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INTRODUCTION
L'eau
est fréquemment présente dans les massifs constituant
l'écorce terrestre. En plus de ses effets physico-chimiques, elle joue un
rôle capital sur le comportement mécanique du milieu. Les écoulements
d'eau
se traduisent par des poussées hydrostatiques et des forces d'écoulement qui
doivent être prises en compte dans les études de problèmes géotechniques.
De même, la présence
d'eau
conditionne
l'état
d'équilibre inter-
granulaire aussi bien dans les pores que dans les fissures ou fractures des
massifs.
Une interaction étroite intervient entre les phénomènes mécaniques
et hydrauliques : l'écoulement conditionne
l'état
de contrainte qui lui-même
influence les caractéristiques hydrauliques du milieu. L'état de contrainte
régit en effet les variations de la géométrie des discontinuités dans les mi-
lieux fissurés ou de l'espace intergranulaire dans les sols ou les milieux
poreux en général.
L'expérience, entre autres dans les domaines du génie civil, minier
ou pétrolier montre l'importance que revêt cette interaction "écoulement -
état de contrainte". De nombreux exemples pratiques peuvent à ce sujet être
évoqués [paragraphe 2).
De nombreux problèmes de géotechnique doivent donc être résolus en
tenant compte de la présence de
l'eau
dans les massifs (sols et
roches).
C'est
le cas non seulement pour
l'étude
de barrages, mais également pour l'analyse
du comportement d'excavations souterraines ou de surface, de talus, etc.,
réalisés en milieux aquifères. Il importe à ce sujet de connaître les lois
régissant les effets mécaniques dus aux écoulements
d'eau
dans les massifs et
de définir les moyens par lesquels ces effets peuvent être pris en compte dans
les calculs, en ayant recours, par exemple, à des modèles mathématiques destinés
à simuler le comportement mécanique des massifs (méthode des éléments
finis).
L'approche numérique fait appel à un couplage de modèles hydrauliques et méca-
niques.
Ce couplage peut être réalisé pour des massifs à géométrie fixe (c'est-
à-dire à perméabilité constante) ou encore à géométrie variable avec des
perméabilités fonction de
l'état
des contraintes. Dans ce dernier cas, la
solution s'obtient par des simulations hydrauliques et mécaniques successives.
Les erreurs très fréquentes, relevées dans la littérature, con-
cernant la prise en compte du rôle de
l'eau
dans la méthode des éléments
finis,
appellent une mise en garde. En s'appuyant sur des exemples pratiques
(barrage sur l'Arnon, Cher) il est montré que de telles erreurs peuvent avoir
une influence très importante sur les résultats et donc sur les conclusions
des études.
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EXEMPLES PRATIQUES
De nombreux exemples pratiques (parfois historiques) permettent
d'illustrer l'importance du rôle de
l'eau
sur le comportement des massifs.
De plus en plus en effet, il est imposé au constructeur de réaliser
des aménagements en milieux aquifères. Le comportement des appuis d'ouvrages
ou encore des massifs traversés par des souterrains est donc lié aux phénomènes