Métier L’orthophoniste Notre résidence est un lieu de vie qui offre sécurité et bien-être à ses résidents, ce qui passe par le maintien de l’autonomie et des gestes de la vie quotidienne. Toute l’équipe, aux côtés des rééducateurs, y contribue selon sa spécialité. Le projet de soins du résident est établi par le médecin coordonnateur et l’équipe soignante de la résidence, en concertation avec le médecin traitant du résident. Il précise les modalités d’organisation des soins en fonction de l’état de santé de la personne. Les rééducateurs participent à ce projet de soins, notamment en établissant des bilans moteurs, sensoriels et cognitifs et des prises en soins adaptées. Les missions de l’othophoniste Orthophoniste : du grec ortho (correct) et phonè (voix). L’orthophoniste intervient auprès des résidents souffrant de troubles du langage, de la communication ou de la déglutition. Il traite le plus souvent les problèmes neurologiques comme l’aphasie (trouble du langage affectant l’expression ou la compréhension du langage parlé ou écrit) et la dysarthrie (trouble de l’articulation de la parole). Il intervient dans les maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, pour prévenir les conséquences de la dégénérescence et maintenir le plus possible les fonctions cognitives. Dans ce cadre, l’objectif n’est pas de faire acquérir de nouvelles capacités mais de conserver le plus longtemps possible celles qui restent. L’orthophoniste prend en charge les dysphagies (troubles de la déglutition qui peuvent conduire à des fausses routes alimentaires ou liquidiennes). Il en dresse le bilan, rééduque les résidents et propose des techniques de prévention et de prise en soins accessibles à l’équipe. Il intervient également dans les troubles de la mémoire et de l’attention. L’orthophoniste exerce sur prescription médicale, même s’il est salarié de la résidence. Crédit photos : T. Foulon, D. Raux, Fotolia.com Spécialiste de la rééducation/réadaptation étude de cas M. Durand a 95 ans et vient d’arriver en résidence retraite médicalisée après une hospitalisation suite à une chute avec fracture du bras. Il est triste, s’intègre mal, ne se souvient pas bien de ce qui s’est passé. Il n’arrive pas à s’habiller seul et a du mal à s’alimenter. Il a des difficultés à trouver ses mots et à construire ses phrases. Il se repère mal dans la résidence et a des troubles de la mémoire. En outre, il est diabétique mais refuse son traitement. M. Durand est veuf. Son fils de 70 ans vit à 500 km. Sa petite-fille de 40 ans habite à proximité mais elle est très prise par son travail et ses enfants. Ils se sentent coupables de ne pouvoir s’occuper de lui. Le rôle de l’orthophoniste Sur prescription médicale, l’orthophoniste réalisera un bilan des fonctions cognitives et du langage de M. Durand. Une prise en charge éventuelle s’intègrera dans le projet de soin global du résident. Il fera travailler l’attention et la mémoire avec des exercices adaptés à chaque cas, par exemple associer des couleurs ou des objets, ranger des mots par ordre alphabétique, retrouver les paroles d’une chanson, retenir une phrase simple, épeler des mots… Pour l’évocation lexicale (l’accès aux mots précis), il proposera à M. Durand d’évoquer le plus de mots possible commençant par une lettre, le plus de fruits... Il lui demandera de compléter des phrases simples orientées (quand il pleut, je prends mon…) ou de créer une phrase à partir de deux mots ayant un lien évident (pain/ boulangerie…). L’orthophoniste s’attachera à maintenir ou renforcer la communication de M. Durand afin d’éviter le repli sur soi et de favoriser le lien social avec les autres résidents. Il l’encouragera et valorisera son travail, ses efforts. Enfin, il expliquera et conseillera l’équipe, parfois la famille.