Matériaux et tribologie

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- modélisation ;
- matériaux ;
- usure et procédés ;
- revêtements ;
- lubrification ;
- tribologie et sensoriel.
Ces journées organisées, par le Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles
avec la collaboration de l’IUT de Mulhouse, se sont déroulées du 26 au 28 mai
2014 à Mulhouse à l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs Sud Alsace.
Marie-Ange Bueno, Brigitte Camillieri et Michel Tourlonias sont enseignants-chercheurs au
Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles (LPMT) à l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs Sud
Alsace (ENSISA, Université de Haute Alsace). Ils ont créé une thématique de recherche centrée sur la
tribologie des matériaux fibreux dans son ensemble : indentation/compression, frottement et usure des
fibres, fils et surfaces fibreuses, pour des applications techniques (renforts de matériaux composites, smart
textiles …) ou plus classiques (habillement, hygiène…), avec une activité forte dans le domaine du toucher
(création d’un réseau national).
Sciences de la matière
Le thème fédérateur de l’édition 2014 des JIFT a été « Matériaux et Tribologie ».
Des travaux récents concernant la tribologie dans toute son ampleur pluri- et
inter-disciplinaire ont été présentés à cette occasion. Le présent ouvrage
regroupe une sélection de ces travaux répartis suivant six grands axes :
Matériaux et tribologie - JIFT 2014 - Mulhouse
L
es Journées Internationales Francophones de Tribologie (JIFT) sont
organisées chaque année sous l’égide du Groupe Scientifique et Technique
Tribologie de l’Association Française de Mécanique. L’objectif de ces journées
est de favoriser les rencontres entre industriels et universitaires sur les
problématiques de la tribologie. Elles donnent lieu à de nombreux échanges et
exposent des avancées sur des aspects expérimentaux, théoriques et numériques,
tout en laissant une place importante aux problématiques industrielles.
Marie-Ange Bueno
Brigitte Camillieri
Michel Tourlonias
Matériaux et tribologie
JIFT 2014
56 euros
Presses des Mines
JIFT-2015.indd 1
06/10/15 15:28
Cet ouvrage est une publication du Groupe Scientifique et Technique « tribologie »
coordonné par l’Association Française de Mécanique (AFM) avec les partenaires
suivants :
Marie-Ange Bueno, Brigitte Camillieri, Michel Tourlonias (Textes réunis par), Matériaux et tribologie. JIFT 2015,
Paris: Presses des Mines, Collection Sciences de la matière, 2015.
© TRANSVALOR - Presses des MINES, 2015
60, boulevard Saint-Michel - 75272 Paris Cedex 06 - France
[email protected]
www.pressesdesmines.com
ISBN : 978-2-35671-234-9
© Photos de couverture :
1
2 3
4
Image 1 : Vue partielle d’un bord découpé de tôle après 1 174 000 coups de presse
(Laboratoire FEMTO-ST – Besançon)
Image 2 : Image topographique de la surface brute du caoutchouc après fabrication
(CEMEF, MINES ParisTech / SALOMON SAS, Annecy)
Image 3 : Profilométrie 3D des traces d’usure après 20000 cycles de composites à matrice NBR
(Laboratoire FEMTO-ST – Besançon)
Image 4 : Images MEB de la rayure d’un perfluoropolymère sur PEN
(LPMT – Mulhouse / ENSMSE-CMPGC, Gardanne)
Dépôt légal : 2015
Achevé d’imprimer en 2015 (Paris)
Tous droits de reproduction, de traduction, d’adaptation et d’exécution réservés pour tous les pays.
Matériaux et tribologie
Collection Sciences de la matière
Dans la même collection :
C. Blanc, C. Bosch, X. Feaugas, M. Fregonese,
F. Martin, C. Wolski
Hydrogène - matériaux, corrosion sous contrainte,
fatigue-corrosion 2015
Ph. Kapsa
La Tribologie : fondamentaux et applications complexes
P. Montmitonnet, M. El Mansori, L. Barralier,
A. Fabre, R. Kubler
Tribologie : approches scientifiques et applications
industrielles
C. Boher, J.-F. Rouchon
Modélisation du contact et de l’usure
C. Richard, M. Bigerelle, P.-E. Mazeran,
M. Bonis
Conception, Fabrication et Durabilité
E. Darque-Ceretti, M. Aucouturier
Dorure : décor et sublimation de la matière
E. Felder, P. Montmitonnet
Tribology of manufacturing processes volume 1
E. Andrieu, C. Blanc, J. Chêne, M. Fregonese,
L Marchetti, F. Martin, G. Odemer, R. Oltra
Interactions hydrogène-matériaux et corrosiondéformation.
J. Friedel, J. Philibert, J. Plateau et G. Pomey
L’œuvre scientifique de Charles Crussard 1916-2008
D. Jeulin, S. Forest
Continium models and discrète systems Proceedings of
the International Symposium held in Paris July 30th–
August 2nd 2007
F. Delamare
Bleus en poudre
B. Jaoul
Etude de la plasticité et application aux métaux
C. Desrayaud, E. Feulvarch, V. Lozano, I. Pletto
Friction Stir Welding and Processing
J. Besson, D. Moinereau, D. Steglich
Euromech-Mecamat 2006. 9th European Mechanics
of Materials Conference
S. Forest, A. Ponchet, O. Thomas
Mechanics of Nano-Objects
S. Forest
Milieux continus généralisés et matériaux hétérogènes
F. Balbaud, C. Desgranges, C.Duhamel,
L. Marchetti, L. Martinelli, R. Molins, S. Perrin,
F. Rouillard
Corrosion et protection des matériaux à haute
température
J. Besson
Local approach to fracture
E. Felder
Surfaces, tribologie et formage des matériaux
J. Besson, M. Mazière
Book of Abstracts. 2nd International Conference on
Material Modelling
A. Thorel, J. Masounave et M. Suéry
Intérêts technologiques et marchés potentiels des
composites à matrice métallique.
E. Andrieu, C. Blanc, J. Chêne, M. Fregonese,
B. Normand, R. Oltra
Hydrogène-matériaux, corrosion sous contrainte, fatigue
corrosion
A. Rousset
Gargamelle et les courants neutres . Témoignage d’une
découverte scientifique
A. Thorel
Un certain regard sur les matériaux
J.L. Chenot et F. Delamare
La mise en forme des matériaux
Textes réunis par :
Marie-Ange Bueno
Brigitte Camillieri
Michel Tourlonias
Matériaux et tribologie
Actes des 26es Journées Internationales
Francophones de Tribologie
(JIFT 2014 - Mulhouse - 26-28 mai 2014)
COMITE SCIENTIFIQUE
Président
Philippe KAPSA
Ecole Centrale de Lyon
Président d'honneur
Jean FRENE
Université de Poitiers
Membres
Yves BERTHIER
INSA Lyon
Maxence BIGERELLE
Université de Valenciennes
Christine BOHER
Ecole des Mines Albi
Marie-Ange BUENO
ENSISA Mulhouse
Yan-Ming CHEN
CETIM Senlis
Antoine CHATEAUMINOIS
ESPCI Paris
Jean DENAPE
ENI Tarbes
Yannick DESPLANQUES
Ecole Centrale Lille
Mohamed EL MANSORI
ENSAM Aix
Christian GAUTHIER
Institut Charles Sadron Strasbourg
Pierre MONTMITONNET
Ecole des Mines de Paris Sophia Antipolis
Olivier NOËL
Université du Maine
Caroline RICHARD
Université de Tours
François ROBBE-VALLOIRE
SupMéca Saint Ouen
Xavier ROIZARD
Institut FEMTO-ST Besançon
Hassan ZAHOUANI
ENI Saint-Etienne
Hamid ZAIDI
Université de Poitiers
6
COMITE D’ORGANISATION
Gilles ARNOLD
IUT Mulhouse
Marie-Ange BUENO
ENSISA Mulhouse
Brigitte CAMILLIERI
ENSISA Mulhouse
Grégory COVAREL
IUT Mulhouse
Sylvain GILJEAN
IUT Mulhouse
Pascal HENRY
IUT Mulhouse
Marie-José PAC
IUT Mulhouse
Michel TOURLONIAS
ENSISA Mulhouse
Marie-Claude ROUHIER
secrétariat
Agnès SCHWOB
secrétariat
Laurence STRACH
service financier
Francis JORDAN
service technique
7
PREFACE
En 1993, se tenaient à Mulhouse les Journées de la Société Tribologique Française
(STF) co-organisées par le Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles (LPMT)
et le Centre de Recherche sur la Physico-Chimie des Surfaces Solides (CRPCSS).
21 ans après, alors que la STF a rejoint l’Association Française de Mécanique sous
la forme du Groupe Scientifiques et Transverse Tribologie, la communauté française
des tribologues est revenue au LPMT à Mulhouse pour les Journées Internationales
Francophones de Tribologie.
L’objectif de ces journées annuelles est de favoriser les rencontres entre industriels
et universitaires sur les problématiques de la tribologie. Elles donnent lieu à de
nombreux échanges et exposent des avancées sur des aspects expérimentaux,
théoriques et numériques, tout en laissant une place importante aux problématiques
industrielles.
Le thème principal de l’édition 2014 des JIFT a été « Matériaux et Tribologie ».
Même si la tribologie est fréquemment présentée comme la science des frottements
et de l’usure en vue de réduire les coûts liés à la transmission des mouvements dans
un contexte industriel ou encore d’optimiser le frottement nécessaire à la
fonctionnalité recherchée d’un mécanisme, elle est également une science
permettant de caractériser le comportement mécanique des matériaux et des
revêtements ou d’expliquer au moins partiellement la sensation puis la perception
sensorielle tactile ou gustative.
ème
Du 26 au 28 mai 2014, à l’occasion des 26
JIFT, 110 congressistes se sont
rassemblés pour prendre connaissance et présenter de nouveaux travaux sur la
tribologie. Les contributions sous forme de conférences ou d’affiches se sont
réparties selon six axes :
• modélisation,
• matériaux,
• usure et procédés,
• revêtements,
• lubrification,
• tribologie et sensoriel.
Les sociétés Alicona, CSM Instruments (Anton Paar) et Schaefer ont exposé, lors de
cette manifestation, leurs matériels de caractérisation des surfaces et des contacts.
La société Labonal a lutté contre le frottement du fil sur l’aiguille pour tricoter un
souvenir aux congressistes ; tricot qui doit son existence aux frottements !
Trois conférenciers invités ont présenté une synthèse de leurs travaux en tribologie :
• Dr. Luc Houpert, The Timken Company (Colmar, France) :
Calcul de la durée de vie d'un roulement : défis et tendances
• Dr. Siegfried Derler, EMPA (Saint Gall, Suisse) :
Friction mechanisms of the fingerpad
• Yves Berthier (DR CNRS), LaMCoS/ INSA-Lyon (Villeurbanne, France) :
Tribologie numérique : de la phénoménologie au bilan énergétique d’un
contact (friction, fiction, réalité !)
Du fait de la multiplicité des problématiques et des applications visées, une grande
variété de triplets et de circuits tribologiques sont considérés dans cet ouvrage allant
de l’usure des inserts de dents de tunneliers à la caractérisation des produits laitiers
frais fermentés en relation avec la perception de la texture en bouche, des
paramètres favorisant le décoffrage du béton à l’usure des moules à pain ou encore
de l’usure de revêtements d’épaisseur submicronique à celle des poinçons de
8
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
découpage de tôle. La tribologie montre une fois encore son caractère multi- et interdisciplinaire.
A l’occasion des JIFT est remis le prix Gustave Hirn, industriel, thermicien et
ème
tribologue alsacien du XIX
siècle. Les JIFT 2014 ont récompensé Martin Duboc,
du Laboratoire de Mécanique de Lille, pour ses travaux de thèse intitulés "Etude
multi-échelle du crissement : dispositif expérimental et éléments de compréhension".
Le prix du meilleur poster a été attribué à Jérôme Bodillard, du Centre de Mise en
Forme des Matériaux, pour son poster intitulé "Le frottement des caoutchoucs des
semelles de chaussures : influence de la couche superficielle". Deux autres posters
ont également été remarqués : celui de Mirela-Maria Sava, du Laboratoire de
Mécanique des Contacts et des Structures avec l’"Analyse du comportement
tribologique d'un liquide synovial biomimétique : rôle de la concentration et de la
structure lipidique" et celui de Wael Ben Messaoud, du Laboratoire
d'Electrotechnique et d'Electronique de Puissance/IRCICA de Lille et du Laboratoire
de Physique et Mécanique Textiles de Mulhouse pour l’"Analyse des modulations de
frottement par effet squeeze film et électrovibration : validité de la complémentarité".
Le jury présidé par Agnès Fabre, Arts et Métiers Paristech Aix-en Provence, a
souligné le caractère pédagogique et scientifique de ces travaux.
Des remerciements sont adressés aux membres des comités scientifiques et
d’organisation qui ont œuvré pour faire de ces journées une réussite, à l’ensemble
des conférenciers, au Conseil Général du Haut-Rhin, à la Région Alsace, ainsi
qu’aux organisations qui ont permis la réalisation des JIFT : le LPMT, l’ENSISA, l’IUT
de Mulhouse et l’Université de Haute Alsace.
Philippe Kapsa
Animateur du GST Tribologie
Association Française de Mécanique
Marie-Ange Bueno
Présidente du Comité d’Organisation
des JIFT 2014
9
SOMMAIRE
Comité Scientifique ........................................................................ 6
Comité d’organisation .................................................................... 7
Préface............................................................................................. 8
Sommaire ...................................................................................... 10
Liste des Auteurs ........................................................................ 297
Conférences invitées ..................................................................... 13
Calcul de la durée de vie des roulements : défis et tendances ..........................15
L. Houpert
Friction mechanisms of the finger pad ............................................................... 17
S Derler
Tribologie Numérique : de la phénoménologie au bilan énergétique d’un
contact (friction, fiction, réalité !).........................................................................19
Y. Berthier
Partie 1.
Usure et Procédés ........................................................ 23
La triboélectricité dans les contacts dynamiques ...............................................25
H. Zaïdi, C. Richard, J. Frêne
Primary velocity accommodation mechanisms activated in a contact at
high temperature ................................................................................................ 35
K. Faria Pinho, C. Boher, Y. Berthier, C. Scandian, F. Rezaï-Aria
Etude expérimentale et numérique de l’impact multiéchelle de la finition
dentures sur les vibrations de l’engrenage .........................................................43
S. Jolivet, S. Mezghani, M. El Mansori, H. Zahouani
Analyse expérimentale et prédiction numérique de l’usure du poinçon lors
du découpage de tôles en alliages cuivreux ......................................................51
E. Falconnet, J. Chambert, H. Makich, G. Monteil
Sensibilité de quelques paramètres d’état de surface à la détection du
micro-écaillage ...................................................................................................59
T. Da Silva Botelho, F. Robbe-Valloire, S. Tchoundjeu-Ngatchou, F.
Jarnias
Usure abrasive du carbure de Tungtène (WC) pour une application
« dents de tunneliers » .......................................................................................67
O. Marou Alzouma, V. Fridrici, Ph. Kapsa
Etude expérimentale de l’influence de la charge normale et de la vitesse
linéaire sur le frottement et l’usure du contact tournant sec aluminiumaluminium ...........................................................................................................77
D. Bekhouche, A. Bouchoucha, H. Zaidi
10
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
Partie 2.
Matériaux ...................................................................... 87
Squeal analysis on a pin on disc set-up: Influence of contact geometry
and material behavior.........................................................................................89
M.Duboc, J.F Brunel, V. Magnier, P. Dufrénoy
Comparison of the wear behavior of high speed steel grades obtained
from conventional casting and Laser cladding .................................................101
N. Hashemi, O. Dedry, J. Lecomte-Beckers, H-M Montrieux, G.
Walmag, R. Carrus, J-T. Tchuindjang
Cycles de charge-décharge de surfaces pileuses : influence des
frottements poil-poil et poil-indenteur ............................................................... 109
B. Camillieri, M-A. Bueno
Eléments de compréhension du rôle du laiton dans les garnitures de frein .....117
M. Baklouti, A.L. Cristol, R. Elleuch, Y. Desplanques
Frottement et usure entre fils de carbone ........................................................125
M. Tourlonias, M.-A. Bueno
Comportement au frottement de tissus en carbone recouverts de
nanotubes de carbone (NTC) ...........................................................................135
C. Guignier, B. Camillieri, M. Tourlonias, B. Durand, M-A. Bueno
Comportement mécanique et tribologique d’un élastomère chargé de
lubrifiant solide .................................................................................................143
I. Smaoui, M. Kharrat, M. Dammak, G. Monteil
Influence du courant électrique sur le frottement des couples cuivregraphite, bronze-graphite et graphite-graphite .................................................153
Y. Mouadji, A. Bouchoucha, M. A. Bradai, H. Zaidi
Partie 3.
Tribologie et sensoriel ............................................... 161
Apport de la nanotribologie à la caractérisation de produits laitiers frais
fermentés .........................................................................................................163
D. Huc, C. Michon, C. Bedoussac , V. Bosc
Le frottement des caoutchoucs des semelles de chaussures : influence
de la couche superficielle .................................................................................171
J. Bodillard, C. Combeaud, P. Montmitonnet, A. Derrier, N. Billon
Analyse des modulations de frottement par effet squeeze film et
électrovibration : validité de la complémentarité...............................................179
W. Ben Messaoud, E. Vezzoli, M.-A. Bueno, B. Lemaire-Semail
Partie 4.
Lubrification ............................................................... 187
Influence de l’énergie d’adhésion des huiles de démoulage sur le
frottement du béton ..........................................................................................189
L. Libessart, C. Djelal, P. De Caro, Y. Vanhove
Effets synergiques des lubrifiants solides et liquides dans des composites
thermoplastiques .............................................................................................. 199
Ym Chen, K. Leclerc, J. Loigerot, H. Cartier, A. Chopin
Réponse mécanique et tribologique du PA 6-6 suite à l’incorporation des
lubrifiants sous forme de poudre ......................................................................209
B. Ben Difallah, M. Kharrat, M. Dammak, G. Monteil
11
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
Etude de l’influence de l’air ambiant sur l’évolution du coefficient de
frottement du MoS2 et développement d'un tribomètre pour cette étude .........217
H.S Bui, D.T.Bui, D.A. Nguyen, H. Zaidi, J. Frêne
Partie 5.
Modélisation ............................................................... 225
Etude de l’interface béton/paroi : Modélisation à l’échelle des grains ..............227
K. El Cheikh, C. Djelal, Y. Vanhove, P. Pizette, S. Remond
Mise en évidence de la triboélectricité avec un fluide non conducteur de
courant .............................................................................................................237
B. Ravelo, B. Nsom, R. Cozien, N. Latrache, B. Durand, C.E. Eyanga
Partie 6.
Revêtements ............................................................... 245
Développement de revêtements composites issus de la voie sol-gel
permettant d’améliorer le comportement tribologique d’un acier ......................247
A. Marsal, F. Ansart, V. Turq, J.P. Bonino, J.M. Sobrino, Y.M. Chen,
J. Garcia
Comportement tribologique de revêtements nanostructurés de Ti 1-xAlxN ........257
Y. Pinot, P. Henry, M.-J. Pac, C. Rousselot, M.-H. Tuilier
Fluoropolymer coating for food moulds: thermal aging and polymer
transfer induced by friction ...............................................................................265
E. Privas, S. Bistac, M. Brogly
Etude du comportement à la rayure de revêtements acryliques déposés
sur verre sablé .................................................................................................273
S. Giljean, H. Laouamri, M. Kolli, G. Arnold, M.-H. Tuilier, N.
Bouaouadja
Etude de l’adhérence de films minces organiques submicroniques sur
substrat flexible par le test de la rayure ............................................................281
G. Covarel, X. Boddaert, B. Bensaid, M. Matteï, P. Benaben, J. Bois
Evolution morphologique de la microstructure d’aciers inoxydables hautes
performances sous sollicitation de roulement avec glissement ........................289
T. Santos, T. Da Silva Botelho, D. Chaubet, F. Robbe-Valloire, G.
Inglebert, B. Bacroix
12
CONFERENCES INVITEES
13
14
Matériaux et Tribologie
26-28 mai 2014
Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles,
ENSISA, Mulhouse, France
CALCUL DE LA DUREE DE VIE DES ROULEMENTS : DEFIS ET
TENDANCES
Luc Houpert
TIMKEN Europe, Colmar, France
[email protected], +33 3 89 21 44 61
Mots-clés : Fatigue de roulement, calculs dynamiques de cage, grippage
Résumé
Le choix d’un roulement est souvent effectué à partir d’un calcul de sa durée de vie
correspondant à une fatigue en roulement et l’apparition d’écailles sur la piste. Plusieurs
modèles sont décrits en commençant par les modèles nommés « Factor Based » en anglais,
nécessitant l’utilisation d’une capacité dynamique pour obtenir une durée de vie de référence,
corrigée ensuite par des facteurs correctifs prenant en compte l’influence de la lubrification, des
rugosités, contaminations, profils des pistes, des oscillations, etc.
Des modèles plus avancés, nommés « stress based » ont aussi été développés à partir de
calcul précis des pressions en surface incluant la prise en compte des profils, rugosités,
indentations, etc. Ces pressions de surface définissent les contraintes dans le volume (sous la
surface) et la probabilité de survie de chaque volume élémentaire.
La prise en compte des inclusions et concentration de contraintes autour des inclusions
constitue l’étape la plus avancée de ce type de calcul.
Plusieurs critères de fatigue peuvent être proposés incluant ou non par exemple un concept de
limite d’endurance (correspondant à une durée de vie infinie).
Ces trois types de calculs seront décrits ainsi que les essais d’endurance validant ces modèles.
Il est cependant difficile, voire impossible de tester des roulements de très grandes tailles
(application éolienne) où les volumes sous contraintes sont très importants. Le concept de
limite d’endurance, utilisé dans la norme ISO, est alors remis en question car le nombre
d’inclusions augmente linéairement avec le volume sous contrainte, donc taille du roulement à
la puissance trois.
La défaillance d’un roulement peut aussi être due à une rupture de cage qui se calcule à partir
des forces d’impact rouleau – barrette obtenues en résolvant les équations de la dynamique de
chaque rouleau et de la cage. Un calcul précis des forces tangentielles (élastohydrodynamiques en roulement et glissement) et des raideurs de barrette de cage est
nécessaire pour obtenir l’accélération de chaque élément considéré (rouleau et cage).
Le même outil de calcul dynamique est utilisé pour prévoir le risque de grippage, autre cause
de défaillance dans un roulement. Un critère de grippage incluant le produit μ.P.V est utilisé, où
μ est le coefficient de frottement rouleau- piste, P la pression de contact et V la vitesse de
glissement rouleau- piste, calculés à chaque incrément de temps, pour chaque contact
rouleau–piste. Ce type de calcul ainsi que des résultats d’essai, montrent que le risque de
défaillance de cage et risque de grippage augmente lorsque les charges appliquées sont
faibles, que les vitesses de rotation sont grandes, alors que l’inverse est trouvé concernant la
fatigue de roulement. Un niveau vibratoire élevé aggrave aussi le risque de rupture de cage et
grippage.
15
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
Les figures suivantes sont extraites de la présentation proposée.
Références
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
16
L. Houpert, F. Chevalier, “Rolling Bearing Stress based Life, Part I: Calculation Model”,
ASME J. Tribology, Vol. 134, pp. 1- 13, April 2012.
J. Gnagy, L. Houpert, F. Chevalier, “Rolling Bearing Stress based Life, Part II:
Experimental Calibration and Validation”, ASME J. Tribology, Vol. 134, pp. 1 – 8, April
2012.
X. Ai, “A Comprehensive Model for Assessing the Impact of Steel Cleanness on Bearing
Performance”, submitted to ASME J. Trib., 2014
L. Houpert, “CAGEDYN: a contribution to roller bearing dynamic calculations; Part I: Basic
Tribology concepts”,STLE Tribology Transactions, Vol. 53, p. 1-9, 2010
L. Houpert, “CAGEDYN: a contribution to roller bearing dynamic calculations; Part II:
Description of the numerical tool and its outputs”, STLE Tribology Transactions, Vol. 53, p.
10-21, 2010
L. Houpert, “CAGEDYN: a contribution to roller bearing dynamic calculations; Part III:
Experimental Validation”, STLE Tribology Transactions, Volume 53, Issue 6, November
2010 pages 848 - 859
R. D. Evans, T. A. Barr, L. Houpert, and S. V. Boyd, ‘Prevention of Smearing Damage in
Cylindrical Roller Bearings’, presented at the 2011 STLE/ASME IJTC annual meeting,
Tribology Transactions, DOI:10.1080/10402004.2013.788236, 2013
Matériaux et Tribologie
26-28 mai 2014
Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles,
ENSISA, Mulhouse, France
FRICTION MECHANISMS OF THE FINGER PAD
1
Siegfried Derler *
1
Empa – Swiss Federal Laboratories for Materials Science and Technology,
Laboratory for Protection and Physiology, Lerchenfeldstrasse 5, CH-9014 St. Gallen
*Auteur correspondant : [email protected], +41 58 765 77 66
Mots-clés : Finger pad, friction mechanisms, skin tribology
Résumé
The friction of the human finger pad plays an important role in connection with the sense
of touch and the gripping and manipulation of objects. Recent research [1,2] indicated that the
friction behaviour of the finger pad strongly depends on the anatomical structure and the shape
of the finger, the specific surface properties of the finger skin, and physiological responses such
as sweating. In addition to these factors related to the finger itself, system parameters such as
contact forces, sliding velocity and finger position, as well as interfacial parameters and the
surface properties of the contacted material are important factors for the friction behaviour.
Due to the variety of influencing factors, the results obtained in friction experiments with fingers
are typically characterised by considerable variations. Nevertheless, it has been found that the
friction of the human finger pad shows the same systematics as human skin in general [2]. The
macroscopic friction behaviour of human skin is commonly described by the two-term model of
friction, implying a component due to adhesion and another component due to deformation
contributing to the total friction. The deformation component is usually much smaller than the
adhesion component, but under specific conditions the deformation component has been found
to be significant (e.g. for wet skin in contact with rough surfaces). In these cases, however, it is
unclear whether the deformation component is primarily due to viscoelastic hysteresis and
interlocking, ploughing or abrasion/cohesion or due to a combination of these friction
mechanisms.
Here, an overview of recent studies on the friction of the human finger pad is given in order to
discuss the relative importance of different friction mechanisms. The investigated cases
comprise the friction of the finger pad on smooth and rough glass [3,4], on smooth polymer
material [5], as well as on aluminium and abrasive papers [6].
Références
[1]
Adams, M. J., et al., Finger pad friction and its role in grip and touch. Journal of The Royal
Society Interface 10(2013)20120467
17
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
18
Derler, S. and L.-C. Gerhardt, Tribology of Skin: Review and Analysis of Experimental
Results for the Friction Coefficient of Human Skin. Tribology Letters 45(2012)1-27.
Derler, S., et al., Friction of human skin against smooth and rough glass as a function of
the contact pressure. Tribology International 42(2009)1565-1574.
Derler, S. and G.-M. Rotaru, Stick–slip phenomena in the friction of human skin. Wear
301(2013)324-329.
Derler, S., et al., Influence of variations in the pressure distribution on the friction of the
finger pad. Tribology International 63(2013)14-20.
Preiswerk, M., et al., Friction, wear and deformation mechanisms of the skin of the human
finger pad, ICoBT 2014.
Matériaux et Tribologie
26-28 mai 2014
Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles,
ENSISA, Mulhouse, France
TRIBOLOGIE NUMERIQUE :
DE LA PHENOMENOLOGIE AU BILAN ENERGETIQUE D’UN CONTACT
(FRICTION, FICTION, REALITE !)
NUMERICAL TRIBOLOGY:
FROM PHENOMENOLOGY TO ENERGY BALANCE OF A CONTACT
(FRICTION, FICTION, REALITY!)
1
Yves Berthier avec au fil du temps la participation directe ou indirecte de Samuel
1
1
1
1
Simon , Ana-Maria Sfarghiu , Aurélien Saulot , Mathieu Renouf , Claire
1
1
1
1
Vayssière , Francesco Massi , Hong-Phong Cao , Mariano di Bartolomeo ,
1
1
1
1
Rudy Charléry , Matthieu Champagne , Guillaume Colas , Jérôme Rivière ,
2
2
1
2
Jean-Pierre Bertrand , Camille Dayot , Sylvie Descartes , David Clair , Eric
2
1
2
1
2
Niccolini , Magali Busquet , Vanina Linck , Ivan Iordanoff , Laurent Baillet ,
1
1
1
1
1
David Richard , Nicolas Fillot , Xavier Quost , Livia Cueru , Viet-Hung Nhu ,
1
2
1
1
Maurice Bouvier , Monique Cassard , Claude Godeau , Edouard Régis ,
1
1
2
2
2
Mathieu Lambert , John Tichy , H G Elrod , John Lancaster , Maurice Godet ,
2
2
2
2
2
Daniel Play , Alain Perrot , Isaac Cohen , Bernard Villechaise , Alain Floquet ,
2
2
2
2
Léo Vincent , Thierry Dupasquier , Pascale Jacquemard , Robert Rigolier ,
2
2
1
Roger Mertens , Jean-Pierre Dalle , David Philippon
1
2
LaMCoS
LMC - INSA de Lyon
Résumé
L’instrumentation numérique des contacts a permis de les investiguer sans les perturber
ce qui a conduit à valider des comportements pressentis expérimentalement, telle que la
dynamique locale de contact ; ce qui repose le problème de la tribométrie et donc celui des
modèles de frottement qui devenant alors de plus en plus prédictifs ont conduit à la tribologie
numérique pour laquelle le frottement n’est plus un paramètre d’entrée des modèles, mais un
paramètre de sortie.
Abstract
The numerical instrumentation of contacts allows investigating the latter without
disturbance. This makes it possible to validate behaviours observed experimentally, such as the
local dynamics of the contact. This resituates the problem of tribometry and thus that of friction
models which, since they have become increasingly predictive, leads to numerical tribometry for
which friction is no longer an input value of the models, but an output parameter.
19
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
1.
BANALITES ET INTRIGUES TRIBOLOGIQUES
C’est un lieu commun d’écrire que la tribologie et plus particulièrement le
frottement et l’usure rythment la vie de tous les jours, alors que ce sont des
paramètres négligés dans les cours de physique ou au mieux pris en compte par les
lois de Coulomb et d’Archard qui sont des fourre-tout astucieux, cependant remis en
cause par leurs propres auteurs, car non prédictifs.
Cette situation qui perdure, peut s’expliquer par des doubles jeux. Le double jeu
économique, jusqu’en 2005 (développement durable), l’usure est une source de
revenus via les pièces de rechange, donc à étudier avec modération ! Le double jeu
des matériaux qui jouent un rôle direct, via leur réponse locale aux sollicitations
tribologiques (Transformations Tribologiques Superficielles, fissuration…), et un rôle
indirect, via les effets géométriques de structure. Les deux rôles sont amalgamés en
effets matériaux faussement intrinsèques. Le double jeu « des » mécaniques : la
mécanique des contacts a pour condition aux limites la mécanique des structures et
vice versa, si l’une d’elles pilote, laquelle et quand ? Le double jeu des physiciens :
les spécialistes du volume tentent d’adapter leurs connaissances aux surfaces et
vice-versa, ce qui conduit à des hypothèses pas toujours très réalistes pour écrire
l’équilibre qui traduit que « le volume porte la surface qui le sollicite». Cette transition
volume / surface et vice versa, conduit souvent à des résultats contre – intuitifs qui
handicapent la compréhension du fonctionnement d’un contact.
2.
LES REALITÉS
Le juge de paix serait l’observation in situ, mais, cette observation est difficile,
car un contact est un milieu confiné, visible après arrêt et démontage donc perturbé,
à moins d’utiliser des premiers corps transparents (photons X, visibles…). Quant aux
mesures in situ non seulement elles le perturbent, mais peuvent orienter son
fonctionnement (effet papillon). La vie d’un contact doit donc être reconstituée ce qui
vu la complexité du travail ouvre encore aujourd’hui la porte à l’imagination d’autant
plus dogmatique que les enchaînements causes - conséquences sont complexes et
difficiles à établir car multi échelle, multi physique et donc souvent incomplets. Très
souvent une action mécanique peut induire une action physico-chimique qui à son
tour induira une action mécanique…
De plus, cette reconstitution doit tenir compte que deux corps mis en contact
puis en mouvement (déformations relatives, mouvements relatifs) tentent d’éviter ce
contact en cherchant à se séparer par un troisième. Elle doit aussi tenir compte que
la mise en contact suppose un système mécanique qui intervient dans les
recherches d’équilibres. C’est donc l’équilibre mécanique et bio-physico-chimique de
l’ensemble : « d’un système mécanique, de deux corps (dits en contact) et d’un
troisième (dit séparateur) » qui devrait être systématiquement étudié. Cet ensemble
constitue un « triplet tribologique » notion applicable aussi bien aux articulations
humaines qu’industrielles.
Dans les systèmes réels opèrent simultanément en parallèle et, ou en série
plusieurs triplets. Par conséquent, c’est au minimum l’équilibre des triplets amont et
aval du triplet étudié qui doit être écrit faute de pouvoir isolés ces triplets, le principe
de la coupe de St Venant, restant à écrire en tribologie !
3.
APPORTS DE LA TRIBOLOGIE NUMÉRIQUE
Dans ce contexte, les solutions pour prédire le fonctionnement tribologique d’un
triplet, proviennent du double jeu : tribologie numérique, tribologie expérimentale
20
Tribologie Numérique : de la phénoménologie au bilan énergétique d’un contact
appliquées à des cas modèles et réels, sachant que la tribologie numérique,
initialement dénommée « instrumentation numérique d’un contact » a montré que le
lien entre mesure globale, loin du contact, et mesure locale dans le contact, n’était
pas univoque. Ecrit en d’autres termes : la réalité expérimentale est déconnectée
des mesures actuellement pratiquées qui sont donc difficilement exploitables, même
relativement. C’est donc à la tribologie numérique de définir les grandeurs utiles à
mesurer pour définir la rhéologie des troisièmes corps solides. C’est une différence
forte vis-à-vis des troisièmes corps fluides dont la rhéologie se mesure hors d’un
contact depuis plus d’un siècle.
Quant à la différence entre mesures locales in situ et globales mesurées par un
tribomètre, elle s’explique entre autre, par l’existence à l’échelle du micromètre de
zones en contact glissant ou adhérant et de zones décollées (non contact) qui ne
participent donc pas à un instant donné à la transmission des sollicitations dans le
contact. L’existence de ces zones, pressenties expérimentalement a été validée par
la tribologie numérique ce qui conduit entre autre, à une vue dynamique de la
rugosité dans laquelle la rugosité classique (statique) est portée par la rugosité
dynamique (contact, non contact).
Pour ce qui est des enchainements causes conséquences il faut les
« décortiquer » pour comprendre comment des enchainements différents peuvent
conduire d’un même état initial à un même état final. Pour cela, une attention
particulière doit être portée aux équivalences des effets de la pression et de la
température qui souvent interviennent de manière couplée. Là encore, la tribologie
numérique est utile car elle permet de ne faire varier qu’un paramètre à la fois, ce qui
facilite la compréhension alors qu’expérimentalement il est presque impossible de ne
faire varier qu’un paramètre. La tribologie numérique commence aussi à permettre
de comprendre les échanges d’énergies dans un triplet, (propagation d’ondes,
actions mécanique et bio-physico-chimique) ce qui relativise la notion « pression x
vitesse » et plus généralement l’utilisation de l’équation de la chaleur de Fourier pour
écrire l’équilibre thermique d’un contact.
4.
CHANCE ET INTUITION
Pour progresser plus rapidement vers des modèles prédictifs, il faudrait avoir la
chance de trouver à l’instar de Champollion :
- des hypothèses simplificatrices pouvant mettre en évidence pour un
problème donné les bonnes échelles d’intérêts,
- des conditions tribologiques pour lesquelles des mesures globales
facilement mesurables loin du contact, seraient égales aux mesures locales, ce qui
permettrait d’en déduire la valeur, alors… le bilan énergétique d’un triplet tribologique
pourrait être établi, ce qui suppose d’écrire des équilibres conditionnels à différentes
échelles de temps et d’espace, de phénomènes différents, de formes d’équations
différentes, de temps caractéristiques différents… sans oublier qu’un contact peut
être le siège de réactions endo- et exothermiques.
Cette complexité peut être réduite et contrôlée en concevant des matériaux
ayant par exemple sur le plan :
- physico-chimique des constituants réagissant préférentiellement entre eux
de manière contrôlée, au lieu de réagir avec le milieu ambiant variable,
- mécanique, une architecture contrôlant le transfert de sollicitations surface /
volume.
Sans oublier qu’un même constituant ajouté dans l’un des premiers corps agit
sur plusieurs paramètres (premiers corps : propriétés thermo-mécaniques
21
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
volumiques et réponse locale, troisième corps : débit source et rhéologie ...). De tels
matériaux sont en cours de conception à la fois pour des applications industrielles et
pour la réalisation de matériaux modèles de validation de la tribologie numérique.
Enfin, bien que ce soit une évidence, rappelons qu’il convient de réaliser des
essais expérimentaux réalistes. C'est à-dire, qui en plus des conditions classiques de
similitude (pression, vitesse, température, milieu ambiant….) respectent les débits de
troisièmes corps (circuit tribologique) activés dans l’application étudiée.
5.
NOUVELLE INTRIGUE
Et si le frottement n’était que l’énergie minimale nécessaire pour maintenir un
troisième corps dans un triplet tribologique mobilisant un circuit tribologique? Alors le
contact, et plus particulièrement le troisième corps ne serait qu’un convertisseur de
formes d’énergie utilisées pour la portance (normale au contact) et l’accommodation
de vitesse (tangentielle au contact).
Quoi qu’il en soit, au quotidien, la tribologie numérique avec ses algorithmes de
plus en plus robustes et continuellement enrichis est une aide à l’analyse
phénoménologique expérimentale car elle précise des tendances, exacerbe le rôle
de certains paramètres, ce qui permet de définir les mesures associées
(morphologie, rhéologie premiers et troisième corps) et donc de passer
progressivement du qualitatif au quantitatif prédictif.
22
Partie 1.
USURE ET PROCEDES
23
24
Matériaux et Tribologie
26-28 mai 2014
Laboratoire de Physique et Mécanique Textiles,
ENSISA, Mulhouse, France
LA TRIBOELECTRICITE DANS LES CONTACTS DYNAMIQUES
TRIBOELECTRICITY IN DYNAMIC CONTACTS
1
2
H. Zaïdi , C. Richard , J. Frêne
1.
1
Université de Poitiers - Institut P’- Département de génie mécanique et systèmes
complexes, IUT de Poitiers - GMP, UMR 6610, SP2MI - 86962 Futuroscope
Chasseneuil Cedex France
2
Université de Tours - Laboratoire de Mécanique et Rhéologie (LMR) E 2640 37000 Tours- France
Résumé
La triboélectricité est la génération de l’électricité dans les surfaces de contact
de deux solides en frottement. Le phénomène se caractérise par la charge électrique
créée entre les deux matériaux. Ces charges électriques peuvent conduire par arc
électrique à des incendies ou à un endommagement du mécanisme. La
triboélectricité est présente dans notre vie quotidienne : décharge électrique, par
temps humide, lors du toucher d’un métal, triboluminescence lors de l’enlèvement
d’un pull en nylon, etc…
Le but de cette étude est de quantifier les charges électriques ou les
différences de potentiels induits entre deux matériaux en friction et de discuter les
effets de la triboélectricité dans différents mécanismes industriels.
Abstract
Triboelectricity is the electricity generation in contact surfaces of two solids in friction. The
phenomenon consists in electrical field generated between two materials which can generate
fire due to electric arc or damage like pitting in ball bearings or in journal bearings.
Triboelectricity is also present in domestic life: electric discharge in wet weather when touching
metal, triboluminescence when removing nylon sweater, etc…
This study deals with the generation of electric charge or electric potential between two
materials in friction and also to present triboelectricity effects in different industrial mechanisms.
1.
INTRODUCTION : LA TRIBOÉLECTRICITÉ
Il est bien établi actuellement que l’électricité et le magnétisme s’induisent
mutuellement. La découverte du magnétisme a été faite bien avant la découverte de
l’électricité. Le magnétisme est connu depuis l'Antiquité par différentes civilisations
car il existe sous forme de pierres naturelles, la magnétite, que l’on trouve en
abondance dans la région de Magnésie. La magnétite est l’oxyde de fer (Fe3O4). Elle
25
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
a la faculté d'attirer les objets contenant du fer. Cependant, l’histoire de l’électricité
commence tardivement avec l’utilisation de l’ambre appelé « elektron » par les grecs
comme le montre une vieille romance persane « Elle était comme l'ambre et moi
comme la paille, elle me touchait et je restais accroché à elle ».
L’électricité peut être créée par différentes méthodes, mais le frottement reste
le premier phénomène qui a mis l’homme sur le chemin de la découverte de
l’électricité. En effet, l’électricité a été observée et identifiée par l’homme par
frottement entre deux matériaux vers 600 ans av. JC avec le frottement de l’ambre.
Thales avait remarqué que l’ambre frottée par un tissu requière la propriété
d’attraction de plumes, de bouts de pailles etc. Le « frottement d’ambre » ou en
langue grecque « triben êlektron » a conduit à la triboélectricité des matériaux [1-6].
On frottait l'ambre naturelle qui est une résine dure, cassante, jaunâtre fossile
de pin ou de sapin, avec un chiffon de laine pour dégager une odeur camphrée et se
parfumer ainsi. Depuis cette période, il a été constaté que l’ambre naturelle a un
pouvoir attractif. L'ambre naturelle est très électrostatique, elle attire les cheveux, les
bouts de paille, le papier, etc... Certaines résines, ou mélange de résines et l’ambre
de contrefaçons ne provoquent qu'une faible attraction électrostatique, ce qui permet
de garantir qu'il ne s'agit pas d'ambre naturelle.
C. Dufay (1698-1739) postula le premier, vers 1733, les deux principes
suivants: les corps électrisés par frottement attirent ceux qui ne le sont pas, puis
après ils repoussent ceux qui sont venus s'électriser à leur contact. Le second
principe qu’il qualifie d’universel porte sur la matière de l'électricité. Il distingue deux
sortes d'électricité l’une qu’il appelle l’électricité vitrée (frottement du verre, de pierres
précieuses, du poil des animaux, de la laine, etc..., et l'autre l’électricité résineuse
(frottement de l'ambre, de la soie, du tissu, etc...). Ainsi, un corps de l'électricité
vitrée repousse tous les autres corps qui ont l'électricité vitrée, et il attire tous ceux
de l'électricité résineuse. Les résineux repoussent les résineux, et attirent les vitrés.
Les deux principes de Dufay ont permis, quelques années après, à B. Franklin
(1706-1790) d’appeler les deux électricités positive et négative, choisissant
arbitrairement d’appeler positive l’électricité portée par une tige de verre frottée avec
un morceau de soie. On note que le choix de l'électricité positive et négative a été
fait bien avant la découverte du proton et de l'électron. W. Watson et Franklin ont
interprété le phénomène triboélectrique par le principe de conservation de la charge
électrique d’un système isolé.
Par frottement, on ne crée pas de charge, on déplace des électrons d’un corps
frotté vers le corps frottant. On retrouve l'idée de B. Franklin : excès et déficience de
"fluide électrique". Au départ, la matière est neutre (nombre de protons = nombre
d'électrons) et, par frottement, on déplace quelques électrons d'un objet à l'autre. La
tribologie et l’électricité ont évolué toujours en paires à travers le temps. On peut
souligner l’intérêt que portaient plusieurs savants à la tribologie et à l’électricité
simultanément : on cite principalement Coulomb, Maxwell et Hertz. Ils ont marqué
l’histoire de la tribologie et celle de l’électricité.
La quantification des charges triboélectriques a commencé avec Priestley et
2
Bernoulli qui ont vérifié la compatibilité avec une loi de force en 1/r . Cependant,
c’est C. Coulomb (1736-1806), tribologue, qui à l’aide d’une balance de torsion a
établi l’expression de la loi de la force électrique (1785). Son dispositif expérimental
utilise un fil de torsion sur lequel on fixe un petit miroir permettant de réfléchir un
rayon lumineux pour mesurer de très faibles angles de réflexion en s’éloignant du
miroir. Il permet ainsi de mesurer des forces très faibles. C. Coulomb a eu le génie
de charger une tige isolante d’une quantité d’électricité non connue, puis de couper
cette tige en deux morceaux égaux ou dans un rapport donné, puis d’éloigner les
deux morceaux de tige d’une distance r connue pour mesurer la force électrique de
Coulomb [1]. Le dispositif de la balance de Coulomb a ensuite été repris par
Cavendish (1731-1810), pour déterminer la constante de gravitation G.
26
La triboélectricité dans les contacts dynamiques
En 1891, Maxwell [1] a établi la relation entre la résistance électrique R C, le
rayon de contact a et la conductivité ρ du matériau RC= ρ/2a. Cette relation explique
la rapidité de la décharge électrostatique d’un corps dans un autre qui lui vient en
contact.
Finalement, on peut se poser plusieurs questions pour expliquer le phénomène
triboélectrique. Lors de l’électrisation, est ce qu’elle a lieu instantanément et à partir
de quelle distance minimale entre les deux surfaces ? Tous les corps s’électrisent-ils
par frottement et sous quelles conditions ? Car aucune étude bibliographique de la
triboélectricité ne met en évidence une expérience montrant un lien entre la quantité
d’électrisation d’un corps par frottement et les paramètres tribologiques, charge
normale, vitesse relative de glissement, temps de glissement, etc…
Lorsque l'on met en contact deux matériaux de natures différentes et que l’on
provoque un frottement de glissement relatif entre les deux corps, l'effet
triboélectrique est activé par l'énergie mécanique de frottement et par la rupture des
particules du troisième corps ou particules d’usure du contact. On sait que les
températures flash aux aspérités d’un contact frottant sont très élevées localement,
est ce que l’émission thermoïonique participe également à la triboélectrisation des
surfaces ?
2.
L'ÉLECTRICITÉ STATIQUE
L’électricité statique est produite par accumulation de charges électriques dans
un corps électriquement isolé de l’extérieur. La charge s’accumule uniquement sur la
surface du matériau et non pas à l'intérieur. La charge électrostatique sur un isolant
reste dans la zone dans laquelle elle est produite, elle ne se répartie pas sur toute la
surface. Un conducteur chargé perdra sa charge dès qu’il est mis à la terre.
Peclet avait montré que la charge électrique d’un couple de matériaux en
friction ne dépend ni de la pression normale de contact ni de la vitesse relative de
glissement. Wilcke, Darmois, Volta, Faraday et autres ont établi un classement
triboélectrique des matériaux suivant leur affinité ou électronégativité. Suivant ces
classements, chaque corps acquiert une charge positive par friction contre tout autre
corps classé après lui. Cependant, ce classement triboélectrique change légèrement
d’un auteur à un autre. Il dépend également des conditions environnementales de la
friction du couple.
La différence de potentiel entre les deux matériaux, en contact sans frottement,
est celle de Volta ou de Peltier qui correspond à la différence des travaux de sortie
des électrons des deux métaux. Le frottement sert essentiellement à augmenter la
surface réelle de contact.
Pour interpréter ce phénomène, Helmholtz [1-2] a admis qu’il se développe, de
part et d’autre de la surface de contact, une couche double. Elle est formée par deux
couches d’électricité de densité superficielle  et -  , séparées par une distance e
de l’ordre des dimensions de la molécule. Le champ électrique créé par cette couche
double est donné par l’équation (1) :
E=
où
0

0
(1)
est la perméabilité électrique du vide.
Cohen [2] a établi la règle suivante : lorsque deux matériaux sont frottés l’un
contre l’autre, celui qui a la constante diélectrique la plus élevée se charge
positivement.
La règle de Cohen a été mise en équation expérimentalement par Beach [2]
qui donne la densité de charge superficielle, en Coulomb par mètre carré, par la
relation (2) :
27
Matériaux et Tribologie – Mulhouse 2014
 = 15.10-6 (  r1 -  r2)
(2)
où  r1 et  r2 sont respectivement les permittivités électriques relatives des deux
corps en friction.
La triboélectricité est présente dans notre vie quotidienne : décharge électrique,
par temps humide, lors du toucher d’un métal, triboluminescence lors de
l’enlèvement d’un pull en nylon, etc… Elle est présente dans plusieurs mécanismes
industriels, décharge électrique dans les roulements, forte électrisation lors de
l’écoulement des granulés. Les nuisances électrostatiques dues à la triboélectricité
sont hautement surveillées ou contournées dans plusieurs industries. En particulier,
l’industrie des textiles subit fortement les effets néfastes de l’électrostatique et
respecte des normes internationales assez strictes dans le domaine. Ces charges
électriques peuvent conduire par arc électrique à des incendies ou à un
endommagement du mécanisme comme les piqûres dans les paliers ou les
roulements à billes.
3.
ELECTRISATION PAR INFLUENCE
Quand on frotte une règle contre une chevelure, la règle devient capable
d’attirer par influence, sans toucher, des bouts de papiers neutres de petite taille. En
effet, si l’on rapproche un corps chargé électriquement, qui porte par exemple une
charge positive, d’un conducteur allongé isolé et neutre, on voit apparaître aux deux
extrémités de ce conducteur des charges électriques, de quantités égales et
opposées entre elles. L’extrémité du conducteur la plus rapprochée de l’inducteur se
charge négativement. De même, si le conducteur influencé était initialement chargé,
sa charge sous influence, ne change pas, seule la répartition des charges change.
L’influence électrostatique est réciproque. En effet, sous l’action du champ
électrique créé par l’inducteur, les charges électriques mobiles (électrons dans le
conducteur influencé) se déplacent jusqu’à créer un champ électrique qui
compensera le champ influençant et donnera un champ total nul dans le conducteur
influencé pour obtenir un nouvel état d’équilibre. Le corps chargé électriquement,
attire d’autres corps sans rentrer en contact avec eux, à cause des charges qu’il y
développe à une distance de quelques millimètres. La distribution des charges
électriques dans le corps influencé dépend de l’isolation électrique de ce dernier.
Si le conducteur influencé est isolé, il y apparait autant de charges positives
que de charges négatives, séparées par une ligne neutre. La région du corps
influencé proche du corps d’influence se charge de signe contraire à la charge de ce
dernier. Cette charge est toujours plus petite en valeur absolue que celle du corps
d’influence car certaines lignes de force qui partent du corps d’influence
n’aboutissent pas sur le corps influencé. Cependant, si le corps influencé est relié au
sol, donc non isolé, sa charge générée par influence sera de signe unique, signe
contraire à celui du corps influençant et de quantité plus petite.
4.
ELECTRISATION PAR CONTACT
En général, si on met en contact deux matériaux non chargés électriquement, il
se produit un déplacement des charges électriques dans la surface de contact.
L’électrisation par contact se fait par un simple contact, sans frottement, entre deux
matériaux soit par transfert de charge d’un matériau à l’autre soit par polarisation des
deux matériaux. Une partie des électrons de la surface de contact d'un des deux
matériaux est transférée à l'autre, et ce transfert peut subsister lors de la séparation.
Quand un isolant est séparé d'un conducteur, chaque matériau garde sa charge.
28
La triboélectricité dans les contacts dynamiques
Lorsqu’un corps chargé négativement touche un corps neutre, des électrons
peuvent passer sur le corps neutre qui devient ainsi négatif. Le transfert a lieu dès
que l’on met en contact deux matériaux dont l’un est préalablement chargé. La
charge se répartie entre les deux matériaux mis en contact. En effet, en touchant
une poignée métallique ou en serrant la main à quelqu’un, on reçoit une décharge
électrique de l’autre personne isolée électriquement et qui notamment par temps
humide, est chargée par la triboélectricité. Car, par temps humide, la conductivité
électrique de la peau augmente et le transfert d’électron ou la décharge se fait plus
rapidement.
Quand un conducteur rentre en contact avec un autre, la frontière électronique
du gaz d’électrons libres disparait, les jonctions de contact établissent un pont entre
les deux volumes. Les deux volumes deviennent l’espace d’agitation thermique de
l’ensemble des électrons des deux conducteurs. Cependant, un étranglement, induit
par la résistance électrique de constriction Rc aux aspérités de contact demeure.
Pour un contact circulaire de rayon a entre deux solides infinis constitués d’un même
matériau conducteur, de résistivité électrique ρ, Maxwell avait donné en 1891 la
résistance de contact : Rc = ρ/2a.
On note bien que cette résistance de constriction de contact est inversement
proportionnelle au périmètre de contact de la jonction et non pas à la surface de
contact de la jonction.
5.
DIFFERENTS TYPES D’ELECTRISATION D’UN MATERIAU
Par ailleurs, on sait que l’électrisation d’un matériau peut se faire de différentes
manières par ionisation lorsqu’il est soumis à haute tension, par effet
photoélectrique, sous l’effet d’un rayonnement électromagnétique à fréquence
suffisante, par piézoélectricité ou magnétostriction sous l’effet d’un champ de
contraintes ou par clivage. Il peut se faire aussi par émission thermoélectronique par
influence, par contact ou par friction ou triboélectrisation.
6.
TRIBOELECTRICITE DU TROISIEME CORPS TRIBOLOGIQUE
Que le troisième corps soit conducteur ou isolant, lors d’un contact dynamique
glissant, le troisième corps tribologique du contact se trouve porté au même potentiel
électrique que le premier ou le second corps du contact. Ce troisième corps chargé
sera attiré par le corps à charge opposée et sera soumis aux contraintes de contact.
Une aspérité ou jonction de contact à faible rayon de courbure a une forte
densité de charge avant contact. Son cisaillement ou sa rupture de l’un des deux
premiers corps, l’entraîne en troisième corps, avec sa densité de charge électrique.
Lors du détachement d’une particule troisième corps des premiers corps, sa
température flash est élevée et sa charge électrique qui dépend de sa forme, peut
aussi être très élevée (effet de pointes). Ces deux effets combinés conduisent à un
micro plasma de jonction.
7.
POTENTIEL DE CONTACT DE DEUX CONDUCTEURS
Lorsque deux métaux rentrent en contact à quelques Angströms, les niveaux
de Fermi s’égalisent par effet tunnel. Les électrons passent du métal à niveau de
Fermi le plus élevé vers l’autre. Si φ 1 et φ2 représentent les travaux de sortie des
deux métaux alors la différence de potentielle de contact ΔV vérifie [1] :
e.V   2  1
29
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