L`éducation du patient réduit la consommation de benzodiazépines

392 MÉDECINE novembre 2014
ACTUALITÉS
Mots clés :
Mortalité ;
Maladies
cardio-vascu-
laires ;
Régime
alimentaire
Mortality;
Cardiovascular
Diseases;
Diet
Mots clés :
Benzodiazépines ;
Education
du patient
comme
sujet
Benzodiazepine;
Patient
Education
as Topic
Un essai randomisé québécois a
montré, chez des consomma-
teurs chroniques de benzodia-
zépines âgés d’au moins 65 ans,
l’efficacité d’une action d’éduca-
tion thérapeutique visant à
l’arrêt de ce médicament.
Cet essai a inclus 330 patients âgés d’au
moins 65 ans et traités par au moins
5 médicaments différents dont une ben-
zodiazépine depuis au moins
3 mois ; 30 pharmacies ont été randomi-
sées : dans 15 d’entre elles, 148
patients ont bénéficié d’une action
d’éducation thérapeutique ; 155 patients
des 15 autres pharmacies formaient le
groupe témoin. Les patients du groupe
intervention bénéficiaient de la remise
d’un livret dont ils parlaient ensuite avec
leur médecin ou pharmacien. Ce livret
de 8 pages détaille clairement les
risques des benzodiazépines au long
cours, propose des alternatives et
permet de visualiser un schéma de
décroissance posologique.
Au bout de 6 mois, un arrêt complet des
benzodiazépines a été obtenu chez
27 % des patients du groupe interven-
tion versus 5 % des patients du groupe
témoin ; si l’on ajoute les patients qui ont
diminué les posologies des benzodiazé-
pines, les pourcentages respectifs sont
de 38 % et 11 %. En analyse multiva-
riée, un âge supérieur à 80 ans, la durée
du traitement, la dose et les tentatives
antérieures de sevrage n’interféraient
pas avec l’arrêt des benzodiazépines.
Les participants ont plus sollicité leur
médecin que leur pharmacien pour
parler de l’arrêt des benzodiazépines ;
des participants ont rapporté que leur
médecin les dissuadait d’arrêter leur trai-
tement.
Tannenbaum C, Martin P, Tamblyn R, Benedetti
A, Ahmed S. Reduction of inappropriate benzo-
diazepine prescriptions among older adults
through direct patient education: the EMPOWER
cluster randomized trial. JAMA Intern Med.
Published online April 14, 2014. doi:
10.1001/jamainternmed. 2014.949
• Alors que l’usage excessif des benzo-
diazépines au long cours constitue un
problème de santé publique, de simples
campagnes d’information ne sont pas
suffisantes.
• Une action d’éducation thérapeutique
bien construite et menée en soins pri-
maires a fait la preuve de son efficacité.
L’éducation du patient réduit la consommation de benzodiazépines au long cours
Une méta-analyse montre que l’augmentation de
la consommation de fruits et légumes est asso-
ciée à une diminution de la mortalité totale et de
la mortalité cardiovasculaire ; au-delà de 5 por-
tions de fruits ou légumes par jour, la mortalité
ne décroît plus.
Cette méta-analyse a inclus 16 études prospectives de cohorte
qui ont analysé les relations entre le niveau de consommation
de fruits et légumes et la mortalité totale et/ou cardiovasculaire
et/ou la mortalité par cancer. Ces 16 études ont inclus au total
plus de 800 000 sujets ; sept d’entre elles (plus de 500 000
sujets) ont porté sur la mortalité totale ; la durée de suivi allait de
4,6 ans à 26 ans.
Le Hazard ratio (HR) de risque de mortalité toutes causes était
de 0,95 par portion supplémentaire de fruit ou légume. Cette
relation dose-réponse ne s’observe plus à partir de 5 portions
de fruits ou légumes. Par comparaison avec les personnes sans
consommation quotidienne de fruits ou légumes, le Hazard
ratio (HR) de risque de mortalité toutes causes était de 0,74 à
partir de 5 portions de fruits ou légumes.
Une relation du même ordre était notée pour la mortalité cardio-
vasculaire ; en revanche, il n’était pas noté de relation pour la
mortalité par cancer.
Cette méta-analyse est la première à montrer une relation dose-
réponse pour le risque de mortalité totale avec une réduction de
5 % pour chaque portion supplémentaire de fruit ou légume
jusqu’à 5 portions par jour.
Wang X, Ouyang Y, Zhu M, Zhao G, Bao W et al. Fruit and vegetable
consumption and mortality from all causes, cardiovascular disease, and
cancer: systematic review and dose-response meta-analysis of prospective
cohort studies.BMJ. 2014;349:g4490.
• Ces résultats confortent le slogan du PNNS, 5 fruits ou
légumes par jour.
• Ils doivent inciter les médecins à renforcer ce message. Mais
les obstacles, notamment socioéconomiques, à une consom-
mation accrue de fruits et légumes ne doivent pas être sous-
estimés. Ils ne peuvent être atténués que par une politique de
santé publique ambitieuse.
Consommation de fruits et légumes et mortalité
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