composantes de la demande globale. Donc essentiellement PM et PB, mais aussi politique
fiscale (qu’on peut assimiler à la PB en première approche puisqu’il s’agit d’agir sur la
composante « recette » du budget de l’Etat). La politique de change également.
- Politique économique structurelle : pour modifier la structure de l’économie nationale, et
donc chercher à agir sur le cadre réglementaire et les comportements des acteurs
économiques. Ce genre de politique passe par des mesures plus complexes et variés : lois et
autres textes juridiques, incitations, coercition, taxes et subventions…
Reformulons : la mise en place de l’UEM a-t-elle conduit à la disparition des PEN, ie de l’ensemble
des moyens d’actions, ie encore, de toutes les politiques conjoncturelles ET structurelles que
peuvent mettre en place les Etats pour atteindre leurs objectifs économiques ?
Attention : ce n’est pas une problématique encore, c’est la reformulation du sujet de façon à le
rendre plus explicite encore
NB : on peut également discuter des objectifs : dans le cadre de l’UEM, 19 pays adoptent une
monnaie commune car ils partagent un certain nombre d’objectifs, particulièrement la maitrise
de l’inflation et une monnaie forte (ces deux objectifs sont liés, l’inflation ne peut être maîtrisée
si la monnaie est faible), mais pas uniquement :
- intensification des échanges commerciaux et des flux de capitaux : objectifs visés par la
création de l’UE (et donc pas seulement de l’UEM). Ce qui signifie qu’en matière de politique
commerciale, les Etats s’accordent sur les bienfaits du libre-échange, et s’interdisent le
recours au protectionnisme. Ce n’est donc pas l’UEM stricto sensu qui réduit les marges de
manœuvre des Etats en la matière, c’est l’UE ; mais tout pays de l’UEM se doit donc a fortiori
de s’insérer dans la logique libre-échangiste du marché unique.
- Les traités européens (particulièrement après le sommet de Lisbonne en 2000) prévoient de
faire de l’union l’économie de la connaissance la plus innovante et la plus dynamique. Ici
encore, l’objectif est commun mais les moyens ne sont pas précisés et les politiques
économiques nécessaires sont laissées à la discrétion des Etats-membres.
A ce stade, il apparaît clairement qu’il faut distinguer objectifs et moyens :
- certains objectifs sont communs et les outils sont transférés au niveau le plus pertinent pour
les atteindre : c’est le cas de la PM (et de son corollaire, la politique de change). C’est aussi le
cas de la politique commerciale, au moins en termes de libre-échange (le choix de la
spécialisation est en revanche laissé entièrement à la discrétion des Etats-membres).
- Certains objectifs sont communs, mais les outils sont laissés aux Etats-membres, charge à
eux de déterminer et mettre en œuvre les politiques qu’ils jugent pertinentes pour les
atteindre (politique de la concurrence par exemple). Donc ici, la politique économique
nationale n’a pas disparu, mais elle est très sérieusement encadrée, au moins dans le choix
des objectifs à atteindre.
- Certains objectifs sont propres aux Etats-membres et les outils de politique économique sont
évidemment hors du champ d’action de l’UEM. Ce peut être le cas par exemple de la
réduction des inégalités et de la redistribution, ou encore de la stabilisation conjoncturelle
par la politique budgétaire. Cependant, on voit bien que les politiques qui peuvent en
découler auront fatalement recours aux dépenses publiques, que l’UEM a choisi d’encadrer.
La question est pourquoi ?