Pour le FMI, la réforme des retraites est urgente Après deux semaines passées dans le royaume, le FMI a dressé un bilan plutôt flatteur de l'économie marocaine en dépit des vents contraires au niveau mondial. La réforme des retraites qui tarde à se concrétiser constitue toutefois un point noir. Jean-François Dauphin, le chef de la mission économique du FMI au Maroc, a présenté les grandes lignes de son bilan de santé après deux semaines consacrées à ausculter l'économie marocaine et à des rencontres avec les leaders politiques et économiques du pays. elon M. Dauphin, l'économie marocaine est solide en dépit des vents contraires qui S agitent l'économie mondiale et en particulier ses partenaires européens. «Le déficit budgétaire se contracte grâce aux mesures prises par le gouvernement et la dette publique, bien qu'en augmentation, est viable» a noté l'économiste. «La dette est élevée Page 1/2 et dépasse les 60%, mais elle va baisser en 2015 selon les données du gouvernement marocain. Nous jugeons qu'elle est soutenable» a précisé M. Dauphin. e FMI a souligné également que la réforme de la compensation représente un motif L de satisfaction au vu de l'avancement de ce dossier. Interrogé sur la Plan d'accélération industrielle lancé cette année, M. Dauphin a estimé qu'il «fait partie de ce que nous soutenons pour le Maroc». Il a en particulier cité les plans sectoriels passés qui ont porté leurs fruits, constatant notamment que les exportations des nouveaux métiers mondiaux du Maroc dépassaient désormais les exportations des secteurs traditionnels. n revanche, M. Dauphin a tiré la sonnette d'alarme sur la réforme des retraites qu'il a E qualifiée d'urgente pour préserver sa viabilité. Insistant sur ce point, il a précisé que la CMR accumulait les déficits, et que chaque jour qui passait venait alourdir le poids de ce déficit. «La recommandation du FMI vise à prolonger le plus possible la viabilité de la CMR, mais le gouvernement, qui a prévu cette réforme depuis longtemps, doit la mettre en œuvre. C'est très important.» Selon le FMI, la réforme qui doit aboutir à la création de deux pôles, un public et un privé, permettra de pérenniser le système de retraite et d'élargir la couverture à tous ceux qui ne sont pas encore couverts. Parmi les autres problèmes à régler, le FMI a insisté sur le chômage, l'éducation et l'accès aux infrastructures de base. Des efforts sur la bancarisation et l'accès au crédit seront les bienvenus. La flexibilité du taux de change est une recommandation récurrente et toujours d'actualité pour le FMI. Pour 2015, le FMI s'attend à une croissance de 4,5% du PIB, dans la lignée des prévisions des autorités marocaines. Interrogé sur les prévisions contenues dans le PLF 2015, le FMI estime qu'elles sont appropriées et cohérentes. Enfin, au sujet de la ligne de précaution et de liquidité de 5 MMDH, octroyée cet été au Royaume, M. Dauphin a rappelé qu'il s'agissait d'une mesure accordée aux pays dont les fondamentaux économiques sont sains et qui en font la demande. Cette ligne est prévue en cas de choc extérieur que pourrait subir l'économie marocaine. En 2014, son montant a baissé comparé à la précédente accordée en 2012 car les risques sont moindres et l'économie marocaine s'est renforcée depuis cette date grâce aux mesures prises par le gouvernement. Page 2/2