
Trump, le multilatéralisme malgré lui. Barry Eichengreen is Professor of Economics at the 
University of California, Berkeley… Project Syndicate 
Barry Eichengreen is Professor of Economics at the University of California, Berkeley, and a 
former senior policy adviser at the International Monetary Fund. His latest book is Hall of 
Mirrors:The Great Depression, the Great Recession, and the Uses – and Misuses – of History. 
FEB 15, 2017. Traduit de l’anglais par Timothée Demont 
 
FLORENCE – Donald Trump n'est pas arrivé à la présidence des États-Unis en tant que défenseur 
du multilatéralisme. Les partisans de tous bords politiques pourront en convenir. Certaines de ses 
déclarations de campagne parmi les plus controversées suggéraient que l'OTAN était obsolète, une 
position qui laisse présager le pire quant à son attitude envers d'autres organisations et alliances 
multilatérales.  
La semaine dernière, cependant, Trump a fait marche arrière, rassurant le public du 
Commandement central américain, à Tampa, en Floride (le siège des forces américaines qui 
opèrent au Moyen-Orient). « Nous soutenons fermement l’OTAN », a-t-il déclaré, expliquant que 
son « problème » avec l'Alliance concernait la nécessité de s’assurer de contributions financières 
complètes et correctes de tous les membres, et non pas les dispositions de sécurité fondamentales.  
Ce point de vue plus nuancé reflète sans doute une nouvelle appréciation, née des exposés de ses 
conseillers en matière de sécurité ou simplement du retour à la réalité imposé par l’entrée en 
fonction, du fait que le monde est un endroit dangereux. Même un président qui s’est engagé à 
mettre « l'Amérique d'abord » semble désormais reconnaître que ce n’est pas une mauvaise chose 
de disposer d’un cadre au sein duquel les pays peuvent poursuivre des objectifs communs.  
La question est maintenant de savoir si ce qui est vrai pour l'OTAN vaut également pour le Fonds 
monétaire international, la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce et le Comité 
de Bâle sur la supervision bancaire. Les déclarations de Trump sur les chemins de campagne et sur 
Twitter ne sont pas encourageantes. En 2012, il a critiqué sur Tweeter la stratégie de la Banque 
mondiale consistant à « lier la pauvreté aux ‘changements climatiques’ (ses guillemets) ». « Et on 
se demande pourquoi les organisations internationales sont inefficaces », se plaignait-il.  
De même, en juillet dernier, il a évoqué la possibilité que les États-Unis se retirent de l'OMC si cette 
dernière contraignait sa capacité à imposer des droits de douane. Et il a promis à plusieurs reprises 
au cours de la campagne présidentielle de se soustraire à l'accord de Paris sur le climat. Mais 
l'évolution de la position de Trump sur l'OTAN suggère qu'il peut encore découvrir les avantages à 
travailler au travers de ces organisations, lorsqu’il se rendra compte que l'économie mondiale, elle 
aussi, est un endroit dangereux.  
Après l'élection, Trump a reconnu avoir un esprit ouvert sur l'accord de Paris sur le climat. Sa 
position semblait moins consister à nier l'existence du réchauffement climatique qu’à insister pour 
que les politiques d'atténuation du changement climatique n’imposent pas de charge trop 
importante pour les entreprises américaines.  
La façon de limiter la perte de compétitivité des producteurs des États-Unis est, bien sûr, de veiller 
à ce que d'autres pays exigent également que leurs entreprises prennent des mesures pour atténuer 
les changements climatiques, ce qui assurerait un statu quo. Or, c’est précisément ce que recherche 
l'accord de Paris.  
On peut dire la même chose des normes du Comité de Bâle concernant les exigences de fonds 
propres. Détenir davantage de capital représente un coût pour les banques des États-Unis, comme 
des conseillers à l’instar de Gary Cohn, ancien de Goldman Sachs et maintenant à la tête du Conseil