400 D. Leguay et al.
◦l’ancienneté de la prise en charge en psychiatrie :
9±9 ans, 37 % depuis moins de cinq ans,
◦l’ancienneté du suivi par le psychiatre : 3 ±4 ans, 42 %
depuis moins d’un an,
◦61 % sont vus en ambulatoire, 33 % en hospitalisation
temps plein et 6 % en hôpital de jour,
◦52 % bénéficient d’un traitement antipsychotique aty-
pique (APA) à M0, 25 % d’un traitement neuroleptique
(NL), 23 % sont sans traitement antipsychotique lors
de l’inclusion, et parmi ceux-ci 34 % (8 % du total)
n’ont jamais eu de traitement médicamenteux anti-
psychotique ; ces derniers constituent la population
dénommée plus loin «naïfs »,
◦95 % des patients se sont vu prescrire un APA à l’issue
de la consultation de M0 : 4 % de l’amisulpride, 8 %
de l’olanzapine, 16 % de la rispéridone et 67 % de
l’aripiprazole.
L’ensemble de ces informations porte sur les
6007 patients dont les données ont pu être analysées,
réalisant ainsi une photographie épidémiologique d’une
population ayant demandé des soins au début de l’étude.
Les mêmes paramètres ont été explorés sur les 4898 patients
présents à M0 et M6 et les résultats en sont très proches.
Sur aucune de ces caractéristiques on ne constate une
différence excédant 1 %, hormis pour le pourcentage de
patients vus en ambulatoire, supérieur de 2 % chez les
patients vus à M0 et M6, à celui de l’ensemble des patients
vus à M0 (63 % versus 61 %).
Caractéristiques de l’offre de soins
Moyens à disposition
Compte tenu de la très large représentativité de la popu-
lation des PE en termes de modalités d’exercice, de
répartition géographique, de proportion de secteurs parti-
cipants, il avait paru intéressant au comité scientifique de
l’étude d’explorer avec eux l’offre de soins existante en
France dans le domaine de la prise en charge des patients
présentant des troubles schizophréniques, tant en termes
de structures disponibles, sanitaires ou médicosociales, que
de techniques de soins.
L’offre de soins décrite par les PE comme étant à disposi-
tion de leurs patients montre une excellente couverture en
termes de structures de soins, mais déjà une relative pau-
vreté en termes de possibilités d’utiliser les techniques de
réhabilitation.
Sur la globalité des PE, les trois quarts ou plus peuvent
proposer des prises en charge en centre médicopsycholo-
gique, en accueil d’urgence, en hôpital de jour, en centre
d’accueil thérapeutique à temps partiel, en atelier théra-
peutique et des visites de personnel soignant à domicile.
La proportion est plus faible pour l’hôpital de nuit (66 %),
et très minoritaire pour l’hospitalisation à domicile (11 %).
Les PE les moins en capacité d’offrir cette accessibi-
lité à leurs patients sont les psychiatres libéraux et ceux
qui exercent en clinique, qui semblent ne pouvoir s’en
tenir qu’à des modalités univoques de soins. Sur le plan
régional1, le Nord se distingue par une forte proportion
de structures alternatives à l’hospitalisation tandis que le
Sud-Ouest semble pour beaucoup de structures la région
la plus démunie (95 % de CMP dans le Nord par exemple,
contre 67 % dans le Sud-Ouest, ce qui pourrait être cor-
rélé aux réalités de modes d’exercice par région, même
si les chiffres ne permettent pas d’obtenir une significati-
vité).
En termes de dispositifs médicosociaux accessibles, si les
réseaux de soins sont cités dans deux tiers des cas envi-
ron (68 %), comme la possibilité de s’articuler avec des
organismes de réinsertion sociale et professionnelle (71 %),
l’accès à un ESAT (ex-CAT) (55 %), à un accueil familial thé-
rapeutique (45 %), à un appartement thérapeutique (51 %),
à un CHRS (45 %) est globalement possible dans la moitié
des cas environ, tandis que l’admission dans un foyer n’est
envisageable que dans un quart des cas (24 %). Les prati-
ciens exerc¸ant en libéral et en clinique sont ici encore ceux
qui disposent du plus faible pourcentage de possibilité de
travail en commun avec ce type de structures. Sur le plan
régional, l’Ouest et la région parisienne semblent disposer
de la meilleure accessibilité aux structures médicosociales
tandis que la région méditerranée semble plus démunie et
que le Nord (hormis pour les équipes de réinsertion) semble
se focaliser plus volontiers sur les pratiques ancrées dans
le champ sanitaire. L’interprétation des chiffres, compte
tenu des faibles effectifs par région, doit cependant rester
prudente.
Si l’accès aux structures, qu’elles soient sanitaires ou
médicosociales, semble grossièrement garanti, tel n’est pas
le cas pour les programmes de soin de réhabilitation psycho-
sociale. Les PE annoncent, en effet, pour la plupart de ces
derniers de faibles pourcentages d’accessibilité. Les prises
en charge à visée informative sont annoncées comme pos-
sibles par 64 % des PE, mais les programmes structurés de
psychoéducation sont déjà moins répandus (44 % des PE),
tandis que l’entraînement aux habiletés sociales (25 %), les
thérapies cognitivocomportementales, (type «gestion des
hallucinations ») (20 %), la remédiation cognitive (16 %) ne
sont plus déclarés disponibles que par une minorité de PE.
Sur le plan régional, il semble que la région la mieux pour-
vue soit le Nord de la France, tandis que la région parisienne
se montre la moins favorisée.
Techniques de soins mises en œuvre
Durant le suivi, le pourcentage des patients (n= 4898 ayant
réalisé M0 et M6) suivis en ambulatoire augmente de fac¸on
continue (de 63 à 82 %), cependant que celui des patients
hospitalisés à temps plein diminue (de 31 à 12 %).
Sur la population globale de l’étude (n= 6007), un
quart est déjà inscrit dans un parcours d’autonomisation
(n= 1580) à M0. Par convention pour l’interprétation des
résultats, on appelle «parcours d’autonomisation »(PA)
toute prise en charge non médicamenteuse se traduisant
par la participation à un programme formalisé de réha-
bilitation, ou la fréquentation régulière d’une structure
1Par Zones économiques d’activité territoriale (= «grande
région ») (ZEAT).