population. Ils sont en petit nombre, mais répartis en de nombreuses Églises, dont les schismes et les
divisions n’ont pas leur origine dans la Mère-Église, mais sont d’importation, ancienne ou récente :
orthodoxes grecs, russes et roumains ; orthodoxes syriens, arméniens, coptes et éthiopiens ; catholiques
en communion avec le siège de Rome : melkites, maronites, syriens, coptes et éthiopiens, latins ;
anglicans, luthériens, baptistes, pentecôtistes, juifs messianiques, et sionistes fondamentalistes étrangers.
80% appartiennent aux Églises orientales (orthodoxes et catholiques) ; 15% à l’Église catholique latine.
Les chrétiens sont une petite minorité au sein de deux groupes majoritaires, les juifs et les musulmans.
Les trois religions abrahamiques ont les yeux fixés sur une cité divisée et conflictuelle, mais sont appelées
à devenir la cité unique de la paix de Dieu.
La vocation de Jérusalem est donc à la fois œcuménique et interreligieuse, celle d’une cité qui est une
sorte de résumé des principaux conflits, des tensions qui existent dans le monde, au plan religieux aussi
bien que culturel et politique.
Paul VI concrétisa le projet. Un conseil scientifique composé de théologiens catholiques, orthodoxes,
protestants et anglicans (parmi eux un bon nombre avait été observateurs délégués et hôtes invités à
Vatican II) fut constitué. Le pape mit à la disposition de l’institut un terrain de 11 hectares, au lieu-dit
Tantur, qui signifie « lieu élevé », ou « monticule », en arabe ancien.
Le nouveau bâtiment, avec ses extensions, installé confortablement au sommet de la colline, a été
construit pour répondre à des besoins précis : des quartiers d’habitation confortables (50 chambres avec
salle de bains, plusieurs appartements, entièrement équipés, pour des familles ; une grande salle à
manger, une grande chapelle ; des salles de classe, une salle de conférences, une bibliothèque.)
Cette bibliothèque est le plus beau capital de Tantur. 90% de ce qu’elle contient (60 000 ouvrages, 450
périodiques) ne peut être trouvé ailleurs à Jérusalem, ni probablement dans aucune des bibliothèques du
Proche Orient. L’Association pour Tantur (basée à Paris) sélectionne et achète en permanence de
nouveaux livres et périodiques en français.
Vivre ensemble et être « chez soi » tous ensemble, c’est qualitativement autre chose, dans le cadre d’une
formation œcuménique, que d’être dispersés dans Jérusalem et de se retrouver à Tantur seulement pour
les cours et les conférences.
À la suite de la guerre de 1967 entre Israéliens et Arabes, Tantur se trouve aujourd’hui exactement à la
frontière, au-dessus du poste de contrôle entre la partie israélienne de Jérusalem et Bethléem la
palestinienne. Comme un Janus, Tantur regarde les deux à la fois. C’est une sorte de « Suisse religieuse »,
neutre, mais ni froide ni indifférente aux hommes et à leurs conditions de lutte personnelles et collectives.
A l’origine l’un des buts était d’encourager les chrétiens du Moyen Orient – orthodoxes, catholiques,
protestants – à participer aux sessions de Tantur. Ce rêve a été brisé pour tous ceux qui ne peuvent
actuellement entrer en Terre Sainte parce qu’on leur refuse un visa, même quand ils viennent d’Égypte et
de Jordanie qui ont des accords de paix avec Israël.
Formations
Depuis la fin des années 1980, Tantur a créé toute une série de formations qui d’année en année a
augmenté le nombre de participants (jusqu’à 45-55, et 80-90 en juillet). Mais les quatre dernières années
du conflit, avec l’inflation d’images dans les media, et la perception faussée d’une insécurité permanente,
tous les jours et partout en Terre Sainte, ont abouti à faire baisser ce nombre jusqu’à une quinzaine de
personnes. Une nouvelle augmentation progressive est cependant prévisible dès l’automne 2005.
Les chercheurs
La priorité de Tantur reste le dialogue interconfessionnel et interculturel par le biais des études
supérieures et de la recherche. Tantur favorise les recherches sur les relations entre religion, culture et