Cote d’Ivoire
PLAN DE RÉPONSE STRATÉGIQUE
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I. STRATÉGIE
Analyse du contexte et des besoins
Déclarée depuis le mois de février 2014 en Guinée Conakry avec la confirmation biologique un mois
plus tard, l’épidémie à virus Ebola s’est propagée rapidement aux deux pays limitrophes que sont la
Sierra Léone et le Liberia avant de s’étendre par la suite au Nigéria et au Sénégal. La Maladie à Virus
Ebola (MVE) a été qualifiée d’urgence de santé publique de portée mondiale par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) à cause de l’incidence de la maladie, de sa vitesse de propagation, de sa
létalité élevée, d’absence de médicament et de vaccin. Ces caractéristiques spécifiques, obligea le
conseil de sécurité des Nations Unies à se pencher sur cette pathologie à cause de la menace qu’elle
fait planer sur la paix et la sécurité mondiale. Depuis, l’élan et la mobilisation internationale se sont
renforcés davantage en soutien aux efforts nationaux.
Face à cette situation préoccupante, le Gouvernement de Côte d’Ivoire sous le leadership du Premier
Ministre s’active à prévenir l’apparition de cas sur son territoire, dans le cas échéant, à faire face à une
épidémie. Le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida a pris des mesures pratiques visant à
protéger les populations. Ces mesures s’articulent autour des points suivants : (i) le renforcement de
la surveillance épidémiologique sur toute l’étendue du territoire national et particulièrement à l’ouest du
pays ; (ii) le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières terrestres, maritimes et aéroportuaires ;
(ii) l’information et la sensibilisation des populations sur les mesures de prévention de la maladie ; (iv)
la mise en place de postes avancées de coordination à l’ouest du pays. D’autres mesures sont venues
renforcer celles déjà existantes. Il s’agit notamment de la fermeture des frontières, le renforcement des
contrôles aux points de passage illégaux et l’interdiction de tous les vols en provenance du Libéria, de
la Sierra Leone et de la Guinée, l’établissement d’un couloir humanitaire, sanitaire et économique.
Ces mesures se mettent en place dans un pays qui se reconstruit après 12 ans de guerre civile doublée
d’une crise post-électorale. De nombreux chantiers se mettent en place, dans les secteurs de la défense
de la sécurité, du renforcement du système administratif et de l’autorité de l’Etat, de la cohésion sociale,
des infrastructures et du renforcement du système de santé entre autres. Malgré ces efforts, la
reconstruction d’un dispositif de santé performant sur toute l’étendue du territoire reste un chantier
d’avenir. L’apparition de la menace de la MVE dans ce contexte requière du Ministère de la santé et de
la lutte contre le VIH/SIDA le renforcement des actions sur la prévention et la préparation de la réponse
à l’épidémie avec un accent particulier mis sur la formation du personnel de santé, l’information et la
communication, l’appui aux structures en moyen de prévention et de lutte, la surveillance
épidémiologique, etc.
Bien qu’aucun cas n’ait encore été déclaré dans le pays à ce jour, les impacts de certaines mesures de
prévention prises par le Gouvernement sont remarqués sur les populations des zones proches des
frontières des pays affectés. En effet, l’interdiction liée à la chasse, la commercialisation et la
consommation de la viande de brousse affecte une catégorie de la population qui en avait fait sa source
de revenus. La fermeture des frontières influe également sur les activités commerciales et agricoles et,
pourraient accroitre la précarité des populations des zones transfrontalières à cause de la limitation de
la circulation des personnes et des biens. L’incidence des mesures de prévention et de lutte pourrait à
court et moyen terme avoir des répercussions sociales et communautaires négatives. Au-delà de la
prévention de routine, la lutte contre la maladie pourrait recourir à des mises en quarantaine qui
nécessiteraient un accompagnement en termes d’assistance humanitaire.
De ce qui précède, il parait indispensable de développer un plan de préparation et de réponse
incorporant les dimensions humanitaires s’inscrivant en droite ligne du plan national. Les secteurs en