Grégory Fléchet, coordinateur
Délégation à l’information et à la communication
Pour en savoir plus
Fiche n°288 - Février 2008
RELATIONS AVEC LES
MÉDIAS :
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INDIGO,
PHOTOTHÈQUE DE
L’IRD :
DAINA RECHNER
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des molécules signales émises par les
bactéries de type Rhizobium qui sont
essentielles à la formation des nodules
racinaires.
Les plantes actinorhiziennes constituent
un autre groupe de végétaux ayant
acquis la capacité de vivre en symbiose
avec une autre bactérie fi xatrice d’azote
dénommée Frankia. Ces espèces végé-
tales pionnières, dont les mécanismes
génétiques impliqués dans la relation
hôte symbionte sont encore peu étudiés,
sont présentes généralement dans des
environnements perturbés tels que les
sols volcaniques ou les sols miniers, et
sur les terrains pauvres en azote comme
les moraines ou les sols sableux. Il
existe environ 260 espèces de plantes
actinorhiziennes réparties en 24 genres
et huit familles d’angiospermes, les plan-
tes à fl eurs.
Une équipe de l’IRD, en collaboration
avec un laboratoire de l’Université de
Munich, s’est plus particulièrement inté-
ressée à l’arbre tropical Casuarina, plus
connu sous le nom de fi lao. A l’aide
de méthodes de biologie moléculaire,
les scientifi ques ont, dans un premier
temps, recherché la séquence codant
le gène SymRK, au sein du génome de
Casuarina. Une fois le gène isolé, l’équi-
pe a voulu savoir si celui-ci était indis-
pensable au fi lao dans l’établissement
de sa symbiose avec la bactérie Frankia.
Pour cela, ils ont mis au point des plantes
transgéniques chez lesquelles l’expres-
sion du gène SymRK a été fortement
diminuée. Ils ont ensuite comparé leur
capacité à former des nodules symbio-
tiques sur leurs racines avec celle des
plantes témoins. D’après ces analyses,
les plantes dont l’expression du gène
SymRK est altérée, produisent deux
fois moins de nodules racinaires que les
plantes témoins. Chez ces mêmes indi-
vidus, le phénomène de mycorhization
est lui aussi fortement diminué par rap-
port aux fi laos sauvages. Ces résultats
indiquent que la réduction de l’expres-
sion du gène SymRK provoque, chez
Casuarina, une diminution importante
de sa capacité à fi xer l’azote atmos-
phérique ainsi qu’une réduction de son
aptitude à former des mycorhizes. Plus
généralement, ces conclusions mettent
en évidence le fait que, chez les plantes
fi xatrices d’azote, un élément génétique
commun semble indispensable à la mise
en place des trois types d’associations
symbiotiques faisant intervenir des bac-
téries (Rhizobium et Frankia) ou un
champignon mycorhizien.
Une meilleure compréhension de ces
mécanismes génétiques pourrait contri-
buer, dans les années à venir, à mettre
au point des processus permettant
de transférer le matériel génétique
nécessaire à la fi xation de l’azote de
l’air à des plantes qui, comme les
céréales, en sont incapables. Alors
que le riz établit une relation symbiotique
avec un champignon mycorhizien, il est
en effet inapte à développer des nodules
fi xateurs d’azote. Or, en modifi ant son
génome de manière à lui conférer cette
aptitude, il serait alors possible de limiter
signifi cativement l’apport d’engrais azo-
tés sur cette culture agricole et diminuer
ainsi d’autant la pollution des sols qui en
découle.
Rédaction DIC - Grégory Fléchet
Nodules racinaires de Casuarina (Filao)
CONTACTS :
DIDIER BOGUSZ
Unité Mixte de
recherche « Diversité et
adaptation des plantes
cultivées »
IRD
BP 64501
34394 Montpellier
cedex 5
Tel : + 33 (0)4 67 41 62 81
RÉFÉRENCE :
GHERBI H., MARKMANN
K., SVISTOONOFF S.,
ESTEVAN J., AUTRAN D.,
GICZEY G., AUGUY F.,
PÉRET B., LAPLAZE L.,
FRANCHE C., PARNISKE
M., BOGUSZ D.,
SymRK defi nes a
common genetic
basis for plant root
endosymbioses with
AM fungi rhizobia
and Frankia bacteria,
PNAS published 2008
doi : 10.1073/
pnas.0710618105
MOTS CLÉS :
Symbiose, plante,
bactérie, fi lao
©IRD / Franche Bogusz Claudine