Les quatre Vérités des Êtres Nobles – Lama Seunam Dordjé
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À quoi sert une vie spirituelle, est-ce que quelqu’un peut me dire quelle est l’utilité
d’une vie spirituelle ? Est-ce que quelqu’un parmi vous saurait répondre à cette question ?
« INAUDIBLE a 10 mn………. » Reprise à 10.46 mn
Lama Seunam : Finalement, le sens est bien cela. C’est qu’en nous-mêmes il y a
quelque chose qui raisonne, il y a cette recherche du bonheur, bien-entendu, qui est là pour
nous tous et nous toutes.
Personne n’a envie de souffrir, c’est une évidence. Je n’ai personnellement jamais
rencontré quelqu’un qui souhaitait souffrir ou alors il faudrait qu’il soit dérangé dans sa tête.
Nous cherchons tous le bonheur, seulement nous ne savons pas nous y prendre pour le
trouver. Nous ne savons pas comment et en règle générale nous confondons souvent, je
pourrais même dire presque toujours, plaisir et bonheur. Du point de vue spirituel, le plaisir
reste du domaine du monde, des choses mondaines, c’est-à-dire des choses éphémères ; tandis
que le véritable bonheur du point de vue spirituel, c’est quelque chose qui est beaucoup plus
profond, plus vaste et qui ne change pas, qui est définitif. Mais ce bonheur se gagne. Ce n’est
pas quelque chose que nous pouvons acquérir comme lorsque nous allons au supermarché.
Dans ce cas c’est facile, nous achetons ce que nous voulons et nous l'avons de suite. Ce
véritable bonheur, qui est finalement l’état d’éveil, l’état de libération de la souffrance, l’état
de bouddha, est quelque chose qui se gagne. C’est par notre effort, par l’énergie que nous
allons y mettre, par notre motivation aussi que se sera possible.
La motivation première peut-être d’emblée celle de se dire : « Et bien moi je rencontre
beaucoup de souffrance, mon monde est insatisfaisant, il y a beaucoup d’inégalités, il y a des
choses qui se passent dans ce monde, alors pour moi-même j’espère me dégager de tout cela,
trouver autre chose et trouver le bonheur pour moi » ; ça peut être cela au départ. Ça peut être
une bonne chose au départ mais ce n’est pas suffisant car ce chemin que nous allons peut-être
souhaiter parcourir ensuite, sera un chemin dédié finalement au bonheur de tous les êtres.
Nous ne pouvons pas nous-mêmes réaliser un bonheur définitif, ultime pour nous-mêmes si
nous n’incluons pas tous les êtres dans notre démarche. C’est comme cela que ça fonctionne.
Que ce soit dans toutes les religions, dans tous les courants spirituels authentiques, nous ne
pouvons pas séparer notre propre bonheur du bonheur des autres. Si nous ne souhaitons pas
que les autres soient heureux, si nous ne mettons pas tout en application pour créer réellement
le bonheur des autres à travers notre démarche, nous serons incapables de réaliser notre propre
bonheur. Donc l’idée de départ c’est ça, même si nous avons l’idée de résoudre nos propres
problèmes, tous les êtres doivent être inclus dans cette recherche et ce cheminement. Ça
demande un effort personnel, une remise en question en profondeur. Si vous voulez c’est une
connaissance de soi en profondeur, à la fois dans les aspects les plus sombres comme les plus
lumineux, les aspects de confusion et de sagesse.
C’est d’abord un travail sur nous-mêmes pour pouvoir acquérir véritablement les
qualités qui vont nous permettre d’évoluer et aussi d’aider les autres. Tout cela est
complètement indissociable. C’est d’abord un travail d’introspection intérieure, une remise en
question en profondeur. Il ne s’agit pas simplement d’une psychothérapie, ça n’a rien à voir
car là nous touchons l’esprit lui-même, le fondement de toutes choses et c’est là-dessus que
nous travaillerons. Nous allons travailler sur notre nature fondamentale finalement. Donc c’est
quelque chose qui doit être pris au sérieux, avec assiduité. C’est un travail qui est long et qui
demande beaucoup de courage. Dans ce travail nous devons en même temps inclure les autres
êtres.
L’enseignement dont il est question, qui a d’ailleurs été le premier enseignement donné
par le Bouddha à Sarnath après son éveil, concerne les quatre Vérités des Êtres Nobles. Il est
la base de compréhension de ce qu’est la souffrance et de ce que sont ses causes. Donc nous