courage, proposées par Celia Dean-Drummond
; soit les valeurs spirituelles pour la
communauté de la terre, selon l’expression de David Hallman : la gratitude, l’humilité, la
suffisance, la justice, l'amour, la paix, la foi et l’espérance.
Auxquelles j’ajouterai, depuis
l’expérience latino-américaine, la solidarité, la compassion, la joie et la résilience. J’aime
bien aussi l’expression de l’évêque Winston Halapua, « les vagues de l’étreinte de Dieu »
quand il parle de la spiritualité des gens d’Océanie.
Bible et spiritualité ont été à la base d’une théologie de la création qui a souligné quelques
aspects : la vision d’une création continue, creatio continua en plus de la creatio prima du
livre de la Genèse. La création est donc une activité divine permanente dans laquelle en plus
du Père et du Fils, l’Esprit Saint est mis en évidence comme un Esprit qui donne la vie, qui
apporte le salut, réconcilie, guérit et libère toute vie créée par Dieu. Comme l’exprime le
Psaume: «Tu envoies ton souffle, ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre» (Psaume
104:30). Les êtres humains font partie de la création de Dieu et ont une place particulière
dans la création, car ils et elles ont été créés à l'image de Dieu et à sa ressemblance (Genèse
1: 27). Il y a, en plus, un lien étroit et indissoluble de l'homme à la terre. L'homme est
"terrien" (adam), créé à partir de la terre (adama). Enfin, le respect du sabbat, comme fête
de la création, ainsi que le souligne Jürgen Moltmann, exprime le respect pour toute la
création.
3. Les enjeux internationaux
Si la question de la sauvegarde, aussi appelée intégrité de la création, a des contenus
théologiques et spirituels comme j’ai essayé de montrer, il en va de même pour les
questions internationales.
L’environnement a été une préoccupation de la communauté internationale reflétée dans
les Sommets de la Terre, la série de conférences internationales qui a commencé en 1972
avec la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain (CNUEH) à Stockholm.
Cette conférence inspirera les discussions sur le développement durable du Club de Rome
dans les années 1970. En 1982 le deuxième Sommet de la Terre a eu lieu à Nairobi et en
1992, le troisième à Rio de Janeiro, Brésil. À Rio, la Conférence sur l’Environnement et le
Développement approuve trois conventions importantes : la Convention sur la diversité
biologique (CDB), la Convention sur la lutte contre la désertification (CLD) et la Convention-
cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Une Déclaration sur la
gestion, la conservation et le développement durable des forêts a été aussi adoptée.
Selon sa présentation “An Ethos for our time? Theological reflection on appropriate ethical concepts in the
light of the current global environmental crisis”, à la conférence Christian faith and the Earth : Respice and
Prospice, Université de Western Cape, Afrique du Sud, aout 2012. Voir aussi Celia Deane-Drummond, The
Ethics of Nature, Blackwell, Malden 2004.
David Hallman, Spiritual values for earth community, WCC, Genève 2012. Voir aussi Guillermo Kerber, Caring
for Creation and Striving for Climate Justice: Implications for mission and spirituality, dans International Review
of Mission, Vol 99-2, November 2010, p. 219-229.
Winston Halapua, Waves of God’s embrace. Sacred perspectives from the ocean, Canterbury Press, Norwich
2008.
Cf. The Place of Creation in Christian Spirituality: A Summary of the Discussion at the Consultation, in Lukas
Vischer ed., Spirituality, Creation and the Ecology of the Eucharist, Grand-Saconnex, John Knox Series 18, 2007,
pp. 1–23.