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R´egimes de change: Le chemin vers la
flexibilit´e
Mohamed Daly Sfia
FSEG tunis
July 2007
Online at http://mpra.ub.uni-muenchen.de/4085/
MPRA Paper No. 4085, posted 17. July 2007
Régimes de change : Le chemin vers
la flexibilité
Sfia Mohamed Daly
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Régimes de change : Le chemin vers la flexibilité
Par Sfia Mohamed Daly
Juillet 2007
Résumé
Nous cherchons dans le sillage de travaux tels que Agénor (2004) ou
Duttagupta et al (2004) à identifier les principales conditions que doit remplir
au préalable une économie avant l’adoption d’un régime de flottement pur du
taux de change. Ces dernières englobent le développement du marché des
changes, la mise en place d’une nouvelle stratégie de politique monétaire et
d’une ancre nominale crédible et le développement du système financier.
Mots clés : régimes de change, marché des changes, stratégie de politique
monétaire, système financier
2
I- Intoduction
Au cours des dernières années, bon nombre d’économies émergentes ont été
forcées de passer à des régimes de change plus flexibles suite aux récentes
crises de change du milieu des années 1990. Pour d’autres pays en
développement, le chemin vers la flexibilité a été beaucoup plus serein et la
transition vers des régimes de change plus flexibles a été en grande partie
déterminée par le degré d’ouverture économique et financière du pays.
Cette tendance claire vers la flexibilité est appelée à se poursuivre pour
plusieurs raisons. D’abord, l’éventail des régimes de change fixes a été prouvé
comme étant plus vulnérable aux crises de change Bubula et Otker-Robe (2003)
et aux crises jumelles Rogoff et al (2004) que les arrangements flexibles. Il est
ensuite indispensable, pour certains pays de tolérer une plus grande flexibilité
du taux de change en vu de minimiser les risques associés à l’intégration
économique et financière Duttagupta et Otker-Robe (2003)1, l’expérience ayant
montré que les pays qui libéralisent leurs comptes financiers seront tôt ou tard
obligés d’adopter un régime de change plus flexible. Les économies
émergentes, dont les marchés sont relativement développées et ouverts aux flux
de capitaux, bénéficieraient, enfin, plus de l’introduction de la flexibilité du taux
de change en « apprenant à flotter » et en venant partiellement à bout de leur
« peur du flottement » Rogoff et al (2004).
Les récentes expériences ont cependant montré que les pays qui choisissent
d’abandonner un régime de change fixe pour un arrangement plus flexible ont
typiquement fait face à un ensemble de difficultés majeures dont un
mésalignement de grande ampleur du taux de change réel associé à des
1 Duttagupta et Otker-Robe (2003) ont analysé les principaux déterminants de l’abandon de régimes fixes
dans 34 pays au cours de la période 1985-2000. Ils montrent que l’intensification des échanges
commerciaux augmentait la probabilité de l’abandon des régimes fixes pour des régimes plus flexibles.
3
déséquilibres externes et un épuisement des réserves officielles, une
impossibilité à utiliser ou à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux
suffisamment élevés pour pouvoir défendre la monnaie et une volatilité
excessive des flux de capitaux qui tend à agir sur la liquidité nationale, à
fragiliser le système financier et à exacerber l’instabilité macroéconomique dans
le pays2 Agénor (2004). La question du timing et de la manière dont doit
s’effectuer la transition revêt de ce fait une importance primordiale pour la
réussite de celle-ci. Un consensus largement admis est alors que la transition
vers un régime plus flexible doit se faire lorsque « les conditions sont
favorables »3.
Ce papier a pour objectif d’identifier les conditions institutionnelles,
opérationnelles et techniques qui devraient être mises en œuvre par une
économie en général et par les économies émergentes en particulier afin de
garantir une transition « ordonnée » vers un régime de change flexible. Il est
primordial de souligner que les conditions spécifiées sont aussi cruciales pour la
survie du régime de change qui sera instauré et que leur établissement dépendra
amplement des compétences mais surtout de la crédibilité des autorités
monétaires et politiques dans le pays. Nous allons donc dans le sillage de
travaux tels que Agénor (2004) ou Duttagupta et al (2004) en essayant de
cerner les caractéristiques des marchés des changes, des stratégies de politique
monétaires et des systèmes financiers qui doivent être remplies et en fournissant
un guide pratique pour les autorités monétaires dans leurs quêtes des réformes
institutionnelles, opérationnelles et techniques adéquates.
La transition vers un régime flexible nécessite en tout premier lieu la
présence d’un marché des changes suffisamment développé puisqu’il sera le
2 Les pays peuvent faire face à l’un ou l’autre de ces problèmes ou encore à une association de ces trois
difficultés.
3 Eichengreen (2004) explique qu’en réalité il n’existe pas de moment opportun pour abandonner un
régime de ciblage du taux de change mais qu’il serait plus facile et moins contraignant de le faire à partir
d’une position forte c'est-à-dire lorsque le capital est en train d’affluer et que la monnaie est forte.
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