déséquilibres externes et un épuisement des réserves officielles, une
impossibilité à utiliser ou à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux
suffisamment élevés pour pouvoir défendre la monnaie et une volatilité
excessive des flux de capitaux qui tend à agir sur la liquidité nationale, à
fragiliser le système financier et à exacerber l’instabilité macroéconomique dans
le pays2 Agénor (2004). La question du timing et de la manière dont doit
s’effectuer la transition revêt de ce fait une importance primordiale pour la
réussite de celle-ci. Un consensus largement admis est alors que la transition
vers un régime plus flexible doit se faire lorsque « les conditions sont
favorables »3.
Ce papier a pour objectif d’identifier les conditions institutionnelles,
opérationnelles et techniques qui devraient être mises en œuvre par une
économie en général et par les économies émergentes en particulier afin de
garantir une transition « ordonnée » vers un régime de change flexible. Il est
primordial de souligner que les conditions spécifiées sont aussi cruciales pour la
survie du régime de change qui sera instauré et que leur établissement dépendra
amplement des compétences mais surtout de la crédibilité des autorités
monétaires et politiques dans le pays. Nous allons donc dans le sillage de
travaux tels que Agénor (2004) ou Duttagupta et al (2004) en essayant de
cerner les caractéristiques des marchés des changes, des stratégies de politique
monétaires et des systèmes financiers qui doivent être remplies et en fournissant
un guide pratique pour les autorités monétaires dans leurs quêtes des réformes
institutionnelles, opérationnelles et techniques adéquates.
La transition vers un régime flexible nécessite en tout premier lieu la
présence d’un marché des changes suffisamment développé puisqu’il sera le
2 Les pays peuvent faire face à l’un ou l’autre de ces problèmes ou encore à une association de ces trois
difficultés.
3 Eichengreen (2004) explique qu’en réalité il n’existe pas de moment opportun pour abandonner un
régime de ciblage du taux de change mais qu’il serait plus facile et moins contraignant de le faire à partir
d’une position forte c'est-à-dire lorsque le capital est en train d’affluer et que la monnaie est forte.
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