Assurer la prospérité des villes-régions,
des provinces et du Canada
Les villes-régions font face à d’importants besoins.
Bien que la priorité à court terme soit d’investir
dans les infrastructures compétitives et attractives,
les villes conviennent qu’il faut également investir
sans relâche au niveau du logement, des services
à la personne, de l’éducation et de la formation,
du soutien à l’immigration, de la culture et de
l’environnement.
Devant l’ampleur des besoins, les différents paliers
de gouvernement, les villes et les acteurs de la
société civile doivent travailler ensemble pour
accélérer la croissance économique du pays et
ainsi dégager les ressources nécessaires qui nous
permettront de maximiser nos investissements.
« La Société canadienne de génie civil évalue le
retard accumulé dans les investissements relatifs
aux réseaux d’infrastructures civiles à 57 milliards
de dollars. Sans mesures adéquates, ce montant
pourrait atteindre plus de 110 milliards de dollars
en 2027. »
Investir dans nos infrastructures de compétitivité et d’attractivité pour accélérer la
croissance économique et assurer la qualité de vie des citoyens
À l’échelle canadienne, la réfection, le maintien, l’entretien et la sauvegarde des infrastructures municipales
constituent un défi économique et technologique de taille dont le but est d’améliorer non seulement la qualité de vie
des citoyens des municipalités, mais aussi la compétitivité internationale des entreprises, de nos villes-régions, des
provinces et du pays.
En général, les experts s’accordent à dire que les investissements dans les infrastructures comme les installations
d’épuration d’eau, les routes et les ponts rapportent des dividendes considérables dont bénéficient la santé
publique, l’environnement et l’économie. Au sein de ces infrastructures de compétitivité et d’attractivité se trouve
également le transport en commun, lequel sera traité subséquemment.
Toutefois, sans investissements significatifs, les infrastructures du Canada se détériorent rapidement. La dégrada-
tion des infrastructures crée d’importantes répercussions en cascade qui se traduisent par des coûts plus élevés
d’entretien et de réfection, un accroissement de l’inefficacité, une plus grande vulnérabilité des systèmes, et une
menace accrue à la sécurité publique.
La Société canadienne de génie civil évalue le retard accumulé dans les investissements relatifs aux réseaux
d’infrastructures civiles à 57 milliards de dollars. Sans mesures adéquates, ce montant pourrait atteindre plus de
110 milliards de dollars en 2027.
En 1996, le Groupe de travail sur le Grand Toronto (GTA Task Force) a estimé les besoins en infrastructures entre
43 et 55 milliards de dollars pour les vingt-cinq prochaines années.
Pour la région métropolitaine de Montréal, des investissements de plus de 9 milliards de dollars seraient néces-
saires pour remettre à niveau les réseaux d’égouts, d’aqueducs et de voirie municipale au cours des quinze
prochaines années.
Edmonton estime les investissements en infrastructures pour la période 2004-2008 à plus de 3 milliards de dollars.
Confrontées à un vieillissement de leurs infrastructures et aux prises avec de graves problèmes d’équilibre
budgétaire, les villes-régions doivent chercher de nouvelles façons de planifier, de gérer et de financer leurs travaux
d’infrastructures, et ce, en étroite collaboration avec les autres paliers de gouvernements.
La première étape sera la mise en place d’un programme tripartite de financement des infrastructures municipales.
Les priorités d’intervention des villes-régions
Juin 2004
L’âge des infrastructures au Canada Quel pourcentage de la durée utile de nos
infrastructures avons-nous déjà utilisé?
Source : Société canadienne de génie civil Source : Société canadienne de génie civil
Assurer la mobilité des personnes et des biens par des réseaux de transport performants
Nos villes-régions doivent pouvoir demeurer attractives pour les entreprises. Dans un contexte de mondialisation
des marchés économiques, la mobilité des personnes et des marchandises deviennent primordiales.
L’accroissement de la mobilité des personnes et des biens a des effets bénéfiques pour l’ensemble de la société.
Les entreprises peuvent ainsi diminuer les pertes économiques liées à la congestion routière - les biens se
déplacent alors plus librement ce qui permet à la nouvelle économie d’être plus productive - tandis que les individus
augmenteront leur accès au marché de l’emploi, aux services publics et aux activités de loisirs.
Le transport en commun est l’un des principaux maillons de cet accroissement de la mobilité en diminuant, entre
autres, le nombre de véhicules sur les routes. Les villes-régions ayant un système de transport en commun efficace
auront alors un avantage concurrentiel.
L’Association canadienne du transport urbain évalue à 21 milliards de dollars les besoins en infrastructures des
réseaux de services de transport en commun au Canada pour la période 2004-2008. Il faudrait 6,9 milliards de
dollars pendant cette période pour conserver l’équipement en bon état et 14,1 milliards pour répondre
à l’accroissement de la demande prévue. Ces besoins découlent notamment de la baisse marquée des investis-
sements publics au cours des dernières années.
Ces investissements n’auront pas uniquement des effets bénéfiques pour la mobilité des biens et des personnes
puisque le transport en commun alimente positivement la croissance des secteurs centraux des villes-régions du
Canada. De plus, le Conseil du Trésor de la Colombie-Britannique estime que les investissements dans le transport
en commun sont beaucoup plus efficaces pour la création d’emplois que les sommes consacrées à d’autres modes
de transport.
À défaut d’un réinvestissement dans les réseaux de transport, il sera difficile d’alléger la congestion routière,
d’améliorer la qualité de l’air et de respecter les engagements du Canada relatifs au Protocole de Kyoto. L’important
sera d’établir un programme d’investissements durable s’appuyant notamment sur un partenariat et sur des
mesures fiscales spécifiques.
Avantages économiques du transport en commun
Favoriser une offre suffisante de logements à prix abordable
Le logement abordable est essentiel pour bâtir des collectivités viables et bien intégrées. Les villes-régions en plein
essor ont besoin d’un nombre suffisant de logements abordables pour tous les niveaux de revenus, y compris les
travailleurs à faible revenu, les immigrants et les autres personnes qui sont à l’origine du dynamisme actuel et futur
de nos régions métropolitaines.
La pénurie de logements abordables a un impact direct sur plusieurs personnes, en particulier sur les ménages à
faible revenu. Selon l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine, un ménage sur cinq n’a tou-
jours pas les moyens de se permettre un logement convenable. Ce problème est particulièrement aigu dans les
grandes villes-régions où se concentre la pauvreté.
« L’accroissement de la mobilité des personnes et
des biens a des effets bénéfiques pour l’ensemble
de la société. Les entreprises peuvent ainsi
diminuer les pertes économiques liées à la
congestion routière (...) tandis que les individus
augmenteront leur accès au marché de l’emploi,
aux services publics et aux activités de loisirs. »
« L’Association canadienne du transport urbain
évalue à 21 milliards de dollars les besoins en
infrastructures des réseaux de services de
transport en commun au Canada pour la période
2004-2008. »
« Selon l’Association canadienne d’habitation et de
rénovation urbaine, un ménage sur cinq n’a
toujours pas les moyens de se permettre un
logement convenable. »
« Une offre de logements insuffisante peut
représenter un important obstacle aux investis-
sements des entreprises et à la croissance en plus
d’influer sur le choix des immigrants qui cherchent
à s’établir au pays. »
Réduction de la congestion
Transport rapide des marchandises
Gain de temps
Accessibilité à la main-d’oeuvre
Impacts positifs sur l’environnement et la santé
Impacts sur la propriété
Valeur des immeubles
Revitalisation
Avantages liés aux investissements
Création d’emplois
Augmentation de la mobilité des travailleurs
Avantage en santé et sécurité
Avantages
économiques
($)
Taille des villes (population) Source : Association canadienne du transport urbain
À Toronto, 29 % des ménages consacrent plus de 30 % de leur revenu au paiement de leur loyer, seuil au-delà
duquel l’on parle de problème d’abordabilité. Cette proportion est de 26,1 % à Montréal, 31,4 % à Vancouver,
24,7 % à Halifax et 20,7 % à Winnipeg.
En plus de répondre à un besoin, le logement abordable constitue selon le Groupe financier de la Banque TD, une
politique économique « astucieuse » permettant d’éviter plusieurs problèmes. Une offre de logements insuffisante
peut en effet représenter un important obstacle aux investissements des entreprises et à la croissance en plus
d’influer sur le choix des immigrants qui cherchent à s’établir au pays.
Les villes-régions doivent se fixer des objectifs pour faire participer les gouvernements, les organismes à but non
lucratif et le secteur privé à la recherche de solutions créatrices et novatrices pour répondre aux besoins
des Canadiens.
Offrir des services à la personne de qualité
Les villes-régions sont en première ligne des demandes de la population en matière d’éducation de base, de santé
et de services sociaux, de loisirs, d’accessibilité à la culture, de sécurité publique, etc. Certaines de ces
responsabilités sont nouvelles pour les villes et la plupart d’entre elles nécessitent une meilleure coordination avec
les autres paliers de gouvernements étant donné les ressources économiques importantes qui leur sont consenties.
En ce domaine, certaines régions font face à des défis particuliers. Par exemple, plusieurs villes-régions offrent des
services et des programmes qui s’adressent à certains groupes de la population comme les immigrants récents, les
familles monoparentales, les autochtones, les sans-abris, les jeunes et les personnes âgées.
Il est primordial de reconnaître les villes comme des partenaires lors des négociations entourant la prestation de
services aux citoyens.
En ce domaine, rappelons que les organismes communautaires et les organismes d’économie sociale peuvent
représenter une réponse innovatrice pour répondre à ces problématiques.
Accroître l’éducation et la formation de la population
La plupart des villes-régions canadiennes ont un taux de scolarité plus faible que la majorité des régions métropo-
litaines américaines. Dans une économie largement dominée par le savoir, cette faible scolarisation explique en
grande partie la faible productivité de nos villes-régions et constitue donc l’un des principaux obstacles à la
compétitivité des entreprises canadiennes.
À l’heure actuelle, 40 % des adultes canadiens n’ont pas les habilités de lecture nécessaires. Pour satisfaire aux
exigences du marché du travail, le Conference Board du Canada souligne qu’il faudrait notamment consentir un
effort financier en matière d’éducation permanente.
Les villes-régions détiennent peu de leviers en matière d’éducation et de formation. Elles peuvent néanmoins jouer
un rôle de catalyseur pour adapter les différentes actions des gouvernements et mobiliser les employeurs, les
institutions et les groupes communautaires concernés.
À l’image du projet TalentWorks à Ottawa, les villes-régions doivent promouvoir, avec l’appui des gouvernements
supérieurs, des initiatives qui favorisent la concertation entre les individus, les entreprises et les institutions.
Tabler sur l’immigration comme un facteur d’enrichissement collectif
L’immigration a toujours été un facteur d’enrichissement culturel et économique, en particulier dans nos
villes-régions. Aujourd’hui, l’immigration ainsi que la diversité culturelle de la population jouent un rôle essentiel
dans le dynamisme de l’économie du savoir.
« Il est primordial de reconnaître les villes comme
des partenaires lors des négociations entourant la
prestation de services aux citoyens. »
« La plupart des villes-régions canadiennes ont un
taux de scolarité plus faible que la majorité des
régions métropolitaines américaines. »
« Les villes-régions doivent promouvoir, avec
l’appui des gouvernements supérieurs, des
initiatives qui favorisent la concertation entre les
individus, les entreprises et les institutions. »
« C’est principalement en devenant plus compéti-
tive et en créant des emplois de qualité que les
villes-régions seront en mesure d’attirer et de
retenir les nouveaux immigrants. »
Ménages canadiens qui ont des besoins
pressants de logement en 1996
Source : SCHL, Banque TD
Homme monoparental
2 %
Femme monoparentale
17 %
Famille avec enfants
17 %
Famille sans enfant
13 % Autres
6 %
Femme vivant seule
27 %
Homme vivant seul
17 %
Familles multiples
1 %
« Les villes-régions qui s’imposent avec le plus de
dynamisme ont fait des arts et de la culture un
élément central de leur stratégie de dévelop-
pement et de positionnement. »
« Les questions environnementales s’inscrivent
dans une problématique plus vaste consistant à
faire l’équilibre entre l’environnement et les enjeux
sociaux et économiques qui rendent nos villes
vivables et concurrentielles. »
Compte tenu du vieillissement de la population et de la diminution de la natalité, l’immigration est plus nécessaire
que jamais. Elle modifiera, par conséquent, le visage ethnique, linguistique et culturel de nos villes-régions. Dans
plusieurs de celles-ci, les nouveaux arrivants constitueront bientôt la majorité de la population.
C’est principalement en devenant plus compétitive et en créant des emplois de qualité que les villes-régions seront
en mesure d’attirer et de retenir les nouveaux immigrants. Des efforts supplémentaires doivent parallèlement être
consentis pour offrir les services et les infrastructures nécessaires à leur intégration.
Les divers paliers de gouvernement soutiennent déjà certains besoins et services liés à l’immigration. Il faut
néanmoins garantir les ressources monétaires et humaines nécessaires pour appuyer les services d’accueil, de
soutien à l’établissement, de subsistance, de cours de langues et d’intégration au marché du travail. Des mesures
doivent être également mises en place pour faciliter la reconnaissance des diplômes et des expériences de travail
des nouveaux arrivants.
Appuyer le dynamisme de la scène artistique et culturelle
Les villes-régions qui s’imposent avec le plus de dynamisme ont fait des arts et de la culture un élément central de
leur stratégie de développement et de positionnement.
Les arts et la culture jouent, d’abord et avant tout, un rôle essentiel dans la santé d’une communauté. Ils éduquent,
informent et sont le reflet de ce que nous sommes en tant que communauté. Les arts et la culture sont ainsi un
vecteur de cohésion sociale.
Les arts et la culture sont aussi un secteur d’emploi clé d’une ville-région. De plus, la facilité d’accès à un éventail
d’activités créatives et culturelles est reconnue comme un facteur clé de l’économie du savoir.
Plusieurs villes-régions, dont Vancouver, Toronto et Montréal, ont adopté ou sont sur le point d’adopter des
politiques qui reconnaissent le rôle structurant joué par les arts et la culture. Par ces politiques, ces villes-régions
poursuivent sensiblement les mêmes enjeux : garantir l’accessibilité des citoyens aux arts et à la culture et mettre
en place les outils nécessaires pour assurer le développement optimal de ce secteur d’activité.
Le dynamisme de la scène artistique et culturelle nécessite des investissements financiers très importants. Ainsi, il
est capital de trouver des solutions novatrices associant les gouvernements et le secteur privé dans le financement
de projets structurants. De plus, des mesures fiscales destinées spécifiquement aux arts et à la culture pourraient
être explorées.
Protéger et mettre en valeur notre environnement
La protection de l’environnement, la qualité de l’air et de l’eau ainsi que la gestion des matières résiduelles se
situent parmi les préoccupations principales des villes-régions du Canada étant donné leur influence sur la santé et
sur la qualité de vie de tous les citoyens.
La requalification des terrains abandonnés pour cause de contamination, demeure aussi préoccupante étant donné
les risques pour la santé publique dont, en particulier, pour les nappes phréatiques. Il se trouverait, au Canada,
quelque 3 000 terrains abandonnés de ce type. Néanmoins, ces terrains offrent d’extraordinaires possibilités de
développement.
Depuis l’émergence du concept de développement durable, les questions environnementales s’inscrivent de
surcroît dans une problématique plus vaste consistant à faire l’équilibre entre l’environnement et les enjeux sociaux
et économiques qui rendent nos villes vivables et concurrentielles.
Plusieurs initiatives gouvernementales viennent, d’ores et déjà, appuyer les villes-régions dans leurs efforts pour
protéger et mettre en valeur l’environnement. Il s’agit notamment des fonds municipaux verts administrés par la
FCM et des fonds fédéraux et provinciaux pour l’assainissement des sites contaminés.
Ces initiatives doivent être maintenues. De plus, la possibilité de mettre en place de nouvelles stratégies
pour protéger les espaces boisés en milieu urbanisé, devrait faire l’objet d’échanges entre les trois paliers
de gouvernement.
Part de la croissance de la population
due à l’immigration
%
72 75 78 81 84 87 90 93 96 99 02 05 06 11 14 17 20 23 25
180
160
140
120
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40
20
0
180
160
140
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20
0
Source : Statistique Canada, Banque TD
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