THESE Présentée à L’UNIVERSITE DE POITIERS Pour l’obtention du grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS ECOLE SUPERIEURE D’INGENIEURS DE POITIERS ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES POUR L’INGENIEUR Diplôme National - Arrêté du 7 Août 2006 SPECIALITE : Automatique et Génie Électrique Présentée par Émile Bowendnéré MOUNI Ingénieur E.S.I.P Contribution à l’amélioration des performances des génératrices synchrones : nouvelle structure d’excitation basée sur une machine à aimants et combinée à des lois de commande avancées. Directeur de Thèse : Gérard CHAMPENOIS Co-encadrement : Slim TNANI Présentée et soutenue publiquement le 25 Novembre 2008 COMPOSITION DU JURY Président : Mme M. PIETRZAK-DAVID Professeur, I.N.P de Toulouse Rapporteurs : M. E. MONMASSON M. H. RAZIK Professeur,Université de Cergy-Pontoise Maı̂tre de Conférences, HDR, Université de Nancy Examinateurs : M. M. M. M. M. Professeur, Université de Poitiers Professeur, Université de Poitiers Responsable bureau d’étude, Leroy Somer Directeur scientifique, Leroy Somer Maı̂tre de Conférences, Université de Poitiers G. CHAMPENOIS P. COIRAULT P. MANFE J. SAINT-MICHEL S. TNANI Thèse préparée au sein du Laboratoire d’Automatique et d’Informatique Industrielle de Poitiers. Mis en page avec la classe thloria. Remerciements Un travail de trois ans ne pourrait se concrétiser sans un ensemble d’aides souvent nécessaires mais toujours précieuses. C’est pourquoi, je voudrais remercier ici tous ceux qui ont contribué au bon déroulement de mon travail, aussi bien par leur encadrement, leurs compétences que par leur soutien. Mes premiers remerciements vont tout naturellement au Seigneur Tout Puissant qui a su me guider tout au long de ce travail, qui m’a donné la santé, l’inspiration, l’intelligence, en un mot tout ce dont j’ai eu besoin pour réussir mon travail. Je remercie Monsieur Gérard Champenois, directeur du Laboratoire d’Automatique et d’Informatique Industrielle, de m’avoir accueilli dans son laboratoire et d’avoir été mon directeur de thèse. Qu’il trouve ici ma grande reconnaissance pour les multiples fois qu’il m’a débloqué grâce à sa perspicacité, son sens inouı̈ de la recherche scientifique ainsi que le sacrifice de ses vacances qui m’ont permis de terminer ma thèse dans les temps impartis. Un merci particulier à Monsieur Slim Tnani, mon co-directeur de thèse, qui m’a suivi tout au long de ces trois années. Il a su me conseiller et me guider tout au long de ce travail de thèse. Je lui suis reconnaissant pour ses qualités professionnelles, intellectuelles et humaines qui ont agrémenté cette thèse. Je suis très sensible à l’honneur que me fait Madame Maria PIETRZAK-DAVID, Professeur à l’INP de Toulouse en acceptant de présider mon jury de thèse. Que Monsieur Patrick Coirault, Professeur à l’université de Poitiers, en acceptant de participer à mon jury de thèse, trouve ici l’expression de mes sincères remerciements. Que Messieurs Éric Monmasson, Professeur à l’Université de Cergy-Pontoise et Hubert Razik, Maı̂tre de Conférence à l’Université de Nancy, Habilité à Diriger des Recherches, soient témoins de ma profonde gratitude pour avoir accepté de juger mon travail en tant que rapporteurs de cette thèse. Je témoigne de ma profonde gratitude à l’entreprise LEROY SOMER, grâce à qui, une validation expérimentale croisée de notre étude a pu être effectuée. Mes remerciements vont particulièrement à Messieurs Philippe Manfé, responsable du bureau d’étude « alternateurs » et Jacques Saint-Michel, directeur scientifique de Leroy Somer, pour leur soutien, leur aide ainsi que leur participation à mon jury de thèse. Je remercie vivement Olivier Bachelier pour sa sympathie et son aide précieuse sur la commande robuste de « ma machine ». Qu’il trouve à travers ces quelques mots l’expression de ma grande estime et de ma reconnaissance. Les données expérimentales présentées dans cette thèse n’auraient pas été possibles sans l’aide combien précieuse de Monsieur Pascal Rogeon, technicien électronique au LAII, qui m’a beaucoup aidé dans la réalisation de mon banc d’essai expérimental. De la réalisation i des cartes électroniques au câblage global du banc d’essai, il a su m’apporter tout son savoir-faire et sa bonne humeur. Je voudrais ici lui témoigner toute ma gratitude et mon admiration pour l’aide indispensable dont j’ai bénéficiée de sa part. À Norovola qui m’a toujours soutenu et qui m’a beaucoup aidé durant ces trois années. À toi, je te dis merci, merci pour ta patience, merci pour ta gentillesse, en un mot merci d’être ce que tu es. Je remercie tous ceux que j’ai côtoyés durant ces années et qui ont contribué à la réussite de ce projet. Je pense à toutes les équipes du LAII, aussi bien les doctorants que les permanents, pour les très bonnes conditions de travail et la sympathique ambiance qui m’ont permis de mener à bien mon projet. Je ne saurai citer des noms de peur d’en oublier. Veuillez trouver à travers ces quelques mots ma reconnaissance ainsi que mon respect. ii À ma défunte mère, À Norovola et à Lucie iii iv Table des matières Introduction générale 1 1 Problématique et Motivations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 Organisation du mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Chapitre 1 Généralités sur les génératrices synchrones 5 1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.2 Bref historique sur les machines électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.3 Aperçu sur les évolutions technologiques des machines synchrones . . . . . 7 1.3.1 Le bobinage de la machine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.3.1.1 Les bobinages à pas diamétral . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.3.1.2 Les bobinages à pas raccourci . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.3.1.3 Les bobinages répartis réguliers . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.3.1.4 La supraconductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Échauffement et refroidissement des machines . . . . . . . . . . . . 9 1.3.2.1 Échauffement et techniques d’isolation . . . . . . . . . . . 9 1.3.2.2 Le refroidissement des machines électriques . . . . . . . . 10 1.3.2 1.4 1.5 Systèmes d’excitation des génératrices synchrones . . . . . . . . . . . . . . 11 1.4.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1.4.2 Présentation des structures d’excitation par alternateur inversé . . . 12 1.4.3 Comparaison des différentes structures d’excitation . . . . . . . . . 15 1.4.3.1 La surcharge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 1.4.3.2 L’auto-amorçage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 1.4.3.3 La fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 1.4.3.4 La dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Essais expérimentaux sur une machine équipée d’une excitation shunt . . . 17 1.5.1 La machine équipée d’excitatrice classique . . . . . . . . . . . . . . 17 1.5.2 Conditions expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 v Table des matières 1.5.3 1.5.4 Résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 1.5.3.1 Essai d’impact et de délestage . . . . . . . . . . . . . . . . 19 1.5.3.2 Démarrage de machine asynchrone . . . . . . . . . . . . . 21 Résumé des résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 1.6 Problématique de notre travail de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 1.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Chapitre 2 Modélisation et identification de la génératrice synchrone 2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 2.2 Expressions des inductances de la machine synchrone . . . . . . . . . . . . 25 2.3 2.4 2.2.1 Les inductances et mutuelles rotoriques . . . . . . . . . . . . . . . . 26 2.2.2 Les inductances et mutuelles statoriques . . . . . . . . . . . . . . . 27 Rappels sur la transformation d’axes dq0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.3.1 La transformation de CLARKE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.3.2 La transformation de CONCORDIA . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 2.3.3 La transformation de PARK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Modélisation de la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 2.4.1 2.4.2 2.4.3 2.4.4 2.4.5 2.5 vi 25 Modèle de l’alternateur dans le repère de PARK . . . . . . . . . . . 32 2.4.1.1 Application de la transformée de Park aux flux . . . . . . 32 2.4.1.2 Modèle électique générique de la génératrice synchrone . . 34 Prise en compte de l’équation mécanique . . . . . . . . . . . . . . . 35 2.4.2.1 Essai de décélération de la machine . . . . . . . . . . . . . 36 2.4.2.2 Détermination des paramètres de l’équation mécanique . . 36 2.4.2.3 Équation mécanique générale . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Représentation d’état de la génératrice synchrone . . . . . . . . . . 38 2.4.3.1 Modèle à charge interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 2.4.3.2 Modèle à charge externe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Équivalence vis à vis du modèle conventionnel . . . . . . . . . . . . 44 2.4.4.1 Le modèle électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 2.4.4.2 Mise en équation du système . . . . . . . . . . . . . . . . 48 2.4.4.3 Expressions des paramètres relatifs à l’axe d . . . . . . . . 49 2.4.4.4 Expressions des paramètres relatifs à l’axe q . . . . . . . . 50 2.4.4.5 Récapitulatif des résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . 51 Notions de saturation dans la machine . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Validation et identification paramétrique de la machine . . . . . . . . . . . 52 2.5.1 Essai de court circuit brusque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 2.5.2 Normes IEEE relatives à l’identification paramétrique . . . . . . . . 54 2.5.3 2.5.4 2.6 2.5.2.1 Réactances et constantes de temps de l’axe direct . . . . . 54 2.5.2.2 Réactances et constantes de temps de l’axe en quadrature 2.5.2.3 Constantes de temps en circuit ouvert . . . . . . . . . . . 56 56 Module didactique de calcul de paramètres par méthode itérative . 56 2.5.3.1 Design de l’interface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 2.5.3.2 Algorithme d’estimation paramétrique . . . . . . . . . . . 59 2.5.3.3 Application de l’algorithme à un essai en simulation . . . . 61 2.5.3.4 Application de l’algorithme sur des données expérimentales 63 Validation des modèles développés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Chapitre 3 Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone 71 3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 3.2 Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine . . 72 3.2.1 Bref rappel sur les deux structures d’excitation . . . . . . . . . . . 72 3.2.2 Le mode de glissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 3.2.3 3.2.2.1 Présentation de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 3.2.2.2 Application à la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . 75 Comparaison des résultats de simulation entre les structures d’alimentation en tension et en courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 3.2.4 3.3 3.2.3.1 Résultats avec l’excitation par source de courant (ESC) . . 78 3.2.3.2 Résultats avec l’excitation par source de tension (EST) . . 80 3.2.3.3 Comparaison entre les deux structures . . . . . . . . . . . 82 3.2.3.4 Influence de la fréquence d’excitation . . . . . . . . . . . . 82 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 La commande prédictive de la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . . . 84 3.3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 3.3.2 Théorie de la commande prédictive . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 3.3.2.1 Description du modèle discret . . . . . . . . . . . . . . . . 85 3.3.2.2 La première équation de Diophante . . . . . . . . . . . . . 86 3.3.2.3 La seconde équation de Diophante . . . . . . . . . . . . . 87 3.3.2.4 Prédiction de la sortie et génération de loi de commande prédictive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 vii Table des matières 3.3.2.5 3.4 3.3.3 Application à la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . 90 3.3.4 Vérification de l’efficacité de la loi de commande . . . . . . . . . . . 94 3.3.5 Robustesse vis à vis de la variation de paramètres du modèle . . . . 98 3.3.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 La commande par retour de sortie dynamique de la GS . . . . . . . . . . . 99 3.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 3.4.2 Notions de valeurs singulières et de norme H∞ . . . . . . . . . . . . 99 3.4.3 3.5 Calcul du correcteur R S T . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Formulation du problème H∞ standard . . . . . . . . . . . . . . . . 100 3.4.4 Utilisation de fonctions de pondération . . . . . . . . . . . . . . . . 103 3.4.5 Résolution du problème H∞ via les équations de Riccati . . . . . . 104 3.4.5.1 Exposé de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 3.4.5.2 Application à la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . 105 3.4.6 Implémentation et résultats de simulation . . . . . . . . . . . . . . 107 3.4.7 Vérifictaion de la robustesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 3.4.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 Conclusion et analyse Critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 Chapitre 4 Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 4.2 Réalisation du banc d’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 4.2.1 Analyse fonctionnelle du banc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 4.2.2 Le système d’entraı̂nement du banc . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 4.2.3 viii 111 4.2.2.1 La machine à courant continu . . . . . . . . . . . . . . . . 114 4.2.2.2 Le variateur WNTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 4.2.2.3 Paramétrage du variateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 4.2.2.4 La dynamo tachymétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Description du système d’alimentation de l’excitation . . . . . . . . 117 4.2.3.1 La machine synchrone à aimants permanents . . . . . . . 117 4.2.3.2 Conversion du résolveur en codeur incrémental . . . . . . 118 4.2.3.3 Le pont à thyristors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 4.2.3.3.1 La fonction Arcosinus . . . . . . . . . . . . . . . 120 4.2.3.3.2 La génération des impulsions . . . . . . . . . . . 122 4.2.3.3.3 Les modules de puissance . . . . . . . . . . . . . 123 4.2.4 Le module d’implantation en Temps réel . . . . . . . . . . . . . . . 124 4.2.4.1 Les convertisseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 4.2.4.2 Le codeur incrémental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 4.2.4.3 Le controlDesk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 4.2.5 La charge de la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 4.2.6 Le banc expérimental complet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 4.3 Schémas d’implantation des lois de commande en temps réels . . . . . . . . 131 4.4 La génératrice synchrone avec excitatrice classique et adaptation au banc expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 4.5 4.6 4.7 Conditions expérimentales des essais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 4.5.1 Essais de démarrage de machine asynchrone . . . . . . . . . . . . . 134 4.5.2 Essais d’impact/délestage de charge R L . . . . . . . . . . . . . . . 135 Présentation des résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 4.6.1 Essais de démarrage sur une machine asynchrone . . . . . . . . . . 137 4.6.2 Essais d’impact/délestage de charge RL . . . . . . . . . . . . . . . . 139 4.6.3 Les grandeurs d’excitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 4.6.4 Effet sur la vitesse de rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 4.6.5 Comportement de la machine à aimants permanents . . . . . . . . . 143 Exploitation des résultats et analyse critique . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 4.7.1 Démarrage de machine asynchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 4.7.1.1 Détails des résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . 144 4.7.1.2 Comparaison des structures d’excitation lors du démarrage de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 4.7.2 Impact/délestage de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 4.7.2.1 Détails des résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . 153 4.7.2.2 Comparaison des structures d’excitation lors d’impact/délestage de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 4.7.3 4.8 Conclusion sur les résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 Conclusion générale et perspectives 165 Annexes 169 Annexe A Code Matlab du modèle interne 169 ix Table des matières Annexe B Algorithme d’élaboration du correcteur R S T 171 Annexe C Code C de calcul d’Arcosinus implanté dans le PIC16F876 175 Annexe D Quelques difficultés liées à la mise en route du banc expérimental et solutions 179 Bibliographie 183 x Table des figures 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 1.10 1.11 1.12 1.13 1.14 Machine de Gramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bobinage à pas raccourci : cas d’une machine à 12 encoches au stator (p=2). Bobinages repartis réguliers d’après [SMich] . . . . . . . . . . . . . . . . . Excitation d’une génératrice synchrone utilisant un alternateur inversé. . . Excitation SHUNT de la GS (source Leroy Somer [d448]) . . . . . . . . . . Excitation PMG de la GS (source Leroy Somer [d448]) . . . . . . . . . . . Excitation AREP de la GS (source Leroy Somer [d448]) . . . . . . . . . . . Structure de régulation de la génératrice synchrone. . . . . . . . . . . . . . Caractéristique de surcharge de la génératrice synchrone . . . . . . . . . . Génératrice synchrone avec système d’excitation SHUNT Leroy Somer . . . Courant et tension de phase de la GS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Courant et tension d’inducteur de l’excitatrice . . . . . . . . . . . . . . . . Tension et courant de phase lors du démarrage de MAS . . . . . . . . . . Schéma de principe de la commande de la génératrice synchrone ( GS : Génératrice synchrone) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 8 8 12 13 13 13 14 15 17 19 20 21 Schéma simplifié de la génératrice synchrone avec ses amortisseurs . . . . . Vitesse de rotation lors de la décélération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Génératrice synchrone avec charge interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . Principe de la génératrice synchrone à charge externe . . . . . . . . . . . . Schéma Simulink du modèle à charge externe . . . . . . . . . . . . . . . . . Vue schématique des différents flux dans la machine sur les axes d et q . . Schéma électrique de la génératrice synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . Essai à vide expérimental de la machine LSA 371 . . . . . . . . . . . . . . Courants de court-circuit et enveloppe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diagramme général d’estimation paramétrique de la machine . . . . . . . . Interface graphique pour l’estimation paramétrique . . . . . . . . . . . . . Diagramme d’estimation paramétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diagramme d’exécution de l’algorithme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Subdivision des plages transitoires et sub-transitoires . . . . . . . . . . . . Aperçu de l’interface des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Résultats après exécution des algorithmes de calcul . . . . . . . . . . . . . Tension et courant expérimentaux de la GS à vf = 30V avec variation de la charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.18 Courant d’excitation de la génératrice sycnhrone . . . . . . . . . . . . . . . 26 37 39 42 44 46 47 52 54 57 58 59 60 61 62 63 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 2.10 2.11 2.12 2.13 2.14 2.15 2.16 2.17 xi 23 65 67 Table des figures 3.1 3.2 3.11 3.12 3.13 3.14 3.15 3.16 3.17 3.18 3.19 3.20 3.21 3.22 Structures d’excitation de la GS par source de courant (a) et de tension (b) 72 Portrait de phase d’un système soumis à une commande par mode de glissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Tension simple de la GS munie d’ESC lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Courant d’excitation de la GS munie d’ESC lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 Tension d’excitation de la GS munie d’ESC lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 Courant d’excitation de la GS munie d’EST lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Tension d’excitation de la GS munie d’EST lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Tension simple de la GS munie d’EST lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Schéma de commande de type R S T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 Principe de la commande prédictive dans le cas d’un système mono entrée mono sortie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Réponse indicielle du système (trait plein) et du modèle réduit (pointillé). . 93 Schéma de principe de la commande de la génératrice synchrone (GS) . . . 94 Tension simple et courant de sortie de la machine . . . . . . . . . . . . . . 95 Tension d’excitation de la GS munie du correcteur RST. . . . . . . . . . . 96 Courant d’excitation de la GS munie du correcteur RST. . . . . . . . . . . 96 Vitesse de rotation de la machine lors des essais d’impact/délestage de charge. 97 Valeurs singulières d’une matrice de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 Problème standard de la commande H∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 Problème H∞ avec filtres de pondération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Tension simple et courant de la GS sous contrainte H∞ . . . . . . . . . . . 107 Tension d’excitation de la GS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Courant d’excitation de la GS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 4.8 4.9 4.10 4.11 4.12 4.13 4.14 Schéma fonctionnel du banc d’essai expérimental . . . . . . . . . Schéma de connections du VNTC au réseau . . . . . . . . . . . Interface de paramétrage du variateur d’après [als00] . . . . . . Principe de fonctionnement d’un résolveur . . . . . . . . . . . . Représentation des signaux électriques du résolveur . . . . . . . Diagramme fonctionnel de l’oscillateur AD2S99 [pros] . . . . . . Diagramme fonctionnel du convertisseur AD2S90 d’après [r2dc] Schéma d’implantation et de calcul de l’Arcosinus . . . . . . . . Estimation de la fonction arcosinus . . . . . . . . . . . . . . . . Configuration de broches du TCA785 et diagramme des signaux Face avant du convertisseur statique à thyristors . . . . . . . . . Réalisation pratique du pont à thyristors . . . . . . . . . . . . . Vue d’ensemble de la structure interne de la DS1104 . . . . . . . Aperçu de l’interface ControlDesk . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 3.10 xii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 115 116 117 118 119 119 121 121 122 123 124 125 127 4.15 4.16 4.17 4.18 4.19 4.20 4.21 4.22 4.23 4.24 4.25 4.26 4.27 4.28 4.29 4.30 4.31 4.32 4.33 4.34 4.35 4.36 4.37 4.38 Charge résistive et inductive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Accouplement de machines sur un même axe de rotation . . . . . . . . . . 129 Partie électrique du banc expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 Banc expérimental final câblé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Schéma fonctionnel d’implantation des lois de commande . . . . . . . . . . 131 Diagramme d’estimation de la vitesse à partir des tensions de la GS . . . . 132 Rampes utilisées pour l’estimation de la fréquence de rotation . . . . . . . 133 Potentiomètre de stabilité du régulateur de la machine standard . . . . . . 136 Résultats en régime permanent (cas de la commande H∞ ) . . . . . . . . . 137 Tensions et courants de phase relatifs au cas « dem1 » . . . . . . . . . . . . 138 Tensions et courants de phase relatifs au cas « imp4 » . . . . . . . . . . . . 140 Tensions et courants d’excitation relatifs au cas « dem1 » . . . . . . . . . . 141 Tensions et courants d’excitation relatifs au cas « imp4 » . . . . . . . . . . 142 Vitesse de rotation lors d’impact/délestage de charge : cas de l’essai « imp3 »avec GLAII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 Vitesse de rotation lors du démarrage de la MAS : cas de l’essai « dem1 »avec GLAII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Courant et tension de phase de la MSAP lors d’un démarrage de MAS . . 144 Dépassement de tension lors du démarrage de la MAS . . . . . . . . . . . . 149 Chute de tension lors du démarrage de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . 150 Temps de réponse lors du démarrage de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . 151 T HDt lors du démarrage de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 Dépassement de tension lors du délestage de charge . . . . . . . . . . . . . 159 Chute de tension lors de l’impact de charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Temps de réponse lors de l’impact/délestage de charge . . . . . . . . . . . 161 Taux de distorsion de la tension de sortie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 A.1 Schéma Simulink du modèle à charge interne . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 xiii Table des figures xiv Liste des tableaux 1.1 1.2 1.3 1.4 Classe d’échauffement et isolation des machines électriques . Conditions expérimentales d’essais d’impact de charge . . . . Condition initiale avant le démarrage de la MAS de 1.1 kW . Tableau récapitulatif des résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 18 19 22 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 Paramètres de la machine LSA371, 4-pôles . . . . . . . . . Relations de correspondance des paramètres de la machine Résultats expérimentaux relatifs à sept essais . . . . . . . . Conditions d’essais d’impact/délestage de charge . . . . . . Résultats comparatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 51 63 64 66 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 Données de comparaison à 50Hz . . . . . . Données de comparaison à 200Hz . . . . . Données de comparaison à 1000Hz . . . . Plages de variation de quelques paramètres Plages de variation de quelques paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 83 83 98 109 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 4.8 4.9 4.10 4.11 4.12 4.13 4.14 4.15 4.16 4.17 4.18 Caractéristiques nominales de la MCC C160 . . . . . . . . . . . Conditions expérimentales d’essais de démarrage de MAS . . . . Conditions expérimentales d’essais d’impact/délestage de charge Résultats essai à vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Résultats essai « dem1 »(conditions initiales PF=0.1, I=4A) . . Résultats essai « dem2 »(conditions initiales PF=0.4, I=4A) . . Résultats essai « dem3 »(conditions initiales PF=0.6, I=4A) . . Résultats essai « dem4 »(conditions initiales PF=0.8, I=4A) . . Résultats essai « acti »(conditions initiales PF=1, I=4A) . . . . Résultats essai « dem5 »(conditions initiales PF=0.24, I=8A) . . Résultats essai « dem6 »(conditions initiales PF=0.4, I=8A) . . Résultats essai « dem7 »(conditions initiales PF=0.6, I=8A) . . Résultats essai « dem8 »(conditions initiales PF=0.8, I=8A) . . Résultats essai « dem9 »(conditions initiales PF=0.4, I=9.7A) . Résultats essai « dem10 »(conditions initiales PF=0.4, I=11A) . Résultats essai « imp1 » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Résultats essai « imp2 » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Résultats essai « imp3 » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 134 135 145 145 145 146 146 146 147 147 147 147 148 148 153 154 154 xv . . . . . . . . . . . . de la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . machine . . . . . Liste des tableaux 4.19 4.20 4.21 4.22 4.23 4.24 4.25 4.26 4.27 4.28 4.29 4.30 4.31 xvi Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats Résultats essai essai essai essai essai essai essai essai essai essai essai essai essai « imp4 » « imp5 » « imp6 » « imp7 » « imp8 » « imp9 » « imp10 » « imp11 » « imp12 » « imp13 » « imp14 » « imp15 » « imp16 » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 155 155 155 156 156 156 157 157 157 158 158 158 Introduction générale La conversion électromécanique consiste à transformer l’énergie mécanique en énergie électrique et réciproquement via des machines électriques. Ces dernières ont bénéficié, depuis de nombreuses années, d’une attention particulière de la part des chercheurs et surtout des industriels. Depuis plusieurs décennies, les industriels portent un intérêt constant pour les machines en général et pour la génératrice synchrone en particulier dont le rôle est de produire de l’électricité à partir de l’énergie mécanique. Cette machine, au delà de ses utilisations classiques dans des domaines tels que la traction ferroviaire, la production dans les centrales nucléaires, hydrauliques et les groupes électrogènes, est de plus en plus utilisées dans les systèmes embarqués tels que les navires à propulsion électrique. La génératrice synchrone est une machine composée principalement de deux parties, à savoir un inducteur généralement au rotor et d’un induit au stator. Le bobinage inducteur, grâce à une alimentation appropriée, permet de générer un champ électromagnétique ayant pour conséquence d’induire dans le bobinage induit, une tension triphasée récupérable via les bornes de la machine. Plusieurs technologies d’alimentation de cet inducteur ont été développées depuis plusieurs années afin d’améliorer les performances des machines et le choix de l’une ou de l’autre des technologies dépend généralement de l’application que l’on souhaite faire des machines et surtout des contraintes de fonctionnement de ces dernières. La particularité de la génératrice synchrone, comme son nom l’indique, est de produire des tensions de sortie dont la fréquence est rigoureusement liée à celle du champ tournant (champ inducteur). Ainsi, il devient aisé de fixer cette fréquence grâce à une régulation adéquate de la vitesse de rotation de l’arbre d’entraı̂nement de la génératrice. Les systèmes d’alimentation de l’inducteur dont nous parlions précédemment, sont élaborés en accord avec les exigences des cahiers des charges. Pour ce faire, on utilise des correcteurs en vue de contrôler les tensions de sortie des machines. En effet, l’amplitude de ces tensions dépend intégralement du champ tournant principal ; l’idée est donc, en fonction de l’état de la machine, d’adapter le champ inducteur pour garder une amplitude constante en sortie. Pour cela, la principale contrainte est généralement son immunité vis-à-vis des perturbations extérieures (charge, délestage) et intérieures (variations des paramètres). Plusieurs structures de commande sont utilisées dans les applications industrielles et malgré le développement des techniques d’automatique et des performances des calculateurs, le correcteur le plus utilisé reste sans conteste le traditionnel PID (Proportionnel, Intégral et Dérivateur). Le reproche que l’on fait souvent à ce type de correcteur, 1 Introduction générale n’est pas tant ses performances, qui peuvent être quelques fois excellentes, mais surtout et généralement son mode de réglage non standardisé qui reste empirique surtout dans le domaine industriel. 1 Problématique et Motivations Depuis de nombreuses années, les électrotechniciens se sont intéressés à l’amélioration des performances des machines électriques. C’est ainsi que des travaux importants ont été réalisés sur la structure des machines afin de les optimiser. Grâce à ces optimisations, les quantités de cuivre utilisées pour le bobinage des machines sont de plus en plus réduites conduisant à des tailles de machine plus faibles en restant performantes. Les systèmes de génération du champ tournant des machines ont fait l’objet également d’attention particulière. Plusieurs structures aient été développées dans les industries et celle la plus utilisée intègre une génératrice inversée (inducteur au stator et induit au rotor). Ce type d’excitation comprenant une génératrice synchrone inversée couplée sur le même arbre que la génératrice synchrone principale, alimente l’inducteur de cette dernière au travers d’un pont redresseur à diodes. Finalement grâce à un correcteur de type PID, la commande en tension de la génératrice s’effectue par l’ajustement de l’excitation de la tension d’inducteur de l’excitatrice. Bien que ces améliorations soient importantes et apportent de bonnes réponses aux préoccupations des industriels, notons qu’avec les structures d’excitation classiques combinées avec les systèmes de régulations traditionnels, certains phénomènes indésirables peuvent survenir lors du fonctionnement des machines. C’est ainsi que l’on assiste lors des impacts de charges, à des phénomènes de roue libre du pont à diodes. Ce fonctionnement est très néfaste dans la mesure où durant ce mode de fonctionnement aucune loi de commande n’est efficace et le système se comporte comme un système en boucle ouverte. Le phénomène de roue libre, qui ne dure cependant que quelques dizaines de millisecondes, contribue largement à rallonger le temps de réponse et l’amplitude du creux de tension de la machine en cas d’impact de charge. Lors du délestage, le pont à diodes rend impossible l’application de tensions négatives sur l’inducteur pour accélérer la réduction du courant d’excitation et provoque par conséquent une surtension. Par ailleurs, compte tenu du type d’excitation qui est utilisée, la qualité des signaux présente des taux de distorsion assez importants. Ayant fait l’inventaire des problèmes rencontrés par les structures classiques, nous pouvons maintenant proposer des voies d’amélioration pour les génératrices synchrones. La première modification importante que nous préconisons est liée au système d’excitation. Nous remplaçons la structure classique d’excitation par une source de tension, dont la dynamique est par nature très rapide, combinée à un pont redresseur à thyristors. Cette combinaison a un double objectif : assurer la capacité d’obtenir des tensions négatives 2 2. Organisation du mémoire sur l’inducteur et éviter tout phénomène de roue libre, observé avec les structures classiques. Afin d’optimiser davantage les performances dues à notre approche, des lois de commandes plus évoluées, modernes et robustes seront utilisées. L’objectif recherché avec ces lois, est de fournir au pont à thyristors l’angle de retard optimal en fonction de la tension de sortie de la machine (sans capteur de courant supplémentaire). 2 Organisation du mémoire Le travail de thèse que nous présentons dans ce mémoire est le résultat de trois années de travail effectué au sein du Laboratoire d’Automatique et d’Informatique Industrielles (LAII). Il est relatif à la contribution à l’amélioration des performances des génératrices synchrones via une nouvelle structure d’excitation et des lois de commande modernes. Le mémoire est constitué de quatre chapitres traitant chacun d’une partie spécifique. Le premier chapitre présente le cadre de notre travail. Une présentation des machines synchrones est donnée ainsi que les différentes structures d’excitation utilisées actuellement. Ce chapitre fait l’état de l’art sur la question centrale de notre étude et montre rapidement les différentes évolutions qui ont été observées dans le domaine des machines électriques depuis la machine de Gramme (1869) à nos jours. Dans ce chapitre des essais expérimentaux sont fournis afin de montrer les limites des structures existantes. C’est alors que la nouvelle approche proposée dans le cadre de cette thèse, pour l’excitation des machines synchrones clora ce chapitre introductif. Dans le second chapitre, nous présentons une théorie détaillée sur la modélisation de la génératrice synchrone. Cette étape est primordiale car elle permet non seulement une meilleure connaissance de la machine mais aussi prépare efficacement le terrain à l’application des lois de commande que nous souhaitons mettre en place. Plusieurs modèles basés sur des approches spécifiques, y sont présentés. Une comparaison des résultats de simulation obtenus grâce à ces différents modèles, a permis de conclure sur l’efficacité ainsi que la flexibilité de chaque méthode de modélisation. Enfin, une interface didactique, développée sous Matlab/SimulinkT M , basée sur un essai en court-circuit et utilisant l’estimation paramétrique de la machine synchrone, permet de trouver les paramètres de cette dernière. Cette estimation, validée en simulation et expérimentalement, est très utile dans l’étude du comportement de la machine par exemple, vis-à-vis de la saturation de son circuit magnétique. Au début du troisième chapitre, nous allons montrer les avantages que la nouvelle structure d’excitation proposée apporte par rapport aux structures classiques. Par la suite, nous développons les théories de la commande prédictive et de la commande par retour de sortie dynamique utilisant la méthode H∞ . Ces lois sont testées en simulation et nous comparons quant à leur efficacité en termes de suivie de consigne, de rejet de perturbation ainsi que de robustesse paramétrique. 3 Introduction générale La partie expérimentale intervient dans le dernier chapitre dans lequel nous présentons la réalisation du banc de test. Il faut noter que nous nous sommes occupés de l’intégralité de ce travail allant de la spécification du cahier de charges à la réalisation des essais expérimentaux. Il a donc fallu réaliser des cartes de contrôle, de mesures, des montages spécifiques et bien d’autres choses sur lesquelles nous reviendrons. Dans ce chapitre nous étudierons, avec l’aide d’une DSpace, le comportement expérimental de la machine soumise à des essais d’impact/délestage de charge et de démarrage de machine asynchrone. Finalement, tous les résultats expérimentaux sont présentés avec en plus une étude comparative avec une machine industrielle équipée d’une structure d’excitation classique en vue de faire ressortir les avantages de la nouvelle structure d’excitation combinée à des lois de commande modernes ainsi que les contributions de notre travail de thèse. 4 Chapitre 1 Généralités sur les génératrices synchrones 1.1 Introduction Depuis de nombreuses années, on observe un intérêt croissant pour l’amélioration des performances des génératrices synchrones. Ces dernières sont largement répandues dans l’industrie où elles sont plus connues sous le nom d’alternateurs. Il existe plusieurs variantes d’alternateurs [wil00, gra93, bru98, min99] qui peuvent se différencier les unes des autres par leur inducteur (généralement le rotor). Ce dernier est soit bobiné à pôles lisses ou saillants soit à aimants permanents. Pour ce qui est de l’induit (généralement le stator), il est obligatoirement bobiné. Ce chapitre présente l’état de l’art sur la génératrice synchrone en fournissant quelques généralités sur cette dernière. Nous introduirons notre travail par un bref rappel sur l’historique des machines électriques en général puis nous présenterons quelques évolutions technologiques de la machine synchrone tant sur le plan mécanique, thermique et qu’électrique. Ceci nous conduira à un exposé sur les systèmes d’alimentation ou d’excitation déjà développés et nous nous attarderons sur trois d’entre eux largement utilisés à l’heure actuelle. Ensuite, des résultats d’essais expérimentaux effectués sur l’un de ces systèmes d’excitation (excitation shunt de chez Leroy Somer) seront présentés afin de montrer les limites des structures d’excitation classiques et les voies d’amélioration. Finalement, nous conclurons ce chapitre par notre problématique de travail basée sur une nouvelle approche d’excitation de la génératrice synchrone couplée à des lois de commande modernes. 1.2 Bref historique sur les machines électriques Avant de nous étaler aussi longuement que nous le souhaitions sur la machine synchrone, il convient de faire un petit détour sur les prémices de cette machine combien importante et intéressante dans notre vie de tous les jours. Nous pouvons affirmer sans trop nous tromper que l’histoire des machines électriques débute avec le professeur Pacinito (1841-1912) qui effectua des travaux sur un anneau 5 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones tournant dans un champ magnétique. Dans cette expérience, bien que restée au stade expérimental, il a envisagé une utilisation en mode générateur et moteur. Cependant certaines voix se sont levées pour réfuter cette théorie car l’effet magnétique du courant électrique a été découvert un peu plus tôt par Oersted en 1820 et l’induction magnétique par Faraday en 1831 [cha83]. En 1869, le belge Zénobe Gramme réalisa les premières génératrices à courant continu en imaginant le collecteur. Ses travaux furent présentés à l’Académie des Sciences de Paris et cette première machine a reçu le nom de machine de Gramme dont une photo est donnée par Fig.1.1. Figure 1.1 – Machine de Gramme En 1887 Nikola Tesla (1856-1943), ingénieur yougoslave en électronique, né en Croatie, fonde une société de construction d’alternateurs. Grâce à ses travaux, le courant alternatif va gagner la bataille du transport à distance et son utilisation va se trouver profondément bouleversée. C’est ainsi que la première expérience de transport d’électricité s’est faite dans les années 1890 vers l’Allemagne sur une distance de 175 km avec un rendement de 75 %. Tesla préconise d’abord l’utilisation des courants polyphasés et réussit à créer un champ magnétique tournant qui permet d’entraı̂ner en rotation une armature mobile tournante. L’invention du moteur asynchrone à courant triphasé à cage d’écureuil intervient en 1889 grâce à l’électricien Russe Michail Ossipowitsch Doliwo-Doborwolski. Cette machine ne sera construite industriellement que deux ans plus tard. La paternité de cette invention est contestée et souvent attribuée à Tesla. Ainsi, avant le début du vingtième siècle la plupart des machines électriques que nous connaissons actuellement avaient été mises en œuvre ou leur principe avait été déjà posé. Les machines synchrones, asynchrones et à collecteur constituent l’essentiel du parc des 6 1.3. Aperçu sur les évolutions technologiques des machines synchrones machines électriques depuis un siècle et demi. Cependant, le domaine des machines électriques n’est pas resté figé. Depuis la découverte du transistor en 1948 et du thyristor en 1958, des progrès immenses ont été effectués dans ce domaine conduisant à d’importants développements théoriques et technologiques. Au delà de leur conception qui est quasi standardisée, il convient de savoir dans quelle mesure ces machines peuvent être exploitées au meilleur de leurs performances. Cela passe non seulement par une meilleure connaissance du système mais surtout par une élaboration de lois de commande adaptées. 1.3 Aperçu sur les évolutions technologiques des machines synchrones Depuis l’invention de la machine de Gramme dans les années 1870, des améliorations technologiques n’ont jamais cessé afin d’accroı̂tre les performances des machines électriques. Ces améliorations sont de plusieurs ordres pour ce qui est des génératrices synchrones : excitation, structure mécanique, mode de régulation, etc. Les constructeurs ont toujours essayé dans la mesure du possible de rendre leurs machines fiables vis-à-vis des pannes et de certaines conditions de fonctionnement. Le second point d’amélioration que nous pouvons citer est le prix. En effet, compte tenu de la part importante des matériaux dans la fabrication des machines, des techniques ont été développées afin de réduire cette part et donc le coût global de la machine. Enfin notons que, malgré cette réduction de matière, l’accent mis sur les performances des machines n’a pas été négligé. Ceci a conduit à des machines plus efficaces en termes de rendement, de tenue tension, de qualité de signaux, etc. Dans cette partie, nous montrerons une liste non exhaustive des évolutions qui ont été apportées sur les machines électriques et surtout sur la machine synchrone. 1.3.1 Le bobinage de la machine Avec le développement des algorithmes de calcul par éléments finis, et surtout l’utilisation de logiciels dédiés tels que Flux2D ou Flux3D, une meilleure connaissance et un meilleur design des machines sont faits. On est donc arrivé à un dimensionnement adéquat des têtes de bobines pour un meilleur refroidissement, des encoches où sont logées les bobines et des amortisseurs qui ont un rôle prépondérant dans le fonctionnement global (stabilité) des machines et qui, en cas de court circuit sur une génératrice synchrone, fournissent un chemin privilégié aux forts courants dans le but d’éviter une surtension dans l’inducteur et par conséquent une surchauffe anormale de la machine [bar02]. En ce qui concerne le bobinage de la machine, les industriels ont réalisé de nombreuses avancées. Ces dernières ont été indispensables, car du type de bobinage utilisé, dépendent coût, rendement, refroidissement, isolation,... de la machine [SMich]. C’est ce dernier point que nous développerons dans cette section. 7 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones 1.3.1.1 Les bobinages à pas diamétral Ce type de bobinages est très utilisé dans le monde industriel. Avec cette technologie, dans chaque encoche, on ne trouve que des conducteurs d’une même phase qui y sont logés. En outre, compte tenu du pas diamétral toutes les encoches d’une même phase sont consécutives. Il est déconseillé dans cette structure d’avoir un nombre d’encoches par phase inférieur à deux (2). Le gros avantage de ce type de bobinage est sa facilité d’automatisation qui permet de réduire le coût de la main d’œuvre. 1.3.1.2 Les bobinages à pas raccourci Contrairement au bobinage à pas diamétral, celui-ci peut comporter plusieurs conducteurs de deux phases différentes dans une même encoche comme le montre la figure 1.2 −ic ia ia −ib −ib ic ic −ia ia ia −ib −ib ic ic −ia −ia 0 π 2 π Figure 1.2 – Bobinage à pas raccourci : cas d’une machine à 12 encoches au stator (p=2). Ceci a pour conséquence de réduire sensiblement les harmoniques présents dans les signaux de sortie. C’est cette technologie qui est utilisée lorsque l’on veut éliminer les harmoniques 3 ou 5 ou 7... Cependant, elle ne permet pas d’éliminer simultanément deux harmoniques, mais plutôt de les réduire. 1.3.1.3 Les bobinages répartis réguliers Bien que le bobinage à pas raccourci donne des résultats intéressants, l’élimination des harmoniques n’est généralement pas effectuée efficacement. Il convient donc de modifier la répartition des conducteurs dans les encoches comme le montre Fig.1.3. Figure 1.3 – Bobinages repartis réguliers d’après [SMich] 8 1.3. Aperçu sur les évolutions technologiques des machines synchrones On voit bien avec cette structure que le nombre de conducteurs dans une encoche est variable, ceci donne plus de degrés de liberté quant à l’élimination, du moins la réduction importante des harmoniques. Cette configuration se présente comme celle qui fournit le meilleur taux de distorsion pour les machines synchrones bobinées et l’optimisation de la méthode se fait par un calcul des coefficients de bobinage adéquats dont la théorie dépasse le cadre de notre étude. 1.3.1.4 La supraconductivité La supraconductivité peut être considérée comme la toute dernière innovation dans le domaine du bobinage des machines synchrones. Un supraconducteur [tix95, mas02] est un matériau dont la résistance devient négligeable dès que sa température est en dessous d’une certaine valeur dite température critique. Comme dans ces matériaux, il n’y a aucune perte d’énergie, une application dans le domaine des machines électriques est faite depuis ces dernières décennies. Dans ces machines, le fil de cuivre est remplacé par des supraconducteurs capables de transporter le courant électrique sans dissipation d’énergie. De nos jours, il existe des machines synchrones dont le bobinage est entièrement supraconducteur dont l’inducteur est souvent en aimants permanents. Le supraconducteur sert à augmenter les performances, car, grâce à son absence de résistance électrique, des courants très élevés peuvent être utilisés. Cependant, l’inconvénient majeur est le refroidissement des éléments supraconducteurs. Ceci nécessite l’utilisation d’un cryostat (générateur de très basses températures) qui a pour conséquence d’augmenter la taille de l’entrefer. Compte tenu de ce problème, des recherches sur des supraconducteurs plus « chauds » sont en cours car en l’état actuel des choses, il n’est pas économiquement rentable de produire des machines électriques supraconductrices à grande échelle. 1.3.2 Échauffement et refroidissement des machines 1.3.2.1 Échauffement et techniques d’isolation Depuis très longtemps l’échauffement, dont les machines électriques sont le siège, a occupé une place de choix dans les travaux des fabricants de machines [mar65]. Compte tenu de la rotation, des frottements ainsi que les courants dans les enroulements, la génératrice synchrone est le siège d’une grande production de chaleur. Il convient donc, afin d’assurer la fiabilité des machines électriques, de limiter cet échauffement. La tâche la plus difficile et la plus importante est la bonne tenue en température de l’isolation des enroulements qui peut se dégrader pour des températures de fonctionnement élevées [kos65, wil00]. L’isolation des machines électriques se fait avec des matériaux pouvant être divisés selon leur tenue en température en classes Y, A, E, B, F, H et C. Le tableau 1.1 donne les détails relatifs à ces classes. 9 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones Classe Température maximale Isolants Y 90˚C fibre en cellulose, soie et papier non imprégnés. A 105˚C fibre en cellulose, soie et papier imprégnés dans un isolant tel que l’huile. E 120˚C pellicules organiques synthétiques. B 130˚C mica, fibre de verre, amiante avec liants organiques respectant la tenue de température de 130˚C. F 155˚C matériaux à base de mica, verre, amiante, etc. H 180˚C mica, fibre de verre, amiante combinés à des silicones. C >180˚C porcelaine, verre, quartz sans liants organiques. Table 1.1 – Classe d’échauffement et isolation des machines électriques L’isolation des toutes premières machines électriques était faite en coton imprégné, ce qui limitait la température de fonctionnement à une centaine de degrés. Grâce à la technologie utilisée à l’heure actuelle, l’isolation des machines en supporte beaucoup plus comme c’est le cas de celle que nous utilisons dans notre étude qui est de classe H [lsa37]. L’isolation peut être réalisée de plusieurs manières : – L’isolation élémentaire Il s’agit d’isoler chaque spire en fonction de la tension qui peut apparaı̂tre entre les spires en régime permanent ou transitoire. Cette isolation s’effectue en utilisant de l’émail, du verre, de polyester ou des combinaisons de ces matériaux. – L’isolation de groupe Lorsque l’isolation élémentaire des spires est insuffisante pour supporter la tension entre celles-ci (tension >2000V), elle est complétée par une isolation de groupe. Celle ci est généralement constituée d’un ruban de mica associé à de la laine de verre. – L’isolation de la masse Il s’agit généralement d’un isolant en forme de U fabriqué en Nomex et dont la partie supérieure est fermée par un isolant de type verre. Grâce à ces évolutions, les machines peuvent désormais être utilisées dans des conditions d’altitudes et climatiques assez défavorables. Bien que l’isolation soit une partie importante dans le design des machines, il faut noter que leur refroidissement a occupé une place non négligeable dans leur évolution. 1.3.2.2 Le refroidissement des machines électriques Un accroissement excessif de la température peut influer négativement sur le fonctionnement des machines électriques. Ainsi, les soudures, les isolants, les points de contact, ... peuvent se dégrader. Il convient alors d’assurer, outre une bonne isolation, un refroidissement performant. Plusieurs techniques existent mais les plus importantes sont la ventilation et l’échange thermique. – La ventilation La base principale de cette technique est l’utilisation d’un ou de deux ventilateurs dont le but est d’évacuer vers l’extérieur, la chaleur présente dans certaines parties de la machine telles que le bobinage, l’entrefer, etc. La technique la plus anciennement 10 1.4. Systèmes d’excitation des génératrices synchrones utilisée dans le refroidissement des alternateurs est la ventilation axiale [cou, rue1], qui présente un inconvénient, car les têtes de bobines situées en aval du flux sont refroidies par un air déjà chaud. Afin d’améliorer l’efficacité du refroidissement d’autres techniques telles que la ventilation radiale ou axialo-radiale ont vu le jour et ont permis d’améliorer les échanges thermiques et d’éviter les points chauds. – L’échangeur thermique Il est fait à base d’ailettes, de caloduques ou de tubes de cuivre dans lesquels circule un fluide : eau, hydrogène, etc. Pour conclure cette section sur le problème thermique, notons que le but des industriels n’est pas de construire des machines qui s’échauffent peu, car ceci conduirait à des machines lourdes et onéreuses. La solution judicieuse qui a été adoptée est la construction des machines fiables, avec un rendement élevé (99%) et une durée de vie importante. Il faut seulement garder en vue que la machine s’échauffera d’autant plus qu’elle sera moins bien refroidie et inversement. C’est pourquoi le problème du refroidissement a été et continue d’être au cœur des préoccupations des industriels. 1.4 1.4.1 Systèmes d’excitation des génératrices synchrones Généralités Pour produire de l’énergie électrique, la génératrice synchrone a besoin d’un champ magnétique tournant. Ce champ est créé grâce à un courant continu dans le bobinage du rotor dans le cas d’une machine à rotor bobiné et par les aimants dans le cas de machine à aimants permanents. On parle alors d’excitation de la machine. L’excitation des machines synchrones n’est pas un sujet récent et a même fait l’objet de normalisation de la part de la communauté de spécialiste en électrotechnique. C’est ainsi que dès le début des années 60, des rapports commandés par IEEE [ieee61, ieee69] ont permis de poser les bases et surtout de définir les différents types d’excitation des machines synchrones. Parmi les critères utilisés pour définir les différentes excitations des machines synchrones, les plus importants sont le mode de régulation et le mode de prélèvement de l’énergie servant à alimenter l’inducteur de la machine principale. Il existe différentes structures d’excitation [wet] qui peuvent être classées en trois catégories : – les excitations utilisant une source extérieure continue, – celles réalisant une auto excitation de la machine par prélèvement d’énergie sur les bornes de cette dernière, – celles utilisant un autre alternateur monté sur le même arbre que l’alternateur principal combiné à un redresseur. Parmi ces trois catégories de structures d’excitation, les deux premières sont de moins en moins utilisées de nos jours. Les structures utilisant des sources externes telles que la machine à courant continu (MCC) sont obsolètes du fait de la difficulté d’adaptation et l’exigence d’une source supplémentaire pour l’excitation de la MCC. Quant à la deuxième catégorie d’excitation, le peu d’intérêt qui lui est porté, est dû surtout à son manque de fiabilité et sa très faible capacité d’amorçage et de court-circuit. En effet, cette struc11 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones ture d’excitation est basée sur l’auto excitation qui puise son énergie d’excitation sur les bornes de la machine principale. Pour ce faire, au démarrage, il est indispensable d’avoir un champ rémanent important, ce qui n’est pas toujours le cas et peut conduire à un dysfonctionnement de la machine. Un autre problème peu provenir de son incapacité à tenir les surcharges. En effet, en cas de surcharge, le courant d’excitation de l’inducteur principal peut être limité par la tension de sortie de la machine qui ne peut croı̂tre indéfiniment. Nous nous intéressons dans cette section à la troisième catégorie de structures qui est plus largement utilisée dans l’industrie. Plusieurs variantes de cette catégorie, seront présentées et nous verrons les avantages, les applications ainsi que les limites de chacune d’elles. 1.4.2 Présentation des structures d’excitation par alternateur inversé Dans cette approche, l’alternateur est équipé d’une excitatrice (machine inversée) montée sur le même arbre de rotation. Le schéma de principe peut être résumé par la figure 1.4. A Iex L B If Exc Vf GS Figure 1.4 – Excitation d’une génératrice synchrone utilisant un alternateur inversé. Le rotor bobiné de la génératrice principale (If ) est alimenté via un pont redresseur triphasé tournant. Ce dernier est constitué de diodes de puissance, spécialement étudiées pour pouvoir résister à la force centrifuge. Il permet de convertir la tension triphasée de l’alternateur excitateur en une tension continue. L’amplitude de cette tension est réglée grâce au courant d’excitation Iex . Afin d’éviter d’utiliser des bagues et balais pour le transfert d’énergie à l’inducteur de machine principale, l’ensemble rotor d’excitatrice (Exc) et pont à diodes est monté sur l’axe de rotation. Cette stratégie permet de réduire les coûts de maintenance. Ainsi la partie excitation de l’excitatrice est située sur le stator de la machine et l’on parle de machine inversée car l’induit est au rotor et l’inducteur au stator. Le contrôle de la tension de la GS principale est donc assuré par le courant Iex . Notons par ailleurs qu’avec ce type de structure, il existe des configurations dans lesquelles des bagues et balais sont utilisés. Dans ce cas, le pont redresseur ainsi que l’induit de l’alternateur d’excitation sont placés au stator et l’inducteur au rotor. Ces deux configurations sont très utilisées à l’heure actuelle et le choix de l’une ou de l’autre dépend uniquement du domaine d’application. Ci-après sont fournis les schémas de principe de trois variantes de structures d’excitation par alternateur inversé : SHUNT, PMG (permanent magnet generator) et AREP (Auxiliary Winding Regulation Excitation Principle). 12 1.4. Systèmes d’excitation des génératrices synchrones Figure 1.5 – Excitation SHUNT de la GS (source Leroy Somer [d448]) Figure 1.6 – Excitation PMG de la GS (source Leroy Somer [d448]) Figure 1.7 – Excitation AREP de la GS (source Leroy Somer [d448]) 13 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones Comme on le remarque sur ces figures, l’excitatrice est un alternateur inversé qui alimente un pont redresseur à diodes tournantes. La sortie de ce pont sert à l’alimentation de l’inducteur de la machine synchrone principale. La différence fondamentale entre ces trois configurations d’excitation réside surtout dans le prélèvement de l’énergie en vue de l’excitation de l’excitatrice. La structure SHUNT (Fig.1.5), comme son nom l’indique, prélève le courant de phase de la génératrice principale via un transformateur d’intensité et grâce aux informations sur la tension de sortie de la machine, le régulateur de tension ajuste le courant d’inducteur de la génératrice d’excitation afin d’assurer une régulation de la tension de sortie de la GS principale. Pour ce qui est de la structure PMG appelée souvent PMG+SHUNT (Fig.1.6), l’énergie d’excitation est fournie par la génératrice à aimants permanents qui est montée sur le même arbre de rotation que la génératrice principale. La tension efficace fournie par la PMG est fonction de la puissance de la génératrice principale mais elle est généralement comprise entre 90V et 200V. Dans la structure AREP (Fig.1.7), le régulateur est alimenté par deux bobinages auxiliaires. Le premier appelé H1, fournit une tension proportionnelle à la tension de sortie de la machine principale et est réglé pour fournir un courant d’excitation correspondant à la charge nominale. Le deuxième bobinage H3 est positionné de sorte à avoir un flux maximal en cas de court-circuit et permet un fonctionnement en surcharge de la machine. Finalement, c’est la somme des tensions délivrées par les deux bobinages qui sert d’alimentation pour le régulateur et permet ainsi d’assurer l’excitation de l’excitatrice. Ces trois structures d’excitation présentées, fournissent au régulateur l’énergie nécessaire à l’alimentation de l’inducteur de l’excitatrice. Le système de régulation peut être résumé comme l’indique la figure suivante : AC Prélèvement d’énergie DC Hacheur à IGBT vf α Réference tension AC PID u Comparateur U retour tension DC f fréquence (f) Figure 1.8 – Structure de régulation de la génératrice synchrone. Sur cette figure, le prélèvement d’énergie est réalisé soit grâce aux bobinages auxiliaires ou principaux soit directement sur les bornes de la machine à aimants permanents en fonction du type de structure d’excitation utilisé (AREP, SHUNT ou PMG). Par la suite, cette tension est redressée et filtrée avant de servir d’entrée pour le hacheur à IGBT. 14 1.4. Systèmes d’excitation des génératrices synchrones Parallèlement, la tension entre phases de la machine (retour de tension) est redressée et la fréquence de sortie (f) est estimée en considérant le passage à zéro de cette tension redressée. La valeur efficace de la tension entre phases est alors déduite en utilisant la loi U/f et en considérant que la machine doit délivrer 400V pour une fréquence de 50Hz. Grâce à ce retour de tension et à la référence tension spécifiée par l’opérateur, le régulateur de type PID permet de générer une commande u en fonction de la tension de sortie de la machine. Enfin, un comparateur utilise cette commande et un signal provenant d’un générateur de signal en dents de scie, pour générer le rapport cyclique α correspondant à la commande u, en vue de la commutation du transistor du hacheur. La sortie du hacheur à IGBT (vf ), est utilisée pour alimenter l’inducteur de l’excitatrice. La tension générée sur l’induit de cette dernière est redressée grâce à un pont à diodes et sert à alimenter l’inducteur de la génératrice synchrone et permet ainsi la régulation de sa tension d’induit. 1.4.3 Comparaison des différentes structures d’excitation Avant de présenter les performances des structures d’excitation, nous précisons qu’il n’existe pas de règle sur le type d’excitation à utiliser par rapport à la puissance de la machine. Les trois méthodes d’excitation que nous avons présentées ci-dessus peuvent être utilisées indifféremment sur toutes les gammes d’alternateurs. La limitation dépend surtout des spécifications du cahier de charges et des applications comme nous le verrons dans cette section. 1.4.3.1 La surcharge La figure 1.9 montre la caractéristique de surcharge de la machine en fonction du système d’excitation utilisé. Figure 1.9 – Caractéristique de surcharge de la génératrice synchrone 15 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones Cette caractéristique permet de déterminer la capacité de la machine à fournir du courant en surcharge et surtout en court-circuit. Sur cette figure, on constate qu’en fonctionnement nominal, la tenue de tension est parfaite pour tous les trois systèmes d’excitation mais au fur et à mesure que la charge augmente, on assiste à une chute progressive de la tension de sortie et même un décrochage pour la machine équipée de l’excitation SHUNT. Pour les deux autres structures, un réglage est généralement fait de sorte à avoir un courant de court-circuit égal au triple du courant nominal (3In). On parle alors de capacité de court-circuit à 3In. Ainsi, pour une application qui requiert des fonctionnements récurrents en surcharge, on s’abstiendra d’utiliser une structure SHUNT qui est très peu adaptée pour assurer une alimentation convenable de l’inducteur de la machine principale. 1.4.3.2 L’auto-amorçage Les structures AREP et PMG présentent toutes les deux, une grande capacité d’amorçage tandis que celle de la structure SHUNT est relativement faible. La PMG est la meilleure en ne considérant que ce critère. En effet, dès que le système d’entraı̂nement (généralement un moteur diesel) est en marche, une tension est créée aux bornes de la machine à aimants permanents, ce qui fournit au régulateur l’énergie nécessaire à l’excitation de l’excitatrice. Pour ce qui de l’AREP, la présence des bobinages auxiliaires lui permet d’avoir une meilleure capacité de démarrage que le SHUNT. 1.4.3.3 La fabrication Considérons maintenant la fabrication de ces structures. Il est évident que la PMG implique un plus grand nombre de composants que les autres structures. Même si la machine à aimants permanents est intégrée lors de la fabrication de la machine principale, on note que cette structure conduit à une machine de plus grande taille par rapport aux autres à puissance égale. Il faut noter également que compte tenu du nombre importants de composants et de l’utilisation d’aimants permanents, la fabrication d’une PMG revient plus chère. Pour ce qui est de l’AREP et du SHUNT, les machines sont de tailles similaires mais l’AREP présente un coût de fabrication plus importante que le SHUNT du fait de son bobinage spécial (bobinages auxiliaires H1 et H3). 1.4.3.4 La dynamique La comparaison de la dynamique des trois structures d’excitation n’est pas évidente à faire. Cependant, un bon dimensionnement des modules de prélèvement d’énergie (machine à aimants permanents, H1 et H3, transformateurs d’intensité) permet d’optimiser sensiblement cette dynamique en termes de chute/dépassement de tension et de temps de réponse. Cependant, il faut noter que cette dynamique est souvent limitée par la structure même de l’excitatrice (source de courant) comme nous le verrons un peu plus loin. Notons juste pour le moment, que l’on peut obtenir des résultats similaires avec chacune des structures que nous venons de présenter. Enfin, la qualité des tensions de sortie dépend beaucoup du type de prélèvement d’énergie utilisé (monophasé ou triphasé). Généralement, le prélèvement triphasé qui conduit à une meilleure qualité de signaux, n’est utilisé 16 1.5. Essais expérimentaux sur une machine équipée d’une excitation shunt que pour des machines dont la puissance apparente est supérieure à 10 kVA. Dans la suite nous présenterons des résultats expérimentaux obtenus avec une des structures que nous venons de présenter. Cette étude nous permettra de mettre en exergue les limites des structures classiques et d’introduire par la même occasion l’approche que nous proposons dans ce travail. 1.5 Essais expérimentaux sur une machine équipée d’une excitation shunt Dans cette partie nous nous intéresserons aux résultats expérimentaux obtenus avec une machine classique qui nous a été gracieusement prêtée par l’entreprise Leroy Somer. Il s’agit d’une machine de 7.5 kVA, 2 paires de pôles, 50 Hz, 400 V et 11 A. C’est grâce à cette machine que nous avons pu comparer, l’ensemble de nos travaux avec une réalisation industrielle déjà commercialisée. Le but étant bien sûr de montrer que des améliorations peuvent être apportées par un design spécial du système d’excitation et l’utilisation de lois de commande modernes. 1.5.1 La machine équipée d’excitatrice classique Cette machine dite globale possède les mêmes caractéristiques paramétriques que celle que nous utiliserons dans notre travail. La différence fondamentale réside dans son système d’excitation et la commande. La machine fournie par Leroy Somer, utilise une excitation SHUNT dont la structure est fournie précédemment (Fig.1.5) pour alimenter le rotor de la génératrice principale. Une photo de la boite à bornes de cette machine est fournie par la figure 1.10. Figure 1.10 – Génératrice synchrone avec système d’excitation SHUNT Leroy Somer 17 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones Nous pouvons distinguer nettement les trois phases a, b et c couplées en étoiles avec point neutre. Le régulateur (R230) utilisé, est de type PID analogique dont le réglage s’effectue via l’ajustement de potentiomètres (actions P, I et D) permettant ainsi d’assurer un bon suivi de consigne ainsi que des performances spécifiques. Il contrôle le courant d’excitation de l’excitatrice en fonction de la tension sortie de l’alternateur [lsa37]. Dans cette section, nous nous intéresserons à ses performances vis-à-vis de perturbations éventuelles. Pour ce faire, plusieurs réglages du régulateur ont été faits afin de mieux comprendre son fonctionnement et surtout d’en déduire le meilleur c’est à dire celle qui donne les meilleures performances quant au suivi de consigne, au temps de réponse, au rejet de perturbation et au THD. 1.5.2 Conditions expérimentales Afin d’analyser les performances du système de régulation classique implanté dans la machine, un essai d’impact/délestage de charge et un essai de démarrage de machine asynchrone ont été réalisés. Pour ce faire, la GS est entraı̂née à la vitesse nominale jusqu’à son régime permanent en termes de tension de sortie. C’est alors qu’une variation brusque de charge est alors pratiquée afin d’augmenter le courant de charge. Puis, une fois que le système a retrouvé de nouveau son régime permanent, la charge qui a servi à l’impact est subitement retirée, ce qui constitue un délestage. Comme l’on peut s’en douter, lors de ces essais une variation potentielle de la vitesse de rotation peut être remarquée. Mais grâce à un design convenable du système d’entraı̂nement, ce problème peut être considéré comme mineur mais nous y reviendrons dans les chapitres suivants. Le tableau ci-dessous donne les conditions d’essais avant et après l’impact de charge. charge initiale charge après impact Libellé P S Q PF I P S Q PF I Valeurs 3.38 3.38 0.15 1.0 4.9 4.31 7.2 5.77 0.6 10.5 Table 1.2 – Conditions expérimentales d’essais d’impact de charge Dans ce tableau, P désigne la puissance active en kiloWatt (kW), S la puissance apparente en kiloVolt-Ampère (kVA), Q la puissance réactive en kVAR, PF est le facteur de puissance et I est le courant efficace dans une phase en Ampère. Comme on peut le voir sur ce tableau, l’impact de charge a consisté en une augmentation de charge de plus de 50 %. Ceci a pour conséquence de conduire le courant de 4.9 A à 10.5 A (quasiment le courant nominal). Quant au facteur de puissance, il subit une variation de l’ordre de 40 %. Le deuxième essai que nous avons réalisé fut le démarrage d’une machine asynchrone. Là encore la GS est entraı̂née à vitesse nominale jusqu’à son régime permanent en termes de tension de sortie. Mais au lieu de faire une variation de charge résistive ou inductive, une machine asynchrone de puissance 1.1 kW lui est subitement connectée. Le démarrage de cette machine asynchrone, induit un appel très important de courant par rapport à l’essai 18 1.5. Essais expérimentaux sur une machine équipée d’une excitation shunt d’impact/délestage de charge. Le but de cet essai est de solliciter le régulateur ainsi que le système d’excitation, dans des conditions extrêmes et d’analyser le comportement de la machine principale. Les conditions sous lesquelles la machine asynchrone a été démarrée sont définies dans le tableau suivant : charge initiale Libellé P(kW) S(kVA) Q(kVAR) PF I(A) Valeurs 4.47 5.57 3.33 0.8 8.1 Table 1.3 – Condition initiale avant le démarrage de la MAS de 1.1 kW Nous présenterons dans la suite les résultats obtenus avec ces deux essais et nous dégagerons les voies d’améliorations possibles des génératrices synchrones. 1.5.3 Résultats expérimentaux Nous rappelons que les résultats présentés dans cette partie sont obtenus avec le meilleur réglage possible du régulateur implanté dans la génératrice synchrone équipée d’une excitation SHUNT (Fig.1.10). 1.5.3.1 Essai d’impact et de délestage La tension et le courant de phase lors de cet essai sont fournis par la figure 1.11 1 0.5 Tension de phase (p.u) 0 −0.5 −1 0.5 1 1.5 2 Instant d’impact de charge 2.5 3 Instant de délestage 30 Courant de phase (A) 20 10 0 −10 −20 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps(s) Figure 1.11 – Courant et tension de phase de la GS 19 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones Sur cette figure, le courant comme on s’y attendait, augmente lors de l’impact de charge avec pour conséquence une chute de la tension de sortie de la machine. Malgré le régulateur de tension, cette chute est supérieure à 10 % par rapport à la tension de consigne. Lors de cet essai, le système retrouve son régime permanent et sa consigne de tension en 320 millisecondes. Une fois ce régime atteint, un délestage est réalisé afin de ramener le système à son état initial. On assiste alors à une chute du courant de phase et une surtension d’environ 7% par rapport à la consigne. Cette surtension, comme nous pouvons le voir sur la figure 1.11, est éliminée un peu plus rapidement que la chute de tension lors de l’impact de charge (environ 240 milisecondes). La figure 1.12, fournit la tension et le courant d’inducteur de l’excitatrice. 200 150 100 Tension d’excitation 50 150 0 −50 0.5 100 1 50 1.5 0 2 1.82 1.84 4 2.5 3 Courant d’excitation 3 2 4 1 0 0.5 3 2 1 1.5 1 1.8 2 1.85 2.5 3 Temps(s) Figure 1.12 – Courant et tension d’inducteur de l’excitatrice Lors de l’impact de charge, on assiste à une augmentation du courant d’excitation de l’excitatrice, ce qui induit une augmentation de la tension aux bornes de cette dernière. Ainsi grâce au pont à diodes de la roue polaire, une tension d’excitation plus importante, alimente alors l’inducteur de la machine principale et permet de remédier à la chute de tension engendrée par cet impact de charge. La visualisation de cette dernière tension, nécessite l’utilisation de bagues et balais dont la machine, utilisée dans cette étude, n’en est pas équipée. Avec ces bagues et balais, nous aurions alors pu remarquer que lors de certains essais, le temps mis par le système pour retrouver son régime permanent est souvent accru par un phénomène de roue libre se produisant au niveau du pont redresseur à diodes. Nous y reviendrons dans l’étude théorique de la commande de la machine synchrone. Lors du délestage, la tension d’excitation de l’excitatrice devient nulle pendant un court instant, 20 1.5. Essais expérimentaux sur une machine équipée d’une excitation shunt à cause de la surtension. Ceci a pour conséquence d’accélérer le retour de la tension à sa valeur de consigne. 1.5.3.2 Démarrage de machine asynchrone Les résultats relatifs à la tension et au courant de phase sont donnés par la figure 1.13. 1 0.5 Tension de phase (p.u) 0 −0.5 −1 0.5 1 1.5 Instant de démarrage de MAS 30 Courant de phase (A) 20 10 0 −10 −20 −30 0.5 1 1.5 Temps (s) Figure 1.13 – Tension et courant de phase lors du démarrage de MAS Comme nous pouvons le voir sur cette figure, le courant dans la phase augmente très rapidement pour atteindre des pics de l’ordre de 25A faisant fonctionner la machine en surcharge pendant une centaine de millisecondes. Au delà de ce temps, le courant devient régulier avec une amplitude un peu plus importante que celle d’avant le démarrage de la MAS (11.4 A). Pour ce qui est de la tension de sortie de la GS, compte tenu du fort appel de courant, la chute est plus nette et atteint 15 % de la consigne. Un léger dépassement de tension d’environ 5 % est aussi remarqué pendant cet essai. Finalement, le système retrouve son régime permanent en terme de tension de sortie en 300 millisecondes grâce au régulateur R230 et aussi parce que la charge devient fixe. 1.5.4 Résumé des résultats obtenus Le tableau 1.4 fait un résumé chiffré des informations sur les performances obtenues lors des essais d’impact de charge, de délestage et de démarrage de MAS que nous avons effectués sur la GS. Dans ce tableau, Tr désigne le temps mis par le système pour retrouver son régime permanent. En ce qui concerne l’essai d’impact et de délestage nous avons distingué le temps mis par le système pour retrouver sa consigne à l’issue de l’impact de 21 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones charge (Tcr ) d’une part et du délestage (Tdr ) d’autre part, pour plus de clarté dans l’interprétation des résultats. Dr représente le dépassement relatif de tension lors du délestage et Cr la chute relative de tension lors de l’impact. Ces deux derniers paramètres, donnés en pourcentage, sont calculés par rapport à la tension de sortie nominale (ou de consigne) de la machine. Pour évaluer la qualité des signaux de sortie, le taux de distorsion harmonique de la tension (T HDt ) est fourni. Le THD du courant ne nous est d’aucune utilité puisqu’il est étroitement lié à la nature de la charge qui joue un rôle de filtre. Type d’essais Tr (ms) Dr (%) Cr (%) T HDt (%) Impact/délestage Tcr =320 ; Tdr =260 7 13 6.38 Démarrage de MAS 300 5 15 4.42 Table 1.4 – Tableau récapitulatif des résultats expérimentaux À la vue de ces résultats, force est de constater que le temps de réponse est relativement élevé et mérite que l’on s’y intéresse. De même, les chutes de tension, les dépassements ainsi que le taux de distorsion de la tension de sortie peuvent être améliorés. Les essais que nous avons effectués nous ont montré que le système de commande (système d’excitation et régulateur) présente des résultats intéressants mais que des améliorations peuvent être apportées afin de répondre au mieux aux exigences de systèmes complexes qui nécessitent des tensions d’alimentation de très bonne qualité et des dynamiques très rapides. Un travail approfondi doit alors être réalisé non seulement sur la structure même du système d’excitation, mais aussi la commande afin d’améliorer de façon importante les performances de la génératrice synchrone. 1.6 Problématique de notre travail de recherche Dans l’approche que nous avons présentée ci-dessus, l’excitatrice inversée peut être considérée comme une source de courant et notre idée part de cette remarque-ci. L’approche adoptée dans un premier temps est de montrer qu’en lieu et place de la source de courant habituelle, nous avons tout intérêt à utiliser une source de tension pour alimenter la génératrice synchrone. La source de tension que nous utilisons est constituée par une Génératrice Synchrone à Aimants Permanents (GSAP) que nous placerons sur le même arbre que la machine principale comme l’indique la Fig.1.14. Comme la GSAP ne permet aucune entrée de commande, nous avons été obligés d’utiliser un pont redresseur commandé pour obtenir un accès au réglage de la tension vf . Maintenant, l’angle de retard à l’amorçage devient la grandeur de commande. Cette GSAP sera alors connectée au pont redresseur commandé par le régulateur. Nous espérons en procédant de cette façon améliorer la dynamique du système contrôlé. 22 1.7. Conclusion Capteurs de tension Electronique GSAP vf GS charge de Puissance Loi de Commande consignes Figure 1.14 – Schéma de principe de la commande de la génératrice synchrone ( GS : Génératrice synchrone) Les objectifs de notre travail sont non seulement l’étude de cette source de tension et son application à l’excitation de la génératrice, mais aussi la recherche de lois de commande modernes qui permettront un paramétrage numérique en amont lors de la conception des régulateurs. Nous espérons, grâce à ces lois de commande modernes, apporter le maximum de performances à la génératrice synchrone en tirant avantage de sa structure d’excitation par source de tension à dynamique plus rapide qu’une source de courant habituellement utilisée dans l’industrie. Deux lois de commandes seront utilisées, commande prédictive et commande par retour de sortie dynamique avec la méthode H∞ , afin de voir dans quelles proportions une combinaison d’une méthode de commande moderne avec la nouvelle approche d’excitation peut être avantageuse. Une validation expérimentale sera présentée dans le dernier chapitre de ce mémoire afin de corroborer les résultats de simulation. 1.7 Conclusion Ce premier chapitre a été consacré à la présentation des généralités sur la génératrice synchrone. Après un bref aperçu sur l’historique des machines électriques, nous nous sommes intéressés aux différentes évolutions technologiques tant sur la structure que sur les performances de la machine synchrone. C’est ainsi que différents types de bobinages et des méthodes de refroidissement des machines ont été présentés. Par la suite, les trois structures d’excitation de machines synchrones les plus largement utilisées dans l’industrie, ont été exposées. Ces structures utilisent une génératrice synchrone bobinée inversée comme excitatrice et des essais expérimentaux d’impact/délestage de charge et de démarrage de machine asynchrone, ont été réalisés avec une d’entre elles : la SHUNT. L’analyse des résultats obtenus nous a permis de justifier le bien fondé de la nouvelle structure d’excitation que nous proposons dans cette thèse. La caractéristique principale de cette 23 Chapitre 1. Généralités sur les génératrices synchrones nouvelle structure est l’utilisation d’une source de tension et d’un pont redresseur à thyristors commandé par des méthodes de régulation modernes. Le but étant bien sûr d’apporter notre contribution à la connaissance et à l’amélioration des performances d’une machine aussi importante et aussi complexe qu’est la génératrice synchrone. 24 Chapitre 2 Modélisation et identification de la génératrice synchrone 2.1 Introduction L’énergie disponible sous diverses formes est très souvent transformée en énergie électrique. Ceci présente un réel avantage du fait de sa facilité de transport et d’utilisation dans divers domaines de la vie courante. Ainsi plusieurs sources d’énergie sont utilisées pour la production de l’électricité. La première étape dans la production d’électricité est la transformation des sources d’énergie primaires (vent, eau, charbon, nucléaire, soleil, ...) en énergie mécanique. A partir de cette dernière forme d’énergie, la conversion en électricité via des machines telles que la génératrice synchrone se fait plus facilement et surtout présente un rendement très satisfaisant (proche de 99 %). Dans ce chapitre, nous nous intéresserons à ce mode de conversion d’énergie grâce à la génératrice synchrone. C’est ainsi qu’une attention particulière sera portée sur la modélisation de celle-ci. Trois méthodes de modélisation seront présentées : les deux premières sont basées sur la représentation d’état et la troisième utilise des circuits électriques. De cette étude se dégageront les avantages, les faiblesses et surtout les domaines d’application de chacune des trois méthodes. Par la suite, nous nous intéresserons à une méthode itérative d’identification basée sur les moindres carrés. Cette méthode a pour but de déterminer de manière systématique les paramètres de la machine synchrone. Pour plus de commodité dans l’estimation paramétrique, une interface simple et pratique a été développée. Enfin, les résultats d’identification paramétrique et de modélisation de la GS seront présentés et une comparaison sera faite avec ceux obtenus expérimentalement. 2.2 Expressions des inductances de la machine synchrone La modélisation des machines électriques nécessite, entre autres, l’expression des diverses inductances. Nous nous intéressons dans cette partie au fonctionnement non saturé de la machine. L’enroulement statorique est composé de trois phases identiques déphasées 25 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone entre elles d’un angle d’espace de 2π . En ce qui concerne le rotor, il possède un enroule3 ment distribué suivant les axes polaires. En plus de cet enroulement d’excitation, chaque pôle du rotor est équipé de barres de cuivre en court circuit appelées amortisseurs dont nous avons déjà parlé dans le chapitre précédent. La figure 2.1 donne une représentation schématique des emplacements des enroulements de la machine ayant une paire de pôles. axe d axe q b f D Q θe c a Figure 2.1 – Schéma simplifié de la génératrice synchrone avec ses amortisseurs L’expression des inductances présentes dans la machine synchrone sera basée sur cette représentation schématique. Sur l’axe polaire (axe d), on distingue l’enroulement amortisseur longitudinal (D) et l’enroulement d’excitation (f) tandis que dans l’axe interpolaire (axe q), on ne rencontre que l’enroulement amortisseur en quadrature (Q) : on parle d’anitropie électrique [cha83] compte tenu de cette différence suivant les axes. 2.2.1 Les inductances et mutuelles rotoriques Les hypothèses de travail sont les suivantes : – le stator de la machine est triphasé et équilibré, – la variation de la réluctance due aux encoches statoriques est négligeable. Alors, nous pouvons dire que les inductances propres rotorique lf , longitudinale (lD ) et transversale (lQ ) des amortisseurs sont constantes. Pour ce qui est des mutuelles et compte tenu de la structure du pôle, nous pouvons écrire que mf D = mDf = cte (2.1) où mf D est la mutuelle entre l’enroulement d’excitation et celui de l’amortisseur longitudinal. Étant donné que les axes polaire et interpolaire sont en quadrature, il vient également que mf Q = mQf = mDQ = mQD = 0 26 (2.2) 2.2. Expressions des inductances de la machine synchrone où mf Q est la mutuelle entre l’enroulement d’excitation et celui des amortisseurs transversaux et mDQ est l’inductance mutuelle entre les amortisseurs longitudinaux et transversaux. En prenant comme référence la phase a de la machine synchrone, les inductances mutuelles entre les enroulements rotoriques et statoriques s’expriment en fonction de l’angle électrique comme suit [bar82, cha83, les80, kra94] : MaD (θe ) = MDa (θe ) = MsD cos (θe ) 2π MbD (θe ) = MDb (θe ) = MsD cos (θe − ) 3 2π ) McD (θe ) = MDc (θe ) = MsD cos (θe + 3 Maf (θe ) = Mf a (θe ) = Msf cos (θe ) 2π Mbf (θe ) = Mf b (θe ) = Msf cos (θe − ) 3 2π ) Mcf (θe ) = Mf c (θe ) = Msf cos (θe + 3 MaQ (θe ) = MQa (θe ) = −MsQ sin (θe ) 2π MbQ (θe ) = MQb (θe ) = −MsQ sin (θe − ) 3 2π ) McQ (θe ) = MQc (θe ) = −MsQ sin (θe + 3 (2.3) (2.4) (2.5) (2.6) (2.7) (2.8) (2.9) (2.10) (2.11) où (Mf i )i=a,b,c sont les inductances mutuelles entre l’inducteur et les enroulements d’induit, (MiD )i=a,b,c sont les inductances mutuelles entre les enroulements d’induit et les amortisseurs de l’axe polaire et (MiQ )i=a,b,c sont les inductances mutuelles entre les enroulements d’induit et les amortisseurs de l’axe interpolaire. 2.2.2 Les inductances et mutuelles statoriques En considérant que la variation de la réluctance due au rotor n’est pas négligeable, les inductances propres au niveau du stator peuvent être décomposées chacune en une composante continue et une somme infinie d’harmoniques. Mais en approximation du premier harmonique, nous pouvons écrire pour les trois phases [les80] : La (θe ) = Ls0 + Ls2 cos(2θe ) + Lσ 2π Lb (θe ) = Ls0 + Ls2 cos(2θe + ) + Lσ 3 2π Lc (θe ) = Ls0 + Ls2 cos(2θe − ) + Lσ 3 (2.12) (2.13) (2.14) où (Li )i=a,b,c sont les inductances propres de l’enroulement statorique et Lσ représente les fuites dans le stator. Les inductances mutuelles sont obtenues en faisant une projection des inductances propres 27 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone précédentes sur les axes a, b et c du stator. Tout calcul fait, on trouve : 2π ) 3 Mbc (θe ) = Ms0 + Ms2 cos(2θe ) 2π ) Mca (θe ) = Ms0 + Ms2 cos(2θe + 3 Mab (θe ) = Ms0 + Ms2 cos(2θe − (2.15) (2.16) (2.17) avec Ms0 = − 12 Ls0 et Ms2 = Ls2 = Lsv Comme la machine est équilibrée, on a une égalité entre les résistances des trois phases et nous poserons dans toute la suite ra = rb = rc = rs . En outre, rD , rQ et rf désigneront respectivement les résistances des amortisseurs de l’axe polaire, interpolaire et celle du rotor. 2.3 Rappels sur la transformation d’axes dq0 La complexité d’étude des machines électriques dans le repère triphasé est bien connue. Il nous a paru plus raisonnable de faire cette étude dans un repère plus approprié. Pour ce faire, une série de transformations est nécessaire. Ces transformations permettent non seulement des simplifications du modèle de notre système mais aussi, comme nous le verrons un peu plus loin, de générer plus facilement des correcteurs en vue de la commande du système. Considérons le système triphasé suivant : xa = xm cos(θ) xb = xm cos(θ − 2π ) (2.18) 3 2π xc = xm cos(θ + 3 ) où xm est la valeur maximale du signal triphasé. Dans cette expression, θ est un angle d’espace mais il peut également être un angle horaire c’est à dire θ = ωt (ω une constante et t est le vecteur temps). 2.3.1 La transformation de CLARKE Dans cette section nous allons montrer l’équivalence entre le système diphasé et le système triphasé. Pour ce faire, considérons un point M (xα , xβ ) quelconque dans le repère cartésien. Ce point peut être entièrement repéré si l’on connaı̂t ses deux paramètres polaires à savoir la distance qui le sépare de l’origine et l’angle polaire. On peut ainsi écrire : xα = xm cos(θ) (2.19) xβ = xm sin(θ) Nous pouvons remarquer que l’équation (2.18) peut être développée comme suit : xa = xm cos(θ) xb = xm [cos θ cos 2π + sin θ sin 2π ] (2.20) 3 3 2π ] xc = xm [cos θ cos 3 − sin θ sin 2π 3 28 2.3. Rappels sur la transformation d’axes dq0 Ce qui conduit à : 1 xa −1 xb = xm 2 −1 xc 2 1 3 cos(θ) −1 = 2 2 √ sin(θ) − 3 −1 0 √ 2 2 On définit la matrice de Clarke comme suit : 1 −1 C32 = 2 −1 2 0 √ 0 √ 3 2 √ − 3 2 xα xβ 3 2 √ − 3 2 (2.21) (2.22) Ainsi, grâce à cette matrice, une relation simple existe entre un système triphasé et un autre diphasé. La transformation ci-dessus est assez restrictive car elle suppose que l’on a affaire à trois signaux équilibrés. Dans le cas général, le système est déséquilibré et il est nécessaire d’introduire en plus des axes en quadrature α et β, une nouvelle composante dite homopolaire. Tout système quelconque triphasé peut se décomposer en trois soussystèmes à savoir : 1. un système direct cos(θ) ) = xmd cos(θ − 2π 3 cos(θ + 2π ) 3 (2.23) cos(θ) ) x3i = xmi cos(θ + 2π 3 2π cos(θ − 3 ) (2.24) x3d 2. un système inverse 3. un système homopolaire x30 1 cos(θ) = xm0 cos(θ) = 1 x0 = C31 x0 1 cos(θ) (2.25) En considérant la même décomposition dans le cas diphasé, on peut écrire les relations suivantes : x3d = C32 x2d x3i = C32 x2i x30 = C31 x0 (2.26) Ainsi en partant de l’expression générale pour un système triphasé non équilibré x3 = x30 + x3d + x3i x3 = C31 x0 + C32 (x2d + x2i ) | {z } (2.27) x2 29 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Puis avec la définition x0 x = xα xβ (2.28) On peut alors déduire aisément la relation 1 1 0 x0 xa x0 √ 3 xb = 1 −1 xα = C3 xα 2 2 √ − 3 xβ xc xβ 1 −1 2 2 (2.29) Ce qui conduit finalement à xa x0 xα = [C3 ]−1 xb xc xβ avec [C3 ]−1 = 1 2 2 1 3 0 1 2 −1 √2 3 2 (2.30) 1 2 −1 2 √ − 3 2 Cette transformation qui permet de passer d’un système (a, b, c) à un autre (0, α, β) est appelée transformation de CLARKE. 2.3.2 La transformation de CONCORDIA Un calcul matriciel élémentaire permet de vérifier que 3 0 0 [C3 ]T [C3 ] = 0 32 0 6= I3 0 0 23 (2.31) où I3 est la matrice identité de rang 3. Ainsi, [C3 ] n’est pas orthogonale et la transformation de CLARKE ne conserve donc pas les puissances instantanées. Afin de remédier à cela, nous procédons à une orthogonalisation de [C3 ]. Nous rappelons que cette procédure se fait en divisant chaque vecteur de la matrice concernée par sa norme. C’est ainsi que nous pouvons récrire de la forme suivante : √ 1 2 q0 1 1 √ −1 3 C=√ (2.32) 2 q2 3 3 −1 1 √2 − 2 Grâce à cette matrice qui vient d’être définie, une transformation d’axe dite de CONCORDIA peut être appliquée avec cette fois-ci une conservation des puissances instantanées. 30 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone 2.3.3 La transformation de PARK Il s’agit d’une des transformations les plus utilisées dans le domaine des machines électriques. Elle permet le passage d’un système triphasé en un autre diphasé tournant avec ou sans composante homopolaire. Nous avons vu ci-dessus que la transformation de Concordia permettait de passer d’un système xa , xb , xc en un système x0 , xα , xβ . Le seul inconvénient de cette transformation est que les composantes xα et xβ sont toujours fonction de l’angle θ des signaux xa , xb et xc . L’idée de la transformation de Park est d’associer à cette transformation de Concordia une rotation définie par la relation suivante : x0 x0 1 0 0 x0 xα = 0 cos θ − sin θ xd = [R] xd (2.33) xq xq 0 sin θ cos θ xβ Finalement la matrice de transformation de Park s’écrit de la façon suivante : q 1 cos(θe ) −sin(θe ) r q 2 2 1 2π P(θe ) = [C][R] = . 2 cos(θe − 2π ) −sin(θ − e 3 3 3 q 1 cos(θe + 2π )) −sin(θe + 2π ) 2 3 3 (2.34) On peut alors déduire la transformation de PARK inverse : P −1 (θe ) = r q 1 2 q 1 2 q 1 2 2 2π = P T (θe ) 2π . cos(θe ) ) cos(θ + ) cos(θ − e e 3 3 3 2π −sin(θe ) −sin(θe − 2π ) −sin(θ + ) e 3 3 (2.35) Nous verrons dans la suite comment cette matrice réduit la complexité des équations. En outre, la transformation de Park ainsi définie conserve les puissances instantanées. 2.4 Modélisation de la génératrice synchrone La modélisation que nous avons faite de la machine est basée sur un certain nombre d’hypothèses simplificatrices qui peuvent être résumées de la façon suivante [les80, bar82] : – la saturation du circuit magnétique, l’hystérésis et les courants de Foucault, les couplages capacitifs entre les enroulements sont supposés négligeables. Cette hypothèse nous permet d’exprimer tous les flux de la machine en fonction des courants et des inductances propres et mutuelles. – On considère que les résistances (d’induit et d’inducteur) de la machine sont invariantes par rapport aux variations de la température. – On suppose que le circuit magnétique est parfaitement feuilleté de sorte que seuls les circuits inducteurs, induits et amortisseurs sont parcourus par des courants. – On admet que les forces magnétomotrices des enroulements du stator sont à répartitions sinusoı̈dales, ce qui conduit à des expressions des inductances relativement simples. 31 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Une convention « récepteur » est adoptée au rotor et une convention « générateur » au stator. Sous ces hypothèses, la machine peut être décrite dans le repère triphasé par les équations électriques suivantes [les80, kra94, mou06] : a va = −rs ia + dΨ dt b vb = −rs ib + dΨ dt vc = −rs ic + dΨc dt dΨ vf = rf if + dtf 0 = rD iD + dΨdtD dΨ 0 = rQ iQ + dtQ (2.36) où (Ψi )i=a,b,c sont les flux totaux induits dans les phases a, b et c du stator, Ψf est le flux total induit dans le rotor, ΨD et ΨQ sont respectivement les flux totaux induits dans les amortisseurs de l’axe polaire et de l’axe interpolaire. rf , rD et rQ sont respectivement les résistances rotorique, des amortisseurs de l’axe polaire et des amortisseurs de l’axe interpolaire. Les deux dernières égalités de l’équation (2.36) sont relatives aux amortisseurs qui, comme nous l’avons déjà signalé précédemment, sont des conducteurs en cuivre maintenus en court-circuit. En tenant compte des inductances mutuelles et propres fournies précédemment, les flux totaux sont donnés par l’équation (2.37) Ψa −La (θe ) −Mab (θe ) −Mac (θe ) Maf (θe ) MaD (θe ) MaQ (θe ) ia Ψb −Mab (θe ) −Lb (θe ) −Mbc (θe ) Mbf (θe ) MbD (θe ) MbQ (θe ) ib Ψc −Mac (θe ) −Mbc (θe ) −Lc (θe ) Mcf (θe ) McD (θe ) McQ (θe ) ic = (2.37) Ψf −Maf (θe ) −Mbf (θe ) −Mcf (θe ) if L M 0 f f D ΨD −MaD (θe ) −MbD (θe ) −McD (θe ) iD Mf D LD 0 ΨQ −MaQ (θe ) −MbQ (θe ) −McQ (θe ) 0 0 LQ iQ 2.4.1 Modèle de l’alternateur dans le repère de PARK 2.4.1.1 Application de la transformée de Park aux flux Nous avons montré ci-dessus que nous pouvions exprimer les relations régissant le fonctionnement de l’alternateur en fonction de ses flux totaux. Afin de trouver la représentation d’état du modèle de la génératrice dans le repère de Park nous adopterons les écritures suivantes : if ia Ψf Ψa Ψs = Ψb ; Ψr = ΨD ; is = ib ; ir = iD ; iQ ic ΨQ Ψc La (θe ) Mab (θe ) Mac (θe ) L f Mf D 0 0 Lss = Mab (θe ) Lb (θe ) Mbc (θe ) ; Lrr = Mf D LD Mac (θe ) Mbc (θe ) Lc (θe ) 0 0 LQ 32 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone Maf (θe ) Mbf (θe ) Mcf (θe ) Maf (θe ) MaD (θe ) MaQ (θe ) Msr = Mbf (θe ) MbD (θe ) MbQ (θe ) ; Mrs = MaD (θe ) MbD (θe ) McD (θe ) MaQ (θe ) MbQ (θe ) McQ (θe ) Mcf (θe ) McD (θe ) McQ (θe ) Grâce à ces expressions, la relation (2.37) peut être récrite de la façon suivante : i Ψs −Lss (θe ) Msr (θe ) . s = −Mrs (θe ) Lrr ir Ψr (2.38) Maintenant, l’objectif est de trouver les expressions des flux dans le repère de Park défini en 2.3.3. Pour ce faire, nous allons multiplier l’expression ci-dessus par la matrice section P (θe ) 0 , ce qui conduit alors à : 0 I3 P (θe ) 0 Ψs P (θe ) 0 −Lss (θe ) Msr (θe ) P −1 (θe ) 0 P (θe ) 0 is = (2.39) 0 I3 Ψr 0 I3 i r 0 I3 Lrr 0 I3 −Mrs (θe ) | | {z } {z } Ψ i dq dq Ψr ir Que l’on peut également écrire : Ψdq −P (θe )Lss (θe )P −1 (θe ) P (θe )Msr (θe ) idq = −Mrs (θe )P −1 (θe ) Lrr ir Ψr (2.40) En négligeant les fuites au stator (Lσ = 0), les multiplications matricielles par blocs conduisent aux résultats suivants : Ls0 + 2Ms0 0 0 0 Ms0 − Ls0 − 23 Lsv 0 P (θe )(−Lss )(θe )P −1 (θe ) = 3 0 0 Ms0 − Ls0 + 2 Lsv 0q 0q 0 0 Msf . 32 MsD . 32 P (θe )Msr (θe ) = q 0 0 MsQ . 32 q 3 0 0 −Msf . 2 q −Mrs (θe )P −1 (θe ) = 0 −MsD . 32 0 q 0 0 −MsQ . 32 33 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Enfin en posant : (−ld ) = Ms0 − Ls0 − 23 Lsv et (−lq ) = Ms0 − Ls0 + 23 Lsv et gardant en mémoire que 2Ms0 + Ls0 = 0, on obtient finalement q q 3 3 0 −ld 0 Msf . 2 MsD . 2 q 0 −lq 0 0 MsQ . 32 Ψd id q Ψq = (2.41) −Msf . 32 . iq 0 lf Mf D 0 q Ψr ir −MsD . 32 0 Mf D lD 0 q 3 0 0 lQ 0 −MsQ . 2 Ainsi, une relation simple entre les flux et les courants ne dépendant pas de l’angle électrique, est obtenue. Cette relation est bien fondée à la seule condition que l’angle de transformation soit rigoureusement égal à l’angle électrique de la machine. Il faut noter que dans la pratique ou en simulation sous Matlab/SimulinkT M , il est relativement aisé d’assurer cette condition en réalisant un calage de l’angle de la transformation de Park sur une des trois tensions de sortie de la machine. Pour plus deqsimplicité dans les expressions nous poserons : 3 la mutuelle inductance entre le stator et la roue polaire, q2 msD = MsD . 32 l’inductance mutuelle entre le stator et les amortisseurs de l’axe polaire et q msQ = MsQ . 32 l’inductance mutuelle entre le stator et les amortisseurs de l’axe interpolaire. msf = Msf . 2.4.1.2 Modèle électique générique de la génératrice synchrone Nous partons de l’équation (2.36) que nous récrivons comme suit : dΨs (2.42) dt dΨr vr = [rr ]ir + dt rf 0 0 rs 0 0 où [rs ] = 0 rs 0 et [rr ] = 0 rD 0 0 0 rQ 0 0 rs En faisant une multiplication du premier terme de cette équation par la matrice de Park et en utilisant l’identité P −1 (θe ).P (θe ) = I3 , nous obtenons vs = −[rs ]is + d P (θe )vs = −[rs ] P (θe )iabc +P (θe ) (P −1 (θe ). P (θe ).Ψs ) | {z } | {z } | {z } dt vdq0 idq0 Ψdq0 vr = [rr ]ir + 34 dΨr dt (2.43) 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone En considérant uniquement la tension statorique de la machine, nous pouvons écrire : vdq0 = −[rs ]idq0 + P (θe ) d d −1 (P (θe )).Ψdq0 + .Ψdq0 dt dt Il est aisé de montrer la relation très connue suivante : 0 0 0 d −1 P (θe ) (P (θe )) = 0 0 −ωe dt 0 ωe 0 (2.44) (2.45) Le modèle électrique de base de la machine synchrone peut alors être écrit dans le repère de Park comme suit. vd = −rs id − ωe .Ψq + vq = −rs iq + ωe .Ψd + d Ψ dt d d Ψ dt q d Ψ dt f rD .iD + dtd ΨD rQ .iQ + dtd ΨQ vf = rf .if + 0= 0= (2.46) Nous avons donc, grâce à la transformation de PARK, réussi à trouver un modèle électrique de la machine synchrone en mode générateur ne dépendant pas de l’angle électrique θe . À ce modèle, il faut ajouter l’équation mécanique pour prendre en compte la variation de vitesse. 2.4.2 Prise en compte de l’équation mécanique Dans la plupart des modélisations souvent rencontrées dans la littérature l’hypothèse selon laquelle la vitesse d’entraı̂nement de la machine est rigoureusement constante est utilisée [les80, ver00, cha83, bru98]. Ceci peut être obtenu en faisant un contrôle de vitesse de la turbine d’entraı̂nement de la génératrice synchrone. Nous verrons dans le chapitre 4 consacré aux essais de validation expérimentaux, que cette hypothèse n’est pas toujours exacte. Pour obtenir une modélisation complète de la machine, nous adjoignons aux équations électriques (2.46), l’équation mécanique de la machine régie par la relation suivante : J dωm X = Ti dt i (2.47) où J est le moment d’inertie total du banc d’essai, Ti sont les couples résistants ou moteurs présents sur l’axe de rotation et ωm est la vitesse mécanique de la machine. Ne disposant pas de tous les paramètres mécaniques des machines utilisées dans notre travail, nous avons effectué un essai de décélération afin de les déterminer. 35 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone 2.4.2.1 Essai de décélération de la machine L’équation (2.47), montre que l’équation mécanique du banc expérimental dépend de l’ensemble des couples intervenant dans la vitesse de la machine synchrone. Notons par ailleurs que le banc expérimental que nous avons mis en place est composé de trois machines accouplées les unes aux autres et il nous a été nécessaire de déterminer les paramètres mécaniques de l’ensemble tournant. Pour ce faire, un essai de décélération est effectué. Il consiste à entraı̂ner l’ensemble des trois machines à vitesse nominale en veillant à avoir la tension de sortie de la génératrice synchrone égale à sa tension nominale pour que la machine synchrone soit excitée sous flux nominal. Puis l’alimentation de l’induit de la machine à courant continu (MCC) d’entraı̂nement est subitement coupée ; ceci a comme conséquence une décélération puis l’arrêt du banc. Lors de cet essai nous avons enregistré la vitesse en fonction du temps. Avant la coupure de l’alimentation d’induit, les grandeurs électriques et mécaniques de la MCC valent : IM CC = 2.74A UM CC = 246.6V ωm = 157rads−1 (2.48) où IM CC est le courant d’induit de la MCC et UM CC sa tension d’induit. 2.4.2.2 Détermination des paramètres de l’équation mécanique La variation de la vitesse lors de l’essai de décélération, est donnée par la figure 2.2. Nous rappelons que lors de cet essai, toutes les machines fonctionnent à vide sous leur flux nominal ; ce qui implique qu’elles ne sont soumises qu’aux frottements secs, visqueux, pertes fer et les pertes de ventillation. Durant la phase de décélération, la vitesse est régie par l’équation J dωm + fv ωm = −Cs dt (2.49) fv et Cs étant respectivement le coefficient de frottements visqueux et le couple de frottements secs. Ces coefficients incluent les pertes de ventillation (en négligeant les variations proportionnelles à ωm 2 ) et les pertes fer des trois machines. 36 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone 150 vitesse de rotation 100 pente2 50 pente1 0 −50 −100 τ −Cs/fv −150 0 2 4 6 8 10 12 14 Temps(s) Figure 2.2 – Vitesse de rotation lors de la décélération Sur la figure 2.2, nous avons repéré deux points pour lesquels des tangentes pente1 et pente2 ont été tracées. Ces points nous servirons à l’estimation des paramètres mécaniques de la machine. ωm1 = 148.3rad.s−1 ωm2 = 39rad.s−1 t1 = 2.35s. t2 = 7.57s. (2.50) En utilisant l’équation (2.49), on peut obtenir par différenciation, la relation suivante dωm1 dωm2 − ) = fv (ωm2 − ωm1 ) dt dt Ce qui donne en application numérique J( (2.51) 39 − 148.3 J = − −148.3 132.2 = 10.65s = τ fv + 7.85 5.47 (2.52) Connaissant cette constante de temps τ , le rapport Cs peut être aisément déduit graphif Cs −1 quement comme l’indique la figure 2.2 ( fv = 125rads ). Ainsi, nous disposons maintenant de deux équations à trois inconnues. La troisième équation peut être naturellement obtenue à l’aide des mesures électriques, en effet 2 Pabs = Pm + Rinduit IM CC = UM CC IM CC où Pabs est la puissance totale absorbée et Pm représente les pertes mécaniques. Comme nous l’avons signalé plus haut, ces pertes mécaniques sont la contribution des frottements secs et des frottements visqueux d’où Pm = fv ωm 2 + Cs ωm 37 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Ainsi grâce à cette troisième équation, les valeurs numériques des paramètres mécaniques sont données comme suit : J = 0.162kg.m2 Cs = 1.9N.m fv = 0.015N.m/rad.s−1 2.4.2.3 Équation mécanique générale Grâce à l’essai de décélération de la machine, tous les paramètres utiles permettant la prise en compte de l’équation mécanique dans la modélisation de la machine synchrone, sont déterminés. Finalement, cette équation mécanique peut alors s’écrire : J dωm = −Cs − Te − fv ωm + Tm dt (2.53) Dans cette équation, Te est le couple électromagnétique de la génératrice synchrone principale utilisée dans notre étude, donné dans le repère de Park par [kra94, cha83]. Te = p(Ψd iq − Ψq id ) (2.54) Pour ce qui est de Tm , il s’agit du couple mécanique fourni par la machine à courant continu afin d’assurer la bonne vitesse de rotation. 2.4.3 Représentation d’état de la génératrice synchrone Compte tenu de sa structure et sa facilité d’utilisation, la représentation d’état sera largement utilisée dans ce mémoire. Dans cette section nous verrons que grâce à cette approche, deux modèles de la machine synchrone peuvent être générés et par la suite le lien avec les modèles classiques de type circuits électriques [ver00, ali05] sera abordé. 2.4.3.1 Modèle à charge interne Ce type de modélisation intègre la charge nominale dans le modèle d’état. Le schéma de principe est donné par la figure 2.3 : 38 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone ia ia2 ln rn ln vf ia1 ib rn rn ln ic Figure 2.3 – Génératrice synchrone avec charge interne Comme nous pouvons le remarquer la charge nominale est connectée en étoile et le courant dans la phase a par exemple, peut être écrit de la façon suivante : ia = ia1 + ia2 |{z} |{z} irn iln Les courants dans les autres branches se déduisent aisément en utilisant l’équation cidessus. La transformation de Park peut alors être appliquée sur les courants de phases, conduisant ainsi à : id1 iq1 ia1 = P (θe ). ib1 , ic1 ia2 id2 = P (θe ). ib2 iq2 ic2 (2.55) En utilisant la charge nominale (rn , ln ) de la machine, les tensions dans le repère de Park se déduisent facilement grâce à : d id2 ln 0 id2 0 −ωe ln vd . + . = 0 ln dt iq2 iq2 ωe ln 0 vq ou id − id2 rn 0 id1 rn 0 vd . = . = iq − iq2 0 rn iq1 0 rn vq En combinant l’équation mécanique, celles relatives à la tension de sortie de la machine 39 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone avec celles définies en (2.46), on peut écrire : ln 0 id2 0 −ωe ln id − id2 rn 0 id2 d . + . . = 0 ln dt iq2 iq2 ωe ln 0 iq − iq2 0 rn dΨd rn (id − id2 ) = −rs id − ωe .Ψq + dt q rn (iq − iq2 ) = −rs iq + ωe .Ψd + dΨ dt vf = rf .if + 0 = rD .iD + J dωdtm dΨf dt dΨD dt dΨQ dt 0 = rQ .iQ + = −Cs − Te − fv ωm + Tm À l’issue de tous les calculs, nous pouvons écrire l’équation globale de la génératrice synchrone sous la forme id2 id2 0 iq2 iq2 0 id id 0 d 0 = R. iq + M. dt iq if if vf (2.56) iD iD 0 iQ iQ 0 dωm J dt = −Cs − Te − fv ωm + Tm avec et rn −ln ωe −rn 0 0 0 0 ln ωe rn 0 −rn 0 0 0 rn 0 −(rs + rn ) lq ωe 0 0 −ωe msQ 0 r −l ω −(r + r ) ω m ω m 0 R= n d e s n e sf e sD 0 0 0 0 rf 0 0 0 0 0 0 0 rD 0 0 0 0 0 0 0 rQ ln 0 0 0 0 0 0 0 ln 0 0 0 0 0 0 0 −l 0 m m 0 d sf sD 0 0 0 −l 0 0 m M = q sQ 0 0 −msf 0 lf mf D 0 0 0 −msD 0 mf D lD 0 0 0 0 −msQ 0 0 lQ Où : mf D est l’inductance mutuelle entre l’inducteur et l’amortisseur direct, 40 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone msQ est l’inductance mutuelle entre le stator et l’amortisseur en quadrature, msD est l’inductance mutuelle entre le stator et l’amortisseur direct, ld et lq sont les inductances principales statoriques, lf est l’inductance principale du champ tournant, lD et lQ sont les inductances principales des amortisseurs, rn et ln sont respectivement la résistance et l’inductance de charge, ωe est la pulsation électrique de la machine, id et iq sont respectivement les courants direct et inverse, if est le courant d’excitation, iD et iQ sont les courants dans les amortisseurs. Finalement l’équation (2.56) peut être récrite comme suit : J dωdtm ẋ = A.x + B.u y = C.x = −Cs − Te − fv ωm + Tm (2.57) où : A = −M −1 .R est la matrice d’état, T B = M −1 0 0 0 0 1 0 0 est la matrice de commande −rn 0 rn 0 0 0 0 est la matrice d’observation, C= 0 −rn 0 rn 0 0 0 T x = id2 iq2 id iq if iD iQ est le vecteur d’état du modèle, T y = vd vq est le vecteur de sortie correspondant à la tension dans le repère de Park et u = vf est le vecteur d’entrée ou de commande. Il s’agit de la tension d’excitation de la roue polaire. Le contrôle de la tension de sortie de la machine s’effectuera alors en ajustant cette grandeur. Ainsi ce modèle mis sous une forme de semi représentation d’état a été implanté sous MatlabT M en utilisant la procédure des « S-function ». Ce programme ainsi que le schéma simulink correspondant sont consultables en annexe (voir Annexe A). 2.4.3.2 Modèle à charge externe Le modèle que nous venons de présenter n’est pas très adapté pour des essais à charge commutée car il nécessite la modification du modèle incluant la charge (rn et ln ). Nous avons donc développé un nouveau modèle plus flexible et pratique de ce point de vue. L’idée est de créer sur le modèle, des bornes sur lesquelles une série de charges peut être connectée et déconnectée et ainsi, une multitude d’essais tels que l’impact de charge, le délestage, le court-circuit,... peut être effectuée. Le modèle est basé sur l’équation générale de la génératrice synchrone (2.36) et peut être résumé par la figure suivante : 41 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone isa ia A rin vf isb ib rin B rin isc ic C Figure 2.4 – Principe de la génératrice synchrone à charge externe Sur la figure 2.4, une résistance interne de valeur très grande (rin = 106 Ω) est incorporée. Elle sert à générer les tensions et donc les bornes A, B et C de la machine sur lesquelles n’importe quelle charge pourra être connectée. Si nous désignons par isa , isb et isc les trois courants dans la charge externe, isd et isd leurs transformées dans le repère de Park, et enfin id et iq celles des courants internes ia , ib et ic , alors les tensions de sortie dans le repère de Park peuvent s’écrire : vd = rin (id − isd ) vq = rin (iq − isq ) (2.58) Concrètement, id et isd d’une part et iq et isq d’autre part sont très proches compte tenu du choix de rin . Ainsi le courant mesuré sur la charge externe peut être considéré égal à celui délivré par le modèle. L’avantage d’un tel modèle est qu’aucune connaissance a priori de la charge n’est nécessaire comme dans le précédent modèle. Seules les mesures de courants sont requises, choses très faciles à réaliser pratiquement. Aussi plusieurs types de charges peuvent être connectés assez facilement sans nul besoin d’une quelconque modification de la structure interne du modèle rendant ainsi les essais de validation et d’identification de la machine [ghal94, Can93] très aisés . Grâce à l’équation (2.58) nous pouvons récrire l’équation générale de la machine (2.46) comme suit : 42 d rin (id − isd ) = −rs id − ωe .Ψq + dΨ dt q rin (iq − isq ) = −rs iq + ωe .Ψd + dΨ dt dΨ vf = rf .if + dtf 0 = rD .iD + dΨdtD dΨ 0 = rQ .iQ + dtQ dωm J dt = −Cs − Te − fv ωm + Tm (2.59) 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone Le calcul conduit finalement à : id id −rin isd iq iq −rin isq d vf = R2 . if + M2 . if dt iD iD 0 iQ iQ 0 J dωdtm = −Cs − Te − fv ωm + Tm Avec −rs − rin lq ωe 0 0 −ωe msQ −ld ωe −rs − rin ωe msf ωe msD 0 0 0 rf 0 0 R2 = 0 0 0 rD 0 0 0 0 0 rQ et −ld 0 msf msD 0 0 −lq 0 0 msQ −m 0 l m 0 M2 = sf f f D −msD 0 mf D lD 0 0 −msQ 0 0 lQ Ainsi la semi représentation d’état de la génératrice synchrone à charge externe est donnée par : ẋ = Ax + Bu u + Bw w y = Cy x + Dyw w (2.60) J dωm = −C − T − f ω + T s e v m m dt où A = −M2−1 .R2 est la matrice d’état, T Bu = M2−1 0 0 1 0 0 est la matrice de commande, −rin 0 0 −rin 0 0 Bw = M2−1 0 0 0 0 rin 0 0 0 0 est la matrice d’observation, Cy = 0 rin 0 0 0 T T −rin 0 , x = id iq if iD iQ est le vecteur d’état, y = vd vq est Dyw = 0 −rin T le vecteur de sortie, u = vf est le vecteur de commande, w = isd isq le vecteur des entrées exogènes. Le schéma de simulation de ce modèle sous Matlab/ SimulinkT M est donné par la figure 2.5. 43 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Figure 2.5 – Schéma Simulink du modèle à charge externe Sur ce schéma Simulink, nous voyons que la charge externe Load de la machine peut être modifiée à notre aise sans difficulté. Ceci donne une plus grande flexibilité dans l’étude de la machine synchrone. Pour la simulation de la machine, l’approche utilisant des S-functions a été adoptée permettant ainsi d’une part de trouver les variables d’état de la machine et d’autre part ses paramètres électriques (tensions et courants). Nous remarquons aussi que l’entrée de cette fonction se réduit, outre les entrées exogènes, aux valeurs de vf (tension d’excitation) et Tm (couple d’entraı̂nement). Nous venons, grâce à une approche par représentation d’état de calculer deux modèles de la génératrice synchrone. Nous verrons un peu plus loin, que le choix de l’un ou l’autre des modèles dépend uniquement du domaine d’application et surtout, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, du type de lois de commande que nous souhaitons mettre en place. 2.4.4 Équivalence vis à vis du modèle conventionnel En considérant les matrices utilisées dans les deux modèles que nous avons présentés précédemment, il est facilement remarquable que les paramètres pris en compte sont 44 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone exclusivement les résistances et les inductances. Cependant la plupart des industriels raisonnent en termes de résistances, réactances et constantes de temps dans l’approche dite conventionnelle. Voici par exemple, les paramètres que l’entreprise Leroy Somer nous a fournis lors de l’acquisition de la génératrice synchrone utilisée dans ce travail de thèse : Libellé Puissance nominale Sn Résistance statorique rs Résistance rotorique rf Tension entre phase Urms Réactance synchrone directe xd Réactance synchrone inverse xq ′′ Constante de temps en circuit ouvert T do ′ Réactance synchrone directe transitoire x d ′′ Réactance synchrone directe sub-transitoire x d ′ Constante de temps directe transitoire T d ′′ Constante de temps directe sub-transitoire T d Constante de temps d’induit Ta Valeurs 7.5 kVA 1.19Ω 3.01Ω 400 V 1.4 p.u 0.7 p.u 522 ms 0.099 p.u 0.049 p.u 40 ms 3.7 ms 6 ms Table 2.1 – Paramètres de la machine LSA371, 4-pôles Dans ce tableau, les valeurs en par-unité (p.u) sont calculées par rapport à l’impédance normalisée zn définie par zn = Un 2 = 21.33Ω Sn (2.61) Les valeurs des réactances de la machine peuvent alors être données en Ohms comme l’indique le tableau suivant : ′ ′′ xd xd xd xq 29.86Ω 2.11Ω 1.04Ω 14.93Ω Comme on peut le voir dans le tableau 2.1, à l’exception des résistances statorique et rotorique, les autres paramètres sont les constantes de temps et les réactances. Dans cette partie, nous montrerons les relations qui existent entre ces derniers paramètres généralement utilisés dans l’approche conventionnelle par les fabricants de machines et ceux qui nous ont servi dans la modélisation par représentation d’état. 2.4.4.1 Le modèle électrique Afin de montrer les relations d’équivalence, il est indispensable d’utiliser un modèle électrique de la machine. Cette partie est essentiellement basée sur le travail de thèse de 45 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Verbeeck [ver00]. Lors du fonctionnement de la machine, les différents flux magnétiques mis en jeu peuvent être résumés par la figure 2.6. Ψad ΨσDd Ψσsd Ψaq Ψσsq id iq ΨσD iD ΨσQ iQ Ψσf if Ψσf D Figure 2.6 – Vue schématique des différents flux dans la machine sur les axes d et q où Ψad et Ψaq sont respectivement les flux principaux dans les axes direct et en quadrature, Ψσsd , ΨσD et Ψσf sont respectivement les flux de fuite suivant l’axe direct du stator, des amortisseurs de l’axe direct et du champ principal, Ψσsq , ΨσQ sont respectivement les flux de fuite suivant l’axe en quadrature du stator et des amortisseurs de l’axe en quadrature, ΨσDd et Ψσf D sont les flux mutuels entre le bobinage statorique et celui des amortisseurs de l’axe direct d’une part et entre le bobinage d’excitation rotorique et celui des amortisseurs de l’axe direct d’autre part. Comme nous pouvons le remarquer sur cette figure, une convention générateur est adoptée pour le stator au travers de id et id et récepteur pour le rotor (iD , iQ et if ). De cette 46 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone figure, les relations suivantes peuvent être déduites Ψd = Ψad + Ψσsd + ΨσDd = lad .(−id + iD + if ) − lσsd .id + lσDd .(iD − id ) Ψ q = Ψaq + Ψσsq = laq .(−iq + iQ ) − lσsq .iq Ψf = Ψad + Ψσf + Ψσf D = lad .(−id + iD + if ) + lσf .if + lσf D .(if + iD ) ΨD = Ψad + ΨσD + ΨσDd + Ψσf D = lad .(−id + iD + if ) + lσD .iD + lσDd .(−id + iD ) + lσf D .(iD + if ) Ψ = Ψaq + ΨσQ Q = laq .(−iq + iQ ) + lσQ .iQ (2.62) Il est bien connu que l’influence des inductances de l’axe direct sur celles des amortisseurs de ce même axe sont négligeables [ver00, gues94]. En considérant cette hypothèse simplificatrice non pouvons alors écrire : lσDd ≈ 0 (2.63) et en remplaçant les flux de l’équation (2.46) par leurs expressions respectives, le schéma électrique de la machine peut être donné par : rs lσsd rf lσf D if lσf lad vd vf rD lσD iD id −ωe Ψq rs lσsq iQ rQ vq laq lσQ iq ωe Ψd Figure 2.7 – Schéma électrique de la génératrice synchrone 47 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Comme nous l’avons déjà signalé plus haut, il s’agit d’un modèle simplifié. On peut obtenir un schéma plus complet, en réduisant certaines hypothèses et en complexifiant le modèle par une série d’amortisseurs virtuels en parallèle dans la modélisation [kam91, kam92, Can93, key94]. Dans la suite ce schéma servira à faire le lien entre les paramètres utilisés dans les modélisations par représentation d’état que nous avons présentées plus haut et ceux fournis par le constructeur. 2.4.4.2 Mise en équation du système Grâce au schéma électrique défini par la figure 2.7 et à l’équation (2.62), quelques relations d’équivalence peuvent être déduites. ld = lad + lσsd ; lq = laq + lσsq ; lf = lad + lσf D + lσf lD = lad + lσD + lσf D ; lQ = laq + lσQ ; msf = lad (2.64) mf D = lad + lσf D ; msQ = laq ; msD = lad Dans la suite, toutes les inductances seront remplacées par leur équivalent en termes de réactance en nous basant sur la relation x = lω (2.65) x étant la réactance, l l’inductance et ω la pulsation qui dans notre cas correspond à la dérivée première de l’angle électrique de la machine et nous le noterons ωe dans toute la suite. L’expression des réactances et constantes de temps est basée sur l’application des lois de mailles et des nœuds sur le schéma électrique (Fig.2.7) [bar82]. C’est ainsi que xd peut s’exprimer comme suit xd = xσsd + xad (2.66) ′ On obtient xd en court-circuitant le circuit d’excitation (vf = 0) et en ouvrant le circuit amortisseur. Ce qui conduit à : ′ xd = xσsd + xad (xσf D + xσf ) xad + xσf D + xσf (2.67) ′′ Pour le paramètre xd , le circuit d’excitation est maintenu en court-circuit mais aucune ouverture n’est faite au niveau des amortisseurs. Ainsi, en considérant xad grand par rapport aux autres réactances, on peut écrire : ′′ xd ≈ xσsd + xσf D + xσD xσf xσD + xσf (2.68) Les réactances de l’axe inverse s’obtiennent de la même manière [cha83, bar82, std95] : xq = xσsq + xaq ′′ xq = xσsq + 48 xaq xσQ xaq + xσQ (2.69) (2.70) 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone En ce qui concerne des constantes de temps, elles peuvent être déduites comme suit : ֒→ induit ouvert sans amortisseur vu de l’inducteur ′ Tdo = xσf D + xad + xσf ωe rf (2.71) ֒→ Induit en court-circuit sans amortisseur vu de l’inducteur 1 xad xσsd (xσf D + xσf + ) ωe rf xad + xσsd ′ Td = (2.72) ֒→ Induit ouvert et inducteur en court-circuit vu de l’amortisseur D (xad + xσf D )xσf 1 (xσD + ) ωe rD xad + xσf D + xσf ′′ Tdo ≈ ֒→ Induit et inducteur en court-circuit vu de l’amortisseur D en négligeant ′′ Td = 1 (xσsd + xσf D )xσf (xσD + ) ωe rD xσsd + xσf D + xσf (2.73) 1 xad (2.74) ֒→ Induit ouvert vu de l’amortisseur Q ′′ Tqo = xσQ + xaq ωe rQ (2.75) ֒→ Induit en court-circuit vu de l’amortisseur Q ′′ Tq = xσsq xaq 1 (xσQ + ) ωe rQ xσsq + xaq (2.76) Il est aisé de voir que nous avons plus d’équations que d’inconnues. Moyennant quelques calculs, on montre que des relations existent entre quelques unes de ces équations comme le montre l’équation (2.77) 2.4.4.3 ′ Tdo ′ Td = xd ′ xd = xd ′ ′′ Tdo ′′ Td ′′ Tqo ′′ Tq = (2.77) ′′ xd xq ′′ xq Expressions des paramètres relatifs à l’axe d Les relations utiles dans notre travail seront calculées, à partir des équations ci-dessus. En considérant l’équation (2.71), on peut écrire ′ xσf + xσf D + xad = Tdo ωe rf (2.78) 49 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone D’autre part, la différence [(2.66)-(2.67)] donne ′ xd − xd = x2ad xad + xσf D + xσf De ces deux relations nous pouvons tirer q ′ ′ xad = Tdo ωe rf (xd − xd ) (2.79) (2.80) et déduire par la même occasion la valeur de xσsd d’après (2.66) xσsd = xd − xad (2.81) Par la suite, nous faisons l’hypothèse simplificatrice suivante : xσf D = 0. Il devient alors facile de vérifier en considérant (2.71) et en remplaçant xad par sa valeur que q ′ ′ ′ (2.82) xσf = Tdo ωe rf − Tdo ωe rf (xd − xd ) Sur l’axe d, il nous reste à déterminer les valeurs de paramètres caractérisant les amortisseurs. D’après (2.73), nous pouvons écrire 1 xad xσf rD ≈ ) (2.83) ′′ (xσD + xad + xσf ωe Tdo Dans cette expression seule xσD n’est pas connue, mais en utilisant l’équation (2.68) et l’hypothèse simplificatrice énoncée ci-dessus, nous pouvons déduire aisément cette valeur. ′′ xσD 2.4.4.4 (xd − xσsd )xσf = ′′ xσf + xσsd − xd (2.84) Expressions des paramètres relatifs à l’axe q Dans cette section, nous nous intéressons aux différentes relations sur l’axe q du repère de Park. En faisant la différence entre (2.75) et (2.76) on obtient ′′ ′′ Tqo − Tq = x2aq 1 ωe rQ xaq + xσsq De plus avec (2.69), la relation suivante peut être déduite avec rQ = 34 rD q ′′ − Tq′′ ) xaq = rQ xq ωe (Tqo toujours en utilisant (2.69) et en remplaçant xaq par sa valeur nous obtenons q ′′ − Tq′′ ) xσsq = xq − rQ xq ωe (Tqo (2.85) (2.86) (2.87) Enfin de (2.75) nous déduisons aisément, après remplacement de xaq par sa valeur q ′′ ′′ − Tq′′ ) (2.88) xσQ = rQ ωe Tqo − rQ xq ωe (Tqo Nous venons ainsi de montrer que des relations importantes existent entre les paramètres fournis par les constructeurs de machines et ceux généralement utilisés dans l’approche par représentation d’état. Nous aurons l’occasion de vérifier dans ce mémoire que les résultats de simulation obtenus grâce à l’une ou à l’autre de ces approches sont similaires. 50 2.4. Modélisation de la génératrice synchrone 2.4.4.5 Récapitulatif des résultats obtenus Le tableau 2.2 résume l’ensemble des relations d’équivalence que nous avons présentées précédemment. xad = p ′ ′ Tdo ωe rf (xd − xd ) q ′′ = rQ xq ωe (Tqo − Tq′′ ) xaq xσsd = xd − xad ′ xσf = Tdo ωe rf − rD = xσf D = 0 p ′ ′ Tdo ωe rf (xd − xd ) 1 ′′ (xσD ωe Tdo + xad xσf ) xad +xσf rQ = 43 rD ′′ xσD = xσsq = xq − xσQ (xd −xσsd )xσf ′′ xσf +xσsd −xd q ′′ rQ xq ωe (Tqo − Tq′′ ) q ′′ = rQ ωe Tqo − rQ xq ωe (Tqo − Tq′′ ) ′′ Table 2.2 – Relations de correspondance des paramètres de la machine Ainsi à partir de ce tableau et grâce à l’équation (2.65) toutes les inductances propres ainsi que les mutuelles peuvent être calculées facilement. 2.4.5 Notions de saturation dans la machine Plusieurs méthodes sont utilisées pour tenir compte de la saturation de la machine lors de sa modélisation. L’effet de saturation du fer dans la machine synchrone peut être facilement constaté grâce à un essai à vide sous une série de tensions d’excitation. La figure 2.8, montre la tension à vide de la machine utilisée lors de notre travail en fonction du courant d’excitation. 51 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone 300 pente à l’origine 250 Tension (V) 200 données expérimentales 150 100 50 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 Courant d’excitation (A) Figure 2.8 – Essai à vide expérimental de la machine LSA 371 Nous pouvons alors remarquer que l’effet de saturation devient visible dès que le courant d’excitation est supérieur à 5A. Il y a donc lieu de modéliser ce phénomène. Les hypothèses de travail les plus souvent utilisées lors de la détermination des saturations dans la machine sont les suivantes [els92, cha83, sri00, lev99] : – seules les inductances principales lad et laq subissent l’influence de la saturation, – aucun couplage magnétique n’existe entre l’axe d et l’axe q. En général, ces hypothèses sont bien fondées non pas parce que les effets d’un axe sur un autre soient réellement négligeables mais parce qu’elles permettent de déduire les saturations à partir de l’essai en circuit ouvert. Sous ces hypothèses, on peut définir des coefficients de saturation de la façon suivante : lad = ksd (Ψd )ladn laq = ksq (Ψq )laqn (2.89) où : ksd et ksq sont respectivement les coefficients de saturation sur l’axe d et sur l’axe q, ladn et laqn sont respectivement les inductances principales non saturées de l’axes d et de l’axe q. Signalons néanmoins que bien que nous ayons vérifié expérimentalement la saturation du circuit magnétique de la machine, il n’en sera pas fait cas lors de la modélisation et l’élaboration des lois de commande. En effet, cela ajouterait une grande complexité à nos calculs sans pour autant nous assurer de meilleurs résultats. 2.5 Validation et identification paramétrique de la machine L’étude d’identification paramétrique que nous présentons dans cette partie est basée sur les recommandations édictées par la communauté électrotechnique internationale 52 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine utilisant un essai en court-circuit de la machine synchrone. Pour ce faire, un algorithme itératif d’identification sera présenté et par la suite une interface intégrant cet algorithme et rendant par la même occasion l’identification des paramètres de la machine aisée et conviviale sera mise en œuvre. 2.5.1 Essai de court circuit brusque L’algorithme d’identification que nous présenterons est basé sur un essai de courtcircuit de l’alternateur. Ce dernier est entraı̂né à sa vitesse nominale avec une tension d’excitation non nulle. Alors, un essai en court-circuit sur les trois phases est réalisé grâce à un contacteur. Pour pouvoir appliquer l’algorithme d’optimisation mis en œuvre, toutes les grandeurs électriques obtenues lors de cet essai ont été enregistrées. Une fois l’essai de court-circuit brusque réalisé, le courant dans chaque phase peut être décrit par l’équation suivante : 1 1 1 t 1 t 1 + ( ′ − ). exp(− ′ ) + ( ′′ − ′ ). exp(− ′′ )].cos(ω.t + θ0 )+ xd xd xd Td xd xd Td 1 1 t 1 1 t Vm .[( ′′ + ′′ ). exp(− ).cos(θ0 ) + ( ′′ − ′′ ). exp(− ).cos(2ω.t + θ0 )] (2.90) xd xq Ta xd xq Ta i = Vm .[ où : Vm est la tension crête aux bornes de la machine avant l’essai en court-circuit. Il faut préciser que l’expression ci-dessus peut être simplifiée en considérant que la composante apériodique du courant (Vm .( x1′′ + x1′′ ). exp(− Tta ).cos(θ0 )) est nulle. En outre les d ′′ q ′′ réactances sub-transitoires directe xd et inverse xq sont presque les mêmes. Finalement l’équation (2.90) devient : i = Vm .[ 1 1 t 1 1 t 1 +( ′ − ). exp(− ′ ) + ( ′′ − ′ ). exp(− ′′ )].cos(ω.t + θ0 ) (2.91) xd xd xd Td xd xd Td Les normes IEEE [std95, ghal94] recommandent de construire une enveloppe qui épouse le mieux possible les courants de court-circuit comme l’illustre la figure 2.9 obtenue en simulation avec le modèle à charge externe. 53 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone 100 80 60 Enveloppe Courant (A) 40 20 0 −20 −40 −60 −80 −100 −120 3.9 3.95 4 4.05 4.1 4.15 4.2 4.25 4.3 4.35 Temps (s) Figure 2.9 – Courants de court-circuit et enveloppe Dans notre cas le courant dont la composante apériodique est nulle, est celui qui a été utilisé pour le calcul des paramètres de la machine [mou08r], mais il faut noter que la présence de la composante apériodique ne gêne en rien l’estimation des paramètres de la machine. Il suffit avant d’appliquer les algorithmes de calculs, de l’éliminer grâce à une transformation élémentaire. D’autres approches plus générales basées sur des nombres complexes [gro03, Can93] ou des algorithmes spéciaux tels que l’algorithme de Prony [xin04] existent et peuvent être utilisées dans la détermination des paramètres de la machine. Dans notre cas, l’approche est basée sur les recommandations IEEE. C’est ainsi que l’enveloppe tracée sur Fig.2.9 peut être décrite par l’équation suivante : ienv = Vm .[ 1 1 1 t 1 t 1 + ( ′ − ). exp(− ′ ) + ( ′′ − ′ ). exp(− ′′ )] (2.92) xd xd xd Td xd xd Td Nous disposons maintenant d’une expression simple sur laquelle les calculs des paramètres peuvent être effectués. 2.5.2 Normes IEEE relatives à l’identification paramétrique 2.5.2.1 Réactances et constantes de temps de l’axe direct Lors de l’essai de court-circuit, il est primordial d’enregistrer outre le courant, la tension de phase surtout avant l’instant de court-circuit. Une fois l’enveloppe construite, la réactance synchrone principale peut être facilement déduite grâce à la relation : xd = 54 Vm i∞ (2.93) 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine Où i∞ est la valeur maximale du courant en régime de court-circuit établi. Les courants transitoire et sub-transitoire peuvent alors être déduits de (2.92) ienv − i∞ = Vm .[( 1 t 1 1 t 1 − ). exp(− ′ ) + ( ′′ − ′ ). exp(− ′′ )] ′ xd xd Td xd xd Td (2.94) Nous utiliserons un repère semi-logarithmique pour déterminer constantes de temps et réactances. Ainsi, grâce à cette astuce, les expressions exponentielles assez difficiles à traiter sont transformées en équations de type affine dont la résolution est relativement plus aisée. Néanmoins, pour traiter convenablement la question, il convient de faire une hypothèse supplémentaire sur les constantes de temps : Hypothèse : La constante de temps transitoire est très grande devant la sub-transitoire ′′ (Td′ >> T d ) Conséquence : Les composantes sub-transitoires décroissent beaucoup plus vite par rapport à celles transitoires. Ainsi leur influence peut être négligée à partir d’un certain temps. Ce temps est variable selon la machine utilisée. Dans la plupart des cas, il correspond à 4 alternances au delà desquelles l’hypothèse ci-dessus conduit à une approximation de la différence ienv − i∞ : ienv − i∞ ≈ Vm .( 1 1 t − ). exp(− ′ ) = itrans ′ xd xd Td (2.95) En utilisant l’échelle semi-logarithmique, nous pouvons dire qu’il existe deux grandeurs A et B telles que ln(ienv − i∞ ) ≈ ln(Vm .( 1 1 t − )) − ′ = A.t + B ′ xd xd Td (2.96) où A est la pente et B la valeur à l’origine. Les paramètres transitoires peuvent alors être obtenus en résolvant le système d’équations suivant : ′ 1 Td = − A ln(V .( 1 − m x′ d 1 )) xd (2.97) =B En ce qui concerne le calcul des paramètres sub-transitoires directs, la méthode est la même que dans le cas transitoire. Cette fois-ci on s’intéresse aux premiers instants de l’essai de court-circuit. Grâce à (2.94), nous pouvons écrire : ienv − i∞ − itrans ≈ Vm .( 1 t 1 ). exp(− ′′ ) = isubtrans ′′ − ′ xd xd Td ′ (2.98) ′ En utilisant l’approche semi-logarithmique, il existe A et B tels que ln(ienv − i∞ − itrans ) ≈ A′ .t + B ′ (2.99) 55 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Ceci conduit à un nouveau système d’équations ′′ 1 Td = − A′ ln(V .( 1′′ − m x d 1 )) x′d = B′ (2.100) Grâce à cette méthode de calcul, les paramètres directs de la machine peuvent être déduits plus facilement. Notons pour finir que plusieurs autres méthodes de détermination des composantes directes existent [mor04, fer89, tum95], mais nous avons décidé de présenter celle-là compte tenu de sa simplicité et des résultats satisfaisants qu’elle fournit. 2.5.2.2 Réactances et constantes de temps de l’axe en quadrature Pour déterminer les paramètres de l’axe en quadrature, une transformation de Park sur les courants est utilisée afin de connaı̂tre le courant de l’axe q. À l’issue du court-circuit brusque, ce courant est régi par l’équation suivante [std95, fer89, ghal94, mar99] : iq = − Vm t ).sin(ω.t + θ0 ) ′′ . exp(− xq Ta (2.101) Nous aurions pu utiliser la même méthode que celle décrite ci-dessus, mais il apparaı̂t plus simple de ne considérer que quelques pics et de résoudre le système d’équations suivant : iq1 = − xVm′′ . exp(− Tt1a ) q (2.102) iq2 = − Vm′′ . exp(− t2 ) Ta x q Dans ce système t1 et t2 sont deux instants correspondant à deux pics de courants. La ′′ réactance sub-transitoire en quadrature xq et la constante de temps d’induit Ta sont alors facilement calculables numériquement. 2.5.2.3 Constantes de temps en circuit ouvert Ces constantes de temps sont déductibles des paramètres calculés précédemment et de l’équation (2.77). Dans la pratique, la constante de temps transitoire en circuit ouvert ′ (Td0 ) s’obtient en mesurant le temps de réponse lors de l’ouverture du court-circuit. Pour ′′ ce qui est de la constante de temps sub-transitoire (Td0 ), elle s’obtient aisément par calcul ′ à partir de Td0 . Grâce à une méthode d’identification simple, nous sommes capable à partir d’un essai en court-circuit brusque, de déterminer l’ensemble des paramètres de la machine synchrone. Afin de faciliter cette identification et surtout la rendre accessible, il nous a paru nécessaire de développer une interface de calcul [mou08c] intégrant l’ensemble des algorithmes utilisés. 2.5.3 Module didactique de calcul de paramètres par méthode itérative Il s’agit d’un module basé sur les normes IEEE d’identification que nous avons présentées plus haut. Il peut être résumé par le diagramme fonctionnel Fig.2.10. Bien que 56 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine nous ayons montré une méthode de détermination des paramètres de l’axe en quadrature, le module que nous avons développé ne concerne que ceux de l’axe direct compte tenu de l’importance moindre et surtout du peu d’intérêt en terme de défi de calculs que présente l’axe en quadrature. Initialisation des paramètres Design de l’interface Début des calculs ? Non Oui Données valides ? Non Messages d’erreur Oui Estimation de f, tsc et ts Algorithme d’estimation paramétrique Affichage des résultats Figure 2.10 – Diagramme général d’estimation paramétrique de la machine Une fois l’algorithme initialisé, une interface est créée pour permettre à l’utilisateur de rentrer les données. Le programme commence par vérifier la validité de ces données et dans le cas d’une non conformité, des messages d’erreurs sont affichées. L’utilisateur est alors invité à opérer les modifications nécessaires et à relancer de nouveau les calculs. A l’issue de cette étape, l’algorithme calcule trois valeurs importantes pour le reste du programme : il s’agit de la fréquence du signal (f ), le temps d’échantillonnage (ts ) et surtout l’instant de court-circuit (tsc ). La détermination de ce dernier paramètre est très importante dans la mesure où elle évite une estimation manuelle par l’utilisateur qui peut être source d’erreurs. À ce stage du processus, la partie principale sur la détermination des paramètres directs de la machine peut être effectuée en utilisant une stratégie itérative et les résultats de calcul sont affichés grâce à des tableaux et des figures de comparaison. 57 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone 2.5.3.1 Design de l’interface L’interface générée par le programme est donné par Fig.2.11. Figure 2.11 – Interface graphique pour l’estimation paramétrique Les trois premières cases de l’interface sont destinées respectivement à la valeur maximale de la tension avant le court-circuit, le vecteur temps et le vecteur courant. Ces deux dernières grandeurs doivent être données sous format .mat pour être compréhensible par le programme. Le bouton Help donne les informations génériques à l’utilisateur. Une zone est réservée pour les courbes. Le courant ainsi que son enveloppe y sont tracés et cela permet à l’utilisateur de vérifier la fiabilité du programme. L’interface permet de choisir le type d’enveloppe à utiliser dans les calculs. On peut donc décider de prendre celle du haut, du bas ou même des deux en fonction de la qualité du courant mesuré. Le bouton Reset ramène le système à sa configuration par défaut. Dès que les calculs sont lancés par le bouton poussoir Start Calculation, l’état d’avancement des calculs est donné dans la zone de commentaires située en bas de la zone de tracé. La fermeture de l’interface se fait avec le bouton Close window. 58 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine 2.5.3.2 Algorithme d’estimation paramétrique Le rôle de cet algorithme est de prendre en compte les données entrées par l’utilisateur sur l’interface décrite ci-dessus et de déterminer les paramètres de la machine synchrone. Vm y∗ Système des données + Vm − ŷ Système Estimation de paramètres simulé non Enregistrement end ? Algorithme Itératif des résultats oui Paramètres optimum Figure 2.12 – Diagramme d’estimation paramétrique La figure 2.12 montre la stratégie utilisée pour implanter l’algorithme. Dans un premier temps un court-circuit brusque (décrit ci-dessus) est effectué sur la machine et les données utiles sont obtenues. Puis les paramètres sont estimés en utilisant une méthode basée sur les normes IEEE. Ainsi, chaque jeu de paramètres obtenu servira à simuler un modèle et à calculer l’erreur entre les données fournies et celles obtenues par identification. Cette erreur quadratique est donnée par la relation : v u N uX (2.103) J(k) = t (iactual (i) − isim (i, k))2 i=1 Comme on peut le voir, cette fonction coût concerne le k ème jeu de paramètres. k est l’ordre de l’itération ou du jeu de paramètres, iactual (i) est l’enveloppe du courant de base pour le ième point d’échantillonnage, isim (i, k) est l’enveloppe simulée pour le ième point d’échantillonnage avec le k ème jeu de paramètres, N est le nombre total d’échantillons, 59 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone J(k) est la valeur du critère avec le k ème jeu de paramètres. Pour chaque itération, la valeur du critère, calculée sur toute la plage de variation est stockée dans un vecteur. L’opération est réitérée jusqu’à la rencontre de l’instruction end. C’est alors que le vecteur J permet de trouver le jeu de paramètres optimaux. La figure 2.13 explique comment l’algorithme est exécuté : Initialisation jmax imax k=0 i=0 xd Non i ≤ imax ? end Yes j=0 x′d ′ Tdo x′′d i=i+1 Td′ j=j+1 ′′ Tdo Td ” k =k+1 J(k) Non j = jmax ? Oui Figure 2.13 – Diagramme d’exécution de l’algorithme Au départ, l’initialisation des paramètres est effectuée (imax , jmax , i = 0, ...) et la réactance directe xd est calculée avec i∞ . Puis des plages sont définies afin de préciser la zone des paramètres transitoires et celle des sub-transitoires. Quant à leur largeur, elle dépend de la machine et surtout de la fréquence des signaux traités. Cela explique pourquoi l’interface que nous avons développée, commence les calculs par l’estimation de la fréquence (f ) du courant. La figure 2.14, montre ces subdivisions sur l’enveloppe de courant. 60 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine enveloppe j=1 j = jmax plages sub transitoires i=1 plages i = imax Transitoires isteady ∆t T ime(sec) Figure 2.14 – Subdivision des plages transitoires et sub-transitoires De la figure 2.14, nous pouvons remarquer que pour chaque plage transitoire (de largeur ∆t = 1ms) correspondant à un jeu de paramètres transitoires, jmax jeux de paramètres sub-transitoires sont calculés. Au bout du compte, le critère J est un vecteur de dimension imax .jmax . À chaque élément de ce vecteur, correspond un jeu particulier de paramètres. Minimiser ce critère revient à trouver l’ensemble des paramètres qui correspond au mieux aux paramètres recherchés. L’algorithme mis en œuvre a pour objectif de trouver la valeur particulière kopt tel que : v u N uX J(kopt ) = M in t (iactual (i) − isim (i, k))2 i=1 (2.104) k∈K où : K est l’ensemble des itérations dont la longueur est imax .jmax , N est la longueur de l’enveloppe (nombre total d’échantillons). Une fois que l’optimum (kopt ) a été trouvé, différentes courbes de validations sont tracées afin de vérifier la pertinence des résultats. 2.5.3.3 Application de l’algorithme à un essai en simulation Après l’élaboration de cette interface, une validation en simulation a été faite avec un modèle dont les caractéristiques sont celles de la machine que nous utilisons dans notre étude. L’interface, une fois tous les calculs effectués, se présente comme l’indique la figure 2.15 61 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Figure 2.15 – Aperçu de l’interface des résultats Comme la case both a été cochée, l’algorithme utilise les deux enveloppes (inférieure et supérieure) pour effectuer l’estimation paramétrique. Il est bien entendu que le choix d’un type d’enveloppe peut légèrement influer sur les résultats du calcul. L’avantage de l’option que nous avons choisie est qu’elle évite les problèmes dus à la composante apériodique des courants de court-circuit. L’interface, estime le temps d’échantillonnage utilisé, la fréquence des courants et l’instant du court-circuit. Cette détermination logicielle permet d’éviter les erreurs d’interprétation ou de lecture. En outre, durant tout le processus de calcul des paramètres, des commentaires sont affichés dans la zone réservée à cet effet. Ces commentaires permettent à l’utilisateur non seulement de suivre la progression des calculs en temps réel mais aussi de résoudre les éventuels conflits dus à de mauvais paramétrages. Une fois tous les calculs effectués, les résultats sont donnés sous forme d’un tableau de valeurs comme l’indique la figure 2.16 et de courbes. 62 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine Figure 2.16 – Résultats après exécution des algorithmes de calcul En nous reportant aux données du tableau TAB.2.1, nous remarquons que l’estimation fournit des paramètres estimés assez proches de ceux utilisés lors de la simulation. Il est impossible de trouver exactement les mêmes valeurs, car comme nous le savons bien il s’agit d’une méthode empirique et le comportement de la machine en court-circuit bien que proche d’une somme d’exponentielles n’en est pas moins complexe. Malgré les approximations, les paramètres de la machine sont déterminés avec des écarts relativement faibles. 2.5.3.4 Application de l’algorithme sur des données expérimentales Le module de calcul paramétrique a été appliqué sur des données expérimentales. Pour ce faire, un ensemble d’essais de court-circuit brusques, comme nous l’avons montré précédemment, a été effectué sous diverses tensions d’excitation comme le montre la tableau 2.3. Labels vmax (V) xd (Ω) ′ x d (Ω) ′′ x d (Ω) ′ T d (ms) ′′ T d (ms) ′ T do (ms) T1 108.5 30.36 4.25 1.21 42.3 8.79 301 T2 130.5 29.47 4.67 1.07 43.3 8.97 273 T3 162.6 28.93 4.6 0.98 40.9 9.03 258 T4 217 28.04 4.47 0.72 40.8 8.39 256 T5 250.5 26.53 4.56 0.67 38.6 9.01 225 T6 279.5 24.49 4.16 0.63 34.5 8.87 203 T7 310.5 21.75 3.58 0.61 35.2 8.23 194 Table 2.3 – Résultats expérimentaux relatifs à sept essais Ce tableau montre les résultats obtenus grâce à sept essais (T1 à T7 ) réalisés sur la 63 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone machine réelle (LSA 371 de chez Leroy Somer). Dans ce tableau, vmax désigne la valeur maximale de la tension de sortie de la machine juste avant le court-circuit. Cette grandeur dépend du courant d’excitation de la machine. Comme nous pouvons le remarquer, les paramètres de la machine varient en fonction du courant d’excitation. Ceci est tout à fait normal, car nous assistons pour chaque courant d’excitation, à un état magnétique de la machine différent [esc04, mar99, mou08c]. Ainsi, grâce à l’interface que nous avons développée, il est devenu plus aisé d’identifier les paramètres des machines synchrones et étudier leur comportement en fonction de l’état de saturation du circuit magnétique. 2.5.4 Validation des modèles développés Dans toute la suite M1 , M2 et M3 représentent respectivement les modèles à circuits électriques, d’état avec charge interne et d’état avec charge externe. Une simulation sous Matlab/SimulinkT M de ces trois modèles a été faite en vue de leur validation. Pour ce faire, les données fournies par les tableaux 2.1 et 2.2 ont été utilisées. Par la suite, un essai d’impact/délestage de charge a été effectué non seulement sur les modèles, mais aussi sur le système réel. Cet essai consiste à entraı̂ner la machine à sa vitesse nominale jusqu’à ce qu’elle atteigne son régime permanent en terme de tension de sortie. La charge est alors subitement modifiée et une fois que la GS retrouve un nouveau régime permanent, la charge ayant servi à l’impact de charge est subitement retirée. Les conditions de cet essai sont données dans le tableau suivant : charge initiale charge après impact Libellé P(kW) S(kVA) Q(kVAR) PF I(A) P S Q PF I Valeurs 3.19 3.99 2.4 0.8 5.7 4.80 5.99 3.58 0.8 10.3 Table 2.4 – Conditions d’essais d’impact/délestage de charge Comme le montre ce tableau, une variation de la charge de 50% est effectuée. Quant au facteur de puissance, il est maintenu constant et égal à 0.8 pour une meilleure interprétation des résultats. En effet, cette disposition nous dispense de l’étude de la GS vis à vis de la nature de la charge, chose sur laquelle nous reviendrons dans le dernier chapitre. L’alimentation de la roue polaire de la GS est assurée par un autotranformateur délivrant une tension continue grâce à un pont triphasé à diodes. Pour l’essai que nous avons réalisé, la tension d’excitation a pour valeur moyenne Vex ≈ 30V . C’est ainsi que nous avons obtenu les résultats expérimentaux présentés par la figure 2.17 64 Tension simple (V) 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine 400 200 0 −200 −400 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 Courant (A) Instant d’impact 3.2 3.4 3.6 3.8 Instant de délestage 20 10 0 −10 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 Temps (s) 3.2 3.4 3.6 3.8 Figure 2.17 – Tension et courant expérimentaux de la GS à vf = 30V avec variation de la charge Lors de l’impact de charge, on assiste à un accroissement du courant de phase et un chute de la tension de sortie. Ce phénomène est tout à fait normal. Nous obtenons, les mêmes résultats en simulation avec quelques légères différences dans les amplitudes et le temps de rétablissement des régimes transitoires. Après l’impact de charge, le nouvel état permanent est atteint après environ 450 millisecondes (ms) pour les modèles simulés et seulement 220 ms pour le système réel. Lors du délestage, ce temps est d’environ 520 ms pour les premiers et 280ms pour le second. Cette différence entre la théorie et la pratique est due aux différentes hypothèses simplificatrices que nous avons utilisées dans le processus de modélisation. 65 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone Dans le tableau 2.5, nous présentons une comparaison des résultats obtenus en régimes permanents, avant et après l’impact de charge, dans les conditions Vex ≈ 30V et Iex ≈ 9.5A. avant impact après impact Libellé M1 M2 M3 Expé M1 M2 M3 Expé Vrms (V ) 230.5 230.6 230.5 231.2 193.4 193.8 195.6 194.4 irms (A) 5.7 5.72 5.7 5.7 9.8 9.9 9.8 10.1 Temps de simulation 1 2.24 5.5 − 1 2.24 5.5 Table 2.5 – Résultats comparatifs Dans ce tableau, Vrms et irms sont respectivement la tension simple efficace et le courant efficace de la machine. La simulation sous Matlab/ SimulinkT M a été effectuée avec le solveur Ode23tb et un pas de simulation maximal de 10−4 seconde et les remarques suivantes peuvent être émises : – les signaux sont bien équilibrés et leur fréquence est de 50 Hertz, – avant l’impact de charge, tous les trois modèles simulés fournissent une tension de sortie et un courant dont les amplitudes sont en accord avec les données expérimentales, – il faut deux fois plus de temps pour simuler M2 que M1 et cinq fois plus dans le cas de M3 La figure 2.18 fournit une comparaison des courants d’excitation des modèles simulés avec l’expérimentation. Nous avons jugé, inintéressant de présenter la tension d’excitation puisqu’elle ne subit presque pas de modification lors de ces essais et n’apporte, par conséquent, aucune information majeure à notre étude. Sur cette figure, on constate qu’en régime établi, les trois modèles simulés (M1 , M2 et M3 ) d’une part et le système réel (Expé) d’autre part, présentent des courants d’excitation identiques (Iex ≈ 9.5A). Cependant, des différences notoires apparaissent en régime transitoire. 66 2.5. Validation et identification paramétrique de la machine M1 Courant(A) 16 M 2 14 M 3 12 Expé 10 8 6 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 Temps(s) 10 16 9 Impact de charge 14 12 8 7 6 10 2 2.2 2.4 5 3.6 Délestage de charge 3.8 4 4.2 Figure 2.18 – Courant d’excitation de la génératrice sycnhrone En considérant les trois modèles de simulation, on constate une différence entre le modèle M1 et les deux autres qui ont des courants relativement proches. Cette différence est due aux hypothèses de modélisation qui différent entre les modèles par représentation d’état et celui par circuits électriques. Nous remarquons également, au moment de l’impact ou du délestage de charge, que le courant d’excitation du modèle M3 est légèrement supérieur à celui du modèle M2 . Deux raisons pourraient expliquer cette différence. Premièrement, lors de la simulation du modèle M3 comme on peut le voir sur la figure 2.5, la résolution de l’équation d’état se fait avec des paramètres antérieurs (ids et iqs mesurés avec un retard d’un pas de calcul) qui peuvent provoquer cette différence. D’autre part comme nous avons pu le remarquer M3 intègre une charge de valeur très élevée. Ceci a comme conséquence, un très mauvais conditionnement du modèle pouvant conduire à de mauvais résultats. Après l’impact de charge, courant d’excitation du système réel retrouve son régime permanent en 200ms environ après quelques oscillations. Ce comportement est conforme à ce que nous avons déjà constaté dans le cas des tensions de sortie (Fig.2.17). Pour ce qui est des modèles simulés, les oscillations durent plus longtemps ce qui a pour conséquence de rallonger le temps d’établissement du régime permanent. Lors du délestage, on assiste pratiquement aux mêmes phénomènes d’oscillations mais avec des durées plus importantes. Pour le système réel cependant, bien que le régime transitoire soit un peu plus long que 67 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone lors de l’impact de charge, il n’existe quasiment pas d’oscillation. Ces différences entre simulations et résultats expérimentaux sont essentiellement dues aux hypothèses simplificatrices utilisées dans tout processus de modélisation. À ces hypothèses, on peut ajouter la saturation du circuit magnétique, l’effet de peau, les pertes fer et les courants de Foucault qui jouent un rôle important dans l’amortissement du courant d’excitation comme nous pouvons le voir sur la figure 2.18. Tous ces phénomènes ne sont pas pris en compte dans les modèles que nous avons mis en place, ce qui pourrait expliquer les différences entre les résultats obtenus en simulation et en pratique. Globalement des résultats très intéressants sont obtenus grâce aux trois modèles développés. Cependant le choix de l’un ou de l’autre de ces modèles dépend surtout du domaine d’application [mou06] ֒→ En termes de fiabilité et de précision, le modèle M2 est le meilleur, mais son principal inconvénient réside dans le fait qu’il ne se prête pas aisément en simulation aux changements de structure d’essai du fait de la charge intégrée. Cependant, il est bien adapté à la génération de lois de commande comme nous le verrons dans le chapitre suivant. ֒→ Grâce à son temps de simulation relativement court et sa facilité d’élaboration, le modèle M1 convient bien aux domaines de l’enseignement. Cependant, il est totalement inadapté pour la génération de lois de commande. Ainsi, dans la suite de notre travail, nous ne ferons plus cas de ce modèle. ֒→ Si le but de la modélisation est d’effectuer des essais en simulation tels que l’essai en court circuit, le délestage, l’impact de charge, etc, le modèle M3 combinant précision et flexibilité, réalise un très bon compromis. Ce modèle, grâce à sa représentation d’état, peut également être utilisé dans la génération de lois de commande mais présente l’inconvénient d’être très mal conditionné. Ainsi, tous les modèles sont bien utiles et l’utilisation de l’un ou de l’autre dépend en grande partie du domaine d’application. Pour ce qui est des résultats des simulations, ils sont relativement proches de ceux obtenus expérimentalement, confirmant ainsi la pertinence de la modélisation. 2.6 Conclusion Dans ce chapitre une méthodologie détaillée de la modélisation de la machine synchrone a été proposée. C’est ainsi que grâce à la technique de représentation d’état, deux modèles de la machine ont été fournis. La différence fondamentale entre ces modèles réside dans l’inclusion ou non de la charge nominale. La première approche incluant une charge nominale lors de la modélisation est celle qui est la plus régulièrement utilisée. L’idée de la seconde nous est venue de la volonté de nous affranchir non seulement des contraintes dues aux modèles implémentés sous Matlab/SimulinkT M mais aussi de trouver un modèle pratique dans le cadre de notre travail. En effet, grâce à ce modèle, comportant des bornes de connexion, les essais classiques de validation [std95, Can93, fer89, tum95] tels que les courts-circuits, les délestages, les impacts de charges sont devenus plus faciles à réaliser. Comme nous le verrons dans le chapitre suivant, la première approche présente également 68 2.6. Conclusion un intérêt notable car il convient parfaitement à la génération de lois de commande tandis que la seconde, compte tenu de son mauvais conditionnement (à cause de rin ), présente quelques inconvénients. Par la suite, dans un souci de trouver des relations mathématiques entre les paramètres généralement fournis par les fabricants de machines et ceux que nous avons utilisés dans la modélisation par représentation d’état, un troisième modèle basé sur les circuits électriques, a été exposé. Dans la dernière partie de ce chapitre, nous avons présenté une approche didactique sur l’estimation paramétrique de la machine synchrone. Grâce à un ensemble de programmes développés sous MatlabT M , nous avons réalisé une interface graphique simple, permettant le calcul des paramètres. Le cœur de cette interface, c’est à dire son programme fonctionnel est basé sur les recommandations IEEE relatives à l’estimation paramétrique et exploite une méthode itérative d’estimation minimisant un critère quadratique. Ce module de calcul que nous avons nommé Sympes acronyme de « Synchronous Machine Parameters Estimator » peut avoir une application dans le domaine pédagogique [mou08c]. Grâce à ce module, l’estimation des paramètres de la machine synchrone a été faite aussi bien en simulation qu’expérimentalement et nous a permis de conclure quand à l’influence de la saturation du circuit magnétique de la machine sur l’identification de ses paramètres. Finalement, une validation des trois modèles a été fournie avec des résultats très intéressants et la comparaison avec les données expérimentales a permis de confirmer les résultats de la simulation. 69 Chapitre 2. Modélisation et identification de la génératrice synchrone 70 Chapitre 3 Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone 3.1 Introduction La génératrice synchrone est utilisée pour la production d’énergie électrique dans divers domaines tels que l’industrie automobile, les centrales électriques, l’industrie navale, etc. Du fait de son importance, il est primordial de maı̂triser son fonctionnement grâce à des lois de commande performantes. Toute stratégie de commande doit satisfaire à quelques règles fondamentales dont les plus importantes sont [ric93] : – la précision : la sortie du processus doit être égale à la consigne quelque soit les perturbations d’état (entrées secondaires) ou de structure (modification du processus), – la dynamique : des contraintes sur le temps de réponse en boucle fermée doivent être respectées, – la robustesse : il s’agit là, de l’insensibilité du système bouclée par rapport aux variations de ses paramètres. La commande PID (Proportionnel, Intégral et Dérivée) est la plus utilisée surtout dans le monde industriel. L’engouement vers ce type de commande est dû à sa simplicité, sa robustesse et son coût de réalisation relativement faible. Cependant, le problème le plus marquant auquel il faut faire face, est le réglage de ses paramètres, qui reste généralement empirique et non optimisé. Le deuxième problème est que le PID ne possède que trois degrés de liberté pour le réglage de l’asservissement, ce qui est peu pour le système complexe que représente l’asservissement de la tension de sortie d’une GS. Pour cela, dans cette thèse, nous avons cherché à utiliser des lois de commande avancées : la commande prédictive [ric93] et la commande robuste par méthode H∞ [zam81] résolue grâce à une approche par équations de Riccati. Toutes ces lois de commande seront appliquées à la génératrice synchrone et nous verrons les avantages apportés par l’une ou par l’autre de ces stratégies de commande. Avant de nous intéresser à ces lois de commande, nous reviendrons sur la nouvelle structure d’alimentation de l’inducteur des machines synchrones déjà introduite dans le premier chapitre. La validation de cette structure d’alimentation se fera en utilisant une loi de commande efficace et simple à mettre en œuvre : la commande par mode de glissement. Afin de tirer un meilleur parti de cette étude, nous considérons 71 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone que la vitesse de la génératrice est constante, évitant ainsi l’influence de ce paramètre sur les performances de la structure d’excitation et de la loi de commande. Dans le chapitre 4, nous évaluerons expérimentalement, l’influence de la vitesse sur les performances de l’asservissement de la tension de sortie de la GS. 3.2 3.2.1 Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine Bref rappel sur les deux structures d’excitation Dans le chapitre introductif de ce mémoire, nous avons proposé une nouvelle structure d’excitation de la GS et les schémas de principe de cette structure avec celle classiquement utilisée dans l’industrie sont donnés par la figure 3.1. L if if L vf vf L α a) Structure actuelle b)Structure proposée Figure 3.1 – Structures d’excitation de la GS par source de courant (a) et de tension (b) Sur cette figure, la structure d’excitation classique (a) est composée d’une source de courant triphasée et d’un pont redresseur à diodes. Cette source de courant est issue d’une source de tension triphasée en série avec des inductances (L sur Fig.3.1 a) de valeurs importantes. En pratique, cette source de tension triphasée est créée par une machine synchrone bobinée inversée, et les inductances L représentent les inductances de phase du stator. Pour une machine bobinée, ces inductances sont relativement importantes. L’ajustement du courant d’excitation (if ) de la GS principale se fait grâce à la tension crête de la source (de tension) en modifiant le courant d’excitation de l’excitatrice comme le montre la figure 3.1 a). La structure d’excitation que nous proposons, est composée quant à elle, d’une source de tension triphasée débitant sur un pont redresseur à thyristors (Fig.3.1 b). Dans celle-ci, la source de tension est créée par une machine synchrone à aimants permanents dont les inductances de phase sont très faibles. Ainsi, on peut assimiler la machine à une source de tension triphasée quasi constante. Pour ajuster le courant d’excitation if , il est obligatoire de prévoir un réglage à l’aide d’un convertisseur de puissance, dans notre cas, nous avons 72 3.2. Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine choisi un pont PD3 à thyristors et la commande se fait sur l’angle de retard α. Dans cette section, nous comparons ces deux structures d’excitation en simulation afin de mettre en évidence les avantages apportés par la structure proposée. L’étude sera menée en nous basant sur la commande par mode de glissement qui est une technique développée depuis les années 70 [utk92] et dont des applications ont été déjà faites sur les machines électriques [utk93, ben99a, ben99b], le filtrage actif [bos02, tna01], etc. Cette loi de commande, facile à mettre en œuvre et performante, nous permet de pouvoir comparer les performances intrinsèques des structures d’alimentation de l’inducteur en nous affranchissant de la commande, car le mode de glissement apporte les mêmes performances en termes de commande, pour les deux structures que l’on souhaite comparer. 3.2.2 Le mode de glissement La commande à structure variable (CSV) constitue une des commandes les plus performantes et robustes pour les systèmes non linéaires. Basée sur des commutations, cette commande force la dynamique du système à correspondre à une surface spécifiée et choisie dans l’espace d’état, dite surface de glissement, et maintient les trajectoires du système sur cette surface. La commande par mode de glissement (CMG) est un cas particulier de la commande à structure variable. Dans la CMG, le système est élaboré dans le but de contraindre les états du système à rester au voisinage d’une fonction de commutation. Il y a deux avantages principaux à cette approche. Le premier est que le comportement dynamique du système peut être réglé par un choix convenable de la fonction de commutation (Switching function) et le second est que la réponse en boucle fermée devient quasi totalement insensible aux variations des paramètres ainsi qu’aux perturbations. Ces caractéristiques rendent la méthodologie attractive et fait d’elle un bon candidat à la commande robuste. L’élaboration d’une commande par mode de glissement se fait en deux étapes : – la première consiste à trouver une fonction de commutation telle que la surface de glissement satisfasse aux contraintes du cahier de charges, – la deuxième est le choix de la loi de commande qui rendra la fonction de commutation attractive pour les états du système. Notons que cette loi de commande est forcément discontinue. 3.2.2.1 Présentation de la méthode Considérons un système non linéaire décrit par : ẋ = f (x, t) + g(x, t)u (3.1) où x ∈ Rn , u ∈ Rm , f et g sont de dimensions appropriées. Pour une existence et une unicité d’une solution, les fonctions f et g sont supposées continues et suffisamment régulières. La surface de glissement est donc donnée par : σ(x) = [σ1 (x)σ2 (x)...σm (x)]T = 0 (3.2) σ(x) est appelée fonction de commutation. Ainsi l’objectif primordial de la commande à structure variable est de choisir une loi de commande telle que le mode de glissement 73 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone existe et que le domaine σ = 0 soit atteignable. Le principe de la commande par mode de glissement est de contraindre le système, par une stratégie de commande convenable à atteindre et rester sur la surface de glissement sur laquelle le système présentera des caractéristiques désirées. Dans le but de forcer le système à satisfaire la condition σ = 0, nous devons dans un premier temps nous assurer que celui-ci est capable de réaliser une telle condition et qu’une fois réalisée, l’action de commande est capable de l’y maintenir. Ces conditions peuvent être résumées par les théorèmes suivants : Théorème 3.2.1 Soit la fonction de Lyapunov définie par : 1 V (σ(x)) = σ(x)T σ(x) 2 (3.3) Étant donné un système décrit par l’équation (3.1) et la surface de glissement donnée par l’équation (3.2), une condition suffisante pour l’existence d’un mode de glissement est : dV (σ(x)) = σ(x)T σ̇(x) < 0 dt (3.4) Théorème 3.2.2 Étant donné le système décrit par l’équation (3.1), et la surface de glissement donnée par l’équation (3.2), le sous espace pour lequel σ = 0 est atteignable est : σ = {x : σ(x)T σ̇(x) < 0} (3.5) Ces théorèmes font partie des fondements de la théorie du mode de glissement et leurs démonstrations peuvent être consultées dans [utk92]. Exemple d’application Soit un système à une entrée et supposons que le but est de déterminer une loi de commande utilisant la stratégie de mode de glissement. Ainsi la dérivée par rapport au temps de la fonction de Lyapunov est définie par : dV (σ(x)) ∂σ(x) ∂σ(x) = σ(x)T ẋ = σ(x)T (f (x, t) + g(x, t)u) dt ∂x ∂x (3.6) La commande u(t) est choisie de telle sorte que la dérivée par rapport au temps de V soit définie négative. + u si σ(x) > 0 u(x, t) = (3.7) − u sinon En général, le problème est beaucoup plus compliqué. La fonction de Lyapunov doit être dérivée jusqu’à l’apparition du vecteur de commande dans l’expression des dérivées. Ainsi la commande peut être déduite. Dans ces conditions, le portrait de phase doit former une spirale autour de l’origine et un mouvement de convergence asymptotique en résulte comme le montre la figure 3.2. 74 3.2. Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine σ̇ σ Figure 3.2 – Portrait de phase d’un système soumis à une commande par mode de glissement. L’allure de ce portrait peut être vérifiée en considérant la fonction [edw98] S(x) = σ(x)2 + σ̇(x)2 (3.8) qui, d’après le théorème de Pythagore représente le carré de la distance entre le point (σ, σ̇) et l’origine du plan de phase. 3.2.2.2 Application à la génératrice synchrone Nous avons déjà montré dans le chapitre précédent que la génératrice synchrone pouvait être représentée par un modèle à charge externe (2.59), sous forme d’équation d’état. En tenant compte de l’hypothèse selon laquelle la vitesse de la machine sera considérée constante dans cette partie, nous pouvons récrire le modèle sous la forme : ẋ = A.x + B.u y = C.x + D.u (3.9) où : A est la matrice d’état, B la matrice de commande, C la matrice d’observation, D la T matrice de transmission directe, x = id iq if iD iQ le vecteur d’état du modèle, T y = vd vq est le vecteur de sortie et T est le vecteur d’entrée qui comprend non seulement le vecteur de u = ids iqs vf commande vf mais aussi les autres entrées exogènes du système comme nous l’avons défini dans le chapitre 2. 75 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone Le modèle peut également être développé selon le système d’équations suivant : 3 5 P P • b1i ui a x + x = 1i i 1 i=1 i=1 3 5 P P • b2i ui a x + x = 2i i 2 i=1 i=1 3 5 P P • Σ= b3i ui a3i xi + x3 = i=1 i=1 3 5 P P • b4i ui a x + x = 4i i 4 i=1 i=1 3 5 P P • x5 = b5i ui a5i xi + i=1 (3.10) i=1 où A = (aij )ij={1,...,5} , B = (bij )ij={1,...,5}×{1,2,3} , x = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 )T et u = [u1 , u2 , u3 ]T . Cette nouvelle expression convient très bien à la loi de commande à mettre en place. L’objectif à ce stade des calculs est de trouver la valeur optimale de u3 = vf afin d’assurer les performances désirées dans la régulation de la tension de sortie de la machine. Le premier objectif comme nous l’avons déjà souligné est d’élaborer une surface d’équilibre ’s’ de sorte que sur cette surface le système ait un comportement désiré [utk93, edw98, mou07b]. Puis, il sera question de trouver une loi de commande par commutations capable d’amener le système sur la surface et de l’y maintenir. Dans notre cas, le travail sera effectué dans le repère de Park et la surface de glissement choisie est donnée par la formule (3.11). s = vd2 + vq2 − u2ref (3.11) vd et vq sont respectivement les tensions directe et inverse de la machine et uref est la tension de référence que le système doit suivre et correspond à la racine carrée de la somme des carrés de vdref et de vqref (respectivement tension de référence directe et en quadrature de la machine). La commande doit non seulement assurer la poursuite et le rejet des perturbations mais aussi elle doit être robuste vis-à-vis des incertitudes sur les paramètres. En dérivant cette surface de glissement, on obtient : • • • • s = 2 vd vd + vq vq − uref uref (3.12) Ce qui donne en considérant l’équation (2.58) • s=2 " r2in # • • • • x1 −ids (x1 − ids ) + x2 −iqs (x2 − iqs ) • −uref uref (3.13) Remplaçons maintenant les dérivées premières de x1 et x2 par leurs valeurs et en sortant la commande, nous pouvons alors écrire : • s = f + du3 76 (3.14) 3.2. Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine où : f= 5 P 2 P • b1i ui − ids (x1 − ids ) + 2r2in . 5 2 • P P • b2i ui − iqs (x2 − iqs ) − 2uref uref a2i xi + 2r2in i=1 a1i xi + i=1 i=1 i=1 et d = 2r2in (b13 (x1 − ids ) + b23 (x2 − iqs )) Ainsi la commande u3 apparaı̂t explicitement. Comme le but de la commande par mode de glissement est de traquer la surface d’équilibre, alors la dérivée de la surface et la surface elle-même doivent être de signe opposé. Plusieurs solutions ont déjà été proposées pour le choix des surfaces [utk92, ben99b, utk93], parmi lesquelles on distingue : • s = −k 2 sgn (s) (3.15) et • s = −k 2 s où : sgn est la fonction signe définie par : 1 −1 sgn (s) = 0 si s > 0 si s < 0 sinon (3.16) (3.17) Nous avons privilégié la combinaison de ces deux solutions pour élaborer la commande : • s = −k12 s − k22 sgn (s) (3.18) Ce choix permet d’optimiser les performances en termes de stabilité et de rapidité. Il est facile de vérifier que la fonction de Lyapunov définie par : 1 V (s) = s2 2 (3.19) satisfait bien les conditions définies par les théorèmes 3.2.1 et 3.2.2. Grâce à cela, la loi de commande peut être déterminée et la tension de sortie de la machine devrait suivre la consigne que nous avons fixée. À partir de l’équation (3.14), le vecteur de commande u3 , peut être déduite par : u3 = 1 −f − k12 s − k22 sgn (s) d (3.20) Ainsi grâce à cette méthode, une loi de commande u3 = vf est trouvée. Dans la section suivante nous verrons les performances d’une telle loi de commande en fonction de la structure d’excitation utilisée. 77 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone 3.2.3 Comparaison des résultats de simulation entre les structures d’alimentation en tension et en courant Grâce au correcteur que nous avons obtenu par la méthode du mode de glissement, des essais ont été effectués sous Matlab/SimulinkT M en utilisant les deux structures d’excitation présentées précédemment. Des gains très élevés (k1 = 50000 et k2 = 10000) ont été choisis lors de cette simulation afin d’accélérer considérablement le système de commande et d’induire un rejet de perturbations quasi instantané. Grâce à cette précaution, les différences observées sur les résultats émanent exclusivement des deux structures d’excitation. Dans la suite nous désignons l’excitation par source de courant par ESC et celle par source de tension par EST. 3.2.3.1 Résultats avec l’excitation par source de courant (ESC) Tension simple (p.u) Nous avons implanté le modèle et le correcteur sous Matlab/SimulinkT M et des essais d’impact de charge et de délestage sont effectués pour valider les structures d’excitation. Pour ce faire, la GS est entraı̂née à sa vitesse nominale jusqu’à son régime permanent en termes de tension de sortie. Alors, une variation brusque de 70% de sa charge nominale est pratiquée. Ceci a pour conséquence immédiate d’entraı̂ner une chute de la tension de la machine, phénomène que la loi de commande et la structure d’excitation sont chargées d’éliminer. Une fois que le système retrouve de nouveau son régime permanent la charge ayant servi à l’essai d’impact, est subitement retirée (délestage). Les figures suivantes montrent les résultats obtenus avec cette structure d’excitation (ESC). 1.5 1 0.5 0 −0.5 −1 −1.5 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 Temps(s) 1.5 1 1 0.5 0.5 0 0 −0.5 −0.5 −1 0.45 −1 Impact de charge −1.5 Délestage −1.5 0.5 0.55 0.6 0.65 0.7 1 1.1 1.2 1.3 1.4 Figure 3.3 – Tension simple de la GS munie d’ESC lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) 78 Courant d’excitation (A) 3.2. Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine 12 11 10 9 8 7 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 Temps (s) 13 roue libre (r−l) 10 12 Délestage 11 9 10 8 9 8 Impact de charge 7 0.45 0.5 0.55 7 0.98 0.6 1 1.02 1.04 1.06 1.08 Tension d’excitation(V) Figure 3.4 – Courant d’excitation de la GS munie d’ESC lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) 150 100 50 0 −50 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 Temps(s) 150 200 roue libre (r−l) 150 100 100 50 50 0 Impact de charge −50 0.45 0.5 0.55 r−l r−l 0 Délestage 1 1.02 1.04 1.06 1.08 Figure 3.5 – Tension d’excitation de la GS munie d’ESC lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) 79 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone Avec cette structure d’alimentation de l’inducteur de la GS, on remarque lors de l’impact de charge, une chute de la tension de la machine principale due au manque de rapidité de la réponse du courant d’excitation if . La forme du courant d’excitation est la conséquence du passage en roue libre du pont à diodes et à la faible dynamique de l’excitatrice à fournir une augmentation du courant, liée à l’importance de ses inductances statoriques. Lors du délestage, le dépassement de la tension de sortie de la GS principale est également attribuable à la trop faible dynamique du courant if qui met trop de temps à se réduire. Cela est dû au pont à diodes qui ne peut pas imposer une tension négative pour accélérer la réduction de if . Ceci conduit à un temps de retour au régime permanent bien plus important que lors de l’impact de charge. 3.2.3.2 Résultats avec l’excitation par source de tension (EST) Pour la seconde structure munie d’un pont à thyristors, il a été nécessaire à partir de la tension de commande de trouver l’angle de retard de thyristors correspondant. Pour ce faire, considérons la tension délivrée par la MSAP (machine équivalente à une source de tension parfaite) qui s’écrit comme suit : va = vmax cos (θ) vb = vmax cos θ − vc = vmax cos θ + 2π 3 2π 3 (3.21) La tension redressée moyenne à travers le pont est alors donnée par √ 3 3 vr = vmax cos(α) π (3.22) Le but est de trouver l’angle de retard α afin de garantir la relation u3 = v r (3.23) √ 3 3 1 −f − k12 s − k22 sgn (s) vmax (cos(α)) = π d (3.24) Grâce à l’équation (3.20), il vient ce qui conduit aisément à : α = cos −1 π √ −f − k12 s − k22 sgn (s) 3 3vmax d (3.25) Disposant ainsi de cette expression, une implantation sous Matlab/SimulinkT M a été faite et les essais d’impact/délestage de charge ont fourni les résultats suivants : 80 Courant d’excitation (A) 3.2. Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine 14 12 10 8 6 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 Temps(s) 12 14 11 12 10 Délestage 10 9 Impact de charge 8 8 7 0.45 0.5 6 0.95 0.55 1 1.05 1.1 Tension d’excitation (V) Figure 3.6 – Courant d’excitation de la GS munie d’EST lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) 100 50 0 −50 −100 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 1.05 1.1 Temps(s) 100 50 50 0 0 −50 −50 −100 0.45 Impact de charge 0.5 0.55 Délestage −100 0.95 1 Figure 3.7 – Tension d’excitation de la GS munie d’EST lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) 81 Tension simple (p.u) Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone 1.5 1 0.5 0 −0.5 −1 −1.5 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 Temps(s) 1.5 1.5 1 1 0.5 0.5 0 0 −0.5 −0.5 −1 −1.5 0.45 Impact de charge 0.5 0.55 −1 −1.5 0.95 Délestage 1 1.05 1.1 1.15 Figure 3.8 – Tension simple de la GS munie d’EST lors d’impact/délestage de charge (timpact = 500ms, tdélestage = 1s) On observe, avec cette nouvelle structure, que la réponse de la tension aux bornes de la GS principale est très bonne. Ceci est dû au courant d’excitation qui présente une très grande dynamique aussi bien au moment de l’impact que du délestage de charge. Bien qu’après l’impact de charge, le pont à thyristors soit en limitation (α = 0), cela n’a qu’une faible influence sur le courant if (limitation de la pente à t ≈ 0.5s). Lors du délestage, aucune saturation de commande n’apparaı̂t et on obtient une dynamique très grande, limitée par celle des tensions délivrées par la machine à aimants permanents. 3.2.3.3 Comparaison entre les deux structures Au vu des résultats de simulation obtenus pour les deux structures d’alimentation de l’inducteur de la génératrice synchrone, nous pouvons dire que la nouvelle structure est parfaitement adaptée à fournir un courant d’excitation if possédant une grande dynamique. Grâce à cette dynamique, un très bon temps de réponse, de faibles chutes et dépassement de tension sont obtenus lors des essais d’impact et de délestage de charge. 3.2.3.4 Influence de la fréquence d’excitation Les simulations ont également montré que la fréquence de la tension délivrée par l’excitatrice joue un rôle sur la qualité des résultats [mou07b, mou08b]. Nous utilisons le taux de distorsion harmonique (THD pour Total Harmonic Distortion) de la tension de sortie ainsi que le niveau d’oscillation afin de montrer cette influence. 82 3.2. Avantages apportés par la nouvelle structure d’excitation de la machine Ci-dessous sont présentés les résultats comparatifs des deux types d’excitation en fonction de la fréquence de la tension délivrée par l’excitatrice. Labels ESC Surtension (%) 50 Durée de roue libre (ms) 52 Niveau d’oscillation (%) 3.48 THD en régime permanent (%) 1.55 EST Quasi inexistant Quasi inexistant 1.7 1.22 Table 3.1 – Données de comparaison à 50Hz Labels ESC Surtension (%) 44 Durée de roue libre (ms) 50 Niveau d’oscillation (%) 2.1 THD en régime permanent (%) 1.29 EST Quasi inexistant Quasi inexistant 1.1 0.9 Table 3.2 – Données de comparaison à 200Hz Labels ESC Surtension (%) 39.5 Durée de roue libre (ms) 46 Niveau d’oscillation (%) 0.7 THD en régime permanent (%) 0.1 EST Quasi inexistant Quasi inexistant 0.5 0.2 Table 3.3 – Données de comparaison à 1000Hz En pratique, ces fréquences sont liées au nombre de pôles de l’excitatrice qui alimente la roue polaire de la génératrice principale via un convertisseur statique (pont à diodes ou à thyristors). En guise d’exemple, une fréquence de 200Hz correspond à une machine ayant quatre fois plus de pôles que la génératrice principale utilisée dans cette étude. Comme nous pouvons le voir dans ces tableaux, la tension de sortie est améliorée suivant la fréquence du signal d’excitation pour les deux structures d’alimentation. Le paramètre le plus sensible, est le THD qui à 50Hz est de l’ordre de 1.5 et se retrouve réduit à moins de 0.2 pour 1000Hz. Dans le cas de l’ESC, la surtension ne décroı̂t que très sensiblement avec l’augmentation de la fréquence et le phénomène de roue-libre reste inchangé. 3.2.4 Conclusion Dans cette section, nous avons présenté les performances des alternateurs selon leur structure d’excitation, à l’aide d’une loi de commande robuste (le mode de glissement) afin de ne pas fausser les résultats. Deux structures ont été étudiées : 83 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone – excitation par une source de courant combinée à un pont à diodes (équivalent aux structures actuelles), – excitation par une source de tension combinée à un pont à thyristors (structure proposée). Les résultats de comparaison permettent de donner l’avantage à la source de tension par rapport à celle de courant car elle évite les phénomènes de roue libre pendant les régimes transitoires de la charge et possède une dynamique bien supérieure du fait de la quasiabsence des inductances de l’excitatrice (MSAP) et de la capacité de délivrer une tension d’excitation vf négative. La loi de commande que nous avons utilisée dans cette partie, ne peut pas être implantée directement en temps réel car elle nécessite les courants d’amortisseurs (iD et iQ ). Dans la pratique, ces courants sont inaccessibles à moins d’utiliser des observateurs, ce qui dépasse le cadre de notre travail. Dans la suite, seule la source de tension sera utilisée et deux nouvelles lois de commande serons mises en place en vue d’assurer la régulation de la tension de sortie de la GS. 3.3 3.3.1 La commande prédictive de la génératrice synchrone Introduction Dans cette section, nous allons étudier un correcteur de type RST élaboré avec une stratégie de commande prédictive. Le schéma de principe de cette commande est donnée par la figure 3.9. r T u 1 R∆ Process y S Figure 3.9 – Schéma de commande de type R S T Avec ∆ = 1 − q −1 , où q −1 est l’opérateur de retard en fonctionnement discret, u est le vecteur de commande et r est la consigne du système commandé. Pour réaliser ce correcteur anticipatif, le modèle intégrant la charge nominale (voir chapitre précédent) a été utilisé car il convient mieux à l’élaboration de ce type de commande. En effet, compte tenu de sa structure, ce modèle peut se mettre plus facilement sur la forme générique des modèles utilisés dans le design de ce type de correcteur. En outre, ce modèle est bien conditionné contrairement au modèle à charge externe. 84 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone 3.3.2 Théorie de la commande prédictive La commande prédictive généralisée (Generalized Predictive Control GPC) [cla87a, cla87b] est une stratégie très utilisée dans le contrôle des systèmes industriels. Il s’agit d’un algorithme de commande discret développé pour les systèmes industriels dans les années 1970. La méthode est généralement basée sur la prédiction de la sortie future grâce à la réponse indicielle ou impulsionnelle du système [xi89]. Une autre méthode consiste à prédire la sortie en la forçant à suivre une fonction exponentielle prédéfinie [ric93]. Dans notre travail, nous avons privilégié l’utilisation d’une méthode basée sur la résolution d’un ensemble d’équations dites de Diophante. La figure 3.10 montre le principe général de la méthode que nous utilisons pour la commande de la génératrice synchrone. référence r y sortie prédite t−1 t+1 t + Nu t + N temps u commande prédite Figure 3.10 – Principe de la commande prédictive dans le cas d’un système mono entrée mono sortie Comme nous pouvons le voir, le but est de prédire la sortie future du système en utilisant les sorties passées ainsi que la commande. Une fois que l’état futur est prédit, le vecteur de commande est généré afin d’amener le système à suivre la consigne qui lui est imposée. Afin de réaliser cette commande, quelques paramètres doivent être définis : – l’horizon de prédiction N : il définit le nombre de points et donc le temps futur qui est utilisé pour prédire le comportement futur du système, – l’horizon de commande Nu : il permet de définir l’intervalle d’action ou d’efficacité de la commande. Au delà de ce point la commande est nulle (u(t + j) = 0 si j > Nu ) 3.3.2.1 Description du modèle discret Comme nous l’avons mentionné plus haut, la particularité de la commande prédictive est la discrétisation du modèle sur lequel l’étude est effectuée. Nous supposons que le modèle linéaire ou linéarisé peut s’exprimer de la manière suivante [gin03, cla87a, moh87] : C(q −1 ) A(q )yt = B(q )ut−1 + ξt ∆ −1 −1 (3.26) 85 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone où ut , yt et ξt sont respectivement le signal d’entrée, le signal de sortie et la perturbation éventuelle du système étudié à l’instant t et A, B et C sont des polynômes fonction de l’opérateur de retard. Ces polynômes peuvent être décrits dans le cas d’un système multivariable comme suit : A(q −1 ) = In×n + A1 q −1 + ... + Ana q −na B(q −1 ) = B0 + B1 q −1 + ... + Bnb q −nb (3.27) C(q −1 ) = In×n + C1 q −1 + ... + Cnc q −nc na , nb , nc sont respectivement les degrés de A, B et C. (Ai )i∈{1,...,na } , (Bi )i∈{1,...,nb } et (Ci )i∈{1,...,ca } sont des matrices à coefficients réels de dimensions appropriées. La procédure d’élaboration du correcteur ne diffère guère que ce soit en mono variable ou en multivariable, si ce n’est au niveau de la complexité. Une fois que le système linéaire est défini, la procédure d’élaboration de la commande peut être mise en place par minimisation d’un critère quadratique donné par (3.28) N Nu X X 2 J(u, t) = E{ (yt+j − rt+j ) + λ (∆ut+j−1 )2 } j=1 (3.28) j=1 où rt est le signal de référence et λ est une constante positive qui pondère l’importance relative de l’énergie de la commande ainsi que l’erreur de poursuite. Le choix de ce paramètre permet de réduire le temps de réponse en boucle fermée du système et dans le même temps permet d’éviter la saturation du système. 3.3.2.2 La première équation de Diophante Afin de résoudre le problème posé par la minimisation (3.28), nous avons élaboré un jeu de prédiction sur la sortie du processus. Considérons la première équation de Diophante [moh87, bjo88, bit90, gin03] définie par l’équation suivante : C(q −1 ) = Ej (q −1 )A(q −1 )∆ + q −j Fj (q −1 ) avec Ej (q −1 ) = E0,j + E1,j q −1 + ... + Ej−1,j q −j+1 Fj (q −1 ) = F0,j + F1,j q −1 + ... + Fnfj ,j q −nfj E et F sont de dimension j − 1 et nfj respectivement. En considérant l’équation (3.29), on vérifie aisément les égalités suivantes : nc < na + j ⇒ na + j = nfj + j nc > na + j ⇒ nc = nfj + j Finalement nfj = max(nc − j, na ) 86 (3.29) 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone En considérant deux prédictions aux horizons j − 1 et j, nous pouvons écrire par différenciation de (3.29) 0 = (Ej − Ej−1 )A∆ + q −j+1 (q −1 Fj − Fj−1 ) (3.30) que l’on peut développer comme suit : [(E0,j − E0,j−1 ) + (E1,j − E1,j−1 )q −1 + ... + (Ej−2,j − Ej−2,j−1 )q −j+2 + {z } | V (3.31) Ej−1,j q −j+1 ].[I + (A1 − I)q −1 + ... + (Ana − Ana −1 )q −na − Ana q −na −1 ]− q −j+1 [F0,j−1 + (F1,j−1 − F0,j )q −1 + ... + (Fnf ,j−1 − Fnf −1,j )q −nf + Fnf ,j q −nf −1 ] = 0 Par identification membre à membre, on remarque qu’il est impératif d’avoir V = 0 ; ce qui revient à écrire : Ek,j − Ek,j−1 = 0 ∀ k ∈ {0, 1, ..., j − 2} (3.32) Ej = Ej−1 + Ej−1,j q −j+1 (3.33) On obtient donc : De cette dernière relation et de (3.30), on peut déduire q −1 Fj = Fj−1 + Ej−1,j A∆ (3.34) Nous venons de définir deux équations par récurrence permettant de trouver Ej et Fj . Pour l’initialisation de ces équations, il suffit de considérer l’horizon de prédiction j = 1. Ce qui conduit à : E0 = I Fi,1 = Ci+1 − E0 (Ai+1 − Ai ) 0 ≤ i ≤ nf 1 Ainsi, pour j ≥ 2 la récurrence est donnée par : Ej−1 = F0,j−1 Fi,j = Fi+1,j−1 − Ej−1 (Ai+1 − Ai )0 ≤ i ≤ nf j 3.3.2.3 (3.35) La seconde équation de Diophante Nous disposons alors grâce à la première équation de Diophante d’une expression explicite de C(q −1 ). En nous reportant à (3.26) et en multipliant cette équation par Ej q j on obtient : Ej A∆yt+j = Ej B∆ut+j−1 + Ej Cξt+j (3.36) Nous remplaçons maintenant Ej A∆ par sa valeur déduite de l’équation (3.29), ce qui conduit à : (C − q −j Fj )yt+j = Ej B∆ut+j−1 + Ej Cξt+j (3.37) 87 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone En développant cette dernière expression, on peut écrire : Ej B Fj yt + ∆ut+j−1 + Ej ξt+j (3.38) C C où le dernier terme contient une information indépendante des signaux mesurables à l’instant t. Ainsi, pour obtenir une prédiction à variance minimale, ce terme sera remplacé par zéro. La sortie prédite est alors donnée par : yt+j = Fj Ej B yt + ∆ut+j−1 (3.39) C C Dans l’expression ci-dessus, nous remarquons que la sortie prédite est une combinaison de signaux connus et de signaux d’entrée de commande futurs qui doivent être calculés. Pour ce faire, nous considérons une seconde équation de Diophante donnée par : ŷt+j = Ej B = CGj + q −j Hj (3.40) avec Gj (q −1 ) = G0,j + G1,j q −1 + ... + Gj−1,j q −j+1 Hj (q −1 ) = H0,j + H1,j q −1 + ... + Hnh ,j q −nh G et H sont de dimensions j − 1 et nh respectivement. La méthode de résolution est la même que celle exposée précédemment. On montre que l’ordre de H est donné par : nh = max(nc , nb + d) − 1 En considérant des prédictions d’ordre j et j − 1, on peut écrire par différence : C(Gj − Gj−1 ) + q −j+1 [q −1 Hj − Hj−1 − q j−1 (Ej − Ej−1 )B] = 0 (3.41) qui se transforme en C(Gj − Gj−1 ) − q −j+1 [Hj−1 − q −1 Hj + Ej−1,j B] = 0 (3.42) car Ej = Ej−1 + Ej−1,j q −j+1 En adoptant la même démarche que précédemment, on peut écrire Gj = Gj−1 + Gj−1,j q −j+1 (3.43) De cette relation et en utilisant (3.42), on peut déduire la relation de récurrence suivante q −1 Hj = Hj−1 − CGj−1,j + Ej−1,j B Le calcul récursif est donné comme suit : Gj−1 = H0,j−1 + Ej−1 B0 Hi,j = Hi+1,j−1 − Ci+1 Gj−1,j + Ej−1 Bi+1 avec les valeurs d’initialisation suivantes : G0 = E0 B0 Hi,1 = E0 Bi+1 − Ci+1 G0 88 (3.44) 0 ≤ i ≤ nh 0 ≤ i ≤ nh (3.45) (3.46) 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone 3.3.2.4 Prédiction de la sortie et génération de loi de commande prédictive Nous disposons maintenant de tous les paramètres nécessaires à la prédiction de la sortie du processus. C’est ainsi que nous pouvons écrire ŷt+j = Gj ∆ut+j−1 + Hj Fj yt + ∆ut−1 = Gj ∆ut+j−1 + ŷt+j|t C C (3.47) où ŷt+j|t est la prédiction de réponse libre de yt+j en supposant que les variations de la commande future au delà du temps t − 1 seront nulles. Définissons f = [ŷt+1|t , ŷt+2|t , ..., ŷt+N|t ]T ũ = [∆ut , ∆ut+1 , ..., ∆ut+Nu −1 ]T (3.48) T ŷ = [ŷ , ŷ , ..., ŷ ] t+1 t+2 t+N r = [rt+1 , rt+2 , ..., rt+N ]T A partir de (3.47), la sortie prédite du système peut s’écrire de la façon suivante : ŷ = Gũ + f où la matrice G est donnée par G0 G1 : G= GNu −1 : GN −1 0 G0 : GNu −2 : GN −2 ... ... : ... : ... (3.49) 0 0 : G0 : GN −Nu (3.50) En utilisant ces nouvelles annotations, la fonction coût définie en (3.28), peut être récrite : J = (ŷ − r)T (ŷ − r) + λũT ũ (3.51) et une solution optimale de la future variation du vecteur de commande ũ est ũ = (GT G + λI)−1 GT (r − f ) (3.52) où I est la matrice identité. Comme nous pouvons le remarquer, (3.52) conduit à Nu futures variations de la commande. La stratégie utilisée par la GPC consiste à n’implanter que le premier élément de ũ (∆ut ) et alors de recalculer une nouvelle solution optimale au prochain pas de calcul en utilisant les données disponibles à l’instant t + 1. Ainsi le problème de la commande prédictive se résume au calcul de deux paramètres matriciels G et f . Dans la suite nous montrerons que ce calcul conduit à un correcteur de type R S T bien connu en automatique. 89 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone 3.3.2.5 Calcul du correcteur R S T L’expression développée de f est donnée par : −1 C (F1 yt + H1 ∆ut−1 ) C−1 (F2 yt + H2 ∆ut−1 ) f = : C−1 (FN yt + HN ∆ut−1 ) Posons T H1 H2 ... HN T fv = F1 F2 ... FN hv = (3.53) (3.54) Alors, en considérant le premier élément du vecteur de commande, l’équation (3.52) peut être récrite de la façon suivante : ∆ut = m̄(r − C−1 fv yt − C−1 hv ∆ut−1 ) (3.55) où m̄ est la première colonne de (GT G + λI)−1 GT . Ceci conduit à : C∆ut = Cm̄r − m̄fv yt − m̄hv ∆ut−1 (3.56) ∆ut−1 = q −1 ∆ut (3.57) Sachant que l’équation (3.56) peut être transformée en R∆ut = Tr − Syt (3.58) avec : R = C + q −1 m̄hv S = m̄fv T = Cm̄ (3.59) En somme, le problème de commande prédictive revient à l’élaboration d’une commande de type R S T. Dans la suite, cette stratégie sera appliquée sur la génératrice synchrone et ses performances seront analysées. 3.3.3 Application à la génératrice synchrone Pour la synthèse de ce correcteur RST appliqué à la GS, nous avons choisi d’utiliser le modèle incluant la charge interne. Comme nous l’avons montré dans le chapitre précédent, ce modèle est donné par l’équation d’état suivant : ẋ = Ax + B.u y = Cx 90 (3.60) 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone où : T A = −M −1 .R estla matrice d’état, B = M −1 0 0 0 0 1 0 0 est la matrice de −rn 0 rn 0 0 0 0 est la matrice d’observation, commande, C = 0 −rn 0 rn 0 0 0 T x = id2 iq2 id iq if iD iQ est le vecteur d’état du modèle, T y = vd vq est le vecteur de sortie, u = vf est le vecteur d’entrée ou de commande, rn −ln ωe −rn 0 0 0 0 ln ωe rn 0 −rn 0 0 0 rn 0 −(r + r ) l ω 0 0 −ω m s n q e e sQ et rn −ld ωe −(rs + rn ) ωe msf ωe msD 0 R= 0 0 0 0 0 r 0 0 f 0 0 0 0 0 rD 0 0 0 0 0 0 0 rQ ln 0 0 0 0 0 0 0 ln 0 0 0 0 0 0 0 −l 0 m m 0 d sf sD 0 −lq 0 0 msQ M = 0 0 0 0 −msf 0 l m 0 f f D 0 0 −msD 0 mf D lD 0 0 0 0 −msQ 0 0 lQ Dans cette équation d’état (3.60), nous nous apercevons que la vitesse (we ) intervient comme paramètre. Pour rester dans le domaine de commande linéaire, nous prendrons comme hypothèse qu’elle reste constante. Cependant, la simulation que nous ferons dans la suite sera basée sur le modèle complet prenant en compte l’équation mécanique et donc la variation possible de la vitesse. Le modèle que nous avons mis en place est d’ordre sept(7), mais afin de faciliter le calcul du correcteur, nous avons procédé à la réduction de l’ordre du modèle grâce à la décomposition de Schur [sof89, rac92, mou07a] dont nous rappelons, ci-après, la théorie. La matrice A peut être récrite selon la décomposition de Schur de la façon suivante : A = UT UT où U est une matrice unitaire et T de la forme T1 T12 T = 0 T2 (3.61) (3.62) T1 et T2 sont des matrices triangulaires contenant respectivement les modes lents et rapides. Procédons au changement de variable p = U T x, alors de (3.60) on peut écrire ṗ = T p + U T Bu y = CU p (3.63) 91 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone xr B1 T Posons maintenant p = ,U B= et CU =[C1 C2 ], on obtient alors p2 B2 ẋr = T1 xr + T12 p2 + B1 u ṗ2 = T2 p2 + B2 u y = C1 xr + C2 p2 (3.64) Au lieu de faire une simple troncature de p, on néglige les dynamiques rapides en considérant ṗ2 = 0. Ceci conduit au modèle réduit suivant : Kr : Ar Br Cr Dr ⇔ ẋr = Ar xr + Br u y = Cr xr + Dr u (3.65) avec Ar = T1 Br = B1 − T12 T2−1 B2 Cr = C1 Dr = −C2 T2−1 B2 (3.66) Grâce à cette stratégie de réduction d’ordre, l’équation (3.60) peut être transformée en un modèle équivalent d’ordre 1 représenté par ses paramètres d’état comme suit : Ar = −3.9254 Br = −8.2983 −2.3784 Cr = −7.9502 0 Dr = 0 (3.67) La figure 3.11 présente une comparaison de la réponse indicielle entre le modèle réel et le modèle réduit d’ordre 1. 92 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone Réponse indicielle 6 Modèle réduit 5 4 Modèle d’origine Vd 3 2 Amplitude 1 0 20 15 Vq 10 5 0 0 0.5 1 1.5 Temps (s) Figure 3.11 – Réponse indicielle du système (trait plein) et du modèle réduit (pointillé). Une petite différence existe entre ces deux modèles, mais ceci n’a pas une grande incidence dans la commande de la machine [mou08a]. Partant de la forme d’état de la machine, il est facile de remarquer que le modèle peut être récrit en matrice de transfert comme suit : H(p) = Cr (pI − Ar )−1 Br + Dr = A B (3.68) Ainsi, grâce à cette fonction de transfert, la procédure d’élaboration de la commande prédictive peut être appliquée sur la machine synchrone. Le programme que nous avons mis en œuvre est consultable en annexe (Annexe B). La discrétisation est faite avec un temps d’échantillonnage de Ts = 1ms et les paramètres de calculs sont N = 20, Nu = 10, λ = 0.8 et C = I2 . C’est ainsi que nous avons obtenu le correcteur suivant : R = 1 + 0.49z −1 ! 1.74 − 1.47z −1 0 S= 0 4.78 − 4.04z −1 (3.69) ! 0.28 T = 0.74 Ce correcteur, calculé dans le domaine discret, peut être converti en continu via la fonction 93 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone d2c de MatlabT M . Ce qui correspond alors à 0.5086s+2983 s+2000 R= 3.22s537.10 0 s+2000 S= 8.82s+1473.1 0 s+2000 0.28 T = 0.74 (3.70) Nous venons ainsi de trouver un correcteur RST que nous avons implanté sous Matlab/ SimulinkT M . 3.3.4 Vérification de l’efficacité de la loi de commande Comme précisé dans la section réservée au choix de la structure d’excitation, nous nous intéresserons à une excitation via une source de tension et un pont à thyristors. Les avantages d’une telle structure ne sont plus à démontrer. Grâce à cette structure, nous disposons d’une source de tension fixe et le contrôle du fonctionnement de la machine s’effectue tout simplement par une commutation convenable des gâchettes des thyristors du pont triphasé. Le schéma de simulation de la nouvelle structure avec la GS est donné par la figure suivante : Capteurs de tension if vf GSAP 3 Correcteur RST vdref vqref charge GS Transformation 2 3/2 Figure 3.12 – Schéma de principe de la commande de la génératrice synchrone (GS) Sur ce schéma, GSAP désigne la génératrice synchrone à aimants permanents permettant d’alimenter la roue polaire de la GS principale via le pont redresseur à thyristors. Pour la simulation, cette GSAP a été remplacée par une source de tension idéale triphasée. Bien que nous ayons élaboré le correcteur en considérant que la vitesse de rotation de la machine était constante, la simulation du système bouclé tient non seulement compte du modèle complet intégrant l’équation mécanique mais aussi du système d’entraı̂nement (MCC dans la pratique). Pour ce dernier point, nous avons veillé à modéliser ce système 94 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone de sorte à nous rapprocher des conditions expérimentales comme nous le verrons dans le chapitre suivant. Afin de tester la validité de la loi de commande R S T, des essais d’impact de charge et de délestage sont pratiqués sur la machine. Pour ce faire, la machine est entraı̂née à sa vitesse nominale jusqu’à ce que la tension de sortie soit égale à la tension nominale dans les conditions suivantes : puissance active P=4kW et puissance réactive Q=3kVAR, ce qui correspond à un facteur de puissance de PF=0.8. Alors une variation brusque de la charge est effectuée conduisant la machine en surcharge dans les conditions : P=8kW, Q=3kVAR ⇒ PF=0.94. Une fois que le système, grâce à la loi de commande, atteint de nouveau son régime permanent en termes de tension de sortie, la charge qui a servi à l’essai d’impact de charge est subitement retirée. Ceci constitue un délestage au sens électrotechnique du terme. Pendant ces essais, la tension et le courant dans une phase sont présentés par la figure 3.13. Tension (V) 1 0.5 1 1 0 0.5 0.5 −0.5 0 0 −1 −0.5 2 −0.5 2.5 3 −1 4.1 −1 4 4.5 4 4.5 4.15 2.28 2.3 2.32 2.34 20 Courant (A) 3.5 10 0 −10 −20 2 2.5 3 3.5 Temps(s) Figure 3.13 – Tension simple et courant de sortie de la machine La tension de sortie simple du système est de 1p.u comme prévu. Lors de l’impact de charge (à t=2.3s), une légère baisse de tension se produit suivie d’un dépassement. Cependant, ces deux phénomènes prennent moins de 50 millisecondes pour être complètement rejetés. Pendant le délestage (à t=4.1s), le dépassement de tension (de moins de 3%) est également vite éliminé. On constate un accroissement assez important du courant de sortie, consécutif à la variation brusque de la charge. On vérifie également que ce courant est légèrement supérieur au courant nominal de fonctionnement de la machine. Malgré cette surcharge, la loi de commande prédictive combinée à la structure d’excitation par source de tension a réussi à assurer une bonne poursuite et un rejet des perturbations. 95 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone Afin de mieux comprendre le fonctionnement de l’algorithme de commande, considérons la tension et le courant d’excitation présentés par les figures 3.14 et 3.15. 100 50 Tension d’excitation (V) 0 −50 −100 2 2.5 3 3.5 4 4.5 Temps(s) 100 100 50 50 0 0 −50 −50 −100 2.29 2.3 2.31 2.32 2.33 −100 4.08 4.1 Instant d’impact 4.12 4.14 Instant de délestage Courant d’excitation (A) Figure 3.14 – Tension d’excitation de la GS munie du correcteur RST. 8 7 6 5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 Temps (s) 8 7.5 7.5 7 7 6.5 6.5 6 Impact 6 5.5 2.29 Délestage 5.5 2.3 2.31 2.32 2.33 5 4.08 4.1 4.12 4.14 Figure 3.15 – Courant d’excitation de la GS munie du correcteur RST. Grâce aux zooms que nous avons faits sur la figure 3.14, nous remarquons que lors 96 3.3. La commande prédictive de la génératrice synchrone de l’impact de charge ou du délestage, il n’ya pas de phénomène de roue libre, mais on observe des effets de saturation (angle de retard=0) qui limitent les performances de la commande. Sur le courant if , on assite à une augmentation limitée au moment de cette saturation aux environs des instants 2.3s et 4.12s (voir parties encerclées sur Fig.3.15). En ce qui concerne le courant d’excitation, on constate que son amplitude est fortement corrélée avec le courant de l’induit, ce qui est tout à fait normal (effet de réaction d’induit). En considérant les zooms sur le courant et la tension d’excitation, on constate en plus des effets de la saturation de vf , des dépassements de commande qui s’expliquent du fait que dans la synthèse de la loi de commande, on ne prend pas en compte le modèle complet du pont à thyristors (incertitudes dues au modèle). La figure 3.16 donne le comportement de la vitesse de rotation de la GS pendant l’essai d’impact/délestage de charge. Vitesse de rotation (tr/mn) 1600 1500 1400 1300 1520 1520 1510 1510 1500 1500 1490 1480 2.2 1200 1490 Impact de charge 2.4 2.6 2.8 3 1480 Délestage de charge 4 4.5 4 5 5 1100 1000 0 1 2 3 6 Temps (s) Figure 3.16 – Vitesse de rotation de la machine lors des essais d’impact/délestage de charge. Pendant l’impact de charge, l’augmentation du couple résistant a pour conséquence, une chute de la vitesse mécanique de la GS et lors du délestage, on assiste à un dépassement de vitesse. Ces deux phénomènes sont rejetés efficacement grâce à un système de régulation de vitesse que nous avons mis en place afin de simuler la machine d’entraı̂nement (MCC) et son variateur de vitesse (WNTC4075). Les paramètres de cette boucle de régulation de vitesse ont été choisis conformément au comportement du système réel. Malgré une vitesse de rotation pouvant subir quelques variations, le correcteur RST donne des très bonnes performances quant à la poursuite de la consigne et au rejet des perturbations comme le montre la figure 3.13. Notons enfin que nous avons aussi effectué des 97 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone simulations en considérant la vitesse constante et nous avons pu nous rendre compte que les résultats de simulation sont très proches de ceux que nous venons de présentés. 3.3.5 Robustesse vis à vis de la variation de paramètres du modèle L’étude de la robustesse du correcteur RST, consiste à trouver le maximum de garanties pour le bon fonctionnement du processus. Des méthodes complexes existent pour effectuer cette étude [mus91, zho96], mais nous nous contenterons dans cette partie d’une méthode simple généralement utilisée en électrotechnique. Concrètement, pour vérifier la robustesse du correcteur, on considère une famille de matrices de transfert dont le modèle nominal en constitue le centre. On suppose que l’on est capable de choisir cet ensemble de telle façon qu’il contienne le système réel. Par la suite, si la stabilité et les performances du système bouclé sont démontrées pour tous les éléments de cette famille, alors elles le seront forcément pour le système réel. On parle alors de robustesse en stabilité et en performance [sco03]. Dans notre cas, les performances que nous nous sommes fixées sont d’une part un temps de réponse en boucle fermée inférieur à 80ms et d’autre part un dépassement/chute de tension acceptables (< 5%). Pour vérifier ces propriétés, nous posons δrsn le pourcentage d’erreur sur la valeur nominale de la résistance du stator rsn : rs = rsn (1 + δrsn ) (3.71) où rs est la valeur de la résistance du stator utilisée dans la simulation. Une notation similaire est adoptée pour les autres paramètres. Le tableau 3.4 montre les plages de variations de quelques paramètres de la machine dans lesquelles le système bouclé présente un comportement conforme aux spécifications du cahier de charges. ′ Paramètres rs rf xd xq Tdo Plages% [-84 +250] [-14 +16] [-21 +14] [-57 +43] [-23 +34] Table 3.4 – Plages de variation de quelques paramètres Ces plages de paramètres ont été choisies pour garantir un temps de réponse de la boucle fermée munie du correcteur RST inférieur à 80ms et des chutes et dépassements de tension inférieurs à 5%. Même s’il est bien connu que la génératrice synchrone est très sensible à la variation de sa résistance rotorique, le tableau 3.4 montre que celle-ci peut varier dans une plage importante sans pour autant déstabiliser le système. Ceci est dû à l’efficacité du correcteur prédictif. 3.3.6 Conclusion Dans cette partie, une nouvelle stratégie de commande de la tension de sortie de la machine est proposée : la commande prédictive. La théorie de la commande prédictive généralisée a été présentée dans le cas multivariable variable et les démonstrations d’élaboration du correcteur prédictif ont été fournies. Grâce à la procédure de réduction, un 98 3.4. La commande par retour de sortie dynamique de la GS correcteur d’ordre relativement faible a été trouvé et implanté sous Matlab/ SimulinkT M . C’est alors que deux types d’essais de validation, à savoir l’impact et le délestage de charge, ont été pratiqués. Malgré la variation de la vitesse de la machine, les résultats obtenus sont très satisfaisants. La robustesse du correcteur a été testée et nous a permis de définir les plages de variations pour assurer la stabilité et les performances de l’asservissement de la tension de sortie de la GS. 3.4 3.4.1 La commande par retour de sortie dynamique de la GS Introduction Dans cette section la théorie de la commande H∞ sera présentée ainsi que son application à la génératrice synchrone. Comme nous l’avons déjà montré lors de l’étude de la commande par mode de glissement et des différentes structures d’excitation, la MSAP sera remplacée par une source de tension triphasée au cours des simulations sous Matlab/SimulinkT M . La résolution du problème H∞ se fera grâce à des équations de Riccati. Les résultats de simulation seront présentés et nous conclurons cette étude par la vérification a posteriori de la robustesse du correcteur par rapport aux variations des paramètres du système. 3.4.2 Notions de valeurs singulières et de norme H∞ Considérons une matrice de transfert H(jω) d’un système linéaire. Les valeurs singulières σi de cette matrice, sont définies comme étant les racines carrées des valeurs propres de la matrice hermitienne définie par : F (ω) = H(jω)T .H(−jω) (3.72) Ces valeurs singulières sont toutes positives ou nulles et peuvent être réorganisées de la façon suivante sans perte de généralité : σ = σ1 ≥ σ2 ... ≥ σn−1 ≥ σn = σ ≥ 0 (3.73) où n est l’ordre de la matrice de transfert, σ et σ sont respectivement les valeurs singulières maximale et minimale de la matrice de transfert. Dans le domaine fréquentiel, ces grandeurs peuvent être représentées par la figure suivante : 99 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone σ(ω) σ kH(jω)k∞ σ ω Figure 3.17 – Valeurs singulières d’une matrice de transfert La norme H∞ , comme le montre la figure 3.17, est définie par : kH(jω)k∞ = sup σ (3.74) ω∈R Cette norme correspond à la fréquence la plus défavorable pour le système, c’est à dire celle pour laquelle la puissance transmise par le système des entrées aux sorties est la plus grande. 3.4.3 Formulation du problème H∞ standard Les approches classiques de commande par retour de sortie ont fourni des résultats fiables et efficaces mais ces méthodes rencontrent des difficultés dans le cas multivariable. Les techniques modernes s’intéressent de plus près aux problèmes de commande des systèmes multivariables. Le problème H∞ basé sur la minimisation d’un critère de type H∞ a été formulé dans les années 80 [zam81]. Il peut être résumé par la figure ci-dessous w z P (s) y u K(s) Figure 3.18 – Problème standard de la commande H∞ 100 3.4. La commande par retour de sortie dynamique de la GS où w est le vecteur des entrées exogènes qui comprennent généralement les consignes ainsi que les perturbations, K(s) est le correcteur déterminé grâce à la stratégie H∞ , z est le vecteur des sorties commandées et représente dans notre cas l’écart entre la sortie du système et la consigne, y est le vecteur de sortie du système, u est le vecteur de commande et P (s) est le système qui est supposé linéairement indépendant du temps. Cette représentation standard apporte une clarté dans la formulation du problème car elle comporte non seulement le système à commander mais aussi les spécifications du cahier des charges par le biais des filtres de pondérations que nous exposerons plus loin. Dans la suite nz , nw , ny et nu représentent respectivement les dimensions de z, w, y et u. À partir de la figure 3.18, le système peut être défini par z P11 P12 w = (3.75) y P21 P22 u De (3.75) nous pouvons écrire z = P11 w + P12 Ky (3.76) y = P21 w + P22 u = P21 w + P22 Ky (3.77) y = (pI − P22 K)−1 P21 w (3.78) Comme alors il vient et finalement le transfert entre les entrées exogènes et les sorties commandées est fourni par : Tzw (p) = P11 + P12 K(pI − P22 K)−1 P21 (3.79) où I est la matrice identité de dimensions appropriées et Tzw est la matrice de transfert entre les sorties contrôlées et les entrées exogènes du système. Le problème de synthèse H∞ est formulé comme suit [doy89, zam81, bor90] : Étant donnés P (p) et γ > 0, trouver un correcteur K(p) qui 1. stabilise le système bouclé de la figure (3.18) 2. assure kTzw (p)k∞ < γ Un tel correcteur est généralement sous-optimal. Le correcteur optimal est obtenu lorsque γ est minimisé. Dans la suite nous considérerons la représentation d’état générale du processus définie comme suit [doy89] : x A Bw Bu ẋ z = Cz Dzw Dzu w (3.80) y u Cy Dyw Dyu 101 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone z est l’erreur entre la consigne et la sortie du processus. Les hypothèses de travail dans ce mémoire sont les suivantes : – (A, Bu ) est stabilisable et (A, Cy ) est détectable, – Dyu = 0. L’objectif est de rechercher un correcteur par retour de sortie dynamique [gah94, lem02] tel que : ς˙ = Ac ς + Bc y u = Cc ς + Dc y (3.81) de sorte que le système bouclé ait des performances désirées. Nous pouvons également représenter ce correcteur par : Ac Bc (3.82) K= Cc Dc Ainsi, le système en boucle fermée se récrit moyennant quelques calculs : ẋcl = Acl xcl + B cl w cl z = C cl xcl + Dzw w (3.83) Dans ces conditions, les matrices de la boucle fermée sont données par : cl A B cl A + BKC Bw + BKDyw = cl C cl Dzw Cz + Dzu KC Dzw + Dzu KDyw où 0 Inc 0 Bu A 0 C= B= A= Cy 0 Inc 0 0 0 0 Bw C 0 C = D = B = z z yw w Dw 0 D = 0 D zu zu (3.84) Pour étudier la stabilisabilité et la détectabilité de la génératrice synchrone dont la représentation d’état est donnée par (3.80), nous considérons les valeurs numériques fournies par le tableau 2.1 du chapitre précédent. Ainsi, pour vérifier si le système admet un correcteur H∞ , il suffit de montrer que la paire (A, Bu ) est stabilisable et que (A, Cy ) est détectable. Posons la matrice de commandabilité M = [Bu , ABu , A2 Bu , A3 Bu , A4 Bu ] (3.85) Les valeurs numériques permettent de vérifier que M est de rang plein. D’après le critère de Kalman nous pouvons alors conclure que la paire de matrices est commandable et a fortiori stabilisable. Considérons maintenant la matrice d’observabilité Cy Cy A 2 (3.86) N = Cy A3 Cy A Cy A4 102 3.4. La commande par retour de sortie dynamique de la GS Nous pouvons également montrer numériquement que rank(N ) = n (ordre du système). Ainsi la paire de matrices est observable et donc détectable. Ces deux résultats nous permettent de nous assurer que le système admet un correcteur H∞ . 3.4.4 Utilisation de fonctions de pondération Pour réaliser certaines performances telles que le rejet de perturbation et la robustesse, des filtres de pondération sont souvent utilisés dans l’élaboration de la commande comme l’indique par exemple la figure 3.19 W1 z1 W2 z2 W3 yref +- ǫ K∞ u P z3 y Figure 3.19 – Problème H∞ avec filtres de pondération Les fonctions de pondération apparaissent dans le transfert de la boucle fermée de la façon suivante : W1 S (3.87) Tzw := W2 K∞ S W3 T T où z = z1 z2 z3 , S est la fonction de sensibilité S = (I + P K∞ )−1 et T son complémentaire c’est à dire S + T = I. De la figure 3.19, les différentes représentations d’état des filtres de pondérations peuvent être données par : A3 B3 A2 B2 A1 B1 (3.88) ; Tyz3 : ; Tuz2 : Tǫz1 : C3 D3 C2 D2 C1 D1 À partir de ces représentations d’état, on peut par exemple écrire pour la première sortie commandée z1 : ẋz1 = A1 .xz + B1 .ǫ z1 = C1 .xz + D1 .ǫ (3.89) Grâce à ces filtres de pondération, il est possible de générer un nouveau modèle appelé modèle augmenté à partir duquel, le correcteur est élaboré en vue de répondre aux exigences du cahier des charges en termes de performances désirées. Par exemple le filtre 103 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone W1 est élaboré de sorte à assurer une erreur statique nulle et W2 permet quant à lui de pondérer l’énergie de commande évitant ainsi des saturations de commande néfastes pour le système. Deux principales méthodes de résolution du problème H∞ ont retenu l’attention des automaticiens : la première est basée sur les LMI (Linear Matrix Inéquality) [gah94] et la seconde sur les équations de Riccati [doy89]. Dans la suite nous appliquerons cette dernière méthode à la commande de la génératrice synchrone. 3.4.5 3.4.5.1 Résolution du problème H∞ via les équations de Riccati Exposé de la méthode Pour la résolution du problème H∞ par cette approche, on suppose que le système peut se mettre sous la forme suivante sans perte de généralité : A Bw Bu Cz Dzw Dzu (3.90) Cy Dyw 0 Les hypothèses de travail sont les suivantes [doy89] : – (A,Bw ) est stabilisable et (Cz , A) est détectable, – (A,Bu ) est stabilisable et (Cy , A) est détectable, T – Dzu [Cz Dzu ] = 0 Inu , Bw 0 , – Dzw = Iny Dyw – Dzw = 0. Il faut noter que seules les deux premières hypothèses ci-dessus sont fondamentales. Les trois dernières, quant à elles, sont purement techniques et permettent d’alléger les calculs et surtout de fournir des expressions analytiques relativement simples [doy89]. À partir de ces conditions, la résolution du problème H∞ utilise les deux matrices Hamiltoniennes suivantes : A γ −2 Bw BwT − Bu BuT H∞ := ; −CzT Cz −AT T A γ −2 CzT Cz − CyT Cy J∞ := −Bw BwT −A Grâce à ces deux matrices, le problème H∞ peut être résolu par le théorème suivant [doy89] : Théorème 3.4.1 Étant donné γ > 0, il existe un correcteur tel que kTzw (p)k∞ < γ si les trois conditions suivantes sont satisfaites : 1. Il existe une matrice semi-définie positive X∞ telle que : X∞ A + AT X∞ + X∞ (γ −2 Bw BwT − Bu BuT )X∞ + CzT Cz = 0 104 3.4. La commande par retour de sortie dynamique de la GS 2. Il existe une matrice semi-définie positive Y∞ telle que : Y∞ AT + AY∞ + Y∞ (γ −2 CzT Cz − CyT Cy )Y∞ + Bw BwT = 0 3. ρ(X∞ Y∞ ) < γ 2 où ρ(.) désigne le rayon spectral Dans ces conditions une solution au problème H∞ est donnée par [doy89] : Â∞ −Z∞ L∞ K := F∞ 0 (3.91) où Â∞ = A + γ −2 Bw BwT X∞ + Bu F∞ + Z∞ L∞ Cy F∞ = −BuT X∞ L∞ = Y∞ CyT Z∞ = (In − γ −2 X∞ Y∞ )−1 Une démonstration détaillée de ce théorème peut être consultée dans [doy89]. La résolution de ces équations matricielles se fait par dichotomie avec comme paramètre γ. Le programme mis en place cherche à optimiser la norme H∞ en veillant à ce que le problème reste bien posé. Cette optimisation est responsable parfois du long temps de calcul rencontré avec cette approche. Ainsi grâce à une approche par équations de Riccati, nous sommes capables de trouver un correcteur H∞ permettant un suivi de consigne [mou07a], un rejet de perturbation et des performances qui peuvent être spécifiées via les filtres de pondération. 3.4.5.2 Application à la génératrice synchrone Dans cette résolution, le modèle à charge interne a été utilisé et sa représentation d’état est donnée par : ẋ = A.x + B.u y = C.x (3.92) T avec x = id2 iq2 id iq if iD iQ et u = vf Notons que cette équation peut être mise, sans perte de généralité, sous la forme standard suivante : ẋ = A.x + Bu u + Bw w y = Cy .x + Dyu u + Dyw w (3.93) où w = [vdref vqref ]T est le vecteur des entrées exogènes comprenant le références de tension sur les axes direct et en quadrature. Lors de l’élaboration de la loi de commande par équations de Riccati, nous avons considéré que la vitesse de rotation de l’arbre était constante. Ceci permet de simplifier les calculs et surtout conduit à un correcteur dynamique simple. Comme nous l’avions déjà mentionné 105 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone plus haut, les performances d’un tel correcteur sont spécifiées via des filtres de pondération comme le montre la figure 3.19. Dans l’élaboration du correcteur, nous n’utiliserons qu’un seul filtre, en l’occurrence W1 qui permet de pondérer l’erreur de sortie et la dynamique du système. Ce filtre est donné comme suit : 0.01 0.1 (3.94) W 1 = we 0 1 où we = p M + wB p + wB ǫ 0 (3.95) avec M=2.105 wB =0.1, ǫ0 = 0.01. Ce filtre permet un rejet de perturbations en basse fréquence et réduit par la même occasion l’erreur statique. Comme on peut le voir en considérant W1 , une plus grande pondération est faite sur l’axe q que sur l’axe d. Ceci s’explique par le fait que la transformation de Park que nous avons utilisée, réalise un calage de l’angle de vd à 0 et vq à 400. Cette approche est très intéressante dans la mesure où elle rend la commande insensible à la nature de la charge. Ainsi, partant de la figure 3.19, l’erreur filtrée à minimiser grâce à la procédure H∞ est donnée par : z = W1 ǫ = W1 (yref − y) (3.96) La représentation d’état du transfert entre l’erreur de poursuite ǫ et la sortie filtrée z est : W11 W12 (3.97) Tǫz : W21 W22 Le modèle peut être alors recalculé avant l’application de l’algorithme H∞ présenté cidessus. À partir de l’équation d’état ci-dessus, nous pouvons écrire : ẋz = W11 .xz + W12 .ǫ z = W21 .xz + W22 .ǫ La représentation d’état générale du ẋ A ẋz W12 Cz z = W22 Cz y Cy système augmenté devient alors : x Bw Bu 0 W11 W12 Dzw W12 Dz xz W21 W22 Dzw W22 Dz w Dw Dyu u 0 (3.98) (3.99) Avec ce nouveau modèle, nous avons appliqué la procédure décrite dans la section 3.4.5.1 afin de trouver une loi de commande stabilisant le système et garantissant un critère H∞ . Ainsi la méthode itérative permet de trouver les paramètres Â∞ , Z∞ , L∞ et F∞ du correcteur H∞ . Comme on pouvait s’en douter le correcteur que nous avons déterminé est d’ordre neuf (7+2) du fait des pondérations sur l’erreur de sortie. La procédure de 106 3.4. La commande par retour de sortie dynamique de la GS réduction présentée dans la section 3.3.3 a été appliquée à ce correcteur pour obtenir la représentation d’état suivante : Ar Br K∞ =: (3.100) Cr Dr avec : 80.0746 −724.7803 Ar = 107.8600 −975.7173 0.0 0.0381 (3.101) Br = 0.0002 0.2102 Cr = 2743 23965 Dr = 0 0 Dans la suite, les résultats relatifs à ce dernier correcteur seront présentés et une analyse de sa robustesse par rapport à la variation de structure sera faite. 3.4.6 Implémentation et résultats de simulation Le correcteur obtenu par la méthode H∞ résolue via l’approche Riccati, est implémenté sous Matlab/ SimulinkT M . L’algorithme de calcul converge et le paramètre d’optimisation γ obtenu, est donné par : γopt = 1.0625 (3.102) Afin de tester la validité de la stratégie de commande que nous avons mise en place, des essais d’impact/délestage de charge sont utilisés. Les conditions d’essais restent les mêmes que celles utilisées dans le cas de la commande prédictive. Sur la figure 3.20, la tension simple ainsi que le courant de phase de la machine sont représentés. 1 Tension (V) 1 0.5 1 0.5 0 0.5 0 0 −0.5 −0.5 −1 −1 −0.5 2.282.32.322.34 4.1 4.15 4.2 −1 2 Courant (A) 20 2.5 3 2.5 3 Instant d’impact de charge 3.5 4 4.5 4 4.5 Instant de délestage de charge 10 0 −10 −20 2 3.5 Temps (s) Figure 3.20 – Tension simple et courant de la GS sous contrainte H∞ 107 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone Lors de l’essai d’impact de charge, on constate un accroissement normal du courant dans les phases. Grâce à l’efficacité du correcteur, le système retrouve presqu’instantanément son régime permanent (en moins de 30 millisecondes). Le phénomène de chute/dépassement de tension pendant les essais, est moins visible que dans le cas de la commande prédictive. La tension et le courant d’excitation, responsables de ce bon comportement de la machine, sont fournis par les figures 3.21 et 3.22. 100 Tension d’excitation (V) 50 0 −50 −100 2 2.5 3 3.5 4 4.5 Temps (s) 100 100 50 50 0 0 −50 −50 −100 2.29 2.3 2.31 2.32 2.33 Instant d’impact −100 4.08 4.1 4.12 4.14 Instant de délestage Courant d’excitation (A) Figure 3.21 – Tension d’excitation de la GS 8 7.5 7 6.5 6 5.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 Temps(s) 8 7.5 7.5 7 Délestage de charge 7 6.5 6.5 6 6 Impact de charge 5.5 2.29 2.3 2.31 2.32 2.33 5.5 4.08 4.1 4.12 4.14 Figure 3.22 – Courant d’excitation de la GS 108 3.4. La commande par retour de sortie dynamique de la GS Comme on peut le voir sur le zoom de la tension, lors de l’impact de charge, l’angle de retard des thyristors présente des passages à zéro. Ceci a pour conséquence d’induire une tension d’excitation maximale (redresseur à diodes), ce qui se traduit par une montée ralentie du courant d’excitation if (à t ≈ 2.3s sur Fig.3.22). On observe également un dépassement dû à la réponse de la MSAP combinée au redresseur commandé dont la dynamique dépend de la fréquence des tensions de la MSAP. Par la suite, grâce à la loi de commande H∞ , le système est ramené à son régime permanent en un temps relativement court. Lors du délestage, la tension devient négative avec la même dynamique que précédemment (MSAP+redresseur) et produit aussi un léger dépassement. Le correcteur permet au système de retrouver son régime permanent en un temps très court. Notons, pour terminer, que le comportement de vitesse est très similaire à ce qui est présenté par la figure 3.16. Malgré cette variation de vitesse, les résultats obtenus grâce au correcteur H∞ sont très satisfaisants en termes de rejet de perturbation et de poursuite de consigne. 3.4.7 Vérifictaion de la robustesse Le problème récurrent dans l’élaboration des lois de commande est l’incertitude sur le modèle. Afin d’obtenir un maximum de garanties pour un système bouclé, il est primordial d’étudier la robustesse de son correcteur [joh90, pap98]. Les incertitudes d’un système commandé sont constituées des perturbations externes, du bruit, des variations paramétriques et de l’erreur due à un modèle incertain du système. L’étude de la robustesse doit alors être associée à la stabilité et à la performance du système, par rapport à une perturbation du système telle que les erreurs de mesure ou les variations de ses paramètres. Dans notre cas, nous avons décidé de tester la robustesse du correcteur sur les paramètres les plus importants de la machine [mou08d] à savoir : la résistance du stator rs , celle du rotor rf , les réactances directe et en quadrature xd et xq et la constante de ′ . C’est ainsi que le tableau 3.5 présente les plages temps transitoire en circuit ouvert Tdo de variations des paramètres incertains de la machine. Dans ces intervalles, le correcteur est robuste et les performances (temps de réponse à 5%, rejet de perturbation, chute de tension et dépassement relatif) sont conformes aux spécifications du cahier de charges. Variables Plages % ′ rs rf xd xq Tdo [-92 160] [-12 16] [-11 14] [-71 85] [-90 400] Table 3.5 – Plages de variation de quelques paramètres de la machine À l’exception de rf et de xd qui présentent des plages assez réduites, les autres sont assez importantes. Cependant, en termes de fiabilité, nous pouvons considérer que ces intervalles suffisent à valider la robustesse de la commande. Cela prouve que malgré une méthode de commande assez difficile à mettre en œuvre, malgré la prise en compte de la variation éventuelle de la vitesse de rotation de la machine, de très bonnes performances ont été obtenues. 109 Chapitre 3. Synthèse de lois de commande pour la génératrice synchrone 3.4.8 Conclusion La théorie sur le problème H∞ a été présentée et sa résolution utilisant les équations de Riccati nous a permis de générer un correcteur dynamique d’ordre 9 qui, grâce à une procédure de réduction, a été finalement implanté sous la forme d’un correcteur d’ordre 2 sous Matlab/SimulinkT M . La robustesse ainsi que l’efficacité de ce dernier correcteur vis-à-vis des perturbations ont été vérifiées grâce à deux types d’essais : l’essai d’impact de charge et l’essai de délestage de charge. Les résultats obtenus sont très satisfaisants et le rejet de perturbation est assuré en un temps très court (moins de 30ms). Le correcteur élaboré assure non seulement la poursuite de consigne et le rejet de perturbation, mais il est aussi robuste par rapport aux variations des paramètres de la machine. 3.5 Conclusion et analyse Critique Dans ce chapitre, deux méthodes de commande avancées (commande H∞ et commande prédictive) ont été mises en place dans le but d’assurer l’asservissement de la tension de sortie de la génératrice synchrone. Pour ce faire, nous avons, dans un premier temps, utilisé la commande par mode de glissement pour montrer les avantages de la nouvelle structure d’excitation de la GS (par sources de tension et pont à thyristors) que nous avons proposée dans notre étude par rapport à celle classiquement utilisée dans l’industrie (par sources de courant). L’idée de cette nouvelle structure nous est venue du fait de la dynamique très lente des sources de courant. C’est ainsi qu’une machine synchrone à aimants permanents, couplée sur le même axe que la machine principale, a été utilisée. Cette MSAP permet de fournir une tension triphasée fixe servant à alimenter directement la roue polaire de la machine principale via un pont à thyristors. Le problème de la commande de la tension de sortie de notre système se résume donc à trouver, en fonction de l’état du système, le meilleur angle de retard de ces thyristors. Ayant validé le choix de la structure d’excitation, nous avons généré un correcteur de type R S T grâce à la théorie de commande prédictive. Cette dernière est basée sur la prédiction du futur immédiat de la sortie du système et la résolution d’un ensemble d’équations dites de Diophante. Les résultats obtenus sont très satisfaisants en termes de rejet de perturbation, de suivi de consigne et robustesse vis-à-vis de la variation des paramètres. Enfin une commande par retour de sortie dynamique a été élaborée via la résolution des équations de Riccati. Malgré la complexité d’élaboration du correcteur, nous sommes parvenus à un correcteur dynamique robuste d’ordre deux, dont les performances en termes de rejet de perturbation, de poursuite ainsi que de robustesse vis-à-vis de la variation des paramètres du système sont très satisfaisantes et ce, malgré la variation de vitesse que nous avons constatée lors de l’impact/délestage de charge Nous disposons ainsi, à l’issue de ce troisième chapitre, d’une nouvelle structure d’excitation et de deux correcteurs performants et robustes pour la GS que nous allons expérimenter dans le chapitre suivant. 110 Chapitre 4 Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 4.1 Introduction Dans les chapitres précédents, une étude approfondie de la génératrice synchrone a été faite et une nouvelle structure d’excitation basée sur l’utilisation d’une génératrice synchrone à aimants et d’un pont redresseur à thyristors a été proposée. Les résultats obtenus en simulation grâce à cette structure, nous ont permis de conclure quant à l’efficacité de cette dernière dans le rejet de perturbations telles que l’impact et le délestage de charge, par rapport à la structure d’excitation classique utilisant une machine synchrone bobinée inversée et un pont à diodes. Dans le présent chapitre, nous nous intéressons à la validation expérimentale des lois de commande que nous avons développées au chapitre précédent et à la comparaison avec une génératrice synchrone équipée d’une excitatrice classique (GS inversée + pont à diodes) et d’un régulateur industriel. Pour la nouvelle structure d’excitation, un banc expérimental a été mis en place et pour une meilleure compréhension de notre travail de réalisation, une analyse fonctionnelle du banc sera faite et le détail des parties importantes de ce banc sera donné. En ce qui concerne la structure d’excitation classique, nous avons bénéficié, grâce à Leroy Somer, d’une machine industrielle munie de son système de régulation. Une étude comparative entre les deux machines équipées des deux structures d’excitation a été faite, l’objectif d’une telle démarche étant de vérifier les avantages apportés par la structure d’excitation proposée d’une part et de montrer que l’association de cette structure avec des lois de commande modernes permet d’obtenir de meilleures performances. Une étude qualitative sur le comportement des deux génératrices lors des essais d’impact/ délestage de charge et de démarrage de machine asynchrone est fournie à la fin du chapitre. 111 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 4.2 Réalisation du banc d’essai 4.2.1 Analyse fonctionnelle du banc Nous rappelons que la nouvelle structure d’excitation que nous proposons pour la génératrice synchrone est donnée par la figure 1.14 du premier chapitre et que sa principale spécificité par rapport aux structures classiques, réside dans l’utilisation d’une MSAP et d’un pont à thyristors. Dans cette partie nous donnons les différentes fonctions nécessaires à la réalisation du banc expérimental. Il s’agit d’une vue simplifiée du banc tenant compte des fonctions principales comme le montre la figure 4.1. Le procédé, comme nous pouvons le voir sur cette figure, est composé d’une génératrice tachymétrique et de trois machines électriques : une machine à aimants permanents (MSAP) équipée d’un résolveur permettant de connaı̂tre l’angle mécanique de l’ensemble tournant, une machine à courant continu (MCC) à excitation indépendante et la GS principale. Outre ces machines, des charges R L et une machine asynchrone (MAS) sont utilisées pour charger la génératrice synchrone. Pour faire fonctionner le procédé, nous disposons d’un équipement dont les parties importantes sont représentées dans la partie centrale du schéma fonctionnel (Fig.4.1). Les blocs de conditionnement (Cond sur le graphique), sont des cartes électroniques à capteurs LEM servant à assurer l’adaptation des tensions et courants du banc aux entrées de la R ou de toute autre carte requérant cette opération. La sortie du carte de contrôle DSpace R nous avons développé résolveur ne pouvant pas être exploitée en l’état par la DSpace, une carte (r2ci sur la figure) convertissant cette sortie en données numériques (codeur incrémental) interprétables par la carte de contrôle. Ainsi, grâce à cet angle numérique, les références de tension, les paramètres des correcteurs et les retours de tension, les algorithmes de commande mis en œuvre sous Controldesk et Matlab/SimulinkT M permettent de générer une commande via la carte de contrôle DSpace. À partir de ce vecteur de commande ainsi obtenu, la carte électronique Arcos que nous avons développée, permet de trouver un angle de commutation approprié pour le pont redresseur à thyristors alimenté par la MSAP pour délivrer le courant d’excitation if à la GS principale. Grâce au contacteur reliant les deux charges de la GS (Charge1 et Charge 2), des essais d’impact/délestage de charge et de démarrage de MAS peuvent être effectués en vue de la validation de théories que nous avons présentées. Lors de ces essais, un outil performant R permet de sauvegarder dans des fichiers, d’enregistrement et d’acquisition (le VISION) les évolutions temporelles des signaux électriques du banc et de la vitesse de rotation. Vu du coté opérateur, celui-ci donne les consignes de vitesse et d’amplitude de tension, mais aussi les paramètres des correcteurs qui peuvent être changés en ligne. En retour, l’opérateur reçoit en temps réel via le Controldesk, la visualisation des grandeurs choiR des fichiers comportant l’enregistrement de toutes les grandeurs sies et via le VISION désirées. 112 Procédé Légende : Puissance : Signal analogique MCC : Signal numérique Tachy Resolver MSAP 6 Iex PD2 Source Triphasée 50Hz r2ci 2 3 vf if 3 vs is 3 Cond IM CC PD3 α Arcos Charge 1 RL GS Cond Cond if vf vs 3 Cond 3 Ωmes vs is vf 3 3 Équipement CNA θ Régulation vitesse Algorithmes de commande (Régulation de tension) Paramètres Ωref + − Ωmes CAN is if Système d’acquisition et d’enregistrement références Control desk 3 3 Cond PD3 Charge 2 RL ou MAS R (VISION) CAN CAN if vf 113 Opérateurs DSpace +PC Référence Arrêt d’Urgence vitesse (AU) Visualisation v s , is , v f , if Paramètres correcteurs Référence tension Fichiers vs , is , vf , if et Ωmes Ordre d’impact ou de délestage Figure 4.1 – Schéma fonctionnel du banc d’essai expérimental 4.2. Réalisation du banc d’essai CAN Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Parallèlement la vitesse de l’arbre de rotation est régulée grâce à un variateur de vitesse alimenté par une source de tension triphasée (réseau EDF). Ce variateur est composé, entre autres, d’un pont à diodes pour l’excitation de la MCC d’entraı̂nement et d’un pont triphasé à thyristors qui, grâce au retour de vitesse de la dynamo tachymétrique, fournit à la MCC, la tension d’induit nécessaire, en vue de fixer la vitesse à 1500 tr/mn correspondant à une fréquence de 50Hz pour la GS. Enfin, notons la présence d’un arrêt d’urgence (AU ) pour la sécurité. Il permet en cas de dysfonctionnement du banc, de couper toute l’alimentation électrique et d’éviter ainsi d’éventuels dommages. Le schéma fonctionnel que nous venons de présenter, nous permet donc d’avoir une vision panoramique du banc d’essai. Nous verrons dans la suite, le détail des différentes fonctions. 4.2.2 Le système d’entraı̂nement du banc 4.2.2.1 La machine à courant continu Nous avons utilisé une machine à courant continu pour entraı̂ner la GS principale et la MSAP, toutes les deux couplées sur le même arbre. Il s’agit d’une C160 de chez Leroy Somer d’une puissance nominale de 6kW. Les caractéristiques nominales de la MCC sont données par le tableau suivant : Étiquette Tension nominale Courant nominal Classe d’échauffement Inducteur 0.9A E Induit 220V 30A E Table 4.1 – Caractéristiques nominales de la MCC C160 L’excitation de la MCC est de type parallèle indépendant. L’alimentation de la MCC est effectuée grâce au variateur comme le montre la figure 4.2. 4.2.2.2 Le variateur WNTC Le WNTC ou Variateur Uni et Bidirectionnel Numérique Triphasé Continu permet, à partir du réseau triphasé, de fournir une tension continue variable. C’est un variateur de chez CEGELEC idéal pour la commande en vitesse des machines à courant continu. Pour l’alimentation via le réseau électrique de ce variateur, il est fortement conseillé d’utiliser des fusibles pour la protection du variateur ainsi que des inductances de lissage en entrée pour limiter les variations de courant sur le réseau. La figure 4.2 représente le branchement du WNTC au réseau ainsi que toutes les connexions servant à l’alimentation de la MCC (induit, inducteur). 114 4.2. Réalisation du banc d’essai U V W selfs de ligne L1 L2 L3 1 3 20 E1 E3 40 31 25 21 37 39 WNTC 9- 10+ A1+ F1+ F2A2- L12 L11 L DT mcc Figure 4.2 – Schéma de connections du VNTC au réseau Comme on peut remarquer sur cette figure, L1, L2 et L3 permettent d’alimenter le pont PD3 à thyristors (sortie A1 et A2) et les entrées E1 et E3 alimentent le pont PD2 à diodes (sorties F1 et F2). L’inducteur (Excitation) est connecté aux bornes (F1-, F2+) et l’induit est alimenté par les bornes (A1-, A2+) au travers d’une inductance L dont le rôle est d’assurer le lissage du courant d’induit. Les entrées 9- et 10+ sont réservées à la dynamo tachymétrique qui fournit le retour vitesse. Ainsi grâce à cette information sur la vitesse, le variateur peut ajuster la tension d’induit pour maintenir la vitesse quasi constante et correspondant à la vitesse de référence (1500tr/mn dans notre cas). 4.2.2.3 Paramétrage du variateur Afin de permettre au variateur de bien jouer son rôle dans la régulation de vitesse, l’utilisateur dispose d’une série de 16 menus à paramétrer. Ce paramétrage s’effectue grâce à une interface présentée sur la figure suivante : 115 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Variateur prêt Alarme VALEUR Vitesse nulle Marche avant Marche arrière Pont 1 Pont 2 Limitation I INDEX MODE RESET Figure 4.3 – Interface de paramétrage du variateur d’après [als00] Comme nous pouvons le voir, cette interface dispose de : – 2 afficheurs à 4 digits, – 6 touches de commande, – 8 voyants d’états. Les afficheurs INDEX et VALEUR donnent respectivement le numéro du registre et le contenu de celui-ci. Les touches ⊳ et ⊲permettent de se déplacer dans les menus au nombre de 16 tandis que ∇ et ∆ permettent de se déplacer dans les paramètres des menus dont le nombre est fonction du menu concerné. La modification du contenu d’un registre se fait par une impulsion sur MODE et l’utilisation des touches ∇ et ∆. Nous pouvons ainsi spécifier les paramètres du régulateur de vitesse, la plage du retour vitesse de la dynamo tachymétrique, la limitation du courant d’excitation, les conditions de mise en défaut du variateur, etc. 4.2.2.4 La dynamo tachymétrique Elle est montée en bout d’arbre et donne avec précision la vitesse de rotation de l’ensemble tournant. Il s’agit d’une génératrice fournissant une tension proportionnelle à la vitesse de rotation de l’arbre. Nous avons utilisé le type RE0.44 de chez Radio Énergie ayant une tension standard de 60V pour 1000 tr/mn. Grâce à un paramétrage adéquat du régulateur de type PID, nous pouvons maintenir la vitesse de rotation de la machine constante et nous rapprocher de façon significative des conditions que nous nous sommes fixées en simulation, c’est à dire une fréquence de signaux de 50Hz avec une chute de vitesse relativement faible en cas de mise en charge brusque de la GS. 116 4.2. Réalisation du banc d’essai 4.2.3 Description du système d’alimentation de l’excitation Dans cette partie, nous détaillerons les éléments importants dans la génération de la tension d’excitation de la machine principale. 4.2.3.1 La machine synchrone à aimants permanents Elle est fixée sur le même arbre que la machine principale et est entraı̂née à la même vitesse que cette dernière grâce à la machine à courant continu. Le MSAP nous permet de disposer d’une source triphasée constante de type tension durant tout le fonctionnement. En effet, compte tenu de son rotor constitué d’aimants permanents, le champ magnétique et le flux sont constants indépendamment de la vitesse de rotation de la machine. Ainsi, pour une vitesse fixée à 1500tr/mn grâce à la machine à courant continu et au variateur, nous obtenons en sortie, une tension triphasée sinusoı̈dale d’amplitude fixe donnée par : 2π Vi (t) = 106sin(2πf2 t − (i − 1) ) |{z} 3 (4.1) i∈1,2,3 avec f2 =100Hz (4 paires de pôles). La MSAP est également équipée d’un résolveur permettant de connaı̂tre avec une grande précision la position du rotor. Le principe du résolveur est donné par la figure 4.4 R2 S1 R4 S2 S2 S4 Figure 4.4 – Principe de fonctionnement d’un résolveur Il s’agit d’une machine tournante composée de deux bobines au stator déphasées de 90˚ et d’une bobine au rotor alimentée par une tension sinusoı̈dale de référence dont l’amplitude et la fréquence sont constantes. Ainsi les amplitudes de tensions induites dans les bobinages statoriques sont fonction de la position du rotor (l’arbre). Le résolveur produit alors deux tensions modulées par le cosinus et le sinus de l’angle de rotor. On obtient les formes électriques suivantes : 117 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande S2−S4 COS 1 0.5 0 −0.5 −1 0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300 350 0 50 100 150 200 250 300 350 S1−S3 SIN 1 0.5 0 −0.5 −1 R2−R4 REF 1 0.5 0 −0.5 −1 Angle (°) Figure 4.5 – Représentation des signaux électriques du résolveur Nous verrons dans la suite, comment ces données peuvent nous permettre de connaı̂tre avec précision la position exacte du rotor de la machine ainsi que son utilité dans la commande de la génératrice synchrone principale. 4.2.3.2 Conversion du résolveur en codeur incrémental Comme précisé ci-dessus, nous disposons d’un résolveur pour connaı̂tre la position du rotor de la machine. Cependant cette information, compte tenu de notre choix de travailler avec une DSpace, n’est pas exploitable en l’état. Il a donc fallu imaginer une alternative afin de rendre cette donnée provenant du résolveur, compatible avec la Dspace. C’est ainsi que nous avons développé une carte électronique assurant la conversion en signaux incrémentaux. Cette carte présente deux fonctions principales : – la première est de fournir une tension d’excitation au résolveur (R2-R4) comme nous l’avons vue sur les figures 4.4 et 4.5, – la seconde est la transformation de l’information venant du résolveur excité, en impulsions équivalentes à celles qu’aurait fournies un codeur incrémental dans les mêmes conditions. Deux composants électroniques sont utilisés principalement : AD2S99 et AD2S90. Le premier est un oscillateur permettant d’alimenter le bobinage rotorique du résolveur grâce à une tension sinusoı̈dale dont la valeur efficace est de 2V. Son schéma fonctionnel est donné par la figure 4.6. 118 4.2. Réalisation du banc d’essai Figure 4.6 – Diagramme fonctionnel de l’oscillateur AD2S99 [pros] Grâce à SEL1 et SEL2 sur le diagramme, l’utilisateur peut définir la fréquence du signal d’excitation délivré par l’oscillateur (2, 5, 10 et 20Khz). Pour notre application, une fréquence de 10KHz a été choisie, ce qui correspond à la configuration SEL1=GND et SEL2=Vss [pros]. L’alimentation de la bobine rotorique est assurée par les sorties EXC et EXC via un système d’amplification pour l’adapter au résolveur. Le résolveur étant excité, il faut veiller à connecter les sorties modulées de ce dernier aux broches SIN et COS de l’AD2S99. Cela permet à l’oscillateur de générer une référence SYNREF afin d’assurer la conversion des signaux du résolveur grâce à l’AD2S90 qui émule un codeur incrémental à 1024 points. C’est à dire que l’AD2S90 permet, pendant une révolution de l’axe de rotation de la machine, de générer les tops A et tops B et le Top 0 (NM) identiques à ce qu’un codeur incrémental de 1024 points, fournirait dans les mêmes conditions. Le schéma fonctionnel de ce composant est fourni par la figure suivante : Figure 4.7 – Diagramme fonctionnel du convertisseur AD2S90 d’après [r2dc] 119 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Ce schéma confirme qu’il est nécessaire de fournir à l’AD2S90, les signaux modulés SIN et COS ainsi que la tension de référence fournie par l’AD2S99. Nous avons vu précédemment que les tensions provenant du résolveur sont modulées en sinus et en cosinus. Si nous posons θ l’angle de rotation de l’arbre, alors nous pouvons écrire [r2dc] S1 − S3 = E0 sin ωt sin θ S2 − S4 = E0 cos ωt cos θ (4.2) La sortie de l’AD2S90 traque continuellement la position de rotor. Si nous supposons que l’état du compteur (up-down counter) est φ alors S1-S3 est multiplié par cos φ et S2-S4 par sin φ grâce au multiplicateur de haute précision et grâce à l’amplificateur différentiel, on obtient une erreur donnée par : E0 sin ωt(sin Θ cos φ − cos θ sin φ) = E0 sin ωt sin(θ − φ) (4.3) Une boucle à verrouillage de phase (PLL) constituée d’un détecteur de phase, d’un intégrateur et d’un contrôleur de tension (VCO), réalise la poursuite de θ. Quand la condition de poursuite est réalisée, c’est à dire quand θ = φ, le compteur fournit φ correspondant à la configuration d’un codeur incrémental équivalent réalisé par le bloc Decode Logic (Voies A, B et Top O). Ainsi, en utilisant cette carte électronique, nous avons réalisé un convertisseur nous permettant d’utiliser la Dspace en nous servant du résolveur dont est équipée la MSAP. 4.2.3.3 Le pont à thyristors C’est une partie très importante du banc. Nous montrons les accessoires utilisées dans la réalisation du pont redresseur dont le but est de fournir à la GS principale, le courant d’excitation approprié. Comme nous l’avons précisé dans la section réservée à l’analyse fonctionnelle du banc, une fonction Arcosinus a été réalisée afin d’assurer une linéarisation de la commande. En aval de cette fonction, un composant spécialisé du convertisseur génère des impulsions pour deux gâchettes d’un même bras du pont : le TCA785. 4.2.3.3.1 La fonction Arcosinus Le but de cette fonction est de linéariser la tension moyenne de sortie du pont PD3 < vr > avec l’entrée de commande. Nous avons montré dans le chapitre précédent qu’à travers un pont à thyristors la moyenne de la tension redressée se met sous la forme √ 3 3 < vr >= vmax cos(α) (4.4) π donc la fonction à réaliser est la suivante : vα = arcos(ve ) (4.5) où ve est la tension d’entrée de ce module de linéarisation. Trois composants principaux on été utilisés à cet effet et le principe est donné par la figure 4.8. 120 4.2. Réalisation du banc d’essai ve CAN PIC16F876 vα CNA Vers TCA785 Figure 4.8 – Schéma d’implantation et de calcul de l’Arcosinus Sortie numérique désirée (8 bits) Les composants électroniques utilisés ne supportant pas plus de 10V sur leurs entrées, des gains ont été utilisés afin de protéger ces circuits et de reproduire également l’image fidèle de la tension fournie par le régulateur. Cette tension ve est convertie en numérique grâce à un CAN 8 bits avant d’entrer dans le microcontrôleur PIC16F876. L’opération réalisée par le PIC est représentée par la figure 4.9. 300 arcosinus délivré arcosinus estimé 250 170 200 60 150 100 50 0 0 50 100 150 200 250 300 Entrée numérique (8 bits) Figure 4.9 – Estimation de la fonction arcosinus Le programme que nous avons mis place peut être consulté en annexe (Annexe C). La sortie de PIC16F876 est convertie en tension analogique grâce à un Convertisseur Numérique Analogique (8 bits). En bout de la chaı̂ne présentée sur le schéma 4.8, nous disposons d’une tension de commande vα que nous connecterons à la broches 11 du TCA785 (voir Fig. 4.10). 121 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 4.2.3.3.2 La génération des impulsions Cette fonction est assurée par un TCA785. Il s’agit d’un circuit intégré à 16 broches de R dédié à la commande de thyristors, triacs... La figure 4.10 nous donne chez SIEMENS la configuration des broches ainsi que le diagramme des signaux sur ces broches. Figure 4.10 – Configuration de broches du TCA785 et diagramme des signaux Le signal de synchronisation est obtenu à partir de la tension de ligne (tension V5) fournie par la MSAP. Un détecteur de tension nulle détermine tous les passages à zéros et les transfère au registre de synchronisation [siem] qui commande un générateur de rampe pour fournir V10. Lorsque la tension de rampe V10 (croissant) est égale à la référence V11 (spécifiant ainsi la valeur de l’angle φ), une impulsion est générée servant ainsi à l’amorçage des thyristors. En fonction de l’amplitude de la tension de commande V11, l’angle de retard φ peut varier de 0˚ à 180˚. Pour chaque demie période, une impulsion de durée approximativement égale à 30 µs apparaı̂t aux sorties Q1 et Q2. En fonction du montage réalisé autour de TCA785, cette durée peut être augmentée. Les sorties Q1 et Q2 fournissent les signaux complémentaires de Q1 et Q2 respectivement. Nous disposons ainsi d’un système complet pour commander un bras du pont à thyristors. Pour les autres bras, il faut utiliser le même montage avec une tension de référence différente pour chaque bras (v13 pour le bras 1, v21 pour le bras 2 et v32 pour le bras 3). 122 4.2. Réalisation du banc d’essai 4.2.3.3.3 Les modules de puissance Le pont à thyristors est constitué de trois modules (bras) indépendants montés sur un radiateur. La figure 4.11 montre la face avant du montage complet que nous avons mis en place. Figure 4.11 – Face avant du convertisseur statique à thyristors Comme nous pouvons le remarquer sur cette figure, le système est constitué par un pont à six (6) thyristors. Le réglage du retard d’amorçage des thyristors de ce pont peut être effectué en interne ou de façon externe en incluant le module Arcosinus de linéarisation. C’est ce dernier mode de fonctionnement qui sera utilisé lors de la commande de la machine principale. En ce qui concerne le fonctionnement interne (manuel), un potentiomètre est utilisé pour faire varier cette tension de référence de -10V à 10V. Ce mode est utilisé pour faire des essais en absence de régulation. Les phases Ph1, Ph2 et Ph3 sont les bornes sur lesquelles est connectée la tension triphasée provenant de la génératrice à aimant permanents. Cette structure a été surdimensionnée (vef f max =245V au lieu d’une tension utile pour notre manipulation de l’ordre de 70V) dans un souci d’adaptabilité. Aussi, malgré un besoin de courant ne dépassant pas 20A (courant efficace), le pont a été dimensionné pour supporter 90A. Ces précautions ont été prises car, au delà de ce travail de thèse, ce module peut être utilisé pour d’autres applications fonctionnant sur le secteur 400V. La tension redressée alimente directement la roue polaire de la génératrice principale. La Figure 4.12 montre une vue globale la réalisation du pont. 123 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Figure 4.12 – Réalisation pratique du pont à thyristors Nous distinguons nettement les trois cartes de contrôle du pont à thyristors (trois bras). Dans cette configuration nous avons veillé à utiliser un radiateur de grande dimension pour assurer un bon refroidissement des thyristors compte tenu des pertes dont ils sont le siège. Ayant ainsi montré les grandes lignes qui ont conduit à la réalisation du banc expérimental, nous nous intéresserons maintenant aux outils d’implantation des algorithmes de commande. 4.2.4 Le module d’implantation en Temps réel L’implantation en temps réel est assurée par une DSpace 1104. Il s’agit d’un outil de développement spécialement adapté au monde de la recherche appliquée. Une vue interne de ce module est donnée par la figure 4.13. 124 4.2. Réalisation du banc d’essai Figure 4.13 – Vue d’ensemble de la structure interne de la DS1104 La Dspace permet le contrôle en temps réel d’un processus (la tension délivrée par la génératrice synchrone dans notre cas) grâce à ses entrées/sorties (E/S). Elle est commandable via l’interface Matlab/SimulinkT M . Comme nous pouvons le voir sur la figure 4.13, plusieurs E/S sont disponibles mais nous ne présenterons que celles que nous utiliserons dans notre travail. 4.2.4.1 Les convertisseurs Il en existe de deux types : les convertisseurs analogiques-numériques (ADC) et ceux numériques-analogiques (DAC). Les premiers, au nombre de 8 comme l’indique la figure 4.13, permettent à l’utilisateur de fournir à la Dspace un certain nombre d’informations sur l’état du système : tension, courant, etc. Une précaution doit cependant être prise car ces entrées requièrent des tensions comprises entre -10V et +10V (bipolaires). Les DAC, quant à eux, permettent un retour d’informations vers le processus comme la commande de l’angle de retard des thyristors. Il faut noter qu’un signal de 1 sous SimulinkT M équivaut en entrée des ADC et en sortie des DAC à 10V. Ainsi, dans l’élaboration de tous les 1 schémas à implanter, des gains de 10 et de 10 doivent être utilisés pour compenser les gains imposés par la Dspace. 4.2.4.2 Le codeur incrémental Cette entrée permet de connaı̂tre avec précision la position mécanique de l’axe de rotation de la machine. Nous avons montré dans les chapitres précédents que la modélisation ainsi que la commande de la génératrice synchrone étaient fortement facilitées dans un repère de Park. Dans la pratique, il est alors nécessaire de pouvoir se mettre dans les 125 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande mêmes conditions : le codeur incrémental trouve alors toute sa place. Disposant ainsi de la position θ de l’axe de rotation, la transformation de Park peut alors être appliquée et les lois de commande implantées. Ne disposant que d’un résolveur, il nous a donc été nécessaire de faire une adaptation (confère section 4.2.3.2) afin de répondre aux exigences des entrées de la Dspace. L’entrée codeur de la carte DSpace permet d’y connecter les tops A, B et 0 (ou NM) de la carte de conversion que nous avons développée ci-dessus en utilisant les composants AD2S99 et AD2S90. Grâce à ces impulsions, la DSpace est capable de mesurer la position de l’arbre de rotation. 4.2.4.3 Le controlDesk Le controlDesk est une interface étroitement liée à la carte Dspace. Il permet le changement de paramètres et une visualisation en temps réel du fonctionnement du processus. Contrairement à SimulinkT M qui se contente de fournir à la carte un ensemble de consignes une fois pour toute, ControlDesk permet d’interagir online avec celle-ci. Ainsi les consignes ou ordres de fonctionnement, les paramètres des correcteurs, les saturations, etc, peuvent être modifiés via cette interface avec une prise en compte immédiate de l’information par le programme, sans nul besoin d’une nouvelle compilation. La figure 4.14 donne un aperçu de l’interface avec l’opérateur (confère Fig.4.1) : visualisation des grandeurs acquises en temps réel et possibilité de changer la consigne de tension (vref ). 126 127 4.2. Réalisation du banc d’essai Figure 4.14 – Aperçu de l’interface ControlDesk Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 4.2.5 La charge de la génératrice synchrone Pour les charges R, L, il s’agit d’un banc de résistance triphasée de 8KW-400V de puissance active et d’un banc d’inductance de 6KVAR-400V de puissance réactive. L’inductance triphasée est constituée de 3 bobines avec 3 noyaux plongeurs en tôle au silicium mus par un volant, faisant varier ainsi la puissance réactive de 0,1kVAR à 6kVAR. Figure 4.15 – Charge résistive et inductive La combinaison de la charge résistive avec l’inductance triphasée permet de définir le facteur de puissance imposé à la machine et ainsi plusieurs types d’essais expérimentaux peuvent être réalisés. Le deuxième type de charge est une machine asynchrone (MAS) de 1.1kW. Cette dernière est utilisée pour effectuer des essais de démarrage. Ces essais sont très importants dans la mesure où ils permettent de solliciter la structure d’excitation et la loi de commande dans des conditions extrêmes. 4.2.6 Le banc expérimental complet Dans les sections précédentes, nous avons détaillé toutes les étapes de la réalisation du banc d’essai. La figure 4.16 montre comment les trois machines (MCC, Génératrice synchrone et MSAP) sont accouplées sur l’axe de rotation. 128 4.2. Réalisation du banc d’essai Figure 4.16 – Accouplement de machines sur un même axe de rotation À l’une des extrémités de ce banc nous pouvons distinguer clairement la présence de la dynamo tachymétrique permettant de mesurer la vitesse de rotation de l’ensemble du montage. En ce qui concerne la partie électrique de notre montage, elle est donnée par la figure 4.17. Figure 4.17 – Partie électrique du banc expérimental De haut vers le bas nous pouvons citer : – La mesure : nous disposons de deux boites de capteurs nous permettant de mesurer les tensions ainsi que les courants avec un double choix des calibres. Comme nous 129 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande l’avons précisé plus haut, la DSpace supporte entre -10V et 10V en entrée, ce qui a pour conséquence d’induire une contrainte dans les mesures. Nous avons donc développé des cartes utilisant des capteurs LEM afin de fournir à la DSpace une tension conforme. Les calibres disponibles pour les courants sont de 10A et de 30A et pour les tensions, nous disposons des calibres 50V et 500V (pour une sortie de 10V). Toutes ces mesures sont filtrées avec des filtres de fréquence de coupure de 500Hz. – Le Pont à Thyristors : c’est la partie la plus imposante du banc électrique en termes de volume dans un souci de ventilation à cause des pertes qui s’y produisent. – La carte résolveur : la face avant de cette interface permet de récupérer les tops A, B et 0 du codeur incrémental utiles pour la DSpace. – Le WNTC : c’est un variateur industriel assurant la régulation de vitesse du banc. Le paramétrage du WNTC a été réalisé afin d’avoir un bon suivi de consigne et surtout un bon rejet des perturbations du couple. Une fois que toutes les parties du banc sont réalisées, le câblage complet a été effectué. La figure 4.18 montre une vue d’ensemble du banc dans la configuration des essais. Figure 4.18 – Banc expérimental final câblé Les autres éléments permettant l’exploitation du banc sont les suivants : R : il s’agit d’un enregistreur numérique 16 voies, échantillonnant à – Le Vision 100kHz sur 12 bits avec une bande passante de 27kHz. Les fichiers sont enregistrés au format .nrf, et nous avons en notre disposition un module de conversion au format .mat nommé nrf2matlab5.exe. Les fichiers résultats peuvent alors être exploités par MatlabT M . 130 4.3. Schémas d’implantation des lois de commande en temps réels – L’analyseur réseau : il permet de mesurer en direct plusieurs grandeurs électriques de la machine : tension, courant, facteur de puissance, décomposition harmonique, etc. Grâce à cet appareil, nous pouvons connaı̂tre avec précision, les conditions expérimentales de nos différents essais. Ceci est très important surtout pour les comparaisons que nous souhaitons faire entre les types de commande et entre les systèmes d’excitation. Nous venons, de mettre en place un banc d’essai expérimental dans le but de valider les algorithmes de commande ainsi que la structure d’excitation que nous avons proposée. Dans la suite nous nous intéresserons à la mise en place expérimentale des algorithmes de commande. 4.3 Schémas d’implantation des lois de commande en temps réels Après la mise en route réussie du banc expérimental, nous nous sommes intéressés à l’implantation des lois de commande. Comme nous l’avons précisé dans le chapitre précédent, seules les commandes prédictive et H∞ seront appliquées sur le banc expérimental. Cette application se fait grâce aux interfaces Simulink et ControlDesk. Ce duo permet de générer un code interprétable par la carte DSpace et d’en modifier les paramètres. La figure 4.19 donne un aperçu du schéma d’implantation des lois de commande en temps réel. vd va vb vc CAN A B Top 0 Gv Bloc codeur 3 Transformation 3/2 θ vq Loi de commande CNA ve Références de tension (vdref , vqref ) Figure 4.19 – Schéma fonctionnel d’implantation des lois de commande Les tensions de sortie de la génératrice (va , vb et vc ) sont fournies à la carte DSpace via ses convertisseurs analogiques numériques CAN. Ces convertisseurs permettent également, de récupérer les courants statoriques et rotorique en vue de leur visualisation via le controldesk. Le sous système Bloc codeur est un module simulinkT M propre au codeur incrémental. Il fournit en temps réel, la position θ du rotor et donc l’angle électrique de 131 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande la machine, à partir des tops A, B et O fournis par la carte électronique que nous avons développée précédemment. Grâce à cette grandeur mécanique, la transformation de Park présentée dans le deuxième chapitre de ce manuscrit peut être appliquée afin de fournir les composantes vd et vq de la tension. C’est ainsi que la loi de commande (H∞ ou prédictive) entre en jeu pour assurer la régulation en tension de la génératrice suivant les tensions de référence spécifiées par l’utilisateur (vdref et vqref ). À la sortie de cette chaı̂ne de régulation, on obtient la tension ve d’entrée du module Arcosinus présenté précédemment. Avant de nous intéresser aux performances de la structure d’excitation que nous avons proposée, nous présenterons dans la section suivante, la machine qui nous a permis de faire le travail de comparaison. 4.4 La génératrice synchrone avec excitatrice classique et adaptation au banc expérimental Afin de situer notre travail par rapport à l’existant, et surtout évaluer son apport, une nouvelle machine nous a été gracieusement prêtée par Leroy Somer. Cette machine intègre une excitatrice bobinée et un système de régulation industriel et, comme précisé dans le chapitre introductif, la GS présente les mêmes caractéristiques que celle utilisée dans notre étude. La photo Fig.1.10, consultable dans le premier chapitre, donne un aperçu sur son équipement et sa boite à bornes. Cependant pour notre application, nous avons été confrontés à un problème important avec cette machine : le banc expérimental que nous avons présenté ci-dessus est commandé en vitesse grâce à un variateur de vitesse (WNTC). Ce dernier, pour assurer sa fonction de régulation utilise une dynamo tachymétrique. La nouvelle machine a la particularité de ne pas posséder d’about d’arbre où une dynamo tachymétrique pourrait y être fixée. Comme le contrôle de la vitesse avec le WNTC requiert un retour de vitesse, nous avons décidé d’utiliser la fréquence des tensions de sortie de la génératrice synchrone pour estimer cette vitesse de rotation, comme l’indique le diagramme suivant : va détection vb passage vc à zéro génération calcul de de rampes vitesse fréquence Figure 4.20 – Diagramme d’estimation de la vitesse à partir des tensions de la GS Ainsi, à partir des trois tensions de sortie de la GS, le programme que nous avons mis en place, détecte leur passage à zéro et génère des rampes de pente 1 qui sont données par la figure 4.21. 132 4.5. Conditions expérimentales des essais 0.02 r a 0.018 r b 0.016 rc Rampes 0.014 0.012 0.01 0.008 0.006 2∆ 0.004 ∆ 0.002 0 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1 Temps(sec.) Figure 4.21 – Rampes utilisées pour l’estimation de la fréquence de rotation Sur cette figure ra , rb et rc désignent les rampes générées à partir des tensions va , vb et vc respectivement. On déduit aisément la fréquence grâce à la relation suivante : f= 1 3∆ (4.6) Cette théorie a été validée en simulation et nous avons obtenu des résultats très satisfaisants avec une erreur inférieure à 1 pour 10000. Par la suite l’algorithme a été implanté en temps réel grâce à la Dspace afin de fournir au variateur WNTC4075, le retour vitesse lui permettant d’assurer une bonne régulation de vitesse. Cette méthode d’estimation de vitesse en temps réel est très efficace et donne d’aussi bons résultats qu’avec la dynamo tachymétrique. Grâce à cette stratégie d’estimation, nous pouvons effectuer les essais de validation des deux structures dans des conditions expérimentales similaires que nous présenterons dans la section suivante. 4.5 Conditions expérimentales des essais En vue de faire une étude comparative des performances de la structure d’excitation que nous avons développée avec celle fournie par Leroy Somer, nous avons défini des conditions expérimentales applicables à tous les essais. Notons par ailleurs que le régulateur qui est implanté dans la machine (LS) à excitatrice possède deux potentiomètres que l’opérateur peut utiliser pour régler la stabilité et l’amplitude de la tension de référence. Ceci nous a conduits, pour plus de rigueur dans notre travail, de faire différents essais en fonction du réglage de ces potentiomètres. Les régulateurs sont testés sous différentes conditions de charge : un démarrage de machine asynchrone, des essais d’impact de charge R L et 133 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande des essais en surcharge. Grâce à cet ensemble d’essais, nous avons pu valider l’ensemble des algorithmes de commande et ainsi faire une comparaison qualitative des structures d’excitation. 4.5.1 Essais de démarrage de machine asynchrone Lors de ce démarrage, on assiste à un appel très important du courant ayant comme conséquence de faire chuter la tension de la machine. Pour cet essai de démarrage nous avons considéré plusieurs cas de figure. En effet, nous savons très bien que dans la plupart des applications industrielles, le démarrage se fait sur un banc où plusieurs charges sont en parallèle. Cette configuration est reproduite en considérant une charge R L en parallèle. Le tableau ci-dessous nous donne l’ensemble des conditions à partir desquelles le démarrage de la machine est effectué. charge initiale Numéros Libellé P(kW) S(kVA) Q(kVAR) PF 1 vide 0 0 0 - I(A) 0 2 3 4 5 6 dem1 dem2 dem3 dem4 acti 0.28 1.08 1.44 2.26 2.55 2.76 2.71 2.41 2.83 2.55 2.74 2.48 1.93 1.7 0 0.1 0.4 0.6 0.8 1 4 4 3.5 4.1 3.6 7 8 9 10 dem5 dem6 dem7 dem8 1.33 2.11 3.28 4.47 5.44 5.27 5.43 5.57 5.37 4.82 4.32 3.33 0.24 0.4 0.6 0.8 8 7.7 7.9 8.1 11 12 dem9 dem10 2.63 2.76 6.63 7.53 6.09 7.01 0.4 9.7 0.37 11 Table 4.2 – Conditions expérimentales d’essais de démarrage de MAS La machine asynchrone utilisée lors ces essais, a une puissance de 1.1kW. Dans le tableau 4.2 ainsi que les autres qui suivront, P désigne la puissance active en kW, S la puissance apparente en kVA, Q la puissance réactive en kVAR, PF est le facteur de puissance et I est le courant efficace dans une phase en Ampère. Le tableau est divisé en plusieurs groupes en fonction de la puissance apparente demandée à la GS précédant le démarrage de la MAS. Le but de ces essais est non seulement d’étudier le comportement de la machine principale lors d’un appel important de courant mais aussi de voir l’influence de la charge lors du démarrage. C’est un essai très intéressant dans la mesure où il induit une grande sollicitation du correcteur. Cet essai trouve, entre autres, son application dans le domaine naval. En effet, pour l’arrimage et les maœuvres à vitesse réduite ou quasi nulle, les navires utilisent des propulseurs. Ces derniers requièrent le démarrage de machines asynchrones. Pour ce faire, les machines asynchrones sont subitement connectées 134 4.5. Conditions expérimentales des essais aux GS utilisées pour la génération de l’électricité de bord. Le but est alors non seulement d’assurer le démarrage de ces dernières, mais aussi et surtout, d’éviter une chute de tension dans le réseau électrique de bord. Cela passe par un bon système d’excitation et aussi un régulateur efficace. À l’instar des essais de démarrage de la machine asynchrone, nous avons effectué des essais d’impact/délestage de charge RL dont les conditions sont fournies dans la section suivante. 4.5.2 Essais d’impact/délestage de charge R L charge initiale Nom Libellé P(kW) S(kVA) Q(kVAR) PF imp1 0.43 0.43 0.02 1 grpe1 imp2 0.43 0.43 0.02 1 imp3 0.43 0.43 0.02 1 charge I(A) P S 0.6 1.24 3.97 0.6 2.83 4.06 0.6 3.63 4.29 imp4 grpe2 imp5 imp6 0.81 0.81 0.81 3.99 3.99 3.99 3.91 3.91 3.91 0.2 0.2 0.2 5.8 5.8 5.8 1.53 7.18 7.01 0.21 10.5 2.33 7.14 6.76 0.32 10.5 5.17 7.28 5.15 0.71 10.6 grpe3 imp7 imp8 imp9 3.38 3.38 3.38 3.38 3.38 3.38 0.15 0.15 0.15 1 1 1 4.9 4.9 4.9 4.31 7.2 5.77 0.6 10.5 6.65 7.25 2.88 0.92 10.4 7.05 7.17 1.29 0.98 10.2 imp10 grpe4 imp11 imp12 imp13 0.83 0.83 0.83 0.83 0.83 0.83 0.83 0.83 0.02 0.02 0.02 0.02 1 1 1 1 1.2 1.2 1.2 1.2 1.95 3.63 4.83 7.16 imp14 grpe5 imp15 imp16 1.53 1.53 1.68 3.40 3.40 5.17 3.04 3.04 4.89 0.45 5 0.45 5 0.32 7.6 7.24 7.24 7.24 7.28 après Q 3.76 2.91 2.28 6.97 6.26 5.4 1.29 impact PF 0.31 0.70 0.85 0.27 0.50 0.67 0.98 I 5.8 5.8 6.2 10.6 10.6 10.5 10.4 2.50 9.22 8.87 0.27 13.5 5.28 9.28 7.63 0.57 13.5 7.00 9.37 6.24 0.75 13.5 Table 4.3 – Conditions expérimentales d’essais d’impact/délestage de charge Un ensemble d’essais a été utilisé pour la validation expérimentale de notre travail. Chaque impact ou délestage de charge est réalisé à partir du régime permanent de la génératrice synchrone. La valeur de la charge est alors subitement modifiée afin d’analyser le comportement du nouveau système d’excitation que nous avons mis en place et celui proposé par Leroy Somer. Dans le tableau 4.3, on peut voir les différentes conditions d’essais d’impact/délestage de charge. Ces conditions ont été réparties en groupe et en considérant les puissances apparentes délivrées par la génératrice synchrone, on se rend compte, par exemple, que le groupe grpe5 correspond aux essais pour lesquels une surcharge a été pratiquée (de imp14 à imp16). Une fois que le système atteint de nouveau son régime permanent en terme de tension, la charge qui a servi pour faire l’impact de charge est subitement retirée, ce qui constitue un délestage. Durant l’ensemble des essais, toutes les 135 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande grandeurs électriques et mécaniques sont enregistrées en vue d’une analyse approfondie et surtout en vue de la comparaison. 4.6 Présentation des résultats expérimentaux Il est bien entendu que nous ne tracerons pas toutes les courbes relatives aux essais. Nous nous limiterons à quelques unes qui présentent un réel intérêt. Cependant l’analyse qualitative qui suivra, tiendra compte de tous les échantillons. Rappelons que le régulateur qui équipe la machine standard de Leroy Somer, est muni d’un potentiomètre de stabilité dont le réglage permet de modifier les performances du régulateur. Pour notre cas, nous avons utilisé quatre réglages comme le montre la figure ci-dessous : Réglage usine (12H) 10H 14H 16H Figure 4.22 – Potentiomètre de stabilité du régulateur de la machine standard Ainsi, dans toute la suite, chaque groupe de figures sera composé dans l’ordre des : 1. Machine Leroy Somer (GLS) – courbes pour réglage usine (12H) – courbes pour réglage à 14H – courbes pour un réglage à 10H donnant lieu à une commande assez molle – courbes pour un réglage à 16H donnant lieu à une commande très énergique 2. Machine d’étude (GLAII) – courbes avec la commande prédictive – courbes avec la commande H∞ Ci-après sont présentés des résultats relatifs au régime permanent de la génératrice synchrone sous contrainte H∞ . 136 4.6. Présentation des résultats expérimentaux Figure 4.23 – Résultats en régime permanent (cas de la commande H∞ ) On remarque dans ces figures que toutes les phases sont bien équilibrées et la tension de sortie est conforme à la référence fixée dans le cahier des charges. La qualité des signaux est également très bonne et nous montrerons dans la suite que cette qualité dépend de la structure d’excitation utilisée. 4.6.1 Essais de démarrage sur une machine asynchrone Les premiers résultats concernent un démarrage direct de la machine asynchrone à partir des conditions de « dem1 »présentées dans le tableau 4.2. 137 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 1 1 0.5 0.5 Tension simple (p.u) 0 Tension simple (p.u) 0 −0.5 −0.5 −1 1 1.5 2 2.5 30 −1 0.5 1 1.5 2 20 courant (A) 20 10 10 0 0 −10 −10 −20 −20 −30 0.5 1 1.5 2 2.5 courant (A) 1 Temps(s.) (a) 12H 2 (b) 14H 1 1 0.5 0.5 Tension simple (p.u) 0 1.5 Temps(s) Tension simple (p.u) 0 −0.5 −0.5 −1 −1 1 1.5 2 2.5 20 0 0.5 1 1.5 30 courant (A) 10 courant (A) 20 10 0 0 −10 −20 −10 1 1.5 2 2.5 −20 0 0.5 Temps(s) (c) 10H 1 1 0.5 Tension simple (p.u) −0.5 −1 2.5 Tension simple (p.u) 0 −0.5 3 3.5 20 4 −1 2.5 3 3.5 20 courant (A) 10 4 courant (A) 10 0 0 −10 −10 −20 2.5 1.5 (d) 16H 0.5 0 1 Temps (s) −20 3 3.5 Temps(s) (e) Prédictive 4 2.5 3 3.5 4 Temps (s) (f) H∞ Figure 4.24 – Tensions et courants de phase relatifs au cas « dem1 » Lors de cet essai, on assiste à un accroissement important du courant ayant pour conséquence une chute de tension dont l’importance dépend du type de réglage et/ou du régulateur utilisé. Ainsi, en considérant les quatre premières figures de ce groupe, on remarque que le réglage 14H du régulateur implanté sur la machine synchrone offre la meilleure des performances en ce qui concerne la GLS. Mais à y regarder de plus près, 138 4.6. Présentation des résultats expérimentaux on constate qu’un petit phénomène d’ondulation se produit et reste récurrent durant cet essai. Le réglage 16H quant à lui, du fait de sa grande énergie, conduit à des signaux de sortie dont la qualité est très médiocre et le phénomène d’ondulation y est même accru. Le réglage 10H est par contre « trop mou », ce qui a pour conséquence d’induire une très forte chute de tension et cette dernière n’est éliminée qu’après un temps relativement important. Les performances de la commande prédictive sont mitigées lors de ce type d’essai. Elle présente quasiment les mêmes performances, en termes de chutes de tension et de temps de recouvrement, que le réglage usine (12H) de la machine munie d’excitatrice. La seule différence à l’avantage de la commande prédictive, est l’absence du phénomène d’ondulation. Cependant, elle présente des performances moins intéressantes par rapport au réglage 14H de la machine munie d’excitatrice. Quant à la commande H∞ , elle s’avère être la meilleure de tous les réglages. On assiste pour ce type de correcteur à une chute de tension quasi inexistant (de l’ordre de 2%) et un temps de réponse très court se situant aux alentours de 100 millisecondes tandis que le meilleur des réglages précédents avait un temps de réponse se situant aux alentours de 200 millisecondes. Compte tenu de la structure d’excitation combinée à cette loi de commande, la qualité des signaux est très bonne et aucune ondulation n’est observée. Pour ce qui est des autres essais réalisés, nous résumerons les résultats sur les performances un peu plus loin. 4.6.2 Essais d’impact/délestage de charge RL Ci-dessous sont données les figures relatives à l’essai d’impact/délestage dans les conditions de « imp4 »présentées dans le tableau 4.3. Bien que les autres essais présentent un intérêt tout aussi grand dans l’étude, nous ne les exploiterons que dans la partie réservée à l’étude qualitative. 139 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 1 1 0.5 0.5 0 Tension simple (p.u) −0.5 −0.5 −1 1 1.5 2 2.5 3 3.5 −1 0.5 20 20 10 10 courant (A) 0 1 1.5 2 2.5 3 3.5 courant (A) 0 −10 −20 Tension simple (p.u) 0 −10 1 1.5 2 2.5 3 3.5 −20 0.5 1 1.5 2 Temps(s) (a) 12H 3 3.5 (b) 14H 1 1 0.5 0.5 Tension simple (p.u) Tension simple (p.u) 0 2.5 Temps (s) 0 −0.5 −0.5 −1 0.5 −1 1 1.5 2 2.5 3 1 1.5 2 2.5 3 3.5 3 3.5 20 20 10 10 courant (A) 0 courant (A) 0 −10 −10 −20 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −20 1 1.5 2 Temps(s) (c) 10H (d) 16H 1 1 0.5 0.5 Tension simple (p.u) Tension simple (p.u) 0 0 −0.5 −0.5 −1 −1 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 3 3.5 20 20 10 10 courant (A) 0 courant (A) 0 −10 −10 −20 2.5 Temps(s) 2 2.5 3 3.5 Temps(s) (e) Prédictive 4 4.5 5 −20 1 1.5 2 2.5 Temps(s) (f) H∞ Figure 4.25 – Tensions et courants de phase relatifs au cas « imp4 » Lors de cet essai d’impact/délestage de charge, on remarque que la commande prédictive a un aussi bon comportement que le meilleur réglage (14H) de la GLS. Elle réagit plus rapidement et les performances de la machine en terme de chute de tension, de dépassement relatif et de temps de réponse, sont très satisfaisantes lors de cet essai. Le réglage 16H induit toujours des ondulations assez importantes tandis que celui de 14H 140 4.6. Présentation des résultats expérimentaux donne d’assez bonnes performances. Ici encore, la commande H∞ se présente comme la plus satisfaisante en tout point de vue : la qualité des signaux et la réactivité. 4.6.3 Les grandeurs d’excitation 0 −50 2.5 100 3 3.5 4 Instant de démarrage de la MAS 50 16 14 0 12−50 10 3.12 3.125 3.13 8 2.5 3 3.5 Temps (s) (a) Prédictive 4 Tension d’excitation (V) 50 100 200 50 150 0 100 −50 50 −100 2.5 Courant d’excitation (A) 100 Courant d’excitation (A) Tension d’excitation (V) Dans cette section nous expliquerons les formes d’ondes précédentes en exploitant les tensions et courants d’excitation de la machine principale. En effet, la qualité de la régulation de la tension de sortie de la GS est étroitement liée à ces grandeurs. Néanmoins, compte tenu des conditions matérielles nous ne sommes pas en mesure de fournir les grandeurs concernant la machine munie d’excitatrice, cette dernière ne disposant pas de bornes de mesure à cet effet. La machine qui nous a été prêtée est équipée d’une excitatrice et d’un pont à diodes tournantes fixés sur le même arbre que le rotor de la GS principale. Ceci rend impossible toute mesure de grandeurs électriques d’excitation. Nous nous intéresserons uniquement au comportement des grandeurs d’excitation de la GLAII sous contrainte de commande prédictive et de commande H∞ . Les grandeurs d’excitation lors du démarrage d’une machine asynchrone sont données par la figure 4.26 3 0 3.5 2.835 2.84 4 2.845 20 Instant de démarrage de la MAS 15 10 2.5 3 3.5 4 Temps (s) (b) H∞ Figure 4.26 – Tensions et courants d’excitation relatifs au cas « dem1 » Lors de cet essai de démarrage, on observe pour les deux types de commande une diminution brusque de l’angle de retard des thyristors qui a pour conséquence l’accroissement de la tension d’excitation de la GS principale et donc du courant d’excitation. En observant l’allure du courant d’excitation, on se rend compte que son accroissement est beaucoup plus franc dans le cas de la commande H∞ que dans le cas de la commande prédictive. Cette observation peut s’expliquer par la différence d’énergie de commande des deux stratégies. Dans le cas de la commande H∞ (Fig.4.26 (b)) , on observe même grâce au zoom, que compte tenu de cette importante énergie, un effet de saturation se produit, entraı̂nant un fonctionnement du pont en mode toutes diodes (pleine tension ) dans les premiers instants du démarrage de la MAS. Pour les essais d’impact/délestage de charge RL, les résultats sont donnés par la figure 4.27. 141 Tension d’excitation (V) Courant d’excitation (A)Tension d’excitation (V) Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 100 100 0 50 −50 0 2 2.5 3 3.995 3.5 4.005 4 4 4.5 5 14 12 Instant d’impact Instant de délestage 10 8 2 2.5 3 3.5 4 4.5 100 50 5 100 0 50 −50 Courant d’excitation (A) 50 1 1.5 0 2 2.5 3 2.1 20 2.105 3.5 4 2.11 Instant d’ impact 18 Instant de délestage 16 14 12 10 8 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 Temps (s) Temps (s) (a) Prédictive (b) H∞ Figure 4.27 – Tensions et courants d’excitation relatifs au cas « imp4 » On observe là aussi une réaction plus franche dans le cas de la commande H∞ que dans le cas de la commande prédictive. En régime permanent les deux stratégies fournissent les mêmes résultats (voir zoom). La différence fondamentale s’observe uniquement en régime transitoire où la commande H∞ réagit très vite avec de pics de courant d’excitation plus importants. 4.6.4 Effet sur la vitesse de rotation Dans le deuxième chapitre, nous avions fait remarquer que nous ne nous placerions pas dans les conditions de vitesse constante comme c’est le cas de plusieurs travaux rencontrés dans la littérature. En pratique, il est impossible de maintenir cette vitesse constante lors des variations de couple. Ci-dessous est donnée la figure relative au comportement de la vitesse de rotation de l’arbre pendant l’impact et le délestage de charge. Vitesse de rotation (p.u) 1 0.8 Impact de charge 0.6 Délestage de charge 0.4 0.2 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 Temps(s) Figure 4.28 – Vitesse de rotation lors d’impact/délestage de charge : cas de l’essai « imp3 »avec GLAII 142 4.6. Présentation des résultats expérimentaux Sur la figure 4.28, la vitesse du rotor est de l’ordre de 1p.u en régime permanent, ce qui correspond à 1500tr/mn. Comme nous pouvons le voir, une légère chute ou un léger dépassement apparaı̂t du fait de la perturbation (délestage ou impact de charge). Cette variation de vitesse est beaucoup plus prononcée dans le cas du démarrage de la machine asynchrone comme le montre la figure 4.29. Vitesse de rotation (p.u) 1 0.8 Démarrage de MAS 0.6 0.4 0.2 0 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 Temps (s) Figure 4.29 – Vitesse de rotation lors du démarrage de la MAS : cas de l’essai « dem1 »avec GLAII Cette importante variation s’explique par le fort appel de courant qui a pour conséquence d’accroı̂tre considérable le couple résistant sur l’arbre de rotation du banc. Cependant, grâce au variateur de vitesse qui alimente le moteur à courant continu d’entraı̂nement, le système global, composé des trois machines accouplées, retrouve son régime permanent en un temps relativement court. Notons que cette allure de la vitesse est approximativement la même pour l’ensemble des six réglages. Les lois de commande mises en place sont d’autant plus efficaces que malgré cette variation de vitesse, la tension de sortie est très peut affectée surtout dans le cas de la commande H∞ combinée à la nouvelle structure d’excitation. 4.6.5 Comportement de la machine à aimants permanents Dans cette section, nous analysons le comportement de la machine à aimants permanents utilisée dans l’excitation de la GLAII en fonctionnement normal et également lors du démarrage de la MAS. La figure 4.30 donne la tension de sortie et le courant de phase de la MSAP lors d’un démarrage dans les conditions initiales suivantes : P= 0.28kW, S=3.72kVA, Q=3.63kVAR et I=5.3A. 143 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Tension de la MSAP(V) 100 50 0 −50 −100 1.45 1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 Courant de la MSAP (A) 20 10 0 −10 −20 1.4 1.45 1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 Temps Figure 4.30 – Courant et tension de phase de la MSAP lors d’un démarrage de MAS La tension crête de la MSAP est d’environ de 106V (100Hz). Nous pouvons aisément remarquer l’effet des commutations des thyristors sur la tension et le courant de sortie de la MSAP. Pendant les instants d’impact, la tension délivrée par la MSAP reste importante et permet ainsi de se rapprocher de l’étude théorique (vM SAP =constante). Pour ce qui est des courants dans les thyristors, ils valent 10A avant le démarrage de la machine et présentent des pics de l’ordre de 22A pour une phase pendant le démarrage de la MAS, comme le montre la figure 4.30. Les allures des courants sont bien entendu celles que nous étions sensés obtenir si l’on se reporte à l’étude théorique des redresseurs commandés. Dans la suite, une étude plus approfondie du comportement des deux types d’excitation et des lois de commande qui leur sont associées, sera faite. 4.7 Exploitation des résultats et analyse critique 4.7.1 Démarrage de machine asynchrone 4.7.1.1 Détails des résultats expérimentaux Les tableaux de comparaison pour chaque essai sont donnés afin de faire une synthèse des résultats obtenus. Sur ces tableaux, Configuration désigne le type de réglage utilisé, Tr désigne le temps mis par le système pour revenir à son régime permanent après le début du démarrage de la MAS (sachant que le démarrage dure environ 250ms), Dr est le dépassement relatif de tension et Cr la chute relative de tension. Ces deux derniers paramètres 144 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique sont donnés en pourcentage par rapport à la valeur nominale de la tension et permettent de quantifier la réactivité de la loi de commande. Le taux de distorsion du courant et de la tension (respectivement T HDc et T HDt ) permettent d’évaluer la qualité des signaux de sortie lorsque le système retrouve son régime permanent (MAS alimentée). Enfin, nous avons réservé une colonne notée Ond afin de préciser si un phénomène d’ondulation se produit lors de l’essai. Les tableaux seront commentés par groupe selon la répartition donnée par le tableau 4.2 Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 460 280 200 220 360 60 Dr (%) 6 5 4 5 9 2 Cr (%) 16 14 13 11 12 1 T HDc (%) 5.43 5.41 3.70 4.67 3.22 4.08 T HDt (%) 2.42 2.18 2.15 2.22 2.02 2.1 Ond oui oui - Table 4.4 – Résultats essai à vide Dans ce tableau, la chute de tension est très nette pour le réglage « mou »(10H) et on assiste à un phénomène d’ondulation pour les réglages 14H et 16H. La qualité des signaux est quasiment la même lors de cet essai de démarrage direct d’une machine asynchrone. La commande H∞ réalise le meilleur temps de réponse avec une chute et un dépassement de tension quasi inexistants. Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 600 340 200 200 300 120 Dr (%) 6 3 2 3 9 2 Cr (%) 21 16.5 14 13 12 2 T HDc (%) 1.61 1.42 1.19 1.67 1.09 1.27 T HDt (%) 3.83 3.71 3.99 3.87 1.91 1.91 Ond oui oui oui - Table 4.5 – Résultats essai « dem1 »(conditions initiales PF=0.1, I=4A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 510 320 220 190 260 140 Dr (%) 6 3 3 3 9 1.5 Cr (%) 20 15 15 15 12 2 T HDc (%) 2.31 2.29 1.85 1.96 1.15 1.63 T HDt (%) 4.31 3.64 4.36 4.15 1.86 1.99 Ond - Table 4.6 – Résultats essai « dem2 »(conditions initiales PF=0.4, I=4A) 145 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 500 320 240 200 260 80 Dr (%) 5.5 4 3.5 4 10 1.5 Cr (%) 18 16 14 13 11 3 T HDc (%) 2.54 2.02 2.31 2.29 1.32 1.72 T HDt (%) 4.13 3.42 4.76 3.99 1.87 1.90 Ond oui - Table 4.7 – Résultats essai « dem3 »(conditions initiales PF=0.6, I=4A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 460 220 240 140 240 120 Dr (%) 6.5 3 3 3 10 2 Cr (%) 16 14 14 13 12 2 T HDc (%) 2.76 2.04 2.33 2.46 1.55 1.66 T HDt (%) 4.42 3.58 3.56 4.29 1.85 1.64 Ond - Table 4.8 – Résultats essai « dem4 »(conditions initiales PF=0.8, I=4A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 500 220 260 200 300 120 Dr (%) 7 3 3 5 11 2 Cr (%) 17 14 12 10 13 1 T HDc (%) 3.43 2.26 3.11 3.16 2.14 2.83 T HDt (%) 4.19 3.31 4.13 3.95 2.04 1.74 Ond oui - Table 4.9 – Résultats essai « acti »(conditions initiales PF=1, I=4A) Dans ces tableaux, des ondulations sont observées avec GLS pour un faible facteur de puissance (« dem1 »), mais ces ondulations ne persistent que pour le régalage 16H. Quant à la GLAII, aucune oscillation n’est observée. On observe l’avantage de la structure d’excitation que nous avons développée par rapport à la celle qui équipe la GLS. Une meilleure qualité des tensions est obtenue avec des THD relativement faibles comparativement à la structure shunt. Même si la commande H∞ présente un temps de réponse de 120ms, il faut noter qu’avec une chute de tension et un dépassement inférieurs à 2%, cette valeur n’a pas une grande importance. Les autres réglages présentent des chutes de tension et des temps de réponse assez importants et quasi-indépendants de la valeur du PF initial. 146 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 540 300 280 320 320 100 Dr (%) 3.5 4 3 2 9 1 Cr (%) 19 16 13 9 11 1 T HDc (%) 2.15 1.41 1.67 1.77 1.02 1.06 T HDt (%) 5.87 5.04 5.15 5.80 1.94 1.93 Ond - Table 4.10 – Résultats essai « dem5 »(conditions initiales PF=0.24, I=8A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 660 280 280 230 240 100 Dr (%) 4 4 4 4 9 1.5 Cr (%) 18 16 13 15 10 5 T HDc (%) 1.97 1.80 1.90 1.89 1.05 1.26 T HDt (%) 5.82 4.82 4.94 5.63 1.71 1.82 Ond - Table 4.11 – Résultats essai « dem6 »(conditions initiales PF=0.4, I=8A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 700 300 280 260 300 180 Dr (%) 6 4.5 5 4 9 2 Cr (%) 18 14 13 11 11 3 T HDc (%) 2.22 1.54 2.18 2.05 1.19 1.08 T HDt (%) 5.82 4.77 4.88 5.74 1.64 1.67 Ond - Table 4.12 – Résultats essai « dem7 »(conditions initiales PF=0.6, I=8A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 640 280 280 340 350 300 Dr (%) 6 5 5 4 8 1.5 Cr (%) 16.5 16 15 14 11 3.5 T HDc (%) 2.52 1.56 1.92 2.25 1.28 1.12 T HDt (%) 5.95 4.64 4.42 5.91 1.66 1.22 Ond - Table 4.13 – Résultats essai « dem8 »(conditions initiales PF=0.8, I=8A) 147 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Ce troisième groupe correspond à un démarrage de MAS à partir d’une charge dont la puissance apparente se situe autour de 5.5kVA. Contrairement au groupe précédent, aucun phénomène d’ondulation n’est observé. Malgré la nouvelle structure d’excitation qui équipe la GLAII, le dépassement de tension dans le cas de la commande prédictive reste assez important par rapport aux autres réglages. Pour ce qui est de la chute de tension, on constate que le pire des fonctionnements est réalisé par le réglage 10H de la GLS. Il en est de même pour le temps de réponse (700ms dans le cas « dem7 »). La commande H∞ , quant à elle, présente là encore des performances très satisfaisantes et les chutes et dépassements de tension sont quasi inexistants. Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 720 300 280 270 290 150 Dr (%) 4 4 4 4 9 1 Cr (%) 18 18 13 11 10 2 T HDc (%) 2.20 1.82 2.00 1.90 0.87 1.27 T HDt (%) 6.37 5.45 5.36 6.31 1.67 1.08 Ond - Table 4.14 – Résultats essai « dem9 »(conditions initiales PF=0.4, I=9.7A) Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 760 280 280 290 300 180 Dr (%) 3.5 3 4 4 9 2 Cr (%) 19 18 15 13 10 3 T HDc (%) 2.25 1.66 2.12 1.82 0.89 1.01 T HDt (%) 6.69 5.80 5.71 6.65 1.65 1.13 Ond - Table 4.15 – Résultats essai « dem10 »(conditions initiales PF=0.4, I=11A) Pour ces derniers essais en surcharge, les chutes de tension et les dépassements dans le cas de la GLAII combinée à la commande H∞ bien que légèrement plus importants, restent très faibles par rapport à ce qui est obtenu avec les autres réglages. Le comportement de la commande prédictive est semblable à celui du meilleur réglage de la GLS (14H) et le réglage 10H reste le moins performant. Un analyse générale des résultats de ces tableaux de valeurs, montre que la charge initiale a très peu d’influence sur le dépassement relatif et la chute de tension de la GS. Le temps de réponse est proche du temps de démarrage de la MAS dans le cas de la GLS et quasi-indépendant de la charge initiale pour la GLAII. Dans ce dernier cas, on observe qu’avec la commande H∞ , ce temps est inférieur au temps de démarrage, ce qui prouve sa capacité à réguler la tension même pendant le régime transitoire. Enfin, on constate une amélioration du THD avec la charge pour la nouvelle structure contrairement à la 148 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique structure classiquement utilisée. Globalement, pour l’ensemble des essais de démarrage de la machine asynchrone en parallèle avec une charge R L, nous avons remarqué que la commande H∞ donne une très grande satisfaction en considérant le temps de réponse ou la chute/ dépassement relatif en tension par rapport à la commande prédictive qui, bien qu’efficace présente parfois des insuffisances qu’il serait nécessaire d’analyser afin de l’améliorer. Parmi les quatre réglages du correcteur qui équipe la GLS, celui qui fournit le meilleur compromis est celui de 14H. En effet, ce réglage n’induit presque jamais d’ondulations et les chutes de tension ainsi que les temps de réponses sont corrects pour la structure du système d’excitation à partir d’une excitatrice bobinée. Nous allons maintenant nous intéresser à la comparaison des deux structures d’excitation en considérant le meilleur réglage pour chacune d’elles (14H pour GLS et H∞ pour GLAII). 4.7.1.2 Comparaison des structures d’excitation lors du démarrage de la MAS La figure ci-dessus montre l’évolution du dépassement relatif de la tension lors du démarrage de la MAS pendant les 12 essais de démarrage de MAS. Les essais ont été regroupés en quatre ensembles comme le montre le tableau 4.2. 5 Dépassement de tension (%) 4.5 4 3.5 GLS GLAII 3 2.5 2 1.5 1 1 Vide 2 3 4 S~2.70kVA PF 5 6 7 8 S~5.5kVA PF 9 10 11 12 n° essai PF Surcharge Figure 4.31 – Dépassement de tension lors du démarrage de la MAS La GLAII présente un dépassement toujours inférieur à celui de la GLS à l’exception de l’essai 2 (« dem1 »sur TAB.4.2) pour lequel les dépassements sont identiques. En fixant 149 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande la puissance apparente (2.7kVA ou 5.5kVA sur la figure) et en faisant croı̂tre le facteur de puissance, on constate avec la GLS une augmentation du dépassement pour atteindre la valeur de 5% tandis qu’avec la GLAII, cette variation reste beaucoup plus faible. Mise à part le premier essai (vide) qui est spécifique, nous pouvons émettre la conclusion que l’augmentation de charge initiale entraı̂ne un accroissement du dépassement dans le cas de la GLS et influence très peu celui de la GLAII. La figure 4.32 représente la chute de tension de la machine par rapport à sa tension nominale. Chute de tension (%) 15 GLS GLAII 10 5 0 1 à vide 2 3 4 S~2.70kVA PF 5 6 7 8 9 S~5.50kVA PF 10 11 12 n° essai PF Surcharge Figure 4.32 – Chute de tension lors du démarrage de la MAS Sur cette figure, le comportement des deux machines est régulier et ne semble pas être influencé par la variation du facteur de puissance (PF). Quelque soit la puissance apparente utilisée, on remarque que la chute de tension n’est pas affectée par la variation du PF. Globalement, la GLAII donne d’excellents résultats comparativement à la GLS dont la chute de tension atteint 15% pour certains essais. Les temps de réponse des deux machines sont fournis par la figure 4.33. 150 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique 300 Temps de réponse (ms) GLS GLAII 250 200 150 100 50 1 à vide 2 3 4 S~2.70kVA PF 5 6 7 8 9 S~5.5kVA PF 10 11 12 n° essai PF Surcharge Figure 4.33 – Temps de réponse lors du démarrage de la MAS À l’exception de l’essai 10 (« dem8 »sur TAB.4.2), on observe que la GLAII met deux à trois fois moins de temps pour retrouver son régime permanent par rapport à la GLS. En outre, ce temps de réponse reste, dans la plupart du temps inférieur 150ms ; ce qui est très satisfaisants pour ce type d’essai dans lequel, le système est fortement sollicité. Pour la charge de 2.70kVA, on constate que la variation du PF entraı̂ne une variation quasi linéaire du temps de réponse dans le cas de la GLS. L’essai 10 offre un temps de réponse de la GLAII supérieur à celui de la GLS. Cependant, si nous considérons les figures 4.31 et 4.32, on constate que compte tenu de la faible chute de tension et du faible dépassement, cette notion de temps de réponse a très peu d’importance. Enfin, nous nous intéressons à la qualité de la tension sortie en représentant le taux de distorsion obtenu avec le GLS et la GLAII comme le montre la figure 4.34. 151 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Taux de distorsion de la tension(%) 6 5.5 5 4.5 4 GLS GLAII 3.5 3 2.5 2 1.5 1 1 2 3 4 à vide S~2.70kVA PF 5 6 7 8 9 S~5.5kVA PF 10 11 12 n° essai PF Surcharge Figure 4.34 – T HDt lors du démarrage de la MAS Une observation très importante peut être faite sur cette figure : l’augmentation de charge initiale induit une dégradation de la tension dans le cas de la GLS et une amélioration de sa qualité dans le cas de la GLAII. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’excitation de l’excitatrice de la GLS se fait par un redresseur monophasé. Ainsi, plus la charge est importante, plus les calottes de la tension redressée (vf ) sont grandes et provoquent une augmentation du courant If . Pour la GLAII, plus la charge est importante, plus l’angle de retard du pont diminue et provoque une réduction de l’ondulation de Vf et par conséquent de If . Comme on peut le voir sur cette figure, le facteur de puissance n’a pas d’influence majeure sur la qualité de la tension, ce qui est tout à fait conforme à ce qui était attendu. L’étude qualitative que nous venons de réaliser montre que la GLAII présente des performances très intéressantes quant au temps de réponse, au dépassement, à la chute de tension et à la qualité de la tension de sortie par rapport à la GLS. Toutes ces performances ont été vérifiées en considérant des essais de démarrage de MAS sous des conditions initiales différentes. Dans la suite, nous examinerons le cas d’essais d’impact/délestage de charge RL. 152 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique 4.7.2 Impact/délestage de charge Comme pour l’essai de démarrage de machine asynchrone, nous présentons les résultats dans la même démarche pour 16 essais d’impact/ délestage de charge RL. 4.7.2.1 Détails des résultats expérimentaux Lors d’un impact de charge, on assiste à une chute de tension qui peut être suivie d’un léger dépassement. Généralement, ce dernier est négligeable. Tandis que lors du délestage, le phénomène contraire se produit. Ainsi dans les tableaux suivants, la chute relative Cr désigne celle obtenue lors de l’impact de charge et le dépassement relatif Dr correspond à celui du délestage. Bien qu’il existe quelquefois une différence entre le temps de réponse lors de l’impact de charge et celui obtenu lors du délestage, seul le plus grand des deux sera utilisé dans notre analyse (Tr dans les tableaux). Notons que nous ne perdons aucune généralité avec ce choix car la différence entre les deux temps de réponse est toujours inférieure à 20%. Les taux de distorsion harmonique en tension et en courant (respectivement T HDt et T HDc ) sont mesurés en régime permanent après l’impact de charge et permettent de quantifier la qualité des signaux de sortie. Un onglet Ond permet de préciser si un phénomène d’ondulation a été observé lors de l’essai. Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 540 240 240 160 80 Dr (%) 7 3 4 4 6 1.15 Cr (%) 13 10 10 9 8 1.5 T HDc (%) 1.77 1.26 1.87 1.41 0.86 0.87 T HDt (%) 4.56 3.21 4.25 3.91 2.10 2.06 Ond oui oui oui oui - Table 4.16 – Résultats essai « imp1 » On assiste à des ondulations de tension pour tous les réglages du potentiomètre de stabilité. L’importance de ces ondulations est bien sûr fonction du réglage. C’est ainsi que pour le réglage à 16H, il nous a été impossible d’estimer le temps de réponse compte tenu de ces ondulations persistantes. La commande prédictive se comporte mieux que les autres réglages de la GLS. La commande H∞ présente un temps de réponse, une chute et un dépassement de tension très bas. Quant à la qualité de signaux, elle reste meilleure dans le cas de la nouvelle structure d’excitation. 153 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Configuration 10H usine(12H) 14H 16H 5 H∞ Tr (ms) 480 180 160 100 60 Dr (%) 6 5 4 4 6 1 Cr (%) 10 10 10 6 6 1 T HDc (%) 2.25 2.21 2.43 2.37 1.35 1.12 T HDt (%) 4.86 3.70 4.81 4.81 1.97 1.61 Ond oui - T HDt (%) 5.23 3.97 5.16 4.98 1.97 2.04 Ond oui - Table 4.17 – Résultats essai « imp2 » Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 360 200 120 120 120 60 Dr (%) 7.5 5.5 4 3 6 2 Cr (%) 10 10 6 12 7 2 T HDc (%) 2.67 2.19 2.63 2.09 1.62 1.66 Table 4.18 – Résultats essai « imp3 » Sur ces tableaux, seul le réglage très énergique (16H) présente des ondulations. Avec un temps de réponse égal à celui du meilleur de réglage du potentiomètre de stabilité (14H), la commande prédictive présente l’avantage d’une qualité de signaux de sortie plus intéressante. Les meilleures performances reviennent toujours sans conteste à la commande H∞ qui présente très peu de chute, de dépassement et un temps de réponse deux fois plus faible par rapport aux autres réglages. Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 360 300 260 160 120 40 Dr (%) 5 4 3 2 5 4 Cr (%) 19 12 7 6 6 1 T HDc (%) 1.36 1.12 1.48 1.24 0.67 0.74 Table 4.19 – Résultats essai « imp4 » 154 T HDt (%) 6.36 5.41 6.35 6.20 1.76 2.08 Ond oui oui - 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 360 240 160 120 120 60 Dr (%) 6 4 3 4 6 1.5 Cr (%) 14 12 8 10 6 - T HDc (%) 1.43 1.50 1.56 1.23 0.73 0.86 T HDt (%) 6.39 5.27 6.39 6.29 1.73 1.91 Ond - T HDt (%) 6.58 5.21 6.39 6.38 1.81 1.80 Ond - Table 4.20 – Résultats essai « imp5 » Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 520 220 100 140 140 60 Dr (%) 8 5 5 4 6 2 Cr (%) 8 10 6 9 5 - T HDc (%) 2.40 1.53 2.18 2.02 1.22 1.21 Table 4.21 – Résultats essai « imp6 » Ce groupe de tableaux présente les excellentes performances de la commande H∞ . Les chutes de tension et les dépassements sont très faibles ainsi que le temps de réponse (60ms). La commande prédictive est plus performante que le meilleur réglage du potentiomètre de stabilité de la GLS. La qualité de signaux reste meilleure avec la nouvelle structure d’excitation. Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 420 480 340 180 180 50 Dr (%) 9 8 7 8 10 3 Cr (%) 15 12 13 10 10 4 T HDc (%) 2.26 2.70 1.98 1.72 1.25 1.02 T HDt (%) 6.51 5.32 6.38 6.22 1.73 1.64 Ond oui - Table 4.22 – Résultats essai « imp7 » 155 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 320 180 120 100 120 80 Dr (%) 8 7 6 10 8 4 Cr (%) 10 8 7 7 6 1 T HDc (%) 2.98 2.94 2.68 2.65 2.08 2.02 T HDt (%) 6.95 5.78 6.83 6.85 2.45 2.26 Ond - T HDt (%) 7.31 6.43 7.22 7.27 2.66 2.46 Ond - Table 4.23 – Résultats essai « imp8 » Configuration 10 usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr1 (ms) 220 180 100 100 100 60 Dr (%) 6 5 5 6.5 7 2.5 Cr (%) 7 5 4 5 4 3 T HDc (%) 3.01 3.40 2.89 2.59 2.47 2.74 Table 4.24 – Résultats essai « imp9 » Dans ces tableaux, la commande H∞ présente un dépassement et une chute de tension plus importants que lors des essais précédents. Cependant avec un temps de réponse très bas (entre 40 et 80ms), cette commande reste de loin la plus performante. Mise à part le réglage 10H, les autres réglages peuvent être considérés comme très satisfaisants si l’on se reporte au tableau 4.23. Le réglage 14H donne de très bons résultats au même titre que la commande prédictive à l’exception du THD qui reste important pour le premier. Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 380 360 260 200 200 80 Dr (%) 11 10 13 11 12 1.5 Cr (%) 26 20 18 17 12 3 T HDc (%) 1.68 2.01 1.94 1.33 0.77 0.68 T HDt (%) 6.32 5.53 6.45 6.30 1.71 1.83 Table 4.25 – Résultats essai « imp10 » 156 Ond oui - 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 460 300 200 120 140 60 Dr (%) 14 11 9 14 13 4 Cr (%) 18 17 13 11 12 3 T HDc (%) 1.84 2.21 2.07 1.49 0.86 0.79 T HDt (%) 6.60 5.30 6.46 6.39 1.09 1.76 Ond oui - Table 4.26 – Résultats essai « imp11 » Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 450 340 180 160 180 80 Dr (%) 14 11 11 9 13 2 Cr (%) 18 15 14 10 12 - T HDc (%) 2.37 2.59 2.30 2.08 0.98 1.05 T HDt (%) 6.56 5.27 6.45 6.48 1.51 1.58 Ond oui - Table 4.27 – Résultats essai « imp12 » Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 320 180 140 200 300 60 Dr (%) 10.5 8 11 6 8 2.5 Cr (%) 11 9 7 10 8 1.5 T HDc (%) 3.06 2.95 2.76 2.74 2.31 1.27 T HDt (%) 7.40 6.52 7.34 7.36 2.39 1.68 Ond oui - Table 4.28 – Résultats essai « imp13 » On assiste globalement à des chutes et des dépassements de tension importants, mais ces phénomènes restent marginaux pour la commande H∞ qui présente en outre un temps de réponse très faible. La commande prédictive est performante, comme on peut le voir en considérant le temps de réponse et la qualité des signaux de sortie. Le réglage 16H présente l’inconvénient d’induire des ondulations. La pire des performances est obtenue avec le réglage 10H qui présente un temps de réponse de plus de 400ms et une chute de tension de 26% (TAB.4.25). 157 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 520 360 160 140 140 100 Dr (%) 10 8 7 10.5 10 4 Cr (%) 23.5 17 15 11 12 2 T HDc (%) 1.58 2.04 1.59 1.43 1.03 0.81 T HDt (%) 7.31 6.26 7.32 7.33 1.58 1.96 Ond oui - Table 4.29 – Résultats essai « imp14 » Configuration 10H usine(12H) 12H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 450 400 140 180 100 80 Dr (%) 12.5 10 8 8 11 2 Cr (%) 18 16 12 12 10 7 T HDc (%) 2.24 2.38 2.20 1.84 1.19 0.89 T HDt (%) 7.29 5.91 7.16 7.03 1.35 1.65 Ond - Table 4.30 – Résultats essai « imp15 » Configuration 10H usine(12H) 14H 16H Prédictive H∞ Tr (ms) 380 180 180 160 120 80 Dr (%) 9 7 5 8 7 1 Cr (%) 12 8 6 4.5 6 3 T HDc (%) 2.58 2.62 2.79 2.37 1.17 1.34 T HDt (%) 7.18 5.90 7.02 6.88 1.74 2.02 Ond - Table 4.31 – Résultats essai « imp16 » Dans ces tableaux, sont donnés les résultats des essais en surcharge. La commande prédictive reste meilleure que le réglage 14H en termes de temps de réponse et de qualité du signal. Mais aucun des correcteurs n’arrive à égaler la commande H∞ dont les caractéristiques sont excellentes. On remarque que malgré cette surcharge, les correcteurs dans leur ensemble et la commande H∞ en particulier, donnent de bons résultats. La qualité des signaux, constitue entre autres, un des apports importants de la nouvelle structure d’excitation vis-à-vis de celles classiquement utilisées dans l’industrie. Une analyse générale de ces tableaux a été faite comme dans le cas du démarrage de MAS et il en ressort que les meilleurs résultats sont obtenus avec le réglage 14H de la GLS et la commande H∞ de la GLAII. Dans la suite, nous analyserons les performances des deux structures d’excitation munies chacune de son meilleur réglage. 158 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique 4.7.2.2 Comparaison des structures d’excitation lors d’impact/délestage de charge Les figures suivantes, donnent les courbes comparatives obtenues avec les deux structures d’excitation lors des 16 essais d’impact/délestage de charge. Sur ces figures, chaque groupe (en abscisses) correspond à des essais ayant la même charge initiale et la même puissance apparente après impact à l’exception du groupe grp5 qui représente les trois essais en surcharge comme le montre le tableau 4.3. Sur ces figures, sont également mentionnés pour chaque groupe, le facteur de puissance initial (P Finit ) et la variation de courant due à l’impact de charge (∆I). La figure 4.35 donne le dépassement de tension lors du délestage, celui lors de l’impact étant négligeable comme nous l’avons déjà signalé plus haut. 16 GLS GLAII Dépassement de tension (%) 14 12 10 8 6 4 2 0 0 2 grpe1 PFinit=1; ∆I~5A 4 6 grpe2 PFinit=0.2; ∆I~5A 8 10 12 grpe3 PFinit=1; PF ∆I~5A ∆I~9A grpe4 =1; init 14 16 n° essai grpe5 PF =0.45; init ∆I~8A Figure 4.35 – Dépassement de tension lors du délestage de charge Le dépassement de tension est plus important dans le cas de la GLS que de la GLAII sauf pour l’essai « imp4 ». Pour le groupe grpe1, le PF (variant de 0.31 à 0.85) ne semble pas avoir d’influence sur le dépassement de tension. Par contre, si l’on considère le groupe grpe4 pour lequel le délestage est fait à partir de la charge nominale de la machine pour atteindre une charge quasi nulle (voir TAB.4.3), on constate qu’en fonction du facteur de puissance initial, le dépassement de tension est sensible dans le cas de la GLS et tend à diminuer lorsque le PF augmente. Pour ce qui est de la GLAII, aucun changement majeur 159 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande n’est observé. Pour les essais de surcharge (grpe5 ), le comportement des deux structures se ressemble, bien que la GLAII donne de meilleurs résultats. En somme, on remarque, pour la structure GLAII munie de la commande H∞ , que le dépassement de tension reste indépendant de l’amplitude de variation de la puissance apparente S et du PF. Par contre pour la GLS une grande sensibilité à l’amplitude de variation de S est observée (exemple grp4 avec ∆S = 6.5kV A) La chute de tension lors de l’impact de charge est fournie par la figure suivante : 18 GLS GLAII 16 Chute de tension (%) 14 12 10 8 6 4 2 0 2 4 6 grpe1 PF =1; grpe2 PFinit=0.2; ∆I~5A ∆I~5A init 8 10 12 14 16n° grpe3 PFinit=1; grpe4 PF =1; ∆I~5A grpe5 PF =0.45; ∆I~9A ∆I~8A init essai init Figure 4.36 – Chute de tension lors de l’impact de charge Comme dans le cas précédent, l’amplitude de la variation de la puissance apparente et le facteur de puissance ont très peu d’influence sur les performances en termes de chute de tension de la GLAII contrairement à la GLS. Sur cette figure, nous avons encerclé les cas les plus défavorables pour la GLS. Une analyse de ces cas (essais 7, 10 et 14) montre qu’ils correspondent à des essais très selfiques comme on peut le vérifier sur le tableau 4.3. En considérant de même les cas les plus favorables (essais 9, 13 et 11), on constate qu’ils correspondent tous à des essais d’impact résistifs. Ainsi la structure GLS est sensible au type d’essai pratiqué et donc du facteur de puissance après impact. Notons enfin que la GLAII donne la meilleure chute de tension lors de ces 16 essais. Les chutes observées avec cette machine sont toutes inférieures à 7% tandis que pour la GLS, elles atteignent 18% 160 4.7. Exploitation des résultats et analyse critique pour certains essais. Nous présentons maintenant le temps de réponse de la machine lors de ces essais grâce à la figure 4.37. 350 GLS GLAII Temps de réponse (ms) 300 250 200 150 100 50 0 2 grpe1 PFinit=1; ∆I~5A 4 6 grpe2 PFinit=0.2; ∆I~5A 8 grpe3 PFinit=1; ∆I~5A 10 12 grpe4 PFinit=1; ∆I~9A 14 16 n° essai grpe5 PF =0.45; init ∆I~8A Figure 4.37 – Temps de réponse lors de l’impact/délestage de charge Nous rappelons que ces temps de réponse correspondent aux plus longs temps mis par le système pour retrouver le régime permanent après un délestage ou un impact de charge. Pour les deux structures d’excitation, on remarque que l’amplitude de la variation de puissance apparente a très peu d’influence. Par contre, on observe clairement l’influence du PF sur le temps de réponse de la GLS. Les pics encerclés sur la figure correspondent à des essais dont les facteurs de puissance après impact sont très faibles (impact de L). Pour ces essais, on observe des temps de réponses relativement importants comparativement à ceux obtenus lors des essais à facteurs de puissance élevés (essais 3, 6, 9 et 13). Cependant, pour la GLAII, cette influence est quasi inexistante et on obtient de très bons temps de réponse (inférieurs à 100ms) même en cas d’essai en surcharge (grpe5 ) tandis que la GLS présente des temps dépassant quelquefois les 250ms. La qualité de la tension de sortie des machines peut être analysée en considérant les 161 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande courbes fournies par la figure 4.38. Taux de distorsion de la tension(%) 8 7 6 GLS GLAII 5 4 3 2 1 0 2 grpe1 PFinit=1; ∆I~5A 4 6 grpe2 PFinit=0.2; ∆I~5A 8 10 12 grpe4 grpe3 PFinit=1; PF ∆I~5A ∆I~9A =1; init 14 16 n° essai grpe5 PFinit=0.45; ∆I~8A Figure 4.38 – Taux de distorsion de la tension de sortie Le taux de distorsion est mesuré pendant le régime permanent obtenu à l’issue de l’impact de charge. Comme pour les essais précédents, on observe exactement les mêmes effets de la charge sur le THD. Lorsque celle-ci augmente, le THD se dégrade pour la GLS et s’améliore légèrement dans le cas de la GLAII. 4.7.3 Conclusion sur les résultats A l’issue de ces essais de démarrage de machine et d’impact/délestage de charge, il en ressort que la nouvelle approche est très intéressante en termes de qualité de signaux de sortie. Un meilleur avantage peut être tiré de cette structure en lui adjoignant une loi de commande performante telle que la commande H∞ . L’avantage de cette structure comme nous l’avons spécifié dans le chapitre précédent est l’inexistence du phénomène de roue libre, ce qui rend la commande efficace en tout moment du fonctionnement de la GS. Enfin, pour ce qui est du réglage du potentiomètre de stabilité, un bon compromis entre rapidité et stabilité est obtenu avec le réglage 14H. 162 4.8. Conclusion 4.8 Conclusion Dans ce chapitre, il a été présenté la réalisation du banc d’essai qui a servi à la validation de nos travaux. C’est ainsi que nous avons présenté non seulement le volet électrique du banc, mais aussi la partie mécanique composée de trois machines accouplées sur un même axe de rotation. En ce qui concerne la réalisation de la partie électrique du banc, elle est faite sur la base des compétences déjà acquises au sein du laboratoire. Toutes les étapes de conception du banc d’expérimental ont été présentées et les tests effectués se sont révélés concluants malgré les quelques difficultés rencontrées lors de la mise en route consultables en annexe (Annexe D). Nous avons, par la suite, réalisé une étude comparative entre deux structures d’excitation de la génératrice synchrone : système avec excitatrice classique (GLS) d’une part et un nouveau système d’excitatrice (GLAII) d’autre part. Cette nouvelle structure (que nous avons proposée) utilise une machine synchrone à aimants permanents afin de fournir la tension d’excitation de la GS principale via un pont redresseur à thyristors. En ce qui concerne le système à excitatrice classique, la loi de commande est de type PID et nous disposions de deux potentiomètres pour régler les paramètres de ce régulateur : tension et stabilité. La validation et la comparaison des deux structures d’excitation ont été faites à l’aide d’essais de démarrage de machine asynchrone ainsi que des essais d’impact/délestage de charge. Il en ressort que la structure d’excitation que nous avons mise en place présente de réels avantages quant à la qualité du signal (faibles distorsions harmoniques en tension et en courant), au temps de réponse, au dépassement relatif et à la chute de tension, par rapport aux structures classiques d’excitation [mou08r2]. Ces conclusions ont été obtenues en utilisant le meilleur des réglages pour chaque structure (14H pour la GLS et H∞ pour la GLAII). On remarque également une plus grande insensibilité des perturbations en termes d’amplitude et de facteur de puissance sur les performances de la régulation de tension pour la nouvelle structure contrairement à la classique. Cette analyse montre que la stratégie de commande est très importante sur les performances de la régulation de tension et de façon encore plus sensible pour la nouvelle structure d’excitation où la commande prédictive présente une différence de résultats très importante par rapport à la commande H∞ . 163 Chapitre 4. Validations expérimentales de la nouvelle structure et des algorithmes de commande 164 Conclusion générale et perspectives Dans ce mémoire de thèse, nous avons présenté une contribution sur la connaissance et l’amélioration des performances des génératrices synchrones. Pour ce faire, nous nous étions fixés deux objectifs principaux : – le premier était l’étude d’une nouvelle structure d’alimentation de l’excitation de la génératrice synchrone en vue d’améliorer la dynamique du courant d’excitation, – le second était la recherche de lois de commande performantes afin de tirer un réel avantage des propriétés de cette nouvelle structure d’excitation et d’améliorer la qualité de la tension de sortie de la génératrice synchrone lors d’importantes sollicitations dynamiques de la charge. Dans un premier temps, pour atteindre ces objectifs, nous avons mis en place trois modèles mathématiques basés sur la représentation d’état à charge interne, à charge externe et sur des circuits électriques. Bien qu’en régime permanent ces trois modèles donnent des résultats similaires, chacun a ses spécificités d’utilisation : – le modèle à représentation d’état à charge interne est adapté pour être inséré dans la synthèse de correcteurs pour le contrôle de la tension de sortie, – le modèle à représentation d’état à charge externe est adapté à la simulation, car il permet d’effectuer n’importe quelles connections et/ou déconnections de charges sans nul besoin d’une modification intrinsèque du modèle de la machine, – le modèle basé sur des circuits électriques présente un réel intérêt dans le domaine pédagogique, car il permet une bonne vision des différents circuits qui composent la machine (induit, inducteur et amortisseurs). Notons que ce modèle nous a surtout servi à faire le lien entre les paramètres généralement fournis par les constructeurs et ceux utilisés dans la représentation d’état. La nouvelle structure d’alimentation de l’excitation de la génératrice synchrone composée d’une machine synchrone à aimants et d’un pont à thyristors apporte une réelle amélioration sur la dynamique du courant d’excitation. Nous l’avons montré par des résultats de simulation et de façon expérimentale en comparant la forme de ce courant au moment d’impact et de délestage d’une charge sur la génératrice principale munie de l’ancienne structure composée d’une machine synchrone bobinée et d’un pont redresseur avec la nouvelle structure. Au moment de l’impact, le phénomène de roue libre qui se produisait au niveau du pont à diodes a complètement disparu dans la nouvelle structure. Lors d’un délestage, la nouvelle structure a la capacité de fournir une tension négative aux bornes de 165 Conclusion générale et perspectives l’inducteur de la machine principale, ce qui permet d’augmenter la dynamique du courant d’excitation. Ainsi, cette nouvelle structure est intrinsèquement plus performante pour délivrer un courant d’excitation adapté à la demande de la génératrice principale lors des impacts et délestages de sa charge. Disposant d’une structure d’excitation performante, nous avons mis en place des lois de commandes modernes afin de tirer un meilleur avantage des qualités dynamiques du courant d’excitation. Ainsi, nous avons étudiés deux stratégies : la commande prédictive et la commande H∞ . Ces deux structures ont montré en simulation des résultats similaires et de bonnes qualités dynamiques. Par contre, de façon expérimentale, les résultats sont très différents entre eux, et c’est la commande prédictive qui donne des résultats de moins bonnes qualités et éloignés de la simulation. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette différence, parmi lesquelles nous pouvons citer les hypothèses simplificatrices (la machine synchrone délivrant un système de tension triphasée parfait,...), les erreurs de modèle et la variation de la vitesse de rotation (non prise en compte dans la synthèse des lois de commande). Pour la commande H∞ , les résultats expérimentaux sont bien sûr légèrement moins bons qu’en simulation (pour les raisons précédentes), mais de très bonnes qualités par rapport à l’ancienne structure d’alimentation avec une commande industrielle optimisée. Ces avantages ont été vérifiés sur le temps de réponse, les chutes et les dépassements de tension. Cette comparaison de structure de commande, nous a aussi montré que l’ancienne structure est sensible à la nature de la charge et plus celle-ci est selfique (impact de L par exemple), plus le temps de réponse et la chute de tension sont importants. Avec la nouvelle structure munie de la commande H∞ , on observe une insensibilité totale vis-à-vis de la nature de la charge et les creux et les dépassements de tension sont trois à quatre fois plus faibles. Pour la qualité de la tension de sortie, on s’aperçoit qu’une alimentation de l’excitation par un pont redresseur monophasé est bien moins bonne qu’avec un pont triphasé. Lors de l’utilisation du pont à thyristors triphasé dans la nouvelle structure, le taux de distorsion de la tension diminue lorsque la charge augmente, parce que l’angle de retard diminue et produit une réduction de l’amplitude des variations de la tension d’excitation. Nous sommes bien conscients que ce travail est loin d’être complet et que d’autres axes de travail peuvent être dégagés ou du moins améliorés. – Toutes les lois de commande que nous avons mises en place, ont été réalisées dans le repère de Park. À cause de ce choix de repère, la validation expérimentale a nécessité l’utilisation d’un capteur de position : un résolveur. Compte tenu du coût élevé de ce capteur, il nous paraı̂t intéressant de voir dans quelle mesure la commande pourrait être réalisée sans capteur. Ceci pourrait être fait en utilisant des observateurs ou encore des estimateurs d’amplitudes de tension. Cette dernière solution nous semble celle qui est la plus adaptée aux lois de commande mises en place. 166 – Nous avons montré en simulation que la commande prédictive et la commande H∞ présentaient de résultats assez similaires. Cependant, une dégradation assez conséquente de la première s’est vérifiée avec l’expérimentation. La question qui se pose est de connaı̂tre la cause de cette contre performance. Une étude approfondie de la commande peut être faite afin de vérifier si cela est dû tout simplement à un problème de robustesse ou aux limites même de la commande. Dans tous les cas, une réflexion doit être menée afin de voir dans quelle mesure cette loi de commande peut tirer avantage de la nouvelle structure d’excitation proposée. – Tout au long de ce mémoire de thèse, l’accent a été mis sur l’application industrielle. Pour ce faire, et dans une logique de coût, nous pensons qu’il serait intéressant d’étudier le remplacement du pont « tout thyristors » par un pont mixte. Cette solution serait aisément testable grâce au banc d’essai qui a été développé dans le cadre de cette thèse en faisant une reprogrammation du microcontrôleur dont nous avons parlé dans le dernier chapitre et la modification de quelques cartes électroniques. – L’optimisation de coût peut également être faite par un bon dimensionnement de l’ensemble des composants du banc en partant de la machine à aimants permanents (le nombre de paires de pôles, la tension de sortie, ...), aux cartes électroniques en passant par le pont redresseur à thyristors. Pour la machine synchrone à aimants permanents, il est nécessaire de faire une étude complète du fait qu’elle doit être inversée pour éviter les bagues et les balais comme dans les structures actuelles. Évidemment, il restera un problème important à résoudre, qui est la commande de l’angle de retard du pont à thyristors qu’il faudra transmettre sans contact (ondes radios ou par optique). Aujourd’hui, le besoin de transmettre des informations entre le rotor et le stator est de plus en plus nécessaire pour la commande ou pour le diagnostic, et cela devrait pousser le développement de solutions technologiques fiables dans quelques années. 167 Conclusion générale et perspectives 168 Annexe A Code Matlab du modèle interne Le modèle interne a été simulé en utilisant la procédure S-function sous MatlabT M grâce au programme suivant function [sys,x0,str,ts]=ms in(t,x,u,flag) %auteur : Emile Mouni switch flag, case 0 % System initialization sizes.NumContStates = 8 ; %Number of continuous states sizes.NumDiscStates = 0 ; %Number of discrete states sizes.NumOutputs = 8 ; %Number of outputs sizes.NumInputs = 2 ; %Number of inputs sizes.DirFeedthrough = 0 ; %Flag for direct feedthrough sizes.NumSampleTimes = 1 ; %Number of sample times sys = simsizes(sizes) ; ts=[0 0] ; str=[] ; x0=zeros(8,1) ; case 1 %Calculation of derivatives parameters ; Rc1=Rn ;%inside resistance Lc1=Ln ;%inside inductance R=[Rc1,-Lc1*x(8),-Rc1,0,0,0,0 ; Lc1*x(8),Rc1,0,-Rc1,0,0,0 ; Rc1,0,-(Rs+Rc1),Lq*x(8),0,0,-x(8)*MsQ ; 0,Rc1,-Ld*x(8),-(Rs+Rc1),x(8)*Msfi,x(8)*MsD,0 ; 0,0,0,0,Rf,0,0 ; 0,0,0,0,0,RD,0 ; 0,0,0,0,0,0,RQ] ; %stator and rotor resistances matrix Ma=[Lc1 0 0 0 0 0 0 ; 0 Lc1 0 0 0 0 0 ; 0 0 -Ld 0 Msfi MsD 0 ; 0 0 0 -Lq 0 0 MsQ ; 0 0 -Msfi 0 Lf MfD 0 ; 169 Annexe A. Code Matlab du modèle interne 0 0 -MsD 0 MfD LD 0 ; 0 0 0 -MsQ 0 0 LQ ] ; BB=inv(Ma) ; AA=-BB*R ; sys=[AA*x(1 :7)+BB*[0 ;0 ;0 ;0 ;u(1) ;0 ;0] ;u(2)/J-fv*x(8)/J-Cs/J... -3/(2*J)*p*((-Ld*x(3)+Msfi*x(5)+MsD*x(6))*x(4)... -(-Lq*x(4)+MsQ*x(7))*x(3))] ; case 3 % outputs parameters ; sys=[x] ; otherwise sys=[] ; end Comme on peut le voir au niveau du calcul des dérivées, l’équation mécanique a été prise en compte. Il est également remarquable que la pulsation électrique de la machine n’est pas considérée comme constante mais constitue plutôt une variable d’état susceptible de varier. C’est ainsi que les matrices d’état dépendent de ce paramètre incertain (x(8)). Le schéma SimulinkT M qui lui est associé est donné par la figure A.1. Figure A.1 – Schéma Simulink du modèle à charge interne Sur cette figure, le comportement de la machine est entièrement décrit par les blocs SG et OUTPUT. Le premier calcule l’ensemble des variables d’état de la machine, et le second, les courants et tensions de sortie dans le repère triphasé. Afin d’imposer une vitesse de rotation à la machine, nous avons adjoint un correcteur de type PID dont le but est de fournir à l’équation mécanique ci-dessus décrite, le couple d’entraı̂nement global ou couple utile disponible sur l’arbre de rotation. 170 Annexe B Algorithme d’élaboration du correcteur R S T %Elaboration de corecteur par la méthode prédictive ; %équation de la génératrice synchrone avec charge interne ; parameters ;%chargement du fichier d’initialisation clc ; close all ; Ra = [Rn -Ln*we -Rn 0 0 0 0 ; Ln*we Rn 0 -Rn 0 0 0 ; Rn 0 -(Rs+Rn),Lq*we,0,0,-we*MsQ ; 0 Rn -Ld*we,-(Rs+Rn),we*Msfi,we*MsD,0 ; 0 0 0,0,Rf,0,0 ; 0 0 0,0,0,RD,0 ; 0 0 0,0,0,0,RQ] ; %matrice des résistances ; 0 0 0 0 0 0 Ma=[Ln 0 0 0 0 0 0 ; Ln 0 0 0 0 0 ; 0 -Ld 0 Msfi MsD 0 ; 0 0 -Lq 0 0 MsQ ; 0 -Msfi 0 Lf MfD 0 ; 0 -MsD 0 MfD LD 0 ; 0 0 -MsQ 0 0 LQ ] ;% Matrice des inductances %matrice d’état de la machine A=-inv(Ma)*Ra ; B=inv(Ma)*[0 0 0 0 1 0 0]’ ; C1=[-Rn 0 Rn 0 0 0 0 ; 0 -Rn 0 Rn 0 0 0 ] ; D=[0 ;0] ; Ts=0.001 ;% temps d’échantillonnage ; sys=ss(A,B,C1,D) ; 171 Annexe B. Algorithme d’élaboration du correcteur R S T %réduction de l’ordre du système r=1 ; [sys,info]=reduce(sys,r) ; [Ar Br Cr Dr]=ssdata(sys) ; [num,den]=tfdata(sys,’v’) ; num1=num1 ; num2=num2 ; den1=den1 ; den2=den2 ; sys1=tf(num1,den1) ; sys2=tf(num2,den2) ; sys1=c2d(sys1,Ts,’tustin’) ;%discrétisation de la fonction de transfert sys1 ; sys2=c2d(sys2,Ts,’tustin’) ;%discrétisation de la fonction de transfert sys2 ; [n1,d1]=tfdata(sys1,’v’) ; [n2,d2]=tfdata(sys2,’v’) ; na=length(Ar) ; nb=length(n1)-1 ; %calcul de A= I+Aq − 1+...+Ana*q −na ; % et B= I+B*q − 1+...+Bnb*q −nb ; Ag=[] ; Bg=[] ; for i=1 :na+1 Ag=[Ag ;[d1(i) 0 ;0 d2(i)]] ; Bg=[Bg ;[n1(i) ;n2(i)]] ; end %paramètres de calcul N=20 ;C=eye(2) ;Nu=10 ;lambda=8e-1 ; % résolution des équations diophantienne ; %EjAd+q ( − i)Fj=C ; %CGj+q ( − i)Hj=EjB ; % initialisation de Ej et Fj ; E=eye(2) ; nf=na ;F=[] ; for i=0 :nf-1 ; F=[F -E*(Ag(2*i+3 :2*i+4,1 :2)-Ag(2*i+1 :2*i+2,1 :2))] ; end ; F=[F E*Ag(2*nf+1 :2*nf+2,1 :2)] ; %car C(i+1)=0 pour tout i>=0 ; %initialisation de Hj et Gj ; G=E*Bg(1 :2,1) ; H=[] ; for i=0 :nb-1 ; H=[H E*Bg(2*i+3 :2*i+4,1)] ; end ; 172 %calcul récursif ; Gg=[G] ;Hg=[H] ;Fg=[F] ; for j=2 :N ; E=F(1 :2,1 :2) ; F1=[] ; for i=0 :nf-1 ; F1=[F1 F(1 :2,2*i+3 :2*i+4)-E*(Ag(2*i+3 :2*i+4,1 :2)... ; -Ag(2*i+1 :2*i+2,1 :2))] ; %car C(i+1=0 pour tout i>=0 ; end F1=[F1 E*Ag(2*nf+1 :2*nf+2,1 :2)] ; %car C(i+1)=0 pour tout i>=0 ; F=F1 ; %calcul de G et H ; G=H(1 :2,1)+E*Bg(1 :2,1) ; H1=[] ; for i=0 :nb-1 ; H1=[H1 H(1 :2,i+1)+E*Bg(2*i+3 :2*i+4,1)] ; end ; H=H1 ; Gg=[Gg ;G] ;Fg=[Fg ;F] ;Hg=[Hg ;H] ; end ; %calcul du gain ; Gb=Gg ; for k=1 :Nu ; Gb=[Gb [zeros(2*k,1) ;Gb(1 :2*N-2*k,1)]] ; end ; K=inv(Gb’*Gb+lambda*eye(length(Gb’*Gb)))*Gb’ ; K=K(1, :) ;% seules les r premières lignes sont utilisées ; %calcul du correcteur RST ; %RDu=T*ref-S*y ; %calcul de R (Ir+q ( − 1)*sum(Ki*C( − 1)*Hi)) R=0 ;T=0 ;S=0 ;Nl=5 ; for i=0 :N-1 ; R=R+[K(2*i+1 :2*i+2)*inv(C)*Hg(2*i+1 :2*i+2,1 :nb)] ; T=T+K(2*i+1 :2*i+2) ; S=S+[K(2*i+1 :2*i+2)*inv(C)*Fg(2*i+1 :2*i+2,1 :2*nf+2)] ; end R=[1 R] ; denR=[1 zeros(1,length(R)-1)] ; numR=R ; Sd=[] ;Sq=[] ; for i=0 :length(S)/2-1 Sd=[Sd S(2*i+1)] ; Sq=[Sq S(2*i+2)] ; end numSd=Sd ; 173 Annexe B. Algorithme d’élaboration du correcteur R S T denSd=[1 zeros(1,length(Sd)-1)] ; numSq=Sq ; denSq=[1 zeros(1,length(Sq)-1)] ; %passage en continu [numRc,denRc]=tfdata(d2c(tf(numR,denR,Ts),’tustin’),’v’) ; [numSdc,denSdc]=tfdata(d2c(tf(numSd,denSd,Ts),’tustin’),’v’) ; [numSqc,denSqc]=tfdata(d2c(tf(numSq,denSq,Ts),’tustin’),’v’) ; 174 Annexe C Code C de calcul d’Arcosinus implanté dans le PIC16F876 //auteur : Emile MOUNI //version : Mai 2007 //objectif : calcul d’un angle d’attaque pour un tca785 en utilisant un pic 16f876A. // le module contrôle également le fonctionnement d’un convertisseur analogique numérique // uns16 uns16 uns16 déclaration de variables a1 ;uns16 a2 ;uns16 b1 ;uns16 b2 ;uns16 c1 ; c2 ;uns16 d1 ;uns16 d2 ;uns16 e1 ;uns16 e2 ; result ;uns16 sortie ; //fichier principal void main(void) { /*initialisation de l’algorithme*/ a1=155 ; a2=239 ; b1=89 ; b2=225 ;// données issues de la régression linéaire de l’arcosinus c1=66 ; c2=211 ; d1=84 ; d2=246 ; e1=139 ; e2=373 ; TRISA=0b00010010 ;// le bit5 (RA5) est configuré en sortie (bit busy) TRISB=0xff ;// portB en entrée, il est connecté à la sortie du CAN TRISC=0x00 ;// portC en sortie, il est connecté à l’entrée du CNA PORTA=0x00 ; PORTB=0x00 ;//mise à zéros des trois ports PORTC=0x00 ; ADCON1=6 ;// permet d’inhiber le convertisseur CAN interne while(1)//boucle infinie { clrwdt() ;//chien de garde de sécurité (valeur par défaut 18ms) //contrôle du CAN 175 Annexe C. Code C de calcul d’Arcosinus implanté dans le PIC16F876 PORTA.5=1 ; //lancement de la conversion : bit /RD du CAN nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; nop() ; //attendre fin de conversion (25microsec) PORTA.5=0 ; //transfert des données sur le bus de lecture du CAN result=0 ; sortie=0 ;//initialisation //recupération du résultat sur les broches if (PORTB.7==1) {result=result+128 ;} if (PORTB.6==1) {result=result+64 ;} if (PORTB.5==1) {result=result+32 ;} if (PORTB.4==1) {result=result+16 ;} if (PORTB.3==1) {result=result+8 ;} if (PORTB.2==1) {result=result+4 ;} if (PORTB.1==1) {result=result+2 ;} if (PORTB.0==1) {result=result+1 ;} //calcul de la sortie if(PORTA.4==1)// vérifie si la conversion est terminée { //cinq premiers nombres if (result<=4) { if (result==0) {sortie=255 ;} if (result==1) {sortie=245 ;} if (result==2) {sortie=241 ;} if (result==3) {sortie=237 ;} if (result==4) {sortie=232 ;} } else { if (result<=250) { if (result<=20) {sortie=result*a1 ;sortie=sortie/100 ;sortie=a2-sortie ;} else{ 176 } if (result<=60){sortie=result*b1 ;sortie=sortie/100 ;sortie=b2-sortie ;} else{ if (result<=190){sortie=result*c1 ;sortie=sortie/100 ;sortie=c2-sortie ;} else{ if (result<=231){sortie=result*d1 ;sortie=sortie/100 ;sortie=d2-sortie ;} else{ sortie=result*e1 ;sortie=sortie/100 ;sortie=e2-sortie ; } } } } else { //cinq derniers nombres if (result==251){sortie=20 ;} if (result==252){sortie=18 ;} if (result==253){sortie=14 ;} if (result==254){sortie=10 ;} if (result==255){sortie=0 ;} } } } PORTC=sortie ; } } 177 Annexe C. Code C de calcul d’Arcosinus implanté dans le PIC16F876 178 Annexe D Quelques difficultés liées à la mise en route du banc expérimental et solutions Bien que des précautions particulières aient été prises lors de l’élaboration du cahier des charges ainsi que dans la réalisation des différentes parties du banc expérimental, tout n’a pas fonctionné du premier coup. Nous avons été confrontés à des problèmes importants lors de la mise en route du banc d’essai. Dans cette partie, nous essayerons d’en présenter quelques uns ainsi que les solutions que nous y avons apportées. Le variateur WNTC Les difficultés en rapport avec le variateur sont surtout liées au paramétrage. Ci-après sont présentés les menus que nous avons utilisés pour la commande en vitesse de la machine à courant continu [als00]. – Le menu 00 ou Menu utilisateur Dans ce menu il est possible de programmer les registres les plus couramment utilisés. La programmation se fait grâce au menu 11. Pour plus de clarté prenons l’exemple suivant : si 11.03 contient 03.03(mesure vitesse en tr/mn) le registre 00.03 recopiera la vitesse en tr/mn. Ainsi dans cet exemple, on a plus facilement accès à la donnée vitesse. – Le menu 01 ou consigne vitesse Il comporte 20 registres et permet entre autres de définir le type de fonctionnement de la machine (marche avant ou marche arrière) ainsi que les limitations de vitesse. Grâce à ce menu, l’utilisateur pourra définir la consigne de vitesse pour le contrôle de la vitesse de la MCC. – Le menu 03 ou Mesure vitesse et boucle de régulation La mesure de la vitesse peut être réalisée par la tension d’induit avec la compensation R.I, soit par dynamo tachymétrique (celle que nous avons choisie) qui est la plus précise ou encore par générateur d’impulsions. Ce menu de 29 registres fournit la vitesse, la tension d’induit, la valeur instantanée de la compensation, l’erreur sur la 179 Annexe D. Quelques difficultés liées à la mise en route du banc expérimental et solutions vitesse. Il permet également de spécifier les paramètres P (registre 03.09) I (registre 03.09) et D (registre 03.11) du régulateur de vitesse. Un bon paramétrage de ces registres permet d’obtenir une erreur de traı̂nage nulle. – Le menu 06 ou Circuit d’excitation Pour ce dernier menu que nous présentons, il faut dire qu’il permet de préciser le circuit d’excitation de la machine. La limitation du courant d’induit, le forçage des flux, etc, y sont également précisés. Ainsi, il nous a donc fallu prendre en main ce module et paramétrer selon notre application à savoir limiter le courant inducteur à 1A (à cause la MCC), assurer un bon suivi de consigne de vitesse et un bon rejet de perturbation. Notons que malgré maints paramétrages, le variateur ne nous a pas donné satisfaction et est resté bloqué malgré le paramétrage. Après une analyse approfondie du variateur, nous nous sommes rendu compte que le paramètre 6.13 (blocage du régulateur de flux) était à 0 (réglage usine), ce qui correspond à un régulateur bloqué. Une fois le paramètre modifié, tout est rentré dans l’ordre et nous avons pu effectuer les autres vérifications d’usage. La carte résolveur Elle permet de transformer un signal provenant d’un résolveur (dont est muni la machine à aimants permanents) en un signal « codeur incrémental »interprétable par la carte DSpace. C’est dire à quel point cette carte est primordiale dans la validation expérimentale de nos algorithmes de commande qui doivent être implantés via cette DSpace. Cependant, c’est de loin, la carte résolveur qui nous a posé le plus de problèmes. Lors du test de ce composant nous nous sommes rendu compte que les résultats que nous obtenions étaient loin d’être satisfaisants. Les Top A, B et 0 (NM) obtenus en sortie de carte, n’étaient pas conformes à ce à quoi nous nous attendions. Nous avons donc fait appel au distributeur des composants, mais aucune solution ne fut trouvée. Après maintes tentatives d’essai, de soudures et de changements de composants, nous avons pris l’initiative de refaire imprimer la carte et de reprendre toutes les soudures à zéro. Cette fois-ci, la carte a fonctionné correctement et l’ensemble des tests est très concluant quant à la conversion signal résolveur en signal codeur incrémental. Le problème venait peut être d’une masse mal connectée, d’une broche mal soudée, d’un composant défectueux, etc. Nous pouvons spéculer sur les hypothèses, une chose est sûre, nous ne le saurons jamais et comme le disait un penseur inconnu : La théorie c’est quand ça ne marche pas et on sait pourquoi, la pratique c’est quand ça marche et on ne sait pas pourquoi. Quand la théorie et la pratique se rencontrent, ça ne marche pas et on ne sait pas pourquoi. Shunt de la carte Tachymétrique Nous avons développé, une carte afin de fournir au variateur une image du retour vitesse de la machine. En pratique nous nous sommes rendu compte que cette carte est totalement inutile car la sortie de la dynamo tachymétrique peut être directement connectée au variateur moyennant un simple réglage (paramètre SW1G du variateur à 1). Un 180 shunt de cette carte a donc été fait. Cela explique pourquoi, dans la section consacrée à la réalisation du banc expérimental, nous n’en avons pas fait cas. Le pont à thyristors Afin de tester l’état du pont à thyristors ainsi que ses modules de commande, nous l’avons alimenté par une source de tension équilibrée, puis des modifications d’angle d’attaque des thyristors sont effectuées afin d’analyser son comportement. Nous avons pu vérifier que certains réglages eurent été nécessaires en nous basant sur une famille d’angles d’attaque (0, 45˚ et 90˚). Grâce aux potentiomètres qui équipent nos cartes électroniques de commande, nous sommes arrivés à retrouver un fonctionnement quasi similaire à celui obtenu en simulation. Ce réglage a permis de régler le fonctionnement aléatoire des trois cartes de commandes des thyristors données par la figure 4.12. Ce dysfonctionnement aurait eu pour conséquence, des commutations inefficaces d’où une tension d’excitation de la GS principale non conforme aux spécifications du cahier des charges. 181 Annexe D. Quelques difficultés liées à la mise en route du banc expérimental et solutions 182 Bibliographie [ali05] D. C. Aliprantis, S.D. Sudhoff and B.T. Kuhn, “A synchronous machine model with saturation and arbitrary rotor network representation,” IEEE Transactions on energy conversion, vol. 20, pp. 584–594, 2005. [als00] Alstom, Notice de mise en oeuvre et de mise en service Variateur uni et bidirectionnel Numérique Triphasé Continu. [bar79] P. Barret, Machines synchrones : Excitation. Techniques de l’ingénieur, D492, 1979. [bar82] P. Barret, Régimes transitoires des machines tournantes électriques. Editions Eyrolles Marketing S.A, 1982. [bar02] P. Barret, Machines électriques : Théorie et mise en œuvre. Ellipses Editions Marketing S.A, 2002. [ben99a] A. Benchaib, M. Tadjine and A. Rachid, “Sliding mode control of an induction motor with unknown load : application on a digital-signal processor-based system”, International Journal of Systems Science, vol. 30, pp. 849 – 863, 1999. [ben99b] A. Benchaib, A. Rachid and E. Audrezet, “Sliding mode input-output linearization and field orientation for real-time control of induction motors”, IEEE transactions on power electronics, vol. 14, pp. 3–13, 1999. [bit90] R. R. Bitmead, M. Gevers and V. Wertz, adaptive optimal control. Prentice Hall International, 1990. [bjo88] M. Björklund, Identification and control of time dealy systems. PhD thesis, Upsala Universitet departemnt of technology, 1988. [bor90] P. Borne, G. Dauphin-Tanguy, J.P. Richard, F Rotella and I. Zambettakis, Commande et optimisation des processus, editions Technip, 1990, editions Technip. [bos02] J. Bosche, S. Tnani, J.-P. Gaubert and G. Champenois, “Sliding mode control and robust analysis of parallel hybrid filters”, in European Conference on Power Electronics and Applications, Cavtat & Dubrovnik, Croatie, 2002. [boy94] Stephen Boyd, Laurent El Ghaoui, Eric Feron and Venkataramanan Balakrishnan, Linear Matrix Inequalities in System and Control Theory, Society for Industrial and Applied Mathematics, 1994. [bru98] F.M Bruck and F.A Himmelstoss, Modelling and simulation of synchronous machine, IEEE Computers in Power Electronics, 6th Workshop on 19-22 July 1998 pp 81 - 86, 1998. 183 Bibliographie [Can93] I.M Canay, Determination of model parameters of machine from reactances operators xd xq . Evaluation of standstill frequency response test, IEEE Transactions on Energy Conversion, 1993, pp.272 - 279, vol.8. [cha83] Jean Chatelain, Machines électriques, Presses Polytechniques Romandes, 1983, [cla87a] D. W. Clarke, C. Mohtadi and P. Tuffs, “Generalized predictive control part 1. the basic algorithm”, Automatica, vol. 23, pp. 137–148, 1987. [cla87b] D. W. Clarke, C. Mohtadi and P. Tuffs, “Generalized predictive control part 2. extensions and interpretations”, Automatica, vol. 23, pp. 149–160, 1987. [cou] JL Coudert, P Delsalle, C Dupuis and D Hottois, Constructions mécaniques des machines électriques tournantes, Techniques de l’Ingénieur, D 3780. [d448] R448 et R448 V50 régulateurs, Installation et maintenance, Leroy Somer. [doy89] J. C. Doyle, K. Glover, P. P. Khargonekar and B. A. Francis,“State space solutions to standard H2 and H∞ control problems”, IEEE transactions on automatic control, vol. 34, pp. 831–847, 1989. [edw98] C. Edwards and S.K. Spurgeon, Sliding mode control Theory and applications, T.J International, Padstow, UK, 1998. [els92] A.L El Serafi and A.S Abdallah, Saturated synchronous reactances of synchronous machines, IEEE transactions on energy conversion, Vol. 7, No. 3, 1992. [esc04] R. Escarela-Perez, T. Niewierowicz, and E. Campero-Littlewood, “A study of the variation of synchronous machine parameters due to saturation : a numerical approach”, Electric Power Systems Research, vol. 72, pp. 1-11, 2004. [fer89] Fernando L. Alvarado and Claudio cañizares, Synchronous machine parameters from sudden short tests by back solving, IEEE transactions on energy conversion, Vol. 4, No. 2, June 1989, 1989. [gah94] Pascal Gahinet and Pierre Apkarian, A linear matrix Inequality approach to H∞ control, International journal of robust and nonlinear control , pp. 421-448, vol.4, 1994. [gin03] R. Ginhoux, Compensation des mouvements physiologiques en chirurgie robotisée par commande prédictive. PhD thesis, Université Louis Pasteur de Strasbourg, 2003. [gra93] G. Grater and T. Doyle, Propulsion powered electric guns a comparison of power system architectures, IEEE Transactions on Magnetics, pp. 963-968, vol.29, 1993. [gro03] Voicu Z. Groza,, Experimental Determination of Synchronous Machine Reactances from DC Decay at Standstill, IEEE Transactions on Instrumentation and measurement, pp.158 - 164, vol.52, 2003. [gues94] H. Guesbaoui and C Iung, Reduced models and characteristic parameters of the synchonous machine obtained by a multi-time scale simplification, IEEE Industry Applications Society Annual Meeting, pp. 262 - 271 vol.1, 1994. [ghal94] Jacques DOS GHALI,, Détermination des paramètres de la machine synchrone, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, 1994, Suisse. 184 [ieee61] AIEE Commitee Report “Proposed Excitation System Definitions for Synchronous Machines,” AIEE Transactions on power apparatus and systems, vol. 80, pp. 173-180, 1961. [ieee69] IEEE Commitee Report “Proposed Excitation System Definitions for Synchronous Machines,” IEEE Transactions on power apparatus and systems, vol. PAS-88, n˚8, pp. 1248-1258, 1969. [joh90] John Doyle, Bruce Francis and Allen Tannenbaum, Feedback control theory, Macmillan Publishing Co., 1990. [sri00] Kailash Srivasta and Bertil Berggren, Simulation of synchronous machine in phase coordinates including magnetic saturation, Elsevier science Electric Power Systems Research 56, 2000. [kam91] I. Kamwa, P. Viarouge and E.J. Dickinson, Identification of generalised models of synchronous machines from time domain tests, IEE proceedings. Part C. Generation, transmission and distribution, Vol. 138, No. 6, pp. 485-498, 1991. [kam92] I. Kamwa, P. Viarouge, H. Le-Huy and E.J. Dickinson, A frequency-domain maximum likehood estimation of synchornous machine high-order models using SSFR test data, IEEE transactions on Energy Conversion, vol.EC-7 n˚3, pp. 525-536, 1992. [key94] A. Keyhani and H. Tsai, Identification of high-order synchronous generator models from SSFR test data, IEEE transactions on Energy Conversion, vol.EC-9 n˚3, pp. 593-603, 1994. [kos65] M. Kostenko and L. Piotrovski, Machines électriques, Techniques Soviétique, 1965. [kra94] P. C. Krause, oleg Wasynczuk, S. D. Sudhoff, Analysis of electric machinery, IEEE Press, 1994. [lem02] Frédéric Le Mauff, Synthèse de correcteurs à structure fixée par inégalités matricielles linéaires et algorithmes génétiques, PhD thesis, Université de Paris-Sud UFR Scientifique d’Orsay, 2002. [les80] J. Lessenne, F. Notelet and G. Seguier , Introduction à l’électrotechnique approfondie, Lavoisier TEC&DOC, 1980. [lev99] Emil Levi, Saturation modelling in d-q axis models of salient pole synchronous machines, IEEE Transactions on Energy Conversion, pp.44-50, vol.14 n˚1, 1999. [lsa37] Leroy Somer, LSA 37 2 et 4 pôles shunt, installation et maintenance, 2003. [mar65] Max Marty, Contribution à l’étude de l’échauffement des machines électriques tournantes , PhD Thesis, Faculté des sciences, Université de Toulouse, 1965. [mar99] JP Martin ,CE Tindall , DJ Morrow, Determination of synchronous machine parameters using the sudden short-circuit axis currents, IEEE transactions on energy conversion, 1999, 454 - 459, vol.14. [mas02] Philippe Masson, Étude d’écrans supraconducteurs à haute température critique massifs : Application à la réalisation d’une machine électrique de conception originale, PhD Thesis, Université Henry Poincaré Nancy1, 2002. 185 Bibliographie [min99] J. Mindykowski and T. Tarasiuk,“Problems of electrical energy quality estimation in ship electrical power system,” in Instrumentation and Measurement Technology Conference, 1999. [moh87] C. Mohtadi, Advanced self tuning algorithms. University of Oxford, 1987. [mor04] S. Moreau, R Kahoul and JP LOUIS, Parameters estimation of permanent magnet synchronous machine without adding extra signal as input excitation, ISIE’04 Ajaccio, pp.371 - 376 vol. 1, 2004. [mou06] Emile Mouni, Slim Tnani and Gérard Champenois, Comparative study of three methods of synchronous generator modelling, IEEE Industrial and Electronic conference, Paris, pp 1551 - 1556 ,2006. [mou07a] Emile Mouni, Olivier Bachelier, Slim Tnani and Gérard Champenois, H∞ feedback control of synchronous generator output voltage : solution by riccati equations, IEEE International Conference on ”Computer as a Tool”, Warsaw, Poland, pp 16941699 ,2007. [mou07b] Emile Mouni, Slim Tnani and Gérard Champenois, Output voltage control of synchronous generator using a hybrid converter , IEEE International Conference on ”Computer as a Tool”, Warsaw, Poland, pp 1780-1785 ,2007. [mou08a] Emile Mouni, Slim Tnani and Gérard Champenois, Synchronous generator output voltage control via a generalized predictive R S T controller , IEEE International Symposium on Industrial Electronics (ISIE’08), Cambridge, UK, pp.718 - 723, 2008. [mou08b] Emile Mouni, Slim Tnani and Gérard Champenois, Improvement of synchronous generator’s transient state by using voltage source and sliding mode control , IEEE International Symposium on Industrial Electronics (ISIE’08), Cambridge, UK, pp.712 - 717, 2008. [mou08c] Emile Mouni, Slim Tnani and Gérard Champenois, Synchronous machine direct axis parameters estimation module from an iterative strategy, 13th international conference Power Electronics and Motion Control EPE-PEMC, Posnan Poland,pp. 2038-2044, 2008. [mou08d] Emile Mouni and Slim Tnani and Gérard Champenois, Commande robuste par retour de sortie dynamique d’une génératrice synchrone, Conférence Internationale Francophone d’Automatique (CIFA), Bucarest, Roumanie, 2008. [mou08r] Emile Mouni and Slim Tnani and Gérard Champenois, Synchronous generator modelling and parameters estimation using least squares method, Simulation Modelling Practice and Theory, Elsevier, vol. 16/6, pp. 678 - 689, 2008. [mou08r2] Emile Mouni and Slim Tnani and Gérard Champenois “Synchronous generator output voltage real time feedback control via H∞ strategy,” IEEE Transactions on Energy Conversion, accepted. [mus91] Denis Mustafa and Keith Glover, Controller reduction by H∞ balanced truncation, IEEE Tansaction on Automatic Control , vol. 36, pp. 668-682, 1991. [pap98] George Papageorgiou, Robust Control System Design : H∞ Loop Shaping and Aerospace Applications, PhD thesis, Darwin College Cambridge, 1998, 186 [pros] Analog Devices Programmable Oscillator : AD2S99 [ran96] A. Rantzer, On the kalman-yakubovich-popov lemma, Systems and Control Letters, vol. 28, pp : 7-10, 1996. [r2dc] Analog Devices Low cost, complete 12 bit resolver to digital converter : AD2S90 [rac92] A. rachid and G. Hashim, “Model reduction via schur decomposition,” IEEE Transactions on Automatic Control, vol. 37, pp. 666–668, 1992. [ric93] Jacques Richalet, Pratique de la commande prédictive, Hermès, 1993. [rue1] Gilbert Ruelle, Alternateurs hydrauliques et compensateurs, Techniques de l’ingénieur, traité de génie électrique D 3540. [scha97] R. Schaefer, “Application of static excitation systems for rotating exciter replacement,” in Pulp and Paper Industry Technical Conference, 1997. [sof89] M.G. Safonov and R.Y. Chiang, A schur method for balanced truncation model reduction, IEEE Transactions on Automatic Control , 729-734, vol.34, 1989. [sche97] Carsten Scherer, Pascal Gahinet and Mahmoud Chilali, Multiobjective OutputFeedback Control via LMI Optimization, IEEE Transactions on automatic control , 1997, 896-910, vol.42. [sco03] G. Scorletti and and V. Fromion, Introduction à la commande multivariable des système : méthodes de synthèse frequentielles H∞ , LAP,ISMRA, 2003. [ske98] R.E Skelton, T.Iwasaki and K. Grigiriadisske, A unified algebraic approach to linear control design, Taylor and Francis series in Systems and Control, 1997. [siem] Siemens Phase control IC TCA785. [SMich] J. Saint-Michel, Bobinage des machines tournantes ‘a courant alternatif, Techniques de l’ingénieurs, D3420. [std95] Stds. IEEE,, Test procedures for synchronous machines IEEE standards 1158, IEEE guide, 1995. [tix95] P. Tixador, Les supraconducteurs, HERMES ,1995. [tna01] S. Tnani, J. Bosche, J.-P. Gaubert and G. Champenois, “Sliding mode control of parallel hybrid filters,” in European Conference on Power Electronics and Applications, Graz, Autriche, 2001. [tum95] A. Tumageanian and A. Keyhani, Identification of synchronous machine linear parameters from standstill step voltage input data, IEEE Transactions on Energy Conversion, Vol. 10, No. 2, pp.232 - 240, 1995. [utk92] Vadim I. Utkin, Sliding mode in control optimisation, Springer-Verlag, SpringerVerlag, New York, USA, 1992. [utk93] Vadim I. Utkin, Sliding Mode Control Design Principles and Applications to Electric Drives, IEEE transactions on industrial electronics, pp.23-36, vol.40, 1993. [ver00] Jef Verbeeck, Standstill frequency response measurement and identifictaion methods for synchronous machines, PhD thesis, Vrije Unversiteit Brussel, 2000. [wet] Pierre Wetzer, Machine synchrone : excitation, D3 545, Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique. 187 Bibliographie [wil00] Théodore Wildi, Electrotechnique, Deboeck Université, 2000, Les entreprises Spérika Ltée. [wil71] J.C. Willems, Least squares stationary optimal control and the algebraic riccati equation, IEEE Transactions on Automatic Control , vol.16(6), pp :621-634, 1971. [xi89] Y. XI, “New design method for discrete time multi-variable predictive controllers”, International Journal of Control, vol. 49, pp. 45–56, 1989. [xin04] Chen Xingang, Ji Luming, Wu Xusheng, Yaug Kaisheng and Wang Zhifei, A new approach to determine parameters of synchronous machine using wavelet transform and prony algorithm, International Conference on Power System Technology POWERCON 2004 Singapore, 2004. [zam81] G. Zames, “Feedback and optimal sensitivity : model reference transformations, multiplicative seminorms and approximative inverse,”IEEE transactions on Automatic Control, vol. AC-26, pp. 301–320, 1981. [zho96] ,K. Zhou, J.C. Doyle and K. Glover Robust and Optimal Control, Prentice Hall First edition, 1996. 188 Résumé Dans cette thèse, une contribution a été faite sur l’étude et l’amélioration des performances de la génératrice synchrone (GS). C’est ainsi qu’une nouvelle structure d’excitation de la GS, basée sur l’utilisation d’une machine à aimants permanents combinée avec un pont redresseur à thyristors, a été proposée en vue d’alimenter directement l’inducteur de celle-ci. Afin de tirer un grand avantage de cette structure d’excitation dont la dynamique est par nature plus rapide que celle des structures classiques, deux lois de commande ont été mise en place : la commande prédictive et la commande H∞ et elles ont fourni des résultats assez similaires et très satisfaisants en simulation. Pour la validation expérimentale, une implantation en temps réel via une interface DSpace, nous a permis de conclure quant à la validité de notre approche. Une comparaison avec une structure d’excitation industrielle a été faite afin d’évaluer aussi bien quantitative que qualitativement l’apport effectif de ce travail. Ainsi en termes de chutes/dépassement de tension, de temps de réponse et de taux de distorsion des signaux de sortie, la nouvelle approche combinée à une loi de commande moderne apporte une meilleure réponse par rapport aux structures classiques. Mots-clés: Génératrice synchrone, modélisation, commande H∞ , commande prédictive, structure d’excitation en source de tension, DSpace, implantation en temps réel. Abstract The works presented in this dissertation are focussed on the study and the performances improvement of the synchronous generator. Then, a new excitation structure is proposed to directly feed the SG’s main armature. This exciter is based on a permanent magnet generator and thyristors bridge. In order to take real advantage of the new excitation structure, two modern and efficient control laws have been used : the predictive control and H∞ control. Both provide similar and very satisfactory results in simulation. Thanks to the real time implementation using the DSpace 1104, the effectiveness and the high performances of the new excitation approach have been proved. At the same time, an already used industrial excitation structure has been involved in the comparative study in order to quantify and qualify the real advantage of the new approach. Then, as regards voltage overshoots and drops, the time response and the output signal total harmonic distortion, the new excitation approach combined with modern control law gives better satisfaction than classical one. Keywords: Synchronous generator, modelling, H∞ control, predictive control, voltage source exciter, DSpace, real time implementation. 190