Le greenwashing

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Le greenwashing
Remarque :
Cette synthèse est une base minimale à votre étude. Elle doit être complétée par les notes
de cours. Elle résulte de la compilation de diverses sources et notamment des synthèses
partielles des étudiants de 2ème BAC droit.
1. Définition et caractéristiques
Le green washing (éco blanchiment) consiste pour une entreprise à orienter ses actions marketing et sa
communication vers un positionnement écologique.
Technique de marketing utilisée par de grandes entreprises qui ont des activités polluantes afin de redorer
leur image de marque, « blanchir » leur image.
Définition du greenwashing : «
»1
Comment détecter le Greenwashing ?
« 1. Un vrai mensonge.
• Il n’y a rien d’écologique dans le produit ou le service vanté comme tel.
• La démarche de développement durable vantée n’existe pas.
2. Une promesse disproportionnée.
• Le produit ou service a un intérêt écologique, mais cela ne le rend pas pour autant inoffensif ni
bénéfique pour l’environnement. Or, le message omet cette précision et laisse croire à un intérêt
écologique supérieur à la réalité, voire à l’absence totale d’impact du produit ou service sur
l’environnement.
• La démarche existe, mais n’est pas aussi développée que le message le prétend ou le laisse croire.
3. Des mots vagues.
1.
1
ADEME (agence de l’environnement et de la maitrise écologique), extrait de :
http://www.greenwashing.fr/definition.html
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Le vocabulaire utilisé est imprécis, trop général... et n’est pas défini dans le message.
4. Des informations insuffisantes.
Le produit ou la démarche développement durable a vraisemblablement un intérêt pour
l’environnement, mais on comprend mal pourquoi, comment, et où s’informer davantage.
5. Une image trop suggestive.
Le visuel utilisé suggère que :
• le produit ou service possède des vertus écologiques qu’il n’a pas ou peu. (produit de couleur verte,
faisant référence à l nature)
• la démarche a une envergure, un intérêt qu’elle n’a pas ou peu.
6. Un faux label.
Un « label écologique » ou de « développement durable » fait croire à un véritable label, alors qu’il
s’agit d’un label « maison » conçu pour l’occasion sans méthode d’attribution ni contrôle d’un
organisme compétent et indépendant.
7. Une mise en avant hors sujet.
• L’écologie est évoquée, par exemple à travers une action que l’entreprise a menée par ailleurs, mais
cela n’a aucun lien avec le produit ou service vanté dans la campagne.
• Le développement durable est évoqué, par exemple à travers une action que l’entreprise a menée
dans le cadre de cette démarche, mais cela n’a aucun lien avec le produit ou service vanté dans la
campagne.
8. Des preuves inexistantes.
Mais où sont les preuves ? Il est impossible de les obtenir auprès de l’entreprise ou sur son site
internet. Ou alors elles ne sont pas crédibles. (les mentions testé scientifiquement qui apparaissent
sur certains emballages)
9. Une fausse exclusivité.
• L’intérêt écologique est vanté comme exclusif, alors que la loi oblige tous les produits ou services
similaires à l’adopter, ou alors que tous les concurrents le font déjà.
• Les actions menées par l’entreprise dans le cadre de sa démarche sont vantées comme exclusives
2
et innovantes, alors que la loi oblige toutes les entreprises à mener de telles actions. »
2. Des cas avérés de greenwashing
Mac Donald,
Utilise :
-
l’image trop suggestive : vert et brun : font penser à la nature
un vrai mensonge : la démarche développement durable n’existe pas dans les
produits vendus
etc …
Herta, jambon, …et son jambon 100% naturel
Définition de naturel : « qui appartient à la nature, qui en est le fait, qui est directement issu
de la nature, qui n’est pas le fait du travail de l’homme »3
1.
http://antigreenwashing.ademe.fr/sites/default/files/docs/ADEME_GREENWASHING_GUIDE.pdf
3
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/naturel_naturelle/53897
2
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Herta utilise :
- Le faux label (100% naturel est un label autoproclamé maison
- un vrai mensonge : la démarche développement durable n’existe pas dans les
produits vendus, le porc en particulier
- le vocabulaire imprécis : « 100% naturel » est vague
-
etc …
Le logo « Rainforest »
logo ? label ?
« Rainforest
alliance
est
un
label
international.
Rainforest Alliance se consacre à des méthodes agricoles écologiques comme l'utilisation
limitée de pesticides. Certains pesticides et organismes génétiquement modifiés sont
interdits. Il y a en outre des critères stricts au niveau de la protection et du maintien de la
biodiversité et au niveau de la purification d'eau. Il y a par ailleurs des critères pour la
gestion de déchets, le contrôle de l'érosion ainsi que le maintien de la fertilité des sols. Enfin,
l'abattage des forets primaires est interdits.
Le label impose une série de critères obligatoires, complétés d'une liste de critères
optionnels pour lesquels un score minimum doit être obtenu. Le label impose toute une
série de critères sociaux basés sur les conventions OIT: interdiction du travail forcé ou
obligatoire, liberté syndicale, revenu minimum garanti et droit de négociation collective,
durée de travail maximale de 48 heures par semaine, interdiction du travail des enfants et
de la discrimination,.... »4
« Les contrôles sont effectués par des organismes accrédités par le SAN »5
« Le SAN (réseau d’agriculture durable) est association d'ONG qui a commencé ses activités
en 1997, et a été légalement établi son siège social à Mexico en Janvier 2010. Le SAN est un
groupe d'organisations internationales à but non lucratif travaillant pour la conservation de
la biodiversité et rural Développement. Notre vision du monde est celle où l'activité agricole
contribue à la conservation de la biodiversité et des moyens de subsistance durables »6.
«Vous pouvez trouver le label Rainforest sur une liste de produits plus en plus longue,
notamment le café, chocolat, thé, fruits, fleurs coupées, papier et meubles.
Quid de la qualité de cet organisme de contrôle ? Indépendance ? privé ? financement ?
Rainforest ne pratique pas la « mass balance » ou encore appelée le bilan massique mais a
opté pour le mélange contrôlé. Selon son site7, il y a traçabilité effective du cacao, par
exemple, de la plantation jusqu’à l’élaboration du produit fini.
« Comme le système du bilan massique, celui du mélange contrôlé évite aux entreprises
d’effectuer de lourds investissements, parfois de plusieurs millions d’euros, pour la
1.
4
http://www.infolabel.be/label/fair-trade-rainforest-alliance
5
http://www.infolabel.be/label/fair-trade-rainforest-alliance
6
http://san.ag/web/about-us/who-are-we-2/
7
http://www.rainforest-alliance.org/fr/agriculture/faq-controlled-blending
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construction de réservoirs et d’équipements distincts qui seraient nécessaires pour séparer
le cacao certifié du cacao non certifié dans l’usine. Rainforest Alliance préfère que les
entreprises investissent davantage pour aider les agriculteurs à développer une gestion
durable de leurs plantations de cacao.
La traçabilité du cacao dans un dispositif de mélange contrôlé s’effectue jusqu’aux portes de
l'usine, tandis que dans un dispositif de bilan massique, elle s'arrête à la sortie de la
plantation. En outre, le mélange contrôlé requiert la composition exacte des produits
correspondants - cela signifie que les fabricants de chocolat doivent s’approvisionner en
cacao de même origine, de même forme et dans les mêmes quantités que les ingrédients
figurant dans la composition des produits pour lesquels ils souhaitent apposer le label
8
Rainforest Alliance »
Critiques de Rainforest :
« Rainforest Alliance est très critiqué surtout à cause de ces trois raisons : le label Rainforest
Alliance n’est pas un label de commerce équitable. Contrairement au label Fairtrade
développé par Max Havelaar et FLO, Rainforest Alliance ne fixe pas de prix minimum qui
protège les petits producteurs en cas de chute des cours du marché en dessous d’un prix
viable. Il ne prévoit pas non plus de préfinancement des petits producteurs. Quant aux
conditions d’applications du label, le label RA peut être utilisé sur un paquet ne contenant
que 30 % de café certifié Rainforest Alliance. Une autre critique notable est celle du manque
d’intérêt, voire de l’indifférence aux questions sociales dans les plantations labellisées
Rainforest Alliance. Le contrôle est assuré par des tiers indépendants, mais les pratiques
restent très floues »9.
« Rainforest Alliance dont la stratégie est clairement orientée vers les industriels (Potts et al.,
2010 ; Daviron and Vagneron, 2011) devrait encore accroitre ses volumes suite aux récents
engagements de Unilever, Mars et Kraft (Cosa, 2012). Face aux critiques récurrentes de
lobbies environnementaux et médias envers les plantations de cacao accusées de détruire la
forêt tropicale et d’exploiter le travail des enfants, l’industrie du chocolat a en effet besoin
de la certification montrant sa prise en considération d’un développement durable.
De nombreux chercheurs en économie du développement (se sont interrogés) sur l’essor de
cet outil de régulation privée pour le développement durable. Cependant les résultats des
recherches empiriques sur les impacts de Rainforest Alliance sont relativement ambigus sur
son efficacité environnementale (Blackman and Rivera, 2010).
Dans nos propres travaux sur le cacao certifié Rainforest Alliance en Côte d’Ivoire (Lemeilleur
et al., 2013 ; Ruf et al., 2013), le nombre de visites de contrôle des plantations et des
coopératives font émerger des doutes sur la capacité des auditeurs à contrôler le respect
des critères. Les cahiers des charges sont beaucoup trop complexes et le nombre des
auditeurs, même qualifiés, trop limités pour être crédibles. Par exemple, un des critères
environnementaux fondamentaux nécessite la culture de cacao sous ombrage (le cahier des
charges du standard requiert de 18 à 25 arbres au-dessus de la canopée cacaoyère). Or,
aucun planteur ne respecte une telle norme (la moyenne que nous avons relevée se situe
autour de 2 arbres au-dessus de la canopée). Par ailleurs, les principaux changements de
1.
8
http://www.rainforest-alliance.org/fr/agriculture/faq-controlled-blending
9
http://obcore.org/?page_id=113
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pratiques liés aux contrats de certification cités spontanément par les producteurs enquêtés
sont la nécessité de tailler les cacaoyers, éliminer les gourmands, laisser de l’espace entre les
cacaoyers, bien faire les traitements insecticides. Les changements semblent donc avant
tout liés à des critères d’amélioration des rendements des cacaoyères. Concernant les
insecticides, le contrat de certification fait organiser les traitements par des « brigades »
mises en place par les coopératives. Si ce changement organisationnel permet un meilleur
contrôle des produits et respect des doses à l’échelle du planteur, il semble surtout avoir
pour effet d’augmenter la consommation de pesticides à l’échelle des villages.
Les problèmes de mise en place et vérifiabilité des attributs de la certification dans les
champs, rendent impossibles le respect des critères très stricts attendus par les
consommateurs (Giovannucci and Ponte, 2005). De la négligence à la tromperie, il n y a
qu’un pas. Face à ces doutes, la demande mondiale en cacao/chocolat certifié risque de
fléchir. La « certification de masse » revendiquée par l’ONG Rainforest Alliance dépositaire
du standard, cherchant à intégrer le plus grand nombre de producteurs, ne ressemble-t-elle
pas à une grenouille a « grande bouche » qui risque d’enfler si fort qu’elle risque
d’éclater ? »10
Rainforest est associé à divers scandales décris ci-dessous et dénoncé par Greenpeace, la
chaine téélvisée ARTE, Le Monde, …
« l faut d’abord savoir que Mars entend **parfaire** son engagement en faveur de la
production de cacao éthique en 2020. Ne vous attendez donc pas à acheter des barres Mars
100 % éthiques avant quelques années.
Quant à Chiquita, se sont-ils associés à Rainforest Alliance pour redorer leur image après le
scandale qui leur coûta 25 millions, et où ils se sont vus accusés de financer une
organisation terroriste colombienne de 1997 à 2004?
Concernant les thés Lipton, a-t-on oublié qu’ils ont fait l’objet d’un scandale tout
récemment en Chine (2011) et furent retirés des tablettes après que de grandes quantités de
métaux toxiques furent retrouvés dans les sachets? Et en regard de l’esclavagisme que
Lipton pratique ouvertement dans ses plantations kenyanes, l’ONG Rainforest Alliance se
veut rien de moins que leur complice!
Follow the Frog? Si vous n’avez pas de conscience, certainement! »11
10
1.
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3597#.VmWEinYvfcc
11
http://leboutdunez.com/tag/scandale-chiquita/
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3. Avantages
Pour l’entreprise : elle réalise du chiffre d’affaires supplémentaire car les arguments
écologiques sont vendeurs.
4. Inconvénients
Pour les entreprises respectueuses du développement durable :
Elles risquent d’être pénalisées car il s’installe une méfiance des consommateurs.
L’entreprise veut vendre ses produits plus chers que le prix normal car elle vante les qualités
environnementales des produits.
Absence de règlementation belge stricte sur le greenwashing. Si la France a mis en place
une Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) qui traque le greenwashing,
il n’en n’est rien pour la Belgique.
Pour la Belgique, la publicité est règlementée dans Le livre VI "Pratiques du marché et
protection du consommateur" du Code de droit économique (Livre VI CDE).
L’article VI.97 du code de conduite :
« Une pratique commerciale est réputée trompeuse si elle contient des informations
fausses et qu'elle est donc mensongère ou que, d'une manière quelconque, y compris par sa
présentation générale, elle induit ou est susceptible d'induire en erreur le consommateur
moyen en ce qui concerne un ou plusieurs des éléments suivants, même si les informations
présentées sont factuellement correctes, et que, dans un cas comme dans l'autre, elle
l'amène ou est susceptible de l'amener à prendre une décision commerciale qu'il n'aurait
pas prise autrement :
1° l'existence ou la nature du produit; …. »
Mais Aucune mention du greenwashing
De même, l’article VI. 100 de ce code économique énonce des pratiques commerciales
trompeuses.
« Sont des pratiques commerciales déloyales, en toutes circonstances, les pratiques
commerciales
trompeuses
qui
ont
pour
objet
de
:
1° se prétendre signataire d'un code de conduite alors que ce n'est pas le cas;
2° afficher un certificat, un label de qualité ou un équivalent sans avoir obtenu
l'autorisation nécessaire;
3° affirmer qu'un code de conduite a reçu l'approbation d'un organisme public ou autre
alors que ce n'est pas le cas;
4° affirmer qu'une entreprise, y compris ses pratiques commerciales, ou qu'un produit a été
agréé, approuvé ou autorisé par un organisme public ou privé alors que ce n'est pas le cas ou
sans respecter les conditions
5° …
12° formuler des affirmations factuelles inexactes en ce qui concerne la nature et l’ampluer
des risques auxquels s’expose le consommateur sur le ^lan de sa sécurité personnelle ou de
celle de sa famille s’il n’achète pas le produit ».
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 Le greenwashing n’y est pas énuméré
Face à ce vide juridique, il est évident que les entreprises mal intentionnées, tirons profit de
la législation en vigueur.
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Toutefois, il existe un organe : « Le Jury d’Ethique Publicitaire (JEP) est l’organe
d’autodiscipline du secteur de la publicité en Belgique. Il a été créé en 1974 par le Conseil
de la Publicité, asbl qui regroupe les associations représentatives des annonceurs, des
agences de communication et des médias et dont l’objectif est de promouvoir la publicité,
facteur d’expansion économique et sociale »12. Celui-ci peut être saisi en cas de doute sur la
légalité d’une publicité. Il vérifie alors si la publicité est conforme aux règles d’éthiques
publicitaire. Son action est toutefois l’autodiscipline fondée sur la collaboration des
annonceurs, des agences et des médias.
« Le Jury n’a pas pour mission de donner des avis juridiques et n’est pas investi d’un rôle de
juridiction arbitrale chargée de trancher des litiges entre concurrents ou entre acheteur et
vendeur »13.
Le Jep a d’ailleurs, en 2013, rendu un avis défavorable concernant une campagne
publicitaire de Ferrera dans laquelle il vantait le caractère naturel des ingrédients constitutif
du Nutella. Pour en savoir plus : http://www.jep.be/fr/decisions-du-jep/?decision=3849
Cas concrets
5. Bibliographie
http://leboutdunez.com : site d’infos de Anne Lafreniere, écrivaine
http://www.larousse.fr : dictionnaire Larousse en ligne
http://obcore.org : site de l’observatoire du Commerce Responsable de l’Université de
Strasbourg.
http://www.agrobiosciences.org : site du centre de débat public financé par le conseil
général Midi-Pyrénées et le Ministère de l’agriculture français.
http://www.jep.be : site officiel du Jury d’Ethique Publicitaire
http://san.ag : site officiel de SAN (Sustainable Agriculture Network)
http://www.rainforest-alliance.org : site officel de Rainforest Alliance
http://www.infolabel.be : site d’informations sur les labels
http://www.greenwashing.fr : site du réseau renouvellable.com
Brochure « Guide anti-greenwashing » de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la
maîtrise
de
l’énergie)
disponible
sur :
http://antigreenwashing.ademe.fr/sites/default/files/docs/ADEME_GREENWASHING_GUIDE
.pdf
1.
12
13
http://www.jep.be/fr/
http://www.jep.be/fr/faq/quel-est-le-domaine-de-competence-du-jep/
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