REPUBLIQUE TUNISIENNE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE LA TECHNOLOGIE MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DES RESSOURCES HYRAULIQUES INSTITUTION DE LA RECHERCHE ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AGRICOLES UNIVERSITE DE SFAX FACULTE DES SCIENCES DE SFAX INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE LA MER MEMOIRE Présenté pour l’obtention du diplôme de : MASTERE EN BIODIVERSITE ET RESSOURCES AQUATIQUES PAR : SONIA BAKLOUTI ZOUARI Sur le thème : CONTRIBUTION A L’ETUDE ECOBIOLOGIQUE ET BIOCHIMIQUE DU CRABE CARCINUS AESTUARII DANS LA REGION NORD DE SFAX Soutenu le 12 janvier 2010 Devant le jury composé de : Président du jury : Mohamed GHORBEL Examinateur : Mohamed Nejmeddine BRADAI Encadreur : Othman JARBOUI Coencadreur : Khalifa DHIEB Dédicace Je dédie mon mémoire ❁À ma mère Hédia, Mon père Jamil, mes frères Soufiéne et Saif eddine et ma sœur Sourour qui m’ont énormément soutenue. ❁À mon mari Riadh pour les sacrifices qu’il a fait et mon fils Mohamed Yessine ❁ À ma mère Fathiya et mademoiselle Youssra. REMERCIEMENTS Ce travail n’aurait pu voir le jour sans une réelle collaboration et un échange d’idées fructueux entre tous ceux qui y ont participé et le devoir m’appelle à les remercier. En premier lieu, mes vifs remerciements s’adressent à Monsieur Othman JARBOUI, Directeur de Recherche et Responsable du Laboratoire des Ressources Marines Vivantes à l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM). Je lui garantis une grande reconnaissance d’avoir accepté de diriger ce travail. Effectivement, il a toujours été un grand honneur à tout étudiant encadré par Mr Othman dont les qualités humaines et les compétences scientifiques sont les caractères les plus remarquables. Ma reconnaissance s’adresse à Monsieur Khalifa DHIEB, Maître Assistant à l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM) Centre de Sfax qui a assuré l’encadrement scientifique de mes travaux de recherche; je le remercie vivement pour l’assistance continuelle qu’il n’a cessé de m’apporter et de me faire bénéficier de ses compétences scientifiques. Je lui témoigne ma respectueuse gratitude pour son aide, sa disponibilité, son dévouement et ses conseils qui m’ont permis de mener à bien ce travail. Je tiens à exprimer mon grand respect à Monsieur Mohamed GHORBEL, Maître de Recherche à l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, (INSTM) qui m’a fait l’honneur d’être président de jury le jour de ma soutenance. Je voudrais le rassurer de ma reconnaissance et de mon bonheur pour sa participation au jury. Mes vifs remerciements et mon profond respect s’adressent à Monsieur Mohamed Nejmeddine BRADAI, Directeur de Recherche et Responsable du Laboratoire de Biodiversité et Biotechnologie Marine à l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), pour avoir accepté d’examiner ce travail. Ses commentaires me seront d’une grande assistance pour mes travaux de recherches à présent et dans l’avenir. Mes remerciements les plus chaleureux s’adressent à Monsieur Abdelwaheb ABDELMOULEH, Maître de Recherche et Responsable du Centre de Sfax de l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), qui m’a permis d’être présent dans l’établissement qu’il dirige avec dévotion et en mettant à ma disposition tous les moyens nécessaires pour que je puisse accomplir mes travaux de recherche. Je tiens à exprimer ma toute gratitude à Monsieur Abdelfattah FEKI, Professeur à la Faculté des Sciences de Sfax pour m’avoir approvisionné en produit chimique quand ce matériel faisait défaut à l’INSTM. Ayant été mon professeur, à la Faculté des Sciences de Sfax, je connais déjà ses qualités humaines peu communes. Je voudrais également exprimer mes remerciements à Monsieur Wassim KAMMOUN Technicien Supérieur à l’INSTM (Centre de Sfax) pour m’avoir aidé dans la réalisation de l’analyse biochimique. Je tiens à exprimer ma toute gratitude à Madame Asma HAMZA, Maître Assistant à l’Institut National des Sciences et Technologies de la mer (INSTM) Centre de Sfax, pour m’avoir accueillie au sein de son laboratoire. Je remercie chaleureusement, Hayet SAHRAOUI, Mabrouka HNAINIA, Lamia DAMMAK, Mofida ABDENNADHER. Hanen KAMMOUN et Amira LOUKIL pour leur gentillesse, leur collaboration, leur aide et leurs conseils qui m’ont été très utiles pour la réalisation de ce travail. C’est pour moi un immense plaisir d’exprimer mes remerciements les plus chaleureux à tous les membres de l’INSTM de Sfax : Faouzi BEN RABEH, Amira WANNESS GHORBEL, Olfa BEN ABDALLAH BEN HADJ HAMIDA, Neder BEN HADJ HAMIDA, Aref NEIFAR, Jawadi GUIRAH, Mohamed TURKI, Mohamed MAKLOUFI, Mohamed KRICHEN, Mounir BOUKRII, Wided FRIKHA et Fatma LTIFI. Je ne saurais oublier d’adresser mes vifs remerciements à tous mes chers amis au même laboratoire : Aïda, Houda, Ayman, Kamel, Abdelkarim, Ameni, Farid, Mohamed, Sami, Slim, Hasna, Sondes, Abdessalem et ceux dont les noms m’échappent, pour leurs aides, leurs soutiens et leurs conseils qui m’ont été très utiles pour la réalisation de ce travail. Mes professeurs à la Faculté des Sciences de Sfax et particulièrement Monsieur Abderrahmen BOUAÏN sont dignes d’un respect aussi grand que leurs compétences et leurs dévouements. Enfin, je supplie Dieu de bien récompenser Messieurs Abderrazak Zghal, Moncef Ltifi, Ahmed Farjallah, Abdessalem Makni, Zouhir Rguii et Mohamed Jarboui. RESUME L’objectif principal du présent travail, consiste à l’étude de certains aspects biologiques de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax (biométrie, reproduction, régime alimentaire), ainsi que les teneurs biochimiques (eau, protéines, matières minérales, et matières grasses). L’analyse des caractères métriques du Carcinus aestuarii nous a permis de déterminer la nature de l’allométrie existante entre la largeur et les différentes parties du corps du crabe. Pour l’étude de la reproduction, l’analyse des variations mensuelles du Rapport Gonado-Somatique (RGS) montre que la période de ponte de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax se déroule d’octobre à janvier. L’évolution du Rapport Hépato- Somatique (RHS), montre que cette espèce utilise les réserves hépatiques à fin d’assurer la maturité des gonades. L’analyse de la variation de la sex-ratio montre, en général, une dominance apparente des femelles. En effet, la sex-ratio globale est voisine de 62,97% en faveur des femelles. La taille de première maturité sexuelle pour Carcinus aestuarii du Nord de Sfax est de 34,56 mm et 43,93 mm de largeur respectivement pour les femelles et les mâles. Dans cette étude, l’analyse biochimique chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax, montre une forte teneur en eau et une faible teneur en matières grasses. En effet, la teneur en eau est de 72,28%. Cette dernière a été déterminée par déshydratation de l’échantillon frais dans une étuve à 105°c pendant 24 heures. La teneur en protéine, déterminée par la méthode de Kjeldalh pour le dosage de l’azote total, était de 11,88%. La teneur en matières minérales est de 12,45%. Elle a été déterminée par la méthode de calcination de l’échantillon. La teneur en matières grasses est de 1,64%, a été déterminée par la technique du Dosage Direct Soxhlet. Liste des figures Figure 1: la région Nord de Sfax. Figure 2: Morphologie du crabe Carcinus aestuarii. Figure 3: Cycle de vie du crabe Carcinus aestuarii. Figure 4: Les principales phases du départ de l'ancien exosquelette du crabe. Figure 5: Mensurations prises sur Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 6: Représentations graphiques des relations entre la longueur (ℓ) et la largeur(L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 7: Représentations graphiques des relations entre l’hauteur (H) et la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 8: Représentations graphiques des relations entre le front (Fr) et la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 9: Représentations graphiques des relations entre les bords antérolatéraux (Dm) et la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 10: Représentations graphiques des relations entre la masse totale (Mt) et la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 11: Variations mensuelles du rapport Gonado-Somatique (RGS) chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 12: Variations mensuelles du rapport Hépato- Somatique (RHS) chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 13: Variations mensuelles du Coefficient de condition (K) chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 14: Variations mensuelles du Rapport Gonado-Somatique (RGS) chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 15: Variations mensuelles du Rapport Gonado-Somatique (RHS) chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 16: Variations mensuelles du Coefficient de condition (K) chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 17: Représentation graphique de la maturité sexuelle chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 18: Représentation graphique de la maturité sexuelle chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 19: Variations de la teneur en eau en fonction du sexe chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 20: Variations de la teneur en eau en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 21: Variations de la teneur en matières minérales en fonction de sexe chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 22: Variations de la teneur en matières minérales en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 23: Variations de la teneur en protéines en fonction du sexe chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 24: Variations de la teneur en protéines en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 25: Variations de la teneur en lipides en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 26: Composition biochimique du contenu de la carapace chez les mâles adultes de Carcinus aestuarii Figure 27: Composition biochimique du contenu de la carapace chez les femelles adultes de Carcinus aestuarii. Figure 28: Composition biochimique du contenu de la carapace chez les femelles juvéniles de Carcinus aestuarii. Figure 29: Composition biochimique du contenu de la carapace chez les mâles juvéniles de Carcinus aestuarii. Liste des photos Photo 1: Le crabe Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Photo 2 : Crabe de cocotier. Photo 3 : Tourteau. Photo 4 : Stylets copulateurs chez Carcinus aestuarii. Photo 5 : Stylets copulateurs chez Carcinus maenas. Photo 6 : Face ventrale et dorsale du crabe Carcinus aestuarii. Photo 7 : Les différentes régions pulmonaires à l’intérieur de la carapace de Carcinus aestuarii. Photo 8 : L’aspect de l’abdomen chez les deux sexes de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Photo 9 : Le crabe Carcinus aestuarii après la mue. Photo 10 : Parade nuptiale chez le crabe Carcinus aestuarii. Photo 11 : Accouplement chez le crabe Carcinus aestuarii. Photo 12 : Œufs en cours d’incubation chez le crabe Carcinus aestuarii. Photo 13 : Premier stade larvaire du Carcinus aestuarii. Photo 14 : Première phase de la mue d'un crabe vert. Photo 15 : Suite et fin du phénomène de la mue : l'exuvie est abandonnée sur l'estran. Photo 16 : La pêche à pieds des crabes au niveau de la zone «Estran». Photo 17 : La pêche au nasses des crabes. Photo18 : Femelle non parasitée. Photo19 : Femelle parasitée par une sacculine. Liste des tableaux Tableau 1 : La classification du crabe Carcinus aestuarii. Tableau 2 : Noms vernaculaires de Carcinus aestuarii selon les pays. Tableau 3 : Indice de proportionnalité (I) des différents caractères métriques chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 4 : Croissance relative de la longueur (ℓ) par rapport à la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 5 : Croissance relative du Hauteur (H) par rapport à la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 6 : Croissance relative du front (Fr) par rapport à la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 7 : Croissance relative de la dent marginale (Dm) par rapport à la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 8 : Croissance relative de la masse totale (Mt) par rapport à la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 9 : Liste exhaustive des différentes proies ingérées par Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 10 : Variations des proportions de sexes en fonction de la taille (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax ; THS : très hautement significatif pour P < 0,001. Tableau 11 : Variations des proportions de sexes suivant la saison chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax ; NS : non significatif, THS : très hautement significatif pour P< 0,001. Tableau 12 : Variations mensuelles des RGS, RHS, K et K pince, chez les femelles du Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 13 : Variations mensuelles des RGS, RHS, K et K pince, (±IC), chez les mâles du Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 14 : Pourcentages des matures en fonction de la taille chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 15 : Paramètres logistiques de la maturité sexuelle chez Carcinus aestuarii du nord de Sfax. Tableau 16 : Fécondité absolue chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax (91Femelles). Tableau 17 : fécondité relative chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax (91femelles). Tableau 18 : Paramètre de la fécondité absolue chez Carcinus aestuarii et résultat du test de Student Tableau 19 : Composition biochimique globale du contenu de la carapace du Carcinus aestuarii en fonction du sexe et de l’âge SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………………………………… CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE …………………………………………… 1 4 I- INTODUCTION…………………………………………………………………………………... II- Présentation du littoral nord de Sfax……………………………………………….. II-1Morphologie sous marine et nature du fond………………………… II-2Marée et courants de marées ……………………………………………… II-3Conditions climatiques………………………………………………………. II-3-1Température……………………………………………………………………… II-3-2Les vents et la pluviométrie……………………………………………….. II-4La situation environnementale littorale nord du Sfax………….. II-5Flore et faune……………………………………………………………………... 5 5 5 6 7 7 8 10 Généralité et systématique………………………………………………………………. I-1Généralités…………………………………………………………………………. I-2Diversité des crabes…………………………………………………………… I-3Position systématique…………………………………………..................... I-4Nomenclature et synonymes………………………………………………. 11 11 12 15 17 CHAPITRE II : PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDEE CARCINUS AESTUARII……. I- II- IIIIV- Morphologie du crabe……………………………………………………………………… II-1Le céphalothorax ……………………………………………………………… II-2L’abdomen………………………………………………………………………… II-3La coloration……………………………………………………………………… Reproduction…………………………………………………………………………………… Développement et croissance……………………………………………………………. IV-1Développement………………………………………………………………….. IV-2La croissance et longévité………………………………………………… IV-2-1Croissance par mue……………………………………………………………. IV-2-2Mue de puberté et caractères sexuels secondaires………………. IV-2-3Autotomie et régénération…………………………………………………. V- Répartition géographique et habitat…………………………………………….. VI- Migration………………………………………………………………………………………. VI-1Migration verticale……………………………………………………… VI-2Migration horizontale…………………………………………………. 4 11 17 17 19 20 21 24 24 26 26 31 31 32 33 34 34 VII- VIII- Les techniques de pêche et importance halieutique…………………… VII-1La pêche des crabes……………………………………….................... VII-1-1La pêche à pied………………………………………………………….. VII-1-2La pêche aux nasses…………………………………………………… VII-1-3La pêche aux filets maillants …………………………………… VII-2Utilisation des crabes…………………………………………………. VII-2-1- Consommation alimentaire…………………………………………. VII-2-2Appât pour la pêche des poulpes………………………………… VII-2-3Extraction et utilisation de la chitine…………………................ VII-2-4Utilisation en aquaculture…………………………………………… Vie associée…………………………………………………………………………………… CHAPITRE III : CONTRIBUTION A L’ETUDE BIOLOGIQUE DE L’ESPECE… I- II- III- Etude biométrique………………………………………………………………………… I-1Matériel et méthodes………………………………………………….. I-2Résultats…………………………………………………………………….. Relation ℓ-L………………………………………………………………… I-2-1I-2-2Relation H-L………………………………………………………………... I-2-3Relation Fr-L…………………………………………............................... I-2-4Relation Dm-L…………………………………………………………….. I-2-5Relation taille-masse…………………………………………………… I-3Conclusion Régime alimentaire………………………………………………………………………. II-1Matériel et méthodes…………………………………………………... II-2Résultats………………………………………………............................... Reproduction………………………………………………………………………………… III-1Matériel et méthodes …………………………………………………. III-1-1Sex-ratio………………………………………………................................ III-1-2Période de ponte………………………………………………………… III-1-3Taille de première sexuelle…………………………………………. III-1-4Fécondité……………………………………………………………………. III-2Résultats…………………………………………………………………….. III-2-1Sex-ratio…………………………………………………………………….. III-2-2Cycles sexuelle et période de ponte ……………………………. III-2-3Taille de première maturité sexuelle…………………………… III-2-4Fécondité……………………………………………………………………. III-3Conclusion et discussion……………………………………………… 34 34 34 35 35 35 36 36 36 36 36 38 38 38 40 41 42 42 42 43 43 49 49 49 51 51 51 52 53 55 56 56 58 63 66 67 CHAPITRE IV: CONTRIBUTION A L’ETUDE BIOCHIMIQUE DE l’ESPECE….. I- II- III- IV- Teneur en eau……………………………………………………………………………….. I-1Matériel et méthodes…………………………………………………... I-2Résultats……………………………………………………………………. Teneur en matières minérales……………………………………………………… II-1Matériel et méthodes…………………………………………………... II-2Résultats……………………………………………………........................ Teneur en protéines……………………………………………………………………… III-1Matériel et méthodes…………………………………………………... III-2Résultats…………………………………………………………………….. Teneur en matières grasses………………………………………………………….. IV-1Matériel et méthodes………………………………………………….. IV-2Résultats…………………………………………………………………….. CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………………… REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………………….. 68 68 68 68 70 70 70 72 72 73 75 75 76 79 81 Introduction générale INTRODUCTION GENERALE Le crabe Carcinus aestuarii est un crustacé décapode, brachyoure (Misery, 2005) appartenant à la famille des portunidés. Il se défend avec une hargne et peut pincer vigoureusement. Ce comportement l’a fait surnommer «crabe enragé». Il fréquente les rochers, les herbiers et les zones de sable fin dans lequel il peut s’enfouir pour échapper à un ennemi ou éviter l’émersion à marée basse. Ce crabe mange des vers et de petits mollusques bivalves dont il brise facilement la coquille. Il se nourrit également de poissons morts et peut être considéré à ce titre comme un éboueur des mers. Il constitue un mets de choix pour les poulpes et pour certaines espèces de poissons. Les petits individus peuvent d’ailleurs servir d’appât. Ce crabe présente peu d’intérêt en raison de sa petite taille et du peu de chair contenue dans ses pinces. On l’utilise plutôt dans des soupes, mélangé ou non à du poisson, ou dans la bouillabaisse. Il se récolte à l’épuisette. A la main, il faut le saisir sur les côtés de la carapace et le tenir fermement. Le crabe Carcinus aestuarii est un crabe vert présent dans tout le bassin méditerranéen, la Mer Noire et la proche Atlantique (Canaries). Il a été introduit accidentellement en quelques endroits, en particulier en Mer Rouge ; c’est une espèce invasive mais d’origine méditerranéenne, elle vit principalement dans les lagunes littorales, dans les zones à zostères, les sables vaseux, et là où la salinité peut varier, parfois dans des proportions importantes. Il est plus rare de le trouver en mer ; dans ce cas, il ne s’écarte que peu de la ligne côtière. En hiver, il peut cependant descendre à des profondeurs d’une vingtaine de mètres (Nardo, 1847). Ce crabe est souvent confondu avec Carcinus maenas, qui est une espèce d’origine Atlantique. Chez Carcinus aestuarii, les deux premiers pléopodes sont droits et parallèles, alors qu’ils sont galbés vers l’extérieur chez Carcinus maenas. La biologie de Carcinus, dans le milieu naturel, a fait l’objet de très nombreux travaux mais elle est encore imparfaitement connue. Le crabe vert est d’autre part un animal très utilisé en laboratoire pour la recherche dans de multiples domaines de la physiologie des crustacés et de la parasitologie. C’est par exemple chez Carcinus qu’a été mis en évidence le rôle de la glande de mue (organe Y). Ce crabe peut également constituer un matériel pédagogique intéressant. Il faut cependant souhaiter qu’un tel usage soit limité au strict nécessaire et qu’il se fasse dans le respect que l’on doit à tout être vivant. Les crabes verts sont trop souvent tourmentés sur les estrans et inutilement maintenus en captivité jusqu’à ce qu’ils meurent misérablement de faim ou d’asphyxie. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM 1- - Introduction générale Aussi bien à travers le monde qu’au niveau de la Méditerranée, le crabe a fait l’objet de plusieurs études de recherche. En Argentine, Dana (1851) s’est intéressé à la croissance somatique des juvéniles. En Mauritanie, nous citons les travaux de Mika et Kojemiakine (1990) sur l’écologie (la distribution géographique) et la biologie (croissance, sex-ratio, période de ponte et fécondité). La fécondité et le rendement reproducteur ont été traités par Hines (1988). Vernet et Charmantier-Daures (1994) ont déterminé la mue, l’autotomie et la régénération. La liste des auteurs cités n’est pas exhaustive, mais se termine par Chen et al., (2003) qui ont travaillé sur le régime alimentaire du crabe à Tokyo. En Tunisie, à part le travail de Trabelsi (2005) réalisé dans le cadre d’un stage d’été assuré dans le Laboratoire des Ressources Marines Vivantes, à l’INSTM, la contribution de Trabelsi et Hadj Ibrahim (2006) à l’étude du système lipolytique de Carcinus aestuarii, aucun intérêt n’a été porté à cette espèce vu, apparemment, son importance économique négligeable. Toutefois, le crabe Carcinus aestuarii, sur nos côtes, est d’une importance éco-biologique indéniable : indicateur de pollution, éboueur de sable et appât pour la pêche des poulpes ; l’abus de cette utilisation a fait que certains pêcheurs, conscients du concept écosystème et équilibre du milieu, ont exprimé maintes fois leur préoccupation envers le futur du crabe dans la région sud de Sfax. Le présent travail entre dans le cadre de collaboration scientifique entre la Faculté des Sciences de Sfax (FSS) et l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM) et s’inscrit dans les activités du Laboratoire des Ressources Marines Vivantes (LRMV) de cet institut. Il a pour objectif principal de contribuer à la connaissance de certains aspects biologiques à savoir la biométrie et la reproduction du crabe vert Carcinus aestuarii et ses aspects biochimiques dans la région Nord de Sfax. Les échantillons (1399 individus) qui ont servi à cette étude provenaient de la région Nord de Sfax. Certains ont été achetés au marché municipal de Sfax chez des collecteurs connus, habitant dans la région de Sidi Mansour et d’autres sont ramassés personnellement dans la zone Estran. Pour la biométrie, l’étude a concerné les caractères métriques de cette espèce dans le but d’établir les relations existant entre les différents caractères morphologiques. Concernant la reproduction, nous avons déterminé la sex-ratio, la taille à la première maturité sexuelle, la période de ponte et fécondité. Pour l’étude biochimique, nous avons déterminé les teneurs en eau, en protéines, en matières grasses et en sels minéraux. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM 2- - Introduction générale Nos résultats ont été analysés et testés, ils pourront servir de contribution à l’étude biologique du crabe Carcinus aestuarii, mais les perspectives restent grand ouvertes pour une étude plus large et mieux approfondie. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM 3- - Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE I. Introduction La Tunisie est située en Méditerranée centrale au centre de l’Afrique. Elle est limitée par le Méridien 8°37’Est à l’ouest et par le parallèle 33°10’ Nord au Sud. Les côtes tunisiennes s’étendent sur environ 1300 km de long et s’ouvrent sur les bassins occidental et oriental avec trois larges golfes (le golfe de Tunis, le golfe de Hammamet et le golfe de Gabès) et un plateau continental très développé surtout dans la région Sud. Le golfe de Gabès large échancrure situé sur le littoral sud de la Tunisie, constitue le golfe le plus important du littoral tunisien (Azouz, 1971 ; Burollet et al., 1979). Il s’étend de Ras Kapoudia au niveau du parallèle 35°N jusqu’à la frontière Tuniso-libyenne. La largeur de ces côtes est estimée à environ 750 km y comprises celles des îles Kerkennah et Djerba, représentant ainsi 58% des côtes tunisiennes (Bradai et al., 1995). Le golfe de Gabès constitue la zone maritime la plus importante et la plus originale dans notre pays. Ces côtes abritent trois gouvernorats : • Sfax avec huit ports (Ellouza-lwata, El Awebed, Sfax, Kraten, Attaya, Mahrès, Skhira et Zaboussa), la figure 1 montre la zone d’étude «Nord de Sfax». • Gabès avec deux ports (Gabès et Zarrat) • Médenine avec six ports (Boughrara, Ajim, Hassi-Jalleba, Houmet-Souk, Zarzis et ElKetf) Figure 1 : la région Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM -4- Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude Le golfe de Gabès constitue une région très importante pour les pêches maritimes tunisiennes. En effet, les apports provenant de cette région représentent environ 37% de la totalité de la production halieutique tunisienne (37 129 tonnes sur 100 578 tonnes) (DGPA, 2008). II. Présentation du littoral nord de Sfax II-1-Morphologie sous-marine et nature du fond La ville de Sfax, située sur le littoral Sud méditerranéen à environ 300 km au Sud de Tunis, représente le deuxième grand pôle d’activités économiques de la Tunisie. La plaine côtière de la région de Sfax se prolonge dans le domaine marin selon la même tendance donnant lieu à un plateau quasiment plat avec une faible pente et également une très faible profondeur ne dépassant généralement pas les 15 m qui ne permet pas toujours un brassage suffisant pour diluer les charges polluantes terrigènes (Bouzid, 2006). Cette morphologie particulière a un effet considérable sur l’hydrodynamisme, la zonation biologique, le transfert et l’accumulation des polluants (Sarbeji, 2000). Les conditions géomorphologiques (faible bathymétrie, rayonnement solaire suffisant et apports anthropiques riches en éléments nutritifs) ont donné lieu à une vaste prairie de végétation sous-marine spécifique favorisant le développement d’une richesse halieutique bien connue dans la région. Les sédiments du fond sont en majeure partie constitués de sable, sable vaseux et sable coquillé avec une forte densité de végétaux. Cette structure s’étend à partir des plages jusqu’à peu près 20 m de profondeur. Les sables vaseux constituent le sédiment le plus répandu (Bouzid, 2006). II-2-Marée et courants de marées Les courants rencontrés en mer sont de diverses origines. On distingue les courants généraux permanents, les courants de marées, les courants dus à l’action des vents et les courants de houles. Les courants de marée sont superficiels et dépendent généralement de l’amplitude maximale des pleines mers. Le golfe de Gabès est le siège d’une marée semi diurne. C'est-à-dire qu’elle présente deux périodes de haute mer et deux périodes de basse mer par jour. Le marnage ou amplitude de la marée est maximal au Sud du golfe de Gabès (maximum de 2 m en période de vives eaux) et décroît sur sa périphérie. L’hydrodynamisme de tout le golfe de Gabès est en fait, sous la dépendance des vents dans les zones profondes et de la marée le long du littoral (Guillaumont et al, 1995). Les Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM -5- Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude marées observées au port de Sfax présentent les dénivellations moyennes suivantes par rapport au zéro hydrographique : Pleine mer de vives-eaux : +1,60 m Basse mer de vives-eaux : +0,30 m Pleine mer de mortes-eaux : +1,11 m Basse mer de mortes-eaux : +0,70 m A ces marées, il convient d’ajouter les dénivellations dues à l’action des vents et aux variations pressiométriques. Le flux et le reflux engendrent des courants de marée connus sous les noms de flot et jusant. Sous l’action du flot, le niveau du plan d’eau augmente au niveau de la côte, entraînant le déplacement des zones d’action des courants côtiers engendrés par la houle, alors que sous l’action du jusant, la masse d’eau s’évacue vers le large provoquant des courants de reflux. Pendant la basse mer des vives-eaux, la mer se retire de 700 à 800 m de la ligne du rivage. Ce qui entraîne l’émersion d’une grande partie de la zone littorale par endroits. Il est à noter que plus cette partie émergée est étendue et vaste plus le transport sédimentaire par la marée est important (Seurat, 1934 ; Hamza, 1997). D’une façon générale, la marée n’a pas une grande influence sur la morphologie littorale, par contre les courants créés par celle-ci, localisés surtout dans le chanel de SfaxKerkennah, peuvent jouer un rôle important dans le transport et la dispersion des polluants le long du littoral. Les courants de marée peuvent être masqués et même contrariés par les vents dominants créant parfois des contre courants assez violents. La direction des courants de marées est variable suivant les saisons (Amari, 1984) : au printemps comme en hiver, les courants de surface varient de 330°N en période de flot et gardent une direction voisine de 160°N en période du jusant. En automne, la direction moyenne est de 25°N en flot et de 120°N en jusant. De point de vue économique, l’importance de l’amplitude des marées et l’étendue de l’estran sur le littoral de Sfax favorisent une activité de pêche artisanale : la pêcherie fixe telle que « Chrafis » et la pêche à pieds pour la collecte des palourdes Ruditapes decussatus (bivalve très demandé sur le marché international) sont très répandues dans la zone. II-3-Conditions climatiques Le littoral de Sfax, jouissant d’un ciel souvent bien dégagé, est marqué également par un nombre élevé d’heures d’insolation par an (3185 heures) correspondant à un indice moyen d’insolation de 72%. La région de Sfax est caractérisée par un climat intermédiaire entre le climat tempéré chaud méditerranéen et le climat subtropical Saharien. Ce climat se distingue Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM -6- Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude par des étés chauds et secs, des instabilités climatiques pendant les autres saisons de l’année et des précipitations faibles et irrégulières. Ceci s’explique par deux facteurs essentiels qui sont l’absence de relief et la proximité de la mer (Zouari et al., 1997). La région de Sfax est soumise à l’opposition des influences continentales et maritimes expliquant l’irrégularité aussi bien intra qu’inter annuelle du climat. De ce fait, les moyennes des indicateurs climatiques (pluviométrie, température et vents dominants) ne sont que des indications très peu significatives (Anonyme, 2000). II-3-1-Température A Sfax, le climat est de type méditerranéen assez chaud. La moyenne annuelle de la température s’élève à 19°C, avec des températures moyennes de l’ordre de 11,5°C en janvier et de 25,6°C en juillet. Fortement contrasté par rapport à l’hiver, l’été se caractérise surtout par ses fortes chaleurs. L’effet modérateur de la mer intervient pour assurer un léger rafraichissement par rapport aux régions intérieures et ce grâce aux brises de mer, si fréquentes durant cette saison. Le réchauffement diurne de l’air devient nettement perceptible dès le mois de mai (24,2°C en moyenne) et atteint son maximum en août avec une moyenne maximale de 30,4°C. La chaleur estivale persiste d’ailleurs jusqu'en septembre, avec 29,4°C en moyenne (Zouari et al., 1997) . II-3-2-Les vents et la pluviométrie Les vents prédominants dans la région de Sfax demeurent incontestablement ceux des secteurs Est et Ouest. En dépit de cette prédominance, ces vents restent faibles, de vitesses souvent inférieures à 4m/s. Le renforcement de la composante Est des vents se confirme pleinement en été où l’on enregistre une nette prédominance des vents d’Est, de Nord-est et de Sud-est; ce qui traduit en particulier l’importance des brises de mer dans une saison estivale fortement marquée par les calmes anticycloniques (Zouari et al., 1997). Les vents humides du Nord-Ouest amènent la plupart des précipitations surtout en automne (41% du total annuel) et en hiver (30% du total annuel). A l’échelle annuelle, on constate que le vent souffle pratiquement de toutes les directions et ce, dans des proportions quasi uniformes tant pour les fréquences que pour les vitesses. Il constitue aussi un facteur important dans la dynamique littorale, en ce sens qu’il est le principal générateur de la houle et des courants de surface. La saison estivale se caractérise également par des advections sahariennes parfois très puissantes qui se manifestent en faveur du Sirocco ou « Chehili ». C’est un vent chaud et très sec soufflant du Sud et Sud ouest, responsable des élévations très notables de températures dépassant largement 40°C. Toutefois, la mer joue un rôle non négligeable en adoucissant les amplitudes. Quant à Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM -7- Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude l’évaporation, elle est élevée sur toute la région de Sfax et tout le long de l’année, même en hiver où elle atteint sa valeur minimale de 127 mm. Le maximum est enregistré en été avec une valeur voisine de 602 mm, accentuant ainsi davantage la sécheresse (Maliki, 1994). Concernant les précipitations, les données météorologiques présentent une moyenne annuelle de 216 mm pour la période 1901-1990. Après la sécheresse estivale, les pluies commencent en septembre, mois qui enregistre une moyenne de 24 mm, et se prolonge en octobre (environ 40 mm en moyenne). Les mois de l’hiver et du printemps sont moins pluvieux que ceux de l’automne (21 mm en Janvier, 23 mm en mars). Ainsi l’automne peut être considéré comme étant la saison la plus pluvieuse (92 mm en moyenne, 42 % des pluies annuelles), l’hiver et le printemps enregistrent respectivement 62,9 mm et 52,2 mm (Bouzid, 2006). Il est toutefois important de noter la très forte variabilité des pluies, puisque le coefficient de variation atteint 45% au niveau des pluies annuelles et augmente au fur et à mesure que l’on considère les quantités mensuelles et/ou saisonnières. Les types de temps résultant d’un flux de Nord-est ou d’un flux Nord ou résultant de perturbations sahariennes sont responsables de 50% des pluies annuelles. Les pluies dues à une circulation d’Ouest ou de Nord-Ouest ne représentent qu’un infime pourcentage dans le total annuel des précipitations. II-4- La situation environnementale du littoral Nord de Sfax L’activité humaine a connu ces dernières années, un développement si intense et varié que la mer ne pourra plus jouer son rôle de réceptacle vaste et insensible pour de nombreux polluants d’origine domestique industrielle et agricole. La sensibilité est plus marquée dans des bassins relativement fermés comme la Méditerranée. A l’instar des autres villes côtières du pays. Sfax a connu ces dernières années un développement industriel remarquable. L’un des aspects négatifs d’une telle évolution est l’augmentation des volumes des rejets gazeux, liquides et solides. Les eaux usées, rejetées en grande partie dans la nappe phréatique par l’intermédiaire de puits perdus (absence d’un réseau d’assainissement courant dans toute la région) transitent par la nappe pour rejoindre la mer, principal exutoire de celle-ci. Ces différents apports terrigènes ont provoqué dans la plaine littorale de sérieuses perturbations touchant le pH, l’oxygène dissous, l’augmentation de la turbidité et l’apparition de quantités importantes de composés métaboliques. Les conséquences biologiques sont considérables et on assiste à un changement brutal de la flore le long de plein littoral et à un développement d’algues caractéristiques des zones menacées dû à un apport excessif en éléments nutritifs (particulièrement l’azote conduisant au Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM -8- Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude phénomène d’eutrophisation). La ville de Sfax a connu un développement urbain et social exceptionnel qui l’a fait passer d’une agglomération villageoise à une métropole tentaculaire courant 160 km² de superficie. Cela n’est pas passé sans avoir des conséquences de très grande importance sur la qualité de son environnement particulièrement celui marin (Sarbeji, 2000). Le développement rapide des fonctions économiques et la croissance démographique associée à l’extension urbaine n’ont pas été accompagnés d’un développement adéquat de l’infrastructure communale. De même, le développement industriel n’a pas été appuyé par des mesures appropriées de protection contre la pollution. Les conséquences en sont la pollution d’une grande partie des eaux constituant les nappes de surface, la dégradation totale du littoral et des eaux côtières, l’interdiction de la baignade et de tout autre type de récréation dans la zone côtière du grand Sfax, la détérioration des conditions de la vie et la menace portée sur les ressources biologiques de cette zone. Les rejets en mer le long de la côte de Sfax englobent les rejets urbains et les rejets liquides de la Société Industrielle de l’Acide Phosphorique et des Engrais (SIAPE). Les effluents de cette dernière finissent par rejoindre la mer. Or, ces effluents ont des teneurs en métaux importantes : la teneur en fluor est 360 fois plus importante que celle tolérée, celle en phosphore est 8670 plus, celle du cadmium 751 fois plus et celle du plomb deux fois plus supérieure (Rouis et al., 1994 ; Anonyme, 2000). Les rejets industriels sont fortement impliqués dans le déséquilibre écologique de cette région du pays (Bouzid, 2006). Les activités de cette société sera arrêté en 2011suite à une décision présidentielle. Sfax, capitale du Sud, a tant souffert de la pollution. L’usine des produits chimiques (NPK) qui a y été implantée dans les années 60, lui a porté un coup dur ainsi qu’à son littoral. Au point que les Sfaxiens ont été privés de leur mer, longtemps interdite à la baignade. En 1991, la NPK est fermée. La région en a gardé toutefois de lourdes séquelles. Dont des côtes souillées par des déchets industriels, des substances toxiques et du phosphogypse. Des travaux d’assainissement s’imposaient. Le but du projet Taparura est de transformer les côtes Nord de la ville de Sfax, touchées par les rejets industriels, en un quartier urbain où il fait bon vivre et où toutes les sources de pollution sont éliminées ou neutralisées. En outre, ce projet doit permettre à la ville de Sfax de se réconcilier avec son littoral grâce à la création de 6 km d’extension à l’hyper-centre de Sfax pour mieux le renforcer et le revaloriser. L'aménagement de cette extension est prévu plages et d’une nouvelle zone urbaine de 420 ha bruts gagnée sur la mer et venant en partie en Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM -9- Chapitre I : Généralités sur la zone d’étude en zones de loisirs et d'habitat, d'activité commerciales et de services, d’espaces verts et en zones d'équipements publics. II-5- Flore et faune Les conditions du milieu régnant au niveau du plateau de Sfax-Kerkennah (faible profondeur, forte évaporation, fort ensoleillement, etc.) ont permis l'installation de peuplements végétaux et animaux diversifiés. Au centre de ces peuplements se situent les posidonies dont l'extension ou la régression peut renseigner sur l'état de l'écosystème marin. Le profil végétal dans la partie sous marine du plateau Sfax-Kerkennah est marqué par la succession et l’alternance d’herbiers les plus caractéristiques de la Méditerranée : Posidonia oceanica et Cymodacea nodosa qui se présentent sous forme de nattes dispersées aux abords des rivages. Au niveau de la zone intertidale, le phytobenthos est peu diversifié. Sur les rivages de la zone Sfax nord, on note la présence d’algues vertes échouées (Ulva, Valonia) couvrant de vastes étendues de cette zone ainsi que des amas de feuilles mortes de Cymodacea et de Posidonie rejetés par la mer et formant de véritables banquettes (Ben Mustapha et Hattour, 1992). A côté de ces herbiers, l’estran est marqué par la présence d’autres espèces d’algues vertes telles que Cladophora, Chaetomorpha, Enteromorpha et Codium qui envahissent certaines zones de la côte de Sidi Mansour. (Ben Mustapha et Hattour, 1992). La faune est diversifiée, elle est représentée par des annélides polychètes, des mollusques bivalves comme Ruditape decussatus, Cerastoderma glaucum, des mollusques gastéropodes comme les murex, cérithes, conus, pinnella et des crabes comme Carcinus, Maja…(Bradai et al., 1995). L’espèce Carcinus aestuarii étant la plus abondante, elle est bien représentée dans cette zone. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 10 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » CHAPITRE II : PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDIEE «CARCINUS AESTUARII » I. Généralités et systématique I -1- Généralités Le crabe étudié, est un crustacé décapode caractérisé par ses premières pattes transformées en pinces, un abdomen réduit replié sous le corps, un céphalothorax élargi et la présence d’un squelette externe constitué de chitine formant une carapace dorsale (Photo1). Bien que très communs parmi la faune du fond des mers et des rivages, les crabes vivent également en eau douce et certains s’aventurent même sur la terre ferme. Beaucoup des crabes sont comestibles. Leur chair est riche en protéine et pauvre en matières grasses. Les crabes sont apparentés aux homards et aux crevettes, mais leur développement évolutif leur permet de marcher, de courir de côté et de creuser aussi bien que nager. Leur corps est protégé par une carapace chitineuse et par un revêtement cireux. L’abdomen qui ne sert plus à la locomotion chez de nombreuses espèces est réduit. Le corps segmenté du crabe possède plusieurs paires d’appendices. Photo 2: Le crabe Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 11 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Quatre paires servent à la locomotion et deux d’antennes sensorielles. Les pattes antérieures sont transformées en pinces (chélipèdes) utilisées pour saisir la nourriture, se défendre et parader. Les crabes atteignent souvent une taille considérable, le record étant détenu par un crabe du Japon qui peut dépasser 35 cm d’envergure (pattes comprise), pour une carapace de 40 cm. Les crabes apparaissent à bien des égards comme des animaux évolués. Ils possèdent un système nerveux assez développé et sont capables de s’adapter aux conditions changeantes du milieu, ce qui leur permet de survivre dans des habitats hostiles. Leurs habitudes alimentaires sont très variées. Ces animaux, généralement actifs et au comportement complexe, ont des yeux composés très performants. Les sens de l’odorat et du goût sont également très développés et leur permettent d’identifier la nourriture et les partenaires sexuels. Le comportement reproducteur et social comprend parfois des rituels d’accouplement complexes et signaux de communications élaborées. Les crabes ont tendance à se montrer agressifs envers leurs congénères. I-2- Diversité des crabes «Crabe» est un nom vernaculaire ambigu utilisé en français pour désigner de nombreuses espèces de crustacés décapodes, pour la plupart comestibles. On distingue deux infra-ordres de crabes, en fonction de leur abdomen : Les brachyoures, ou vrais crabes, et les paguroïdes, anomoures ou crabes ermites. Les crabes ermites (Bernard l’hermite), ont une réduction de l’abdomen qui est ramolli. Cela les oblige à protéger cette partie vulnérable de leur corps dans une coquille d‘escargot vide comme armure supplémentaire donc les crabes ermites ont un abdomen incurvée, exemple : Le crabe de cocotier (photo 2) ou crabe du sable, qui a un corps allongé et s’enfonce à reculons dans le sable. Il filtre les particules alimentaires en suspension dans l’eau. Les vrais crabes ont un abdomen replié sous le céphalothorax et présente six somites en continuité avec une pièce terminale ou telson, à la face ventrale duquel s’ouvre l’anus, comme le tourteau (photo 3), le crabe vert etc., qui sont des espèces semi-terrestres. Les crabes terrestres tropicaux sont des omnivores qui retournent à la mer pour libérer leurs larves. Nombreux sont ceux qui vivent dans des terriers creusés sur la plage ou plus loin dans les terres. Les régions tropicales abritent également des crabes d’eau douce, qui vivent dans des cours d’eau. Cependant, on peut également rencontrer des crabes d’eau douce dans les régions tempérées. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 12 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Photo 2 : Crabe de cocotier (Le Bris, 2009) Photo 3 : Tourteau (Miserey, 2005) Les deux espèces Carcinus aestuarii et Carcinus maenas sont très proches. Des œufs viables ont été obtenus par croisement entre ces deux espèces. Divers auteurs ont discuté de l'opportunité de distinguer les deux espèces, mais il est admis aujourd’hui qu'elles sont distinctes. Chez les mâles de Carcinus maenas, les stylets copulateurs sont courbes dans leur moitié terminale alors qu’ils sont rectilignes chez Carcinus aestuarii (Nardo, 1847) (Photo 4 et 5). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 13 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Stylets copulateurs rectilignes Photo 4 : Stylets copulateurs chez Carcinus aestuarii (Noël, 2008) Stylets copulateurs courbés Photo 5 : Stylets copulateurs chez Carcinus maenas (Annie, 2008) Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 14 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » I-3- Position systématique La position systématique, (Tab. 1, photo 6) d’après la classification adoptée par (Nardo, 1847) est la suivante : Phylum : Arthropodes Sous-phylum : Crustacés Classe : Malacostracés Super-class : Eumalacostracés Super-ordre : Eucarides Ordre : Décapodes Sous-ordre : Pleocyemates Infra-ordre : Brachyoures Super-famille : Portunoidés Famille : Portunidés Sous-famille : Carcininé Genre : Carcinus Espèce : aestuarii Photo 6: Face ventrale et dorsale du crabe Carcinus aestuarii Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 15 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Tableau 1 : La classification du crabe Carcinus aestuarii (Nardo, 1847) Termes (international) Termes en français Embranchement Arthropoda Arthropodes Sousembranchement Crustacea Crustacés Classe Malacostraca Malacostracés Sous-classe Eumalacostraca Eumalacostracés Superordre Eucarida Eucarides Ordre Decapoda Décapodes Sous-ordre Pleocyemata pleocyemates Infra-Ordre Brachyoura Brachyoures Famille Portunidae Portunidés Genre Espèce Carcinus aestuarii caractéristiques succinctes du groupe Animaux dont le corps et les pattes sont segmentés. L’exosquelette dur est articulé. Les yeux sont composés et latéraux. Arthropodes principalement aquatiques possédant deux paires d’antennes biramées, 2 paires de maxilles, des appendices biramés sur le tronc. 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. Présence d'un rostre. La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). Les œufs sont accrochés aux appendices abdominaux Abdomen replié sous le céphalothorax Carapace aplatie, hexagonale ou carrée, généralement plus large que longue. Bords antérolatéraux possédant 5 à 9 dents. Dernière paire de pattes généralement modifiée pour la nage. Carcinus aestuarii est caractérisée par une carapace, plutôt aplatie, plus large que longue et presque hexagonale, lisse ou faiblement granuleuse et mesure au maximum 6,3 cm de long et 8 cm de large. Les mâles sont plus gros que les femelles. Le front (entre les yeux) forme trois petits lobes arrondis (sauf chez les jeunes où il est presque droit) le lobe du milieu étant un peu plus gros que les latéraux. Toutes les pattes sont longues et effilées. Les premières pattes à l’avant, les pinces, sont légèrement asymétriques ; elles sont légèrement Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 16 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » plus grosses chez les mâles que chez les femelles et le droit est généralement plus fort que le gauche. La dernière à l’arrière, la cinquième, est légèrement aplatie (Nardo, 1847). I-4- Nomenclature et Synonymes Le crabe Carcinus aestuarii (Nardo, 1847) est aussi connu sous le nom de Carcinus mediterraneus (Czerniavsky, 1884). Les noms vernaculaires attribués à cette espèce sont indiqués dans le tableau 2. Tableau 2 : Noms vernaculaires de Carcinus aestuarii selon les pays II. Pays Noms Bulgarie Romanie Russie Turquie France Tunisie (Sfax) Angleterre Kriv rak Crabul d’iarba Travyanoy krab Calpara, Cingene pavuryasi Crabe vert Fakroun Green crab Morphologie du crabe vert Les crabes verts sont caractérisés par leur céphalothorax qui constitue la plus grande partie du corps, et qui, au dessous duquel se trouve replié l’abdomen réduit. Le céphalothorax porte vers l’avant une paire de pédoncules oculaires, une paire d’antennules, une paire d’antennes, ventralement six paires de pièces buccales et latéralement cinq paires de péréiopodes (Bauchau,1966). L’abdomen porte cinq paires de pléopodes réduits. II -1- Le céphalothorax La carapace du crabe vert est hexagonale. A l’avant, le front, logé entre les deux encoches oculaires, est formé de trois pointes arrondies. De part et d’autre du front, se trouvent les yeux pédonculés, mobiles, logés dans une encoche (Figure 2). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 17 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Figure 2 : Schéma de la morphologie du crabe Carcinus aestuarii (Fisher et al., 1987) Au-dessous du front, se trouvent les antennules munies de soies sensorielles (dont les esthétascs qui sont des chémorécepteurs). Leur base contient, en outre, l’organe d’équilibration (statocyste). Les antennes, visibles de chaque côté du front, sont courtes, elles ont également une fonction sensorielle et à leur base s’ouvre l’orifice du rein antennaire. Plus latéralement les bordures antérieures de la carapace sont munies de 5 dents aiguës. Plus en arrière, la carapace, à bords lisses, constitue, de chaque côté du céphalothorax, une chambre, dans laquelle sont logées les branchies. Ces dernières sont des organes de la respiration mais aussi de l’excrétion azotée et de la régulation osmotique. L’eau qui irrigue les branchies est mise en mouvement par la rame externe (scaphognathite) de la maxille, elle pénètre par les espaces subsistant entre les bases des pattes et ressort par le cadre buccal, entre les maxillipèdes. Le côté postérieur de l’hexagone céphalothoracique est constitué par la limite dorsale de la carapace, parallèlement à laquelle s’insère le premier segment abdominal. Cette Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 18 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » carapace présente cinq types de régions pulmonaires nettes, délimitées par des sillons (Photo7). Photo 7 : Les différentes régions pulmonaires à l’intérieur de la carapace de Carcinus aestuarii 1 : La région stomacale unique. 2 : Les régions hépatiques antérieures situées de part et d’autre de la région stomacale. 3 : La région génitale centrale située entre les deux régions hépatiques. 4 : Les régions branchiales bien développées en position antérolatérale. 5 : La région cardiaque en arrière de la génitale. Ventralement, on observe une carapace divisée en huit sternites nettement distincts qui forment ce qu’on appelle les plastrons thoraciques. Sur cette face ventrale, les orifices génitales mâles et femelles sont présents soit latéralement respectivement sur le coxa des péréiopodes soit au niveau des sternites selon le sexe et les espèces. II-2- l’abdomen : L’abdomen ou pléon est replié sous le céphalothorax et présente six somites en continuité avec une pièce terminale ou telson, à la face ventrale de laquelle s’ouvre l’anus. Le sixième segment abdominal porte deux petites dépressions qui s’emboitent entre deux saillies chitineuses du plastron thoracique de la seconde paire des pattes ambulatoires et forment un système de bouton pression (Tixies et Gaillard, 1963). Celui-ci persiste durant toute la vie du mâle, mais il disparaît au moment de la première mue de puberté chez la femelle (Drach, 1939). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 19 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » L’aspect de l’abdomen est différent chez les deux sexes (Photo 8) : chez la femelle, l’abdomen est large et constitué de six segments. chez le mâle, il est plutôt rétréci triangulaire et les segments 3, 4 et 5 sont fusionnés (Bauchau, 1966). Abdomen du mâle Abdomen de la femelle Photo 8 : L’aspect de l’abdomen chez les deux sexes de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax II -3- La coloration Malgré son appellation, la coloration du crabe vert est très variable, selon les individus, les périodes de la vie de l’animal et le biotope. Face dorsale du céphalothorax Le dessus de la carapace des jeunes crabes (largeur < 20 mm) peut être marqué de plages sombres et blanches très contrastées. Ces motifs sont susceptibles d’avoir une valeur de camouflage notamment sur les fonds de galets. Ils disparaissent généralement aux tailles supérieures à 40 mm. D’une manière générale, la région antérieure de la carapace est vert foncé, marquée de tâches claires (dont deux lignes symétriques en demi cercle) et la région postérieure vert clair tachée de sombre (Hogarth, 1974). Face ventrale du céphalothorax Elle peut être verte, jaune vert, orangée, voire nettement rouge, notamment au niveau des sternites. Ceci est également valable pour l’abdomen des mâles (il reste vert chez les femelles) et la base des pattes (Wolf, 1998). La coloration rouge est l’indice que l’animal n’a pas mué depuis longtemps. En conséquence, la cuticule de ces crabes porte de nombreux épibiontes (Ectoproctes, Balanes, Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 20 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Annélides, Serpulidés etc.) et des marques d’usure ou de blessures. En s’appuyant sur ces variations on a distingué les crabes à dominante verte et les crabes à dominante rouge. Ces deux catégories ont des caractéristiques biologiques et écologiques différentes. La première catégorie comprend des animaux relativement jeunes, qui sont en croissance active et chez lesquels les mues sont fréquentes. La seconde est constituée d’animaux plus âgés, plus grands, chez lesquels les mues sont plus espacées ou qui ne muent plus (état d’anecdysis). Chez les mâles, la proportion des individus « rouges » augmente fortement au-delà de 60 mm de largeur de carapace (Styrishave et al., 2004). La face ventrale du crabe est plus claire que la face dorsale, souvent blanc-jaune ou orangée (Photo 9). Photo 9 : Le crabe Carcinus aestuarii après la mue (Frédéric, 2006) Juste après une mue, les jeunes crabes ont souvent une coloration plus claire car la cuticule n’est pas encore bien minéralisée et les téguments sont encore un peu transparents. III. REPRODUCTION La reproduction des crabes est sexuée. Elle débute à la maturité sexuelle marquée par la mue de puberté. La période de reproduction est très étendue dans le temps. En effet, la copulation n’a lieu qu’entre la mue de la femelle et le durcissement de sa carapace, au printemps, en été ou à l’automne (souvent de Mai à Décembre), la fécondation est interne. Le déroulement de l'accouplement peut se résumer ainsi : le mâle, dont la cuticule est dure, sélectionne sa partenaire quelques jours avant qu'elle mue. Le couple se met alors en précopulation, le mâle chevauche la femelle dont la face dorsale est appliquée contre sa face ventrale, il la maintient grâce à sa deuxième paire de pattes et conserve sa mobilité ainsi que Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 21 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » l'usage défensif de ses chélipèdes (Photo 10). Lorsque la femelle mue, sa cuticule est donc molle, le mâle la tourne de 180°. Le couple est alors en position de copulation, face ventrale contre face ventrale (Photo 11). Le mâle introduit ses stylets copulateurs dans les orifices génitaux de la femelle et y injecte ses spermatophores contenant les spermatozoïdes, qui sont immobiles, cette copulation dure moins de 30 minutes (Crothers, 1967). Ce comportement qui assure une protection à la femelle à un moment où elle est particulièrement vulnérable (molle) augmente ses chances de survie et participe au succès reproductif de l’espèce. L'attraction des mâles résulte de l'émission d'une substance chimique (Phéromone) dans l'urine de la femelle. Cette molécule pourrait être élaborée dans une petite glande située dans le segment distal de l'urètre (Fontaine et al., 1989). Les spermatozoïdes peuvent être conservés dans les spermathèques des femelles durant plusieurs mois avant qu’interviennent la fécondation des ovules et la ponte. Le mâle s’accouple typiquement avec plusieurs femelles, l’une après l’autre, alors que la femelle peut être réceptive à d’autres mâles, chacun la protégeant pendant une brève période. Malgré la panoplie de partenaires, la sélection naturelle est à l’œuvre. En effet, les gros mâles préfèrent les grosses femelles car elles portent un plus grand nombre d’œufs, ce qui leur donne plus de chances de transmettre leur produit génétique. Si un mâle indésirable tente de s’accoupler avec une femelle, elle peut lui résister ou tenter de s’échapper. Mais cela peut être dangereux, car le mâle peut la démembrer. Même si un mâle indésirable dépose son sperme dans le tractus reproducteur d’une femelle, celle-ci peut encore avoir le dernier mot quant à la paternité pour ses œufs car elle peut entreposer plusieurs contenants de sperme dans son tractus reproducteur. En règle générale, la femelle utilisera le sperme du dernier mâle avec qui elle s’est accouplée pour féconder ses œufs. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 22 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Photo 10 : Parade nuptiale chez le crabe Carcinus aestuarii (Frédéric, 2006) Photo 11 : Accouplement chez le crabe Carcinus aestuarii (Frédéric, 2006) Les crabes les plus majestueux comme les plus humbles connaissent tous un même point de départ : l’œuf fécondé, pondu par la femelle, sphérule de quelques dixièmes de millimètre, est bourré de vitellus et entouré d’une fine membrane. Le nombre des œufs, pondus en une seule fois, dépend de la taille de la mère (Bauchau, 1966). Au moment de la ponte, les œufs (dont le nombre approche les 200 000 chez les grandes femelles), accrochés aux pléopodes, constituent une masse jaune-orangé, ils virent progressivement au gris, en partie à cause du développement des yeux noirs de l’embryon (Bauchau, 1966) (Photo 12). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 23 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Photo 12 : Œufs en cours d’incubation chez le crabe Carcinus aestuarii 1 : une masse d’œufs accrochés aux pléopodes de couleur jaune orangé. 2 : une masse d’œufs accrochés aux pléopodes de couleur grise. Peu après la ponte, les œufs sont encore pleins de vitellus et ont une couleur orangée due aux glyco-lipo-caroténo-protéines. Plus l’embryon se développe, plus les œufs deviennent sombres par l’apparition de pigments noirs (ommochromes) (Lecomte, 1975). IV. Développement et Croissance IV-1- Développement Les œufs s’attachent aux pléopodes de la femelle, leurs grappes serrées empêchent même l’abdomen de se rabattre contre le plastron sternal. Le développement se déroule ainsi sous la protection de l’instinct maternel. La segmentation de l’œuf des Brachyoures est purement superficielle. Il y a formation de l’embryon proprement dit et un disque embryonnaire qui va bientôt amorcer sa métamérisation. Ce stade de développement correspond à la larve Nauplius avec un œil médian impaire orne la région antéro-dorsale, trois paires d’appendices articulés (antennules, antennes, mandibules) également, les deux derniers seuls sont biramés (Bauchau, 1966). Une mue intervient et fait progresser la métamérisation avec l’apparition de deux paires de maxilles et de deux paires de maxillipèdes : stade Méta- nauplius. Survient alors l’éclosion, la première larve libre des crabes porte le nom de Protozoé encore très petite, elle possède déjà une carapace dorsale recouvrant le céphalothorax et munie de longues épines, sur ses bords antérieurs, deux plages latérales d’ocelles servent à la vision. La métamérisation Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 24 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » de la région thoracique et même de l’abdomen est très nette, mais les appendices abdominaux manquent encore. Une mue ne tarde pas à faire passer la larve au stade «zoé» (Photo 13), cette étape ne diffère de la précédente que par des détails de l’ornementation de la carapace et des poils plus nombreux sur les appendices différenciés. La zoé nage vigoureusement grâce à ses pattes mâchoires. Après un certain nombre de mues, le stade «méta zoé» est atteint et se caractérise par la présence de courtes pattes thoraciques en forme de sac. Puis survient le stade «mégapole» où l’abdomen est encore bien développé et pourvu de pléopodes natatoires (Bauchau, 1966) (Fig. 3). La mégalope, initialement planctonique, se transforme lors d’une mue en petit crabe, le stade juvénile I, dont la largeur céphalothoracique est de 1,5 mm environ et qui est benthique. L’ensemble du développement larvaire, de l’éclosion au stade juvénile I, dure environ 60 jours à 12 °C (Williams, 1968). Enfin, une dernière mue larvaire entraîne la réduction de l’abdomen et son repliement sous le céphalothorax. Nous avons, cette fois, l’image classique du crabe, il se pose sur le fond et prend les caractères définitifs de l’adulte. Photo 13 : Premier stade larvaire du Carcinus aestuarii (LECOMTE, 1975) Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 25 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » La zoé, juste après l’éclosion, la larve possède déjà un œil bien formé, des chromatophores (mélanophores) contenant du pigment noir (ommochrome) et des épines destinées à favoriser la flottaison de l’animal. Au-dessus de l’œil, à l’intérieur de la larve, devine également des gouttelettes réfringentes de lipides, restes de vitellus, qui ont également une fonction de flottaison. Figure 3: Cycle de vie du crabe Carcinus aestuarii (Varagnolo, 2004) IV-2- Croissance et longévité IV-2-1- Croissance par mue La croissance du jeune crabe, ayant terminé les stades de développement embryonnaire et les métamorphoses, n’est pas arrêtée. Elle se poursuit tout au long de son existence, ou presque, grâce à des mues successives. Au cours de sa croissance, le crabe se retrouve à l’étroit dans sa carapace qui ne grandit pas avec lui. C’est pourquoi il doit s’en séparer, c’est le phénomène de la mue. La carapace dépourvue du corps de l’animal est Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 26 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » appelée exuvie ou plus communément mue. Durant leur vie, les crabes auront plusieurs mues, leur croissance étant rythmée par ce phénomène (Bauchau, 1966). La température et la nourriture sont deux facteurs importants pour la croissance. La fréquence de mue est plus élevée lorsque la température est élevée et la nourriture est abondante. Une quantité de nourriture insuffisante affecte également le taux d’accroissement à la mue (Mohamedeen et Hartnoll, 1989). Le crabe vert cesse de muer lorsque la température atteint 10°C ou moins et il cesse de se nourrir en bas de 7°C. Pour ces raisons, la rapidité de croissance diffère suivant le lieu et la longueur de la saison de croissance. Par exemple, dans les états de l’Oregon et de Washington (États-Unis), la taille du crabe vert se situerait entre 32 et 60 mm de largueur (L) après un premier été de croissance (Behrens Yamada et al., 2005) tandis qu’au Maine, un crabe d’un an mesure entre 10 et 17 mm (L) selon Berrill (1982). Sur la côte Est de l’Amérique du Nord, la croissance s’effectue entre les mois de mai et novembre et il n’y a pratiquement aucune croissance durant l’hiver (Berrill, 1982). Outre la température et la disponibilité de nourriture, d’autres facteurs tels que le parasitisme (Torchin et al., 2001) et les relations intraspécifiques (Behrens Yamada, 2001) peuvent limiter la fréquence de mue. Selon Broekhuysen (1936), lorsque le crabe vert atteint sa maturité sexuelle, la fréquence de mue diminue à une fois par année et avec l’âge, la fréquence de mue diminue à moins d’une fois par année (Behrens, 2001). Le taux de croissance à la mue varie suivant les régions et les conditions environnementales. Selon différentes études, il se situe généralement entre 20% et 42% (L) (Behrens et al., 2005). Selon les expériences de Broekhuysen (1936), le taux de croissance ne serait que de 11 à 14 % chez les gros individus (>48 mm L). Après la mue, ces espèces se fabriquent une nouvelle carapace, en absorbant des substances chimiques contenues dans l’eau carbonate de calcium (ca co3), c’est pourquoi une grande majorité des espèces vivent dans des eaux saumâtres avec des substances contenues dans leur estomac (calcium des gastrolithes), mais avant le durcissement de cette nouvelle carapace, leur corps mou doit être protégé des prédateurs. C’est pourquoi durant toute cette période, qui dure quelques jours, ils sont plus vulnérables et donc se cachent. Mature, les femelles sont protégées par les mâles. Ces changements périodiques de l’exosquelette dominent toute la physiologie des crustacées car ils sont précédés et suivis par une série de modifications tissulaires et comportementales (Bauchau, 1966). Selon Drach (1939), plusieurs jours avant la mue, les crabes cessent de s’alimenter et se tiennent immobiles dans un endroit tranquille et abrité. Cette attitude ne fait que traduire de, manière visible, les remaniements internes. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 27 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Chez le crabe vert, le taux de croissance à la mue varie beaucoup, il est élevé chez les juvéniles et peut atteindre 58% (Quéro et al., 1998). Les jeunes crabes, qui investissent l'ensemble de leurs réserves d'énergie dans la croissance somatique, muent plus fréquemment et à un taux de croissance relativement plus élevé que les adultes, qui consacrent une plus grande partie de leur énergie à la reproduction. Bauchau (1966) a décrit la mue en mettant l’accent sur le rôle de l’absorption de l’eau par l’épiderme et les branchies des crabes pour entamer cette phase qui est sous le contrôle d’un facteur sanguin non identifié. L’eau se mélange à l’hémolymphe et finit par gonfler les poches péricardiales. Cet apport externe augmente progressivement le volume du corps et exerce une pression de plus en plus grande sur l’ancien exosquelette qui s’ouvre suivant des lignes de résorption (Photo 14). Le Bouclier céphalothoracique se soulève de l’arrière vers l’avant et le crabe, qui était resté immobile jusqu’ici, contracte alors rythmiquement les muscles des pattes de manière à les dégager peu à peu de leur ancien fourreau chitineux. Le corps, lui-même, est retiré en arrière ce qui libère les branchies et les pièces masticatrices. Finalement, il quitte l’exuvie par la déchirure béante qui sépare la carapace du plastron sternal. Le revêtement chitineux de l’œsophage et de l’estomac, de même que celui du rectum, est abandonné avec l’exuvie (Photo 15). Ce laborieux travail de libération des appendices est facilité par la présence de couche gélifiée agissant comme lubrifiant. L’exuviation proprement dite est terminée, mais l’eau continue à être absorbée pendant quelques temps. La turgescence qui en résulte, déplisse entièrement la nouvelle chitine encore molle et donne au crabe ses nouvelles dimensions (Fig.4). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 28 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Figure 4 : Les principales phases du départ de l'ancien exosquelette du crabe Photo 14 : Première phase de la mue d'un crabe vert (Frédéric, 2009) Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 29 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Photo 15 : Suite et fin du phénomène de la mue : l'exuvie est abandonnée sur l'estran (Frédéric, 2009) Le crabe mange immédiatement la dépouille qu’il vient de quitter après la mue, ceci lui permet de récupérer rapidement les sels minéraux nécessaires au durcissement de la nouvelle enveloppe. Le taux de croissance varie d’une espèce à l’autre et suivant les périodes de développement. En fait, des circonstances particulières liées à la reproduction, malnutrition ou surpopulation dépriment la croissance et peuvent même l’annuler (Bauchau, 1966). Après l’exuviation, la nouvelle carapace se renforce rapidement par le dépôt de couches de chitine et fixation de sels minéraux. Les phosphates proviennent en partie, tout ou moins, des réserves de l’hépatopancréas tandis que le calcium est surtout puisé dans l’eau, à hauteur des branchies. Certains crabes tropicaux et terrestres utilisent également à cette fin des gastrolithes déposés avant la mue dans un tissu conjonctif de la paroi de l’estomac, très souvent l’exuvie est mangée dans sa quasi-totalité. L’alimentation reprend activement et facilite la croissance tissulaire. La synthèse et la sécrétion des enzymes digestives, après être passées par un minimum au moment de la mue, reprennent très rapidement leur taux maximal (Bauchau, 1965). Il est généralement admis qu’après sa maturité sexuelle, Carcinus aestuarii ne mue qu’une fois par an. Au sein d’une population, les mâles muent environ 2 mois avant les femelles et les tailles les plus communément observées sont comprises entre 3 cm et 4 cm. Les plus grands spécimens retrouvés mesurent 9 cm et la longévité maximale de cette espèce est supérieure à 4-5 ans (Nardo, 1847). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 30 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » IV-2-2- Mue de puberté et caractères sexuels secondaires La croissance du jeune crabe le rapproche peu à peu de la maturité sexuelle. Celle-ci survient, chez la plupart des brachyoures, après une mue particulière appelée mue puberté. Désormais, la reproduction est possible et l’accouplement s’effectue généralement peu après. Selon Demeusey (1958), la mue de puberté chez Carcinus correspond à la 11éme mue, elle s’accompagne par l’apparition de caractères sexuels secondaires se traduisant ainsi par : Chez le mâle : L’abdomen prend une forme triangulaire. Les pléopodes prennent une disposition particulière. Les pinces se montrent plus longues et plus volumineuses. Ces transformations morphologiques résultent d’une influence accrue des glandes androgènes et de la glande endocrine pédonculaire. Cette dernière agit sur la croissance des gonades chez les deux sexes. Chez les femelles : L’abdomen se pigmente davantage, il se frange de soies souples, s’élargit brusquement et se bombe de manière plus accentuée. Les pléopodes se préparent à recevoir les œufs par une garniture de soies plus nombreuses et plus longues. Notons que cette mue de puberté est précédée par une activité importante de l’organe Y (glande endocrine pair accolée à l’ectoderme en avant des chambres branchiales) qui assure l’apparition de ces caractères et amorce l’ovogenèse. IV-2-3- Autotomie et régénération Plusieurs crustacés décapodes, parmi lesquels de nombreux crabes, sont capables de se débarrasser d’un péréiopode blessé. Un réflexe nerveux provoque une contraction musculaire qui rompt l’exosquelette à la base du membre selon un plan de fracture préétabli (Bauchau, 1966). Le membre perdu ne l’est pas définitivement, il est remplacé au bout d’un certain temps. La régénération débute par l’apparition d’un bourgeon de régénération au centre d’un plan d’autotomie. Le nouvel appendice est replié deux fois sur lui-même et enfermé dans un sac membranaire qui le protège, grandit avec lui et reste mince et flexible tout au cours de la régénération. Certains crabes sont capables, de régénérer chacune des cinq paires de pattes, d’autres ne peuvent se séparer que des trois premières (Robert et al., 1977). Par ailleurs Bauchau (1966) a pu montrer que ce phénomène est sous le contrôle des glandes endocrines des pédoncules oculaires. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 31 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Cette possibilité de régénération fut exploitée par les pêcheurs Espagnols qui ayant pêché des crabes, leur arrachaient les pinces, qui est la partie commercialement la plus intéressante et les rejetaient ensuite dans l’eau. Le crabe pouvait alors régénérer ses deux pattes antérieures et ainsi il est susceptible d’être soumis encore une fois au même traitement. V. Répartition géographique et habitat Carcinus maenas, crabe vert, lui aussi, est une espèce originaire de la Mer du Nord et des côtes atlantiques européennes et nord-africaines (de la Norvège à la Mauritanie) avec des populations aux îles Féroé et en Islande (Roman et Palumbi, 2004). Cependant, il a été introduit et prolifère aujourd’hui dans plusieurs régions côtières du monde. En Amérique du Nord, Carcinus maenas, fait une première apparition sur la côte Est des États-Unis en 1817 au New Jersey et à Long Island, New York (Say, 1817, revue par Audet et al., 2003). Vers 1900, il occupait un territoire allant du New Jersey (Delaware Bay) à Cape Cod au Massachusetts. Par la suite, son expansion a continué jusqu’au Maine (Behrens yamada, 2001). En 1951, il apparaît en territoire canadien à Passamaquoddy Bay au NouveauBrunswick. L’arrivée du Carcinus maenas, dans le sud du golfe du Saint-Laurent a eu lieu dans les années 1990. Ce n’est qu’en 1998 que le crabe vert est observé à l’Île-du-PrinceÉdouard (Gillis et al., 2000 ; Audet et al., 2003) et en 2004, quelques individus sont observés aux Îles-de-la-Madeleine. La colonisation de la côte Ouest de l’Amérique du Nord est plus récente. Les premiers individus sont observés en 1989-1990 à San Francisco (Cohen et al., 1995). En 1995, Carcinus maenas, occupe un territoire de plus de 120 km au Nord de San Francisco (Bodega Bay et Humboldt Bay). Par la suite, le courant océanique El Niño de 1997-1998 lui a permis d’étendre son territoire jusqu’en Oregon (1997), Washington (1998) et l’Ile de Vancouver (1999). En 2001, l’habitat occupé par cette espèce s’étend de Point Conception en Californie jusqu’à Nootka Sound en Colombie-Britannique (Behrens et al., 2000 ; Behrens, 2001). Par contre, en raison de sa tolérance à une large gamme de température, l’habitat potentiel du crabe vert sur la côte Ouest américaine pourrait s’étendre du golfe de l’Alaska jusqu’à Baja California, Mexique (Hines et Ruiz, 2001 ; Carlton et Cohen, 2003). En plus de l’Amérique du Nord, Carcinus maenas, a également colonisé le Sud et l’Est de l’Australie. Le premier individu dans ce pays a été rapporté en 1900 (CRIMP, 2000). Carcinus maenas, est également présent en Tasmanie depuis 1993 (Gardner et al., 1994 ; CRIMP, 2000) et en Afrique du Sud depuis 1983 (Le Roux et al., 1990 ; Behrens ,2001). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 32 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Il est probable que l’on ne connaîtra jamais de façon certaine la manière dont le crabe vert a été introduit dans ces différentes parties du monde. Différents vecteurs peuvent néanmoins être considérés tels que la dérive larvaire via les courants marins, les ballasts des bateaux commerciaux, le transfert d’organismes pour l’aquaculture, ou encore, la distribution et le transport international maritime et aérien de produits marins frais (CRIMP, 2000 ; Behrens, 2001 ; WDFW, 2002). L’expansion des populations se ferait principalement par dérive larvaire et ne serait pas graduelle mais épisodique. Il faut plusieurs années pour qu’une population établie produise suffisamment de larves pour coloniser de nouveaux territoires (Behrens, 2001) (Nathalie et al., 2006). Le crabe vert de Méditerranée, Carcinus aestuarii, vit principalement dans les lagunes littorales, dans les zones à zostères, les sables vaseux, et là où la salinité peut varier, parfois dans des proportions importantes. Il est plus rare de le trouver en mer, dans ce cas, il ne s’écarte que peu de la ligne côtière. En hiver, il peut cependant descendre à des profondeurs d’une vingtaine de mètres. (Nardo, 1847). Carcinus aestuarii, est présent dans tout le bassin méditerranéen. Il a été introduit accidentellement en quelques endroits, en particulier en Mer Rouge (espèces antilessepsienne) et dans l’Indopacifique. En Tunisie, il est récolté dans presque la totalité des côtes de l’extrême Nord jusqu’au Sud aussi bien en mer que dans les lagunes et les estuaires avec un indice de présence de 91% (Zaabar, 1998). Cette espèce se rencontre sur tous les types de substrat de la zone de balancement de marée et montre une certaine préférence pour les sédiments sablo-vaseux (Noël, 1993). Elle supporte bien l’immersion, la dessalure et l’impureté des eaux. De ce fait, elle peuple volontiers les estuaires, les lagunes et les ports (Zaabar, 1998) supportant ainsi des gammes de salinité allant de 4% à plus de 35% et des variations importantes de température (Quéro et al., 1998). Enfin, selon Ben Souissi (2002), Carcinus aestuarii est particulièrement abondante durant la saison printanière dans les secteurs marinisés où elle constitue l’essentiel de la biomasse. VI. Migration Afin d’assurer les conditions favorables à la survie et la reproduction, Carcinus aestuarii réalis des migrations dont l’ampleur varie d’une espèce à une autre. Deux types de migrations ont été définis par Bauchau (1966) : une migration verticale et une migration horizontale. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 33 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » VI-1- Migration verticale Elle est liée à la marée et se traduit par une remontée avec les flots sur les roches, les vasières et dans les chenaux et une descente avec le jusant. L’ampleur de ces mouvements est maximale au début du printemps jusqu’à l’été mais elle décroît par la suite vers la fin de l’été pour devenir faible en hiver. VI-2- migration horizontal Elle est liée aux saisons et paraît en relation avec le cycle de reproduction. Les crabes quittent les eaux à salinité variable des estuaires et migrent vers les eaux plus profondes et plus salées. Au printemps, les crabes recolonisent les zones délaissées l’automne précédent (Quéro et al., 1998). VII. Les techniques de pêche et importance halieutique des crabes VII-1- La pêche des crabes VII-1-1- La pêche à pieds La pêche à pieds est la méthode traditionnelle (photo 16), elle ne nécessite aucun engin de pêche particulier. Elle concerne les espèces côtières telles que Carcinus aestuarii et présente un danger. En effet, certains accidents ont engendré la rupture des doigts des pêcheurs. Pour rendre la collecte plus efficace durant la nuit, les pêcheurs utilisent une source lumineuse qui, centré sur le crabe, le rend immobile et incapable de réagir. De plus, les crabes sont également recherchés au fond de leurs terriers creusés dans la vase. Le pêcheur utilise un crochet qui peut être en métal, mais est préférentiellement une branche de palmier, cette pêche s’effectue principalement à marée basse. Photo 16 : La pêche à pieds des crabes au niveau de la zone «Estran» Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 34 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » VII-1-2- La pêche aux nasses : D’après une enquête faite auprès des pêcheurs du port de Sfax, nous avons appris que les crabes sont pêchés par de petites nasses appâtées de déchets de poissons, de seiche….Une fois capturés, ils sont soit vendus au marché dans des seaux de 2 kg soit utilisés pour la pêche de poulpes dans les grandes nasses (photo 17). Photo 17: La pêche au nasses des crabes VII-1-3- La pêche aux filets maillants : La pêche aux filets maillants semble être encore utilisée, bien qu’elle soit en général destinée à la pêche du poisson, de nombreux crabes s’emmêlent dans les mailles. Il s’agit de prises accessoires, mais les crabes de petites tailles sont en général écrasés afin de les libérer plus facilement. La mortalité accessoire par ce type de pêche n’est pas évaluée. La pêche des crabes peut commencer fin avril ou début mai, à la mue des crabes, date qui dépend de la température de l’eau et de l’intensité du soleil. Elle se termine, généralement en octobre. En général, on trouve les crabes dans des zones rocheuses, dans les algues ou dans les mares. Avant la mue, ils restent sous les rochers, puis ils se déplacent vers les mares où ils laisseront leurs anciennes carapaces, attendant la marée montante pour retourner se cacher sous les rochers, on reconnaît un crustacé en pré-mutation à l’état de sa carapace au niveau des pattes, elle se détache. La récolte sera plus fructueuse juste avant la basse mer, si le soleil a bien tapé et que personne n’est passée. VII-2- Utilisation des crabes En Tunisie, les crabes ne sont pas bien valorisés, leur pêche reste accidentelle et on les trouve généralement dans des rejets du chalutage benthique. Cependant, quatre principales voies d’exploitation des crabes peuvent être identifiées : Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 35 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » VII-2-1- Consommation alimentaire Les crabes sont très appréciés dans certains pays du monde, notamment au Canada, en Chine, au Japon et en France. La chair du corps, des pattes, des pinces ainsi que le foie et la substance crémeuse sous la carapace sont comestibles ce qui représente en fait le quart du poids de l’animal. En Tunisie, les crabes ne font pas partie de nos habitudes culinaires. Cependant, Carcinus aestuarii est l’espèce la plus consommée dans quelques villes côtières particulièrement à Ghar el Melh et dans la région de Monastir. Les femelles mâtures sont les plus appréciées. VII-2-2- Appât pour la pêche des poulpes Pour la pêche des poulpes aux nasses, les crabes représentent l’appât préféré pour les pêcheurs vu qu’ils laissent une dizaine de crabe dans la nasse. VII-2-3- Extraction et utilisation de la chitine La carapace de crabe est composée de carbonate de calcium et de chitine (Maitre Allain, 1997). Cette dernière est une chaine polymère de l’acéthylglucosamine, elle se lie à des protéines qui peuvent être tannées et relient éventuellement des cristaux de calcite. Entre autre, la chitine a une importante valeur pharmaceutique en plus de 400 utilisations connues (Barnabé, 1994). VII-2-4- Utilisation en aquaculture Récemment, un aliment à base de farine de crabe a été administré pour des élevages de saumon. Les productions montrent une pigmentation plus prononcée du filet ainsi qu’un taux de croissance plus important. La farine de crabe est également utilisée dans des élevages d’oursin vert. Elle induit une amélioration de la couleur, la saveur et la texture des œufs. VIII. Vie associée D’une façon générale, le crabe vert est l’une des espèces de décapodes dont on connaisse le mieux les parasites : au moins seize espèces sont répertoriées dont les plus connues la Sacculine et le Portunion « Portunion maenadis » (Isopode epicaride) (Nardo, 1847). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 36 - Chapitre II : Présentation de l’espèce étudiée « Carcinus Aestuarii » Photo18 : Femelle non parasitée Photo19 : Femelle parasitée par une sacculine (Müller, 1995) Cette masse jaunâtre fixée sous l'abdomen du crabe vert : est la Sacculine (Photo 19). C’est un crustacé à l'aspect profondément modifié (modification secondaire due à son mode de vie parasitaire). Cette boule correspond à la gonade hypertrophiée du crustacé, le reste de son corps a envahi celui du crabe, provoquant sa castration. On note l’hyper-développement des soies abdominales de Carcinus aestuarii. D’autres parasites appartiennent aux Parvo-virus, Microsporidies, Myxosporidies, Ciliés, Trématodes, Turbellariés et Némates. Le crabe vert présente au moins une infection mortelle due à un Micrococcus (Nardo, 1847). En Méditerranée, le parasite le plus classique du crabe vert est un crustacé Rhizocéphole : le Cirripède Sacculine Carcini, la Sacculine du crabe vert, proche parent des balanes. Sa partie externe forme un sac jaune brunâtre bourgeonnant sur l’abdomen du crabe. La prévalence ou taux d’infestation peut être très élevée, elle atteint 70% dans certains étangs du Languedoc à certaines époques de l’année. La larve de la sacculine pénètre dans le crabe à un endroit où le tégument est très fin, au niveau d’une articulation par exemple, et s’y développe en absorbant les nutriments et en altérant le fonctionnement des glandes endocrines comme la glande de mue ou la glande androgène de son hôte mâle qui semble changer de sexe. Des balanes ou d’autres épibiontes s’installent parfois sur la carapace du crabe, surtout chez les gros individus (qui muent moins souvent que les jeunes (Nardo, 1847) . Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 37 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce CHAPITRE III : CONTRIBUTION A L’ETUDE BIOLOGIQUE DE L’ESPECE I. ETUDE BIOMETRIQUE L’étude biométrique, qui se base essentiellement sur des approches statistiques permet, entre autre de définir les principaux caractères du Carcinus aestuarii. De plus, l’établissement de relations assez solides et assez significatives nous facilite énormément l’estimation de certains paramètres sans avoir recours à des mensurations ou à des prélèvements directs. De ce fait, elle nous permet de bien identifier les espèces entre elles et de suivre la croissance relative des diverses proportions du corps, afin de détecter les différents changements susceptibles de survenir au cours de la croissance de l’individu. I-1- MATERIEL ET METHODES Le nombre d’individus de Carcinus aestuarii examinés est de 1399 individus de largueur compris entre 22 mm et 64 mm. Les mensurations ont permis d’étudier les relations allométriques globales liant les différents caractères métriques et massiques. Les mesures de ces caractères ont été réalisées respectivement par un pied à coulisse au 1/100 mm prés et une balance de précision à 0.01g près. Les différents caractères retenus pour chaque individu sont les suivants (Figure 5) : • ℓ : Longueur de la carapace, qui va de l’extrémité inférieure de la carapace jusqu’à la dent la plus éloigné. • L : largueur de la carapace, c’est la distance entre les deux dernières dents latérales. • H : le renflement, il correspond à l’épaisseur du corps du crabe • Fr : la distance entre la première dent gauche et la première dent droite (le front). • Dm : bord antérolatérale : c’est la distance entre la première dent et la dernière dent. • Mt : c’est la masse totale fraîche individuelle. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 38 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Longueur Le front Largeur Figure 5 : Mensurations prises sur Carcinus aestuarii du Nord de Sfax La vitesse de croissance métrique ou massique des organes d’un individu n’étant pas toujours proportionnelle, la croissance relative permet d’établir des relations allométriques traduisant l’évolution morphologique des individus. D’une façon générale, la relation exprimant la croissance relative d’un organe ou d’une partie du corps par rapport à un caractère de référence est une fonction puissance qui s’écrit comme suit : Y = aXb Avec : Y : caractère étudié en mm (variable dépendante), X : Caractère de référence (variable indépendante), b : Coefficient d’allométrie ou coefficient de croissance relative. Il représente la pente dans la forme linéaire de l’équation, a : Constante caractéristique de l’espèce. Après linéarisation de la fonction (Log y = b Log X + Log a), les constantes a et b ont été calculées par la méthode des moindres carrés. La nature de l’allométrie est déterminée par la comparaison de la valeur du coefficient d’allométrie b à la valeur théorique 1 (s’il s’agit de relations allométriques liant deux mesures linéaires), ou 3 (s’il s’agit d’un paramètre linéaire et d’un paramètre pondéral). • Si b est statistiquement égal à 1(ou3), la croissance est isométrique ; c’est-à-dire que les deux caractères étudiés croissent à la même vitesse. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 39 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce • Si b est significativement différent de 1 ou de 3, la croissance est allométrique ; - l’allométrie est majorante si b est significativement supérieur à 1 ou 3. - l’allométrie est minorante si b est significativement inférieur à 1 ou 3. Ce coefficient b est analysé par un test de Student à un seuil de signification de 5%. tcal ou Ecart type (b) = = Variance de la variable X (en Log) = Variance de la variable Y (en Log) = Le carré du coefficient de corrélation n = Nombre d’individus examinés n-2 = Degré de liberté Si la valeur de t calculé (tcal) est supérieure à la valeur théorique (tth) au seuil de probabilité de 5%, la différence par rapport à 1 ou 3 est significative. Dans le cas contraire, la différence est non significative (Spiegel, 1991). En outre, chaque caractère morphométrique a été décrit par un indice de proportionnalité (I) et ce pour les femelles et les mâles pris séparément. I = (C×100) /L C : caractère mesuré en mm L : largeur en mm I-2- RESULTATS Dans cette étude, quatre caractères morphométriques ont été pris en considération. Sur un total de 1399 individus examinés, nous avons calculé l’indice de proportionnalité (I) de ces caractères par rapport à la largeur chez les mâles et les femelles pris séparément. Tous les résultats obtenus sont consignés dans le tableau 3. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 40 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Tableau 3 : Indice de proportionnalité (I) des différents caractères métriques chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Mâle Femelle Caractère N I N I Longueur (ℓ) 518 82 ± 0,52 881 82,89 ±0,33 Hauteur (H) 518 45,69 ± 0,27 881 45,12 ± 0,18 Front (Fr) 518 50,46 ± 0,74 881 51,45 ± 0,17 Bord antérolatéral (Dm) 518 36,63 ± 0,24 881 37,19 ± 0,15 N : Effectif des individus observés I : Indice de proportionnalité par rapport à la largeur Le crabe Carcinus aestuarii du Nord de Sfax est plus large que long. La largeur fait environ 1,22 fois la longueur. Le front constitue à peu près la moitié de la largeur. Le bord antérolatéral mesure un peu plus que le 1/3 de la largeur. L’analyse des indices de proportion de ces caractères montre une différence significative entre ceux des femelles et ceux des mâles ; En effet, les valeurs de ces indices n’ont pas été chevauchantes. En outre, cette étude métrique nous a permis d’exprimer les relations de ces différents caractères en fonction de la largeur. Ces relations sont représentées graphiquement. I-2-1- Relation ℓ-L Les paramètres des relations qui relient la longueur à la largeur sont consignés dans le tableau 4. Ces relations sont représentées graphiquement dans la figure 6. Tableau 4 : Croissance relative de la longueur (ℓ) par rapport à la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Caractère Longueur (ℓ) Sexe ℓ= a Lb R2 N M ℓ=0,72 L1, 0306 0,9823 518 70,07 1,96 Majorante F ℓ=0,69 L1, 0476 0,9681 881 57,63 1,96 Majorante tcal tth Allométrie Le coefficient de corrélation R obtenu est important (0,99) chez les mâles et (0,98) chez les femelles. Ceci montre une bonne corrélation entre les deux caractères étudiés. Toutefois, la valeur du test statistique (tcal), est supérieure à la valeur théorique (tth) ; les valeurs de b pour les mâles et les femelles sont supérieures à 1, ce qui montre que l’allométrie est majorante. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 41 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce I-2-2- Relation H-L Le tableau 5 porte les résultats concernant la croissance relative de la hauteur par rapport à la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Ces résultats sont représentés graphiquement dans la figure 7. Tableau 5 : Croissance relative du Hauteur (H) par rapport à la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Caractère Sexe H= a Lb R2 N tcal tth Allométrie M H=0,3857 L1, 0397 0,9576 518 68,03 1,96 Majorante F H=0,3953 L1, 0413 0,4856 881 17,49 1,96 Majorante Hauteur (H) Le coefficient de corrélation R est de 0,97 chez les mâles et 0,69 chez les femelles. Ceci montre que la corrélation entre ces deux caractères est meilleure chez les mâles. Les valeurs du test de Student (tcal>tth) et les valeurs de b qui sont supérieures à 1, montrent que les deux paramètres suivent une allométrie majorante. La hauteur croît plus vite que la largeur chez les deux sexes. I-2-3- Relation Fr-L Les équations traduisant la relation entre le front et la largeur sont présentées dans le tableau 6 et représentées graphiquement par la figure 8. Tableau 6 : Croissance relative du front (Fr) par rapport à la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Caractère Front(Fr) Sexe Fr= a Lb R2 N tcal tth Allométrie M Fr= 0,9723 L0, 8233 0,9672 518 48,19 1,96 Minorante F Fr=0,9509 L0, 8308 0,94 881 42,25 1,96 Minorante Le coefficient de corrélation R est important. R2 varie entre 0,8319 et 0,9672. Il existe une bonne corrélation entre les deux caractères. La valeur du test statistique (tcal) est supérieure à la valeur théorique (tth) et les valeurs de b sont inférieures à 1. Donc, nous concluons une allométrie minorante entre les deux caractères pour les deux sexes séparés. I-2-4- Relation Dm-L L’étude de la relation entre les dents marginales et la largeur nous a permis de constater que le coefficient de corrélation R est important. La valeur de R2 est de 0,9751 chez les mâles et de 0,95 chez les femelles. La valeur de test statistique (tcal) est supérieure à la Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 42 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce valeur théorique (tth). Les valeurs de b sont supérieures à 1 ; ceci indique une allométrie majorante (Tab.7). Ces relations sont représentées dans la figure 9. Tableau 7 : Croissance relative de la dent marginale (Dm) par rapport à la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Caractère Dm= a Lb Sexe Bord antérolatéral (Dm) R2 N tcal tth Allométrie M Dm= 0,2906 L1, 0613 0,9751 518 92,79 1,96 Majorante F Dm=0,2533 L1, 1047 0,9562 881 91,98 1,96 Majorante I-2-5- Relation taille - masse Les équations traduisant la relation taille-masse figurent dans le tableau 8 et sont représentées graphiquement par la figure 10. Tableau 8 : Croissance relative de la masse totale (Mt) par rapport à la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Caractère Sexe Mt= a Lb R2 N tcal tth Allométrie Masse totale M Mt=0,0002 L3, 1572 0,977 518 96,93 1,96 Majorante (Mt) F Mt =0,0003 L3, 0037 0,9382 881 66,66 1,96 Majorante Le coefficient de corrélation R pour cette relation est élevé. En effet, la valeur de R2 varie entre 0,9382 et 0,977. Donc il existe une forte corrélation entre ces deux caractères. La valeur du test statistique (tcal) est supérieure à la valeur (tth) chez les mâles et les femelles. Ceci montre que l’allométrie est majorante entre les deux caractères étudiés. I-3- CONCLUSION Les relations entre la largeur et les différents caractères métriques montrent une forte corrélation. La longueur, la hauteur et le bord antérolatéral suivent une allométrie majorante à l’exception du front qui suit une allométrie minorante. La relation taille-masse suit une allométrie majorante en faveur de la masse. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 43 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 6 : Représentations graphiques des relations entre la longueur (ℓ) et la largeur(L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 44 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 7 : Représentations graphiques des relations entre la hauteur (H) et la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 45 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 8 : Représentations graphiques des relations entre le front (Fr) et la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 46 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 9 : Représentations graphiques des relations entre les bords antérolatéraux (Dm) et la largeur (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 47 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 10 : Représentations graphiques des relations entre la masse totale (Mt) et la largeur chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 48 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce II. REGIME ALIMENTAIRE D’après la littérature, Carcinus aestuarii est un prédateur omnivore dont le régime alimentaire est très étendu regroupant la majorité des espèces animales et une grande portion d’algues vertes. Ses habitudes alimentaires changent au cours des saisons en relation avec la localisation de la population, de la nourriture disponible et de la taille de l’individu (Quéro et al., 1998). Carcinus aestuarii se nourrit principalement la nuit, mais peut, malgré tout, être actif à tout moment. Il préfère également les cadavres frais par rapport à ceux présentant un état de décomposition avancé. Etant digérées, les proies essentielles n’ont pas pu être déterminées. Cependant, nous avons essayé de déterminer même de façon préliminaire, certaines espèces puisées dans l’estomac de Carcinus aestuarii. II-1- MATERIEL ET METHODES Nous nous sommes intéressés à l’étude du régime alimentaire de ce crabe. Un total de 50 individus de Carcinus aestuarii, de largeurs totales comprises entre 22 et 64 mm, ont été analysés. Après la dissection, l’appareil digestif a été prélevé et l’estomac en a été séparé et ouvert par section. Le contenu stomacal mis dans une cuve de sédimentation et fixé par le lugol a été examiné à l’aide d’un microscope à face inverse afin d’identifier les proies ingérées. L’étude des contenus digestifs repose sur une analyse qualitative permettant de dresser un inventaire des différentes proies ; l’étude systématique des espèces rencontrés dans l’estomac de Carcinus aestuarii est réalisée avec toute précision jusqu'à l’espèce si possible. Ces espèces ont été classifiées et présentées dans une liste exhaustive (Tab.9). II-2- RESULTATS Les espèces ont été classifiées et présentées dans une liste exhaustive (Tab.9). Cette liste donne déjà une idée préliminaire sur le régime alimentaire de l’espèce. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 49 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Tableau 9 : Liste exhaustive des différentes proies ingérées par Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Classe Dinoflagellés Diatomées Cyanophycées Ordre Gymnodiniales Famille Polykrikoceae Genre Polykrikos Amphidinium Espèce sp gymnidinum Gymnodiniaceae Karenia selliformus Prorocentrales Prorocentraceae Prorocentrum rathymum lima minimum sp Oxytoxaceae Oxytoxum Oxyrrhis marina Péridiniales Péridinaceae Péridinium Calciodinellaceae Scrippsiella Thassiosiraceae Thalassiosira Skletonema Coscinodiscacaea Coscinodiscus Rhizosoleniineae Rhizosoleniaceae Rhizosolenia Bacillariales Fragilariaceae Synedra Tabellaria Bacillariineae Naviculaceae Navícula Pleurosigma Bacilariales Bacillariaceae Achnanthaceae Nitzschia Achnanthes Leptocylindreceae Licmophoraceae Biddulphiceae Nostocaceae Leptocylindrus Licmophora Biddulphia Anabaena Ocillatoriaceae Spirulina Chroococcaceae Chroococcus Merismopedia Portunideae Carcinus Biddulphiales Rhizosoleniales Licmophorales Bidduphales Nostocales Chroococcales Gastéropodes Chlorophycées Euglenophycées Foraminifères Crustacées Décapode Coccolithoforidées Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM subsalsa sp sp aestuarii - 50 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce III. REPRODUCTION Nous essaierons de déterminer la sex-ratio, la période de ponte et la taille de la première maturité sexuelle et la fécondité. III-1- MATERIEL ET METHODES L’étude de ce thème a été basée sur un échantillon de 1399 individus de largeurs comprises entre 22 et 64 mm. Les largeurs ont été mesurées au millimètre près, la masse totale des individus ainsi que ceux de leurs gonades et l’hépatopancréas ont été pesé au 1/100 de gramme près. III-1-1-SEX –RATIO La proportion de sexes peut fluctuer en fonction de la biologie de l’espèce, en fonction de son écologie ou en fonction de son éthologie (variations saisonnières dues aux migrations, déplacement différentiel des sexes à l’époque de reproduction ou d’engraissement) (Bradai et Bouain, 1994). Cette proportion peut être exprimée par le pourcentage respectif des mâles et des femelles : Taux de masculinité= Taux de féminité= Avec M : nombre des mâles F : nombre des femelles Les variations de ces taux ont été analysées en fonction de la saison et en fonction de la taille. Les résultats ont été testés par un test statistique de conformité du type khi carré à un seuil de signification de 5% dont la formule est la suivante : : Fréquence absolue observée : Fréquence théorique correspondant à un pourcentage de 50% n : Nombre de rangées Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 51 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce La valeur de th cal est comparée à th à (r-1) degré de libertés. Si cal est supérieur à le taux du sexe est différent du taux théorique 50% à un seuil de sécurité α. Dans notre étude, nous choisissons α=0 ,05 . III-1-2- PERIODE DE PONTE L’événement essentiel du cycle de reproduction est la réactivation saisonnière des gonades (glandes génitales); mais l’étude de l’activité gonadique implique l’étude d’autres phénomènes physiologiques qui l’accompagnent. Pour la description du cycle reproducteur et la détermination de la période de ponte de Carcinus aestuarii, le Rapport Gonado-Somatique (RGS) a été calculé et ses variations périodiques ont été analysés (Kartas et Quignard, 1984 ; Crim et Glebe, 1990). Les variations du RGS traduisent l’évolution pondérale des gonades au cours de l’année. Rapport Gonado-Somatique : (RGS) = Avec Mg : masse des gonades en grammes. Mt : Masse total du crabe en grammes. Les variations périodiques du RGS permettent de décrire les différentes phases du cycle sexuel, lesquelles sont : une période de pré-maturation qui correspond à un développement lent des gonades (faible accroissement du RGS) ; une phase de maturation rapide marquée par un développement rapide des gonades (accroissement très rapide du RGS) ; une période de ponte correspondant à l’émission des produits génitaux (baisse rapide du RGS) ; Une période de post ponte suivie d’un repos sexuel : les gonades ne manifestent aucune activité (faible valeur du RGS). Outre le cycle génital, le cycle hépatique a été suivis, respectivement, par l’analyse des variations mensuelles du Rapport Hépato-Somatique (RHS qui traduisent l’évolution pondérale de l’hépatopancréas et par l’analyse des variations mensuelles du coefficient de condition (K) qui traduisent l’évolution pondérale de l’individu (Eaton et al., 1995). Rapport Hépato- Somatique : (RHS) = Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM ×100 - 52 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Avec Mf : masse du foie en grammes. Coefficient de condition : K = ×100 Avec L : largeur de l’individu en mm Coefficient de condition : Kpince = ×100 Avec Mp : masse total des pinces Les variations périodiques de ces deux rapports (RHS et K) renseignent particulièrement sur l’organe accumulateur des réserves lipidiques et son rôle dans la mobilisation de ces réserves au cours de la maturation. Cet organe peut être l’hépatopancréas ou les muscles ou les deux à la fois. III-1-3- Taille de première maturité sexuelle Pour une exploitation raisonnable, il est indispensable de déterminer la taille de la première maturité sexuelle de l’espèce. Certains auteurs considèrent comme étant mature le crabe dont le sexe devient macroscopiquement identifiable alors que d’autres identifient la première maturité sexuelle à la survenue de la première ponte. Dans une population de crabes, on distingue essentiellement lors de la période de ponte deux groupes d’individus selon la taille : un groupe d’individus juvéniles ou immatures avec des gonades filamenteuses, très peu développées ; un groupe d’individus ayant approximativement la même taille qui peuvent être soit adultes et juvéniles un groupe d’individus adultes ou matures de tailles plus grandes dont les gonades sont en pleine activité. L’observation de l’évolution des gonades au cours du cycle sexuel a permis d’établir une échelle de maturité qui correspond grossièrement aux échelles de maturité conclues par Laevastu (1967), Fontana (1969) et Aboussouan et Lahaye (1979). Nous avons considéré comme étant matures les femelles dont les ovaires ayant une coloration jaune vif orangée et occuperaient une bonne portion de la carapace. Les mâles sont considérés matures lorsque les testicules possèdent une couleur blanchâtre et occupent une grande partie de la carapace. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 53 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Pour l’étude de la taille de la maturité sexuelle, nous avons pu calculer pendant la période de reproduction, pour chaque classe de taille séparée par 2 mm, les proportions des individus matures et des individus immatures. La taille de la première maturité sexuelle qui correspond à la largeur pour laquelle 50% des individus sont matures a été déterminée en utilisant une fonction logistique qui relie les proportions d’individus mâtures à la largeur du crabe. Cette fonction permet de suivre le degré de maturité sexuelle selon la taille et d’estimer avec précision les largeurs L25, L50 et L75 qui sont souvent exigées par la plupart des logiciels d’analyse des stocks. Avec L25 : largeur à laquelle 25% des individus sont matures ; L50 : largeur à laquelle 50% des individus sont matures ; L75 : largeur à laquelle 75% des individus sont matures. Nous avons enfin ajusté les variations des proportions des individus matures en fonction de la taille par une fonction logistique (Ghorbel et al., 1996). Nous avons utilisé le logiciel XLSTAT pour ajuster cette fonction non linéaire par la méthode itérative. La fonction appliquée est de la forme : p= Avec 1 (1 + e − r(L − L50 ) ) (1) P = proportion des individus matures ; L = largeur du crabe; L50 = largeur à laquelle 50% des individus sont matures ; r = constante de l’équation. Cette équation peut être transformée comme suit : 1/P = 1+ e-r (L-L50) (1-P)/P = e-r (L-L50) Log ((1-P)/P) = - r (L-L50) Ou encore Log (P/ (1-P)) = rL – rL50 qui est de la forme Y =aX+ b. Avec Y = Log ((P/1-P)) ; X = L ; a = r ; b = - rL50 Log ((1-P/P)) = - r (L - L50) (2) De l’équation (2) nous pouvons déduire : L = 1/r Log (P/1-P) + L50 Nous pouvons par la suite calculer Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 54 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce ∗L 1 0,25 1 = Log + L ou L = L − Log3; 25 r 50 25 50 r 1 − 0,25 ∗L 1 0,75 1 = Log + L ou L = L + Log3. 75 r 50 75 50 r 1 − 0,75 r et L50 sont estimés par l’application informatisée de l’équation (1) Le degré d’ajustement de l’équation est testé grâce au test de conformité de type chi-carré ( χ 2 ) dont la formule est : χ 2 = ∑ (M i − nPi ) nPi 2 Avec Mi = nombre observé d’individus matures. n Pi = nombre estimé d’individus matures. III-1-4- Fécondité Etant donné l’importance de la fécondité qui traduit l’effort relatif consenti par l’organisme pour les activités de reproduction, un intérêt particulier a été accordé à la fécondité. Celle-ci exprime la puissance prolifique qui est l’une des stratégies que développe l’être vivant pour assurer sa pérennité. Bagenal (1973) définit la fécondité comme étant le nombre d’ovocytes mûrs présents dans l’ovaire immédiatement avant la ponte. Cette définition s’applique sur des espèces à ponte unique, mais il n’est pas toujours le cas puisque la stratégie de ponte et la nature de fécondité différent d’une espèce à l’autre. Fontana et le Guen (1969) proposent une estimation de la fécondité à partir de la distribution modale des diamètres ovocytaires. Pour mesurer la fécondité, on peut utiliser la méthode gravimétrique (Laevasti, 1967 ; Holden et Raitt, 1974) qui consiste à une pesée des portions prélevées sur les ovocytes puis à l’estimation (par comptage) du nombre d’ovocytes. Gaâmour (1999) a utilisé une méthode volumétrique dont nous avons emprunté le principe. Cette méthode paraît plus fiable. Au cours de la période de ponte, les ovocytes pondus conservés entre la carapace ventrale et l’abdomen de 91 femelles ont été prélevés et pesés au 1/100 g près et ont été conservés dans une solution de formol à 4%. Cette solution fixatrice permet une dissociation des ovocytes. Les ovocytes de chaque individu femelle ont été dilués dans 200 ml d’eau. L’homogénéisation de la solution a été réalisée au moyen d’un agitateur magnétique. Pour Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 55 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce chaque individu, cinq prélèvements de 1ml chacun ont été effectués. L’observation, l’estimation des diamètres et le comptage des ovocytes ont été faits sous loupe binoculaire munie d’un micromètre. Le nombre d’ovocytes par ovaire a été ensuite déterminé pour calculer la fécondité relative par millimètre de crabe et par gramme de crabe. Outre ces calculs, des équations de relation ont été établies : F=aXb Avec F est la fécondité annuelle et X est selon le cas la largeur (L) et la masse totale du crabe (Mt) : F= a Lb F= a Mtb Après linéarisation des trois fonctions, les constantes a et b ont été calculées par la méthode des moindres carrées. Selon la loi de l’allométrie, la constante b prendrait une valeur proche de 3 pour l’équation F=a L b et une valeur proche de 1 pour les deux autres équations. Pour tester cette valeur (bth= 3 ou bth= 1), nous avons utilisé le teste t de Student : tcal , : Variance de la variable x (en log) : Variance de la variable y (en log) Ecart type (b) : Le carré du Coefficient de corrélation n : nombre d’individus examinés n-2 : degré de liberté Ensuite, nous avons comparé (tcal) à la valeur théorique (tth) à un seuil de 5% (Spiegel, 1991) et nous avons déterminé l’intervalle de confiance auquel appartient la constante b. III-2- RESULTATS III-2-1- Sex-ratio Le crabe Carcinus aestuarii est une espèce à dimorphisme sexuel très prononcé. Il suffit de regarder l’abdomen de l’individu pour identifier son sexe. Il est important de noter que le plus petit individu observé mesure 22 mm de largeur totale alors que le plus grand a une taille de 64 mm. Globalement, sur 1399 individus observés, nous avons compté 518 mâles et 881 femelles ; ce qui donne un taux de masculinité de 37,03% et Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 56 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce un taux de féminité de 62,97%. La différence des proportions est significative puisque χ²cal = 94,19 alors qu’à un degré de liberté égal à 1 et à un seuil de signification égal à 0,05, χ²th=3,84. Les variations des proportions des deux sexes, en fonction de la taille, ont montré une différence très hautement significative (χ²cal = 137,37 ; P〈0,001). En effet, les individus ne sont pas à égales proportions de sexes. Les classes de taille 22-34 et 35-43 reflètent que dans la réalité le pourcentage des mâles est d’environ 25% de la population (Tab.10). Cependant, à une taille supérieure à 44-64 la proportion des mâles est de 59,58. Les variations saisonnières de la sex-ratio montrent deux différences très hautement significatives par rapport à une sex-ratio (1:1) où χ²cal dépasse la valeur limite (3,84) (Tab.11). En été et en automne, le nombre de femelles est sensiblement supérieur à celui des mâles. Ceci pourrait être lié au phénomène de reproduction, et dans la littérature, nous apprenons qu’une femelle peut recevoir plusieurs mâles, d’autre part, la copulation a lieu entre la mue de la femelle et le durcissement de sa carapace où la température est chaude et la nourriture est abondante. En outre, les femelles en partant à la recherche des proies, s’exposeraient, par conséquent, à la pêche. L’analyse globale de la sex-ratio selon les saisons montre que celle-ci varie d’une saison a une autre d’une façon très hautement significative (χ²cal = 36,65 ; P〈0,001). Tableau 10 : Variations des proportions de sexes en fonction de la taille (L) chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax ; THS : très hautement significatif pour P < 0,001 Femelle Mâle Tests Classe de taille N % N % χ²cal P significativité 22 – 34 236 74,68 80 25,31 18,58 <0,001 THS 35 – 43 470 72,30 180 27,69 24,29 <0,001 THS 44 – 64 175 40,41 258 59,58 94,50 <0,001 THS Total 881 62,97 518 37,03 137,37 <0,001 THS Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 57 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Tableau 11 : Variations des proportions de sexes suivant la saison chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax ; NS : non significatif, THS : très hautement significatif pour P< 0,001 Saison Eté automne 100 210 Mâle 267 384 Femelle 367 594 Totaux 27,25 35,35 %Mâle 72,75 64,65 %Femelle X²cal 75,99 50,97 X²cal global 15,05 0,71 <0,001 <0,001 P THS THS significativité III-2-2- Cycle sexuel et période de ponte hiver 114 120 234 48,72 51,28 0,15 13,72 0,70 NS printemps 94 110 204 46,08 53,92 1,25 7,17 0,26 NS annuel 518 881 1399 37,02 62,97 94,19 36,65 <0,001 THS Chez Carcinus aestuarii, les deux gonades sont fonctionnelles, aussi bien chez les mâles que chez les femelles. Le cycle sexuel est annuel et marqué par des variations mensuelles de l’activité des glandes génitales, de l’hépatopancréas et des muscles. Ces variations ont été traduites en valeurs par rapports respectifs : RGS, RHS et K et Kpince (Tabs. 12 et 13). Tableau 12 : Variations mensuelles des RGS, RHS, K et K pince, chez les femelles du Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Mois Jun Juill Aout Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avr Mai Eff 25 33 35 39 40 172 97 11 10 41 30 49 RGS 0,61 ±0,14 0,63 ± 0,06 0,63 ± 0,06 1,52 ± 0,30 7,57 ± 1,24 3,31 ± 0,49 3,94 ± 0,66 4,62 ± 2,12 2,11 ± 0,13 2,16 ± 0,50 2,13 ± 0,59 1,26 ± 0,26 Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM FEMELLE RHS 9,04 ± 0,77 5,90 ± 0,50 5,82 ± 0,50 4,57 ± 0,60 4,48 ± 0,51 4,36 ± 0,52 5,68 ± 0,34 7,43 ± 1,66 6,40 ± 0,77 6,43 ± 0,61 7,03 ± 0,60 5,16 ± 0,56 K 0,02 ± 0,0010 0,024± 0,0006 0,03 ± 0,0005 0,028 ± 0,0020 0,026 ± 0,0004 0,03 ± 0,0008 0,034 ± 0,0120 0,026 ± 0,0008 0,026 ± 0,0010 0,026 ± 0,0006 0,025 ± 0,0006 0,023 ± 0,0005 K pince 0,003 ± 0,0003 0,003± 0,0003 0,003 ± 0,0005 0,003 ± 0,0001 0,003 ± 0,0001 0,003 ± 0,0002 0,003 ± 0,0001 0,003 ± 0,0005 0,003 ± 0,0003 0,003 ± 0,0002 0,003 ± 0,0004 0,004± 0,0009 - 58 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Tableau 13 : Variations mensuelles des RGS, RHS, K et K pince, (±IC), chez les mâles du Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Mâle Mois Eff RGS RHS K K pince Jun Juill Aout Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avr Mai 78 39 30 21 89 67 30 69 15 44 26 11 0,89± 0,08 0,8± 0,10 0,8± 0,11 0,88± 0,17 1,5± 0,29 1,94± 0,63 1,15± 0,20 0,74± 0,07 0,78± 0,18 1,64± 0,18 1,86± 0,18 1,27± 0,31 7,4± 0,37 4,08± 0,39 4,09± 0,43 2,62± 0,47 3,87± 0,29 5,13± 0,40 4,25± 0,54 5,93± 0,68 6,29± 0,96 4,95± 0,44 5,18± 0,46 3,02± 0,87 0,02± 0,0005 0,02± 0,0006 0,02± 0,0003 0,03± 0,0010 0,028± 0,0004 0,028± 0,0007 0,028± 0,0008 0,0283± 0,0006 0,029± 0,0023 0,028± 0,006 0,028± 0,0005 0,027± 0,004 0,005± 0,0003 0,005± 0,0003 0,0058± 0,0006 0,0053± 0,0004 0,0055± 0,0002 0,0051± 0,0003 0,0054± 0,0004 0,0059± 0,0003 0,0055± 0,0005 0,0062± 0,0004 0,0063± 0,0005 0,0043± 0,0007 Cycle sexuel chez les femelles Trois phénomènes physiologiques marquent le cycle de reproduction chez les femelles. Il s’agit du développement pondéral des gonades, de celui de l’hépatopancréas et encore de celui des muscles (figs. 11, 12,13). Les variations mensuelles du Rapport Gonado-Somatique (RGS) montrent : Une phase de pré-maturation, durant août et septembre, pendant laquelle les valeurs augmentent de 0,63 à 1,52. Une phase de maturation rapide marquée par un accroissement très rapide du RGS en septembre - octobre où le RGS connaît son maximum (7,57). Une phase de ponte prononcée par la baisse du RGS de 7,57 à 3,31 (octobrefévrier). Une phase de post-ponte de février à Mai Une phase de repos sexuel s’étendant de juin à août. La période active des glandes génitales des femelles de Carcinus aestuarii s’étend d’août à février commençant par le pré maturation, passant par la maturation et finissant par la ponte (fig. 11). Le Rapport Hépato-Somatique (RHS) enregistre son maximum au mois de juin (9,04) (Fig. 12). Il décroit ensuite de juin à novembre. Les femelles de Carcinus aestuarii stockent des réserves lipidiques au niveau de l’hépatopancréas servant à la maturation des ovocytes. L’évolution du coefficient de condition (K) (Fig. 13), ne montre pas de variations sensibles. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 59 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Cycle sexuel chez les mâles Les différents phénomènes observés chez les femelles se retrouvent grossièrement chez les mâles (Fig. 14, 15, 16). La phase de maturation des gamètes se situe entre août et novembre. L’accouplement paraît se déclencher à partir de novembre. La phase d’inactivité gonadique (repos sexuel) s’étend de juin à août (Fig. 14). L’accouplement qui est fortement lié à la période de mue des femelles pourrait arriver de novembre à mai. Les femelles sont dotées de spermathèques où elles conservent les spermatophores jusqu’à la période de fécondation. Le Rapport Hépato-Somatique, chez les mâles, connaît son maximum au mois de juin (7,4) (Fig. 15). L’hépatopancréas accumule des réserves lipidiques pour être dépensés lors de la reproduction. Les valeurs du coefficient K chez les mâles sont très proches de celles enregistrées chez les femelles (Fig. 16). Les variations de ce rapport ne sont pas assez sensibles pour pouvoir déduire une mobilisation de réserves lors de la reproduction. Les pinces chez les mâles sont plus développées que chez les femelles (Tabs. 12 et 13). Une élévation assez sensible du rapport Kpince chez les mâles et c’est depuis novembre à avril, pourrait confirmer l’idée que les mâles aient des pinces plus grosses que celles des femelles puisqu’ils s’en servent pour attraper les femelles pour les protéger et s’accoupler avec. Période de ponte chez les deux sexes L’examen des gonades et le suivi de l’évolution du RGS, depuis l’éveil gonadique jusqu’à la ponte, ont permis de montrer que les femelles déposent leurs ovocytes fin octobre début novembre. Les tardives pourraient pondre jusqu’à février et la duré de développement larvaire, de l’éclosion jusqu’au stade juvénile est 60 jours à 12°c. Les mâles à la même période que les femelles. Le cas des mâles est très compliqué. Il se peut qu’ils soient féconds durant une longue période de l’année (de novembre à mai) pour être toujours prés à faire l’acte sexuel avec des femelles en mue. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 60 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 11 : Variations mensuelles du rapport Gonado-Somatique (RGS) chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 12 : Variations mensuelles du rapport Hépato- Somatique (RHS) chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 13 : Variations mensuelles du Coefficient de condition (K) chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 61 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 14 : Variations mensuelles du Rapport Gonado-Somatique (RGS) chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 15 : Variations mensuelles du Rapport Gonado-Somatique (RHS) chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Figure 16 : Variations mensuelles du Coefficient de condition (K) chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 62 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce III-2-3- Taille de la première maturité sexuelle Nous avons déterminé les tailles à la première maturité sexuelle de Carcinus aestuarii pour les mâles et les femelles séparément. Pendant la période de reproduction franche (aoûtfévrier), nous avons observé 466 individus (mâles et femelles) et nous avons considéré comme matures les individus à gonades très développées (volume et couleur). Nous observations ont été traduite dans le tableau 14 en fréquences de matures par classe de taille. Tableau 14 : Pourcentages des matures en fonction de la taille chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Taille N♂imma N♂mat % ♂matures N♀imma N♀mat %♀matures 26-28 _ _ _ 4 0 0 28-30 2 0 0 11 0 0 30-32 7 0 0 19 4 17,39 32-34 10 0 0 33 7 18,92 34-36 19 0 0 15 19 55,88 36-38 26 0 0 4 27 87,10 38-40 20 3 13,04 0 30 100 40-42 23 5 17,86 0 29 100 42-44 14 4 22,22 0 21 100 44-46 5 13 72,22 0 17 100 46-48 2 21 91,30 0 10 100 48-50 0 17 100 0 5 100 50-52 0 11 100 0 2 100 52-54 0 4 100 _ _ _ > 54 0 4 100 _ _ _ Les différents paramètres de la fonction logistique ajustée aux données relatives à la maturité sexuelle des mâles et des femelles de Carcinus aestuarii sont consignés dans le tableau 15. Les résultats obtenus dont la fiabilité est justifiée par un test χ2 montrent que la taille à la première maturité sexuelle (L50) chez les femelles est inférieure à celle chez les mâles. En effet, la taille de première maturité sexuelle chez les femelles est estimée à 34,56 ± 0,07 mm de largeur alors que celle des mâles est de 43,93 ± 0,09 mm de largeur (Figs. 17 et 18). Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 63 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Par ailleurs, nous avons déterminé les tailles (L25) et (L75) correspondant respectivement aux niveaux 25% et 75% d’individus sont matures. Le calcul du test statistique de type χ² montre que cette fonction s’ajuste bien aux données observées (χ²ob < χ²th). Cette méthode s’applique, donc bien à l’étude de la maturité sexuelle de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Tableau 15 : Paramètres logistiques de la maturité sexuelle chez Carcinus aestuarii du nord de Sfax Paramètres a=r b = -rL50 Femelles 0,65 -22,74 Mâles 0,56 -24,64 R : corrélation L50 0,99 34,56 ± 0,07 0,99 43,93 ± 0,09 L25 32,87 41,97 L75 36,25 45,89 X2cal 3,19 4,11 X2th 21,02 22,36 Test (P) Significativité 0,99 NS 0,98 NS Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 64 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce Figure 17 : Représentation graphique de la maturité sexuelle chez les mâles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 18 : Représentation graphique de la maturité sexuelle chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 65 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce III-2-4- Fécondité Le nombre d’ovocytes qui correspond à la fécondité absolue a été estimé chez 91 femelles de largeurs et de poids variables (Tab. 16). Par ailleurs, le nombre d’ovocytes a été déterminé pour 1 mm (L) de crabe et pour 1g de crabe (Tab 17). Tableau 16 : Fécondité absolue chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax (91Femelles) L (mm) Mt(g) Po(g) N.ovoc. Min 31,1 10,17 1,132 3620 Max 50,4 41,328 9,43 55400 Moy 39,932 20,453 3,760 30664,51 I.C. 1,083 1,534 0,324 2325,69 Tableau 17 : fécondité relative chez les femelles de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax (91femelles) N.ov/mm N.ov/g(Mt) Min 96,53 252,4 Max 1211,11 3051,95 Moy 653,82 1652,18 I.C. 161,93 406,72 Les équations reliant la fécondité absolue (F) à la taille (L) et à la masse totale du crabe (Mt) ont montré une corrélation relativement faible : les coefficients de corrélation varient de 0,46 à 0,51(Tab 18). Un crabe femelle de 39,93 mm de largeur ayant un masse totale de 20,45 g pourrait donner 30665 ovocytes soit 653,82 ovo /mm et 1652,18 ovo /g. Tableau 18 : Paramètre de la fécondité absolue chez Carcinus aestuarii et résultat du test de Student Eff Moy Ecart-type Log(a) b± IC r tcal Log(F) 91 4,45 0,192 - - - - Log(L) 91 1,60 0,056 3,2909 2,4795±0,01 0,4592 8,51 Log(Mt) 91 1,28 0,154 4,2516 0,8228±0,03 0,5137 8,12 Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 66 - Chapitre III : Contribution à l’étude biologique de l’espèce La fécondité annuelle de l’individu augmente avec la taille et la masse totale suivant une allométrie minorante justifiée par les valeurs de la constante b (2,47 et 0,82) respectivement pour F= Lb et F= a Mtb. Ces constantes sont significativement différentes de 3 et 1 puisque les deux valeurs de tcal (8,51 et 8,12) sont supérieures à tth (1,98). III-3-CONCLUSION ET DISCUSSIONS L’analyse du cycle sexuel chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax montre que la période de ponte est assez étalé et peut durer environ cinq mois (octobre - février). Cependant La reproduction ne se fait pas de façon continue, il existe une saison qui s’étend sur 3-4 mois (Le Loeuff et al, 1978). Les mâles arrivés au stade de maturité peuvent porter des gamètes murs durant une longue période pour pouvoir s’accoupler avec les femelles qui s’apprêtent à la reproduction. En comparant nos résultats avec ceux trouvés par Le foll (1984), travaillant sur le crabe- tourteau Cancer pagurus, dans la région Sud de Bretagne, nous remarquons qu’ils sont relativement en accord. En effet, cet auteur à montré que la période de ponte de cette espèce s’étalée sur plusieurs mois : (de novembre à février). Au Sénégal, les premières femelles ovigéres du crabe (Geryon maritae) apparaissent vers la fin de novembre au début de décembre avec la baisse de la température (Gaertner et Laloe, 1985). Selon les années, cette période peut durer de novembre à juin. La femelle de Carcinus aestuarii de taille moyenne (L= 39,93 mm) pourrait pondre des milliers d’œufs (30664 ovocytes/an en moyenne) avec 3620 œufs chez une femelles de taille 31,1 mm (L) et 55400 œufs chez une femelle de taille 50,4 mm (L). Ainsi, le Carcinus serait considéré comme espèce à fécondité qui dépend de la taille et de la masse totale du crabe. En Mauritanie, Diop (1990) a montré que le nombre d’œufs des femelles du Geryon maritae, est directement proportionnel au poids de la ponte qui augmente avec le poids de la femelle. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 67 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce CHAPITRE IV : CONTRIBUTION A L’ETUDE BIOCHIMIQUE DE L’ESPECE Pour l’étude réalisée sur la composition biochimique du crabe marin Carcinus aestuarii, nous avons essayé de déterminer les pourcentages relatifs en eau, en matière minérale, en protéines et en matière grasse pour les deux sexes juvéniles et adultes. I. TENEUR EN EAU I-1-MATERIEL ET METHODES L’eau est la principale substance qui s’évapore lorsqu’on fait sécher un échantillon humide dans une étuve réglée entre 100 et 105°C jusqu’à poids constant (Frontier-Abou, 1972).Dans notre étude, la teneur en eau est mesurée par déshydratation de l’échantillon frais dans une étuve à 105°C pendant 24 heures. La démarche expérimentale de cette mesure consiste à utiliser un papier aluminium considéré comme tare. Puis on le pèse avec l’échantillon frais (le contenu de la carapace). Après séchage à l’étuve à 105°C pendant 24 h, on met les échantillons dans le dessiccateur pour absorber l’humidité essentiellement persistante par le gel de silice. Une fois refroidis, on pèse le papier aluminium avec l’échantillon sec. La différence entre le poids frais et le poids sec représente la quantité d’eau contenue dans le produit. Ainsi, la teneur en eau exprimée en g d’eau / 100g du produit frais, est calculée en appliquant la formule suivante. Teneur en eau = ×100 Avec : Pf : poids frais de l’échantillon Ps : poids sec de l’échantillon Nous avons étudié les variations de cette teneur en eau en fonction du sexe et de l’âge pour 518 mâles et 881 femelles. I-2-RESULTATS La teneur en eau est légèrement supérieure chez les mâles (73,96% ± 2,48) que chez les femelles (70,6% ± 3,44) (Fig. 19). Ceci est valable pour les individus adultes et ceux juvéniles (Fig. 20). La teneur en eau pour le contenu de la carapace du crabe vert Carcinus aestuarii du Nord de Sfax est environ de 72,28% ± 2,96. Trabelsi (2005), a travaillé sur la composition biochimique globale des différents compartiments chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax. Elle a montré que les teneurs en eau sont plus élevées au niveau des muscles Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 68 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce (76,94%), plus faibles au niveau de la carapace (37,85%) avec en moyenne de 62% pour l’animal en entier et 71,98% pour le contenu de la carapace. Figure 19 : Variations de la teneur en eau en fonction du sexe chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 20 : Variations de la teneur en eau en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 69 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce II. TENEUR EN MATIERES MINERALES II-1-MATERIEL ET METHODES Pour la détermination de la masse des cendres dans l’extrait sec du crabe Carcinus aestuarii, nous avons procédé à la calcination des échantillons à 650°C pendant une heure dans un four à moufle jusqu’à ce que toutes les matières organiques soient brûlées et ainsi éliminées sous forme volatile (CO2, H2O, NO2, etc.). Le résidu (cendres) est constitué de matière minérale. Après refroidissement du four, on retire le creuset et on le place dans un dessiccateur puis on pèse le creuset contenant les cendres. La teneur des cendres, exprimée en g de matière minérale / 100g du produit frais est calculée par la formule suivante : Teneur en cendres = Avec : P0 : poids après incinération P1 : poids sec de l’échantillon Pe : prise d’essai Nous avons analysé la teneur en matières minérales en fonction du sexe et de l’âge (adultes et juvéniles séparément) II-2-RESULTATS La teneur en matières minérales chez le crabe vert du Nord de Sfax est statistiquement supérieure chez les mâles (12,75% ± 0,15) que chez les femelles (12,16% ± 0,19) (Fig.21) ; en effet, les intervalles de confiance ne sont pas chevauchants et surtout chez les adultes où la teneur est 13,08% ± 0,12 chez les mâles et 12,24 ± 0,12 chez les femelles (Fig. 22). La teneur en matières minérales pour le contenu de la carapace du crabe vert Carcinus aestuarii du Nord de Sfax est environ de 12,45%. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 70 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce Figure 21 : Variations de la teneur en matières minérales en fonction de sexe chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 22 : Variations de la teneur en matières minérales en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 71 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce III. TENEUR EN PROTEINES III-1-MATERIEL ET METHODES Le dosage des protéines dans les produits alimentaires peut se faire, soit directement en utilisant les propriétés physiques et chimiques des protéines, soit indirectement par le dosage de l’azote (destruction de la matière organique). C’est le cas du dosage par la méthode de Kjeldalh que nous avons utilisée pour le dosage de l’azote total. Cette technique comporte trois étapes essentielles qui sont la minéralisation, la distillation et le dosage proprement dit (Frontier-Abou, 1972). La minéralisation On minéralise l’échantillon à analyser par digestion dans 100 ml d’acide sulfurique concentré à ébullition en présence d’un catalyseur bleu connu sous le nom de « kjeltabs » qui renferme du sulfate de cuivre et du sulfate de potassium. Cette étape sert à convertir les acides aminés des protéines en sels ammoniacaux selon la réaction suivante : Acides aminés + H2 SO4 → (NH4)2 SO4 La distillation Elle consiste à la récupération de l’azote de l’échantillon pour son dosage par l’acide sulfurique. Elle fait intervenir la soude : NaOH (400g/l). L’ajout de NaOH à la solution de minéralisation permet à la fois de : Neutraliser l’acide sulfurique restant selon la réaction suivante : H2 SO4 + NaOH→ Na2 SO4 + 2 H2O Déplacer l’ammonium de la molécule de (NH4)2 SO4 (NH4) 2 SO4 + 2 NaOH →Na2 SO4 + 2 NH3 + 2H2O Libérer le gaz ammoniacal : celui-ci est entraîné par un courant de vapeur d’eau bouillante. Puis on condense le tout sous la forme d’ammoniaque (NH4OH) et d’eau (H2O). L’ammoniaque est ensuite capturée dans une solution d’acide borique H3BO3 (20 g/l). L’ammoniaque obtenue contient tout l’azote initial de l’échantillon et la teneur déterminée est celle de l’azote total. Le dosage Taux d’azote = Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM ×100 - 72 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce Avec : 14 : poids moléculaire de l’azote 0,1 : normalité de l’acide sulfurique V : volume versé de l’acide en ml Pe : prise d’essai en mg On estime la quantité de protéines (g de protéines / 100 g de produit frais) en multipliant par le coefficient conventionnel 6,25 le pourcentage de l’azote trouvé. Teneur en protéines = Taux d’azote × 6.25 III-2-RESULTATS La teneur en protéines chez les femelles (13,19% ± 0,64) diffère statistiquement de celui des mâles (10,57% ± 0,58) (Fig. 23). Cette teneur est plus élevée en particulier chez les femelles juvéniles (13,99% ± 0,60) (Fig. 24). En effet les intervalles de confiance ne sont pas chevauchants. La teneur en protéines pour le contenu de la carapace du crabe vert Carcinus aestuarii du Nord de Sfax, est environ de 11,88%. Trabelsi (2005) a montré que les protéines révèlent, des teneurs presque identiques quelque soit la partie du corps avec une moyenne de 13,48% ± 0,5. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 73 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce Figure 23 : Variations de la teneur en protéines en fonction du sexe chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Figure 24 : Variations de la teneur en protéines en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 74 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce IV. TENEUR EN MATIERES GRASSES IV-1-MATERIEL ET METHODES Les lipides sont des substances organiques solubles dans plusieurs solvants organiques tels que l’hexane, l’éther et le chloroforme. Le dosage de cette fraction lipidique est réalisé par des techniques qui se basent toutes sur la solubilité des lipides dans ces solvants. Le dosage de la matière grasse peut se faire soit par extraction directe à l’aide d’un solvant sur un produit séché et broyé soit par extraction par un solvant sur un produit soumis à un traitement acide ou alcalin préalable (Deymié et al., 1981). Dans notre étude, nous avons utilisé la technique du dosage direct Soxhlet qui s’avère la plus pratique et la plus utilisée par de nombreux chercheurs, avec le chloroforme comme solvant. En effet, Faure (1963) et Veerkamp et Boroekhyse (1975) ont montré que le chloroforme comparé à l’hexane et l’éther de pétrole donne le meilleur rendement d’extraction des lipides des produits de la pêche. Les étapes du dosage sont décrites par la démarche suivante : Echantillon séché Broyage pour le transformer en poudre Prise d’essai ~ 3g Extraction au Soxhlet avec 120 ml du chloroforme Récupération du chloroforme Récupération de la matière grasse + chloroforme restant Evaporation du chloroforme dans l’étuve Pesée du résidu sec : MG Le dosage des lipides a été réalisé par l’appareil de Soxhlet, comportant 6 extracteurs en série, qui permet de faire des extractions successives sur le même échantillon tout en utilisant la même quantité du chloroforme. Cette technique consiste à laver la substance à doser avec le chloroforme. Ce dernier a été recyclé à chaque extraction pour être réutilisé de nouveau jusqu’à ce que tous les lipides passent dans le solvant. Le flacon contenant le solvant et les lipides est mis dans l’étuve pour évaporer le résidu du solvant puis pesé pour déterminer le poids de la matière grasse contenue dans l’échantillon. Le chloroforme, ayant servi aux extractions, est automatiquement purifié par distillation et réutilisé pour le dosage suivant. La teneur en matière grasse, exprimée en g de matière grasse/ 100g du produit frais, est calculée par la formule suivante : Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 75 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce Teneur en matière grasse = ×100 Avec : P0 : poids du bécher vide P1 : poids du bécher contenant la matière grasse Pf : poids frais de l’échantillon IV-2-RESULTATS Les juvéniles sont plus gras que les adultes avec 3,2 % ± 0,18 chez les femelles juvéniles et 2,27% ± 0,39 chez les mâles juvéniles. La teneur en matières grasses chez les adultes est très faible (0,45% ± 0,17et 0,66% ± 0,44 respectivement chez les mâles et les femelles) (Fig.25). En effet les intervalles de confiance ne sont pas chevauchants. La teneur en matières grasses pour le contenu de la carapace du crabe Carcinus aestuarii, du Nord de Sfax est environ de 1,49%. Trabelsi (2005) a montré que la matière grasse est peu importante pour le crabe vert, soit moins de 2% pour les muscles. Figure 25 : Variations de la teneur en lipides en fonction de l’âge chez Carcinus aestuarii du Nord de Sfax L’analyse de la composition biochimique de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax à été réalisé dans le but de la valorisation éventuelle de cette espèce. Le tableau 19 comporte les teneurs en eau, en protéines, en matière grasse et en matière minérale détaillées suivant le l’âge. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 76 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce Tableau 19 : Composition biochimique globale du contenu de la carapace du Carcinus aestuarii en fonction du sexe et de l’âge Sexes % Eau % protéine % MG % MM A 74,5 10,58 0,45 13,08 ♀A 72,33 12,39 0,66 12,24 ♀J 68,88 13,99 3,2 12,09 ♂J 73,42 10,57 2,27 12,41 Le contenu de la carapace d’un individu de Carcinus aestuarii du Nord de Sfax montre grossièrement les compositions biochimiques suivantes (Figs. 26, 27, 28 et 29). Figure 26 : Composition biochimique du contenu de la carapace chez les mâles adultes de Carcinus aestuarii Figure 27 : Composition biochimique du contenu de la carapace chez les femelles adultes de Carcinus aestuarii Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 77 - Chapitre IV : Etude biochimique de l’espèce Figure 28 : Composition biochimique du contenu de la carapace chez les femelles juvéniles de Carcinus aestuarii Figure 29 : Composition biochimique du contenu de la carapace chez les mâles juvéniles de Carcinus aestuarii Les résultats permettent de dégager que le crabe Carcinus aestuarii a une forte concentration en eau (72,28% ± 2,96) et une faible concentration en lipides (1, 645%) au niveau du contenu de sa carapace. D’après Trabelsi (2005), cette espèce montre une richesse particulière pour les différents constituants de base dosés mais le problème reste toujours en relation avec le faible pourcentage de la partie comestible (muscles) par rapport aux autres crustacés. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 78 - Conclusion générale CONCLUSION GENERALE Ce travail de recherche constitue une contribution à l’étude éco-biologique et biochimique du crabe vert Carcinus aestuarii, espèce appartenant à la famille des portunidés de la zone Nord de Sfax (Sidi Mansour). Nous avons essayé de déterminer les principaux paramètres biologiques fondamentaux, à savoir les paramètres biométriques, ceux relatifs à la reproduction et au régime alimentaire. Une analyse biochimique du contenu de la carapace de l’espèce en question a été réalisée. L’analyse des caractères métriques nous a permis d’établir les relations entre les différentes parties du corps pour mieux identifier et distinguer cette espèce. Pour ces caractères, nous avons déterminé le degré d’allométrie entre la largeur (L) et les différentes parties du corps du crabe (longueur, hauteur, front, dent marginale et masse totale). Les résultats montrent que la majorité des caractères étudiés ont une allométrie majorante à part le front qui suit une allométrie minorante. L’étude de la reproduction de Carcinus aestuarii a été axée sur l’analyse de la sexratio, la détermination de la taille à la première maturité sexuelle et le suivi du cycle sexuel. Les variations de la sex-ratio nous ont permis de retenir que les femelles de cette espèce dominent les mâles avec un pourcentage de 62,97% contre 37,03%. Les variations de la sexratio en fonction de la taille et de la saison ont montré une différence significative ; et donc la taille du crabe et la saison pourraient influencer la sex-ratio. La taille à la première maturité sexuelle (L50) est de 43,93 mm de largeur pour les mâles et 34,56 mm de largeur pour les femelles. Le suivi du cycle sexuel montre que l’évolution du Rapport Gonado-Somatique est semblable chez les deux sexes. La phase de maturation rapide est située entre août et octobre, La chute du RGS est située entre octobre et janvier donc la période de ponte dure environ 4 mois. Le coefficient de condition et le Rapport Hépato-Somatique ont montré que chez cette espèce, le stockage des réserves nécessaires à la maturation des gamètes se fait essentiellement au niveau de l’hépatopancréas. La femelle de Carcinus aestuarii pourrait pondre des milliers d’œufs (30664 ovocytes/an en moyenne). Ainsi, le crabe vert serait considéré comme espèce à haute fécondité (un gramme de crabe donnerait 1652 individus). L’analyse de la composition biochimique de Carcinus aestuarii, l’espèce de crabe la plus commune en Tunisie, a été réalisée dans le but de la valorisation du contenu de sa Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 79 - Conclusion générale carapace. Nous avons procédé à l’analyse de la teneur en eau, en protéines, en matières grasses et en matières minérales. Les résultats obtenus ont montre que : • la teneur moyenne en eau d‘un crabe Carcinus aestuarii de la zone Nord de Sfax est de 72,28%. • La teneur moyenne en matières minérales est environ de 12,46%. • La teneur moyenne en protéines est environ de 11,88 %. • La teneur moyenne en matières grasses est environ de 1,49%. Il faut noter cependant que ce crustacé reste toujours non ciblé par la pêche (à part la collecte à pied) et que les habitudes culinaires restent partout occasionnelles. En terme plus clairs, il reste beaucoup à faire pour améliorer l’étude biologique et biochimique de cette espèce. L’étude devrait s’étendre sur d’autres points tels que la croissance et le régime alimentaire. De plus, l’état environnemental de la région de Sfax se révèle donc préoccupant et la gravité de la situation vient du fait de l’existence de multiples sources de pollution. Il est alors intéressant d’évaluer l’impact de cette pollution sur la qualité des organismes marins vivants dans cette zone et en particulier les crabes. Zouari Baklouti Sonia, 2010 INSTM - 80 - Références bibliographiques REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ABOUSSOUAN A. & J. LAHAYE, 1979. - Les potentialités des populations ichtyologiques. Fécondité et ichtyoplancton. Cybium, 3 (6) : 29-46. AMARI A., 1984. - Contribution à la connaissance hydrologique et sédimentologique de la plateforme des îles de Kerkennah. Thèse de 3éme cycle, 169 p. Fac. Sci.Tunis. ANONYME, 2000. - Atlas du gouvernorat de Sfax. Direction Générale de l’Aménagement du Territoire (DGAT). Ministère de l’environnement. 97p. ANONYME, 2008. - Annuaire statistique des pêches de Direction Générale de la Pêche et de l’Aquaculture (DGPA). 144 p. AUDET D., DAVIS D.S., MIRON G., MORIYASU M., BENHALIMA K. & R. 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