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SOMMAIRE
Les commissions provinciales et
nationales qui ont étudié les soins de santé ont
conclu que chaque citoyen devrait avoir un
médecin de première ligne qui assume la
responsabilité principale de la plupart des
soins de santé qu’il requiert. À plusieurs
reprises, des réformes ont été réclamées pour
transformer le système de soins de première
ligne en un milieu clinique offrant des soins
accessibles, continus et globaux ainsi qu’une
coordination efficace et effective des soins
prodigués au patient par les autres paliers du
système de santé.
Nous avons étudié l’accessibilité, la
continuité et la coordination des soins
médicaux de première ligne offerts au Québec
en 2002, au moment où la province amorçait la
réorganisation de son système de soins de
première ligne. Nous voulions déterminer les
caractéristiques des cliniques et des cabinets
offrant les meilleurs soins de première ligne.
Au total, nous avons interviewé 3 441
patients dans 100 cliniques communautaires et
privées de soins de première ligne choisies au
hasard dans des régions urbaines, suburbaines,
rurales et éloignées du Québec.
Résultats et implications
Nous avons constaté que les patients
sont attachés à leurs médecins et leur font
confiance, mais que les soins de première ligne
dans leur ensemble répondent à peine à des
attentes minimales. Les patients qui n’ont pas
de médecin habituel expérimentent une moins
bonne accessibilité aux soins ainsi qu’une
moins bonne continuité et coordination des
soins. Ces patients reçoivent moins de soins
préventifs et sont plus susceptibles d’avoir eu
recours à la salle d’urgence au cours de
l’année précédente. Dans la région de
Montréal, 22 % des personnes interrogées
n’ont pas de médecin habituel; cette proportion
atteint 34 % parmi les patients des cliniques
sans rendez-vous. La situation est légèrement
meilleure à l’extérieur de Montréal. Des
patients participants 16 % n’ont pas de
médecin personnel habituel; ce pourcentage est
vraisemblablement plus élevé dans la
population en général.
Nous avons constaté que
l’« accessibilité de premier contact » — la
facilité avec laquelle les gens peuvent entrer en
contact avec leur fournisseur de soins pour un
nouveau problème de santé — est
considérablement inférieure aux attentes
minimales. Les chances d’être vu par le