siècle par de multiples facteurs qui sans établir une causalité directe ont abouti à la chute de
la monarchie et à l’instauration de la Iere République.
Les problèmes que connaît la monarchie à la veille de la révolution sont multiples
La monarchie- dite absolue parce qu’en théorie le roi ne doit de compte qu’à Dieu et que la loi
et la justice ne peuvent se faire qu’en son nom (le roi gouverne en fait avec ses ministres et
son Conseil) -est discréditée, désacralisée à la fin du XVIII e siècle depuis que les œuvres des
philosophes et de nombreuses vulgarisations et pamphlets, largement diffusés, ont remis en
cause les fondements de l’autorité royale. La société de l’ Ancien Régime est une société
composée de trois ordres ou « états » : le clergé et la noblesse, ordres privilégiés qui ne payent
pas d’impôts ; et le Tiers État au sein duquel la bourgeoisie aspire à jouer un rôle politique et
que rebute de plus en plus le vieux système des privilèges et des particularismes, véritable
frein à l’essort économique et social. L’attente de réformes dans les domaines institutionnel,
judiciaire, économique (en particulier le système fiscal), et administratif se fait de plus en plus
pressante comme en témoigne les cahiers de doléances, qui constituent un véritable inventaire
des maux de la société française à la veille de la révolution, et l’esquisse d’un programme
politique préfigurant la fin de l’Ancien régime : Suppressions des droits féodaux, égalité
devant les impôts, revendication des droits des sujets face à l’arbitraire royal.
Finalement, la faillite financière de l’Etat et la crise économique que traverse le pays achèvent
de déstabiliser une monarchie dont les jours sont comptés.
Pour résoudre la crise financière dans laquelle se trouve le royaume, le roi convoque les Etats
généraux. Les Etats généraux sont sous la monarchie, l’assemblée représentative des trois
ordres (clergé, noblesse, tiers état) qui peuvent être convoqués par le roi en cas de difficultés
exceptionnelles. Les premiers se réunissent en 1302. En 1789, ils n’avaient pas été réunis
depuis 1614.
Devant le refus du roi d’entreprendre des réformes fondamentales, les députés du Tiers Etat
qui prennent conscience de leur importance (ils représentent les 96/100e de la nation) et de
l’écart entre leur ordre et leur rôle politique (« Quest-ce que le tiers état ? Tout ! Qu’est-ce
qu’il représente? rien ! (abbé Siéyès 1789) se proclament Assemblée nationale (17 juin 1789)
et affirment ainsi le principe de la souveraineté nationale qui s’oppose à la conception d’une
monarchie absolu de droit divin. Avec le serment du Jeu de paume (20 juin), les députés du
Tiers Etat jurent de ne pas se séparer sans avoir donné une Constitution au royaume. Le 9
juillet, l’Assemblée nationale se proclame Assemblée constituante.
Appuyée par des soulèvements populaires à Paris mais aussi dans la plupart des campagnes,
l’Assemblée nationale abolit les privilèges dans la nuit du 4 août 1789 et vote la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen qui, précédant la Constitution du 3 septembre 1791,
constitue déjà un programme révolutionnaire.
En trois mois (5 mai au 14 juillet), la monarchie absolue s’effondre « sous la double poussée
d’une révolution parlementaire et d’une émeute populaire » (Duverger, M. Les Constitutions
de la France p37).
La Constitution du 3 septembre 1791 s’efforcera d’adapter plus tard les principes de la
Déclaration. La monarchie absolue a fait place à une monarchie constitutionnelle : Le roi tient
désormais son autorité de la nation ; il n’est plus roi de France mais roi des Français. Il doit
prêter serment de fidélité à la nation et à la loi. Le roi reste le chef de l’État, mais seul le
pouvoir exécutif lui est laissé(en fait limité au seul droit de véto ) et il a en face de lui une
puissante assemblée élue au suffrage censitaire, investie du pouvoir législatif. Le pouvoir