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Ainsi, pour la mortalité, en 1979 on a enregistré 29 foyers de
péripneumonie avec 282 malades et 97 morts. Si les pertes directes
peuvent se chiffrer à 15 millions de FM, il faut tenir compte de la
baisse de productivité de ces animaux avant l'abattage. Les pertes
directes causées par la peste sont estimées pour 1980 à plus de 66
millions de FM.
Les effets des parasitoses entraînent la perte d'un tiers des veaux
de 1 à 2 ans dans le Sahel. En se référant à la composition-type d'un
troupeau du Sahel (100 têtes) et en fixant un prix forfaitaire de vente
du veau à cet âge, on peut déterminer aisément les pertes subies par
les éleveurs et la communauté nationale.
En fait, l'évaluation des pertes causées par les maladies animales
est liée à celle des bénéfices résultant des programmes d'action vété-
rinaire. Ce sont les deux justifications d'un projet.
Aujourd'hui, l'éleveur prend en charge les coûts du déparasitage
de ses veaux dans le Sahel parce qu'il a compris les effets bénéfiques
d'une telle action après les programmes de sauvetage des veaux qui
ont été exécutés dans presque tous ces pays. La réduction du taux de
mortalité et le gain de poids ont été les facteurs déterminants. On
constate aussi que l'éleveur redoute la peste et se montre souvent
disposé à faire vacciner ses animaux.
A propos des bénéfices résultant des programmes d'action vétéri-
naire, la lutte contre les glossines ou contre la trypanosomiase ani-
male aura des effets bénéfiques certains pour l'économie de plus de
24 pays africains. Concernant le Mali, où plus de 500.000 km2 peu-
vent être ainsi libérés, le bénéfice consisterait dans la création de
zones de peuplement et de pâturages, autrement dit la mise en
valeur, selon un plan national, de terres fertiles pour la culture et la
pâture.
Cependant, les coûts exorbitants de la lutte contre ces vecteurs
freinent son financement par les bailleurs de fonds. Un programme
existe au niveau de la F.A.O., des commissions nationales ont été
mises sur pied mais les fonds nécessaires ne sont pas encore trouvés.
On se contente donc, pour le moment, d'une action de protection du
bétail par les trypanocides ou de multiplication des races trypanoto-
lérantes comme les N'Dama. Certains organismes de financement
pensent que par-delà les coûts de la lutte, de l'éradication, ou du
contrôle des mouches tsé-tsé, l'efficacité de ces différentes méthodes
doit être discutée.