clonage d’une façon fiable.
Les analyses de microarray [voir la rubrique Puces à ADN dans la partie ‘Définitions & Compléments in
fine] révèlent des différences importantes entre les transcriptomes (la totalité des transcriptions)
résultant de la transplantation nucléaire NT, par rapport aux embryons fécondés ou artificiellement
activés. Plus de 95 pour cent des gènes ont été reprogrammés, mais aucun ensemble distinct de gènes
mal exprimés n’a été trouvé dans les embryons après transplantation nucléaire NT. Les protéomes (la
totalité des protéines exprimées), - avec beaucoup de protéines en faibles quantités et portant souvent
des modifications post-traductionnelles -, sont plus difficiles et plus complexes à analyser : elles n’'ont pas
été profilées en détail dans les clones provenant de transplantation nucléaire NT.
Aucune corrélation n’est observée entre l'efficacité de clonage et l'état de
différenciation des cellules du donneur
L'hypothèse selon laquelle l'efficacité de clonage est inversement corrélée à l'état différencié de la cellule
donneuse n'a pu être confirmée. Une fois que le zygote (ovule fécondé) commence à se développer et à
se diviser en petites cellules appelées blastomères, la reprogrammation décline. Chez la souris, il y a un
net recul en matière d'efficacité du clonage entre les stades de 4 à 8 cellules, ce qui est compatible avec
l'idée que les blastomères de souris de quatre à huit cellules sont encore totipotents, c'est à dire capables
de donner lieu à tous les types d’embryons et de cellules extra-embryonnaires. Ainsi, l’utilisation des
noyaux, soit du zygote, soit des cellules ‘cumulus’ (qui entourent l'ovule en développement dans
l'ovaire), donne des rendements de clonage de 34 (premier cas) contre 3 pour cent (second cas) ; et en
utilisant des noyaux à partir d'un embryon de 4 cellules fœtales, d’une part, et des fibroblastes de fœtus,
d’autre part, les résultats en efficacité du clonage sont respectivement de 43 et de 3 pour cent.
Selon la même hypothèse, les cellules souches, qui sont indifférenciées et multipotentes (capables de
donner naissance à plus d'un type de cellule), devraient donner une plus grande efficacité de clonage que
les cellules somatiques différenciées, mais cela n'a pas été confirmé par de nombreuses
expérimentations. Les cultures de cellules souches embryonnaires sont connues et réputées pour leur
instabilité épigénétique et l'accumulation d'anomalies chromosomiques, ce qui les rend non
reprogrammables. Les modèles de méthylation de l'ADN (une forme courante de marquage génétique) et
l'expression de gènes soumis à une empreinte (gènes exprimés selon qu'ils proviennent de la mère ou du
père) varient considérablement entre les lignées de cellules souches embryonnaires et entre les sous-
clones d'une lignée de cellules souches embryonnaires donnée, et même entre les cellules individuelles
dans un sous-clone.
Les cellules souches et les cellules progénitrices (provenant de cellules souches embryonnaires avant
qu'elles ne se différencient en différents types cellulaires précises) ont été évaluées en tant que donneurs
de noyaux dans sept lignées somatiques différentes – ‘antier’, tissu adipeux, sang, moelle osseuse,
muscles, cerveau et peau - et de quatre espèces différentes : souris, bovins, porcs et cerfs. Cela a
représenté 10 pour cent du nombre total des différents types de cellules des mammifères. Il n'y avait
aucune amélioration substantielle de l'efficacité de clonage des cellules souches par rapport aux cellules
somatiques. Le chercheur résume ainsi [7]: « aucune corrélation concluante [entre l'efficacité de clonage
et l'état de différenciation] n’a été constatée, indiquant que le type de donneur de cellules somatiques ne
peut pas être le facteur limitant pour le succès du clonage succès ».