Economie sociale – correctif du cours Page 4
construction de réservoirs et d’équipements distincts qui seraient nécessaires pour séparer
le cacao certifié du cacao non certifié dans l’usine. Rainforest Alliance préfère que les
entreprises investissent davantage pour aider les agriculteurs à développer une gestion
durable de leurs plantations de cacao.
La traçabilité du cacao dans un dispositif de mélange contrôlé s’effectue jusqu’aux portes de
l'usine, tandis que dans un dispositif de bilan massique, elle s'arrête à la sortie de la
plantation. En outre, le mélange contrôlé requiert la composition exacte des produits
correspondants - cela signifie que les fabricants de chocolat doivent s’approvisionner en
cacao de même origine, de même forme et dans les mêmes quantités que les ingrédients
figurant dans la composition des produits pour lesquels ils souhaitent apposer le label
Rainforest Alliance »
Critiques de Rainforest :
« Rainforest Alliance est très critiqué surtout à cause de ces trois raisons : le label Rainforest
Alliance n’est pas un label de commerce équitable. Contrairement au label Fairtrade
développé par Max Havelaar et FLO, Rainforest Alliance ne fixe pas de prix minimum qui
protège les petits producteurs en cas de chute des cours du marché en dessous d’un prix
viable. Il ne prévoit pas non plus de préfinancement des petits producteurs. Quant aux
conditions d’applications du label, le label RA peut être utilisé sur un paquet ne contenant
que 30 % de café certifié Rainforest Alliance. Une autre critique notable est celle du manque
d’intérêt, voire de l’indifférence aux questions sociales dans les plantations labellisées
Rainforest Alliance. Le contrôle est assuré par des tiers indépendants, mais les pratiques
restent très floues »
.
« Rainforest Alliance dont la stratégie est clairement orientée vers les industriels (Potts et al.,
2010 ; Daviron and Vagneron, 2011) devrait encore accroitre ses volumes suite aux récents
engagements de Unilever, Mars et Kraft (Cosa, 2012). Face aux critiques récurrentes de
lobbies environnementaux et médias envers les plantations de cacao accusées de détruire la
forêt tropicale et d’exploiter le travail des enfants, l’industrie du chocolat a en effet besoin
de la certification montrant sa prise en considération d’un développement durable.
De nombreux chercheurs en économie du développement (se sont interrogés) sur l’essor de
cet outil de régulation privée pour le développement durable. Cependant les résultats des
recherches empiriques sur les impacts de Rainforest Alliance sont relativement ambigus sur
son efficacité environnementale (Blackman and Rivera, 2010).
Dans nos propres travaux sur le cacao certifié Rainforest Alliance en Côte d’Ivoire (Lemeilleur
et al., 2013 ; Ruf et al., 2013), le nombre de visites de contrôle des plantations et des
coopératives font émerger des doutes sur la capacité des auditeurs à contrôler le respect
des critères. Les cahiers des charges sont beaucoup trop complexes et le nombre des
auditeurs, même qualifiés, trop limités pour être crédibles. Par exemple, un des critères
environnementaux fondamentaux nécessite la culture de cacao sous ombrage (le cahier des
charges du standard requiert de 18 à 25 arbres au-dessus de la canopée cacaoyère). Or,
aucun planteur ne respecte une telle norme (la moyenne que nous avons relevée se situe
autour de 2 arbres au-dessus de la canopée). Par ailleurs, les principaux changements de
1.
http://www.rainforest-alliance.org/fr/agriculture/faq-controlled-blending
http://obcore.org/?page_id=113