2C3 141
Ecole Normale Supérieure de Cachan
SECOND CONCOURS –ADMISSION EN CYCLE MASTER
CHIMIE
Session
2013
Épreuve de
Chimie-Physique
Durée : 5
heures
« Aucun document n’est autorisĂ©
»
L’usage de calculatrices Ă©lectroniques de poche Ă  alimentation autonome,
non imprimantes et sans document d’accompagnement, est autorisĂ© selon la
circulaire n°99018 du 1 er février 1999. De plus, une seule calculatrice est
admise sur la table, et aucun Ă©change n’est autorisĂ© entre les candidats.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repĂšre ce qui lui semble ĂȘtre une erreur
d’énoncĂ©, il le signale dans sa copie et poursuit sa composition en indiquant les
raisons des initiatives qu’il est amenĂ© Ă  prendre pour cela.
L’épreuve se compose de 2 sujets totalement indĂ©pendants de poids Ă©gaux dans la
notation.
Le candidat traitera les deux sujets sur des copies séparées en
prenant soin de prĂ©senter en en-tĂȘte l’intitulĂ© du sujet traitĂ©
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Epreuve de Chimie Physique – Sujet A
Epreuve de Physico-chimie (2,5 h)
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Ce sujet est constitué de 4 parties indépendantes
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Les diffĂ©rents degrĂ©s d’oxydation du fer : mĂ©tal, alliages, ions et oxydes
Le fer est un mĂ©tal connu par l’homme depuis des siĂšcles. La rĂ©alisation d’outils, d’objets
rituels ou encore d’armes à base de fer par les Hittites (peuple d’Anatolie) date ainsi d’environ -1000
av J.C. L’ « Age de Fer » succĂšde Ă  ceux du Cuivre et du Bronze.
Le fer est un métal de transition et un matériau ferromagnétique. Il représente 4,7% de la
croĂ»te terrestre et constitue l’élĂ©ment majoritaire dans le noyau de la Terre. On le retrouve Ă©galement
dans les mĂ©tĂ©orites. Le fer n’est pratiquement pas utilisĂ© Ă  l’état pur et s’avĂšre plus couramment utilisĂ©
sous forme d’alliages de substitution avec chrome (Cr) ou le nickel (Ni) ou d’insertion avec le carbone
(C) pour donner l’acier. En 2010, la production mondiale de minerai de fer s’est Ă©levĂ©e Ă  2,4 milliards
de tonnes. Les principaux minerais sont l’hĂ©matite Fe2O3, la magnĂ©tite Fe3O4, la limonite Fe2O3, 3H2O
et la sidérite FeCO3.
Dans les conditions normales de pression et de température, le fer est un solide cristallin de structure
cubique centré (fer α). Lorsque la température atteint 912°C, celui-ci adopte une structure cubique à
faces centrées (fer γ). Au- delà de 1394°C, il reprend une structure cubique centré (fer Ύ).
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Le fer est un oligo-Ă©lĂ©ment indispensable qu'on retrouve dans de nombreux aliments (viande,
légumes, cacao
). Une carence en fer est source d'anémie.
Données :
Constante d’Avogadro N = 6,02×1023 mol-1.
Constante des gaz parfaits R = 8,314 J.K-1.mol-1.
Numéro atomique : ZFe = 26, ZO = 8
Masse molaire : M(Fe) = 55,84 g.mol-1 ; M(O) = 16 g.mol-1.
Potentiel standard: E°(Fe2+/Fe) = -0,44 V ; E°(Fe3+/Fe2+) = 0,77 V ; E°(Ce4+/Ce3+) = 1,71 V.
Potentiels standard apparents en milieu sulfate :
E°(Fe3+/Fe2+) = 0,68 V; E°(Ce4+/Ce3+) = 1,44 V
Rayon métallique du Fer α = 126 pm.
Rayon ionique : R(Fe2+) = 76 pm ; R(Fe3+)= 67 pm; R(O2-) = 132 pm.
aα = 287 pm : arĂȘte de la maille Ă©lĂ©mentaire du Fe α.
aÎł = 347 pm : arĂȘte de la maille Ă©lĂ©mentaire du Fe Îł.
Rayon atomique dans les alliages métalliques : R(C) = 77 pm ; R(Ni) = 135 pm ; R(Cr) = 140 pm.
Température de fusion du fer : 1538°C.
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I. Propriétés du fer : métal et alliages
I.1 Le fer est ferromagnétique. Que cela signifie-t-il ? Donner un autre exemple de métal
ferromagnétique.
I.2 Donner la définition de la température de Curie. Proposer une expérience simple permettant de
mettre en évidence cette température. Dessiner un schéma du montage.
I.3 Le fer présente un polymorphisme en fonction de la température. Que cela signifie-t-il ?
Proposer une expérience simple permettant de mettre en évidence cette propriété. Dessiner un
schéma du montage.
I.4 Donner les caractĂ©ristiques et l’énergie des liaisons mises en jeu dans le fer Ă  l’état solide.
I.5 En s’appuyant sur un modĂšle simple que l’on prĂ©cisera, expliquer le caractĂšre mallĂ©able ainsi
que les propriétés de conduction des métaux.
I.6 Quelle est l’influence de la tempĂ©rature sur la conductivitĂ© des mĂ©taux ? Expliquer.
I.7 Le fer peut subir une réaction de corrosion humide pour donner de la rouille qui est un
mĂ©lange d’oxydes et d’hydroxydes de fer au degrĂ© d’oxydation III. DĂ©finir la notion de
corrosion humide.
I.8 Proposer une suite de réaction conduisant à la rouille. En déduire une composition chimique
pour celle-ci.
I.9 Dessiner la maille conventionnelle théorique du fer α.
I.10 Déterminer la masse volumique pour le fer α en kg.m-3 et le rayon métallique pour le fer α en
pm. Ce dernier est-il en accord avec celui donné dans la littérature ?
I.11 Calculer la compacité de cette structure. Commenter.
I.12 Calculer le rayon maximum des atomes susceptibles de s’insĂ©rer dans chacun des sites
cristallographiques (octaédrique déformé et tétraédrique déformé) aprÚs avoir localisé et
dénombré ces derniers pour le fer α.
I.13 Montrer sans aucun nouveau calcul que les résultats précédents sont cohérents avec la
formation d’alliages de substitution entre le fer α et le nickel ou le chrome et d’insertion avec
le carbone.
II. Etude des ions fer
a. Généralités
II.a.1. Donner la configuration Ă©lectronique du fer. Quels sont les degrĂ©s d’oxydation les plus
stables ? On justifiera soigneusement la réponse.
II.a.2. D’autres degrĂ©s d’oxydation peuvent-ils ĂȘtre rencontrĂ©s ? Si oui, les citer en donnant
des exemples (ou des systĂšmes biologique)s oĂč l’on peut les rencontrer.
II.a.3. De quelles couleurs sont les ions Fe(II) et Fe(III) en solution aqueuse ? Quels sont les
complexes responsables de cette couleur ? Leur couleur est-elle intense ? Justifier.
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II.a.4. Le fer(II) n’est pas stable en solution aqueuse. Justifier cette affirmation en s’appuyant
sur le diagramme E-pH du fer (Figure 1). A partir de quel sel de fer prépare-t-on le Fe(II) afin
qu’il soit stable en solution aqueuse ?
II.a.5. Proposer trois tests caractéristiques pour les ions Fe(III) et deux pour les ions Fe(II).
Donner la formule et la couleur des composés formés ainsi que les équations-bilans de leur
formation dans chacun des cas.
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Figure 1 : Diagramme E-pH du fer.
b. Caractéristique acido-basique
La mise en solution dans l’eau d’ions Fe(II) et Fe(III) entraüne une diminution du pH. Nous
allons essayer d’expliquer ce rĂ©sultat Ă  l’aide de la thĂ©orie des orbitales molĂ©culaires.
II.b.1. Donner la dĂ©finition d’un acide au sens de BrØnsted et son extension aux complexes.
Peut-on qualifier le fer en solution d’espĂšce acide en accord avec cette dĂ©finition ? Justifier.
II.b.2. Quels sont les couples acide-base mis en jeu dans le cas des ions fer(II) et fer(III) en
solution aqueuse ? Ecrire les Ă©quations-bilans des rĂ©actions d’équilibre acido-basique dans les
deux cas.
II.b.3. Proposer une gĂ©omĂ©trie de la molĂ©cule d’eau selon la thĂ©orie VSEPR. Justifier.
II.b.4. Proposer alors une fragmentation pour la molĂ©cule d’eau.
II.b.5. En dĂ©duire le diagramme d’OM de la molĂ©cule d’eau. Effectuer le remplissage
électronique et spécifier la forme des OM obtenues. Préciser le caractÚre liant, non-liant ou
anti-liant des OM formées. On ne tiendra compte que des orbitales atomiques de valence.
II.b.6. Le ligand H20 est-il σ-donneur ? σ-accepteur ? π-donneur ? π -accepteur ? On
nommera les orbitales interagissant dans chacune des interactions. Citer un autre ligand ayant
les mĂȘmes caractĂ©ristiques que H20.
II.b.7. Proposer alors une explication expliquant la relative acidité des solutions aqueuses de
Fe(II) et Fe(III) en vous appuyant sur les questions prĂ©cĂ©dentes. On pourra s’aider d’un
schéma.
Fe (OH)
3
Fe (OH)
2
Fe
2+
Fe
3+
Fe
pH
E/V
24 681012
0,5
1
-0,5
0
5
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II.b.8. Les pKa des couples prĂ©cĂ©dents se trouvent ĂȘtre trĂšs diffĂ©rents puisque de 9,4 et 2,2
respectivement pour Fe(II) et Fe(III). Proposer une explication. On s’aidera d’un schĂ©ma.
II.b.9. DĂ©terminer le pH d’une solution de Fe(II) Ă  10-3 mol.L-1 en dĂ©taillant les hypothĂšses
rĂ©alisĂ©es et montrant que celles –ci sont vĂ©rifiĂ©es.
III. Dosage des ions Fer (II) par cérimétrie
On souhaite titrer des ions Fe2+ (C1, V1) par des ions Ce4+ (C2, V2) par potentiométrie en
utilisant plusieurs types de méthodes. On réalise alors le dosage en milieu acide sulfurique 1 mol.L-1 et
on nĂ©glige l’effet de la dilution. On prendra une solution de Fe2+ Ă  la concentration C1 = 10-3 mol.L-1.
On suppose pour simplifier que les coefficients de diffusion D des espĂšces solubles sont Ă©gaux. Les
systÚmes rédox sont supposés rapides. On note x = (V2)/V2eq. Les potentiels standard apparents en
milieu sulfate seront notés E°(Fe3+/Fe2+) = E°1 et E°(Ce4+/Ce3+) = E°2. On notera Eref le potentiel de
l’électrode de rĂ©fĂ©rence.
a. Généralités
III.a.1. DĂ©finir les notions de dosage et titrage. Donner un exemple dans chaque cas.
III.a.2. Quelles sont les caractĂ©ristiques d’une bonne rĂ©action de titrage ?
III.a.3. Proposer un protocole expérimental afin de réaliser un dosage dans les meilleures
conditions.
III.a.4. Ecrire la rĂ©action de titrage. Calculer sa constante d’équilibre.
III.a.5. Pourquoi se place-t-on en milieu acide sulfurique ? Justifier le choix de l’acide
sulfurique au lieu des acides chlorhydrique et nitrique.
III.a.6. Rappeler Ă  l’aide d’un schĂ©ma, le montage expĂ©rimental permettant de tracer les
courbes intensité-potentiel.
III.a.7. Tracer sur un mĂȘme schĂ©ma, l’allure thĂ©orique des courbes i=f(E) en fonction de la
variable x, pour des valeurs remarquables de x = 0 ; 0,5 ; 1 ; 1,5 et 2.
b. Titrage potentiométrique à courant nul
Dans un premier temps, on utilise la potentiométrie à une électrode indicatrice à courant nul,
qui consiste à mesurer la différence de potentiel entre une électrode indicatrice et une électrode de
référence.
III.a.8. Proposer un montage expérimental. Proposer une électrode indicatrice et une électrode
de référence pour effectuer ce titrage.
III.a.9. En s’appuyant sur les courbes i=f(E) tracĂ©es prĂ©cĂ©demment, prĂ©voir l’allure de la
courbe ∆E = f(x).
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