Chapitre 5 : Consommation et épargne

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Chapitre5:Consommationetépargne
Aprèsavoirvu,danslechapitreprécédent,lanotiondevaleurajoutéeetlaconstruction
durevenudisponiblebrut,ilesttempsdes’intéresseràl’utilisationquiestfaiteparles
ménages du RDB. Les ménages peuvent affecter, tout ou partie, de leur RDB à la
consommation.SileurRDBn’estpasentièrementconsommé,lesménagesl’épargneront.
I.Laconsommation
1.Définition
La consommation est le fait d’utiliser un bien ou service à des fins individuelles
collectives.
Ilexisteplusieurscatégoriesdeconsommationsselon:
- leurdurabilitéaveclesbiensdeconsommationdurablesetnondurables;
- leurmatérialitéaveclesbiensetlesservices;
- leurcaractèremarchandounon;
- leurcaractèreindividueloucollectif.
2.Lesdéterminantsdelaconsommation
Il existe deux types de déterminants de la consommation: les déterminants
économiquesetnonéconomiques.
a.Lesdéterminantséconomiquesdelaconsommation
Ilenexistedeux:lerevenuetleprix.
i.L’élasticité-revenu
L’influencedurevenusurlaconsommationestmesuréeàtraversl’élasticité-revenuqui
mesurel’accroissementdelademanded’unbienconsécutivementàl’accroissementdu
revenu.Onlanote:𝜀! .
Accroissement de demande du bien X
𝜀! =
Accroissement du revenu
Ainsi,silerevenud’unindividuaugmentede5%etsademandedubienXaugmentede
4%,sonélasticité-revenuserade0,897.
L’élasticité-revenupeutillustrertroiscasdefigure:
97𝜀 = !,!" = 0,8
!
!,!"
42
-
Si𝜀! estsupérieureà1,onestenprésencedebienssupérieursdanslamesureoù
lademanded’unbienestsupérieureàl’augmentationdesonrevenu98.
Si𝜀! est comprise entre 0 et 1, on est en présence de biens normaux. On parle
souventdebiensnécessaires99.
Si𝜀! estinférieureà0,onestenprésencedebiensinférieursdanslamesureoùla
demandedecesbiensdiminuelorsquelerevenuaugmente.Cesontsouventdes
biensdemauvaisequalité,quel’onconsomme,fautedemieux100.
ii.L’élasticité-prix
L’influence des prix sur la consommation est mesurée à travers l’élasticité-prix qui
mesurel’accroissementdelademanded’unbienconsécutivementàl’accroissementdu
prixd’unbien.Ondistinguedeuxtypesd’élasticité-prix:
- l’élasticité-prixdirectequel’onnote:𝜀! ;
- l’élasticité-prixcroiséequel’onnote:𝜀! ! .
L’élasticité-prixdirectemesurel’influenceduprixd’unbiensursademande
Accroissement de demande du bien X
𝜀! =
Accroissement du prix du bien X
Ainsi,sileprixd’unbienaugmentede5%etquelademandedecebienbaissede10%,
sonélasticité-prixdirecteserade-2101 .
L’élasticité-prixdirectepeutillustrertroiscasdefigure:
- si𝜀! estsupérieureà0,onestenprésencedebiensVeblen102ouGiffen103;
- si𝜀! estégale0,onestenprésencedebiensinélastiquespuisquelademanded’un
biennevariepasquandsonprixvarie104;
- si𝜀! est inférieure à 0, on est en présence de biens normaux pour lesquels la
demandediminuelorsqueleurprixaugmente105.
98C’estlecasdesloisirs.
99C’estlecasdelanourriture.
100 Leconsommateurvaremplacerlamargarineparlebeurredemeilleurequalité.
101 𝜀 = !!,!" = −2
!
!,!"
102 PourThorsteinVeblen,cesbienssontdesbiensdeluxe(commeleparfum).Sileprix
de ces biens est bas, les consommateurs considèreront ces biens comme de mauvaise
qualité car le prix ne reflète pas son positionnement, «censé» être dans le haut de
gamme.Quandleprixdecesbiensaugmentera,lesconsommateursaugmenterontleur
achatdecesbiensparuneffetdesnobisme.
103 D’aprèsRobertGiffen,lorsquecetypedebien,depremièrenécessité,voitsonprix
augmenter,leconsommateurvoitsonpouvoird’achatbaisser.Ilestobligéderenoncerà
d’autresbienspourpouvoircontinueràenachetervoireenacheterpluslorsquecebien
estl’élémentdebasedesanourriture;ilfaitdoncdesstocks(cf.lapénuriedepommes
deterreenIrlandeàlafindu19ièmesiècle).
104 Lesdeuxbienslesplusinélastiquessontletabacetl’essence;c’estpourcetteraison
qu’ilssonttrèsfortementtaxés.
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L’élasticité-prixcroiséemesurel’influenceduprixd’unbiensurlademanded’unautre
bien.Celapermetdedéterminerlarelationqu’entretiennentlesdeuxbiens.
Accroissement de demande du bien X
𝜀! ! =
Accroissement du prix du bien Y
L’élasticité-prixcroiséepeutillustrertroiscasdefigure:
- si𝜀! ! est supérieure à 0, on est en présence de biens substituables puisque la
hausse du prix d’un bien fait augmenter la demande d’un autre bien. Cela peut
êtrelecasducaféetduthé;
- si𝜀! ! estégale0,onestenprésencedebiensindépendantspuisquelahaussedu
prixd’unbienn’apasd’influencesurlademanded’unautre.Celapeutêtrelecas
ducaféetdelalessive;
- si𝜀! ! estinférieureà0,onestenprésencedebienscomplémentaires.Celapeut
êtrelecaspourlecaféetlelaitpourceuxquiprennentducaféaulait:lahausse
duprixducaféinciteàenconsommermoinsdoncàconsommermoinsdelait.
b.Lesdéterminantsnonéconomiquesdelaconsommation
Ilyacinqdéterminantsnonéconomiquesdelaconsommation:
- la publicité. Sans publicité, nous ne serions pas au courant de l’apparition de
nouveaux produits. De plus, le but de la publicité est de faire susciter le besoin
chez le consommateur pour qu’il achète des biens dont il n’a pas forcement
besoin…;
- laconsommationostentatoireouconsommationpareffetdesnobisme;
- l’effetd’imitationentrelesgroupessociaux:lespolosLacostequiontétéportés
parbeaucoupdejeunes;
- l’appartenanceàuneclassesociale.Laconsommationd’unindividuestdictéepar
le groupe auquel il appartient ou s’identifie. Par exemple, les enseignants lisent
souventlejournalLeMonde,leCanardEnchainé,etTélérama(mêmes’ilsn’ont
pasdetélévision);
- les modes de vie parmi lesquels la communauté des bourgeois-bohêmes, les
fameuxBOBO.Cesderniershabitentsouventdanslescentresdesgrandesvilles,
ontcommepréoccupationl’environnement,mangentbio,aimentsepromenerà
vélodanslescentresvilles;enfin,ilsappartiennentauCSP++106.
3.lesfonctionsdeconsommations
a.lafonctiondeconsommationkeynésienne
SelonKeynes,ilexisteune«loipsychologiquefondamentale»selonlaquellelorsquele
revenu s’accroit, la consommation s’accroit aussi; mais dans des proportions
105 Despâtes,parexemple.
106 Ilsontdesmétiersquileurpermettentdegagnerbienleurvie.
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moindres107. Selon lui, la consommation des ménages est fonction de leur revenu et
d’uneconstanteappeléeconsommationautonomeouincompressible108.Lafonctionde
consommationestdoncégaleà:
C=c×Yd+C0
oùCreprésentelaconsommationdesménages,c,comprisentre0et1,représentela
propensionmarginaleàconsommerlerevenu,Ydestlerevenudisponibledesménages
etC0laconsommationautonome.
Lapropensionmarginaleàconsommerlerevenu(c)représentelapartsupplémentaire
deconsommationconsécutiveàuneaugmentationderevenu.
Pour comprendre la propension marginale à consommer le revenu, supposons que le
revenuaugmenteetpasseàYd*.Ils’ensuitquelaconsommationvapasseràC*,d’où:
C*=c×Yd*+C0
EnfaisantladifférenceentreC*etCetennotantcettedifférenceΔConobtient:
ΔC=c×(Yd*-Yd)
Soit,
ΔC=c×ΔYd
ennotantΔYdladifférenceentreYd*etYd.
Lapropensionmarginaleàconsommerlerevenu, ΔC/ΔYd,estégaleàc,etreprésente
bienlesupplémentdeconsommationpermisparunsupplémentderevenu.
On peut calculer la propension moyenne à consommer le revenu en faisant le rapport
entrelaconsommationetlerevenu;soit:
C
c×Yd + C! c×Yd
C!
C!
=
=
+
=c+ Y!
Yd
Yd
Yd
Yd
Lapropensionmoyenneàconsommerlerevenu(PMC)représentelapartdurevenuqui
estconsacréeàlaconsommation.Onnotequecettepropensionmoyenneàconsommer
le revenu est égale à la propension marginale à consommer le revenu (PmC) plus le
!
terme !"! .Cetermeestdécroissantlorsquelerevenuaugmente.Onendéduitdoncque,
selonKeynes,aufuretàmesurequelerevenuaugmente,lapartdurevenuconsacréeà
laconsommationdiminueettendverslapropensionmarginaleàconsommerlerevenu:
107 «les hommes tendent à accroitre leur consommation à mesure que le revenu croit,
maisnond'unequantitéaussigrandequel'accroissementdurevenu»(Théoriegénérale
del’emploi,del’intérêtetdelamonnaie,1936)
108 Sijen’aipasd’argent,jevaisquandmêmeconsommer(mendicité,parexemple)
45
!
PMC=PmC+ !"! L’explication de la décroissance de la propension moyenne à consommer le revenu
seraitque,aufuretàmesurequelerevenus’accroit,lesménagesutilisentmoinsleur
revenu en pourcentage dans la mesure où tous les biens nécessaires ont déjà été
achetés;autrementdit,lesménagesépargnentdavantage.
Lorsquel’onregardelesdonnéespourlaFrance,onconstateplutôtuneconstancedela
propensionmoyenneàconsommerlerevenu.
b.Lesautresfonctionsdeconsommations
Après les travaux de Keynes, d’autres études ont été réalisées pour appréhender la
relationentrelerevenuetlaconsommation:
- les travaux statistiques de Simon Kuznets (1901 - 1985), économiste américain
quiconstate,àlongterme,unerelativestabilitédelapartdurevenuconsacréeà
laconsommationalorsmêmequelerevenuaugmente.L’explicationpourraitêtre
quelesménagesvontconsommerdavantagedeproduitsdemeilleuresqualités;
- l’«effet de démonstration» de James Stemble Duesenberry (1918 – 2009),
économisteaméricain.Selonlui,lesindividusconsommentdesproduitspource
qu’ilsreprésentent.Ilsvontdoncimiterlesgroupessociauxsupérieurs;
- l’«hypothèse du revenu permanent» de Milton Friedman (1912 – 2006),
économisteaméricain.Selonlui,lesindividusconsomment,nonpasenfonction
deleurrevenuactuel,maisdeleurrevenuanticipé,considérécommepermanent.
Cedernierestfonctiondupatrimoinehumain(diplômes...)etmatériel(revenus
dutravail,possessiond’actifs...)del’individu;
- l’«hypothèse du cycle de vie» de Franco Modigliani (1818 – 2003), économiste
italo-américain. Selon lui, la part de revenu consacrée à la consommation est
stablesurlelongterme.Eneffet,l’épargnevajouerunrôledetampon.Lorsque
l’individu est jeune, sa consommation est supérieure à ses revenus, il est donc
obligédedésépargneroùplutôtd’emprunter(pourseformerparexemple).Au
coursdesavied’adulteactif,l’individuvaremboursersesdettesetcommencerà
épargner pour la retraite. Arrivé à l’âge de la retraite, l’individu désépargnera
pourmaintenirsonniveaudeconsommationintact;
- l’«effetdecliquet»deThomasBrown.Selonlui,laconsommations’adapteavec
retardàunchangementnonanticipédurevenu.Silerevenudiminue,leniveau
de consommation des ménages restera inchangé à court terme 109 . Cela les
obligeraàdésépargner.
109 A court terme, les ménages ne peuvent pas ou ne veulent pas modifier leurs
dépenses: nous devons attendre pour résilier un abonnement téléphonique lorsque
celui-ciaétécontractéavecengagementde12mois.
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4.Lesconsommationscollectives
a.Définition
Les consommations collectives représentent la consommation de biens ou services
répondantàdesbesoinscollectifs110dontlefinancementestassuréentoutoupartiepar
l’administrationpubliqueoulasécuritésocialeoulescollectivitéslocales.
Exemple:Armée,éclairagepublic.
b.Justification111
S’ilexistedesconsommationscollectives,c’estquelemarchéprésentedesdéfaillances
nécessitantl’interventiondel’Etat.
i.Lesbienscollectifs
Lesbienscollectifssontdesbiensoudesservicesdontl’utilisationestnonrivaleetnon
exclusive112.
Lanon-rivalitéd’unbienestlefaitqu’unbienpeutêtreconsomméparunindividusans
empêcherlaconsommationdumêmebienparunautreindividu.
Exemple:l’éclairagepublicquipermetàtousdecirculerenmêmedanslesrues,lanuit.
La non-exclusion se définit par le fait que l’on ne peut pas empêcher un agent de
consommercebien.Cetteimpossibilitéprovientdufaitquel’onnepeutindividualiser
lesconsommationsdechacunet,parconséquent,quel’onnepeutentariferl’usage.
Exemple: il est impossible d’interdire à certains riverains, de marcher dans la rue la
nuit; ni même de leur faire payer un prix en fonction de leur utilisation de l’éclairage
public.
L’existence de biens collectifs favorise le phénomène de passager clandestin, qui se
définitparlefaitdeprofiterd’unbienoud’unservicesansenpayerl’usage.
Exemple: Laisser ses collègues faire grève et perdre une partie de leur salaire mais
profiterdesavancéesobtenuespareux.
110 Nepasconfondreservicescollectifsetconsommationcollective.Eneffet,ilexistedes
servicescollectifsfinancésparleprivé(cliniquesprivées,écolesprivées)tandisquela
consommation collective est produite par l’Etat, les administrations publiques ou les
collectiveslocales.
111 En dehors des fonctions régaliennes de l’Etat (armée, police, justice) qui, pour des
raisonsévidentes,nepeuventpasêtreassuréespardesacteursdusecteurprivé.
112 Onpeut,enfait,distinguer4typesdebiens:
Exclusion
NonExclusion
Biensprivéspurs
Bienscollectifsmixtes
Rivalité
Ex:mangerunepomme
Ex:uneplacedeparking
Bienscollectifsmixtes
Bienscollectifspurs
Nonrivalité
Ex:êtreabonnéàunechainepayante
Ex:l'éclairagepublic
47
ii.Lesexternalités
Une externalité est un résultat obtenu lorsqu’un agent économique, par son
comportementousonaction,impactedirectementlesautresagentséconomiquessans
les indemniser (externalité négative 113 ) ou sans recevoir d’eux une compensation
(externalitépositive114).
Le problème des externalités est qu’elles ne sont pas prises en compte par le marché.
Ainsi,quandunindividuachèteunevoiturepolluanteouunlave-lingeénergivore,ilne
paie rien pour dédommager la collectivité de sa pollution115. Les individus sont donc
«incités» à conserver leur comportement à l’origine d’externalités négatives dans la
mesureoùilsnepaientpaslescoûtsengendrésparcesexternalités.
Dans ces conditions l’Etat doit intervenir: il va internaliser ces externalités dans les
décisions des agents grâce à la fiscalité ou la loi. Dans le cas d’externalités positives, il
peutoffrirdessubventionsoufinancercertainssecteursdel’économie(santé).
iii.Lesrendementsd’échellecroissants
L’existence de rendements d’échelle croissants116devrait normalement conduire à la
disparition de la concurrence par l’élimination des entreprises aux volumes de
productionlesplusfaibles117.Celapeutaboutiràl’éliminationdetouteslesentreprises
saufune,celle-cidevenantunmonopole.Danscesconditions,l’Etata,peut-être,intérêtà
produirelui-mêmeencréantunmonopolepublic
3.L’évolutiondelaconsommation
a.Laloid’Engel
Ernst Engel (1821 – 1896) est un statisticien allemand qui a constaté empiriquement
que plus le revenu était élevé et plus la part de ce revenu consacrée à l’alimentation
diminuait.118.
113 Quandj’utilisemavoiture,jepollue.
114 Quandjemevaccine,jemeprotègedelagrippeetjeprotègelesautresaussicarjene
lescontamineraipas.
115 Le fait d’avoir créer un système de bonus – malus pour l’achat de voitures est une
tentative pour l’Etat de faire payer les pollueurs et d’encourager les utilisateurs de
voiturespeuoupaspolluantescommelesvoituresélectriques.
116 Lefaitquelecoûtunitairedeproductiond’uneentreprisebaisseaufuretàmesure
qu’elleaugmentesonéchelledeproduction.
117 Etdoncauxcoûtsdeproductionplusélevés.
118 Attention,onparledepart.Celaneveutpasdirequelesdépensesdeconsommation
diminuent en valeurs absolues. Les dépenses de consommations augmentent mais
moins que le revenu de sorte que leur part est plus faible dans le revenu. On peut
considérerque,silesdépensesalimentairesaugmentent,c’estenraisondelademande
48
Engelamontréaussique:
- lapartconsacréeaulogement,àl’habillement,àl’éclairageetauchauffagerestait
constantequelquesoitlerevenu;
- la part consacrée aux autres dépenses (santé, éducation, transport, loisirs,
produitsdeluxes)augmentaitaufuretàmesurequelerevenuaugmentait.
b.L’évolutiondelaconsommationenFrance
Lesloisd’Engelsont-ellesvérifiéesenFrance?
L’évolutiondesdépensesdesménagespargrandspostesdepuis50ansen%
Coefficientsbudgétaires119
1960 1975 1990 2007
Alimentation
38
30
27
25
Logement
16
20
18
19
Habillementetautresproduitspourlapersonne
14
13
11
9
Transport
11
15
18
18
Santé
2
2
3
4
Communication,loisirsetculture
10
12
13
16
Servicesdivers
7
8
9
11
Soldeterritorial
1
0
-1
-1
Total
100
100
100
100
Source:INSEE.
Sur le tableau, ci-dessus,onpeutconstaterquelapartdel’alimentationestpassée,en
France,de38%en1960à25%en2007;soitunebaissede13points.Surcettepériode,
le revenu disponible des ménages est passé de 31,9 milliards d’euros à 917 milliards
d’euros en 2000120 en même temps que les prix ont été multipliés par près de 10. Le
pouvoird’achatadoncétémultipliéparprèsde3en50ans.
Lapartconsacréeauxdépensesenlogementetàl’habillementestrestéepratiquement
stablesurlapériodepuisquequ’ellereprésentait28%en2007contre30%en1960121.
La part consacrée aux dépenses pour la santé, les transports, les loisirs et les autres
servicesprogressefortementpuisqu’ellepassede30%en1960àprèsde50%.
Lesloisd’EngelsontdoncvérifiéesenFrance.
deproduitstransformés(puréeenfloconaulieudepommesdeterre)etdel’achatde
produitsdemeilleurequalité.
119 Un coefficient budgétaire représente la part des dépenses consacrées à un poste
rapportéeautotaldesdépenses.
120 En2014,lerevenudisponibledesménagess’élevait1342,3milliardsd’euros.
121 Mêmesiàl’intérieurdecesdeuxpostes,onaassistéàdeuxévolutionscontraires.La
part consacrée aux dépenses en logement a progressé tandis que celle consacrée à
l’habillementabaissé.
49
Surlegraphiquesuivant,onpeutvoirladiminutiondelapartdesdépensesconsacrées
aux repas pris à la maison et l’augmentation de la part des dépenses consacrées aux
services(dontfontpartielesrepasprisàl’extérieur).
Evolutionsdescoefficientsbudgétaires
Source:INSEE.
II.L’épargne
1. Définition
L‘épargneestlapartiedurevenuquin’apasétéconsacréeàlaconsommation.
Chez Keynes, l’épargne est un résidu; c’est ce qui reste après avoir consommé tandis
que chez les classiques, l’épargne est une consommation différée dans le temps.
L’individu arbitre entre sa consommation et son épargne en fonction, entre autres, du
tauxd’intérêt.ChezKeynes,letauxd’intérêtvaintervenirdanslechoixdelaformede
sonépargne:thésaurisation(monnaie)versusplacement.
2.Lesmotifspourdétenirdel’épargne
Lesmotifspourdétenirdel’épargnesontprincipalement:
- unmotifdetransaction:êtrecapabledepayersesachatsquotidiensalorsquele
salaireestversémensuellement;
- un motif de précaution: être capable de parer à tout imprévu: chômage,
accident,fraisderéparationnonanticipée…;
50
-
unmotifdespéculation:seconstituerunpatrimoinefinancierounon122.
3.Letauxd’épargne
Le taux d’épargne mesure l’épargne des ménages rapportée à leur revenu disponible
brut. En France, il se situe autour de 15%, comme on peut le voir sur le graphique
suivant:
Tauxd’épargnedesménagesfrançaisdepuis2000
16,5
16
15,5
15
14,5
14
13,5
2000
2002
2004 2006
2008
2010
2012
2014
Source:INSEE.
Sur le graphique suivant, on peut voir que la France est le pays, avec l’Allemagne, qui
épargneleplus.Onremarqueraqueletauxd’épargnedesEtats-Unisesttrèsfaible.
Comparaisondutauxd’épargnedesménagesdedifférentspays
Source:www.senat.fr
Parmilesraisonspourdétenirdel’épargne,onpeutenciter5:
122 Patrimoineimmobilier.
51
letauxd’intérêtdelaBanquecentrale.Quandcelui-ciestrelativementimportant,
les ménages peuvent être incités à épargner davantage, d’autant que le coût du
créditestcher123;
letauxd’inflation.Enpériodedeforteinflation,lamonnaieperddesavaleur;les
détenteurs d’épargne non indexée sur l’inflation perdent en pouvoir d’achat. Ils
ontdoncintérêtàdépenser124leurépargneavantqu’ellenevailleplusrien;
le revenu. Plus on gagne et plus on a tendance à épargner lorsque la hausse de
sonrevenun’apasétéanticipée;
le chômage. En situation d’accroissement du nombre des demandeurs d’emploi,
lesménagespeuventêtreincitésàépargnerdavantageparprécaution;
lorsquel’Etatpossèdeundéficitpublic,lesménagespeuventanticiperunefuture
hausse d’impôts pour le combler. Ils peuvent être incités à épargner davantage
pours’ypréparer.
123 Celan’incitepasàs’endetterpourconsommer.
124 Achatdanslapierre,parexemple.
52
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