II)IS SYNTHÈSE médecine/sciences 1 994 ; J O : 433-43 Les endozépines, ligands endogènes des récepteurs des benzodiazépines Marie-Christine Tonon Fatima Smih-Rouet Marek Lamacz Estelle Louiset Georges Pelletier Hubert Vau dry ADRESSES ------- M.-C. Tonon : directeur de recherche à l'Inserm. F. Smih-Rouet : aUocataire d 'enseignement et de recherche. M. Lamacz : maître de conférence. E. Louiset : chargée de recherche à l 'Insenn. G. Pelletier : professeur à l 'u niversité Laval, Qy,ébec. H. Vaudry : directeur de recherche à l1nsmn. Institut européen de recherches multidisciplinaires sur les peptides, labora­ toire de neuro-endocrinologie cellulaire et moléculaire, I nserm U.4 1 3, UA Cnrs uni­ versité de Rouen, 7682 1 Mont-Saint-Aignan, France. TIRÉS A PART ------ H. Vaudry. m/s n° 4 vol. / 0, avnl 94 Les benzodiazépines, en raison de leurs propriétés anxio­ lytiques, sédatives et myo-relaxantes, représentent l'une des catégories de médicaments les plus utilisées au monde. L'action des benzodiazépines est relayée par deux classes de récepteurs, les récepteurs associés au complexe GABAA­ canal chlore, encore appelés récepteurs de type central, et les récepteurs localisés sur la membrane mitochondriale, également connus sous le nom de récepteurs de type péri­ phérique. L'existence de sites de liaison bien caractérisés pour les benzodiazépines a naturellement incité plusieurs équipes à postuler l'existence de ligands endogènes sus­ ceptibles d'interagir avec les récepteurs des benzodiazé­ pines. Ces recherches ont conduit à l'identification d'une nouvelle famille de neuropeptides appelés endozépines. L ' acide y-amin obutyrique ( GABA) est consi déré comme le principal neuro­ transmetteur inhibiteur du système nerveux central ; environ 35 % des terminaisons ner­ veuses son t GABA-ergiques. Le GABA intervient dans un grand nombre de processus physiologiques tels que la régulation de l'appétit et de la pression sanguine, la thermo­ régulation, le sommeil et l'adapta­ tion au stress. Un dysfonctionne­ ment des systèmes GABAergiques est associé à diverses maladies neurolo­ giques : épilepsie, encéphalopathie d'origine hépatique, maladie de Par­ kinson, chorée de Huntington . . . D e nombreuses données comporte­ mentales, pharmacologiques et élec­ trophysiologiques suggèren t que les benzodiazépines sont capables de moduler une grande partie des effets induits par le GABA. Les étu­ des de liaison réalisées avec le [3H] diazepam, chef de file des ben­ zodiazépines, ont mis en évidence, dans le cerveau des mammifères, l'existence de sites de reconnais­ sance spécifiques, saturables et de forte affinité pour les benzodiazépines [ 1 ] . La synthèse de nombreuses ---• 433 RÉFÉRENCES ----- l . Mohler H, Okada T, Heitz P, Ulrich J . 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Molecular cloning and expression of eDNA encoding a peripheral-type benzo­ diazepine receptor. j Biol Chem 1 989 ; 264 : 204 1 5-2 1 . benzodiaz é p i n e s a permis d e démontrer que ces récepteurs pou­ vaient être classés en deux catégo­ rie : les sites dits de type central, présents dans le cerveau et liant spé­ cifiquement le clonazepam et le flu­ mazenil, et les sites dits de type péri­ phérique, en raison de leur pré­ sence dans différents organes, et liant le Ro 5-4864 et le PK 1 1 1 95 [2] . L'occupation des récepteurs cen­ traux par les benzodiazépines aug­ mente l'affinité du GABA pour les sites GABAA mais reste sans effet sur l 'affinité des sites GABA8 [3] . Les récepteurs de type périphérique ont été également identifiés dans certaines structures cérébrales mais ils diffèrent des récepteurs de type cen tral notamment par le fait qu'ils n'interagissent pas avec les sites liant le GABA. Par ailleurs, les récepteurs périphériques, contrairement aux sites de type central localisés sur la membrane ectoplasmique, semblent être principalement associés aux membranes mitochondriales [ 4] . 1 Organisation structurale du comp lexe récepteur GABAA/benzodiazépines Le réce pteur GABAA-benzodia­ zépines est un complexe macropro­ téique associé à un canal chlore (m/s n° 8, vol. 6, p. 773). La dissection moléculaire du récepteur révèle l'existence de quatre types de sous­ unités (a, �. y et ù) qui elles-mêmes sont constituées de différents sous­ types. Chez le rat, on ne compte pas moins de six sous-unités a, cinq sous-unités � et trois sous-unités y différentes. Le site GABAA propre­ ment dit est localisé sur la chaîne P du com plexe macromoléculaire récepteur. L'expression sélective des différentes sous-unités dans une cel­ lule donnée confère des caractéris­ tiques pharmacologiques spécifiques aux récepteurs GABAA-benzodiazé­ pines présents dans ce type cellu­ laire. La transfection simultanée des ADNe codant pour les chaînes a et � permet l'expression d'un récep­ teur associé à un canal chlore dont la probabilité d'ouverture est aug­ mentée par le GABA [5] et modu­ lée positivement ou négativement par les neurostéroïdes [6] . Cepen­ dant, ce type de récepteurs ne posm/s n° 4 vol. 10, amil 94 Q P S QDE LKDNTTVFTRI LDRLLDGYDNRLRPGLGE • •D NIQE • • A • N• I • I • • QGES RRQE PGDFV K Q D I GG L S P K HA P D I P • D S T • • I • I • • N S K D E • LC P E I • • QMP T S SV • • • T N • • I • I • • 35 RVTEVKTD I FVTSF GPVS DHDMEYT I DVFFRQSWKDERLKFKGPMTVLRLNNLMA S K I WT • •T• • • • • • • • • • • •K• • • • • • • • • • NI • • • • T • • • • • • • • • • • ... 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Séquences partielles des différentes sous-unités a du récepteur des benzodiazépines connues à ce jour. L'alignement des régions N-terminales de six sous-unités a du récepteur GABAA. benzodiazépines montre la conservation de nombreux résidus (points rouges). Le résidu glycyl en position 200 de la chaine a1 (astérisque) confère au site de liaison des benzodiazépines associé au complexe aJI32y2 un profil pharmacologique de type 1. L 'insensibi­ lité au diazepam du complexe aJ32y2 est liée au remplacement d'une histidine par une arginine en position 100 de la chaine a6 (astérisque). m/s n° 4 vol. 10, avril 94 435 RÉFÉRENCES ----- 25. Parola AL, Stump DG, Pepperl DJ, Krueger K.E, Regan JW, Laird Il H U . Clo­ ning and expression of a pharmacologically unique bovine peripheral-type benzodiaze­ pine receptor isoquinoline binding protein. Rothstein JD, Guidotti A, Costa E. Release of endogenous benzodiazepine receptor ligands (endozepines) from cul­ tured neurons. 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Mol Pharmacol 1 990 ; 37 : 1 64-72. 46. sède pas toutes les propriétés phar­ macologiques du complexe natif. En particulier, la modulation de la réponse au GABA par les benzodia­ zépines nécessite la cotransfection d'ADNe codant pour les sous­ unités a, � et y2 [7, 8] , suggérant que, par analogie avec le récepteur nicotinique, le complexe GABAA­ benzodiazépines présente une struc­ ture pentamérique de type 2��1y2 • L'existence de deux sous-classes de récepteurs GABAA a été démontrée par des techniques de liaison de GABA tritié à des préparations membranaires. Les sites de forte affi­ nité ( 1 5-20 nM) ne correspondent qu'à 15 % à 2 0 % des sites GABAA totaux au niveau du cortex céré­ bral [9] et présentent une distribu­ tion comparable à celle de la sous­ unité 8 [ 1 0] . Ces récepteurs pour­ raient correspondre aux récepteurs GABAA insensibles aux benzodiazé­ pines. Les sites GABAA de basse affinité ( 1 00-1 40 nM) sont étroite­ ment associés aux récepteurs des benzodiazépines [ 1 1 ] . De ce fait, les récepteurs GABAA de faible affinité sont plus généra­ l e m e n t assi milés au complexe GABA-benzodiazépines-canal chlore. Propriétés physico-chimiques et pharmacologiques des sites de liaison des benzodiazépines associés aux récepteurs GABAA Des études électrophysiologiques ont montré que les benzodiazépines tel­ les que le diazepam potentialisent l'action du GABA sur le canal chlore en déplaçant la courbe d'acti­ vité vers les faibles concentrations de GABA. Cet effet potentialisateur connu sous le terme de << phéno­ mène de GABA-shift correspond à une augmentation d' affi nité du récepteur pour le GABA. La modu­ lation allostérique de la liaison du GABA par les benzodiazépines se ferait via les récepteurs de type cen­ tral ( RBZc) et serait à l'origine de leurs effets anticonvulsivants, anxioly­ tiques, myorelaxants et sédatifs. Les RBZc sont constitués de plu­ sieurs sous-types : les récepteurs de type 1, qui possèdent une affinité » m/s n° 4 vol. 10, avril 94 nanomolaire, et les récepteurs de jours un site de liaison pour les ben­ type Il, qui présentent une affinité zodiazépines [ 1 2] . En outre, l'effet micromolaire. La densité des récep­ potentialisateur des benzodiazépines teurs de type 1 et II varie selon les sur le courant chlore induit par le régions du cerveau. Ainsi par exem­ GABA est dix fois plus important ple, chez le rat, 90 % des récep­ dans les structures de type a.,. P2Y2 teurs de type 1 sont localisés au que dans celles de type <X,.�1Y2 [ 1 3] . niveau du cervelet alors que les L'isolement du complexe récepteur récepteurs de type II sont fortement GARA/benzodiazépines par immu­ exprimés dans les parties superfi­ noprécipitation à l'aide d'anticorps cielles du colliculus supérieur. Dans monoclonaux spécifiques dirigés d'autres régions comme le cortex contre les sous-unités a1 , a3 ou a5 et l' hippocampe, les deux types de révèle que les complexes macromo­ récepteurs coexistent (m/s n° 8, léculaires ainsi obtenus lient tous le vol. 6, p. 773). flunitrazepam et le GABA. En outre, L'étude de l 'expression des ARNm 90 % d'entre eux possèdent une codant pour les différentes sous­ chaîne a1 dans leur composition et unités du récepteur GABAA a mon­ seules les combinaisons de type tré que les complexes composés des a1�xY2 présentent les caractéristiques chaînes a, � et y2 possèdent tou- pharmacologiques du récepteur de type 1 [ 14] . Les sites des benzodiazé­ pines de type II constituent une population hétérogène à laquelle appartiennent les complexes de type � � xY2 ' a3�xY2 et as� xY2 [ 1 5, 1 6] . L'ensemble de ces données indique que la pharmacologie des récepteurs des benzodiazépines dépend très lar­ gement du type de sous-unité a mis en jeu. La comparaison des structu­ res sous­ primaires des unités a (figu re 1) révèle que la chaîne a1 diffère des autres, notam­ ment par la présence d'un résidu glycyl en position 200. Le simple remplac e m e n t , dans la sous­ unité a3, de l'acide glutamique 225 par une glycine permet la conver­ sion d'un récepteur des benzodiazé­ pines de type I I (a3�2Y2 ) en un Benzodiazépines Cytoplasme � lsoquinolines carboxamides Cholestéro 0 V v ADC Matrice � Prégnénolone ATP Figure 2. Représentation schématique des sites de liaison mitochondriaux des benzodiazépines. Les récep­ teurs mitochondriaux des benzodiazépines sont formés de trois sous-unités : une protéine liant les isoquinolines carboxamides (IBP), un canal anionique dépendant du voltage (VDAC) liant les benzodiazépines et un transporteur de nucléotides à adénine (AOC), ce dernier étant localisé sur la membrane interne de la mitochondrie. L 'activation du récepteur favorise la translocation du cholestérol à l'intérieur de la mitochondrie où il est transformé en pré­ gnénolone par le cytochrome P-45Dscc· m/s n° 4 vol. 10, auril 94 437 RÉFÉRENCES ------- 47. Guidotti A. Role of DBI in brain and its posttranslational processing products in normal and abnormal behavior. Nmrophar­ macology 1 99 1 ; 30 : 1 425-33. histochemical localization of porcine diazepam-binding inhibitor ( DBI) to rat endocrine pancreas. Cell Tissue Res 1 99 1 ; 48. Tonon MC, Désy L, Nicolas P, Vaudry H, Pelletier G. Immunocytochemical loca­ lization of the endogenous benzodiazepine ligand octadecaneuropeptide (ODN) in ù1e rat brain . Nmropeptides 1 990 ; 15 : 1 7-24. Sandberg E, Hoog A, Ostenson CG, et Porcine diazepam binding inhibitor occurs in the &cells of porcine and human islets, and modulates pancreatic hormone secretion. Diabetologia 1 989 ; 32 : 537A. Alho H, Costa E, Ferrero P, Fujimoto M, Cosenza-Murphy D, Guidotti A. 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La co-expression des sous-unités a6, �2 et y2 conduit à la formation d'une population de récepteurs des benzo­ diazépines dont les propriétés phar­ macologiques sont très particulières. En effet, ces sites sont insensibles aux benzodiazépines telles que le diazepam et lient uniquement Je Ro 1 5-45 1 3. La sensibilité des com­ plexes de type a1�2y2 au diazepam est due à la présence d'un résidu histidyl en position 1 0 1 sur la chaîne a 1 : la chaîne a6 possède en posi­ tion 1 00 une arginine dont Je rem­ placement par une histidine permet la formation d ' un complexe H i s 1 00-a6 � 2y2 sensible au diaze­ pam [ 1 8] . De l'ensemble des don­ nées de la littérature il ressort que les combinai ons de type U 1 �2 Y2 représentent les formes les plus fré­ quentes du complexe récepteur GABAA/benzodiazépines. Ce type de combinaison associe le site de fai­ ble affinité pour le GABA et celui de forte affinité pour les benzodia­ zépines (récepteur des benzodiazé­ pines de type II) . 1 Structure moléculaire des sites de liaison mitochondriaux Les études pharmacologiques ont révélé l'existence d'un autre type de récepteurs des benzodiazépines qui ne reconnaissent pas le clonazepam ni le flumazenil ( ligands possédant une grande affinité pour les RBZc) mais qui, en revanche, lient spécifi­ quement certains composés comme le Ro 5-4864 et le PK 1 1 1 95. Ces sites de liaison ont été nommés récepteurs périphériques ( RBZp) car ils ont été initialement décou­ verts dans des glandes endocrines telles que la surrénale et le testicule, et dans d'autres organes comme le rein, le poumon et le foie [ 19] . Les RBZp sont généralement associés à la membrane externe des mitochon­ dries [ 4] . Cependant, quelques étu­ des font état de récepteurs de type RBZp au niveau de la membrane plasmique [20, 2 1 ] . En outre, les sites dits de type << périphérique ,, sont également présents dans certai­ nes régions du système nerveux cenm/s n° 4 vol. 10, avril 94 tral comme le plexus choroïde et le bulbe olfactif chez le rat [22] . Des études de liaison du Ro 5-4864 sur des cellules gliales en culture révè­ lent que les astrocytes possèdent aussi une forte den sité de RBZp [23] . Les différentes tentatives de purification du RBZp ont con­ duit à l'isolement de plusieurs pro­ téines de 32, 30 et 1 8 kDa. L'AD c codant pour la molécule de 1 8 kDa a été cloné chez le rat, l 'homme et le bœuf [24-26] . La protéine corres­ pondante est constituée de 1 69 acides aminés et présente cinq domaines transmembranaires poten­ tiels. Sa structure primaire est bien conservée d'une espèce à l'autre et montre une certaine analogie de séquence avec la protéine bacté­ rienne CrtK. Selon les espèces, la protéine 1 8 kDa possède ou non des sites potentiels de phosphorylation dans sa partie COOH terminale. Curieusement, ces molécules ne pré­ sentent pas d'enchaînement en aci­ des aminés pouvant correspondre à la séquence consensus d'ancrage de protéine dans la membrane mito­ chondriale. La protéine 1 8K a une grande affinité pour les isoquinoli­ nes carboxamides telles que le PK 1 1 1 95 ou le PK 1 4 1 05 . A l'inverse, elle présente une très fai­ ble affinité pour les benzodiazépines spécifiques des RBZp. Le flunitraze­ pam, le Ro 5-4864 et son dérivé iso­ thiocyanate, le AH 086, se lient préférentiellement aux protéi­ nes 30K et 32K, correspondant res- 1 + r DB I t DB I + 60 + 80 + • • • • • • • • • • • • KN • • • • • A • D • • • • • • S • • • • • • • • • • • • • - • • • I • • L K • • • • • • • • • G • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • D • D • • • • • • K R • • • Q • T • • • • • • • • S • F • • • • • • • V • • D - • • • L • • L K • • • • • • S • • K • • • • • • • N • • • T • VE • • • • • • • • • • • pDB I y DB I 40 • • • • •D• • • • • •K• • • • • •A• • • • • • • • S • • • • • • • • • • • • • - • • • • • • •K• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •D • • • • • • • • • • • bD BI dDB I + 1 SQAEFE KAAEEVRHLKTKPSDEEMLFI YGHYKQATVGDINTE - RPGMLDFTGKAKWDAWNE LKGTS KEDAMKAY INKVEELKKKYGI hDB I mD B I 20 pectivement à un canal anionique pines en raison de leur capacité de dépendant du voltage ( voltage depen­ déplacer les benzodiazépines de dent anion channel, VDAC) et un leurs sites de liaison. transporteur de l'adénosine ( adenine nucleotide carrier, ADC) [27] . L'affi­ Les �-carbolines nité des RBZp pour le Ro 5-4864 est En 1 980, Braestrup et al. [ 30] ont variable d'une espèce à l'autre et isolé à partir de 1 'urine et du cer­ dépend largement de la pro­ veau humains un composé, l'éthyl­ téine 1 8K exprimée [28] , ce qui �-carboline-3-carboxylate ( �-CCE) , montre que les trois protéines sont qui présente une affinité nanomo­ laire pour les récepteurs des benzo­ étroitement associées (figure 2). Le rôle des RBZp est encore mal diazépines. Par la suite, il a été connu. L'activation de ces récep­ montré que cette molécule n'était teurs produit divers effets tels que qu'un artéfact apparu au cours du l 'augmentation de la conversion du processus d'extraction. Cependant, cholestérol en prégnénolone et de ces travaux ont eu le mérite de con­ la synthèse de stéroïdes, l'inhibition duire au développement d'une nou­ de la prolifération cellulaire, la velle classe de ligands pour les modulation de la production de récepteurs des benzodiazépines. Les cytokines, une activation de la libé­ méthyl-�-carboline-3-carboxylate ( �­ ration hormonale par des cellules CCM) et méthyl 6,7-diméthoxy an téhypophysaires tumorales -4-éthyl-�-carbo l i ne-3-carboxylate (ATt20) , la régulation de l'activité (DMCM) comptent parmi les �­ cardiaque ou encore la production carbolines les plus étudiées à ce d'un état proconflictuel et anxio­ jour. Administrées par voie intracé­ rébroventriculaire ou intrapérito­ gène [ 19, 29] . néale ces substances produisent des effets opposés à ceux des benzodia­ Les ligands endogènes zépines, à savoir anxiété et convul­ des récepteurs sions [3 1 ] . Elles possèdent égale­ des benzodiazépines ment, à faible dose, une activité psychostimulante. Les �-carbolines, L'existence de sites de liaison spéci­ qui inhibent l'action du GABA en fiques pour les benzodiazépines a diminuant la fréquence d'ouverture conduit naturellement plusieurs des canaux chlore [32] , agissent groupes à rechercher les ligands comme des agonistes inverses des endogènes de ces récepteurs. Trois benzodiazépines au niveau des familles de molécules ont ainsi été RBZc. identifiées : les �-carbolines, les ben­ zodiazépines endogènes et une Les benzodiazépines endogènes famille de peptides appelés endozé- Plusieurs groupes ont envisagé l'exis- • • • • • D • • • • • • KR • • • Q • DT • • • • • • • S • F • • • • • • • V • • D - • • • L • • L K • • • • • • S • • K • • • • • • • S • • • T T L • • D • DE • • • • • KK • • • R • T • • • L K EL • • F • • • • • • • • • • I • - C • • • • • L K • • • • • E • • • L K • • I • • • • • • N • M S L • E Q • D Q • • SN • • N • • S L • • • NDL • E L • A L F • • • SA • • AD P A N • • • L • • L K • • • • F • • • H K KA • L • • • • • Q • • VSQ L • • E K • K A • NE • P • • • • T D • L • E L • A L • • • • • • • • N D K • - K • • I FNMKDRY • • E • • EN • • • K • Q • • • E • E • VE • • D • • • • • • • • • • S • A K TMV E • • • • • • A • • • S • I A S L GL Q • • A L • DQ • I A • • S S F ig u re 3. Comparaison des séquences en acides aminés du précurseur des endozépines, l e diazepam­ binding inhibitor (DB/} de différentes espèces. Les points rouges correspondent aux acides aminés conservés. h : homme ; b : boeuf; p : porc ; r : rat ; m : souris ; d : canard ; t : tabac ; y : levure. m/s n° 4 vol. 10, avril 94 439 RÉFÉRENCES ------- 67. Papadopoulos V, Nowzari FB, Krueger KE. Hormone-stimulated steroidogenesis is coupled to mitochondrial benzodiazepine receptors. J Biol Chem 1 99 1 ; 266 : 3682-7. 68. Boujrad N, Hudson JR, Papadopoulos V. Inhibition of hormone-stimulated steroi­ dogenesis in cultured Leydig tumor cells by a cholesterol-linked phosphorothioate o l i g o d e o xy n u c l e o t i d e an ti s e n s e to diazepam-binding inhibitor. Proc Natl Acad Sei USA 1 993 ; 90 : 5728-3 1 . 69. Bender AS, Hertz L . Pharmacological evidence that the non-neuronal diazepam binding site in primary cultures of glial cells is associated with a calcium channel. 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A novel acyl­ CoA-bindin g protein from bovine liver. Bio­ chem j 1 98 7 ; 24 1 : 1 89-92. 440 tence de composés structuralement apparentés aux benzodiazépines dans le cerveau des mammifères. A l'aide d'anticorps monoclonaux diri­ gés contre les benzodiazépines, l'équipe de De Bias a isolé, par chromatographie d'affinité, des com­ posés capables de déplacer les ben­ zodiazépines de leurs sites de liaison . L'analyse par HPLC et spectrométrie de masse a montré que la structure de ces substances était chimique­ ment apparentée à celle des benzo­ diazépines [33, 34] . Plusieurs obser­ vations plaidaient en faveur d'une synthèse endogène de ces molécules. Ainsi, la présence de composés benzodiazepin-like dans des tissus humains conservés dans la paraffine depuis 1 940, c'est-à-dire quinze ans avant la synthèse de la première benzodiazépine, a été mise en évi­ dence par des techniques immuno­ histochimiques [35] . En outre, des lignées cellulaires, cultivées trois mois dans un milieu défini, produi­ sent des molécules qui s'apparentent par leur structure aux benzodiazépi­ nes [36] . Toutefois, des études plus récentes ont révélé que les micro­ organismes tels que Penicillium cyclo­ pium ou Streptomyces refuineus produi­ sent des benzodiazépines et que ces molécules sont également présentes dans de nombreux végétaux ( céréa­ les, riz et pommes de terre) ainsi que dans divers produits d'origine animale [37] , ce qui tendrait à mon­ trer que les benzodiazépines endo­ gènes pourraient être d'origine ali­ mentaire ou provenir de contamina­ tions accidentelles. Les endozépines Le nom d' endozépines est un terme générique qui désigne une famille de peptides endogènes capables de se lier aux récepteurs des benzodia­ zépines. Toutes les molécules con­ nues à ce jour dérivent d'un poly­ peptide de 1 0 kDa appelé diazepam­ binding inhibitor (DBI) initialement isolé à partir du cerveau de rat en raison de sa capacité à déplacer de façon comp étitive les benzodiazépi­ nes et les l:i-carbolines de leurs sites de liaison [ 38] . • Structure des endozépines Des séquences peptidiques partielles du DBI de rat ont été déterminées et, à partir de ces séquences, l'ADNe codant pour le DBI a été cloné chez un certain nombre d ' espè­ ces [39-43] . Ces ADNe codent pour des polypeptides (86 acides aminés environ) hydrophiles et dépourvus de peptide signal. La structure pri­ maire du DBI a été également déterminée par le séquençage de peptides purifiés à partir de divers tissus périphériques. La comparaison des séquences en acides aminés du DBI de rat et de souris, deux espè­ ces qui ont divergé il y a 50 à 1 00 millions d'années, révèle 97 % d'analogie entre elles (figure 3). Les séquences bovine et humaine ont respectivement 85 % et 78 % d'ana­ logie avec celle du DBI de rat. L'endozépine isolée à partir du cor­ tex surrénalien de bœuf est une molécule de 84 acides aminés qui diffère du peptide d'origine céré­ brale par l'absence des 2 acides ami­ nés C-terminaux (glycine et isoleu­ cine) . L'existence de ce des(Gly­ Ile) DBI pourrait résulter, soit d'une maturation post-traductionnelle spé­ cifique du précurseur dans la surré­ nale, soit d'un artéfact lié à la tech­ nique d'extraction . Par ailleurs, le DBI bovin présente 60 % de simili­ tude de séquence avec la région NH2 terminale d'une protéine trans­ membranaire de 533 acides aminés ( membrane associated protein-DBI, MA­ D BI) , clonée à partir d'une banque de cerveau de bœuf [ 44] . Chez le rat et l 'homme, la recherche des séquences génomiques par Southern blot a révélé la présence de six frag­ ments de restriction dont la taille serait compatible avec l'existence de plusieurs gènes codant pour le DBI. Cependant, une sonde correspon­ dant à l 'extrémité 5' non traduite de l 'ADNe du DBI ne s'hybride qu'avec un seul fragment de restric­ tion de l 'ADN génomique, ce qui suggère l'existence d'un seul gène actif et de plusieurs pseudogènes. Chez l'homme, ces gènes ou pseu­ dogènes se trouvent principalement sur la région q 1 2-2 1 du chromo­ some 2 mais aussi sur les chromoso­ mes 5 et 6 [39, 45] . La présence de plusieurs acides ami­ nés basiques, susceptibles de corres­ pondre à des sites de clivage poten­ tiels, indique que le DBI pourrait être le précurseur de peptides bio­ logiquement actifs (figure 4). Le DBI m/s n° 4 vot. 10, avril 94 K K R K K R K R K K K KK K K KK OBI TIN Fig u re 4. Schéma de maturation du diazepam-binding inhibitor (OBI} Toutes les endozépines connues à ce jour dérivent d'un polypep­ tide de 10 kDa appelé d i azepam-bi n d i n g i n h i bitor (081), capable de déplacer de façon compétitive les benzodiazépines et les {3-carbolines de leurs sites de liaison. Le clivage du OBI au niveau des lysines 32 et 50 produit /'octa­ décaneuropeptide (ODNJ ; le clivage au niveau des lysines 16 et 50 produit le triakontatétraneuropeptide (TTNJ. de rat. Fig u re 5. Localisation par immunofluorescence des endozépines dans Les cellules gliales bordant le ventricule laté­ ral du télencéphale sont spécifiquement marquées par des anticorps dirigés contre /'octadécaneuropeptide (ODN) (x 750). le cerveau de la grenouille. m/s n° 4 vol. 10, avril 94 donne naissance, par protéolyse enzymatique, à plusieurs fragments dont un triakontatétraneuropeptide (DBI 1 7-50 connu sous le terme de TI ) et un octadécaneuropeptide (DBI 33-50 désigné par le sigle ODN) (figure 4) qui possèdent des propriétés physicochimiques très dif­ férentes. Le TI présente une séquence hydrophobe, dans sa région C-terminale, qui lui permet d'adopter une structure secondaire en hélice a dans un environnement apolaire. Cette configuration semble jouer un rôle important dans la électivité des sites de liaison : le TIN possède une affinité plus grande pour les RBZp que pour les RBZc [ 46] . A l'inverse, l'ODN se lie préférentiellement au site des ben­ zodiazépines associé au complexe récepteur GABAA /benzodiazépi­ nes [ 47] . • Distribution anatomique et localisation cellulaire des endozépines Le développement d'anticorps diri­ gés contre les endozépines a permis de montrer que ces peptides sont largement distribués dans l'ensemble du système nerveux central et dans de nombreux tissus périphériques . Les concentrations les plus fortes ont été mesurées dans l 'hypothala­ mus, le cervelet, le foie, le rein et le duodénum. Des études immuno­ histochimiques indiquent que, dans le cerveau, l 'immunoréactivité est essentiellement associée à des élé­ ments de type gliaux ; en particulier, de nombreux astrocytes immuno­ réactifs sont observés dans les diffé­ rentes couches du cortex céré­ bral [ 48] . En revanche, au niveau de la substance blanche, seules quel­ ques cellules gliales localisées dans le corpus callosum son t m ar­ quées [ 49] . Dans l 'hypothalamus, les endozépines son t localisées dans les cellules épendymaires qui bordent le troisième ventricule, les astrocytes des noyaux paraventriculaires, arqué et supraoptique, ainsi que dans les tanycytes de l ' éminence médiane (figure 5). Les endozépines sont éga­ lement synthétisées dans les pituicy­ tes au niveau du lobe postérieur de l 'hypophyse et dans quelques cellu­ les du lobe i n te rmédiaire ; à l'inverse, le lobe antérieur en est totalement dépourvu [50 ] . Les étu­ des réalisées en microscopie électro441 nique ont montré que, dans le cer­ velet, les endozépines sont exclusive­ ment exprimées dans les cellules de Bergmann et qu'elles sont distri­ buées de façon diffuse dans le cyto­ plasme. Le fait que les endozépines ne soient pas empaquetées dans des grains de sécrétion est en accord avec l'absence de peptide signal dans la séquence du DBI. Paradoxa­ lement, la présence d'endozépines a été observée dans des vésicules au niveau d'éléments neuronal-lx dans plusieurs régions du cerveau telles que l'hippocampe, le cervelet et l 'hypothalamus [ 49, 5 1 ] . La nature des cellules qui expriment les endo­ zépines semble avoir changé au cours de l'évolution puisqu 'un pep­ tide apparenté à l'OD est présent dans les cellules gliales chez la gre­ nouille [52] , alors que chez le pois­ son, la localisation du peptide est strictement neuronale [53] . Au niveau des organes ou tissus périphériques, les endozépines sont stockées dans des cellules spéciali­ sées : les cellules épithéliales du trac­ tus gastroin testinal [54] , les cellules de Leydig du testicule [ 55, 56] , les cellules a et 8 du pancréas [57, 58] et les cellules acineuses de la pros­ tate [ 59] . Au niveau de la surrénale la localisation des endozépines est strictement limitée à la zone glomé­ rulée du cortex [ 60 ] . L'analyse par Northem blot ou par hybridation in situ montre toujours une bonne cor­ rélation entre la localisation du DBI et les sites d'expression de son ARNm. • A ctivités biologiques des endozépines Administrés par voie intracérébro­ ventriculaire, le DBI et l'OD indui­ sent des comportements de type proconflictuel et un état d'anxiété comparables à ceux observés après l'injection de (3-carbolines [ 6 1 , 62] . Les effets du DBI et de l'OD sont totalement bloqués par l 'administra­ tion de flumazenil, un antagoniste spécifique des RBZc. Au niveau cel­ lulaire, le DBI réduit l'amplitude du courant chlore induit par le GABA sur les cellules de moelle épinière de souris [ 63] . De même, dans les cellules mélanotropes de l ' hypo­ physe, l' ODN bloque l'effet inhibi­ teur du GABA sur la sécrétion hor­ monale (figure 6) [ 64] et abolit tota­ lement l'action du GABA sur le cou442 rant chlore [65] . En modulant néga­ tivement la transmission GABAergi­ que, le DBI et son fragment 33-50 se comportent donc comme des ago­ nistes inverses des benzodiazépines et l'action inhibitrice des endozépi­ nes serait à l'origine de leurs effets anxiogènes et convulsivants. Au niveau des organes périphéri­ ques, il existe une bonne corrélation entre le taux d'expression des endo­ zépines et celui des RBZp. Ainsi, la surrénale, qui est l'un des organes les plus riches en DBI, présente une concentration élevée de récepteurs mitochondriaux des benzodiazépi­ nes. Il est in téressant de noter que le DBI est exprimé dans divers types de cellules stéroïdogènes (cellules du cortex surrénalien et cellules de Leydig) . L'activation des récepteurs mitochondriaux par les benzodiazé­ pines ou le DBI stimule la synthèse des stéroïdes [ 66, 67] . Le TIN mime les effets du DBI dans deux lignées de cellules tumorales, les lignées Y- 1 (cellules du cortex sur­ rénalien) et MA- 1 0 (cellules de Ley­ dig) tandis que I'ODN est beaucoup moins actif. L'étape limitante de la stéroïdogenèse est le transport du cholestérol dans la mitochondrie où il est ensuite converti en prégnéno­ lone par le cytochrome P-4505cc (side-chain cleavage). Il est bien établi que le passage du cholestérol vers la mitochondrie, qui est inhibé par le cycloheximide, nécessite la synthèse d'une protéine à renouvellement rapide. La demi-vie du DBI est trop longue, trois à six heures, pour qu'il puisse correspondre à cette protéine labile. En outre, les facteurs endo­ crines qui stimulent la stéroïdoge­ nèse n'affectent pas la synthèse d'endozépines. Néan moins, une étude récente très élégante a mon­ tré que des oligonucléotides antisens dirigés contre les ARNm du DBI inhibent à la fois la synthèse de DBI et la production de prégnénolone induite par les gonadotropines dans les cellules MA-l 0 [ 68] . Ces oligonu­ cléotides antisens étant sans effet sur l'activité du cytochrome P-4505cc• il est clair que les endozépines, via l'activation des RBZp, jouent un rôle clé dans les premières étapes de la biosynthèse des stéroïdes. Les cellules gliales, qui expriment la majorité des RBZp du système ner- veux central [ 69] , montrent une fo rte capac i te de l iaison du TIN [ 70] . Par ailleurs, les cellules gliales synthétisent une série de neu­ rostéroïdes ( prégnénolone sulfate, dihydroépiandrostérone sulfate, 3a­ hydroxy-5a-p regn a n 2 0-o n e ou 3a-2 1-dihydroxy-5a-pregnan-20-one) qui sont capables de moduler posi­ tivement ou négativement le fonc­ tion n e m e n t récepteur du GABAA [6] . Une étude réalisée sur des mitochondries, isolées à partir d'un gliome de rat (lignée cellulaire C6-2B) , a montré que le DBI et le TIN augmentent la synthèse de pré­ gnénolone, alors que l'ODN est sans effet [ 7 1 ] . On peut donc concevoir que les endozépines, dont le lieu de synthèse est essentiellement situé dans les cellules gliales, puissent moduler la transmission GABAergi­ que en contrôlant la biosynthèse des neurostéroïdes. Une étude récente montre que les endozépines sont libérées par les astrocytes et peuvent agir directement sur ces mêmes cel­ lules par un mécanisme de type autocrine ou paracrine. En particu­ lier, sur des astrocytes en culture, l'ODN provoque des modifications de la concentration de calcium intracellulaire ( [Ca2• ] J qui sont fonction de la dose de peptide administrée : à des concentrations nanomolaires, l'ODN induit une élé­ vation de la [Ca2• ] ;, tandis qu'à doses micromolaires il diminue la [ Ca2• ] ;. La mobilisation du Ca2• induite par les faibles doses d'ODN n'est bloquée ni par le flumazenil, ni par le PK 1 1 1 95, suggérant l'exis­ tence d'un nouveau type de récep­ teur pour les e ndozépines. A l ' inverse, la diminution de la [Ca2• ] ; induite par les fortes doses d'ODN est bloquée par le flumaze­ nil, indiquant qu'à des concentra­ tions micromolaires, l'OD exerce son effet via des RBZc ( communica­ tion personnelle, Lamacz et al., sou­ mis pour publication) . Un certain nombre d'éléments per­ mettent d'envisager un rôle des endozépines dans la réponse immu­ nitaire. Dans les monocytes humains, le TIN et l 'ODN potentialisent l'action d'une endotoxine bacté­ rienne (lipopolysaccharide, LPS) sur la production d'interleukine 1 ( I L l ) et du TNF (tumor necrosis factor). mls n° 4 vol. 10, avril 94 cellules � chez le rat, suggérant que les endozépines pourraient être impliquées dans certaines formes de diabète insulinodépendant. Quelques années après la décou­ verte du DBI, une protéine appelée Acyl Co-A binding protein (ACBP) a été purifiée et caractérisée à partir du foie de bœuf sur la base de sa capacité de stimuler la synthèse d'acides gras [ 76] . Or, les recher­ ches d'analogie de structure ont montré que l'ACBP possède exacte­ ment la même séquence que le DBI. I l apparaît donc que le DBI pour­ rait exercer certaines fonctions métaboliques, telles que la régula­ tion de la biosynthèse des acides gras (élongation des acides gras à 8- 1 2 carbones) , indépendamment de son rôle de ligand des récepteurs des benzodiazépines. L'effet des endozépines sur la pro­ duction de cytokines est mimé par le Ro 5-4864 [ 72, 73] . Les cellules du système immunitaire expriment l 'une des composantes du RBZp, la protéine 1 8K, qui est localisée à la fois sur la membrane mitochon­ driale et la membrane plasmi­ que [20] . L'ensemble de ces don­ nées suggère que les peptides appa­ rentés au DBI pourraient jouer un rôle physiologique dans le contrôle de la réaction inflammatoire. Certaines actions du DBI ne sem­ blent pas être liées à l'activation des récepteurs des benzodiazépines. Chez le rat, les endozépines dimi­ nuent la libération d'insuline induite par le glucose sur une préparation de pancréas isolé [ 74] . Le diabète est souvent associé à une baisse de la réplication de l'ADN dans les cel­ lules � du pancréas. Or, Sjôholm et al. [ 75] ont observé que le DBI pro­ voque une diminution de l ' incorpo­ ration de thymidine tritiée dans les 1 Conclusion Les endozépines constituent une famille de polypeptides ubiquitaires dont la structure a été conservée au cours de l ' évolution, depuis les uni­ cellulaires jusqu'à l ' homme. La plu­ part des effets des endozépines s'exercen t par l'intermédiaire, soit des récepteurs des benzodiazépines associés au site GABAA , soit des récepteurs des benzodiazépines dits de type périphérique, localisés sur la membrane mitochondriale ou sur la membrane plasmique. Bien que les endozépines présentent de nom­ breuses activités pharmacologiques, leurs fonctions physiologiques et leurs modes d'action restent mal connus. Les travaux récents indi­ quent que les endozépines pour­ raient agir à la fois comme des mes­ sagers intercellulaires et des média­ teurs intracellulaires. D'autres études en cours devraient permettre de déterminer le rôle des endozépines, notamment dans le système nerveux central et dans les glandes endocri­ nes • Surnrnary Endozepines : endogenous ligands for benzodiazepine receptors 300 a-MSH (% niveau de base) GABA (1 0·4 M) ODN ( 1 0·4 M) GABA Flumazénil ( 1 0·4 M) GABA + ODN (1 0·4 M) 200 1 00 0 2 2 3 2 3 Temps (heures) F i g u re 6. Effet de l'endozépine ODN sur la réponse au GABA des cel­ lules du lobe intermédiaire de l'hypophyse. Administré in vitro, le GABA provoque sur la sécrétion d'hormone mélanotrope {a-MSH) (points rouges) un effet biphasique qui est aboli en présence de l'octadécaneuropeptide (ODN). L'action de /'ODN est inhibée par un antagoniste spécifique des récep­ teurs des benzodiazépines, le flumazenyl. m/s n° 4 vol. 10, avril 94 Because of their anxiolytic, seda­ tive and myo-relaxant properties, benzodiazepines are among the most commonly used drugs in cli­ nical practice. The actions of benzodiazepines are mediated by two classes of receptors i.e. recep­ tors associated with the GABAA­ chloride channel complex also named central-type benzodiaze­ pine recep tors and receptors localized in the mitochondrial membrane called peripheral-type benzodiazepine receptors. The existence of binding sites for ben­ zodiazepines has suggested the existence of endogenous ligands capable of interacting with either central or peripheral type benzo­ diazepine receptors. This hypo­ thesis has led to the dicovery of a family of regulatory peptides named endozepines which dis­ place diazepam from its neuronal binding sites and exert a wide range of biological activities. 443