FORMATION IMPLANTOLOGIE
Optimisation des tissus mous
péri-implantaires :
avant ou pendant l’implantation ?
toire que l’extraction, une greffe épithélio-conjonctive de
fermeture alvéolaire (Fig. 4). L’examen clinique à 4 mois
post-opératoire montre la restitution ad integrum de la
gencive kératinisée (Fig. 5) : l’environnement parodontal
est maintenant favorable à la pérennité d’un résultat esthé-
tique. L’examen scanner permet de confirmer la parfaite
cicatrisation de la corticale vestibulaire et la présence d’un
volume osseux autorisant le remplacement de la dent par
une couronne sur implant (Fig. 6).
2.
Augmenter la hauteur de la gencive marginale avant
implantation
Le résultat esthétique de nos traitements dépend de la pro-
portion de la couronne dans sa hauteur et sa largeur. C’est
pourquoi la situation du feston gingival et des papilles,
ainsi que leur symétrie, sont des facteurs importants à
prendre en considération.
Dans le cas présent la dent 22 est compromise (fêlure)
(Fig. 14 et 15) et sera remplacée par une couronne sur
implant. La dent 22 présente une dénudation radiculaire
de classe 2 de Miller et le parodonte est fin. Nos objectifs
esthétiques nous imposent de retrouver une 12 et une 22
symétriques et proportionnées et donc de gérer la dénu-
dation radiculaire de 22 en la recouvrant pour aligner les
collets de 12 et 22. À quel moment le réalisons-nous ?
Le succès du recouvrement dépend de la vascularisation.
En effet, la gencive autour d’une dent présente une triple
vascularisation : une vascularisation d’origine desmodon-
tale, osseuse et gingivale ; autour d’un implant la gencive
est vascularisée par une double vascularisation d’origine
osseuse et gingivale. Aussi le tissu conjonctif péri-im-
plantaire se rapproche d’un tissu conjonctif cicatriciel
(Berglund T, 1991), car il est moins vascularisé et plus
riche en fibres de collagène. Comme la vascularisation va
déterminer les résultats de cette intervention, nous la réali-
serons avant l’extraction dentaire (Fig. 16, 17, 18 et 19).
Le jour de la pose de l’implant : créer
ou épaissir les tissus péri-implantaires
1.
Epaissir les tissus péri-implantaires
La stabilité de la gencive marginale dépend de deux para-
mètres anatomiques :
1/ la présence de tissus osseux sous-jacents à la gencive
péri-implantaire
2/ l’épaisseur de la gencive péri-implantaire.
Ainsi, le succès de nos traitements implantaires ne
se limite plus aujourd’hui à l’obtention de l’os-
téointégration. L’intégration gingivale de nos
prothèses constitue un objectif primordial pour maintenir
dans le temps l’esthétique et la fonction de nos réhabili-
tations.
Aussi, l’étude prospective de Linkevicius T (2009)
montre qu’une alvéolyse péri-implantaire est supérieure
chez les parodontes fins. Il suggère donc une corrélation
directe entre l’épaisseur des tissus mous péri-implantai-
res et la perte osseuse péri-implantaire à 1 an. Sous cet
aspect, une épaisseur des tissus mous péri-implantaires
suffisante permettrait de préserver la stabilité des tissus
et donc de maintenir dans le temps les résultats obtenus à
l’issue du traitement.
L’objet de cet article est de montrer l’intérêt des greffes
gingivales disponibles pour optimiser la réussite de vos
cas cliniques. Par exigence de clarté, nous dissocierons
les techniques de greffe réalisées avant la pose de l’im-
plant, de celles indiquées le jour de la pose de l’implant.
Avant la pose de l’implant :
optimiser la cicatrisation osseuse et
harmoniser les contours gingivaux
1.
Optimiser la cicatrisation osseuse et créer de la gen-
cive kératinisée en gérant différemment l’alvéole
Dans ce cas là, notre objectif est de protéger le caillot
sanguin. En effet, la gencive marginale bordant l’alvéole
peut, en proliférant plus rapidement que les cellules de
la cicatrisation osseuse, envahir partiellement l’alvéole
déshabitée et entamer le potentiel cicatriciel du tissu os-
seux. Pour éviter cette invagination de la gencive dans le
compartiment osseux, nous pouvons réaliser une greffe
épithélio-conjonctive de fermeture alvéolaire. Ce geste
permet :
- de protéger le caillot sanguin et donc d’optimiser la ci-
catrisation osseuse
- de maintenir la gencive marginale et donc de préserver
les volumes
- de créer ou de maintenir de la gencive kératinisée.
Madame N montre une 13 fracturée (Fig. 1a, 1b et 2)
dans un environnement parodontal très défavorable :
absence de gencive kératinisée et corticale vestibulaire
résorbée (Fig. 3). Afin d’optimiser la cicatrisation os-
seuse, nous avons réalisé, dans le même temps opéra-
Le maintien des tissus mous péri-implantaires constitue un enjeu majeur de nos traitements
implantaires. En effet, la gencive kératinisée protège l’os alvéolaire péri-implantaire, masque
la limite prothétique, facilite le contrôle de plaque et contribue, par sa forme, ses contours,
sa couleur et sa texture, au résultat esthétique final.
LE FIL DENTAIRE
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N°52 <Avril 2010
48
Dr Roch de VALBRAY
N
Formateur Génération
Implant
N
webmaster
@generation-implant.com
Dr Marc BERDUGO
N
Formateur Génération
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Dr Olivier HENRI-SAVAJOL
N
Formateur Génération
Implant
N
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