Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas au

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UNIVERSITE CADI AYYAD
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
MARRAKECH
ANNEE 2013
THESE N°
Papillome inversé :
Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’hôpital militaire,
Avicenne, Marrakech
THESE
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE …/…/2013
PAR
Mme Salma AMOUZOUNE
Né le 11 Avril 1987 à TAROUDANT
POUR L'OBTENTION DU DOCTORAT EN MEDECINE
MOTS CLES
Papillome inversé – Endoscopie – Imagerie - Traitement chirurgical
JURY
Mr.
Mr
A. RAJI
Professeur d’Oto-rhino-laryngologie
B. ELBOUAITY
Mr.
A. ELFIKRI
P
P
P
Professeur agrégé d’Oto-rhino-laryngologie
Professeur agrégé de Radiologie
Mr. K. ELFILALI
P
P
Mr.
P
P
RAPPORTEUR
Professeur agrégé d’Oto-rhino-laryngologie
Mr.
P
PRESIDENT
Professeur agrégé de réa-anesthésie
D. TOUITI
Professeur agrégé de l’Urologie
JUGES
‫‪″‬ﺭﺏ ﺃﻭﺯﻋﻧﻲ ﺃﻥ ﺃﺷﻛﺭ ﻧﻌﻣﺗﻙ‬
‫ﻭﺍﻟﺩﻱ‬
‫ﻋﻠﻲ ﻭﻋﻠﻰ‬
‫َ‬
‫ﺍﻟﺗﻲ ﺃﻧﻌﻣﺕ َ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺃﻋﻣﻝ ﺻﺎﻟﺣﺎ ﺗﺭﺿﺎﻩ‬
‫ﻭﺃﺻﻠﺢ ﻟﻲ ﻓﻲ ﺫﺭﻳﺗﻲ ﺇﻧﻲ ﺗﺑﺕ‬
‫ﺇﻟﻳﻙ ﻭﺇﻧﻲ ﻣﻥ ﺍﻟﻣﺳﻠﻣﻳﻥ‪″‬‬
‫ﺻﺩﻕ ﷲ ﺍﻟﻌﻅﻳﻡ‪.‬‬
‫‪H. AMMAR‬‬
‫‪.‬‬
Au moment d’être admis à devenir membre de la profession médicale, je
m’engage solennellement à consacrer ma vie au service de l’humanité.
Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus.
Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé de mes
malades sera mon premier but.
Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés.
Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles
traditions de la profession médicale.
Les médecins seront mes frères.
Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération
politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et mon patient.
Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dés sa conception.
Même sous la menace, je n’userai pas mes connaissances médicales d’une façon
contraire aux lois de l’humanité.
Je m’y engage librement et sur mon honneur.
Déclaration Genève, 1948
UNIVERSITE CADI AYYAD
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
MARRAKECH
Doyen Honoraire
: Pr. Badie-Azzamann MEHADJI
ADMINISTRATION
Doyen
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Je dédie cette thèse………
A mon très cher père Mr AMOUZOUNE Brahim et ma très chère mère AZNAG
Fatima
Les mots sont incapables et inertes pour être à la hauteur de vous décrire
les sentiments d’amour, de tendresse et de gratitude que j’ai toujours
éprouvé à votre égard, vous m’avez toujours soutenue et protégée tout en
me donnant courage et confiance en moi incarnant par amour et
dévouement la bougie qui fonde pour illuminer mon chemin.
J’espère que je ne vous ai pas déçu et qu’à partir de ce moment là, en vous
dédiant ce modeste travail, je commencerais à vous rendre le minimum que
je vous dois.
Que dieu vous protège et vous procure santé, bonheur et longue vie pour
assister et jouir toutes les réussites de vos filles et vos fils.
A mon très cher mari JABRANE Fares
Ton amour, ta tendresse et ta patience m’ont toujours été d’un soutien
inestimable.
Rien au monde ne pourra te récompenser pour tes sacrifices.
En témoignage de toute mon affection, tu es pour moi à la fois mari et ami.
Jamais je ne trouverais de mots assez expressifs pour te dire ma gratitude et mon
amour.
Puisse Dieu m’aider à ne jamais te décevoir et qu’il nous procure bonheur, joie et
épanouissement dans notre foyer.
A Ma très chère sœur Imane et à son mari Abdelfattah
En témoignage de mon affection et gratitude pour vos sacrifices,
votre bonté. Votre amour et vos conseils m’ont été d’un grand soutien au cours de ce
parcours.
Que Dieu vous garde et vous protège.
A mon très chère
Frère Hamza et ma très chère sœur Hind et Aziza :
Vous savez que l’affection et l’amour fraternel que je vous porte sont sans limite. Je
remercie en vous les sœurs et les amies.
J'implore Dieu qu’il vous apporte bonheur
et vous aide à réaliser vos vœux.
Je vous souhaite une vie pleine de joie.
A Mon fils Adam
Ta présence dans ma vie est pour moi un encouragement et un soutien.
Ta joie et ta gaieté me comblent de bonheur
Puisse dieu te garder et te protéger
Je t’aime très très fort.
A Ma chére belle mère
Je te dédie ce travail en témoignage de mon grand amour, mon grand respect et ma
profonde estime.
A ma chère nièce Doaa
Que j’adore
A Ma belle sœurs Hanane et beaux frères Khalil et abdel ali
Je vous dédie ce travail en témoignage de mon grand amour, mon grand respect et ma
profonde estime.
Vous êtes plus tendres e plus affectueux que des vrais frères et sœurs.
Que dieu vous protège.
A Ma très chère Lamia,Majda et Khansae
Pour tout l’amour et le soutien que vous m’avez prodigué, pour tous les moments ou vous
avez ouvert vos cœurs pour embrasser mes secrets et mes confessions, pour tout le confort
dont je jouie en votre adorable compagnie, pour tous les bons souvenirs qu’on a vécu
ensemble, je vous dédie ce travail et je vous souhaite une vie pleine de bonheur et de
prospérité.
A tous mes oncles et tantes
Ce travail est aussi le fruit de vos encouragements et de vos bénédictions.
Soyez assurés de ma profonde gratitude.
A La mémoire de ma grand-mère Hajja Zahra et mon grand père hajj Belkhir
Puissent vos âmes reposent en paix. Que Dieu, le tout puissant, vous couvre de Sa
Sainte miséricorde et vous accueille dans son éternel paradis.
A toute la famille
AMOUZOUNE ,AZNAG,JABRANE,MOUTIAA ,MOUSTAFID ,SAMIH et
SAHBANE,MASTOUR ,lOUBNA
Vous m’avez soutenu et comblé tout au long de mon parcours. Que ce travail soit
témoignage mes sentiments les plus sincères et les plus affectueux. Puisse dieu vous
procurer bonheur et prospérité.
A mes amis(es) et collègues,
A tous les moments qu’on a passé ensemble, à tous nos souvenirs ! Je vous souhaite à tous
longue vie pleine de bonheur et de prospérité. Je vous dédie ce travail en témoignage de
ma reconnaissance et de mon respect.
Merci pour tous les moments formidables qu’on a partagés.
A tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à l’élaboration de ce travail.
A tous ceux qui me sont chers.
A tous ceux que j’ai omis de mentionné.
A tous les malades qui me seront confiés.
A notre maître et président de thèse
Professeur RAJI Abdelaziz
Professeur en Oto-rhino-laryngologie
Au CHU Mohammed VI de Marrakech
Vous nous avez fait le grand honneur de bien vouloir accepter la
présidence de notre jury de thèse. Veuillez trouvez ici, professeur,
l’expression de nos sincères remerciements.
A notre maître et rapporteur de thèse
Professeur AMMAR Haddou
Professeur agrégé en Oto-rhino-laryngologie
A l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech
Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de nous confier ce
travail. Nous vous remercions de votre patience, votre disponibilité, de
vos encouragements et de vos précieux conseils dans la réalisation de ce
travail.
Votre compétence, votre dynamisme et votre rigueur ont suscité en nous
une grande admiration et un profond respect. Vos qualités
professionnelles et humaines nous servent d’exemple.
Veuillez croire à l’expression de ma profonde reconnaissance et de mon
grand respect.
A notre maître et juge de thèse
Professeur ELBOUAITY Brahim
Professeur agrégé en Oto-rhino-laryngologie
A l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech
Nous tenions à vous exprimer nos plus sincères remerciements pour avoir
accepté de siéger auprès de ce noble jury. Votre présence nous honore.
Veuillez trouver ici, professeur, l’expression de notre profond respect.
A notre maître et juge
Professeur ELFIKRI Abdelghani
Professeur agrégé en Radiologie
A l’Hôpital Militaire Avicenne de Marrakech
De votre enseignement brillant et précieux, nous gardons les meilleurs
souvenirs. Nous sommes toujours impressionnées par vos qualités
humaines et professionnelles. Nous vous remercions du grand honneur
que vous nous faites en acceptant de faire part de notre jury.
A notre maître et juge
Professeur TOUITY Driss
Professeur en Urologie
A l’hôpital Militaire Avicenne de Marrakech
Nous tenions à vous exprimer nos plus sincères remerciements pour avoir
accepté de siéger auprès de ce noble jury. Votre présence nous honore.
Veuillez trouver ici, Professeur, l’expression de notre profond respect.
A notre maitre et juge Professeur ELFELLALI Karim
Professeur en Réanimation
A l’hôpital Militaire Avicenne de Marrakech
Vos compétences et votre savoir sont unanimement reconnus. Vous nous
faites l’honneur
d’accepter de juger ce travail. Nous vous prions de trouver ici la marque
de toute notre
gratitude et notre profond respect.
A notre chère Dr. CHIHANI Mehdi
Nous vous remercions votre intérêt que
vous avez porté à ce travail, nous vous
exprimons votre reconnaissance pour le
meilleur accueil que vous nous avez
réservé.
Veuillez croire à l’expression de notre
grande admiration, et notre profond
respect.
A tout le personnel du service d’Oto-rhino-laryngologie de l’hôpital
Militaire Avicenne de Marrakech
En témoignage de ma gratitude et de mes remerciements.
A toute personne qui de près ou de loin a contribué à la réalisation de ce
travail.
Liste des abréviations
PI
: Papillome inversé
ATCD
: Antécédents
TDM
: Tomodensitométrie
IRM
: Imagerie par résonance magnétique
ORL
: Oto-rhino-laryngologie
PDC
: Produit de contraste
HPV
: Papilloma-virus-humain
EBV
: Ebstein Barr Virus
INTRODUCTION
1
MATERIELS ET METHODES:
3
1. Matériels:
2. Méthodes
RESULTATS
I.Epidémiologie :
1.L’âge :
2.Le sexe :
II.Etude clinique :
1.Mode de découverte :
2.Délai de consultation :
3.Les antécédents pathologiques :
4.Siège de l’atteinte :
5.Les signes fonctionnels :
5-1 L’obstruction nasale :
5-2 La rhinorrhée :
5-3 L’épistaxis :
5-4 Autres signes :
6.Signes physiques :
6-1 Examen ORL :
6-2 Examen ophtalmologique :
6-3 Examen neurologique :
III.Le bilan paraclinique :
1.Le bilan biologique :
2.les radiographies standards :
3.La tomodensitométrie (TDM) nasosinusienne (figure 7) :
4.L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) nasosinusienne :
IV.Le traitement :
V.L’évolution post-opératoire :
1.Les suites post- opératoires à court terme et à moyen terme :
2.Les suites post-opératoires à long terme :
Discussion
I.HYPOTHESES ETIOLOGIQUES
1. L’Origine allergique ou inflammatoire :
2. L’Origine virale :
3. L’Origine irritative :
II.HISTOLOGIE
1. Le papillome inversé
2. Les papillomes fungiformes :
3. Les papillomes à cellules cylindriques :
III.EPIDEMIOLOGIE ET DONNEES CLINIQE
1.Incidence :
4
4
5
6
6
6
7
7
7
7
7
8
8
8
8
8
9
9
11
11
11
11
12
12
14
14
15
15
16
17
18
18
19
21
22
22
25
26
26
26
2.Age et sexe :
26
4.Situation anatomique :
27
3.Manifestations cliniques :
5.Evolution :
5-1 Extension loco-régionale
5-2 b/Récidive tumorale :
5-3 Association et /ou transformation maligne
IV. BILAN PRE THERAPEUTIQUE
1.Clinique :
2.Imagerie :
2-1 TDM :
2-2 IRM
V. TRAITEMENT
1.Traitement chirurgical :
1-1 Instrumentation:
1-2 Techniques opératoires:
1-3 Gestes per-opératoires d’accomapagnement
1-4 Les incidents per-opératoires;
2.Radiothérapie
2-1 Préparation du malade :
2-2 Champ d’irradiation :
2-3 indications :
27
28
28
29
30
32
32
32
33
37
40
40
40
41
55
55
56
56
56
57
CONCLUSION
58
ANNEXE
60
I.Rappel anatomique:
1.Anatomie chirurgicale:
1-1Les cavités nasales
1-2Les cavités sinusiennes
2.Anatomie endoscopique :
2-1Les fosses nasales:
2-2Les cavités sinusiennes:
3.Anatomie radiologique:
3-1 Anatomie radiologique standard
3-2 Anatomie scannographique
3-3 Imagerie par résonance magnétique
3-4 Variantes anatomiques
Fiche d’exploitation
61
61
61
65
68
68
72
75
75
77
80
82
87
RESUME
90
BIBLIOGRAPHIE
94
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
-1-
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
Le papillome inversé (PI) représente 0.5 à 4% des tumeurs naso-sinusiennes(1). Il s’agit
d’une tumeur bénigne
d’évolution lente dont certaines
caractéristiques en font une tumeur
particulière(2). Le papillome inversé se caractérise principalement par une évolution locale lente,
un potentiel ostéolytique, une tendance à la récidive et un pouvoir de dégénérescence maligne
(3). Le point de départ anatomique du PI est le plus souvent le mur latéro-nasal, plus
particulièrement au niveau du méat moyen(4). Il fait partie des tumeurs développées à partir de
la membrane de Schneider dont il existe 3 types : inversé, fungiforme et cylindrique(4). L’aspect
histologique des PI est très caractéristique, leur nom vient d’une part de l’épithélium à partir
duquel ils se forment, la membrane de Schneider, et d’autre part du caractère endophytique de la
prolifération épithéliale. De nombreuses études ont cherché à explorer diverses hypothèses
étiologiques (allergique, virale, inflammatoire....) la principale cause retenue à l’heure actuelle est
celle d’origine virale, avec la mise en cause du papillomavirus humain fréquemment retrouvé en
association avec le PI (5).D’autres virus comme le virus Ebstein Barr seraient également
incriminés par certains dans la pathogénèse du PI(6). Ses symptômes cliniques ne sont pas
spécifiques aux PI, les manifestations cliniques rapportés sont identiques à celles observées dans
le cadre des tumeurs des fosses nasales. L’analyse endoscopique endonasale pré-opératoire est
indispensable et complète l’examen clinique permettant de définir précisément
l’atteinte
muqueuse tumorale locale et ainsi guider le choix du traitement chirurgical à adopter. Le bilan
pré-opératoir doit également comporter une analyse de la tumeur et de son extension par une
imagerie en coupe, associant aujourd’hui scanner et IRM. De part leurs trois caractéristiques
principales, les (PI) nécessitent une prise en
charge chirurgicale radicale adaptée à leur
localisation ainsi qu’à leur extension, et qui a bénéficié actuellement des progrès réalisés dans
les procédés de l’imagerie et de la chirurgie endoscopique endonasale.
L’objectif de notre travail est d’étudier à l’aide d’une étude rétrospective de 18 cas de PI,
colligés au service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale de l’Hôpital militaire Avicenne de
Marrakech, les signes épidémiologiques, cliniques et endoscopiques, et de préciser le rôle de
l’imagerie dans le diagnostic de PI, et les différentes modalités thérapeutiques et évolutives.
-2-
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
-3-
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
I.
Matériels:
Il
s'agit
d'une
étude
rétrospective
étalée
sur
10 ans; allant du janvier 2000 au
décembre 2010, portant sur 18 patients colligés au service d'ORL et de chirurgie cervico_faciale
de l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech pour PI.
Les cas inclus dans notre étude sont des patients, hommes et femmes de tout âge vus et
traités pour PI au service d'ORL de l’hôpital Avicenne de Marrakech et après confirmation
anatomopathologique.
L’étude consiste à analyser le profil épidémiologique, clinique, para-clinique et l’analyse
des différentes modalités thérapeutiques et évolutives du PI.
II.
Méthodes
Pour la réalisation de notre travail, nous avons élaboré un questionnaire comprenant
les différentes variables nécessaires à notre étude. (Voir annexe).
Les questionnaires ont été remplis en faisant recours aux dossiers des malades, ce
qui nous a permis d’obtenir les résultats présentés dans le chapitre suivant .
Cette
étude
a
consisté
en
l’analyse
rétrospective
des
données
des dossiers
cliniques permettant de déterminer les aspects épidémiologiques, les manifestations radiocliniques
de
cette
pathologie,
ainsi
que
le
type
patient, et enfin, l’évolution et les complications survenues.
-4-
de traitement
réalisé
pour chaque
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
-5-
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
I. Epidémiologie :
1. L’âge :
L’âge moyen de nos patients est de 44 ans avec des extrêmes compris entre 24ans et
62ans. La répartition selon l’âge de survenue se fait comme suit :
8
7
6
Nombre de
patients
5
4
3
2
1
0
20-30ans
30-40ans
40-50ans
50-60ans
60-70ans
Tranche d'age
Figure1 : Répartition des patients selon les tranches d’âge.
2. Le sexe :
Il s’agissait de 4 femmes et de 14 hommes soit un sexe ratio homme/femme à 33,5%
(figure2).
Femmes; 22%
Hommes; 78%
Figure2 : Répartition des patients selon le sexe.
-6-
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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II. Etude clinique :
1. Mode de découverte :
Le PI chez les patients de notre série était révélé essentiellement par : l’obstruction
nasale, la rhinorrhée, l’épistaxis, la dysosmie et l’algie faciale.
2. Délai de consultation :
Le délai entre le début des symptômes et la première consultation varie entre 4 mois et
21 mois, il est en moyenne de 14 mois.
3. Les antécédents pathologiques :
Dans les ATCDs pathologiques de nos patients, 15 patients soit 83,3% n’avaient aucuns
ATCDs rhino-sinusiens personnels ou familiaux, allergique, infectieux ou histoire d’intervention
antérieure pour PI ou pour autres tumeurs naso-sinusiennes.
Les 3 cas restants soit 16,7% restants ont une rhinite allergique
4. Siège de l’atteinte :
L’atteinte était unilatérale chez tous les patients.
-7-
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5. Les signes fonctionnels :
Dans notre série, on relève les symptômes suivants :
5-1 L’obstruction nasale :
L’obstruction nasale était présente chez 15 patients soit 83,4%, elle était unilatérale chez
tous les patients.
5-2 La rhinorrhée :
Elle était retrouvée chez 6 patients soit 33,34%.Cette rhinorrhée était claire chez 1
patient, et purulente chez 5 autres.
5-3 L’épistaxis :
L’épistaxis minime était révélatrice dans 4 patients soit 22,22%, aucun cas d’épistaxis
abondante n’a été notée.
5-4 Autres signes :
D’autres signes sont retrouvés de façon variable :
+Une dysosmie à type de cacosmie dans 3 cas (16.66%).
+Algie faciale dans 2 cas (11,11%).
+Céphalées atypiques dans 2 cas (11,11%).
+Aucun signe ophtalmologique ni neurologique n’a été retrouvé.
-8-
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100,00%
80,00%
Pourcentage de 60,00%
malades
40,00%
20,00%
0,00%
Signes fonctionnels
Figure 3: Les différents signes fonctionnels dans notre série
6. Signes physiques :
6-1 Examen ORL :
a. L’examen physique de tous nos patients comportait :
+
Une rhinoscopie antérieure.
+
Une rhinoscopie postérieure.
+
Une endoscopie nasale à l’endoscope rigide avec des angles de visualisation à o°
et à 30°.
L’examen clinique a été pratiqué de façon systématique et bilatérale dès la première
consultation, et qui a été mené premièrement sans préparation des fosses nasales et
secondairement après préparation à base de mèches imbibées de xylocaine naphazolinée à 5%.
Cet examen a permis de montrer :
+
Un processus tumoral unilatéral chez tous les patients, celui-ci est grisâtre
polylobé chez 11 cas (61%), saignant au contact dans 1 cas (6%), translucide chez
-9-
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2 cas (11%) et en grappe de raisin chez 4 cas soit 22%. Ces caractéristiques
endoscopiques sont résumées dans le graphique ci-dessous (figure4). L’origine de
la tumeur était difficile à préciser mais tous les patients avaient une composante
intra-nasale de la tumeur.
+
Des sécrétions purulentes dans 5 cas (27,78%).
+
Une déviation septale dans 5 cas (27,78%).
+
Une hypertrophie turbinale bilatérale chez 2 patients (11,1%) (Tableau I).
Endoscopie nasale
grappe de raisin
29%
grisatre
polylobé 57%
saignant
au
contact
3%
translucide 11%
Figure 4 : Caractéristiques endoscopiques de la tumeur de la fosse nasale.
Tableau I : Les résultats de l’endoscopie nasale
Signes physiques
Nombre de cas
Pourcentage
18
100%
Déviation septale.
5
27,78%
Hypertrophie turbinale inférieur.
2
11,11%
Sécrétions purulentes.
5
27,78%
Processus tissulaire intra nasal unilatéral.
La biopsie sous guidage endoscopique a été réalisée chez tous les patients. Elle a
confirmé le diagnostic de papillome dans les deux tiers des cas (12 cas). Dans les cas restants
elle était en faveur de polypes inflammatoires sans aucune spécificité.
- 10 -
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b. L’examen de la cavité buccale :
Il a été réalisé de manière systématique chez tous les patients et qui n’avait objectivé
aucune anomalie.
c. Examen des aires ganglionnaires:
Il n’avait objectivé aucune adénopathie cervicale.
d. Le reste de l’examen ORL :
Le reste de l’examen ORL, notamment
otologique, n’a objectivé aucune anomalie
otoscopique ni fonctionnelle auditive.
6-2 Examen ophtalmologique :
Cet examen n’a permis de montrer aucune anomalie notamment exophtalmie, baisse de
l’acuité visuelle, altération du champ visuel.
6-3 Examen neurologique :
Un examen neurologique conduit de façon minutieuse et complète a été effectué chez
tous nos malades et n’avait été pathologique chez aucun patient.
III. Le bilan paraclinique :
1. Le bilan biologique :
Un bilan biologique a été réalisé chez tous nos patients comportant un hémogramme, un
groupage, un bilan d’hémostase et un ionogramme sanguin complet.
Le bilan allergologique notamment les tests cutanés et le dosage des IgE spécifiques n’a
pas été effectué chez nos patients.
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Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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2. les radiographies standards :
Aucune radiographie standard n’a été demandée pour nos patients.
3. La tomodensitométrie (TDM) nasosinusienne (figure 5) :
Faite chez tous les malades, la TDM maxillo-faciale, a permis d'apprécier l’anatomie
locorégionale et l'étendue des lésions, de mettre en évidence une pathologie associée et de
prendre une décision concernant l'acte chirurgical le plus approprié.
L’aspect radiologique retrouvé avant l’injection de produit de contraste(PDC) variait entre
des images tissulaires isodense dans 13 cas et hypodense dans 5 cas.
Après injection de PDC, ce produit se rehaussait de façon hétérogène dans 15 cas et
prenait faiblement le contraste dans 3 cas. Une ostéolyse était présente dans 6 cas.
La TDM a permis également d’apprécier l’extension tumorale :
En effet :
*Chez 12 cas la tumeur s’étendait au sinus maxillaire.
*Chez 5 cas la tumeur envahissait le sinus éthmoïdal.
*Chez 2 cas la tumeur envahissait le cavum.
Figure 5a : Coupe TDM axiale en fenêtre osseuse. La tumeur s’étend vers les cellules
éthmoïdales du coté droit.
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Figure5b : Coupe TDM coronale en fenêtre osseuse. Extension vers le sinus maxillaire gauche.
Cette image radiologique était unilatérale dans tous les cas : Elle intéressait le coté
gauche dans 10 cas (55,55%) contre 8 cas pour le coté droit (44,44%).
Figure 5c : Coupe TDM coronale en fenêtre osseuse.
Masse de la fosse nasale droite et du sinus maxillaire droit.
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Sinus maxillaire gauche
Fosse nasale gauche
Fosse nasale gauche
Figure 5d : Coupe TDM coronale. Masse comblant la fosse nasale gauche,
sinus maxillaire Et étendue vers la fosse nasale droite.
4. L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) nasosinusienne :
Même si l’IRM est une méthode d’investigation très intéressante, personne de nos
malades n’en avait bénéficié.
IV. Le traitement :
Tous les patients ont bénéficié d’une consultation pré anesthésique et leur consentement
a été obtenu après leur avoir expliqué la technique opératoire, ses risques et ses complications.
Le choix de la voie d’abord chirurgicale a été dicté par le bilan d’extension de la tumeur
évaluée par l’examen endoscopique et le bilan radiologique :
*3 patients ont subi un traitement par voie vestibulaire sous labiale de Rouge Denker.
*10 patients ont bénéficié d’une chirurgie endoscopique endonasale.
*5 patients ont été opérés par combinaison des deux voies (voie endoscopique
- 14 -
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endonasale couplée à la voie de la fosse canine).
Tous nos patients ont bénéficié d’une exérèse totale de la tumeur, associée à une
résection de la muqueuse du sinus maxillaire homolatéral chez 12 patients et à une
éthmoïdectomie dans 5 cas.
Chez tous les patients, une vérification de l’hémostase a été faite et un méchage nasal
antérieur bilatéral.
L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire a confirmé le diagnostic de
papillome inversé dans tous les cas. Aucun cas de dégénérescence maligne n’a été noté.
V. L’évolution post-opératoire :
1. Les suites post- opératoires à court terme et à moyen terme :
Le déméchage a été réalisé le 2ème ou le 3ème jour du post-opératoire suivi par des
lavages pluriquotidiens des fosses nasales, à l’aide de sérum physiologique entrepris et
maintenus pendant 1 mois.
Une antibiothérapie par voie orale à base d’amoxicilline a été instaurée chez tous les
malades pendant une durée moyenne de 8 jours, et qui a été associée à une corticothérapie
générale, à la dose de1 mg/kg/j pendant 3 jours, chez 9 patients.
Les suites post-opératoires étaient marquées par la survenue de 3 cas de saignement de
moyenne abondance et ont nécessité un reméchage pendant 48h, une infection de la cavité
nasale été notée dans 4 cas qui ont été traités par une antibiothérapie à base d’amoxicilline
protégée à la dose de 3g/j.
Le premier contrôle endoscopique a été réalisé à 4 semaines du post-opératoire.
Après décroutage, on n’a pas noté de cas de synéchies ou d’infection nasosinusienne. Les
contrôles sont effectués à 1,3 et 6 mois puis annuellement tout au long de la période d’étude.
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2. Les suites post-opératoires à long terme :
Tous nos patients ont été suivis tout au long de la période d’étude. La surveillance postopératoire s’étale sur une période variant entre 6 mois et 13ans, au terme duquel nous avons
noté :
+
Une bonne évolution chez 14 malades.
+
Quatre cas de récidive ont été noté soit un taux de 22,22%. Le délai de la récidive
après la première intervention était de 26mois (tableau II).Il n’y avait de différence
significative entre les délais de récidive selon la technique chirurgicale initiale. La
reprise de ces 4 cas a consisté en une exérèse tumorale par voie endoscopique
exclusive dans 2 cas et couplée à une voie de la fosse canine dans les deux autres
cas. Les contrôles endoscopiques post-opératoires ultérieurs n’ont objectivé
aucune récidive avec un recul de 4 ans.
Tableau II :Le délai de récidive et technique opératoire initaile
Les cas
1er
cas
2ème
3ème
4ème
Les délais de récidive
Techniques chirurgicales lors de la
après l’opération
première intervention.
4 ans
Voie endoscopique exclusive
cas
2 ans
Voie de la fosse canine+voie endonasale
cas
17mois
Voie endoscopique exclusive
cas
15 mois
Voie de la fosse canine+voie endonasale
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Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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I. HYPOTHESES ETIOLOGIQUES
L’étiologie des papillomes inversés reste mal connue (7,8). Plusieurs hypothèses ont été
avancées au fil du temps, comme la prolifération de polypes nasaux, la possibilité de réaction
inflammatoire chronique allergique ou encore d’infections
d’origines variées. L’hypothèse de
facteurs environnementaux a également été proposée. Les 2 théories potentielles principales
restent l’origine allergique et l’origine virale.
1. L’Origine allergique ou inflammatoire :
Ringertz fut le premier à suggérer qu’un papillome inversé puisse se développer,
proliférer, s’invaginer à partir de l’épithélium de surface d’un polype simple dont l’origine est la
plus souvent inflammatoire.
Plusieurs caractéristiques rattachées aux polypes simples et aux phénomènes allergiques
conduisent globalement à exclure cette hypothèse étiologique : en effet; on ne retrouve pas en
général d’antécédents allergiques dans l’histoire des patients traités pour Pl (dans une
importante étude rapportée par
Hyams et al. seulement 9 des 149 patients ayant un Pl
présentaient des symptômes allergiques).
les polypes sont souvent bilatéraux à la différence des Pl qui ne le sont que très rarement
(4% des cas), on ne note pas de prédisposition liée au sexe dans le cadre de polype simple alors
que les Pl ont une prédominance masculine nette, enfin, les polypes touchent le plus souvent des
sujets jeunes alors que l’incidence du Pl est plus élevée autour de 50 ans (9).
Histologiquement c’est après avoir mis en évidence la présence de polynucléaires
éosinophiles au sein du stroma conjonctif de Pl que Ringertz a avancé la théorie d’une cause
allergique(10). Cependant, certaines caractéristiques histologiques rendent improbable cette
hypothèse; la membrane basale du Pl n’est épaissie ni hyalinisée, on ne retrouve pas de glandes
mucosécrétantes au sein du stroma ni d’infiltras inflammatoires ou éosinophiles constants,
- 18 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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autant d’éléments microscopiques présents en cas de polype ou dans les états allergiques
chroniques.
On peut en revanche expliquer la présence fréquente de polypes œdémateux associés
aux Pl, tout comme ils peuvent être associés aux carcinomes des fosses nasales et des sinus,
probablement par obstruction des réseaux veineux et lymphatiques (11).
Enfin, ces tumeurs ont tendance à être volumineuses et responsables de phénomènes
obstructifs mécaniques, s’exerçant notamment sur le complexe ostio-méatal ; une sinusite
chronique est donc vraisemblablement secondaire à la présence d’un Pl et non l’inverse.
2. L’Origine virale :
Il s’agit à l’heure actuelle de l’hypothèse étiologique la plus documentée. Initialement
l’hypothèse d’une origine virale a été avancée en raison de l’association virus-papillome partout
ailleurs dans l’organisme. Le taux élevé de récidive (28 à 74%) et la capacité de la tumeur à
envahir une grande surface de la muqueuse plaident également en faveur de cette possibilité.
En 1987 Respler, en utilisant les techniques d’hybridation in situ de l’ADN viral par
Southern blot, met en évidence pour la première fois l’association entre papillomavirus humain
(HPV) de type 11 dans 2 cas de papillome inversé des fosses nasales (12).Par la suite plusieurs
auteurs ont cherché, par divers moyens électroniques ou microbiologiques, à prouver l’origine
virale de ces Pl, mais la plus part des travaux n’ont pas été concluants (13, 14).
On ne recense pas moins de 60 génotypes différents d’HPV, parmi eux les types 6, 11,
16, 18, 33, 40 et 57 ont été détectés dans des cas de Pl : Futura identifiait 19% de tumeurs
positives pour HPV 11 et 16 (15) ; Weber 76% de tumeurs positives pour l’HPV 6 b et 11 (16).
L’HPV possède un pouvoir oncogène bien connu, le virus, par l’intermédiaire de protéines
E6 et E7 exprimées à partir de l’ADN viral, inactive une protéine de régulation du cycle cellulaire
codée par le gène de la protéine P53, favorisant ainsi l’expression d’oncogènes.
- 19 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Les taux de présence de l’HPV 6 et 11 dans les cellules de Pl rapportés dans la littérature
sont extrêmement variables allant de 0 à 89% des tumeurs étudiées, en fonction des techniques
microbiologiques utilisées (immunohistochimie, hybridation in situ, Southern Blot ou PCR) (17,
18). Cette grande variabilité conduit à s’interroger sur le véritable rôle du papillomavirus dans la
pathogenèse du Pl.
Certains auteurs ont tenté d’établir une corrélation clinico-biologique entre le sérotype
d’ADN virale exprimé et le risque potentiel de récidive ou de transformation maligne du
papillome inversé , et parmi les différents types d’HPV identifiés dans les cellules de Pl, on note :
+
Le HPV type 16 et 18 sembleraient être associés à un risque accru de cancer (19, 20).
+
D’autres seraient plus souvent associés à des lésions bénignes et un risque plus
faible de cancer notamment le HPV 6 et 11 (12, 15, 21).
Beck et al. dans une étude rétrospective portant sur 39 patients porteurs de Pl,
retrouvaient la présence d’HPV avec une incidence de 62%. Les PI pour lesquels était détectée la
présence d’ADN virale de type risque élevé semblaient être plus fortement prédisposés à
l’apparition de dysplasie ou de tumeur maligne, et en se basant sur ces résultats, Beck et al. ont
pu conclure la présence d’une corrélation fortement significative entre l’expression d’ADN viral
d’HPV de type « risque élevé » et la sévérité de la lésion (19).
Plus récemment de l’ADN viral de type HPV 57 a été mis en évidence, détecté dans un cas
isolé de PI par de Villiers et al. dans un premier temps, Wu et al. ont ensuite identifié un sous
type 57b dans 75% des Pl étudiés au sein de leur série (22, 23).
D’autres virus à ADN sont impliqués dans le développement de tumeurs, notamment le
virus Ebstein Barr (EBV) qui est impliqué dans la pathogénèse de plusieurs tumeurs épithéliales
ou lymphatiques.
Le rôle primordial de l’EBV dans les lymphomes de Burkitt Africain (24) et son incidence
élevée dans les carcinomes nasopharyngés et laryngés ainsi que dans certains cas de tumeurs
- 20 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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parotidiennes sont des éléments hautement suggestifs du lien de causalité que peut représenter
l’EBV dans l’oncogenèse.
Macdonald et al. au travers d’une étude portant sur 22 Pl ont mis en évidence, par analyse
de l’ADN viral par PCR, l’existence d’une forte association entre EBV et Pl, le virus étant retrouvé
dans 65%
des tumeurs étudiées, dans 25% des cas il était associé à la présence d’HPV faisant
suggérer la possibilité d’une action synergique de ces 2 virus dans la genèse de Pl (25).
Toute fois certains auteurs ne parviennent pas à identifier la présence d’ADN viral, en
utilisant pourtant les techniques d’amplification de l’ADN les plus efficaces.
Pour kraft la recherche systématique d’ADN viral sur les pièces opératoires de papillome
inversé n’aurait pas grand intérêt dans la mesure où le nombre de tests positifs reste faible et
l’impact thérapeutique et pronostic minime (26).
3. L’Origine irritative :
Il a été évoqué le rôle potentiel de facteurs environnementaux. En 1990 au travers d’une
étude portant sur 112 cas de papillomes inversés, Perry retrouvait 75% de sujets tabagiques.
D’autres auteurs n’ont pas retrouvé d’incidence plus élevée de Pl chez les patients fumeurs que
chez les non-fumeurs.
Majumdar en 1984 supposait l’influence potentielle des polluants atmosphériques après
avoir retrouvé 14 travailleurs de l’acier sur 24 patients (27).
Wiener sur une étude cas-témoins portant sur 47 patients constatait une exposition plus
importante des sujets atteints de Pl aux polluants industriels (ciment, bitume, poussière de bois)
(28).
Enfin, il a été observé des cas de papillomes inversés survenus au décours d’un
traitement par
radiothérapie cervico-faciale, 3 cas sur 18 papillomes
rapportés par Gaillard
ayant reçu une radiothérapie externe auparavant, un cas décrit par Aboulker, apparu après une
- 21 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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curiethérapie pour angiome de la face (29). Il s’agit à chaque fois de petites populations, ne
permettant pas une évaluation statistique significative de l’impact de la radiothérapie.
II. HISTOLOGIE
Une partie de la muqueuse du revêtement des cavités nasales et des sinus para-nasaux
dérive embryologiquement de l’ectoderme qui entoure la placode olfactive, tandis que le reste de
la muqueuse du tractus aéro-digestif est d’origine endodermique.
La muqueuse ectodermique dite aussi muqueuse de Schneider tapisse la surface supérolatérale des fosses nasales alors que leur surface inféro-médiale est recouverte par une
muqueuse respiratoire d’origine endodermique. Le papillome inversé se développe à partir de la
membrane de Schneider le long de la paroi nasale latérale (région unciformienne, turbinale et
méat moyen) (30, 31). Cet épithélium cilié pseudo stratifié donne lieu à deux types de lésions qui
représentent 97% de la pathologie papillomateuse : les papillomes inversés des parois latérales
nasales et des sinus para-nasaux et les papillomes exophytiques ou fungiformes du septum
nasal. Les 3% restant sont représentés par les papillomes à cellules cylindriques des parois
latérales des fosses nasales.
Une classification élaborée en 1971 par Hyams a ensuite été reprise par l’OMS, elle
organise en 3 catégories anatomopathologiques les papillomes nasosinusiens. On distingue :
1. Le papillome inversé
Les papillomes inversés représentent en moyenne 50 à 70%
des papillomes
nasosinusiens selon les séries.
L’histologie des Pl fut identifiée par Ringertz en 1938
qui les définit comme des
« tumeurs formées par une prolifération épithéliale intense qui pénètre à l’intérieur du stroma
pour former des cryptes, lieux de processus inflammatoire : l’épithélium est de type cylindrique
- 22 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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stratifié
ou
de
transition.
La
membrane
basale
est
toujours
intacte
et
les
atypies
exceptionnelles ».
Des papillomes inversés de topographie ectopique peuvent exister par migration
hétérotopique de cette membrane de Schneider durant l’embryogénèse, on peut ainsi retrouver
occasionnellement des papillomes inversés oropharyngés, de la paroi postérieure du pharynx ou
encore du sac lacrymal (25, 32, 33).
1-1 Macroscopie :
Macroscopiquement les Pl ont une forme polyploïde irrégulière dont la consistance peut
être dure ou plus molle, ils sont en général opaques à la trans-illumination par opposition aux
polypes inflammatoires nasaux et sinusiens qui sont transilluminables. Leur couleur est variable
plutôt rose voire hémorragique pour les Pl de consistance molle, rouge à gris pour ceux dont la
consistance est plus dure (1). Ils peuvent envahir complètement la cavité nasale et s’extérioriser
via le vestibule nasale ou bien postérieurement dans le nasopharynx. Barnes décrivait par ailleurs
l’aspect de circonvolution cérébriforme de la muqueuse recouvrant la surface des polypes,
élément histologique caractéristique des Pl.
1-2 Microscopie : (figure 6)
a.
L’épithélium :
L’épithélium tumoral est épaissi, hyperplasique et envahit le stroma sous-jacent.
La prolifération épithéliale est la constante histologique principale de ces Pl, le type
cellulaire est variable, on en retrouve 3 principaux : (10)
Cylindrique pseudo stratifié de type respiratoire.
Pavimenteux stratifié de type malpighien.
Transitionnel, c'est-à-dire constitué de cellules basales empilées.
Le type malpighien est en général le plus fréquemment rencontré.
- 23 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Une combinaison de ces différents types cellulaires peut être retrouvée au sein d’une
même tumeur, en proportion variable. On retrouve parfois la présence de mitoses, voire
d’atypies cellulaires, surtout dans les couches épithéliales les plus profondes, sans pour autant
qu’il n’y ait de transformation maligne.
b.
La membrane basale :
Le Pl est une tumeur bénigne, la membrane basale est toujours intacte (34). Elle sépare
l’épithélium hyperplasique inversé du stroma conjonctif sous-jacent. Elle est en général fine (un
épaississement de la membrane basale étant plus fréquemment retrouvé dans les cas de polypes
simples des fosses nasales ou dans les états inflammatoires chroniques). Cependant, son
épaisseur peut augmenter en cas de réaction inflammatoire survenant à son contact. Une atteinte
de la membrane basale doit faire évoquer la présence de cellules néoplasiques faisant suspecter
un carcinome coexistant.
c.
Le chorion :
Aucun aspect du chorion n’est spécifique des Pl. Il apparait souvent compact, épaissi,
fibreux mais parfois œdémateux, lâche. L’invagination de l’épithélium dans le chorion sousjacent induit la formation de cryptes sous épithéliales. Les glandes mucosécrétantes
habituellement présentes sont remplacées par des pseudo-glandes résultant de l’invagination
épithéliale et dont l’aspect en coupe confère un aspect de formations micro kystiques à contenu
muqueux, piégées sous la surface en raison de l’obstruction, par la prolifération épithéliale, des
canalicules excréteurs des glandes tubuloacineuses.
- 24 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
Figure 6 : Aspect histologique d'un papillome inversé : prolifération d'un épithélium
pluristratifié, régulier, transitionnel ou à cellules ciliées, au sein duquel on observe quelques
cellules mucosécrétantes. Ce revêtement a un développement endophytique réalisant des
massifs ou des formations cavitaires au sein du chorion qui apparaît fibreux(35).
A. Prolifération endophytique d'un épithélium transitionnel.
B. Épithélium transitionnel mêlé à des cellules mucosécrétantes
2. Les papillomes fungiformes :
Les
papillomes fungiformes représentent en moyenne
25% des papillomes naso-
sinusiens. Ils dérivent de la membrane de Schneider, leur épithélium de type malpighien présente
une prolifération exophytique. Le plus souvent solitaires (75%) et unilatéraux (96%),
ils sont
localisés au 1/3 antérieur du septum nasal (97%) (36). Ils sont plus fréquemment retrouvés chez
l’homme et surviennent entre 20 et 50 ans (37).
On observe la présence de quelques kystes muqueux dans l’épaisseur de l’épithélium. Cet
aspect correspond à celui du papillome laryngo-trachéal. Le risque de transformation maligne
est faible (26).
- 25 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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3. Les papillomes à cellules cylindriques :
Ils représentent 3% à 5% des papillomes naso-sinusiens. Ils peuvent être exophytiques ou
inversés, ils sont retrouvés de façon plus fréquente dans le sinus maxillaire sans prédominance
sexuelle. Ils sont caractérisés par une hyperplasie épithéliale cylindrique. La présence de nombreux
microkystes intra-épithéliaux remplis de mucine et de neutrophiles leur confère le titre de
papillomes à épithélium mucineux. Il existe de nombreuses similitudes entre Pl et papillome à
cellules cylindriques, notamment une fréquence élevée des récidives tumorales, l’association
possibles à un carcinome épidermoide ou muco-épidermoïde et une affinité pour la paroi
latéronasale. Leur prise en charge thérapeutique est identique à celle des papillomes inversés (38).
III. EPIDEMIOLOGIE ET DONNEES CLINIQUES :
1. Incidence :
Le papillome inversé est la plus fréquente des tumeurs des cavités nasales et sinusiennes.
La première description clinique a été publiée en 1854 par Ward mais il fallut attendre Ringertz
(1935) pour avoir une description histologique de la lésion. Hyams publia en 1971 la première
importante série (315 cas) et divisa les papillomes inversés en trois types : inversé, fongiforme et
à cellule cylindrique. L'incidence du papillome inversé est de 0,2 à 0,6 cas pour 100000
personnes. Il représente entre 0,5 % et 4 % des tumeurs primitives des cavités nasosinusiennes. Il
a été estimé que pour 100 patients consultant pour des polypes dans les fosses nasales, on
trouve quatre papillomes inversés(2).
2. Age et sexe :
Le Pl se rencontre préférentiellement chez l’homme avec un sexe ratio de 3 hommes pour
1 femme en moyenne, voire de 4 pour 1 (39, 40). L’âge de découverte se situe entre 50 et 70
- 26 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
ans (39) avec la possibilité de cas diagnostiqués chez de jeunes adultes et même de façon
exceptionnelle chez l’enfant (41,42). La population cible du papillome inversé apparaît ainsi
différente de celle des autres papillomes du tractus respiratoire, en particulier des papillomes
exophytiques naso-sinusiens qui intéressent des sujets plus jeunes.
3. Manifestations cliniques :
Les signes révélateurs sont semblables à ceux révélant les autres tumeurs bénignes des
cavités nasosinusiennes(2).
Parmi les plus importantes séries de la littérature, on retrouve des signes révélateurs
dominés par l'obstruction nasale unilatérale ou bilatérale, les épistaxis, la rhinorrhée. D’autres
manifestations cliniques dépendent du site anatomique de la tumeur, notamment une
rhinorrhée, épistaxis, algie ou paralysie faciale, anosmie, céphalées, otalgie, ptosis et diplopie. La
durée moyenne entre l'apparition des symptômes et le diagnostic varie de 27 à 66 mois (2).
Aucun symptôme n’est spécifique et nous insisterons sur le fait que c’est leur unilatéralité
qui devra attirer l’attention et fera exclure le diagnostic de polype simple.
L’examen endoscopique va montrer
une tumeur prenant un aspect exophytique et
polypoïde, de couleur grise à rose, pouvant présenter une extension vers le nasopharynx à
travers les choanes. La tumeur peut être friable ou hémorragique au décours d’une biopsie. Elle
peut être masquée par un polype sentinelle (43).
Il n'existe pas de côté de prédilection et la plupart des cas décrits sont unilatéraux. Les
papillomes inversés bilatéraux représenteraient 4 à 5 % des patients (2).
4. Situation anatomique :
Le papillome inversé est en règle générale unilatéral, sa localisation la plus fréquente est
la paroi latérale des fosses nasales (80%), plus particulièrement la région du méat et du cornet
moyen, envahissant le complexe ostio-méatal (44,45). Occasionnellement le septum (10%) peut être
- 27 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
atteint de même que le cornet et le méat inférieur. D’autres sites anatomiques peuvent être touchés
comme le sinus maxillaire (50%) ou l’éthmoïde (35%). Plus rarement la tumeur peut avoir pour point
de départ le sinus frontal (16%) et de façon plus exceptionnelle le sinus sphénoïde (6%) (45,46). Les
atteintes du sinus sphénoïde retrouvées dans la littérature ne dépassent pas le nombre de 2 à 3 cas
au sein de séries allant de 20 à 120 patients (46). La symptomatologie liée à cette atteinte rare est
plus subtile associant des douleurs rétro-orbitaires à une sensation d’inconfort.
5. Evolution :
L’évolution des Pl est marquée par trois caractéristiques principales qui sont : un
potentiel agressif locorégional marqué, un risque élevé de récidive après traitement, la possibilité
d’association et/ou de transformation maligne.
5-1 Extension loco-régionale
Bien que bénigne, nous avons vu que le
Pl est une tumeur ayant un fort potentiel
d’agressivité locorégionale et un pouvoir destructeur élevé. Une tumeur ayant pour origine la
paroi latérale des fosses nasales pourra envahir secondairement l’ensemble de la fosse nasale
voire les sinus adjacents ; maxillaire dans 90% des cas, éthmoïde dans 40% (37,47). Les sinus
frontaux et sphénoïdaux peuvent être envahis directement à partir d’une atteinte éthmoïdale. En
cas d’atteinte du sinus frontal, de la lame criblée ou du toit de l’éthmoïde, le risque d’extension
intra-crânienne, extra ou intra-durale, est élevé avec, pour ces patients, un pronostic vital
souvent engagé (48). L’extension au rhinopharynx via les choanes est fréquente en cas de
tumeur volumineuse (31). Le pouvoir destructeur du Pl se manifestera par des remaniements et
des destructions osseuses que l’on analysera au scanner (47).
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Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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5-2 Récidive tumorale :
Le taux de récidives postopératoires du papillome inversé varie de 1 à 27 % selon les
séries. Ce taux assez conséquent justifie une surveillance clinique, endoscopique, et
radiologique post-thérapeutique. Quatre-vingt pour cent des récidives sont diagnostiquées dans
les cinq années suivant l’intervention. Elles sont imputées à une résection chirurgicale
incomplète, en particulier, de la membrane épithéliale.
Les récidives peuvent siéger au niveau du site initial, ou au niveau d’un autre site, avec
une fréquence plus élevée de l’atteinte orbitaire et des sinus frontaux.
La théorie de la tumeur multicentrique n’a pas été prouvée. Des localisations bilatérales
synchrones ou métachrones sans continuité tumorale ont été décrites. Les aspects rencontrés en
imagerie en coupe sont comparables à ceux visualisés dans l’atteinte initiale. Il est à noter cependant
que la surface lobulée est plus souvent mise en évidence en cas de récidive. Ceci est expliqué par le
fait que l’interface air-tumeur est plus étendue en cas de remaniements postopératoires. Ce critère
garde les mêmes spécificités et sensibilités qu’en cas d’atteinte initiale.
En ce qui concerne les signes osseux associés, il est à constater que l’ostéocondensation
est plus fréquente qu’en cas d’atteinte initiale, et entre dans le cadre des remaniements
postopératoires. En pratique, les patients opérés d’un papillome inversé sont justiciables d’une
surveillance clinique et endoscopique.
En cas de suspicion de récidive ou d’endoscopie douteuse, une tomodensitométrie ou une
imagerie par résonance magnétique est réalisée.
Si l’IRM est disponible, il est préférable d’opter pour cette modalité. En effet, l’IRM
permet le diagnostic de récidive et d’extension dans 100 % des cas contre seulement 60 % des
cas pour la TDM.
Les séquences pondérées T2 sont les plus parlantes, permettant de différencier récidive
tumorale et phénomènes inflammatoires associés.
L’IRM est donc préconisée de première intention en cas de suspicion de récidive ou
d’endoscopie douteuse lors d’un suivi postopératoire d’un papillome inversé (43).
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Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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5-3 Association et /ou transformation maligne
L’association d’une tumeur maligne à un papillome inversé n’est pas rare, la fréquence de
cette association est évaluée entre 7 et 15% (47,49). Le type histologique le plus fréquemment
rencontré est le carcinome épidermoïde (50).
Une transformation maligne est peut être synchrone d’un Pl primitif ou d’une récurrence
mais peut survenir également de façon isolée à distance du traitement chirurgical initial.
L’explication de cette association est à l’heure actuelle encore floue. Pl doivent ils être considérés
comme des lésions pré-cancéreuses ? cette association est-elle d’origine indirecte (2 tumeurs
indépendantes ayant une origine commune) ou bien s’agit-il d’une simple association fortuite ?
Califano et al. ont tenté de démontrer, par l’utilisation de techniques de biologie moléculaire
(inactivation de l’X et étude allélique) chez 9 patientes porteuses de Pl, le statut potentiellement
précancéreux des Pl. Leurs résultats démontraient le caractère monoclonal de la prolifération
cellulaire tumorale, en revanche les tumeurs ne semblaient pas pouvoir être qualifiées de lésions
pré-cancéreuses, ne possédant pas les altérations génétiques connues pour être responsables de
transformation tumorale maligne au niveau du tractus respiratoire (51).
L’association papillome inversé et carcinome épidermoide est bien connue et constitue un
des grands risques du papillome. Sa fréquence est très diversement rapportée dans la littérature.
Les données de la littérature ne permettent pas de trancher entre deux hypothèses : association
de deux pathologies (facteurs étiopathogéniques communs ?) ou papillome inversé dégénérant
en carcinome.
Quoi qu’il en soit, nous ne disposons pas non plus de critères prédictifs fiables. De
nombreux travaux se sont pourtant attachés à retrouver ces critères, notamment
au niveau
anatomopathologique (index mitotique, immunomarquages avec index de prolifération…). La
présence de zones de dysplasie, surtout de grade sévère, doit certainement faire renforcer la
surveillance. Les critères cliniques doivent être pris en compte, notamment la « bilatéralisation »
et les extensions extrasinusiennes qui doivent faire évoquer le diagnostic de malignité comme
dans le cas présent (52).
- 30 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
D’un point de vue histologique les carcinomes épidermoïde compliquant un papillome
inversé peuvent être classés en 3 groupes (43) :
• type 1 : papillome inversé associé à de petits foyers de métaplasie. L’aspect lobulé
et la prise de contraste cérébriforme sont retrouvés ;
• type 2 : composante carcinomateuse prédominante, avec de petites composantes
de papillome inversé. L’imagerie met en évidence la nécrose centrale.
• type 3 : carcinome épidermoïde apparu secondairement sur le site initial d’un
papillome inversé avéré et opéré. L’aspect est voisin du type 2.
La juxtaposition immédiate de tissu bénin et malin sur la première pièce d’exérèse,
comme c’est le cas dans le groupe 1, pose le problème insoluble de la différence entre
association et transformation maligne. Cette situation est la plus fréquente, environ 10% des Pl
coexistent avec un carcinome.
On peut distinguer par ailleurs 3 situations cliniques dans lesquelles un papillome inversé
est associé à la malignité :
-
La présence conjointe, comme nous l’avons vu, de zones malignes, correspondant
à de micro-foyers de dégénérescence, et de plage tissulaire bénigne.
-
La présence d’un carcinome épidermoïde associé à un papillome inversé, dans un
même site anatomique mais sans aucune connexion histologique entre eux. On
parle alors de tumeur maligne synchrone au Pl.
-
La dernière situation est celle d’une tumeur maligne métachrone, correspondant
au développement progressif d’un carcinome à partir du papillome inversé.
Lors de l’analyse histologique de tout papillome inversé, primitif ou récurrent, le
pathologiste doit s’attacher à rechercher le moindre micro-foyer carcinomateux ou toute
structure papillomateuse résiduelle. La recherche de critère de malignité (rupture focale de la
membrane basale, infiltration du chorion sous-jacent, mitoses nombreuses et anormales au sein
de la prolifération épithéliale) est systématique ; cependant nous avons vu qu’il peut exister des
- 31 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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formes avec mitoses et atypies cellulaires (notamment en cas de récidive) sans que ces anomalies
laissent présager d’une évolution vers la malignité (53).
D’autres types histologiques ont été rapportés en association avec le Pl : carcinome
muco-épidermoïde, carcinome verruqueux et carcinome adénoïde kystique (31). Quoiqu’il en
soit, considérer le papillome inversé comme une lésion précancéreuse ou comme une tumeur
purement bénigne, ne modifiera en rien la prise en charge chirurgicale qui doit être radicale.
IV. BILAN PRE THERAPEUTIQUE
1. Clinique :
L’examen clinique réalisé lors de la consultation initiale ne parvient pas le plus souvent à
évaluer précisément la topographie tumorale et son extension. En effet la présence de polypes
inflammatoires associés en général à un œdème muqueux gêne l’exploration de la région
infundibulo-méatale moyenne.
En revanche, l’évaluation endoscopique endonasale pré opératoire sous anesthésie
générale est une étape fondamentale et indispensable. Elle permet de guider l’exploration
chirurgicale en identifiant les zones d’envahissement tumoral et en les différenciant de rétention
liquidienne mucoïde intrasinusienne. Cette exploration pourra également modifier la stratégie
chirurgicale d’exérèse établie au départ sur les données morphologiques.
2. Imagerie :
L’imagerie des papillomes inversés repose aujourd’hui sur le scanner et l’IRM réalisés en
pré-opératoire afin d’effectuer un bilan morphologique le plus précis possible de la tumeur et de
son extension loco-régionale.
- 32 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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2-1 TDM :
L’exploration radiologique de première intention devant un tableau d’obstruction nasale
unilatérale chronique (symptôme inaugural le plus fréquent) est la TDM en mode spiralé.
a.
Le protocole :
Acquisitions hélicoïdales centrées sur le massif facial, par des coupes axiales de 2 à
2,5 mm d’épaisseur tous les deux millimètres, avant et après injection intraveineuse de produit
de contraste, complétées par des reconstructions coronales. La lecture de l’examen est réalisée
en double fenêtrage : os et parties molles.
b.
Resultats :
Typiquement,
le
papillome
inversé
se
présente
comme
une
masse
polyploïde,
spontanément isodense aux tissus mous, centrée sur le méat moyen, s’étendant au carrefour
ostio-méatique et au sinus maxillaire homolatéral. Cette masse possède des contours lobulés, et
présente un rehaussement hétérogène après injection.
Au stade de découverte, la taille du papillome est variable, pouvant aller de quelques
millimètres à une dizaine de centimètres ou plus.
L’os adjacent peut être soufflé, aminci, érodé, complètement lysé, ou au contraire
condensé et ce en cas d’infection chronique.
Les pièces osseuses les plus souvent concernées par ces différents remaniements sont
par ordre de fréquence décroissant : le mur latéro-nasal, les méats, et l’éthmoïde inférieur avec
préservation de la cloison nasale (figure 7).
Les tumeurs de grande taille peuvent toucher : la lame ptérygoïde médiale, la
lame papyracée, le palais osseux, le canal lacrymo-nasal et même la base du crâne.
L’extension progresse de manière centrifuge directe vers les sinus paranasaux,
essentiellement les sinus maxillaires et éthmoïdaux. Les sinus frontaux et sphénoïdaux sont
secondairement touchés par contiguïté en cas d’atteinte éthmoïdale (figure 8).
L’extension directe peut également toucher le nasopharynx via les choanes (figure 9).
- 33 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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L’atteinte orbitaire est décrite, par l’intermédiaire des sinus maxillaires et éthmoïdaux.
Le papillome inversé peut être le siège de petites calcifications, initialement décrites
comme faisant partie de la matrice tumorale. Il est actuellement admis qu’il s’agit en fait de
débris osseux piégés au sein de la masse (figure 10)
Au terme de la lecture de l’examen tomodensitométrique, le compte rendu devra spécifier
les éléments suivants :
• localisation de la tumeur ;
• évaluation approximative de ses dimensions ;
• caractère lobulé en surface ;
• extension ;
• atteinte osseuse associée.
Il est important de mettre l’accent sur l’évaluation approximative des dimensions
tumorales. En effet, le papillome survenant sur terrain d’obstruction sinusienne chronique, est
souvent associé à une composante inflammatoire ou rétentionnelle homo ou controlatérale.
Même si en théorie, la prise de contraste tumorale est hétérogène alors qu’elle est
périphérique en cas d’atteinte inflammatoire, ces deux composantes sont fréquemment
intriquées, et il est difficile de faire la part des choses sur un examen tomodensitométrique.
C’est pour cette raison que la délimitation précise de la composante tumorale est malaisée et
que la taille tumorale est souvent surestimée au scanner.
Il est à noter que l’examen tomodensitométrique permet d’emblée de faire le diagnostic
différentiel d’autres tumeurs en particulier : le polype de Killian, la polypose naso-sinusienne, le
fibrome naso-pharyngien et la mucocèle.
En résumé, le scanner de première intention permet de préciser le siège du papillome
inversé et son caractère lobulé en surface, d’évaluer son extension ainsi que l’atteinte osseuse
associée. L’argument le plus important en faveur du diagnostic de papillome inversé est la
- 34 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Surface lobulée, que l’on retrouve au niveau de l’interface air-tumeur. Ce critère présente une
sensibilité et une spécificité respectives de 90 et de 97 % (43).
Figure 7 : Coupe TDM coronale en fenetre osseuse. Erosion de la paroi latérale de la fosse
nasale gauche, lyse du méat moyen, cloison nasale intacte.(43).
Figure 8 : Coupe TDM axiale en fenêtre osseuse. La tumeur s’étend vers les cellules éthmoïdales
puis vers le sinus sphénoïdal du coté droit (43).
- 35 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Figure 9 : Coupe TDM axiale en fenêtre osseuse.
Extension vers le cavum via la choane droite. (43).
Figure 10 : Coupe TDM coronale en fenêtre osseuse.
Petits débris osseux piégés au sein de la masse (43).
Le diagnostic positif est histologique, obtenu après biopsie de la masse accessible sous
endoscopie. L’apport essentiel de la TDM pour l’oto-rhino-laryngologiste est donc d’effectuer un
bilan d’extension en précisant l’atteinte osseuse associée.
- 36 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
Une classification a été établie par Krouse en 2000, permettant une stadification tumorale
précise :
• T1 : tumeur limitée à la fosse nasale sans extension sinusienne ;
• T2 : tumeur intéressant le complexe ostio-méatique, le sinus éthmoïdal et ou la
partie médiale du sinus maxillaire et ou la fosse nasale ;
• T3 : tumeur intéressant la paroi antérieure, postérieure, médiale, latérale,
inférieure ou supérieure du sinus maxillaire, le sinus éthmoïdal, la fosse nasale ;
• T4 : tumeur présentant une extra nasale ou extra sinusienne (orbite, endocrâne,
fosse ptérygo-maxillaire, ou malignité associée) (43).
2-2IRM
L’IRM est l’outil indispensable au diagnostic et à l’évaluation pré-thérapeutique précise
de toute tumeur naso-sinusienne.
a.
Protocole :
La complexité anatomique du massif facial nécessite l’obtention d’un bon rapport signal
sur bruit, pour un contraste et une résolution spatiale optimaux.
Le protocole d’imagerie doit comporter la réalisation de séquences en pondération T1
Spin Echo dans le plan axial, de séquences en pondération T2 Fast Spin Echo dans les plans axial
et frontal au minimum voire dans le plan sagittal en cas d’atteinte du sinus frontal ou du
sphénoïde. Des séquences Spin Echo en pondération T1 après saturation du signal de la graisse
et injection de Gadolinium, dans au moins 2 plans de l’espace (axial et frontal), seront réalisées
ensuite.
L’ensemble des séquences doivent couvrir le massif facial dans sa totalité, incluant la
base du crâne et les orbites et descendant jusqu’à la mandibule.
L’épaisseur de coupe doit être de 3 à 4 mm, des coupes plus fines entrainent une
diminution du rapport signal sur bruit et une perte en définition de l’image.
- 37 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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b.
Résultats :
Le signal tumoral est étudié par rapport au signal de la muqueuse nasosinusienne
normale ou inflammatoire. Les papillomes inversés ont, quasiment, le même comportement en
signal qu’une tumeur maligne (54) : en pondération T1 la tumeur est en isosignal, en
pondération T2 elle est en hyposignal global. Sur les séquences pondérées T2 on s’attache à
rechercher un aspect sémiologique, décrit dans la littérature comme frotement évocateur de
papillome inversé, qui est le caractère dit « cérébriforme » consistant en l’alternance de couches
en hyper et en hyposignal, conférant à la lésion un aspect évocateur de circonvolutions cérébales
(55). Ce caractère serait pour certains auteurs la traduction radiologique de l’aspect histologique
de la muqueuse tumorale décrit par Barnes.
Sur les séquences pondérées T1 après injection de Gadolinium, la tumeur est en
hypersignal, se rehaussant en général de façon plus ou moins homogène et peu intense (figure
11a, 11b, 11c). Le caractère cérébriforme ou plissé est également retrouvé sur ces séquences
(figure 12a, 12b)
Masse de la fosse nasale gauche, présentant un signal intermédiaire en T1, discrètement
hyperintense en T2, se rehaussant de façon hétérogène. La composante inflammatoire au niveau
du sinus maxillaire gauche est franchement hyperintense.
Figure 11a: Coupe IRM axiale pondérée spin
écho T1 (43).
Figure 11b : Coupe IRM axiale pondérée spin
- 38 -
écho T2 (43).
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Figure 11c : Coupe IRM axiale pondérée spin
écho T1 après gadolinium (43).
Figure 12a: Coupe IRM axiale pondérée spin
écho T1 après injection de gadolinium (43).
Figure12b: Coupe IRM coronale pondérée spin écho T1 après injection de gadolinium (43).
L’IRM permet de déterminer de façon plus précise la localisation tumorale exacte ainsi
que son extension aux structures adjacentes. Le chirurgien peut au décours de ce bilan choisir la
technique chirurgicale la plus adéquate, adaptée au site tumoral ainsi qu’à l’extension
locorégionale.
D’autres part l’IRM permet de différencier la tumeur de phénomènes inflammatoires
associés (rétention liquidienne, hyperplasie muqueuse inflammatoire, polypes, mucocèles…). En
effet, comme nous le verrons plus loin, le comportement en signal de ces différentes anomalies
inflammatoires est totalement distinct du signal tumoral. Som et al. ont rapporté une sensibilité
de l’IRM de 95% dans le diagnostic différentiel entre tumeur et muqueuse inflammatoire (56).
Le signal des récidives tumorales ne semble pas différent de celui des tumeurs primitives
(54). Lai et al. ont proposé la réalisation de séquences avec injection dynamique de gadolinium afin
de distinguer une récidive tumorale de remaniements tissulaires cicatriciels post opératoires (57).
- 39 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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L’association d’une tumeur maligne à un Pl peut ne pas avoir de traduction radiologique
particulière, la sémiologie IRM restant identique à celle d’un papillome inversé isolé. Cependant
pour certains auteurs, la co-existence de différents critères IRM (signal tumoral, aspect
cérébriforme, type de rehaussement tumoral) et TDM (signes osseux) serait fortement évocatrice
de tumeur maligne associée au Pl (58). D’autres on décrit la présence d’une nécrose tumorale
centrale dans les formes où la composante tumorale maligne prédomine (55).
V. TRAITEMENT
1. Traitement chirurgical :
1.1 Instrumentation :
a- Le microscope opératoire :
Il offre l’avantage de libérer les deux mains du chirurgien mais présente l’inconvénient
de ne pas pouvoir explorer l’intérieur du sinus c’est pourquoi certains chirurgiens s’aident des
optiques en manipulant le microscope.
b- Les optiques
Les plus employés sont ceux de 4mm et de 2,7mm avec des angles à 0° ,30° et 70°.
c- Le matériel :
La table opératoire contient des instruments de taille et d’angulation variables selon la
technique opératoire et selon les habitudes du chirurgien. (figure 13).
- 40 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Figure 13 : Les différents instruments opératoires utilisés dans l’acte chirurgical.
1.2 Les différentes techniques opératoires :
Le traitement du papillome inversé est exclusivement chirurgical (59, 60, 61)
Trois types de techniques ont été successivement développés : les voies d'abord externes
et limitées (type intervention de Caldwell-Luc et mini Caldwell-Luc), les voies d'abord externes
larges (type rhinotomie latérale), et plus récemment les voies endoscopiques.
La première approche de l'étude du traitement chirurgical consiste en l’analyse des
résultats obtenus technique par technique, sans prendre en compte des spécificités de telle ou
telle localisation. Dans ce sens, plusieurs articles de revue ou de méta-analyse ont récemment
fait le point sur le traitement du papillome inversé (62).
L'analyse d'une quinzaine de travaux publiés dans les années 1970-1992 rapporte près
de 700 patients opérés par des voies d'abord transfaciales (la chirurgie endoscopique n'étant
alors pas utilisée) (62). Le recul moyen des analyses variait de 3 ans à 10 ans (moyenne 6,5 ans).
Le taux de récidive moyen était de 19 % (extrêmes : 2 % - 36 %) et le taux de cancérisation moyen
de 8 % (extrêmes : 0 % - 26 %) (62).
Durant la période 1992-2006, une cinquantaine d'articles ont été publiés, analysant des
cas traités par voie endonasale (n = 714 cas) et/ou transfaciale (n = 346 cas) (62). Le recul moyen
- 41 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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des analyses variait de 2 ans à 6 ans (moyenne 3,5 ans). Le taux de récidive moyen était de 12 %
(extrêmes : 0 % - 27 %) dans la série traitée par voie endoscopique et de 20 % (extrêmes: 0 % 37 %) dans la série traitée par voie transfaciale. Sur l'ensemble des deux séries, le taux de
récidive moyen était de 15 % (extrêmes : 0 % - 33 %) et le taux de cancérisation moyen était de 5
% (extrêmes : 0 %- 12 %) (62). Cette méta-analyse regroupant plus de 1700 cas opérés montre
que le taux de récidive est moins important lorsque l'intervention est réalisée par voie
endoscopique que par voie transfaciale, que ce soit dans la série d'articles publiés entre 1970 et
1992 ou depuis 1992 (62). Le taux moyen de cancérisation est de 6,6 %. Les carcinomes
observés sont le plus souvent épidermoïdes mais parfois mucoépidermoïdes, verruqueux, à
cellules claires ou des adénocarcinomes (63).
La seconde approche de l'étude du traitement chirurgical consiste à étudier les résultats
obtenus en prenant en compte les spécificités de telle ou telle localisation. Il est alors nécessaire
de raisonner sur les limites du traitement par voie endoscopique lorsque certaines localisations
sont présentes. C'est le cas du sinus frontal, du canal nasofrontal, voire de certaines parois du
sinus maxillaire. Ainsi, la voie d'abord choisie doit tenir compte de l'extension précise du papillome
inversé mais également de l'expérience de l'opérateur en chirurgie endoscopique nasosinusienne.
La navigation assistée par ordinateur pourrait être d'une aide précieuse dans ce contexte.
a-Voies d’abord externes et larges :
Les 2 voies d’abord externes principalement utilisées
sont la voie trans-faciale
(rhinotomie latérale) et la voie sous labiale (intervention de Rouge Denker, abord sous labial
bivestibulaire et transnasal ou « degloving »).
a-1Voie trans-faciale : Rhinotomie para-latéral-nasale :
*Incision princeps paralatéronasale de Moure et Sébileau :
Réalisée du côté de la tumeur, le tracé de cette incision paralatéronasale part de l’angle
supéro-interne de l’œil, se poursuit sur la face paramédiane du dorsum nasal en direction du
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sillon nasogénien, se termine au niveau de l’orifice narinaire après avoir contourné l’aile du nez
(figure14). L’incision se fait en un temps jusqu’au contact osseux (64).
Afin d'éviter les ennuis de cicatrisation à l'angle interne de l'oeil, Labayle (65) propose une
incision qui part de la bosse frontale et décrit un arc à concavité inféro-externe jusqu'à la racine
du nez, puis longe l’arrêté nasale jusqu’à la jonction tiers moyen-tiers inférieur, puis descend le
long du bord inférieur de l’os propre jusqu’au repli nasogénien, et ensuite contourne l’insertion
alaire (figure 15).
Figure14: Incision paralatéronasale de Moure et Sébileau (64).
Figure 15: Incision paralatéronasale de Labayle (65).
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Selon l’extension tumorale, l’incision paralatéronasale peut être élargie soit vers
l’extérieur pour exposer la région orbitomalaire avec le risque de léser les jumeaux faciaux
(Leroux-Robert ou Hautant) (figure 16), soit vers le haut, en dedans ( Gignoux et gaillard) (figure
17), vers le haut en dehors en prolongeant l’incision de Moure sur l’arcade sourcilière,
permettant un abord large du sinus frontal, ou vers le bas par une incision sous-orbitaire
permettant un large abord du maxillaire supérieur (Weber et Fergusson) (figure 18).(64).
Figure16 : Extension de l’incision paralatéronasale en dehors
selon Leroux-Robert(trait pointillé), selon Hautant (trait plein).
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Figure 17 :Extension de l’incision paralatéronasale vers le haut et en dehors
(trait plein) et selon Gaillard Robert(trait pointillé).
Figure 18 : Incision paralatéronasale de Weber-Fergusson.
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Les volets osseux sont détachés et conservés pour être remplacés et ostéosynthésés par
trois fils métalliques en fonction de la nature de la tumeur et des habitudes des équipes. Le
risque d’ostéoradionécrose suite à la radiothérapie dans le cadre d’une tumeur maligne fait
contre-indiquer la repose des volets, avec un résultat esthétique néanmoins satisfaisant (64).
Les voies d’abord transfaciales sont indiquées dans les tumeurs bénignes et malignes des
sinus maxillaires et de l’éthmoïde (66,67). Les séquelles esthétiques sont minimes, leur
réalisation est facile. Ces incisions peuvent être associées selon l’extension tumorale à d’autres
voies d’abord.
Les principales complications de la voie transfaciale sont les hémorragies, nécessitant
pendant le geste opératoire, une hémostase soigneuse et un méchage de la cavité d’exérèse. Les
complications ophtalmiques sont dues à une plaie du sac lacrymal passé inaperçue ou à une
mauvaise réimplantation du canal lacrymonasal ou à un désamorçage de la pompe lacrymale
sont à type de dacryocystite,de blépharite, d’épiphora. Les autres complications sont les brèches
méningés et les rhinites crouteuses (64).
a-2 voie sous-labiale :
-
Voie sous labiale de Rouge-Denker :
L’abord sous-labial de Rouge-Denker permet l’accès aux cavités nasosinusiennes
(mésostructure), aux choanes, à la fosse ptérygomaxillaire et au cavum.
Après infiltration de la Xylocaine adrénalinée, on réalise une incision vestibulaire supérieure qui
se fait à 1cm du collet dentaire ; l’incision se fait en un seul temps jusqu’au contact osseux. On réalise
ensuite une rugination sous-périostée permettant de dégager la face antérieure du sinus maxillaire. Le
versant interne de l’orifice piriforme est également ruginé (figure 19).
L’ouverture de la cavité sinusienne maxillaire se fait de proche en proche en respectant
les apex dentaires et le nerf sous orbitaire.
Cette trépanation est élargie à l’orifice piriforme. Cette voie d’abord se fait à os perdu,
sans possibilité de volet osseux. La cloison intersinusonasale est réséquée, emportant les
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cornets inférieurs et moyens. La cloison nasale est luxée dans la fosse nasale controlatérale
après décollement sous-périosté et sous-périchondaral (64).
Les complications sont les atteintes du nerf sous-orbitaire, avec hypoesthésie ou anesthésie
dentaire, névralgie. Les hématomes sous cutanés peuvent être prévenus par une hémostase
soigneuse. Les conséquences esthétiques sont les rétractions cutanées liées à la perte osseuse.
Figure19: Voie d’abord de Rouge-Denker (64).
-
Voie sous labiale bi-vestibulaire et transnasal ou « Degloving » :
On réalise une infiltration par de la Xylocaïne® adrénalinée au niveau vestibulaire
supérieur, au niveau de la partie cutanée et muqueuse de la pyramide nasale. On débute par une
incision sous-labiale dans le vestibule supérieur à 1 cm du collet dentaire et centrée sur le frein
de la lèvre, d’une canine à l’autre (figure20). La rugination se fait en sous-périosté ; elle dégage
les orifices piriformes, l’épine nasale et la face antérieure des deux sinus maxillaires jusqu’au
nerf sous-orbitaire.
Une incision circonférentielle dans chaque narine est réalisée : interseptocolumellaire en
dedans, intercartilagineuse en haut et en dehors, pour se terminer en bas sur le plancher de la
fosse nasale, rejoignant l’incision interseptocolumellaire (64).
Ses indications sont les tumeurs envahissants le sinus maxillaire, le septum nasal, les
fosses nasales, le sphénoïde, le cavum et le clivus (66,68).
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En l’absence de troubles de la cicatrisation, cette technique donne d’excellents résultats
fonctionnels et esthétiques. Les avantages par rapport aux techniques précédemment décrites
existent essentiellement dans les cas où une chirurgie bilatérale est nécessaire et dans les
indications où l’on veut éviter les cicatrices sur la face. Cette voie d’abord permet une exposition
bilatérale de tout l’étage moyen de la face.
Les complications les plus fréquentes sont l’anesthésie ou l’hypoesthésie du nerf sousorbitaire (transitoire) et la sténose de la valve nasale. De façon beaucoup moins fréquente, des
hématomes et fistules oroantrales peuvent être rencontrés.
Figure 20 : Incision vestibulaire bilatérale (64).
b- Les voies d’abord externes et limitées :
b-1. La technique de Caldwell-Luc :
C’est une intervention radicale justifiée par l’origine de la tumeur dans le sinus
maxillaire.
L’accès au sinus maxillaire se fait par la fosse canine avec réalisation d’un volet osseux.
Elle est de plus en plus remplacée par la technique de mini Caldwell-Luc.
b-2. La technique de mini Cadwell-Luc ou l’abord de la fosse canine :
C’est une technique récemment proposée pour l’abord du sinus maxillaire en vue de
limiter les conséquences lourdes de la technique classique de Caldwell-Luc.
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Utilisée comme complément à la chirurgie endoscopique endonasale pour permettre un
bon accès à l’origine de la tumeur avec un contrôle visuel satisfaisant, la mini Caldwell-Luc
trouve essentiellement sa place en cas d’implantation de la tumeur à des niveaux difficilement
atteints par la chirurgie endoscopique ou en cas de reprise d’une récidive après cette même
chirurgie(69,70).
Comme son nom l’indique, la mini caldwell-Luc est une approche externe du sinus
maxillaire via la fosse canine mais qui diffère de la technique classique par le diamètre
Significativement petit de la trépanation osseuse permettant l’introduction d’un
endoscope
rigide ou flexible, ce qui offre un bon champ de vision du sinus maxillaire et permet de guider
les gestes entrepris par voie endoscopique endonasale, parfois, par l’orifice de la fosse canine
(69,70, 71) (figure 21).
1. Le sinus maxillaire est exploré à
travers la fosse canine.
2. Si la portion antrale ne peut pas
être facilement enlevée à travers la
méatotomie moyenne, on élargit
l’orifice de l’abord de la fosse
canine.
3. La portion antrale est retirée sous
contrôle visuel via la méatotomle
moyenne.
4. Ou via la fosse canine
Figure 21 : L’ablation de la portion antrale par la mini Caldwell-Luc (71).
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c- Voie endoscopique :
Dans les années 70 et 80 les premières études concernant la prise en charge
endoscopique des Pl s’accompagnaient d’un taux élevé de récurrences. Depuis l’utilisation
d’endoscopes de plus en plus performants, cette technique opératoire révolutionnaire a permis
de faire décroître considérablement le taux de récidive des Pl, voire, pour certains de l’abaisser
en dessous de celui observé en cas de chirurgie externe (10).
Si dans de nombreuses circonstances l’objectif de la chirurgie endoscopique n’est pas de
remplacer l’abord externe mais de compléter celui-ci, dans certaines indications cette approche
a su s’imposer, c’est le cas du Pl mais également de l’angiofibrome (72).
Les avantages de la chirurgie endoscopique endonasale sont désormais bien connus :
dans la prise en charge initiale, en permettant le diagnostic précoce de lésions débutantes, elle
donne des situations et des rapports anatomiques précis pour les lésions (point de départ,
extension etc.) et offre la possibilité de biopsies guidées ; également, en matière de suivi, elle
permet la surveillance postopératoire et facilite le dépistage d’une éventuelle récidive.
En matière de traitement à visée curative, elle permet de faire l’économie d’une cicatrice
cutanée, facteur de morbidité non négligeable compte tenu du terrain des patients concernés par
ces pathologies.
Schlosser et al. insistent sur l’excellente visualisation de la tumeur et sur le contrôle des
zones difficilement accessibles par voie paralatéronasale (jugum
sphénoïdal, éthmoïde
postérieur).
Thaler (73) évoque la possibilité de guider la résection de l’étage antérieur en utilisant la
transillumination fournie par l’endoscope dans le cas des tumeurs à extension haute nécessitant
un double abord.
La chirurgie endoscopique endonasale peut également s’avérer utile en Matière de
traitement palliatif, que ce soit celui des tumeurs localement très avancées ou des récidives. Elle
permet alors de réaliser une désobstruction des fosses nasales.
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L’utilisation de cette technique nécessite un opérateur habitué à la chirurgie endonasale
et qui soit compétent dans le domaine de la carcinologie ORL. Il est probable que la chirurgie
assistée par ordinateur va modifier cette approche dans les années à venir.
Des différentes techniques ont été décrites pour l’abord endonasal du sinus
maxillaire. On distingue :
*La méatotomie moyenne :
La technique permet l’abord systématique de l’ostium qui doit impérativement être
incorporé à la méatotomie moyenne, sous peine de perturber le transport mucociliaire. La
méatotomie moyenne peut être élargie vers le bas par résection de la paroi inter-sinusonasale jusqu’à empiéter sur l’insertion du cornet inférieur, en progressant vers le bas au
dépens du dos de ce dernier. Ce geste est souvent réalisé pour mieux contrôler le plancher
du sinus maxillaire. (figure 22et 23).
CI : Cornet inférieur
PU : Processus unciforme
B : Bulle éthmoïdale
CM : Cornet moyen
En jaune : Limite maximale de la
méatotomie moyenne
En gris : L’emplacement de
l’ostium maxillaire
Figure 22 : Schématisation des limites de la méatotomie moyenne.(74).
- 51 -
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Figure 23 : L’aspect endoscopique de la méatotomie moyenne 0°(75).
MT : Cornet moyen
IT : Cornet inferieur
S : Septum.
*La méatotomie inférieure :
Il s’agit d’aborder le sinus maxillaire, à partir de la fosse nasale, par trépanation de la
cloison inter-sinuso-nasal, au niveau de la paroi externe du méat inférieur de la fosse nasale.
Cette technique est utilisée pour pallier à l’insuffisance du contrôle du plancher du sinus
maxillaire par la méatotomie moyenne.
d- Staging tumoral et stratégie chirurgicale ;
Il n’existe pas de système de classification universel des Pl, plusieurs ont été proposés,
établis sur la localisation, la taille et l’extension tumorale.
De part son comportement proche de celui des tumeurs malignes, l’utilisation de la
classification TNM a été proposée dans un premier temps (76) :
T1
Un seul site anatomique intra nasal attient
T3
Extension aux cavités para nasales
T2
T4
Deux sites intra nasal adjacents envahis
Extension tumorale extra nasosinusienne (orbite, rhinopharynx, dure-mère…)
- 52 -
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En 2000, Koura a proposé
une nouvelle classification, afin d’harmoniser la prise en
charge des papillomes inversés. Cette classification est basée sur l’extension tumorale définie en
endoscopie, scanner et IRM. Elle tient également compte de la présence d’une tumeur maligne
associée.
T1
T2
T3
T4
Tumeur limitée à la cavité nasale
Tumeur limitée au sinus éthmoïdal et/ou à la partie supérieure et médiale du
sinus maxillaire
Tumeur atteignant les parois latérale, inférieure, antérieure ou postérieure du
sinus maxillaire, le sinus frontal ou le sinus sphénoïde
Tumeur s’étendant au delà des cavités nasosinusiennes ou association à une
tumeur maligne.
Selon cette dernière classification, bien que les indications ne soient pas standardisées, il
est admis par de nombreuses équipes chirurgicales que les tumeurs classées T1 doivent
bénéficier d’une chirurgie endoscopique endonasale standard, celles classées T2 une chirurgie
endoscopique radicale incluant une maxillectomie médiale (44, 77).
La prise en charge des tumeurs classées T3 ou T4 doit se faire en général par voie
externe avec une assistance endoscopique (36). Pour certains auteurs les tumeurs T3 pourraient
être gérées par une approche endoscopie mais uniquement dans des cas bien précis (77).
Han en 2001 a publié une classification dont l’objectif était d’apporter un aide dans le
choix de l’approche chirurgicale (78) :
Groupe I : tumeur limitée aux fosses nasales, à la paroi nasale latérale, à la partie médiale
du sinus maxillaire, à l’éthmoïde ou au sphénoïde.
Groupe II : tumeur intéressant la paroi latérale du sinus maxillaire.
Groupe III : extension tumorale au sinus frontal.
Groupe IV : extension extra naso-sinusienne.
Les tumeurs du groupe I pourraient bénéficier d’une chirurgie endoscopique endonasale
seule, tandis que celles du groupe IV nécessiteraient une résection complète par voie externe.
- 53 -
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Les tumeurs des groupes II et III pourraient être traitées par voie endoscopique associée à un
abord externe.
En fin, Kamel et al. ont proposé une classification basée non pas sur la localisation ou
l’extension tumorale, mais sur l’origine de la tumeur définie précisément en endoscopie. Les
lésions étaient alors classées en 2 groupes : le type I pour les tumeurs ayant pour origine le
septum nasal ou la paroi latérale des fosses nasales, le type II pour celles dont l’origine est le
sinus maxillaire. Une chirurgie conservatrice était recommandée pour le type I alors qu’une
maxillectomie médiale était nécessaire pour le type II.
Actuellement la classification la plus utilisée et citée dans la littérature est celle de
Krouse.
L’atteinte du sinus maxillaire reste un dilemme dans la stratégie de prise en charge
chirurgicale, la plupart des équipes optant pour un abord endoscopique (49), d’autres préférant
une approche externe radicale (79), d’autres encore traitent en endoscopie les atteintes
maxillaires médiales et utilisent une voie externe de type Caldwell-Luc
dans les atteintes
latérales (78).
L’extension au sinus frontal est pour certains une contre indication à la chirurgie
endoscopique. Pour Kamel, l’abord transnasal endoscopique permet l’exérèse de la tumeur via le
trajet de son extension. En cas de chirurgie incomplète un abord externe est indiquée (42). Dans
les cas de tumeur à extension haute nécessitant un double abord, Thaler et al. avancent la
possibilité de guider la résection de l’étage antérieur à l’aide de la transillumination fournie par
l’endoscopie.
Une extension endocrânienne est possible en cas d’atteinte du sinus frontal, de la lame
criblée ou du toit de l’éthmoïde, cette atteinte peut franchir la dure-mère ou bien rester extradurale. Au travers d’une revue de la littérature et de l’étude de 2 cas cliniques, Vural
et al.
expliquaient qu’une extension à l’endocrâne était retrouvée de façon plus fréquente en cas de
récidive tumorale dans les sites anatomiques cités précédemment. Ils précisaient qu’une prise en
charge chirurgicale radicale par voie crâne-faciale permettait un contrôle
- 54 -
satisfaisant des
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atteintes extra-durales, mais qu’en revanche une extension intra-durale était de mauvais
pronostic, associée à une mortalité élevée, quelque soit la technique chirurgicale appliquée (52).
L’identification précise de l’origine du Pl grâce à la chirurgie endonasale endoscopique
offre la possibilité de mieux adapter la technique chirurgicale mais également d’obtenir une
excision la plus complète possible diminuant ainsi l’incidence des récurrences.
1.3 Gestes per-opératoires d’accompagnement :
Ils sont souvent utiles pour donner un meilleur accès à la méatotomie et rendre les soins
post-opératoires plus simples et moins douloureux. Cela contribue également à réduire le
risque de synéchies en élargissant l’entrée du méat moyen. En effet, une pneumatisation du
cornet moyen même asymptomatique est systématiquement traitée, une turbinoplastie est
préconisée en cas d’hypertrophie turbinale et une éventuelle déviation du septum nasal est
corrigée par la pratique d’une septoplastie.
1.4 Les incidents per-opératoires :
Les hémorragies per-opératoires par une blessure des artères nasales postéro-latérales
en cas de méatotomie inférieure
ou par atteinte de l’artère sphéro-palatine en cas de
méatotomie moyenne.
La blessure du conduit lacrymo-nasal notamment de l’orifice lacrymo-nasal en cas de
méatotomie inférieure est plus grave. Un repérage précis, en s’aidant au besoin d’une injection
de colorant par l’orifice supérieure des voies lacrymales, permet de l’éviter.
La blessure orbitaire est décrite avec la méatotomie moyenne et impose une bonne
connaissance des repères chirurgicaux endonasaux.
L’atteinte du nerf sous orbitaire en cas d’abord de la fosse canine. Elle est prévenue par
le repérage de ce nerf à son emergence.
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1.5 Le méchage :
Les interventions endonasales sont souvent complétées par un méchage antérieur de
contension à visée hémostatique. Il est pratiqué à l’aide de mèches grasses ou de merocèle.
Toutefois, le méchage peut s’avérer inutile voire pourvoyeur de synéchies : en effet, le
déméchage entraine des lésions de la muqueuse nasale évoluant vers la formation de croutes.
Une bonne vérification de l’hémostase par le repérage des points de saignement et une
coagulation précise permet d’éviter le méchage.
2. Radiothérapie
2-1 Préparation du malade :
*Préparation dentaire : Elle doit être effectuée avant tout traitement, après bilan radioclinique (examen stomatologique, cliché panoramique).
*Protection de l’oeil : L’oeil étant l’organe à risque essentiel à protéger lors de
l’irradiation des tumeurs du massif facial, un bilan préalable et une surveillance au cours de
l’irradiation sont indispensables. Ils permettent de traiter dès leur apparition, une conjonctivite
et surtout une kératite.
2-2 Champ d’irradiation :
On utilise en règle deux champs (80):
a. Un champ antérieur :
-
La limite supérieure est le bord supérieur des arcades sourcilières.
-
La limite interne passe par l’angle interne de l’oeil opposé à la lésion du maxillaire.
-
La limite externe passe par l’angle externe de l’oeil et nécessite un cache oculaire.
-
En bas : le bord gingival.
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b. Un champ latéral :
Du côté du sinus maxillaire envahi.
- Les limites supérieure et inférieure sont identiques à celles du champ antérieur.
- La limite postérieure passe 1cm en avant du tragus.
2-4 .indications :
Elle est proposée par certains auteurs dans la prise en charge de papillomes inversés
multirécidivants, inaccessibles à une résection chirurgicale ou en complément d’une exérèse
incomplète (81). Elle peut également être proposée en cas de carcinome associé, mais elle n’a
pas de place actuellement dans le traitement curatif de première intension de cette tumeur
bénigne. Par ailleurs, il semblerait qu’elle puisse être responsable de transformation maligne du
Pl ou induire la survenue d’ostéoradionécrose (82).
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Le papillome inversé (PI) est une tumeur épithéliale bénigne et rare des fosses nasales et
des sinus paranasaux. Il fait partie des tumeurs développées
à partir de la membrane de
Schneider. Cette tumeur possède trois caractéristiques qui lui sont particulières : La destruction
osseuse, le taux élevé de récidive après traitement, et l’association synchrone ou métachrone en
particulier avec le carcinome épidermoïde.
Cette tumeur représente 0.5 à 4% des tumeurs bénignes des fosses nasales, et touche
avec prédilection le sexe masculin avec un sexe ratio 3 hommes pour 1 femme avec un âge
variant entre 50 et 70ns. Ses symptômes
cliniques sont prédominés par l’obstruction nasale
sans aucune spécificité.
Le bilan d’imagerie intervient, non pas dans le diagnostic positif du papillome inversé, qui
est histologique, apporté par la biopsie endonasale, mais dans l’établissement d’un diagnostic
d’extension précis. Ce qui permettra de déterminer la technique opératoire la plus adéquate :
exérèse endoscopique ou chirurgie externe ou l’association des deux modalités.
L’évolution est marquée par la récidive tumorale après le traitement chirurgical (chirurgie
classique et endoscopique) et par le risque de dégénérescence maligne en carcinome
épidermoïde ce qui impose une résection totale de la tumeur avec la muqueuse nasale et
sinusienne et une surveillance très étroite clinique, endoscopique et radiologique.
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I. Rappel anatomique:
1. Anatomie chirurgicale:
La chirurgie nasosinusienne se déroule dans un environnement anatomique complexe,
dangereux, où s'impose l’acquisition de connaissances anatomiques parfaites et bien établies
des cavités nasales, des sinus para-nasaux et de leur voisinage (83, 84, 85, 86).
Figure 24: Cavités naso-sinusiennes en coupe frontale (87)
1-1 Les cavités nasales : (83,84,85,86)
Ce sont deux cavités situées au milieu du massif facial, protégées en avant par la
pyramide nasale et divisées en deux moitiés par le septum.
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Ø Septum nasal :
Il comprend une portion antérieure cartilagineuse qui repose sur le plancher nasal
correspondant au maxillaire, une portion postérieure formée en haut par la lame verticale de
l’éthmoïde, et en bas par le vomer.
Figure 25: Coupe sagitale passant par le septum nasal (87)
Ø Paroi latérale :
La paroi latérale des fosses nasales, complexe et comporte à sa surface trois reliefs: les
cornets inférieur, moyen et supérieur.
a. Cornets :
a-1 Cornet inférieur :
C’est un os indépendant dont l’encrage se fait sur le maxillaire. Il présente un processus
maxillaire dans sa partie postérieure qui s’attache sur la partie basse de la cloison inter-sinusale.
Cette région représente une zone de faiblesse qui permet la trépanation dans le méat inférieur
où l’os est fin.
a-2 Cornet moyen et supérieur :
Ils appartiennent à la portion libre de la lame des cornets qui s’articule avec l’os frontal
dans sa partie supérieure. Cette jonction éthmoïdo-frontale est une région dont la hauteur peut
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varier et qui est facilement analysable sur la TDM.
La portion visible des deux cornets est une lame osseuse fine et convexe. Ils ont
également une attache latérale sur la paroi orbitaire éthmoïdale : La racine cloisonnante :
− La racine cloisonnante du cornet moyen sépare l’éthmoïde en deux territoires
antérieur et postérieur.
− La racine cloisonnante du cornet supérieur subdivise l’éthmoïde postérieur.
b. Méats :
Ils correspondent à l’espace situé entre la face latérale et le cornet adjacent.
Figure 26: Coupe sagittale montrant la paroi latérale de la fosse nasale droite (87)
b-1 Méat inférieur :
C’est un espace limité en bas par le plancher de la cavité nasale, en dehors par la paroi
latérale et en dedans par la face latérale du cornet inférieur.
Dans ce méat se situe la terminaison du conduit lacrymonasal, à sa portion supérieure,
environ 1à 2cm en arrière de l’attache antérieure du cornet. La région postéro-supérieure du
méat correspond à la zone osseuse la plus fine où la trépanation peut être débutée.
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b-2 Méat moyen :
C’est à cet endroit que se situe la zone du carrefour ostio-méatal qui est la zone
stratégique de drainage de toutes les cavités pneumatiques antérieures : sinus frontal via le canal
naso-frontal , sinus maxillaire via son canal ostial limité en dedans par le processus unciforme et
les cellules éthmoïdales antérieures.
Cette région est stratégique puisque de nombreux procédés chirurgicaux sont décrits à
ce niveau. Classiquement trois reliefs sont identifiables d’avant en arrière :
− Le premier relief, à l’aplomb de l’insertion du cornet moyen, correspond à la bosse
lacrymale, relief du conduit lacrymonasal.
− Le deuxième relief, plus ou moins saillant, est constitué par le processus unciforme.
− Le
troisième
relief
dans
sa
partie
supérieure
correspond
à
la
bulle
éthmoïdale, et dans sa portion inférieure à la partie inférieure de la racine
cloisonnante du cornet moyen.
La dépression entre le processus unciforme et la bulle éthmoïdale est appelée gouttière
uncibullaire.
Dans le méat moyen, plusieurs orifices sont visibles : à sa partie inférieure, horizontale :
l’ostium maxillaire ; à sa partie supérieure (infundibulum éthmoïdal) se situe « l’étoile des
gouttières » de TERRIER ou rond point bullaire.
b-3 Méat supérieur :
Situé sous le cornet supérieur, c’est le lieu de drainage des cellules éthmoïdales
postérieures. Le recessus éthmoïdo-sphénoïdal, situé médialement par rapport au méat
supérieur, est limité par le septum nasal médialement, le cornet supérieur latéralement et la
partie supérieure de la choane en bas, sur sa paroi postérieure s’ouvre l’orifice du sinus
sphénoïdal.
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Figure 27 : Cornets et méats en coupe coronale (87)
1-2 Les cavités sinusiennes : (83, 84, 86)
Ce
sont
des
cavités
pneumatiques
creusées
dans
les
os
de
la
face,
en
communication avec la cavité nasale et tapissées par une muqueuse respiratoire. On décrit de
chaque coté 4 sinus : maxillaire, éthmoïdal, frontal et sphénoïdal.
a. Le sinus maxillaire :
+
La plus volumineuse des cavités sinusiennes, il a la forme d’une pyramide
quadrangulaire avec une paroi supérieure orbitaire, sa paroi postérieure entre en
rapport la fosse infra-temporale et son plancher a pour rapport principal l’arcade
dentaire.
+
Sur le plan chirurgical, le sinus maxillaire peut être abordé par la cloison
intersinusonasale (méatotomie) et/ou la paroi antérieure. Les éléments anatomiques
chirurgicaux à connaître sont :
−
Sur la paroi antérieure, l’émergence du nerf infra-orbitaire : elle se situe à 1cm
- 65 -
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environ au dessous du rebord orbitaire au milieu du plancher orbitaire et est
aisément repérable sur les clichés radiologiques préopératoires.
−
Sur
la
paroi
médiale
(intersinusonasale),
l’émergence
de
l’artère
sphéno-palatine qui siège à environ 1cm en avant de la queue du cornet moyen,
en arrière de la fontanelle antéro-supérieure.
b. Le sinus éthmoïdal :
Les cellules éthmoïdales formant ce labyrinthe sont toutes en communication avec la
cavité nasale par leur ostium. Sa compartimentation théorique est indispensable à connaître,
bien
qu’elle
soit
en
réalité
très
variable
si
l’on
compare
des
coupes
transversales
tomodensitométriques de patients différents.
Cette structure est la plus complexe à comprendre en raison des nombreuses structures
la constituant.
Sur le plan chirurgical, il est indispensable de considérer ce labyrinthe comme une cavité
dont la paroi antérieure s’articule avec l’os lacrymal et le processus frontal du maxillaire, la
paroi latérale est formée par l’os lacrymal et la lame orbitaire du labyrinthe éthmoïdal (lame
papyracée), la face médiale est constituée par la lame des cornets, pour chacun d’entre eux, on
décrit une racine antérieure, une racine postérieure dite cloisonnante et une portion libre, la
portion inférieure rejoint l’os maxillaire en avant et les os palatin et sphénoïdal en arrière, la
paroi postérieure entre en rapport avec la partie horizontale de l’os frontal.
- 66 -
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Figure 28: Coupe transversale du massif facial passant par les cavités orbitaires. (88)
c. Le sinus frontal :
Situé dans l’épaisseur de l’os frontal, il a pour rapports :
−
Le périoste où cheminent les éléments vasculo-nerveux en avant.
−
La dure mère et le lobe frontal en arrière.
−
La lame orbitaire du labyrinthe éthmoïdal, l’arcade orbitaire, et la racine du nez en
bas, il entre en rapport à ce niveau avec l’artère supra-orbitaire et le nerf frontal.
Il peut être abordé par sa paroi antérieure, sa paroi postérieure ou par son plancher. Son
drainage se fait au travers de l’éthmoïde antérieur par le biais du canal naso-frontal. Lors de
l’abord de la paroi antérieure, il ne faut pas oublier, dans la portion inférieure, l’émergence du
nerf sus-orbitaire.
d. Le sinus sphénoïdal :
Il a pour rapports antérieurs de dehors en dedans : la face postérieure du labyrinthe
éthmoïdal, la cavité nasale et la partie postérieure du septum nasal. La paroi antérieure est la
paroi chirurgicale du sinus sphénoïdal. Elle est visible et accessible dans le recessus sphénoéthmoïdal.
- 67 -
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Les rapports les plus importants sont latéraux : le nerf optique et la carotide interne.
Le toit sphénoïdal est en continuité avec le toit éthmoïdo-frontal.
Figure 29: les sinus para-nasaux vus en coupe sagittale (87)
2. Anatomie endoscopique :
L’endoscopie a donné à la rhinologie un regain d’intérêt et est devenue indispensable à
l’arsenal diagnostic. En effet, elle montre directement et aisément les structures et les lésions
même profondes dans leur forme et leur couleur authentique (89, 90, 91).
Indiquée devant tout syndrome rhino-sinusal chronique ou récidivant, mais c’est dans
l’application chirurgicale qu’elle trouve sa place la plus précieuse.
2-1 Les fosses nasales:
L’optique doit examiner successivement : la cloison, les cornets inférieurs, moyens et
supérieurs avec leurs méats, puis le plafond.
- 68 -
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a. Données de l’examen de la paroi externe de la fosse nasale (92, 93):
Le cornet inférieur présente une surface lisse, rouge rosé, mais peut avoir quelquefois un
aspect verruqueux ou muriforme. Le méat inférieur n’est jamais le reflet d’une pathologie sinusienne.
Figure 30: Vue endoscopique de la fosse nasale droite.(94)
Figure 31: Vue endoscopique de la fosse nasale droite. Méat inférieur. (95)
Figure 32: Vue endoscopique de la fosse nasale droite. Valve sépto-turbinale. (94)
- 69 -
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Le canal lacrymo-nasal débouche dans ce méat à 1 cm de son extrémité antérieure.
C’est au niveau du méat moyen que s’ouvrent les ostiums du sinus maxillaire, de
l’éthmoïde antérieur et du sinus frontal. C’est dire l’importance de son examen dans la
pathologie sinusienne.
Schématiquement, la progression de l’endoscope permet de décrire deux ogives et
le rond-point bullaire.
o Première ogive : la tête du cornet moyen apparaît au centre de l’optique avec deux
reliefs latéraux : la cloison en dedans et la bosse lacrymale en dehors (pli préturbinal de Terrier).
o Deuxième ogive : en passant l’optique sous l’opercule du cornet moyen, on arrive face à
la bulle bordée latéralement par deux reliefs, le cornet moyen en dedans et l’apophyse unciforme
en dehors.
o Le rond-point bullaire: entre les trois reliefs - cornet moyen, unciforme et bulle –
existent trois gouttières : unciturbinale, uncibullaire et rétro-bullaire. Ce rond-point bullaire ou
étoile des gouttières, décrit par Terrier, est la région constituée par la bulle, l’unciforme et les
gouttières précitées.
Figure 33: Vue endoscopique. Rond-point bullaire ou étoile des gouttières.(94)
Le méat supérieur est une zone souvent difficile à examiner.
- 70 -
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Figure 34: Vue endoscopique de la fosse nasale droite.
Voûte des fosses nasales: étage du méat supérieur(94).
En insinuant l’optique sous le cornet supérieur, on aperçoit les trois ou quatre orifices des
cellules éthmoïdales postérieures. La paroi dite supérieure, ou voûte, correspond à la fossette
olfactive très difficile à voir. Il existe surtout dans cette région, en arrière sur un plan vertical, un
orifice important, l’orifice sphénoïdal qui s’ouvre dans le récessus sphéno-éthmoïdal, 1 cm audessus et en dehors de l’arc choanal. Là encore, cet orifice n’est pas toujours facile à visualiser.
Figure 35: Vue endoscopique de la fosse nasale droite.
Voûte des fosses nasales: fente olfactive. (94)
- 71 -
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Figure 36: Vue endoscopique de la fosse nasale droite. Récessus sphéno-ethmoïdal. (94)
b. La cloison représente la paroi interne des fosses nasales :
Rarement droite, elle présente des épaississements aux zones classiques de jonction ostéocartilagineuse. Un éperon chondro-vomérien peut gêner, voire interdire l’accès au méat moyen.
L’arc septal à la partie postérieure libre représente un bon repère pour l’examen
du cavum.
Figure 37: Vue endoscopique de la fosse nasale droite.
Crêtes septales supérieures et inférieures. (94)
2-2 Les cavités sinusiennes:
a. Le sinus maxillaire: (94)
C'est une cavité cubique dont les parois peuvent être en partie cloisonnées.
- 72 -
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La paroi supérieure a une forme triangulaire à sommet postérieur. Le relief du nerf infraorbitaire forme sa limite latérale.
La paroi interne est marquée par le relief du canal lacrymo-nasal. Elle est creusée par la
fossette ovale ou fossette maxillaire. L'ostium du sinus maxillaire s'ouvre en avant et en haut de
la fossette ovale.
La paroi inférieure présente souvent des reliefs d'aspect bosselé correspondant aux
racines dentaires.
Figure38 : Sinuscopie maxillaire.(94)
Figure 39 : Sinuscopie maxillaire (94)
b. Le sinus éthmoïdal: (89, 93,95)
Sur le plan endoscopique, le labyrinthe éthmoïdal est limité :
- Latéralement par la lame papyracée qui le sépare de l'orbite.
- 73 -
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- Médialement par la lame des cornets ;
- En haut par le toit de l'éthmoïde formé par le segment éthmoïdal de l'os frontal
qui le sépare de l'étage antérieur de la base du crâne.
L'unciformectomie verticale permet d'accéder au système pré-bullaire:
− la cellule unciformienne terminale ou cellule de Boyer peut être autonome ou
constituer un passage vers le sinus frontal.
− la cellule unciformienne antérieure ou cellule de l'agger nasi est inconstante,
elle pneumatise parfois le processus unciforme.
− la cellule unciformienne postérieure.
− la
cellule unciformienne inférieure ou cellule de Haller s'ouvrant
à la partie
inférieure du processus unciforme en arrière de l'ostium du sinus maxillaire. Elle
s'étend parfois au toit du sinus maxillaire.
c. Le sinus frontal: (89, 93,94)
L'endoscopie du sinus frontal par voie éthmoïdale doit être réalisée avec une optique à
30° ou à 70°. L'ablation de toutes les cloisons constituant l'étoile des gouttières élargit l'orifice
de drainage du sinus frontal qui se situe le plus souvent au niveau de la cellule méatique
antérieure. Néanmoins, de nombreuses variations existent. Une fois l'orifice de drainage ou
récessus frontal repéré, l'endoscopie permet de voir :
-
En arrière : la paroi postérieure du sinus frontal dont la courbure en haut et en
avant débute en avant du relief de l'artère éthmoïdale antérieure.
-
En avant : la paroi antérieure du sinus frontal à la jonction du processus frontal du
maxillaire et de l'os frontal.
d. Le sinus sphénoïdal: (89, 93, 94)
Le
toit
du
sinus
sphénoïdal
est
le
plus
souvent
en
médiale
du
toit
sphénoïdal
continuité
avec
le
toit
éthmoïdal.
La
partie
postérieure
et
- 74 -
présente
un
bombement
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correspondant au relief de la selle turcique.
La paroi latérale du sinus sphénoïdal présente deux reliefs importants :
- Le relief du nerf optique, en haut, qui peut être dans certains cas dénudé ou
procident.
- Le relief de l'artère carotide interne, au niveau de la jonction des parois postérieure et
latérale.
La paroi médiale correspond à la cloison intersinusale.
3. Anatomie radiologique:
L’exploration radiologique des cavités sinusiennes a considérablement évolué, en
particulier avec la tomodensitométrie et la résonance magnétique nucléaire. Ces progrès ont
facilité la connaissance anatomique de ces cavités et ont favorisé le développement de la
chirurgie endonasale.
3-1 Anatomie radiologique standard : (96, 97, 99)
L’analyse
des
cavités
et
des
parois
sinusiennes
comprend
quatre incidences
standards qui sont supplantées par une imagerie moderne en coupes:
a. Incidence de Blondeau :
Bien que cette incidence réalise une vue globale du massif facial dégageant
particulièrement bien les sinus maxillaires et montrant, en outre, la rectitude de la cloison nasale
et la position de l’auvent osseux formé par les os propres du nez. Elle se trouve, par contre,
limitée devant le sinus sphénoïdal, la table antérieure du sinus frontal, les cellules postérieures
éthmoïdales et la paroi postérieure du sinus maxillaire.
- 75 -
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Figure 40 : Radiographie de la face: Incidence Blondeau. (98)
b. Incidence face haute :
Cette incidence permet d’explorer de manière satisfaisante les sinus frontaux, le
labyrinthe éthmoïdal et le bas-fond des sinus maxillaires.
Figure 41: Radiographie de la face: incidence "face haute" (98)
c. Incidence axiale de Hirtz :
Le Hirtz procure une vue comparative des cellules éthmoïdales superposées.
- 76 -
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Figure 42: Radiographie de la face: Incidence Hirtz. (98)
3-2 Anatomie scannographique : (96, 99)
Cette technique quelque soit son type d’acquisition (séquentiel ou spiralé) occupe
une place importante dans les indications d’imagerie des tumeurs nasosinusiennes. Sa parfaite
visualisation des structures osseuses, en fait un examen incomparable pour la description
anatomique des sinus, la recherche d’anomalies ou de variations anatomiques.
Les coupes dans les deux plans de l’espace étudient :
−
Les parois du sinus maxillaire,le canal lacrymo-nasal, les rapports avec le plancher
orbitaire, avec les apex dentaires.
−
L’éthmoïde de façon anatomique car les coupes explorent l’unciforme, la bulle, le
cornet moyen, et leurs racines cloisonnantes respectives, ainsi que le toit de l’éthmoïde
et la paroi orbitaire. Les cellules ethmoïdales antérieures, le canal naso-frontal, le
frontal ainsi que l’éthmoïde postérieur et le sphénoïde sont également étudiés.
−
Quatre
rapports
importants
sont
à
examiner
soigneusement :
La
paroi
orbitaire, le toit éthmoïdal, le trajet du nerf optique et la situation de la carotide
interne. Dans les reprises chirurgicales, la tomodensitométrie permet de se repérer
plus facilement dans une anatomie très remaniée.
- 77 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Figure 43 : Coupe axiale passant par les deux arcades zygomatiques. (98)
1, sinus maxillaire gauche ;
4, septum nasal ;
3, cornet nasal ;
6, processus condylaire de la mandibule.
2, canal nasolacrymal droit ;
5, arc zygomatique ;
Figure 44: Coupe scannographique axiale passant par les cellules éthmoïdales. (18)
- 78 -
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Figure 45: Coupe coronale passant par les cavités nasosinusiennes. (98)
Figure 46: Reconstruction sagittale des cavités nasosinusiennes. (98)
1, sinus frontal ;
2, cellules éthmoïdales ;
3, sinus sphénoïdal ;
4, clivus ;
5,cornet nasal moyen ;
6,cornet nasal inférieur ;
7,palais osseux ;
L'imagerie virtuelle est fondée sur le même principe que l'acquisition 3D statique.
Un logiciel d'approche dynamique permet de "circuler" au niveau des fosses nasales et des
différentes cavités sinusiennes le long des axes de drainage, permettant d'accéder aux petites
- 79 -
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structures anatomiques dont la reconnaissance est essentielle (paroi interne de l'orbite, nerf
optique, artère carotide interne,...). Cette technique est particulièrement intéressante pour le
chirurgien de part l'existence de multiples variantes anatomiques pouvant exposer à un risque
de complication lors de la chirurgie fonctionnelle endonasale sous guidage endoscopique.
3-3 Imagerie par résonance magnétique (100) :
L’IRM étudie les sinus dans les trois plans de l’espace. L’épaisseur de coupe la plus
courante est de 3 mm. L’examen se déroule en général après un repérage dans le plan sagittal
suivi de coupes pondérées en T1 dans le plan horizontal et T2 dans le plan frontal. Une étude
pondérée en T1 frontal et/ou sagittal est effectuée ou non en fonction des cas.
L’injection de
gadolinium est en général pratiquée dans les lésions tumorales ou vasculaires.
Des coupes encéphaliques en FLAIR et éventuellement en diffusion au niveau de
l’encéphale
sont
utiles
pour
l’évaluation
des
répercussions
cérébrales
des atteintes
vasculaires.
Le plan horizontal est surtout utile pour apprécier les relations entre les cavités ventilées
et les régions anatomiques avoisinantes : l’orbite et les régions profondes de la face, les voies
optiques, le sinus caverneux. Le plan frontal évalue également bien les rapports anatomiques
entre les cavités aériennes de la face, leurs annexes d’une part et l’orbite, les espaces sousarachnoïdiens frontaux, les sinus caverneux d’autre part. Le plan sagittal montre bien les
relations anatomiques entre les cavités pneumatisées d’une part et les espaces sousarachnoïdiens frontaux, la selle turcique, le nasopharynx d’autre part.
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Figure 47: Coupe axiale pondérée T1 avec injection de gadolinium passant
par la partie haute du nasopharynx. (98)
Figure 48: Coupe axiale pondérée T2 passant
par les deux sinus maxillaires. (98)
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Figure 49: Coupe frontale pondérée T1 passant par les deux fosses nasales. (98)
3-4 Variantes anatomiques (101, 102) :
La connaissance des variantes anatomiques est un des facteurs permettant d’éviter
certaines
complications
opératoires.
Leur
lecture
est
donc
impérative
dans
toute
tomodensitométrie des cavités naso-sinusiennes et doit faire partie systématiquement du
compte rendu d’imagerie, au même titre que la description des images pathologiques.
On reconnaît plusieurs types de variantes :
a. Déviation septale (62%) :
−
Elle peut gêner le flux aérien normal et l’introduction de l’endoscope par
rétrécissement du méat moyen.
Figure 50: Coupe scannographique coronale passant par les fosses nasales
objectivant une déviation de la cloison nasale (Flèche). (103)
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b. Les variantes du processus unciforme :
- Le processus unciforme forme la paroi médiale de l’infundibulum.
- C’est la première structure anatomique à être enlevé lors de la chirurgie
endoscopique sinusienne.
Ses principales variantes concernent :
−
L’attache supérieure qui peut se faire soit sur la lame orbitaire et ainsi augmenter
le
risque
d’effraction
orbitaire
lors
de
la
chirurgie endoscopique, soit sur
le cornet nasal moyen ou sur le toit de l’éthmoïde avec risque de brèche duremèrienne plus important lors de son exérèse. La
pneumatisation : rare (2%-5%),
elle perturbe le flux aérien de l’infundibulum et entretient la sinusite.
−
La déviation latérale avec adhérence du processus unciforme au rebord orbitaire
ou à la lame orbitaire favorisant ainsi l’effraction de la paroi orbitaire durant la
chirurgie endoscopique.
Figure 51 : Coupe scannographique coronale montrant une pneumatisation du
processus unciné (Flèche) (104)
c. Mégasinus sphénoidal (10%-15%) :
La pneumatisation du sinus sphénoïdal en arrière de la selle turcique met au contact le
sinus avec le trajet de la carotide intra-caverneuse.
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d. Sinus maxillaire hypoplasique :
Souvent bilatéral, peut être primitif ou secondaire à une chirurgie ou à un traumatisme.
C’est une source de difficulté opératoire car l’ostium maxillaire est difficile à identifier et le
risque d’effraction orbitaire est élevé.
Figure 52 : Coupe coronale passant par les sinus maxillaires objectivant une hypoplasie
du sinus maxillaire droit (flèche). (105)
e. La pneumatisation de la clinoïde antérieure et la procidence intra- sinusienne du nerf optique.
Figure 53 : Coupe scannographique coronale :
Pneumatisation de la clinoide antérieure (flèche) Procidence du nerf optique (point rouge). (106)
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f. Cellules d’Onodi (20%) :
Ce sont les cellules éthmoïdales les plus postérieures.
Elles se développent en arrière et latéralement allant vers l’apex orbitaire et entourant le
nerf optique.
Elles exposent le nerf optique au risque d’ischémie nerveuse par transmission des
variations de pression intra-sinusienne et augmentent le risque de traumatisme chirurgical du
nerf optique en cas d’éthmoïdectomies postérieures.
Elles favorisent la diffusion des infections naso-sinusiennes à l’orbite.
Figure 54: Coupe scannographique passant par les cellules ethmoidales montrant
une hyperpneumatisation de la cellule d'Onodi (107)
g. Le cloisonnement sinusien :
Ce cloisonnement isole des compartiments ayant un drainage et un ostium séparé, un ostium
surnuméraire peut simuler l’ostium principal et faire perdre les repères anatomiques aux chirurgiens.
Figure 55: Coupe scannographique axiale passant par les deux sinus maxillaires
montrant un cloisonnement du sinus maxillaire droit (flèche). (108)
- 85 -
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h. La déhiscence de la lame orbitaire :
Elle entraîne un risque de brèche du cadre orbitaire lors de la Chirurgie endoscopique
avec issue intrasinusale de la graisse orbitaire, ou d’air en intra- orbitaire.
Cette déhiscence est le plus souvent post-traumatique.
i. Artère ethmoïdale antérieure procidente dans l’ethmoïde antérieure :
Un trajet intra-sinusal procident de l’artère ethmoïdale antérieure peu exposer lors de la
chirurgie endoscopique au risque d’hémorragie per-opératoire et d’hématome orbitaire.
- 86 -
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Fiche d'exploitation:
I. Identité:
1. NE:
2. Nom et Prénom:
3. Age:
4. Sexe:
F□
5. Origine:
M□
6. Situation familiale:
7. Profession:
II. Mode de découverte:
1. Symptomatologie clinique:
2. Bilan para-clinique:
□
□
III. ATCD:
1. Personnels:
a- Médicaux:
* HTA
□
* Diabète □
* Allergie □
*Traumatisme facial
□
b- Chirurgicaux:
*Tuberculose
* Polypose □
*Chirurgie naso-sinusienne
c- Toxiques:
* Tabagisme:
* Exposition aux bois:
* Sinusite chronique □
* Radiothérapie faciale
oui □
non □
oui □
non □
oui □
non □
oui □
non □
oui □
* Exposition aux métaux lourds:
2. Familiaux:
* Cas similaire dans la famille:
□
□
non □
IV. Symptomatologie clinique:
1. Délai de consultation:
2. Début uni/bilatéral:
< 06 mois □
Unilatéral □
3. Signes fonctionnels:
06-12 mois □
Bilatéral □
a- Obstruction nasale: oui □
non □
b- Rhinorrhée: oui □
c- Epistaxis:
non □
d- anosmie:
e-ronflement:
g- Autres:
* Douleur:
oui □
oui
non
>12 mois □
clair
oui □
f-apnée de sommeil: oui
oui □
- 87 -
non □
non □
purulent
non □
non
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V. Examen clinique:
1. Examen ORL:
a- Inspection:
b- Palpation:
c- Examen endobuccale:
* Voussure:
oui □
* Etat de la muqueuse:
* Chute/Mobilité dentaire:
Normal □
oui □
d- Rhinoscopie:
non □
Mauvais □
non □
f- Aires ganglionnaires:
g- Examen otologique:
2. Examen ophtalmologique:
a- Exophtalmie:
oui □
b- Acuité visuelle:
Normale □
d- Oculomotricité:
Normale □
c- Champ visuel:
non □
Basse □
Normal □
3. Examen bucco-dentaire:
Altéré □
Altérée □
VI. Para-clinique:
1. Endoscopie:
* Aspect:
* Localisation:
* Biopsie:
* Extension:
Faite □
2. Radiographie standard:
* Incidence:
Non faite □
* Résultat:
3. TDM:
* Aspect tumoral:
* Extension locale:
* Métastase:
* Aspect tumoral:
* Extension locale:
* Métastase:
4. IRM:
5. Anatomie pathologique:
* Siège de la biopsie:
* Type histologique:
6. Autres: *IGE: oui
Fosse nasale □
non
Sinus (lequel?) □
* Classification TNM:
*tests cutanés: oui
non
VI. Traitement:
1. Chirurgie:
a- Voie externe:
2. Radiothérapie:
3. Chimiothérapie:
oui □
oui □
b- Voie endoscopique:
non □
non □
- 88 -
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VII. Evolution:
1. Suites opératoires:
2. Complications immédiates:
3. Complications tardives:
4. Récidive:
a- Délai:
Bonnes □
Complication □
oui
non
oui
oui □
non □
- 89 -
non
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- 90 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
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Résumé
Le papillome inversé est une tumeur bénigne naso-sinusienne rare marquée par une forte
agressivité locale, un taux élevé de récidive après chirurgie et un risque imprévisible
d’association à un carcinome épidermoïde.
Il s’agit d’une étude rétrospective de 18 cas de
papillome inversé traités entre janvier 2000 au décembre 2010, colligés au service d’ORL et de
chirurgie cervico-faciale de l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech. L’objectif de ce travail est
d’étudier le profil épidémiologique, clinique, endoscopique, radiologique, thérapeutique et
évolutif du papillome inversé. Le sex-ratio de 3,5 a été nettement prédominé par le sex masculin
avec une moyenne d’âge de 44 ans, avec un pic de fréquence entre la quatrième et la cinquième
décade. Ses symptômes cliniques sont dominés par l’obstruction nasale. Le bilan radiologique
faisant appel au couple TDM et IRM nasosinusiennes constitue un moyen très important du
diagnostic positif du papillome inversé et le choix de la méthode opératoire. La voie vestibulaire
sous labiale de Rouge Denker a été utilisée chez 3 patients, 10 patients ont bénéficié d’une
chirurgie endoscopique endonasale et 5 patients d’une combinaison des deux voies précédentes.
Quatre patients (22.22%) ont eu une récidive du papillome inversé, après un délai moyen de 26
mois. En conclusion, le traitement des papillomes inversés est chirurgical. Leur haut potentiel
d’agressivité locale, la crainte d’une récidive et la possibilité de survenue d’une tumeur maligne
imposent une prise en charge radicale.
- 91 -
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
Abstract
The inverted papilloma is a rare benign sinonasal tumor marked by a strong local
aggressiveness, high rate of recurrence after surgery, unpredictable risk of association with
squamous cell carcinoma. This is a retrospective study of 18 cases of inverted papilloma treated
between January 2000 to December 2010 collected at the ENT service and cervico_faciale surgery
in the military hospital of Marrakech Avicenna. The objective of this work is to study the
epidemiology, clinical, para-clinical and the analysis of different therapeutic modalities and
scalable inverted papilloma. The sex ratio was clearly dominated by the male sex 3,5, with an
average age of 44 years with a peak incidence between the fourth and fifth decade. Its clinical
symptoms are dominated by nasal obstruction are not specific. The radiological assessment is a
mandatory call to the couple sinonasal CT and MRI is a very important way for the positive
diagnosis of inverted papilloma and the choice of the method of operation. Vestibular sublabial
Red Denkera was used in 3 patients, 10 patients received on endonasal endoscopic surgery and
5 patients by combining the previous two methods . Four patients (22.22%) had a recurrence of
inverted papilloma, after a period of 26 months. In conclusion, the treatment is surgical in the
inverted papilloma. Their high potential of local aggressiveness, fear of recurrence and the
possibility of occurrence of malignancy require a radical treatment
- 92 -
‫‪Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas‬‬
‫‪au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech‬‬
‫ﻣﻠﺧﺹ‬
‫ﻳﻌﺗﺑﺭ ﺍﻟﻭﺭﻡ ﺍﻟﺣﻠﻳﻣﻲ ﺍﻟﻣﻌﻛﻭﺱ ﻣﻥ ﺍﻷﻭﺭﺍﻡ ﺍﻟﺣﻣﻳﺩﺓ ﺍﻟﻧﺎﺩﺭﺓ ﻟﻠﺟﻳﻭﺏ ﺍﻷﻧﻔﻳﺔ ﻭﺍﻟﻠﺫﻱ ﻳﺗﻣﻳﺯ‬
‫ﺑﻌﺩﻭﺍﻧﻳﺔ ﻣﺣﻠﻳﺔ ﻛﺑﻳﺭﺓ‪ ،‬ﺑﺎﺭﺗﻔﺎﻉ ﻣﻌﺩﻝ ﻋﻭﺩﺓ ﺍﻟﻭﺭﻡ ﺑﻌﺩ ﺍﻹﺳﺗﺋﺻﺎﻝ ﺍﻟﺟﺭﺍﺣﻲ ﻭﺑﺧﻁﺭ ﺍﺟﺗﻣﺎﻋﻪ ﻣﻊ‬
‫ﺳﺭﻁﺎﻥ ﺍﻟﺧﻼﻳﺎ ﺍﻟﺑﺷﺭﺍﻧﻳﺔ ‪.‬ﻗﺎﻣﺕ ﻣﺻﻠﺣﺔ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻷﻧﻑ ﻭﺍﻟﺣﻧﺟﺭﺓ ﻭﺍﻟﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻟﺭﻗﺑﻳﺔ ﻭ ﺍﻟﻭﺟﻬﻳﺔ ﻓﻲ‬
‫ﺍﻟﻣﺳﺗﺷﻔﻰ ﺍﻟﻌﺳﻛﺭﻱ ﺇﺑﻥ ﺳﻳﻧﺎ ﺑﻣﺭﺍﻛﺵ ﺑﺎﻹﻋﺗﻧﺎء ﺑﺛﻣﺎﻧﻲ ﻋﺷﺭﺓ ﺣﺎﻟﺔ‪ ،‬ﻭﺫﻟﻙ ﻣﺎ ﺑﻳﻥ ﻳﻧﺎﻳﺭ ‪ 2000‬ﻭ‬
‫ﺩﺟﻧﺑﺭ ‪ .2010‬ﻭﻛﺎﻥ ﺍﻟﻬﺩﻑ ﻫﻭ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟﻣﻌﻁﻳﺎﺕ ﺍﻟﻭﺑﺎﺋﻳﺔ‪ ،‬ﺍﻟﺳﺭﻳﺭﻳﺔ‪ ،‬ﺍﻟﻣﻧﻅﺎﺭﻳﺔ‪ ،‬ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻳﺔ‪،‬‬
‫ﺍﻟﻌﻼﺟﻳﺔ ﻭ ﺍﻟﺗﻁﻭﻳﺭﻳﺔ‪ .‬ﻭﻛﺎﻥ ﻣﻌﺩﻝ ﺇﺻﺎﺑﺔ ﺟﻧﺱ ﺍﻟﺫﻛﻭﺭ ﺍﻷﻛﺛﺭ ﺍﺭﺗﻔﺎﻋﺎ ﻣﻊ ﻣﻌﺩﻝ ﺍﻟﺟﻧﺱ ‪،3,5‬‬
‫ﻭﻣﺗﻭﺳﻁ ﺍﻷﻋﻣﺎﺭ ‪ 44‬ﺳﻧﺔ ﻣﻊ ﺇﺻﺎﺑﺎﺕ ﺃﻛﺛﺭ ﺷﻳﻭﻋﺎ ﻣﺎ ﺑﻳﻥ ﺍﻟﻌﻘﺩ ﺍﻟﺭﺍﺑﻊ ﻭ ﺍﻟﺧﺎﻣﺱ‪ .‬ﻳﺄﺗﻲ ﻓﻲ ﺻﺩﺍﺭﺓ‬
‫ﺍﻷﻋﺭﺍﺽ ﺍﻟﺳﺭﻳﺭﻳﺔ ﺇﻧﺳﺩﺍﺩ ﺍﻟﻣﺳﺎﻟﻙ ﺍﻷﻧﻔﻳﺔ‪ .‬ﺍﻟﻔﺣﺹ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ ﻳﻌﺗﻣﺩ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺗﺻﻭﻳﺭ ﺍﻟﻣﻘﻁﻌﻲ‬
‫ﺍﻟﻣﺣﺳﻭﺏ ﻭ ﺍﻟﺗﺻﻭﻳﺭ ﺑﺎﻟﺭﻧﻳﻥ ﺍﻟﻣﻐﻧﺎﻁﻳﺳﻲ ﻟﻠﺟﻳﻭﺏ ﺍﻷﻧﻔﻳﺔ ﺍﻟﻠﺫﺍﻥ ﻳﻌﺩﺍﻥ ﻭﺳﻳﻠﺔ ﻣﻬﻣﺔ ﻟﺗﺷﺧﻳﺹ ﺍﻟﻭﺭﻡ‬
‫ﺍﻟﺣﻠﻳﻣﻲ ﺍﻟﻣﻌﻛﻭﺱ ﻭ ﺍﺧﺗﻳﺎﺭ ﺍﻟﺗﻘﻧﻳﺔ ﺍﻟﺟﺭﺍﺣﻳﺔ‪ .‬ﻭﻗﺩ ﺍﺳﺗﻌﻣﻝ ﺍﻟﺳﺑﻳﻝ ﺍﻟﺩﻫﻠﻳﺯﻱ ﺗﺣﺕ ﺍﻟﺷﻔﻭﻱ ﻟﺭﻭﺝ ﺩﻧﻛﺭ‬
‫ﻟﺛﻼﺛﺔ ﻣﺭﺿﻰ‪ ،‬ﻋﺷﺭﺓ ﻣﺭﺿﻰ ﺇﺳﺗﻔﺎﺩﻭﺍ ﻣﻥ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﻣﻧﻅﺎﺭﻳﺔ ﺩﺍﺧﻝ ﺍﻷﻧﻑ ﻭ ﺧﻣﺱ ﻣﺭﺿﻰ ﺇﺳﺗﻔﺎﺩﻭﺍ‬
‫ﻣﻥ ﺍﻟﺗﻘﻧﻳﺗﻳﻥ ﺍﻟﺳﺎﺑﻘﺗﻳﻥ‪ .‬ﺃﺭﺑﻊ ﻣﺭﺿﻰ )‪(%22,22‬ﻋﺎﻧﻭﺍ ﻣﻥ ﻋﻭﺩﺓ ﺍﻟﻣﺭﺽ ﺑﻌﺩ ﺃﺟﻝ ﻣﻌﺩﻟﻪ ‪26‬‬
‫ﺷﻬﺭﺍ‪ .‬ﻭﺧﺗﺎﻣﺎ‪ ،‬ﻋﻼﺝ ﺍﻟﻭﺭﻡ ﺍﻟﺣﻠﻳﻣﻲ ﺍﻟﻣﻌﻛﻭﺱ ﺟﺭﺍﺣﻲ‪ .‬ﺩﺭﺟﺔ ﻋﺩﻭﺍﻧﻳﺗﻪ ﺍﻟﻣﺣﻠﻳﺔ‪ ،‬ﺍﻟﺧﻭﻑ ﻣﻥ ﻋﻭﺩﺓ‬
‫ﺍﻟﻭﺭﻡ ﻭﺇﻣﻛﺎﻧﻳﺔ ﺣﺩﻭﺙ ﻭﺭﻡ ﺧﺑﻳﺙ ﺗﻔﺭﺽ ﻋﻼﺟﺎ ﺟﺫﺭﻳﺎ‬
‫‪- 93 -‬‬
Papillome inversé : Etude rétrospective à propos de 18 cas
au service d’ORL de l’Hôpital Militaire, Avicenne, Marrakech
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‫ﻗﺴﻢ ﺍﻟﻄﺒﻴﺐ‬
‫ﺃﺭﺍﻗﺐ ّ‬
‫ﷲ ﻓﻲ ِﻣﻬﻨَﺘِﻲ‪.‬‬
‫ﺃﻢ ﺑﺎہﻠﻟ ﺍﻟﻌﻈﻴﻢ ﺃﻥ‬
‫َ‬
‫ﻭﺍﻷﺣﻮﺍﻝ ﺑَﺎ ِﺫﻻً‬
‫ﺻﻮﻥ ﺣﻴﺎﺓ ﺍﻹﻧﺴﺎﻥ ﻓﻲ ﻛﺂﻓّ ِﺔ ﺃﻁ َﻭﺍﺭﻫَﺎ ﻓﻲ ﻛﻞ ﺍﻟﻈﺮﻭﻑ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺃ ُ‬
‫َ‬
‫ﺽ ﻭﺍﻷﻟَﻢ ﻭﺍﻟﻘَﻠﻖ‪.‬‬
‫ﻭ ْ‬
‫ﺳ ِﻌﻲ ﻓﻲ ﺍﺳﺘﻨﻘﺎﺫﻫﺎ ِﻣﻦ ﺍﻟ َﻬﻼ ِﻙ ﻭﺍﻟﻤ َﺮ ِ‬
‫ﺳ ﱠﺮﻫُ ْﻢ‪.‬‬
‫ﺱ ﻛ َﺮﺍ َﻣﺘ ُﻬﻢ‪ ،‬ﻭﺃ ْ‬
‫ﺳﺘﺮ ﻋ َْﻮ َﺭﺗ ُﻬﻢ‪ ،‬ﻭﺃﻛﺘ َﻢ ِ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺃَﺣﻔَﻆ ﻟِﻠﻨّﺎ ِ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺃﻛﻮﻥ ﻋَﻠﻰ ﺍﻟﺪ َﻭﺍﻡ ﻣﻦ ﻭﺳﺎﺋِﻞ ﺭﺣﻤﺔ ﷲ‪ ،‬ﺑﺎﺫﻻ ِﺭﻋَﺎﻳَﺘﻲ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ ﻟﻠﻘﺮﻳﺐ‬
‫ﻭﺍﻟﺒﻌﻴﺪ‪ ،‬ﻟﻠﺼﺎﻝﺡ ﻭﺍﻝﻁﺎﻟﺢ‪ ،‬ﻭﺍﻟﺺﺩﻳﻖ ﻭ ﺍﻟﻌﺪﻭ‪.‬‬
‫ﺴﺎﻥ ‪.‬ﻻ ﻷ َﺫﺍﻩ‪.‬‬
‫ﺳ ِﺨﺮﻩ ﻟﻨﻔﻊ ﺍﻹﻧ َ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺃﺛﺎﺑﺮ ﻋﻠﻰ ﻁﻠﺐ ﺍﻟﻌﻠﻢ‪ ،‬ﺃُ َ‬
‫ﺼﻐ َﺮﻧﻲ‪ ،‬ﻭﺃﻛﻮﻥ ﺃﺧﺎ ً ﻟِ ُﻜ ّﻞ َﺯﻣﻴ ٍﻞ ﻓﻲ ﺍﻟ ِﻤﻬﻨَ ِﺔ ﺍﻟﻄُﺒّﻴّﺔ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺃ ُ َﻭﻗّﺮ َﻣﻦ َﻋﻠﱠ َﻤﻨﻲ‪ ،‬ﻭﺃ ُ َﻋﻠّ َﻢ َﻣﻦ ﻳَ ْ‬
‫ُﻣﺘ َﻌﺎﻭﻧِﻴﻦَ ﻋَﻠﻰ ﺍﻟﺒ ﱢﺮ ﻭﺍﻟﺘﻘﻮﻯ‪.‬‬
‫ﺳﻮﻟِ ِﻪ‬
‫ﻭﺃﻥ ﺗﻜﻮﻥ ﺣﻴﺎﺗﻲ ِﻣ ْ‬
‫ﺗﺠﺎﻩَ ﷲ َﻭ َﺭ ُ‬
‫ﺳ ّﺮﻱ َﻭﻋَﻼﻧﻴَﺘﻲ‪ ،‬ﻧَﻘﻴّﺔً ِﻣ ّﻤﺎ ﻳُﺸﻴﻨ َﻬﺎ َ‬
‫ﺼﺪَﺍﻕ ﺇﻳ َﻤﺎﻧﻲ ﻓﻲ ِ‬
‫َﻭﺍﻟﻤﺆ ِﻣﻨﻴﻦ‪.‬‬
‫ﻭﷲ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ ﺃﻗﻮﻝ ﺷﻬﻴﺪ‬
‫ﺟﺎﻣﻌﺔ ﺍﻟﻘﺎﺿﻲ ﻋﻴﺎﺽ‬
‫ﻛﻠﻴﺔ ﺍﻟﻄﺐ ﻭ ﺍﻟﺼﻴﺪﻟﺔ‬
‫ﻣﺮﺍﻛﺶ‬
‫ﺳﻨﺔ ‪2013‬‬
‫ﺍﻟﻭﺭﻡ ﺍﻟﺣﻠﻳﻣﻲ ﺍﻟﻣﻌﻛﻭﺱ‪:‬‬
‫ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺍﺳﺗﻳﻌﺎﺩﻳﺔ ﺑﺻﺩﺩ ‪ 18‬ﺣﺎﻟﺔ‬
‫ﺑﻣﺻﻠﺣﺔ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻷﻧﻑ ﻭﺍﻷﺫﻥ ﻭﺍﻟﺣﻧﺟﺭﺓ‬
‫ﺑﺎﻟﻣﺳﺗﺷﻔﻰ ﺍﻟﻌﺳﻛﺭﻱ‪ ،‬ﺍﺑﻥ ﺳﻳﻧﺎ‪ ،‬ﻣﺭﺍﻛﺵ‬
‫ﺃﻁﺭﻭﺣﺔ ﺭﻗﻡ‬
‫ﺍﻷﻁﺮﻭﺣﺔ‬
‫ﻗﺪﻣﺖ ﻭﻧﻮﻗﺸﺖ ﻋﻼﻧﻴﺔ ﻳﻮﻡ ‪2013\ ...\...‬‬
‫ﻣﻦ ﻁﺮﻑ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪﺓ ﺳﻠﻤﻰ ﺃﻣﺰﻭﻥ‬
‫ﺍﻟﻣﺯﺩﺍﺩ ﻓﻲ ‪ 11‬ﺃﺑﺭﻳﻝ ‪ 1987‬ﺑﺗﺎﺭﻭﺩﺍﻧﺕ‬
‫ﻟﻨﻴﻞ ﺷﻬﺎﺩﺓ ﺍﻟﺪﻛﺘﻮﺭﺍﻩ ﻓﻲ ﺍﻟﻄﺐ‬
‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ ‪:‬‬
‫ﻭﺭﻡ ﺣﻠﻴﻤﻲ ﻣﻌﻜﻮﺱ‪ -‬ﻣﻨﻈﺎﺭ‪ -‬ﻓﺤﺺ ﺇﺷﻌﺎﻋﻲ‪ -‬ﻋﻼﺝ ﺟﺮﺍﺣﻲ‪.‬‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺍﻟﺴﻴﺪ‬
‫ﺍﻟﻠﺠﻨﺔ‬
‫ﻉ‪ .‬ﺭﺍﺟﻲ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫ ﻓﻲ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻷﻧﻑ ﻭﺍﻷﺫﻥ ﻭ ﺍﻟﺣﻧﺟﺭﺓ‬
‫ﻉ‪ .‬ﻋﻣﺎﺭ‬
‫ﺃﺳﺘﺎﺫ ﻣﺒﺮﺯ ﻓﻲ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻷﻧﻑ ﻭﺍﻷﺫﻥ ﻭ ﺍﻟﺣﻧﺟﺭﺓ‬
‫ﺏ‪ .‬ﺍﻟﺑﻭﻋﻳﻁﻲ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻣﺑﺭﺯ ﻓﻲ ﺟﺭﺍﺣﺔ ﺍﻷﻧﻑ ﻭﺍﻷﺫﻥ ﻭ ﺍﻟﺣﻧﺟﺭﺓ‬
‫ﻉ‪ .‬ﺍﻟﻔﻛﺭﻱ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻣﺑﺭﺯ ﻓﻲ ﺍﻟﻔﺣﺹ ﺑﺎﻷﺷﻌﺔ‬
‫ﻙ‪ .‬ﺍﻟﻔﻳﻼﻟﻲ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻣﺑﺭﺯ ﻓﻲ ﺍﻻﻧﻌﺎﺵ ﻭﺍﻟﺗﺧﺩﻳﺭ‬
‫ﺩ‪ .‬ﺗﻭﻳﺗﻲ‬
‫ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻣﺑﺭﺯ ﻓﻲ ﺃﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﻣﺳﺎﻟﻙ ﺍﻟﺑﻭﻟﻳﺔ‬
‫ﺍﻟﺮﺋﻴﺲ‬
‫ﺍﻟﻤﺸﺮﻑ‬
‫ﺍﻟﺤﻜﺎﻡ‬
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