croissance plus diversifiée et tirée davantage par le secteur privé. “Plus l'Algérie accélère la mise en œuvre des
réformes nécessaires pour changer son modèle économique, mieux elle fera face à cette situation”, a estimé M.
Dauphin, suggérant l'engagement de réformes structurelles sur différents fronts : améliorer le climat des
affaires, simplifier les procédures administratives, faciliter l'acte d'investir, de créer et de gérer une entreprise
et accéder aux financements, notamment, pour les PME. Il s’agit aussi, selon lui, “d'améliorer la gouvernance
des entreprises et les conditions de concurrence, de s'ouvrir plus sur l'investissement étranger et de développer
un système d'éducation et de formation professionnelle qui répond aux besoins des entreprises”. Pour sa part,
Adnan Mazarei, directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, l’Algérie pourra
surmonter cette difficile conjoncture internationale grâce non seulement à ses “atouts”, mais aussi “à la volonté
des autorités nationales pour diversifier l'économie”.
M. Mazarei a indiqué que “l'Algérie n'a pas besoin d'argent. Nous sommes ici pour offrir l'assistance et les
conseils d'ordre technique et économique du FMI” pour réaliser cette diversification, avance le même
responsable. Les deux responsables du FMI ont salué la démarche de l'Algérie visant un meilleur ciblage des
subventions à travers les mesures prises dans la loi de finances 2016. “Cette réforme est nécessaire non
seulement du point de vue budgétaire, mais aussi du point de vue d'équité sociale”, estime M. Dauphin, alors
que M. Mazarei explique que le FMI est favorable à la révision des politiques de subvention d'une manière
progressive et non brutale, afin de protéger les couches défavorables.
En Algérie, certaines subventions sont “problématiques”, estime-t-il, citant en particulier les subventions
énergétiques lesquelles, selon lui, profitent davantage aux riches qu'aux pauvres. Dans un récent entretien
avec le Bulletin du FMI, M. Dauphin avait estimé qu’en 2015, les subventions ont coûté l’équivalent de 14% du
produit intérieur brut.
Meziane Rabhi