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
35
Psaumes de l’année C
COMMENTAIRES
Les antiennes proposées dans ce numéro de Voix nouvelles sont celles du nouveau Lectionnaire des dimanches.
Les polyphonies proposées pour l’antienne ne sont pas obligatoires, mais peuvent convenir à une chorale.
Cantique d’Isaïe - 3ème dimanche de l’Avent
Ce cantique AT 19 tiré de l’Ancien Testament (Isaïe 12), aussi appelé « chant des rachetés », est un chant d’action de
grâce, chanté chaque année à la Veillée pascale. En ce 3ème dimanche de l’Avent, il répond à la lecture de Sophonie :
« Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie » car le Seigneur est à l’œuvre : il rassemble son peuple et fait disparaître
toute peur. Ce dimanche, « dimanche de la joie » ou « de Gaudete » en raison du premier mot de l’introït grégorien, est
celui où la joie s’exprime dans la liturgie de la Parole (s. Paul : « soyez dans la joie ») et dans les chants : le Seigneur
est proche !
Psaume 95 - Messe de la nuit de Noël
L’antienne de ce psaume reprend la proclamation de l’ange dans l’évangile (Lc 2, 11) de la nuit de Noël : « je vous
annonce une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, vous est né un Sauveur… ». Les
psaumes 95 (Messe de la nuit), 96 (Messe de l’aurore) et 97 (Messe du Jour de Noël) nous invitent à rendre grâce pour
cette bonne nouvelle. La création entière est en fête et danse de joie ! Que vos chants se joignent à ceux des anges
pour chanter un chant nouveau.
Psaume 83 - Fête de la Sainte Famille
Ce psaume n’apparaît qu’une fois dans le Lectionnaire dominical sur les trois années. C’est le chant d’un croyant
prêt à servir le Seigneur tous les jours de sa vie, dont le cœur et la chair sont entièrement tournés vers lui. « Heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur ! ». D’ailleurs ce psaume est souvent
chanté lors des ordinations. Antienne et psalmodie seront chantées avec douceur dans un tempo paisible, propre
à manifester la paix et la confiance du psalmiste envers son Seigneur. La chorale n’introduira la polyphonie qu’à la
toute fin du psaume en raison des départs successifs.
Psaume 71 - Fête de l’Épiphanie
Dans ce psaume, s’exprime la prière du peuple pour son nouveau roi : qu’il gouverne avec justice… qu’il ait souci
du faible et du pauvre… C’est un règne idéal de paix et de justice qui est ainsi présenté et qui pour nous chrétiens
évoque bien sûr le Règne de Dieu. C’est la même espérance à travers les siècles. Le lien avec la première lecture
est clair : la servitude et l’engourdissement cèdent la place à la vie nouvelle, la lumière succède aux ténèbres ; toutes
les nations viennent adorer le Seigneur, roi de l’univers. La mélodie de l’antienne est particulièrement figurative
puisqu’elle reproduit, par son mouvement descendant, la prosternation des nations devant le roi.
Psaume 103 - Baptême du Seigneur
Ce psaume 103 est chanté à la Veillée pascale et à la Pentecôte, ce qui relie clairement la fête du Baptême du
Seigneur à ces deux fêtes. D’ailleurs dans l’Évangile de ce dimanche, l’Esprit Saint est bien présent puisqu’il est
d’abord annoncé par Jean-Baptiste « lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » et qu’il descend ensuite sur
Jésus sous la forme de la colombe. La création entière rend grâce à Dieu : « Quelle profusion dans tes œuvres,
­Seigneur ! Tout cela, ta sagesse l’a fait », puis « Tu envoies ton souffle : ils sont créés ». Musicalement, n’ayons surtout pas peur des 5 bémols ! La mélodie de l’antienne est tout en souplesse et très facile à chanter. En cas de doute,
ne pas hésiter à demander à l’organiste ou un musicien de la jouer pour vous la mettre dans l’oreille. Le psalmiste
veillera à la justesse des intervalles au 3ème et 4ème stiques.
→ Claire Balanant (diocèse de Nanterre)
36
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
page grégorienne
Gaudete
Introït du 3ème dimanche de l’Avent
C
et introït tient une place un peu particulière dans le répertoire grégorien. Outre sa longueur tout à fait inhabituelle, son origine scripturaire non
psalmique (Ph 4, 4-5) est également très
exceptionnelle. Le texte de s. Paul nous
exhorte à la joie : Gaudete, exhortation
qui devient presque un commandement
par la réitération : iterum dico, gaudete.
Il s’agit de cette joie ressentie à l’approche de Noël, joie qui nous allège du
poids de tous nos soucis : Le Seigneur
est proche, ne vous souciez de rien, nous
invitant à nous remettre entre les mains
de Dieu, en lui adressant nos prières.
Il est composé de deux phrases parfaitement identifiables.
La 1ère phrase expose l’exhortation à la
joie. Elle commence et se termine par le
mot gaudete. Le 1er, de RÉ à FA, est le
point de départ d’une grande intonation
ornée (Gaudete in Domino semper) qui
va mener la mélodie jusqu’au LA modal
du 1er mode grégorien, tandis que le 2nd,
de FA à RÉ, coïncide avec la cadence
conclusive de la phrase sur RÉ, après
une courte récitation sur FA (iterum
dico, gaudete) ; notez le redoublement
du FA sur –rum, exprimant bien l’insistance de l’Apôtre. Entre les deux,
au sommet mélodique et expressif de
la phrase (Sib chanté au-dessus du LA
modal), sont exprimés l’objet de la joie
(in Domino, dans le Seigneur) et le cadre
temporel (semper, toujours).
La 2nde phrase est bâtie sur le même
modèle que la 1ère mais, beaucoup plus
développée, elle est construite en 3 sections tout en restant parfaitement unifiée.
On retrouve donc une intonation de RÉ
à LA qui, en deux temps, fait également
entendre le palier FA (Modestia vestra). Puis, un développement mélodique
autour du LA fait réentendre le mou-
Traduction
« Soyez toujours dans la joie du Seigneur ;
je le redis, soyez dans la joie. Que votre
bienveillance soit connue de tous les
hommes : le Seigneur est proche. Ne
soyez inquiets de rien, mais en toute
circonstance, par la prière faites connaître
à Dieu vos demandes. » (Ph 4, 4-5)
Verset : « Tu as béni, Seigneur, ta terre ;
tu as fait revenir Jacob de captivité. » (Ps
84, 2)
vement intonatoire FA-SOLLA : nota sit
omnibus
(cf.
in Domino…,
­vestra…) avant
la cadence provisoire sur FA
(descente douce
et progressive
sur hominibus)
ponctuant ainsi
cette 1ère section
en un palier
important vers
le sommet de
l’introït ; l’inflexion mélodique de la
cadence
permettra
dans
la 2ème section
une plus grande
amplitude vers
le sommet.
La 2ème section
est constituée
par ce sommet
mélodique, véritable climax de la pièce
entière. Elle reprend l’idée qui était
exprimée au sommet de la 1ère phrase (in
Domino semper). Dominus renvoie bien
sûr à Domino, le Seigneur comme motif
et cause de la joie. Mais cette joie, qui
par le mot semper était exprimée dans
une idée d’intemporalité, prend corps
dans l’instant à venir (prope : il est
proche) ; le Verbe éternel est sur le point
de s’incarner dans notre temporalité !
La montée mélodique procède alors par
marches successives : SOL-FA-SOL-SOL
/ LA-SOL-LA-LA (variation ornementale de la cellule mélodique FA-SOLLA déjà citée) et se prolonge au-dessus
du LA par la broderie/appogiature SI :
SI-LA-SI-SI, pour amener le point culminant DO redoublé sur l’accent de nihil,
car rien, aucune inquiétude ni aucune
angoisse, ne saurait entraver la venue de
notre Rédempteur… Cette 2ème section
s’achève par la même formule cadentielle que la 1ère (comparez hominibus
et solliciti sitis), mais la cadence est ici
inversée (FA-SOL au lieu de SOL-FA) et
donc suspensive, retardant ainsi, tout en
lui donnant plus d’ampleur, la chute au
grave de la mélodie.
La 3ème section exploite donc le grave du
mode. À partir du DO grave, la mélodie
se développe par une montée en deux
temps (DO-RÉ-FA / DO-RÉ-SOL),
jusqu’au SOL mis en relief par la formule de oratione, sommet de cette section. La conclusion quant à elle se fait
de FA à RÉ comme lors de la 1ère phrase,
mais de manière plus développée. Après
une brève récitation sur FA, une marche
mélodique amène le DO grave (petitiones vestræ, résonnance du DO initial
de sed in omni) avant de revenir au RÉ
par un bref rappel du FA sur l’accent de
innotescant. La proximité de la venue
du Sauveur s’accomplit également dans
le cœur de chaque homme et va se réaliser sacramentellement, au cours de la
célébration de la messe introduite par
ce chant, dans la communion eucharistique. Et c’est dans l’intimité de notre
cœur que s’opère cette rencontre et ce
dialogue au cours duquel nous pouvons
« adresser nos demandes à Dieu ».
→ Sylvain Dieudonné
(Maître de chœur à la cathédrale
Notre-Dame de Paris)
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
37
ensemble, prions
ANIMER L’ASSEMBLÉE
Une assemblée dominicale est composée de personnes diverses venues pour écouter la
Parole de Dieu et entrer dans le don que Jésus fait de sa vie. Le chant qui exprime sa foi,
s’épanouira en béatitude dans le ciel. « Alors sortit du trône une voix qui disait : louez notre
Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands. » (Ap 19, 5).
L
e chant révèle l’âme d’une
communauté qui exprime son
unité dans la diversité. Il est le
rythme d’une âme commune qui
donne une densité à la prière. À
l’Eucharistie, le peuple de Dieu
confesse « le mystère de la foi »
par son chant.
CHANTER
D’UNE SEULE VOIX
© Théocourant
Faire d’une assemblée disparate
un chœur, c’est à ce travail qu’est
confronté l’animateur. Les mots
ont un sens, il faut le découvrir.
La musique a un rythme, il faut
le respecter. Le chant exprime la
supplication, l’expression de la
foi, la louange, la joie. Musique et
foi s’unissent pour chanter le Sei-
38
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
gneur. La prière devient joyeuse et
grave, légère et profonde.
Détendu, souriant, efficace et discret, l’animateur s’investit. Par
la pulsation, il assure le rythme.
Le geste, utile, doit rester discret.
L’assemblée doit s’entendre chanter, elle est un « chœur » et l’Esprit
d’unité la travaille. L’animation
demande une formation qui permet d’apprendre et de vérifier, par
exemple, l’attitude devant un micro. Si l’animateur chante à pleine
voix devant son micro, l’assemblée n’a plus qu’à se taire.
et choisis nous aident beaucoup.
L’écoute, l’expérience des uns enrichit celle des autres. Devant les difficultés exprimées, des moyens nous
sont donnés. À nous d’essayer de les
mettre en œuvre par la suite. Une
réflexion sur la liturgie est aussi très
précieuse.
Mais un stage ne suffit pas. Nous
avons sans cesse besoin de nous
renouveler pour un meilleur ser­
vice de l’assemblée et pour ne pas
tomber dans la « routine » : cette
absence de nous-même dans ce que
nous faisons.
SE FORMER
« Heureux ceux qui t’acclament et
chantent ton Nom » (Ps 97,4).
Un stage ANCOLI sur une semaine
est d’une grande richesse pour chacun. Les différents ateliers proposés
→ Sr. Marie-Françoise
(diocèse de Laval)
au service de la prière commune
PRÉSIDER
E
ntrer en liturgie, la vivre, la
servir en nous laissant porter
par elle, dans le respect des mystères célébrés et de l’assemblée
convoquée : voici l’essentiel du
ministère de la présidence. Pour
éviter les tensions, qu’elles soient
dues au manque d’expérience, à la
timidité, ou au contraire au sentiment de routine et à une pratique
devenue mécanique, l’exercice de
la présidence requiert une quête
d’équilibre et de liberté.
LIBERTÉ
Une liberté vis-à-vis des axiomes
« in persona Christi », et « in persona Ecclesiae », tous deux lourds
d’une responsabilité, en ajoutant
une troisième posture intéressante : celle selon laquelle le prêtre
prie aussi au cœur de sa propre
vocation.
Il faut alors se souvenir de ce qui a
pris la forme d’un proverbe : « un
préside et tous célèbrent », pour
ne pas oublier l’Église, sacrement
de l’unité, où chaque ministère,
chaque charisme se déploie.
La parabole de Jean-Baptiste sur
les noces du Christ et de l’Église
(Jn. 3) : prend un relief particulier
pour le prêtre, ami de l’Époux, qui
invite au repas du Seigneur en reprenant les paroles du Baptiste :
« Voici l’Agneau de Dieu… ». Il
n’y a en réalité qu’une Présidence :
celle du Christ, et nos actions sont
à l’origine celles de l’Esprit-Saint.
Nous ne sommes pas l’origine de
la Grâce, nous en sommes les instruments. Le savoir remet toutes
choses à leur juste place.
ASCÈSE
L’ascèse marque particulièrement
la présidence. Le célébrant doit résister à deux tendances, deux penchants fort différents mais qui ont
la séduction d’être rassurants : le
rubricisme et la maîtrise subjective
de la liturgie. Le premier se réfugie
derrière des règles et des lois liturgiques, s’enferrant dans une rigidité,
allant jusqu’à la déshumanisation,
la désincarnation de la liturgie. La
seconde, sous prétexte de liberté,
prend ses distances avec les règles
liturgiques, dans une fantaisie où la
seule référence est le célébrant luimême, allant ainsi jusqu’à supprimer ce qui constitue un rite et sombrant souvent dans la forme d’un
animateur.
Une bonne connaissance des livres
liturgiques et des rituels est nécessaire, afin d’utiliser au mieux leur
langage, et leurs normes, les traduisant en gestes et actions dans des espaces liturgiques divers. Pour le bien
des fidèles, ils seront toujours d’efficaces chemins de la communion de
la communauté avec Dieu, dans la
vérité et dans la liberté, car en liturgie aussi l’obéissance rend libre !
→ P. Éric Jacoulet
(diocèse d’Aix-en-Provence
et Arles)
LOUER LE SEIGNEUR SUR LA HARPE
D
epuis quelques années déjà, je
participe aux messes au sein de
ma paroisse ou de mon lycée en tant
que musicienne. Le plus souvent, il
s’agit d’animer les chants ou de préparer et d’organiser les répétitions
de chants avant la messe. D’autres
fois, j’accompagne la célébration
à la harpe, en particulier pendant
l’offertoire ou en action de grâce,
car cet instrument se prête bien à
l’intériorisation, l’objectif étant
de porter les fidèles dans la prière.
J’ai par exemple joué à deux reprises pour des ordinations à SaintLaurent-sur-Sèvre. Je vis chacune de
ces ­
expériences comme un service
rendu pour la beauté de la liturgie.
En ­effet, même si jouer pendant la
messe rend parfois moins facile pour
moi la prière, ou si la préparation
me demande du temps, ce service
rendu ne sera pas fait par un autre
et il aide les fidèles à prier. C’est cela
qui est le plus important : aider les
autres à prier. On dit souvent que
bien chanter, c’est prier deux fois.
Alors, si l’équipe de musiciens porte
l’assemblée dans la prière par le
chant, l’objectif est atteint !
En participant à l’organisation de
la messe, on devient plus attentif au
déroulement de la célébration, on
fait davantage attention à tous ceux
qui ont contribué, chacun à leur
manière, à la beauté de cette messe :
l’équipe des fleuristes, l’organiste,
les sacristains … Me mettre au service de la liturgie me permet donc
de m’ouvrir aux autres, qui sont
comme moi membres de l’Église et
enfants de Dieu, rassemblés chaque
dimanche pour le louer par la prière
et par le chant. Je peux ainsi me
rapprocher de Dieu en apprenant à
contempler, en tous ceux qui m’entourent, le Christ présent au milieu
de nous et qui vient se donner dans
sa sainte Eucharistie.
→ Marguerite Leger, 17 ans
(diocèse de Luçon)
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
39
ensemble, prions
ORGANISTE
UNE VOCATION
Très jeune, j’ai su que je voulais être
organiste. A l’âge de 12 ans, fort de
quelques stages auprès de l’ANFOL,
je commençais à accompagner mes
premières messes. En faire mon métier ? Je n’y pensais pas vraiment.
C’est devenu comme une évidence
au fil des formations et de mes expériences. Aujourd’hui, mon poste
de musicien d’Église comme organiste et chef de chœur m’occupe à
mi-temps. Travailler pour l’Église
n’est pas toujours aisé, la frontière
entre bénévolat et salariat n’étant
pas nécessairement nette, pour soi
(en tant que croyant) comme pour
les autres. Je travaille quasi exclusivement avec des bénévoles qui ne
comptent pas leur temps ! L’exigence – souhaitable – du musicien
liturgique doit parfois savoir se satisfaire de compétences variables ou
de choix qui lui sont imposés, tant
musicaux que liturgiques, car notre
rôle est d’abord d’être au service.
des liturgies, les rencontres avec les
familles en deuil, ceux qui se préparent au mariage ou à un autre
sacrement. C’est une grande joie !
Même si cette mission comporte
une part technique importante, je
veille à rester le plus présent possible et à m’adapter au mieux à la
liturgie, n’hésitant pas à changer au
dernier moment un morceau pour
l’offertoire, par exemple. Savoir
improviser, même modestement, est
aussi une ressource qui permet cet
ajustement indispensable aux rites.
UNE MISSION
L’EXIGENCE DE BEAUTÉ
Au quotidien, mon métier que je
vis comme une mission d’Église me
permet d’approfondir et d’exprimer
ma foi, dans l’accompagnement
La beauté de la musique, comme
celle des lieux, sont des éléments
qui peuvent, au-delà d’une émotion, nous rapprocher de Dieu. Je
garde toujours en mémoire cette
idée : si quelqu’un entrait dans
l’église maintenant, la musique que
je joue pourrait-elle le toucher et lui
donner envie de rester, de découvrir ce qui fait notre foi ? Même si
d’excellents musiciens exercent bénévolement, c’est une chance pour
l’Église de pouvoir aussi disposer
de professionnels qui peuvent, par
leurs compétences et leur action,
aider à maintenir une certaine exigence de beauté pour nos liturgies,
être force de proposition et contribuer à la formation des bénévoles
tout autant indispensables.
→ Loïc de Lacombe
(diocèse de Nanterre)
UN GUITARISTE
Patrice a 50 ans. Dans la vie, il est père de famille, et dirige une entreprise familiale reçue
de son père garagiste. À l’église, il joue parfois de la guitare, et depuis quelques années,
il est diacre permanent.
P
atrice est modeste. « Je ne suis
pas musicien, je sais juste jouer
des accords. » On lui a demandé
d’accompagner les messes des familles, ou des soirées des Équipes de
Dirigeants Chrétiens. « La guitare
est appréciée comme un instrument
qui rend vivant le chant liturgique.
Jouer à la messe est un service. Il ne
s’agit pas de se montrer, mais d’être
à la hauteur. Quand plusieurs musiciens sont réunis pour les grandes
fêtes, cela prend du temps. Il faut
répéter, s’accorder, être en rythme.
40
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
Avec l’orgue qui est loin, ce n’est pas
toujours facile. C’est un engagement
exigeant, mais enrichissant. »
Comment vit-il la messe comme
guitariste ? « C’est une autre façon
de prier. Concentré sur la tâche à
accomplir, on a peu de temps pour
se recueillir. L’acte de jouer est en
lui-même une prière pour le Christ,
pour que la célébration soit belle,
au service de l’assemblée. D’une certaine manière quand je suis diacre,
c’est un peu la même chose. La
préoccupation du déroulement ne
laisse pas beaucoup de place à la
méditation. Le temps du recueillement est dans la préparation. Le témoignage que l’on rend, c’est la vie
de l’Église. En aube, ou à la guitare,
je suis reconnu comme garagiste, et
ça interroge. J’aime aussi beaucoup
participer à la messe dans l’assemblée. Après de longues journées de
travail, en simple fidèle, j’y trouve
plus de repos. »
→ Isabelle Schiffmann
(diocèse de Besançon)
au service de la prière commune
UNE CHORISTE
UNE COMMUNION
Comme le corps est constitué de
tous ses membres, le chœur est
composé de nombreux choristes,
plus ou moins remarqués mais
tous indispensables à l’ensemble.
C’est ce qui en fait la beauté : la
partie d’un tout. À la fois l’école
de l’humilité individuelle et un
grand bonheur collectif. Comme
beaucoup, j’aime la musique et
j’aime chanter. Mettre ce talent au
service de ma foi, lui donne une dimension sacrée et me permet d’en
faire don aux autres. Au départ,
c’est un plaisir simple immédiatement renvoyé par la musicalité
du chant et par votre propre voix,
puis vient l’étape du chœur. Votre
voix n’existe plus pour elle-même,
elle se met au diapason, elle se
confond à celles de vos voisin(e)s,
elle se nourrit de celles des autres,
elle s’oublie mais devient communion aux autres voix.
AU SERVICE
DE LA BEAUTÉ
Parfois, comme d’autres, j’arrive
en répétition, fatiguée par ma semaine et plus ou moins en forme,
mais malgré tout, motivée par le
plaisir de retrouver le chœur. Mon
plaisir et mon énergie reviennent
au fil des partitions et des voix qui
montent. Le chef dirige, la musique
joue, les choristes s’échauffent,
s’accordent et chantent ; alors ces
respirations, ces souffles partagés
deviennent votre respiration, votre
souffle et vous régénèrent. Ceci est
très certainement commun à tous
les chœurs, mais la singularité du
chœur liturgique lui donne réelle-
ment une toute autre dimension. Si
la beauté des chants liturgiques est
le fruit d’une rencontre de textes et
de musique sacrés, cette beauté est
avant tout au service d’un message
qui dit l’Amour de Dieu pour l’humanité ; le choriste n’en est que le
modeste serviteur mais indispensable et heureux de cette beauté
qui dit Dieu. Je garde en mémoire
de ces instants de communion lors
de célébrations intimistes ou grandioses, comme des parcelles d’éternité qui nous laissent entrevoir
un morceau de paradis. « C’est
pourquoi, avec les anges et tous les
saints, nous proclamons ta gloire
en chantant d´une seule voix: saint,
saint, saint le Seigneur ! »
→ Valérie Guibray,
(diocèse de Tours)
TROMPETTISTE : UN ENLUMINEUR SONORE
C’
est toujours pour moi une
grande joie, en tant que
trompettiste, comme en tant que
catholique, de participer à la liturgie de la messe. Je me sens là
comme un enlumineur sonore à
qui est donnée la grâce de pouvoir
rendre à Dieu une part de ce don
qu’il fait à tout artiste. Qu’est-ce
que l’art, sinon l’incarnation de
la beauté ? Et qu’est-ce que la
beauté, sinon le reflet de Dieu
dans sa création ?
mais la musique peut être aussi sacrée “par descendance” parce que
l’inspiration vient de Dieu, et il est
juste et bon de “sacraliser le profane” en l’offrant à Dieu, comme
une prière devenue sacrée avec des
mots quotidiens devenus offrande
au Seigneur.
Ainsi, je crois vraiment que toute
démarche artistique véritable
est sacrée parce qu’elle trouve sa
source, que l’artiste en soit ou non
conscient, en Dieu.
MUSIQUE SACRÉE
UNE OCCASION
C’est en cela, à mon sens, que la DE DÉCOUVERTE
musique sacrée ne peut se réduire
à la seule musique liturgique.
Certes, la musique liturgique est
une part essentielle de la musique
dite “sacrée”, mais elle ne saurait
épuiser le sacré. Un instrumentiste ne peut en général offrir sa
musique que sous la forme instrumentale, qui, hormis la musique
d’orgue ou la musique vocale n’est
pas spécifiquement liturgique. La
musique liturgique est sacrée “par
ascendance” car elle s’offre à Dieu,
La trompette a également toute
sa place dans la liturgie par ses
caractéristiques extrêmes, souvent
­
méconnues des fidèles, et c’est là
l’occasion de révéler toutes les possibilités de l’instrument, ou plutôt
de toute la famille des trompettes,
depuis la trompette piccolo, à la
sonorité éclatante, jusqu’à son
­
cousin le bugle, au timbre velouté
et mélancolique, en passant par la
trompette que chacun connaît. C’est
aussi l’opportunité d’en faire en-
tendre toutes les nuances si contrastées, du pianissimo au fortissimo,
solennelle ou méditative, osmose
parfaite avec l’orgue.
Enfin, l’exercice est également très
formateur, avec la part d’improvisation inhérente à la célébration, et la
réactivité qu’elle impose.
→ P. Yves Gersant
(diocèse de Nanterre)
VOIX NOUVELLES N°96 ·Août 2015
41
ensemble, prions
LE TROPE
Le trope est une forme liturgique dans laquelle des paroles et/ou des notes nouvelles
ont été ajoutées à des chants liturgiques préexistants de la messe ou de l’office.
UNE AMPLIFICATION
TEXTUELLE ET/OU
­MÉLODIQUE
Ces amplifications textuelles et/
ou mélodiques avaient surtout lieu
au début de la messe (Introït et
­Kyrie) ; seul le Credo ne pouvait
être tropé en tant que « confession
de foi prescrite ».
Les tropes furent en grande faveur pendant les IXe-XIe siècles et
produits en grande quantité entre
le XIIe et le XVIe siècles, jusqu’au
concile de Trente. On en forma
des livres entiers appelés « tropaires » (1). Tous les chants de l’Ordinaire de la messe furent alors
ornés de tropes qui en paraphrasaient le texte et/ou en allongeaient
la mélodie. Certains restèrent en
usage jusqu’au XVIIIe siècle.
DES COMMENTAIRES
OU DES ENLUMINURES
Les tropes peuvent être définis
comme des « commentaires poétiques et musicaux des chants liturgiques fixés par la tradition »,
ceux notamment des jours de fête.
Ils illustrent « ce sens intarissable
qu’avait le Moyen Âge pour le
commentaire et l’enluminure. » (2)
On peut en effet les considérer
comme des « enluminures musicales » (3). Ainsi, de même que sur
le manuscrit la majuscule initiale
s’orne d’un dessin représentant un
épisode biblique en rapport avec
la fête, le trope paraphrase sur un
ton lyrique ou descriptif ce que les
paroles du chant énoncent de manière succincte. Cependant, la tendance à amplifier d’une vocalise
les mots Kyrie ou Christe, au moment du rite pénitentiel, était entrée à ce point dans l’usage qu’on
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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
en oubliait que le Kyrie primitif
était particulièrement bref… Par
exemple, le Kyrie IV dit Cunctipotens genitor Deus pour les fêtes
des apôtres, ou le Kyrie I dit Lux
et origo pour le Temps pascal.
Voici par exemple comment a été
tropé l’introït de Noël Puer natus
est (en italique) :
Réjouissons-nous aujourd’hui car
Dieu descend des cieux sur terre,
et à cause de nous. Un enfant
nous est né : longtemps les prophètes l’ont annoncé. Et un fils
nous est donné. Cet enfant, maintenant nous le savons, c’est le
Père qui l’a envoyé au monde. Sur
son épaule reposera le commandement ; il sera appelé Conseiller
admirable, Dieu fort, Prince de la
Paix, ­Envoyé de l’auguste assemblée. Aujourd’hui la figure vraie
du Dieu Père a revêtu pour notre
salut la figure humaine. En son
honneur jouez des instruments,
chantez, poussez des cris de joie !
La gloire soit au Père avec son
Fils unique !
UNE DIFFÉRENCIATION
AU NIVEAU DU SON
Au Moyen-Âge, les excroissances
mélodiques et textuelles des tropes
ont un style bien calqué sur celui
des chants eux-mêmes : le trope
fait corps, musicalement, avec le
chant auquel il se greffe. Mais la
manière de chanter les uns et les
autres les distinguait. En effet, les
tropes étaient chantés d’ordinaire
par un ou deux solistes, le chant
où ils s’intercalaient par le chœur
à l’unisson. De ce fait, le changement d’effectif, de volume sonore
et de localisation dans la nef diffé-
renciait, pour l’oreille, le chant de
ses adjonctions.
ET AUJOURD’HUI ?
Le manuel des Chants notés de
l’assemblée (Cna) présente deux
exemples de chants tropés, qui intègrent très heureusement du chant
grégorien et des ajouts en français.
Il s’agit de Fils du Père éternel
(sur le Kyrie XI) (Cna 169) et de
Prends pitié de ma misère (Kyrie X) (Cna 170). Conservons-les
­précieusement au répertoire de nos
paroisses ! Le respect des droits
d’auteur permettrait difficilement
aujourd’hui que des chants connus
soient ainsi tropés par des auteurs
et des compositeurs autres que les
auteurs et compositeurs originaux,
mais l’idée de l’amplification retrouvera peut-être une forme nouvelle.
→ Agnès Buffard
(religieuse xavière)
1. Attention, le mot « tropaire » a aussi une
autre signification. Dans le rite byzantin, par
exemple, il s’agit d’une courte hymne, ou d’une
strophe, ou d’une courte série de strophes
chantées. De là vient le tropaire dans sa forme
actuelle qui articule une stance, un refrain et
des versets (cf. Vn 92).
2. Marcel Pérès, notice de Cds Pérès 1989.
3. Jacques Viret, Le chant grégorien et la tradition
grégorienne, Ed. L’Age d’Homme, 2001, p.222.
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Douce vierge Marie - Lorsqu’en la saison de glace - Le Christ est né - J’entends
notre rue - C’est le jour de la Noël - Où t’en vas-tu donc si vite ? - Un soir que les
bergers - On entend partout carillon - Claire fontaine - D’où viens-tu mon berger ?
- Nous étions 3 bergerettes - Sainte nuit pour les bergers - D’où viens-tu, belle
bergère ? - Voisins et voisines - etc.
Messe de la Miséricorde
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Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016,
l’Église catholique célébrera une Année Sainte
extraordinaire. Ce Jubilé de la Miséricorde
débutera par l’ouverture de la Porte Sainte à
la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception et
se terminera par la solennité du Christ Roi.
Jubilus Voix nouvelles Éditions vous propose un ordinaire de messe
ajusté à ce temps d’action de grâce.
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VOIX NOUVELLES N°96 · Août 2015
43
PROCHAIN NUMÉRO
Les Rameaux, porche vers la Semaine sainte
E N S E M B L E , P R I O N S Prier et chanter la Passion
UN DOSSIER
VOiX
nouvelles
Chant liturgique et musiques sacrées
C H A N T S
P U B L I É S
D A N S
C E
N U M É R O
9 6
1. Jubilate Deo 3’05
Texte Psaume 65 | Musique Laszlo Halmos (1909-1997) | Éditions Caecilia
→ p. 23
Psaumes : Temps ordinaire de l’année C
2. Alléluia pour le temps de l’Avent → p. 16
Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.
Texte Aelf | Musique Guillaume Marionneau | Jubilus Voix nouvelles Éditions
U 63-87 Texte Aelf (Nouveau Lectionnaire) | Musique Philippe Robert |
Éditions Bayard-Liturgie
3. Gaudete Texte et musique Noël Béarnais (couplet 4, Étienne Daniel) |
Harmonisation Étienne Daniel | Jubilus Voix nouvelles Éditions
6. Voisin, d’où venait ce grand bruit ? → p. 37
1’50
→ p. 19
3’55
→ p. 25
Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur !
Texte Aelf | Musique Alexis Duffaure | Jubilus Voix nouvelles Éditions
10.Fête de la Sainte Famille : psaume 83
3’30
→ p. 27
2’15
Texte Christoph von Schmid (1768-1854) | Mélodie Johan Abraham Peter Schülz
(1747-1800) | Harmonisation Christian Villeneuve | Jubilus Voix nouvelles Éditions
→ p. 29
→ p. 31
3’54
→ p. 32
2’52
→ p. 33
3’53
→ p. 34
4’35
→ p. 35
Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.
Texte Aelf | Musique Alexis Duffaure | Jubilus Voix nouvelles Éditions
12. Fête du Baptême du Seigneur : psaume 103
3’02
Heureux les habitants de ta maison, Seigneur !
Texte Aelf | Musique Grégory Notebaert | Jubilus Voix nouvelles Éditions
11. Fête de l’Épiphanie : psaume 71
Texte et musique Noël angevin (15ème siècle) | Harmonisation F.-A. Gevaert (1828-1908)
7. Voisins et voisines
3’30
Texte Domaine public | Musique Charles Bordes (1863-1909)
5. Un soir que les bergers
8. 3ème dimanche de l’Avent : cantique d’Isaïe
9. Messe de la Nuit de Noël : psaume 95
Introït du 3ème dimanche de l’Avent | Chant grégorien
4. Alma Redemptoris Mater 2’10
Bénis le Seigneur, ô mon âme, Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Texte Aelf | Musique Grégory Notebaert | Jubilus Voix nouvelles Éditions
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