Il NOTICE SUll LA VIE ET LES TRAVAUX
botaniques, nous serions complètement déçus; ni du côté paternel ni
du côté maternel, nous ne pouvons découvrir un ascendant dont le
genre de vie ou la tournure d'esprit ait quelque rapport avec le goût
des sciences biologiques.
Les Bonnier de Layens, d'où descend Gaston Bonnier, constituaient,
avec leurs cousins Bonnier d'Hennequin, une des plus vieilles familles
lilloises de manufacturiers en tissage; longtemps le fil Bonnier fut
parmi les plus réputés. Le grand-père de notre confrère, qui avait
v épousé sa cousine Félicité de Fauconprêt, sœur du traducteur de
Walter Scott, était adjoint au maire de Lille en 1792 et c'est alors
qu'il démocratisa son nom, en le réduisant a celui de Bonnier; il eut
de nombreux enfants dont le dernier, Édouard, naquit en 181 1 dans
la séculaire maison de famille de la rue des Canonniers; il s'agit du
père de Gaston Bonnier; Edouard Bonnier se consacra aux études
juridiques et fut nommé, jeune encore, professeur à la Faculté de
Droit de Paris; il vint alors habiter avec sa vieille mère rue Lhomond,
au coin de la rue Rataud, près de son beau-frère Defauconprêt, provi-
seur (lu collège Rollin. Il s'occupa surtout de droit criminel, et son
Traité despreuves fait encore autorité; c'était un ami de Montalembert
avec qui il était en correspondance suivie; il écrivit une brochure
véhémente en réponse aux Paroles d un croyant, de Lamennais, et
une autre sur Abélard et Saint-Bernard. Aplusieurs reprises, il colla-
bora à la Gazette de France et ses convictions orléanistes étaient aussi
ardentes que les aspirations républicaines de son maître Ortolan, ce
qui ne l'empêcha pas de devenir son gendre en 1 844et ce qui n'altéra
àaucun moment la parfaite entente entre les deux familles.
Les Ortolan, d'origine italienne, étaient fixés dans le Var, àSeillans,
au pied des Maures, depuis le début du xvne siècle; on voit encore à
Seillans leur maison paternelle, dont MmeGaston Bonnier possède la
vieille porte du xvie siècle. A l'époque de la Révolution, un Ortolan
était inspecteur des Moulins royaux àSeillans et dirigeait avec son
dernier fils l'exploitation de ses terres; l'aîné était Commissaire aux
Armées de la République (Département de l'Orne), le second prin-